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  • L'algerie en crise

     

    Le changement, ici et pas maintenant

     

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    Un nouvel épisode du feuilleton de la continuité politique va se dérouler, aujourd’hui, devant l’Assemblée nationale. Le nouveau Premier ministre, Abdelmalek Sellal, présentera le plan d’action de son gouvernement devant une représentation parlementaire majoritairement instruite qui aura à examiner des textes inspirés du programme présidentiel. Ce ne sera pas cette fois que les députés du RND vont s’essayer à l’art de l’opposition, leur direction leur ayant expliqué qu’ils ont le choix entre «débattre et enrichir» le programme qui sera présenté par le successeur d’Ahmed Ouyahia.

    Les longs mois d’atermoiements pour le changement du gouvernement, au lendemain des élections législatives du 10 mai dernier, ayant fait croire qu’une lutte sourde et féroce se déroulait au sommet de l’Etat, auront finalement débouché sur un consensus sans faille, dans la pure tradition des systèmes autocratiques. L’opinion publique algérienne a une nouvelle fois la démonstration que les clans au pouvoir ne se déchirent que pour mieux se ressouder. Le programme de Sellal passera comme une lettre à la poste dans un pays où l’action politique se résume globalement à soutenir toutes les actions gouvernementales dans un climat d’allégeance permanente.  Le débat contradictoire ainsi qu’une opposition forte sont durablement évincés des institutions officielles, à un moment où les plus hautes autorités affirment que les réformes politiques promises depuis un an et demi sont une réalité dans le pays. Ni l’actuelle APN conçue pourtant comme la «première expression électorale des réformes», ni le gouvernement en poste n’ayant pas renouvelé véritablement sa composante, encore moins le programme ne symbolisent une quelconque volonté ou promesse de changement.

    Même si l’adoption du plan Sellal sera sans doute massive et enthousiaste au niveau de l’Assemblée nationale, les propositions formulées risquent de ne pas convaincre la grande majorité des Algériens. Les premiers signaux envoyés aux jeunes, notamment, ne sont pas de nature à remplir d’espoir la population. La charge policière soutenue contre les vendeurs à la sauvette n’est pas la mesure idoine pour la résolution du problème du sous-emploi, dans un pays où la seule politique de résorption du chômage est la manipulation des chiffres, laquelle fait tomber les taux à moins de 10% cette année. Le pied de nez fait à l’histoire immédiate est également flagrant dans une région du monde où c’est un marchand ambulant qui, au prix de sa vie, a fait tomber une dictature il y a moins de deux ans.


     

     

    Djaffar Tamani
  • no moment

    alger,usa,gendarme,idiot,boutef

  • no moment

    Dilem du 25 Septembre 2012

  • L’Administration entre en campagne

     

    Par : Mustapha Hammouche

    La réunion walis-ministre de l’Intérieur a parfaitement illustré ce que le régime entend par “plan d’action” du gouvernement : une opération commando de colmatage visant à présenter un pays d’apparence vivable avant la présidentielle de 2014.
    Dix-huit mois donc pour déblayer la voie publique de ses bazars anarchiques, pour convertir les cohortes de marchands clandestins en commerçants réguliers, pour réduire le déficit toujours croissant en matière de logements, pour diminuer l’insalubrité scandaleuse des villes et villages et pour rattraper les fautes urbanistiques qui défigurent les paysages en milieu “citadin”.
    L’argument n’a pas changé depuis les débuts du régime : l’argent existe ! “Le problème de financement ne se pose pas”, a proclamé le ministre de l’Intérieur, dans la plus pure tradition d’un régime qui n’a jamais été regardant sur la dépense. Le ministre a même pu avancer des chiffres : quatorze milliards de dinars pour créer des souks improvisés et destinés à la conversion des vendeurs informels.
    En même temps qu’ils devront blanchir le marché noir, les walis auront à nettoyer la voie publique et à la débarrasser des amoncellements de poubelles qui jalonnent les artères des villes et encombrent les terrains vagues. Et quand certains intervenants lui ont rappelé que le traitement des déchets est une activité qui se conçoit en termes d’objectifs, de moyens, de technologie et d’organisation, Ould Kablia leur a rétorqué que “l’urgence est de nettoyer, après on parlera de la gestion”.
    L’urgence, c’est 2014. Et un pouvoir dont l’action est rythmée par les échéances électorales ne peut pas faire de la stratégie.
    L’urgence, maître mot de la rencontre, résume son état d’esprit : faire vite pour effacer les séquelles criantes de trois mandats. L’administration est en campagne. Avec un budget de campagne. Curieuse situation que celle d’un État qui, après s’être coupé de sa société, veut pour la circonstance, dépenser pour gagner en popularité tout en assumant cette rupture ! “Il ne faut même pas trop compter sur la société civile, qui n’est pas encore au niveau requis”, a averti Ould Kablia. Et il donne pour preuve de ce gap le fait que “depuis l’adoption des nouvelles lois, il n’y a eu que 20 demandes d’agrément d’associations alors qu’il y en a eu une centaine pour les partis politiques”.
    Le ministre ne veut pas voir que l’éradication de la société civile est inscrite dans ses “nouvelles” lois. Avec ces lois, la politique paie pour qui sait s’insérer dans la stratégie de “l’homologation choisie” des hommes politiques. Mais l’activité civique est réprimée, parce qu’elle constitue, pour partie, et par nature, un élément de contre-pouvoir.
    Le ministre semble se plaindre d’une situation qu’il a largement contribué à créer.
    Cette situation est l’issue logique d’une conception politique : celle qui consiste pour un régime à compter sur la dépense, sur la rente gérée en trésor de guerre politique. Il y en a une autre, mais à laquelle le régime a tourné le dos : celle qui consiste à s’appuyer sur l’intelligence et l’énergie agissantes de la société. Mais ce potentiel ne peut se révéler que dans des conditions de transparence administrative, de démocratie politique et de liberté civile. C’est un autre niveau, justement, de pratique politique.

  • Mais qui a la clé du local à ordures ?

     

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    Il n’y a pas de pays sales, il y a des collectivités locales qui ramassent les ordures et d’autres qui ne le font pas. Pourquoi ? On peut accuser l’incivisme des citoyens qui urinent là où ils mangent et compliquent la tâche. Ou rappeler que même les Norvégiens jettent des ordures, mais que les services d’hygiène norvégiens passent derrière. C’est une question de priorité ; pourquoi a-t-il fallu attendre M. Sellal pour réaliser que l’hygiène publique est une question civilisationnelle, un pays s’étouffant sous les ordures qu’il génère, n’ayant ni avenir ni présent ?
    Un élément de réponse a été donné lors de la rencontre entre DOK et les walis.

    A la question des ordures, les walis ont répondu qu’ils n’avaient pas assez de moyens. Voilà donc des walis qui détiennent tout l’argent de leurs wilayas, ne sont pas élus et disposent, au titre des collectivité locales, d’immenses budgets qui feraient la joie de la Tunisie, du Pérou ou de l’Ukraine, se plaignant de manquer d’argent. Les enfants gâtés du système n’ont-ils plus aucun sens de la mesure ? Et s’ils étaient walis d’une région du Nord-Mali, qu’auraient-ils demandé ? Une intervention de l’OTAN pour ramasser les poubelles ? Pourtant, ils devraient être les premiers concernés, car un wali mange plus qu’un chef de daïra, qui lui-même mange plus qu’un maire, qui lui-même mange plus que celui qui l’a élu.

    Dans cette chaîne alimentaire créée par le centralisme algérien dans une imitation sans goût de son modèle français, c’est donc le plus haut, le wali, qui génère le plus de déchets. Faut-il lui donner de l’argent pour qu’il nettoie sa région ? Peut-être, mais les écologistes avanceront que si on lui donne de l’argent, il va manger encore plus et générera encore plus de déchets, ce qui ne réglera rien. Seule solution, le tri sélectif ; un wali trop gros, qui n’arrive pas à passer par la porte du local à ordures, sera incinéré sur place.

     

    Chawki Amari
  • no moment

    Dilem du 12 septembre 2012

  • Un billet d’avion à … 130 millions de centimes


    Le directeur de la Résidence d’Etat, M. Melzi, s’est déplacé le 26 août dernier en Chine. Son billet d’avion, du fait de son transit par Paris, a coûté la bagatelle de 1 306 953 DA (oui vous avez bien lu, un peu plus de 130 millions de centimes).
    Or, un vol direct Alger-Pékin avec la compagnie nationale Air Algérie aurait coûté juste un peu plus de 200 000 DA (20 millions de centimes). Etait-il important de transiter par Paris au point de payer six fois plus le prix du billet ?

  • Un projet de société ne se fabrique pas autour d’un chaudron !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Selon le ministre de l’Education, «le problème de la surcharge
    des classes est conjoncturel»

    Et cette conjoncture,
    elle prendra fin quand ? En juin ?

    La facilité déconcertante avec laquelle est né le parti d’Amar Ghoul ringardise la fameuse épopée du RN et de sa miraculeuse venue au monde politique. Combien nous avions glosé sur le Rindou, né avec moustaches et boutons d’acné ? Beaucoup, beaucoup. Pourtant, le TAJ de Si Amar a fait mieux, beaucoup mieux. Des moustaches, même plus d’acné, et déjà des taches de son ! Je veux bien que la «création» de ce parti soit tactique, pour reprendre un qualificatif cher à Laskri et au FFS. Mais j’ai de tout temps été vachement sceptique devant les manœuvres tactiques pour affaiblir le camp islamiste, le diviser et le démembrer. Je ne doute pas que les services chargés de cette œuvre d’atomisation du courant islamiste regorgent de fins analystes, de personnes bardées de diplômes ès namima et de pros de l’implosion d’une cible par l’intox. Mais en même temps, je ne peux empêcher de poindre en moi cette appréhension face à tout chaudron dans lequel remueraient des apprentis sorciers sûrs, un peu trop sûrs de leur fait. Le chaudron islamiste, ce ne sont pas des recettes identifiées, classées sagement en fiches bristol et reliées dans des collections prêtes à offrir. La fiabilité des dosages, un peu plus de poils par-ici, quelques hadith par-là, un costume-cravate là, une partie de foot ici, un zeste de chasse aux couples ce mois-ci, des non-jeûneurs embarqués le mois d’après et un p’tit chouïa de tangos condamnés à la peine capitale pour rehausser le tout, cette fiabilité-là, je n’y crois pas ! Avec toute la bonne volonté du monde, en y mettant du mien, en comprenant même qu’il faille faire preuve parfois de «Hila» de ruse pour disloquer le camp intégriste, je n’arrive pas malgré tout à intégrer cette donnée. Manœuvrer l’islamisme, faire mumuse avec ses composantes me paraît à tous les coups dangereux. Il y a un moment, forcément, où la tactique doit céder le pas aux idées, au projet de société, à l’énoncé clair de ce que l’on veut faire de cette portion de terre qui nous est dévolue, de ce que l’on a programmé pour l’avenir de l’Algérie. On peut un temps faire monter en prime-time un islamiste bon chic bon genre, amateur de foot et de calembours lourdingues et le donner à voir comme alternative. On ne peut pas le faire tout le temps. On ne peut pas gouverner un pays comme ça. C’est de ne pas l’avoir compris plus tôt que les Américains se sont retrouvés sous les décombres de leurs buildings new-yorkais, victimes de ceux-là mêmes qu’ils avaient sponsorisés contre l’armée rouge et Moscou. C’est aussi de ne pas avoir perçu ce danger que le docteur Frankenstein a vu le monstre qu’il venait de créer lui échapper et s’en aller semer la terreur dehors, loin du laboratoire. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • Je t'aime moi non plus

     

    le TAJ et la couronne

     

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    Qui a inventé les mots ? On ne le sait pas, mais il aurait dû déposer un brevet, tout comme l’inventeur de la soupe, de l’amour ou de la table basse, effacés par l’histoire. Mais pourquoi les mots ?Parce qu’il faut se pencher sur ce dernier ajout au lexique, les «disparitions forcées involontaires», terme utilisé par les médias officiels algériens pour expliquer l’ONU, les enquêtes et les droits de l’homme. La phrase, les mots et la syntaxe sont justes, mais il y a comme quelque chose qui sonne faux ; comment peut-on coller «forcées» et «involontaires» ? Et pourquoi «disparitions» et «forcées» ? Et surtout, peut-on involontairement faire disparaître quelqu’un par la force ?

    Les agents de syntaxe du régime, qui trouvent toujours la bonne formulation et sont bien payés pour jouer avec les mots avec votre argent, pourront répondre. Mais pratiquement, on pourrait définir le MSP, ex-Hamas et futur rien, de victime d’une «disparition forcée involontaire». En effet, en dehors des contestations internes et des donateurs qui ont changé de camp, une grande partie des cadres du parti ont rejoint le TAJ, un corps vide étant toujours attiré vers le restaurant. Le MSP, ruiné, vidé et divisé, va «involontairement disparaître par la force» et n’aura plus qu’à regarder le congrès du TAJ se tenir aujourd’hui, largement annoncé et couvert par les médias officiels. Et admirer comment un homme, Amar Ghoul, à qui tout réussit, est arrivé au pouvoir par une route lisse, sans dos d’âne. Comblé ? Un proverbe algérois dit quand même que «moul ettaj ou yehtaj», ce qui se traduit par «même à un roi couronné il manque des choses».

    Que manque-t-il à Amar Ghoul maintenant qu’il a un parti, un mandat de député, un ministère, l’agrément de DOK et les moyens audiovisuels de l’Etat ? Une définition peut-être. Au hasard et à l’inverse du MSP et des disparus, peut-on qualifier le TAJ d’«apparition forcée volontaire» ?

     

    Chawki Amari
  • tout le monde déplume l'algerie

     

     
     

    Business : Adieu Dubaï, bonjour Istanbul !

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	En Turquie, il est possible de créer son entreprise en une journée et de bénéficier d’un package de mesures incitatives et de taxes réduites.

    zoom | © D. R.
    En Turquie, il est possible de créer son entreprise en une...

    Quand il s’agit de transférer des devises à l’étranger, les businessmen algériens rivalisent d’ingéniosité. Grâce aux Turcs qui travaillent au développement de leurs réseaux en Algérie, les importateurs ont trouvé une nouvelle combine : produire en Turquie et exporter les biens produits vers l’Algérie via leur propre entreprise d’importation. Rencontre avec ces nouveaux investisseurs au pays d’Attaturk.

    De notre envoyé à Istanbul

    «Le climat des affaires est tellement mauvais chez nous ! On nous encourage à importer mais pas à produire. Moi j’ai choisi de produire en Turquie et d’exporter !» Un hôtel en plein cœur d’Istanbul. Rencontre avec Kamel*, la quarantaine, père de deux enfants. Pour parler ouvertement de son business, pas de souci. Mais pas question de révéler son identité. «J’ai trop peur des représailles», confie-t-il. Ancien trabendiste dans les années 1990, Kamel devient importateur au début des années 2000. «J’importais absolument de tout de Dubaï. Les couettes, l’électroménager. J’avais même l’exclusivité d’une marque. Jusqu’à ce qu’un haut responsable, impliqué dans les réseaux d’affaires,  me l’enlève, presque de force.» Après une expérience ratée dans le secteur industriel - Djilali Dahmani, avec son groupe La Belle, était un modèle. «Tout le monde voulait construire des unités de production dans l’agroalimentaire, la laiterie, l’emballage et la confection.  A ce moment-là, l’Etat nous encourageait à coups de crédits bancaires et d’exonération d’impôts. Quelques années plus tard, nous nous sommes rendu compte que ce n’était qu’un mirage…» - il fait ses valises et part en Turquie.

    Boom immobilier

    Les Turcs, qui veulent développer les relations commerciales avec l’Algérie, ont opté pour une stratégie agressive  : c’est en draguant directement les importateurs qu’ils comptent les ramener chez eux, essentiellement en leur donnant la possibilité de racheter des entreprises turques en difficulté et en leur promettant bien des facilités. Et ça marche. Ahmed, la trentaine, a aussi investi en Turquie. De ses nombreuses transactions effectuées à Dubaï, il parvient à transférer l’argent grâce à des intermédiaires turcs. Son business : la peinture. Avec le boom de l’immobilier en Algérie, le créneau est porteur. Les entreprises turques qui décrochent des marchés dans le bâtiment, savent ensuite vers qui se tourner pour la peinture…

    Ahmed a eu le déclic il y a deux ans, à l’occasion de la Foire internationale d’Alger. «L’un des émissaires de la commission chargée de l’organisation du pavillon Turquie, en mission de prospection, m’a proposé l’exclusivité d’une marque de peinture. Cela ne m’avait pas intéressé, car mon portefeuille méritait plus que cela. Puis au fur et à mesure de nos rencontres avec d’autres businessmen, il a fini par me faire une proposition plus alléchante : des facilités pour investir en Turquie et des garanties pour le transfert des fonds en toute légalité.» L’an dernier, Boualem fait la connaissance d’un intermédiaire turc installé à Dubaï. Il lui propose de reprendre une unité de fabrication de papier hygiénique en difficulté – les produits d’hygiène sont un autre créneau rémunérateur.

    Surfacturation

    «Il m’a payé le voyage et m’a fait visiter l’usine à Edirne. Elle était dans un bon état et le prix proposé à la reprise était correct : 20 000 euros à condition de payer à l’avance, les factures d’électricité, de téléphone et d’autres charges qui s’élevaient à 10 000 euros en plus des salaires de quelque 15 ouvriers. Soit environ 40 000 euros», révèle-t-il. De nombreuses entreprises en difficulté technique et financière ont pu ainsi trouver preneur parmi les importateurs algériens, notamment ceux installés à Dubaï. Et c’est là toute l’astuce du procédé : ces investisseurs sont tous des importateurs. Via leur entreprise d’importation, ils inondent le marché algérien de biens produits en Turquie.

    Pour payer les frais de déplacement, ils importent également d’autres biens, autrefois fonds de commerce des petits trabendistes : téléphones, consoles de jeux, textile… et par la facturation – voire la surfacturation - rapatrient les devises en Turquie, dans leur propre giron. Farid nous présente cet autre «investisseur algérien» qui revient tout juste de la région de  Bursa. Il n’a que 30 ans et lui aussi vient de racheter un atelier de confection de robes syriennes et turques, très prisées par les Algériennes. «Je deviens ainsi à la fois industriel en Turquie et importateur en Algérie. J’ai toujours voulu m’affirmer sur le marché, surtout face à la concurrence féroce des Syriens», nous confie-t-il. Montant de l’opération : 60 000 euros. L’argent provient de l’Algérie et c’est un «courtier» de square Port-Saïd qui s’est chargé de rapatrier les fonds.

    Couches bébé

    L’anonymat des hommes d’affaires qui le souhaitent est assuré puisque le nom du propriétaire n’apparaît que dans l’acte d’achat. Le reste des opérations de gestion et de commerce international est assuré par un «gérant turc». Çengiz a à peine 24 ans. Il est le nouveau gérant d’une petite fabrique de couches bébé et de papier hygiénique implantée à Tuzla, dans la province d’Istanbul. La fabrique appartient à un Algérien qui rémunère Çengiz 500 euros par mois, soit un peu plus de 100 euros que le salaire minimum turc. Nous avons tenté de prendre attache avec lui. «Je n’ai rien à vous dire. Si vous voulez passer commande, négociez avec mon gérant», nous a-t-il répondu. Car dans ce beau monde, certains ont des choses à se reprocher. Abderrazak est «black listé» en Algérie. Il fait partie des 20 000 importateurs soupçonnés de transactions douteuses et ses affaires se portent très mal en Algérie. Il risque la prison. Il s’est alors orienté vers Istanbul du côté de ses anciens fournisseurs. «Je ne vous cache pas que mes amis turcs m’ont beaucoup aidé pour que je m’installe ici. Je négocie en ce moment un gros contrat avec un industriel très en vue.  Nous allons d’abord commencer par écouler notre marchandise au Moyen-Orient, puis en Europe de l’Est grâce à mes connexions là-bas, puis en Algérie», ambitionne-t-il.

    L’investissement dépassera largement les 7 millions d’euros.  Mais la Turquie n’attire pas seulement les «petits» businessmen. Des magnats de l’import-import, pour qui l’instabilité politique conjuguée aux luttes de pouvoir fait peur, ont aussi choisi Istanbul. Un des «barons» les plus influents à Alger aurait acquis, selon nos interlocuteurs sur place, une grosse unité de production de produits hygiéniques et de vaisselle, et une autre de production d’ustensiles. Sa production étant bien sûr destinée au marché algérien. «Grâce à ses nombreuses sociétés d’importation en Algérie (registres du commerce loués) , il va inonder le marché de produits fabriqués à des prix cassés puisque les deux usines lui appartiennent», nous informe un businessman proche de ce «baron».

    Bon filon

    Derrière ce bon filon se cacheraient aussi des hauts responsables de l’Etat qui, selon nos interlocuteurs, encourageraient sciemment les intervenants dans l’ancien réseau Dubaï à se délocaliser en Turquie. Se réfugier chez l’«oncle Erdogan» comme le font aussi de  nombreux Egyptiens, Libyens et Syriens, est devenu à la mode. «Ici, vous pouvez bénéficier de toute la protection nécessaire. Surtout lorsque vous êtes déclaré ‘investisseur étranger’, vous devenez intouchable et l’Etat turc vous défendra quoi qu’il arrive»,  assure un entrepreneur algérien en visite de prospection en Turquie. Djelloul, la quarantaine,   est industriel et ex-négociant. «Je viens de faire une tournée dans les différents pôles industriels de Turquie et je suis subjugué par les installations et les infrastructures. Le climat des affaires et les opportunités d’expansion à l’international sont nettement plus attractifs que dans certains pays de l’Union européenne», s’enthousiasme-t-il.

    En effet, en Turquie, il est possible de créer son entreprise en une journée et de bénéficier d’un package de mesures incitatives et de taxes réduites, tout cela vous est proposé. Autre avantage : la main-d’œuvre qualifiée et bon marché. Djelloul n’attend que la confirmation de son intermédiaire pour conclure son affaire. «Mes deux usines en Algérie fonctionnent très mal à cause de la concurrence déloyale des importateurs et les impôts de plus en plus contraignants. Je pense arrêter la production dans mes deux usines en attendant de leur trouver un repreneur. Ou bien réduire l’effectif et tenter de minimiser les dépenses», nous explique-t-il. Le Forum économique mondial vient de classer les pays en fonction de leur compétitivité : l’Algérie apparaît à la 100e place. Loin derrière la Turquie, en 43e position. n

    * Les prénoms ont été changés.
     

    Dubaï-Istanbul : la nouvelle route des affaires

    De l’Algérie. Pour se «délocaliser», le mode d’emploi est simple : trois intermédiaires interviennent, à commencer par l’émissaire turc pour les propositions de reprise ou de rachat d’entreprises en Turquie, puis le «courtier» nécessaire pour le change et le transfert d’argent et enfin l’entreprise ou société d’importation pour l’opération bancaire. Car les autorités, sous la pression de l’opinion publique mais surtout des organismes de contrôles internationaux, ont multiplié les opérations de contrôle, notamment au niveau des ports et des aéroports pour limiter le transfert illicite d’argent. Résultat : depuis quelque temps, Dubaï n’a plus la cote auprès des hommes d’affaires algériens qui, depuis que le gouvernement dubaiote s’est mis à contrôler la traçabilité de l’argent qui transite chez lui, cherchent des destinations plus tranquilles où aucun certificat d’authenticité sur la provenance des fonds n’est exigé.

    De Dubaï. Le procédé est tout aussi simple : il faut un intermédiaire pour le rachat de l’entreprise en difficulté, un banquier pour transférer l’argent de Dubaï vers la Turquie, et un gérant pour dissimuler son identité aux Algériens lors des transactions d’exportation de la Turquie vers l’Algérie.

    L'actu

    Une délégation composée de 50 hommes d’affaires turcs a effectué une visite de trois jours cette semaine en Algérie. Mission : prospecter le marché algérien de textile, notamment le prêt-à-porter et les vêtements de sport. Des rencontres «B to B» entre industriels turcs et algériens ont été organisées en vue d’investir dans le secteur. Ce qui a abouti à des ententes de projection de coopération sur la base de transfert de technologie et de savoir-faire.

    Zaki Guvercin, un des représentants de la Chambre de commerce d’Istanbul, a annoncé lors d’une conférence de presse organisée le 15 septembre que la Turquie comptait investir, dès 2014, 2,5 milliards de dollars dans le domaine du textile en Algérie. Premiers contrats réalisés : la reprise de deux complexes industriels en difficulté, dans les régions de Béjaïa et Relizane. Des contrats commerciaux ont été également signés pendant leur séjour. Le montant de ces opérations n’a pas été révélé ainsi que les chiffres précis concernant les exportations de textiles turcs vers l’Algérie, affirme Abdullah Çinar, membre du conseil exécutif de la Chambre de commerce d’Istanbul.

    «Car une bonne partie de ces exportations passe par le circuit informel», explicite le responsable turc. Les Turcs plaident pour des accords de libre-échange afin de lever les barrières douanières qui, selon eux, défavorisent leurs produits face aux produits européens. Les investissements turcs en Algérie ont atteint 350 millions de dollars en 2011. Quant aux échanges commerciaux entre les deux pays, ils s’élèvent à 4 milliards de dollars.
     

    Samir Bellal. Maître de conférences en économie, université de Guelma : une nouvelle étape dans la désindustrialisation

    Cette délocalisation est une nouvelle étape dans le processus de désindustrialisation auquel nous assistons depuis plus de deux décennies. Tout est conçu pour décourager la production au profit de l’importation. Le pays est ouvert. Il n’y a quasiment pas de barrières de protection (douanières ou autres). Dans ces conditions, pourquoi un importateur investirait pour produire sur le marché local puisque rien ne l’y incite ? Cette situation d’ouverture extrême, que certains assimilent à un «désarmement économique» s’accompagne d’une politique de change qui favorise l’importation au détriment de la production.

    Un dinar surévalué favorise les importateurs et décourage les producteurs locaux. Reste à aborder la question des lobbys et autres interférences politiques. Dans un régime rentier comme le nôtre, la performance économique d’une entreprise (privée ou publique) s’explique moins par la qualité de son management que par la qualité de ses relations avec le pouvoir politique et ses réseaux clientélistes. La régulation économique est conçue pour répartir la rente, et non pas pour produire.

    Zouheir Aït Mouhoub
  • Mad Max

     

    Par : Mustapha Hammouche

    L’été caniculaire de cette année a révélé l’imprévoyance nationale en matière de besoins énergétiques. Si la défaillance de l’offre d’électricité a été spectaculairement constatée, le déficit, tout aussi avéré, en production de carburants, a été couvert par une recrudescence précipitée des importations. La récolte nationale devait nous dispenser d’importer du blé pour le restant de l’année 2012, mais erreur de projection, l’État a dû se raviser, prendre son porte-monnaie et repartir faire son marché à l’étranger.
    Comme dans l’urgence, le gouvernement a commandé des centrales, à mazout pour certaines, il devrait importer encore plus de gasoil qu’il n’en achetait jusqu’ici. Avec de l’argent, on peut acheter du mazout et du blé. Mais pas de l’électricité. Pas même du logement. Il nous faut donc plus d’argent pour installer des centrales, pour les approvisionner en carburants quand elles ne sont pas à gaz, en attendant de construire des raffineries. Et il faut plus d’argent encore parce que l’agriculture ne couvre pas nos besoins en blé comme elle le prétend certaines saisons.
    Le gouvernement ne semble pas avoir anticipé cette soudaine aggravation de l’écart entre les besoins de consommation et les quantités programmées à la production et à l’importation. Mais, curieusement, il donne l’impression d’avoir devancé ses propres besoins en trésorerie. Cela fait un temps qu’il s’alarme des fluctuations éventuelles du marché pétrolier et qu’il planche sur une loi qui encourage l’exploration de nouvelles aires et de “carburants non conventionnels”. Il est même allé vite puisqu’il est rare qu’un projet de loi de cette importance soit ainsi bouclé en quelques mois.
    Pendant que le pouvoir concevait l’instrument qui permettrait d’élargir les concessions d’exploration minière des Hauts-Plateaux, au Nord et au littoral, les discours de l’après-pétrole, des énergies renouvelables et du développement durable fonctionnaient en berceuses pour endormir les férus de notions altermondialistes. Même le gaz de schiste est à vendre alors qu’on ne sait même pas si l’on en a et que les hydrocarbures conventionnelles ne sont pas  exploitées à leur optimum.
    Mais qu’à cela ne tienne ! Il faut dévorer tout ce qui peut se bouffer sur ce sol et en dessous. Des parts du stock de terres agricoles, déjà passablement érodées et grignotées par les constructions illicites, les zones industrielles et les nouvelles “villes” vont être cédées à la construction de cités. Tous les deux ans, le gouvernement réitère une décision de suspension de l’article qui, dans la loi sur l’eau, interdit l’exploitation de carrières de sable d’oued et de plage. Le lobby de l’économie de la nuit peut ainsi prospérer au détriment des biotopes les plus sensibles du pays. Pendant que les oueds se dessèchent et que la plage disparaît, la forêt brûle de plus en plus souvent et dans ses parties les plus précieuses, parcs nationaux compris.
    Enfin, tout se passe comme si l’Algérie ne devrait pas exister après nous. Dans ce rapport patrimonial que nous avons avec notre pays, nous nous comportons comme si nous devions consommer un butin qui n’appartient qu’à notre génération. Et il serait normal qu’il disparaisse en même temps que nous ! Car, au train où vont les choses, c’est un terrain perforé, asséché, déboisé, pollué de partout que nous léguerons aux suivants. Un désert sans même la beauté d’un désert naturel. C’est Mad Max.

     

  • Des Malinus Promotis s’attaquent à la forêt de Canastel !


    Par Maamar Farah
    On a signalé, entre le 7 et le 8 septembre, une invasion de la célèbre forêt d’Oran par des nuées de ces insectes nuisibles qui ont dévoré des arbres centenaires en quelques minutes. Ils sont revenus à la charge les 14 et 15 septembre pour tracer l’emplacement des futurs immeubles qui seront vendus à coups de milliards !
    Les Malinus Promotis ne peuvent pas agir sans la complicité des Decidus Promotis qui livrent les autorisations. On se demande si les Tab Djenanus sont au courant de cette nouvelle agression de la nature, eux qui n’ont pas réagi à l’action néfaste d’un Malinus Promotis de la branche Elephantis qui a détruit des arbres au carrefour des M’haffeur (Annaba) et installé son immeuble dans un endroit qui gênera considérablement les futurs plans de circulation. On dit qu’il a des pistons très, très haut placés ! Un jour, j’ai parlé du pape. Mais il faut chercher plus haut ! Espérons que les Malinus Promotis d’Oran soient moins protégés ! Sinon, adieu Canastel !
    maâmarfarah20@yahoo.fr
    «On a lutté les armes à la main contre la nébuleuse pour que maintenant ces Malinus Promotis et leurs relais “bouffent” l’Algérie sans aucune honte...»
    (Un retraité de l’ANP)

  • le pape mouillé et dieudoné censuré par la kippa

    Les preuves de vie par l’absurde !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com

    L’humour, c’est pouvoir rire de tout. Même de la… … crétinerie de Charlie Hebdo ! Un festival culinaire a ouvert ses portes ces dernières heures à Bordj-Bellazreg-Sur-Mer, et je n’y ai pas vu Abdekka. Je m’attendais à le voir. Au moins le premier jour, à l’inauguration. Parce que juste avant, j’avais aperçu Tab Djnanou au Salon du livre. Et un peu avant, je l’avais aussi vu recevoir en audience convoquée deux ambassadeurs. Il en va finalement ainsi des bilans de santé officiels. Ils nous sont donnés en flux irrationnels. Pendant près de 300 jours, rien ! Morne plaine ! Tu ne sais où est le gars, tu te demandes s’il est en Algérie, à l’étranger ou au-dessus des nuages, entre deux avions et la bénédiction divine. A ces périodes de disette succède alors une overdose de preuves de vie par l’absurde. La bonne gouvernance voudrait que des bilans de santé réguliers soient communiqués, bons ou mauvais, que l’activité officielle relevant des prérogatives du Palais soit assumée sereinement, et pourtant, il nous faut découvrir la forme du raïs à travers des chemins de traverse comme le chanterait Francis Cabrel. Au sortir d’une providentielle entrevue diplomatique. Au détour d’un stand de livres. Ou pendant un Conseil des ministres bourré de gros plans sur le châtelain. 300 jours, nada, walou. Et une semaine après, l’embouteillage et le trop plein d’images sur le teint bébé d’Abdekka, son pas alerte et son allant. Le procédé est infantilisant. Il dit ceci, en gros : le peuple qui vote, chiffres gonflés ou pas, élections truquées ou pas, ne mérite pas de savoir comment va son président. Il n’a pas le droit de savoir en temps réel si le mec aux commandes est apte ou pas, si le bateau est aux mains d’un capitaine en possession de tous les moyens requis pour ce genre de navigation ou alors s’il y a un pépin, un ennui de santé qui pourrait entraver sérieusement la gouvernance. C’est proprement irrationnel ! A partir de là, il n’est plus possible de prendre au sérieux le reste du discours servi. La lutte contre la corruption. Le travail pour le bien-être du citoyen. La prise en charge immédiate de la question du logement par la relance de l’AADL. Le combat contre le chômage et autres promesses «slogamenteuses » assénées ces dernières heures et présentées pompeusement comme un tournant radical dans la gestion du pays. Pour quelle raison croire tout cela lorsque le lien de confiance est rompu en début de chaîne ? Pourquoi penser soudainement que là, maintenant, on nous dit enfin la vérité alors qu’avant, juste avant, pas très longtemps avant, on ne nous disait pas tout, ou alors on nous mentait par omission ? En clair, pour pouvoir nous enthousiasmer vraiment à l’énoncé du programme gouvernemental à venir, il suffirait que l’on cessât une bonne fois pour toutes de n’avoir des nouvelles du commandant de bord qu’à travers les chancelleries ou les travées d’un salon du livre, de la tapisserie ou du couscous dans toutes ses déclinaisons régionales. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

  • algerie:Bob Marley; No Woman no cry !

  • les news algerie

    Les familles de disparus empêchées de s’entretenir avec la Haut-Commissaire des droits de l’Homme

    police

    Un dispositif policier sans précédent empêche les familles de disparus de s’entretenir avec la Haut-Commissaire des droits de l’Homme Lorsqu’aujourd’hui une cinquantaine Lire...

    « URGENT » nouveau cas d’immolation à Aflou wilaya de Laghouat

    Immolation

    Nouveau cas d’immolation à Aflou Wilaya de Laghouat, jeune âgée de 28 ans, il s’appelle Akroum, il s’est immolé à l’intérieur du siège de la Daira de Aflou, Lire...

    lors que les petits vendeurs à la sauvette sont pourchassés Impunité pour les gros bonnets de l’informel !

  • Comment le constructeur français Renault veut flouer l’Algérie. Un projet d’usine «Taiwan»

     

     

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           Le Jeune Indépendant
    20 Septembre 2012,

    Au départ, nous partons de l’idée que le temps très long accordé aux négociations doit profiter au pays. Que nos experts ont décrypté les offres piégées du constructeur automobile français qui ne veut manifestement pas implanter une usine «normale» en Algérie. Malheureusement, très vite nos investigations et quelques langues qui se délient nous conduisent à découvrir le pot aux roses : «Ce projet ne rapportera rien à l’Algérie ni aux millions d’Algériens, mais arrangera surtout les intérêts de la France en nourrissant par la même occasion des intérêts occultes.»

    La sentence est sévère, péremptoire. Elle émane d’un cercle d’initiés très proches du dossier et qui ont décidé de faire ces révélations à la veille d’un coup de faiblesse des autorités algériennes, d’une OPA permise par la précipitation que pourraient exiger les politiques lassés d’attendre l’épilogue de négociations qui ont duré des mois et des mois. Renault aurait menti. Point d’intégration, ni à 60 % ni à 20 %.

    Deux négociateurs algériens félons Des responsables du ministère de l’Industrie accusent deux des intervenants algériens d’une bévue suspecte, véritable porte ouverte à l’arnaque : «Des cadres de la SGP mécanique chargés des négociations ont induit en erreur l’ex-ministre sur certaines données négociées, à l’exemple des capacités de la sous-traitance locale.»

    En clair, cela signifie qu’ils auraient dit explicitement aux experts de Renault qu’»il n’y a pas de sous-traitants algériens ni de spécialistes capables de s’occuper de la mise à niveau des entreprises algériennes dans ce domaine».

    D’emblée, nos pseudo défenseurs auraient cédé, sans coup férir, sur l’une des questions majeures et stratégiques du dossier. Il n’en fallait pas plus pour que les filous du groupe français s’engouffrent dans la brèche, exercés qu’ils sont à mener ce genre d’offensive économique en terre étrangère depuis que les délocalisations ont voulu sauver la production industrielle française.

    Or, d’autres experts algériens qui n’ont pas eu cet honneur de traiter directement l’épineux partenariat relèvent que le déni de compétences est de mauvaise foi de la part de ces négociateurs algériens. Parce qu’il aurait été possible de lancer et d’encadrer un tissu de sous-traitance sur la base de notre expérience dans le génie mécanique héritée de l’épopée contrariée de la SNVI.

    «En faisant appel aux nombreux ingénieurs ayant bénéficié d’une très haute qualification dans les pays les plus performants du monde en ce qui concerne le domaine de l’automobile», argumente notre source.

    «Taiwaniser» l’usine algérienne C’est donc sur ces prémisses fausses, livrées sur un plateau par une équipe de négociateurs algériens «chaleureusement» reçus lors du round de négociations qui s’est déroulé en France, que s’est greffée la stratégie machiavélique d’un projet d’usine de montage de véhicules en Algérie de marque Renault mais de qualité si inférieure qu’elle interdira toute exportation vers un pays tiers.

    Des véhicules ne répondant pas aux normes internationales de conformité. seraient construits dans cette usine. «Les alliages de la matière première utilisés dans la fabrication de pièces détachées ne pourront jamais être contrôlés par notre pays, alors que ces pièces peuvent être réalisées à base d’une matière qui s’use plus vite que la normale.»

    Dixit un ex-responsable de la SNVI imprégné du dossier Renault, qui ajoute que «le taux d’utilisation de la matière de second et de dernier choix pour une voiture sortie de cette usine Renault Algérie pourrait, dépasser les 85%, soit une voiture totalement dépréciée et destinée au marché local. Un mauvais produit dont le prix de vente variera entre 800 000 et 1 000 000 de dinars pour les petites cylindrées avec un coup de fabrication d’environ 400 000 dinars».

    Selon notre interlocuteur, «l’objectif principal est d’écouler les millions de pièces de rechange non conformes». Ce qui explique la thèse des observateurs avertis qui affirment que ce n’est pas la vente elle-même du véhicule fabriqué en Algérie qui intéresse Renault, puisque les ventes à partir de l’importation de tous types de véhicules Renault avoisine déjà le million de véhicules annuellement…

    Il y a, en effet, en plus d’un lot de pièces de rechange non conformes, des kits complets d’éléments «taiwan» divers, mécaniques ou autres, entrant dans la composante des véhicules.

    Des produits de fabrication marocaine et israélienne que Renault ambitionne d’utiliser dans ses chaînes de montage algériennes. Avec, à la clef des dividendes géostratégiques bien loin des affaires de moteurs ou de jantes ! Nous y reviendrons lors de la deuxième partie de notre enquête dans l’édition de lundi. ..

    A. Timizar

  • Le jeu malsain d’une certaine presse des caniveaux.

     

     

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    Les Etats-Unis dénoncent la publication d’une photo truquée de son ambassadeur en Libye

    Le Monde.fr avec AFP |

     

     

    L'ambassadeur américain en Syrie, Christopher Stevens, lors d'une rencontre avec des responsables de l'opposition libyenne à Benghazi, lundi 10 septembre.

     

    L’ambassade des Etats-Unis a dénoncé la publication, jeudi 20 septembre, à Alger, d’une photo « falsifiée » et d’un article affirmant que l’ambassadeur américainChristopher Stevens, mort en Libye, avait rencontré le producteur de la vidéo islamophobe qui a déclenché une polémique mondiale et du philosophe français Bernard-Henri Lévy.

    Le quotidien arabophone Ennahar  »a publié une photo falsifiée et un article erroné sur l’ambassadeur [Christopher] Stevens rencontrant Sam Bacile et Bernard-Henri Lévy », déplore l’ambassade dans un communiqué. « L’ambassadeur Stevens n’a aucun lien avec le film et les caricatures répréhensibles et dégoûtantes, ni avec les personnes qui en sont responsables », ajoute la mission diplomatique américaine. Les Etats-Unis « n’ont rien à voir avec le film » dénigrant le prophète Mahomet qui a déclenché une vague de protestation et des violences dans le monde musulman, réitère l’ambassade, pressant le quotidien populaire de« ne pas divulguer de fausses rumeurs susceptibles de provoquer malentendus et réactions violentes ».

    BHL LISANT « CHARIA HEBDO »

    Ennahar a publié en « une » une photo de Bernard-Henri Lévy en train de lire un exemplaire de Charia Hebdo, une édition unique du journal satirique Charlie Hebdoqui avait fait scandale dans le passé, avec pour titre : « Le sioniste Lévy derrière la campagne visant à porter atteinte au Prophète. » BHL est régulièrement attaqué enAlgérie pour son soutien à Israël et pour avoir milité en faveur de l’intervention étrangère qui permit aux insurgés libyens de renverser le régime Kadhafi. Le journal affirme avoir découvert cette photo, ainsi qu’une autre montrant l’ambassadeur en compagnie de BHL et de Sam Bacile sur des sites internet qu’il n’identifie pas.

    Sam Bacile est le pseudonyme utilisé par un homme qui s’est présenté dans desmédias américains comme un « juif israélo-américain », auteur du film. Selon la presse américaine, il s’agit en fait de Nakoula Basseley Nakoula, un copte égyptien résidant près de Los Angeles.

    PHOTO RETIRÉE

    Interrogé par téléphone, le directeur de la publication, Anis Rahmani, a répliqué dans un premier temps que son journal « n’utilise jamais ni le mensonge ni le trucage pour défendre la cause de notre prophète ». Par la suite, M. Rahmani a précisé que l’article sur l’ambassadeur américain avait été retiré du site web d’Ennahar.

    La publication mercredi par l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo de caricatures très crues de Mahomet a attisé le mouvement de protestation déclenché dans le monde musulman par la diffusion du film islamophobeL’Innocence des musulmans, une production amateur réalisée aux Etats-Unis.

    L’ambassadeur Stevens et trois autres Américains sont morts des suites d’une attaque à l’arme lourde menée le 11 septembre contre le consulat américain à Benghazi, dans l’est de la Libye, attribuée à des manifestants en colère contre ce film. Les manifestations ont fait une trentaine de morts dans le monde musulman, mais en Algérie, quelques tentatives de protestation ont été étouffées dans l’œuf par les forces de sécurité.

  • Une «liberté d’expression» bien sélective !


    Par Maamar Farah
    Mardi dernier, Charlie Hebdo a publié des caricatures montrant le prophète Mohamed (QSSSL) dans des positions et tenues insoutenables. La liberté d’expression ? La belle affaire ! Elle n’est donc «intouchable», «sacrée» et «utile» que lorsqu’elle offense les musulmans d’une manière aussi abjecte !
    Quand Dieudonné, un humoriste non violent, touche à Israël et aux Juifs, toutes les plumes «libres» de la France se mobilisent pour l’isoler et demander l’interdiction de ses spectacles ! Quand Le Pen déraille sur des sujets historiques, c’est la levée de boucliers générale. Non, disent-ils, à la liberté d’expression qui ne respecte pas la mémoire des Juifs ! Non au révisionnisme ! Non à la liberté qui répand des idées antisémites ! Les gouvernements qui prétendent être impuissants face à la haine médiatique anti-Islam remueraient terre et ciel pour stopper toute œuvre anti-juive. Il est vrai que les musulmans n’ont pas le contrôle des finances et des médias occidentaux…
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Si t'as pas de grand-père banquier, veux-tu me dire à quoi ça sert d'être juif ?»
    (Michel Audiard)

  • Si vous êtes encore en vie, faites un signe !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Education. Face à la surcharge des écoles, le ministre de
    l’Education a promis de tout faire pour revenir à des classes
    de…

    … 45 élèves !

    Ils parlent, ils parlent ! Ils parlent d’enfin lutter contre la corruption. Moi, je veux évoquer ici les droits de l’Homme. Oui m’sieur, les droits de l’Homme ! Ceux de ces femmes et hommes installés un jour en commission de lutte contre la corruption et qui ont été, depuis, oubliés. Qui se souvient de cette instance fabriquée par Abdekka, lancée en grande pompe et dont plus personne ne s’est inquiété depuis ? Pas grand monde, bien sûr ! S’est-on au moins demandé ce que devenaient les membres de cette commission ? Non, bien évidemment ! Quelques âmes charitables ont-elles fait l’effort de se déplacer au siège de ladite commission pour avoir des nouvelles ? Rien ! Peut-être est-il arrivé malheur à ces gens-là, placés dans une bâtisse, puis ignorés de tous. Et s’il y avait eu une fuite de gaz au siège de la commission ? J’en frissonne rien qu’à l’évocation de cette perspective terrible. La porte de l’immeuble est-elle ouverte, fermée, entrebâillée ou littéralement coincée ? Attention, ce n’est pas pareil, selon. Il est fort possible qu’il faille faire appel aux pompiers pour entrer là, allez savoir ! De toutes les façons, il y a toute une foule d’indices pouvant aider à tirer cette affaire au clair. D’abord, vérifier avec les compteurs de gaz, d’électricité et d’eau. S’ils ont été coupés pour défaut de paiement et qu’il n’y a eu aucune réclamation de la part des membres de la commission de lutte contre la corruption pour leur rétablissement, là, il faudra commencer à s’inquiéter. Autre indice, la boîte aux lettres. Au nombre de lettres coincées dans la fente de la boîte, l’on saura si elle a été ouverte récemment et le courrier consulté. Si elle déborde, il faut agir vite, car, là, assurément, un malheur sera arrivé à l’intérieur du bâtiment. Quoi qu’on puisse en dire et en penser, il s’agit là d’un cas flagrant de violation des droits de l’Homme sur notre sol. Car on ne peut impunément fourrer des êtres humains dans un immeuble, fermer la porte sur eux, s’en aller benoîtement et ne plus demander de leurs nouvelles. En attendant qu’une commission d’inquiétude quant au sort de ces gens-là soit mise sur pied, installée officiellement par Tab Djnanou et qu’elle siège quelque part, j’implore le personnel de l’autre commission, celle en charge de la lutte contre la corruption, de nous aider à les retrouver, à les localiser. Si vous êtes à l’intérieur du bâtiment, sortez au balcon, faites-nous signe, agitez un mouchoir ou faites tout simplement du bruit en tapant sur des casseroles. C’est pas ça qui manque, les casseroles, n’est-ce pas ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • Mokrane Aït Larbi :

     «Le pouvoir actuel n’acceptera jamais

     

    - Dans son discours à l’ouverture des travaux de la session ordinaire du Conseil supérieur de la magistrature, le ministre de la Justice a insisté sur la lutte contre la corruption qui gangrène le pays. Pensez-vous qu’il a les moyens de le faire ou que c’est juste un discours ?
     

    La lutte contre la corruption ne se fait pas par des discours, mais par des actes concrets. Les pouvoirs publics ont tous les moyens juridiques et humains pour lutter contre la corruption, mais nous constatons l’absence de volonté politique. On peut citer, à titre d’exemple, la Cour des comptes chargée de contrôler les finances publiques, cependant on ne la laisse pas accomplir sa tâche en toute indépendance. Les plus corrompus sont parmi les agents de l’Etat et parmi les «intouchables». Dans ce cas, que peut faire un officier de police judiciaire, un procureur ou un juge d’instruction ? Ils sont tous soumis à une surveillance stricte de leur hiérarchie.

    La volonté dont je parle doit se manifester par l’autonomie de la police judiciaire et l’indépendance de la justice, la réhabilitation de la Cour des comptes, l’obligation de paiement par chèque, une législation stricte sur les marchés publics. L’arme la plus efficace, à mon avis, est la résistance du citoyen qui doit refuser «de glisser» même un dinar pour obtenir un droit. Mais comment parler de lutte contre la corruption dans un pays où la première position sur une liste électorale se vend à plusieurs millions de dinars ! Ces pratiques sont connues des pouvoirs publics, mais aucune enquête n’a été faite après le scandale des législatives du 10 mai dernier.

     

    - Le premier magistrat du pays, le président Bouteflika, peut-il réellement déclarer la guerre à ce phénomène, autrement dit réaliser en une année et demie ce qu’il n’a pu faire en 12 ans d’exercice du pouvoir ?
     

    Le rôle du président de la République en la matière est de définir les grands axes de la politique pénale et la lutte contre la corruption. Le reste est l’affaire de toutes les institutions, mais encore une fois y a-t-il une volonté politique d’appliquer le principe constitutionnel qui dit : «Nul n’est au-dessus de la loi.»

     

    - L’affaire Khalifa, les scandales Sonatrach et de l’autoroute Est-Ouest ne sont-ils pas des exemples et des preuves que la justice obéit beaucoup plus aux ordres qu’elle ne se fie à sa propre conscience ?
     

    Il n’y a pas que la justice, aucune institution n’est indépendante. Il est vrai que dans les affaires médiatisées, la justice n’est qu’un instrument de règlement de comptes entre différents clans du pouvoir et groupes d’intérêt. Mais que dire du Parlement qui se contente d’adopter les ordonnances sans débat, qui n’exerce pas ses pouvoirs constitutionnels pour contrôler le gouvernement, créer des commissions d’enquête, interpeller les ministres sur les grandes questions d’actualité…

     

    - Quel est, selon vous, le plus court chemin pour que la justice s’émancipe du pouvoir politique ? L’actuel ministre peut-il le réaliser ?
     

    Ce n’est pas une question de personnes. Le pouvoir actuel n’acceptera jamais l’indépendance de la justice. Cette indépendance, accompagnée de l’intégrité des magistrats, représente un «danger». Car dans ce cas, tous les responsables doivent rendre compte devant la justice qui doit sanctionner au nom du peuple selon le principe que «nul n’est au-dessus de la loi».

     

    Said Rabia
  • Liberté d’expression et d’association, lutte antiterroriste et disparitions forcées

     

     

    Les préoccupations de la haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU

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    J’ai des préoccupations par rapport aux questions de la liberté d’expression et d’association ; je suis également venue m’enquérir sur la question de la lutte antiterroriste et le respect des droits de l’homme, et je m’intéresse aussi à la question des personnes disparues.»

    C’est en ces termes que la haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Navi Pillay, a exposé l’objet de sa visite de trois jours en Algérie. Lors d’un point de presse conjoint animé lundi soir, au jour de son arrivée, avec le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, Mme Pillay s’est dite surprise de constater que sa visite est la première du genre d’un haut-commissaire aux droits de l’homme en Algérie. «Je suis surprise, d’autant que l’Algérie est membre de l’ONU depuis 50 ans», dit-elle sur un ton d’étonnement qui ne cache pas une mise au point aux autorités algériennes.

    Interrogée sur la demande onusienne souffrant de refus par les autorités algériennes d’accepter la venue de rapporteurs spéciaux sur les disparitions forcées et la torture, Mme Pillay a souligné qu’elle a bien «suggéré au ministre des Affaires étrangères de satisfaire la demande de ces deux rapporteurs spéciaux sur les disparitions forcées et sur la torture, de même que celui chargé de la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste». Et d’annoncer avoir été ravie d’apprendre du même ministre qu’un groupe de travail sur les disparitions forcées sera autorisé à venir en Algérie afin d’examiner ce dossier qui, faut-il rappeler, souffre d’oubli, d’impunité et d’absence de vérité et de justice.

    Le rapporteur spécial sur les droits de réunion et d’association attend, lui aussi, une réponse des autorités algériennes à sa demande pour pouvoir venir en Algérie et voir de plus près les conditions difficiles dans lesquelles activent des ONG. Au mois de mai dernier, il avait exprimé ses craintes quant aux nouvelles dispositions comprises dans la loi sur les associations, leur imposant de nombreux contrôles et restrictions. Des préoccupations exprimées par la haut-commissaire elle-même, qui est appelée à en discuter avec les représentants d’associations aujourd’hui.

    Contre toute attente du ministre des Affaires étrangères, la haut-commissaire annonce qu’elle ne partira pas sans avoir rendu compte à la presse de ses impressions et de ses premières conclusions sur son actuelle visite. Rendez-vous est donc pris pour aujourd’hui, par la responsable onusienne afin de s’exprimer sur ses entrevues avec les hauts responsables de l’Etat et ses rencontres avec les représentants de la société civile.
    Mme Pillay, qui a été reçue hier par le Premier ministre et le président de l’Assemblée populaire nationale, a prévu aussi des rencontres avec les premiers responsables de la Cour suprême, du Conseil d’Etat, de la justice et de la Commission consultative pour la promotion des droits de l’homme. La haut-commissaire, qui avait affirmé vouloir discuter avec le maximum de personnes sur la situation des droits de l’homme en Algérie, s’entretiendra en outre, aujourd’hui, avant d’achever sa visite, avec les représentants de la société civile.


    Quiproquo sur le sort de l’otage Tahar Touati


    Evoquant, lors de son premier point de presse, la situation au Nord-Mali et en Syrie, Navi Pillay a estimé que seule une solution politique est à même de résoudre les conflits qui s’y déroulent. «Je profite de cette occasion et suite à l’assassinat de l’otage algérien au Mali, pour présenter ma solidarité à la famille de la victime», dit-elle avant d’être coupée net par Mourad Medelci. Ce dernier, visiblement très gêné, la regarde en disant : «Mais Madame, nous n’avons pas reçu toutes les informations qui nous permettent de confirmer cela. Nous sommes regardés par les familles…» Un moment de flottement suivra cette précision qui  laissera perplexe l’assistance.  A noter que les condoléances présentées par Mme Pillay ont quelque peu mis en doute les propos du ministre algérien, puisqu’elles suivaient la réponse de celui-ci à une question sur le sort de l’otage Tahar Touati dans laquelle il expliquait que les autorités algériennes ne sont toujours pas en mesure d’affirmer ou non l’information de son exécution.

    Dans sa réponse précédant les propos de compassion de Mme Pillay à la famille Touati, le chef de la diplomatie algérienne avait souligné qu’il n’y avait pas de preuves matérielles de la mort de l’otage algérien. Et de préciser : «Nous n’avons pas encore réuni toutes les informations qui nous permettent de confirmer cela», ajoutant : «Nous avons des informations régulières sur nos frères diplomates qui sont aujourd’hui détenus dans des conditions qui n’ont pas évolué depuis la prise d’otages… Nous continuons à nourrir l’espoir que notre collègue est en vie, mais nous n’excluons aucune hypothèse.» 

    Nadjia Bouaricha
  • Réformes à rebours

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Le Conseil des ministres du “nouveau” gouvernement, le second de l’année, s’est enfin tenu. Et le plan d’action de l’Exécutif a été adopté.
    Pourquoi un plan d’action et non un programme de gouvernement (.) ? Parce que cet Exécutif, dont la quasi-totalité des membres a été désignée sur des critères politiques, est réputé pour être un gouvernement de “technocrates” et d’action. Le programme du gouvernement, c’est le programme du Président.
    Dans notre contexte, il n’y a pas plus politique que la désignation d’un ministre. Mais pas politique au sens républicain du terme. Si le gouvernement est là pour l’action qui met en œuvre le programme du Président, et les ministres sont auditionnés pour rendre compte de leurs performances exécutives, à quoi sert donc l’Assemblée nationale ? Du point de vue du programme du gouvernement et des modalités de sa mise en œuvre, à rien. Ou plutôt si !  À la formalité exécutive qui consiste à voter les lois qui soutiennent l’action du gouvernement. Le programme étant celui du Président élu en 2009, il n’y a pas de raison d’attendre des “surprises” de ce côté-là. À moins que le changement ne se décline ici en termes d’efficacité, ce qui signifierait qu’il suffit de rebaptiser un gouvernement de “politique”, de “gouvernement de technocrates”, pour que l’équipe améliore son rendement exécutif.
    Que le Président soit seul responsable de l’Exécutif est, depuis 2008, constitutionnel. Mais la Constitution révisée n’a pas clairement exclu le Parlement de l’inspiration du programme de gouvernement et de son contrôle. Mais nous sommes dans une situation de fait de désarmement politique du législatif qui a le choix entre l’approbation machinale ou la crise.
    Dans le gouvernement actuel, “coordonné” par un Premier ministre “non partisan”, mais au demeurant très politique, il n’y a pas de rapport entre l’assortiment politique — au sens partisan — de l’Assemblée nationale et le mixage gouvernemental. Le message est clair : si les partis majoritaires soutiennent le Président, ils doivent soutenir son programme sans revendiquer le droit d’être aux commandes des instruments de sa mise en œuvre.
    Tout cela est concevable en tant que situation politique de fait. Mais le problème se pose lorsqu’on se rappelle que le pays est supposé avoir entamé, depuis le 15 avril 2011, un processus de réformes. Ce tacite principe qui fait de l’Exécutif l’unique pouvoir formel devient alors incompatible avec le couplet sur les réformes “approfondies”, reproduit depuis un an et demi.
    Dans le contexte actuel, les “réformes”, cela ne peut s’entendre que dans le sens d’un surplus de démocratie, c’est-à-dire d’une réhabilitation de la fonction législative et, par conséquent, de la voix du peuple. Or, une conception “technocratique”, ou plutôt une labellisation “technocratique” du gouvernement qui vise à supplanter sa nécessaire légitimité parlementaire, c’est le contraire de la démocratie, et donc le contraire de “réformes”.
    Certes, les lois dites “de réformes” ont déjà montré que les réformes en question empruntaient le sens inverse de celui qu’on prête, de nos jours, à la notion de réforme. Ce sont justement ces lois qui ont permis “l’élection” d’une APN dont le président reprenait avant-hier le fameux couplet sur la pertinence démocratique de nos “réformes”. Il saluait, en fait, du haut du  perchoir, une réforme à rebours.