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  • Gestion de la communication officielle

     

    Chawki Amari s’interroge sur le rôle d’Amar Belani, qui répond sur Twitter



    Il est la voix autorisée du ministère des Affaires étrangères. Depuis samedi dernier, en démentant officiellement sur TSA les rumeurs sur l’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika, Amar Belani, porte‑parole des AE, est au cœur de beaucoup d’interrogations dans la presse. Il est vrai que c’est la première fois qu’un responsable algérien dément officiellement une rumeur sur la santé du chef de l’État. Un sujet presque tabou !

     

    La critique la plus directe du rôle d’Amar Belani est l’œuvre de Chawki Amari. Ce mardi, le célèbre chroniqueur du quotidien El Watan, dans une chronique intitulée Amar Belani le démenteur, a reproché au porte‑parole du ministère des AE d’être un « démenteur professionnel ». Et d’énumérer les nombreux démentis de M. Belani : sur la Libye, le Maroc, les otages algériens en Somalie, la Syrie, le sommet de l’UMA et bien sûr, le dernier, sur l’état de santé du président Bouteflika. Avant de conclure sur une interrogation : « Amar Belani, l’homme le plus puissant du pays ? On attend son démenti ».

     

     

     

    Le "démenti" d’Amar Belani est venu, ce mardi après‑midi, sur le réseau social Twitter. Sur son compte, le porte‑parole du ministère des Affaires étrangères choisit l’humour pour répondre au chroniqueur d’El Watan : « @chawki amari je n’ai pas boudé mon plaisir en lisant ta chronique du jour même si je dois confesser que j'éprouve quelques scrupules égocentriques à démentir que je suis l’homme le plus puissant du pays. En fait, entre vaillant bonimenteur et démenteur infatigable, il me plaît de choisir le second. Définitivement ! »

     

     

  • .ceux

    L’émir du Qatar bientôt en Algérie

    Sonia Lyes

    L’émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, se rendra bientôt en Algérie, a laissé entendre, ce mardi 11 septembre à Alger, le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères qatari, Cheikh Hamad Bin Jassim Bin Jaber al‑Thani. « J'ai transmis au président Bouteflika un message de l'émir de l'État du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa al‑Thani concernant les relations bilatérales et les préparatifs d'une visite au cours de laquelle seront annoncés plusieurs projets entre les deux pays frères », a déclaré le Premier ministre à l’issue de ses entretiens avec le président de la République, sans donner de détails sur ces projets. Le Premier ministre qatari, en visite pour une journée, a également rencontré le nouveau Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

    Outre les relations bilatérales, le Premier ministre qatari a évoqué avec le président algérien la question de la Syrie, sur laquelle les deux pays ne sont pas sur la même longueur d’onde. Le Qatar, soutient la rébellion contre le régime syrien et réclame le départ du président syrien Bachar Al Assad. L’Algérie milite pour un règlement politique de la crise syrienne et n’exige pas le départ d’Al Assad. « J'ai écouté le point de vue du président de la République (concernant la Syrie) auquel nous accordons toujours un intérêt particulier », a indiqué le responsable qatari précisant toutefois « avoir évoqué cette question dans le cadre des décisions de la Ligue arabe ».
  • algerie livre le pays pieds et mains liés aux qataris

    Le groupe Qatari Qtel en voie d’acquérir totalement Wataniya Telecom

    Les avertissements de l’Algérie

    Par : Nabila SAIDOUN

    Djoudi, ministre des Finances a déclaré clairement que l’Algérie ferait valoir son droit de préemption.

    On n’en a pas encore fini avec l’imbroglio appelé “Djezzy”, qui n’a pas manqué de mettre à mal tout le gouvernement algérien, que nous voilà embarqués dans une nouvelle histoire avec le second opérateur de téléphonie mobile privé opérant en l’Algérie. Et c’est, bien sûr, Karim Djoudi, ministre des Finances, reconduit dans le nouveau gouvernement, qui ouvre le bal avec une déclaration “sans nuance” en guise de message d’avertissement à l’encontre de Wataniya Telecom Algérie-Nedjma.  “L'Algérie ferait valoir son droit de préemption sur la filiale algérienne Nedjma du groupe koweitien Watania Telecom si elle vendait la totalité de ses actions à l'opérateur de téléphonie mobile qatari Qtel, qui détient déjà depuis 2007 51% de son capital”, a-t-il affirmé, hier, alors qu’il est interpellé par un journaliste sur la question en marge de la septième commission algéro-qatarie qui se tient actuellement à Alger et d’insister “si Qtel rachète totalement Wataniya, donc il y a changement d'actionnariat, et s'il y a un changement d'actionnariat, il y a une règle qui s'applique, c'est le 51/49”. À rappeler que la marque commerciale  Nedjma, introduite en Algérie en 2004 sous la bannière Koweitienne Wataniya Telecom, est devenue qatarie à partir de 2007 à hauteur de 51%, soit 80% des actions de Nedjma sans que cela ne fasse réagir les autorités algériennes d’aucune manière. La présidence du Conseil d’administration (CA) de Qtel est, alors, assurée par le puissant Cheikh Abdullah Bin Mohamed Bin Saud Al-Thani qui, dit-on, dirige le groupe d’une main de fer dans un gant de velours, en plus de son aura en tant que personnage influent dans l’Émirat. En fait, le groupe spécialisé dans les télécoms n’a jamais caché ses ambitions de se hisser dans “le Top des 20 meilleures compagnies de télécoms dans le monde à l’horizon 2020” et  annonce la couleur avec l’acquisition de Tunisiana. Il est même dit que “le CA de Qtel approuve toutes les propositions de nouvelles et importantes affaires, y compris l'acquisition de filiales, de grands projets d'immobilisation et de l'acquisition ou la cession d'actifs significatifs”. Il était donc prévisible, voire une logique d’affaire tout à fait dans l’air du temps, d’apprendre aujourd’hui la ferme intention des Qataris de vouloir étendre leur actionnariat. Les autorités de régulation du Koweït auraient même donné leur feu vert à cette opération de rachat, dont le montant est estimé par les marchés boursiers à 1,8 milliards d'euros, soit 622 millions de dinars koweitiens. Pour autant, M. Djoudi a estimé qu'il est encore trop tôt pour se prononcer sur une telle acquisition. Mais le plus curieux réside dans sa démarcation. “Cette question ne se pose pas pour mon secteur, il faut voir avec les ministères des Télécommunications et de l'Investissement”, a-t-il ajouté, alors que sur le dossier Djezzy, Djoudi était le seul habilité à se prononcer sur le sujet. Ce changement serait-il lié à la nouvelle composition du gouvernement avec pour rappel que Benhamadi est reconduit dans son poste de ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication et c’est Cherif Rahmani  qui a été désigné à la tête de l’Industrie, des PME et de la Promotion de l’Investissement. Autre détail de taille qui peut peser dans l’échiquier demeure au niveau de la gestion même de ce type de problèmes dont les “maladresses” peuvent ternir les relations avec un autre pays et ça pourrait être le cas avec les Qataris. L’Algérie a dû tirer des leçons avec le dossier Djezzy, toujours en suspens d’ailleurs. Les spécialistes vont jusqu’à se poser des questions sur la pertinence de  bloquer, ainsi, des partenaires étrangers dans la gestion de leur patrimoine. “La règle du 51/49% a été instaurée pour mieux réguler le transfert des dividendes” nous explique un spécialiste du domaine soutenant que “du reste, ça ne peut avoir aucun autre impact” et d’insister que “c’est très naïf, voire irréaliste, de la part de nos dirigeants de croire qu’ils peuvent contrôler ou dicter la conduite (même indirectement) des filiales qui appartiennent à des groupes cotés en Bourse”. “Cela va même à contre-courant de toutes les règles de finances”, précise-t-il, et de conclure : “En continuant à évoluer dans une bulle, l’Algérie va perdre toute crédibilité.”

  • no moment

    Dilem du 09 septembre 2012

  • no moment

    Dilem du 11 septembre 2012

  • L’autoritarisme, comme programme national

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Les propos rassurants du nouveau ministre de l’Éducation, d’ailleurs empruntés à son prédécesseur, n’y peuvent rien. Des dortoirs aménagés en salles de classe, des collèges transformés en lycées, des classes tournantes, des doubles vacations… Pour un pouvoir qui oppose réflexe à toute objection, l’ampleur de ses “réalisations” physiques, il n’a plus, ici, l’argument quantitatif : malgré des décennies d’investissements budgétisés, l’Algérie n’a pas construit assez d’écoles et formé suffisamment d’enseignants pour assurer une rentrée scolaire 2012 en ordre.
    On ne pouvait pas, peut-être, prévoir l’été particulièrement caniculaire de cette année, ni la conversion massive des Algériens au climatiseur électrique, mais on n’a pas l’excuse d’une démographie scolaire imprévisible. Pour autant, il serait inélégant de céder à la tentation de charger Benbouzid de tous les maux d’une rentrée catastrophique. Il a appliqué la politique des régimes successifs et, durant vingt ans, à la tête de l’institution scolaire, il a assuré la “continuité” de la régression scolaire malgré les “changements” de présidents et de gouvernements.
    Il faut croire que, dans le système algérien, les “changements” se limitent aux noms de responsables. Au demeurant, si le changement sanctionnait l’échec, on n’aurait eu, dans le nouveau gouvernement, un ministre de l’Agriculture reconduit pour nous annoncer… l’importation prochaine de pommes de terre et un ministre des Travaux publics maintenu alors que la réalisation emblématique, de l’autoroute est-ouest, déjà sujette à scandale de corruption, et à peine ouverte à la circulation, doit régulièrement être colmatée. On le voit, le “changement” national ne sanctionne pas l’échec antérieur ; il prépare le suivant. Sinon, on ne pourrait pas expliquer le retour de ministres révoqués dans un premier remaniement, comme Charfi ou Tebboune, dont les noms ont été même associés au scandale Khalifa. Il serait, donc, aussi injuste de faire argument de leur mauvaise gestion pour justifier l’éviction de ministres comme Ould-Abbès ou Temmar, par exemple. Ou pour expliquer le départ de Belkhadem ou celui d’Ouyahia. Dans le jeu du sérail, il n’y a pas de place pour des considérations d’efficacité managériale, mais seulement  pour des considérations d’équilibres, d’alliances et de connivences claniques.
    Les faux changements cachent mal la continuité politique du régime, une continuité tellement consacrée qu’elle ne tient même pas compte du supposé “choix” populaire exprimé par les élections législatives. Et pour que la linéarité politique du régime ne soit affectée par aucun changement qui venait à survenir dans la composante du Parlement ou de l’Exécutif, le pouvoir s’est donné un fil directeur qui engage toute force politique associée au pouvoir : la mise en œuvre du programme du président de la République. Ceci posé, en quoi se justifierait le changement, le programme en question n’ayant jamais changé : réconciliation nationale, réformes tous azimuts et relance de la croissance ?
    On sait ce qu’il en est, dans les faits, mais comme doctrine cela assure une permanence du discours unique et une  une unicité de la source d’autorité.
    Nous y sommes : c’est la le programme du pays, depuis une normalisation autoritaire de la vie publique.

  • Pourquoi les AE ?

    C’est le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qui a répondu à la rumeur sur le décès du président.
    Une sortie pour le moins énigmatique puisque en quoi les questions relatives au président de la République relèveraient-elles des AE ?

  • algerie:justice équitable commence par une injustice corrumpue

    ELLE A ÉTÉ PROGRAMMÉE POUR MERCREDI PROCHAIN À LA COUR D’ALGER
    L’affaire Sonatrach de nouveau devant la chambre d’accusation

    C’est mercredi prochain que la chambre d’accusation près la cour d’Alger va statuer dans l’affaire Sonatrach. L’instance judiciaire, saisie par ordonnance, aura à trancher sur la suite à donner aux qualifications du juge instructeur concernant cette affaire.
    Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Dernière ligne droite dans l’affaire Sonatrach avant que la justice ne décide de trancher définitivement. En effet, la chambre d’accusation près la cour d’Alger est appelée à examiner pour la énième fois une affaire, dont l’instruction dure depuis près de deux années. Ainsi, conformément au code de procédure pénale, la chambre d’accusation doit donner suite aux qualifications des actes «fixées» par le juge instructeur. En d’autres termes, ladite instance judiciaire aura à statuer sur les nouvelles révélations contenues dans les réponses des commissions rogatoires, qu'elle avait ordonnées au juge d'instruction pour enquêter sur les biens détenus à l'étranger par les 15 prévenus. La chambre d'accusation se trouve désormais, et ce, à la lumière de ces nouvelles conclusions face à trois options. La première est de faire l'impasse sur tout et de suivre le juge d'instruction dans la criminalisation des faits. La seconde est de rejeter les conclusions du juge et de correctionnaliser l'affaire. La dernière option est de faire en sorte d'exiger un complément d'enquête pour entendre toutes les personnes citées et non auditionnées par la juge. Parmi celles-ci, il y a Réda Hamech, l'ancien chef de cabinet de Mohamed Meziane et proche collaborateur de Chakib Khelil, ex-ministre de l'Energie et des Mines, ainsi que ce dernier. On apprend que le magistrat instructeur a réservé une fin de non-recevoir à la requête introduite par les avocats de la défense qui, indique-t-on, ont saisi le juge pour l’audition de l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil, en tant que témoin à décharge. La requête de la défense s’inscrit conformément aux articles 69 bis de la loi 06-22 du code de procédure pénal qui stipule que «l’inculpé ou son conseil et/ou la partie civile ou son conseil peuvent, à tout moment de l’instruction, demander au magistrat instructeur de recueillir ses déclarations, auditionner un témoin ou procéder à un constat, pour la manifestation de la vérité». Si le magistrat instructeur ne croit pas devoir procéder aux actes demandés, il doit rendre, dans les vingt jours suivant la demande des parties ou de leur conseil, une ordonnance motivée. A l’expiration de ce délai et à défaut d’ordonnance du juge d’instruction, la partie ou son conseil peut dans les dix jours saisir directement la chambre d’accusation qui statue dans les trente jours à partir de la saisine. Sa décision n’est susceptible d’aucune voie de recours. En somme, le juge d’instruction instruit à charge et à décharge. Il doit donc procéder à tous les actes d’information utiles, que ceux-ci soient de nature à démontrer la culpabilité ou l’innocence d’une personne. Selon des sources citées par le journal El Watan, Mohamed Meziane, sous contrôle judiciaire, et ses deux fils, en détention provisoire depuis plus d’une année, sont concernés par un nouveau chef d’inculpation lié au blanchiment d’argent. Pour cette raison, ajoutent les mêmes sources, le juge les a interrogés en mai dernier sur leurs biens immobiliers et leurs comptes ainsi que ceux de leurs épouses. Cela dit, les premières auditions des quatorze prévenus et celles d’une quinzaine de témoins sont achevées sur une lourde interrogation quant à la responsabilité politique et administrative de l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil, dans ce scandale. En effet, que ce soit l’ancien Pdg Mohamed Meziane, ses deux enfants ou les vice-présidents, Benamar Zenasni, chargé de l’activité transport par canalisation — sous mandat de dépôt —, Belkacem Boumedienne, chargé de l’activité amont — en détention provisoire — et Chawki Rahal, chargé de l’activité commercialisation — placé sous contrôle judiciaire —, il est clair que tous les actes de leur gestion étaient soumis à l’appréciation du ministre de l’Energie, expliquent nos sources, qui révèlent que Mohamed Meziane, l’ex-P-dg, «ne faisait rien sans en référer à Chakib Khelil». Même pour le cas de ses deux fils, l’un travaillant pour Saipem et l’autre pour Contel, les deux sociétés étrangères détentrices des marchés, objet de ce scandale, il en avait fait part à son ministre. Les marchés de télésurveillance pour les bases du sud du pays ne sont, en général, jamais traités uniquement par le P-dg ou ses vice-présidents. «Ils sont tous soumis à l’appréciation de Khelil, dont certains par écrit.» Le scandale Sonatrach avait éclaté en janvier 2010 et concerne des contrats de gré à gré accordés au groupe Funkwerk Plettac Contel pour des équipements de contrôle et de sécurité, et à l’italienne Saipem, où exerçaient les deux fils de l’ex-P-dg.
    A. B.

     

  • Des profs de français, pour quoi faire ?

     

    Par : Mustapha Hammouche

    “L’Algérie est le deuxième pays francophone”, nous rappelle la ministre française de la Francophonie. D’autres sources nous l’ont assuré, pour nous faire plaisir, à nous, Algériens chantres du retour à notre identité linguistique. Mais, pour une fois que nous sommes deuxième et, et non avant-dernier, d’un classement, et sans être des partisans patentés de la francophonie, nous sommes preneurs, n’est-ce pas ?
    Allez savoir comment nous avons fait pour qu’en un demi-siècle d’arabisation, d’algérianisation et de GULN, nous en sommes encore à être les seconds locuteurs de la langue de Molière… tout en manquant d’instituteurs de français !
    Et demandons à la France de nous assurer la formation d’enseignants dans la matière, à en croire toujours Benguigui qui a abordé la question avec notre nouveau ministre de l’Éducation. Mais elle en a tellement abordé, de questions, en quarante-huit heures, madame Benguigui !
    Mais bien malin qui nous dira de quoi manque l’École algérienne. Car bien malin qui nous dira quelle école le pouvoir a, un jour, voulue pour nos enfants. Depuis le scandaleux laboratoire de “l’école fondamentale” qui a donné les résultats que l’on sait et dont l’impact a fait effondrer l’université, puis les sphères économiques et culturelles, les programmes scolaires ne sont plus que le produit de dosages annuels de matières. Ces dosages “de rattrapage” sont le fruit de rapports de force idéologiques changeants : plus ou moins d’éducation religieuse, plus de français que d’anglais ou l’inverse, bilinguisme, trilinguisme…
    On appelle cette épicerie pédagogique, la réforme scolaire.
    Dès les premières années de l’Indépendance, la stratégie d’affaiblissement des esprits suspects d’être culturellement infertiles pour les germes de l’idéologie baâthiste commandait le pilonnage économique, médiatique, politique et policier des francophones, c’est-à-dire des Algériens qui ont étudié en Algérie, et non à Tunis ou au Caire. Le Parti arborait une politique d’arabisation à marche forcée, des structures de mise en œuvre budgétivores, un discours usant de l’amalgame français-colon-ennemi, un contrôle politico-policier qui traque les francophones désignés, par glissements sémantiques successifs, comme francophiles, puis pro-français, puis “ennemis de l’intérieur”… tout cela pour demander à une ministre de la Francophonie — d’origine algérienne ! — de faire apprendre le français à de futurs éducateurs d’enfants de l’Algérie “depuis déjà” indépendante, comme aurait dit Brel ?
    Que d’opportunismes politico-linguistiques ont prospéré sur de généreux budgets de structures “de généralisation de l’utilisation de la langue arabe”, dans les “sociétés nationales” et les administrations ! Que de promotions ont été obtenues sur la base du profil linguistique au détriment de l’exigence technique ou scientifique, pendant que le travail continuait à se faire en français dans les entreprises, les banques et dans bien des administrations !
    Aujourd’hui, que le débat idéologique est dépassé, que la régression en matière d’apprentissage des langues — et donc des sciences — est consommée, ce sont nos dirigeants qui sont dépassés : ils contemplent une école qu’ils ont réduite en ruine et ne savent pas quoi en faire.

  • no moment

    Dilem du 10 septembre 2012

  • Mort avant d’avoir mouru

     

     

    La rumeur donne mort un homme que la rumeur donnait malade. Finalement, cette rumeur est démentie par une autre rumeur, qui dit qu’il n’y a pas mort d’homme, mais simplement un malaise. Puis la rumeur est officiellement démentie, ni mort ni malade, ni république intégriste ni Etat policier, ce qui a rendu malades les professionnels de l’information et installé un profond malaise. Mais ce n’est pas une rumeur, l’espérance de vie à la naissance est officiellement de 72,9 ans en Algérie, et tout homme de 75 ans aurait officiellement dû mourir il y a 2,1 ans, surtout si c’est un personnage très officiel. De fait, depuis 2010, il faut s’attendre à tout, à des rumeurs, des malaises, des morts subites, des statistiques macabres et peut-être même des coups d’Etat médicaux. D’où la question : quand le Président mourra vraiment, comment l’apprendrons-nous ?

    Par une rumeur d’abord, amplifiée puis suivie tardivement d’une confirmation officielle ? Ou sans rumeur mais par une information venant de l’extérieur du pays, de Paris ou de Washington ? Ou encore par une information officielle de la Présidence, donnée une minute après la mort ? Si l’on se pose toutes ces questions, c’est bien que les secrets entourant la santé des illustres mortels sont encore plus secrets que ceux entourant le développement du nucléaire en Algérie. Et qu’au-delà de l’au-delà, toutes les informations sensibles sont des informations sensibles, de même que chaque mort est toujours vivant avant sa mort. Avant de passer à l’APS, puis à la télévision, la rumeur a été officiellement démentie par le porte-parole des Affaires étrangères. On aurait aimé qu’il démente aussi la mort de Tahar Touati, diplomate enlevé à Gao par le Mujao. Mais une rumeur dit que les morts ne sont pas les mêmes, surtout quand ils font l’objet de rumeurs. On attend donc maintenant avec impatience l’infirmation de cette triste rumeur.

    Chawki Amari
  • Libérer l’économie des lobbies !

     

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    Après quatre mois d’attente, le nouveau gouvernement a été installé avec peu de changements au niveau des portefeuilles économiques, à quelques exceptions près comme l’arrivée à la tête du département de l’Industrie, de la PME et de l’investissement de l’ex-ministre de l’Environnement, Cherif Rahmani.

     

    Pourtant, ce gouvernement n’a pas été épargné par la critique, notamment pour son traitement approximatif des questions économiques.  
    «Sans remettre en cause les compétences des uns et des autres, on avait l’impression que le gouvernement sortant ne maîtrisait pas tous les paramètres. Il y a des lobbies, des oligopoles et des centres de pouvoirs qui font que certaines décisions lui échappaient», affirme Camille Sari, économiste. C’est donc «mieux quand un gouvernement n’a pas réussi la diversification et la relance de l’industrie d’injecter du sang neuf et l’Algérie dispose de beaucoup de talents, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays». Et c’est justement dans ce département en charge des créneaux clés que sont l’industrie, la PME et l’investissement que le changement a été opéré, Mohamed Benmeradi quittant le département. Une décision loin d’être fortuite, semble-t-on croire. M. Sari note, à titre d’exemple, qu’au «niveau de la PME, il n’y a pas eu d’avancement».

    Cela concerne notamment les volets de «la sous-traitance, de la création de PME et de TPE et la relance de la mise à niveau», souligne Zaïm Bensaci, président du Conseil national de promotion de la PME. Ce dernier se refuse néanmoins de jeter la pierre au ministre sortant. «Il ne sert à rien de regarder dans le rétroviseur, même si les faits sont là. Il y a une nouvelle équipe et une nouvelle dynamique. Il s’agit donc d’obtenir des résultats maintenant», dit-il. A ce titre, l’arrivée d’un nouveau ministre est perçue comme porteuse «d’espoir pour les PME et pour la relance d’un secteur industriel productif». Toutefois, pour un secteur industriel dont la part dans le PIB ne dépasse guère les 5% actuellement, il est difficile de parler de relance sans certains préalables, pensent certains chefs d’entreprise. Mahfoud Megatli, secrétaire général de la confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA) évoque la nécessité de «faire un bilan de ce qui a été entrepris jusque-là, voire même une autopsie de notre industrie, parce qu’elle est carrément anéantie». L’autre condition, ajoute-t-il, concerne «l’ouverture par le nouveau ministre d’un espace de dialogue et d’écouter les organisations patronales afin de parvenir ensemble à mettre en place une véritable politique pour relancer l’industrie».

    Si le remplacement de M. Benmeradi découle d’un constat d’échec, l’on s’interroge alors quant au maintien en place du ministre du commerce, Mustapha Benbada, dont le département a été largement décrié. La spéculation sur les prix et les produits, l’anarchie, l’informel, les pénuries organisées ou conjoncturelles sont autant d’éléments qui plaidaient pour un changement à la tête de ce ministère. Mais M. Bensaci estime que «ce qui est bien pour l’un ne l’est pas fatalement pour l’autre et M. Benbada a mis en place une stratégie qui ne peut donner de résultats qu’à moyen terme. Le fait qu’il reste se justifie par le fait qu’il est déjà au courant de tous les dossiers (informel, marchés de gros…)». Néanmoins, «les avancées dans ce secteur restent très difficiles», dit-il. Une difficulté que le premier ministre sortant, Ahmed Ouyahia n’avait pas hésité à incomber à «une mafia» qui dicte sa loi.                         

     

    Safia Berkouk
  • algerie:Ombres au tableau

     

    La rentrée scolaire se déroule dans les mêmes conditions que dans tous les secteurs de la vie nationale, dans l’improvisation, les incertitudes et la tension. Le pays est depuis trop longtemps installé sous l’empire de l’anarchie à tous les niveaux pour que les choses se normalisent à la faveur d’un simple changement de gouvernement. Loin des débats sur la réforme en profondeur du système éducatif et la promotion du statut des personnels de ce secteur, les interrogations se sont focalisées pendant des années sur l’énigme de la longévité de Boubekeur Benbouzid à la tête de ce département. Le système politique ne s’est décidé à «lâcher» l’inamovible ministre que sous la menace lourde agitée par les syndicats de l’éducation qui avaient, depuis plusieurs semaines, promis des mouvements de grève dès la rentrée des classes.

    Le spectre de la paralysie des activités scolaires, qui a passablement mis à rude épreuve un secteur déjà mal en point, est provisoirement levé, en attendant des signaux forts de la part de la nouvelle tutelle ministérielle. Lorsque le dialogue sera renoué avec les organisations syndicales, en rupture avec la sourde oreille, parfois la répression, dans la gestion passée, il sera alors possible de faire l’état des lieux d’un secteur déclaré sinistré depuis au moins deux décennies, et entrevoir un début de solution pour les nombreux problèmes restés en suspens. Offrir des conditions d’accueil décentes aux élèves s’impose comme une priorité dans l’action gouvernementale, au vu de l’effarante détérioration infrastructurelle du secteur de l’Education. Il est illusoire de vouloir prodiguer le moindre enseignement lorsque les conditions matérielles minimales de scolarisation ne sont pas assurées. Il n’est pas sûr que les autorités centrales aient une idée précise sur la scolarité dans les localités rurales, où le repas froid est la règle et les kilomètres à pied une contrainte au quotidien.

    Les établissements en préfabriqué continuent à accueillir des milliers d’élèves, au-delà de la durée de vie des parois douteuses de ces constructions remontant aux années 1980. Dans un Etat où la réalisation des écoles est menée au même rythme que la rénovation des routes, en différant au maximum les délais de livraison, il n’est pas sûr que les écoliers du pays profond soient tirés du dénuement de sitôt. Quant à la remise à niveau des programmes scolaires pour les hisser aux standards universels, il faudra sans doute attendre un nouveau projet de société au pouvoir, résolument moderne, pas seulement un nouveau gouvernement.

     

    Djaffar Tamani
  • Ces algériens qui achetent des appartements en Espagne

     

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    Vends appartement en plein cœur d’une résidence à Alicante.» Il n’est plus aujourd’hui étonnant de tomber sur ce genre d’annonce sur les pages dédiées à l’immobilier dans la presse ou sur les sites internet consacrés aux petites annonces. Ce n’est pas qu’une ville appelée Alicante ait émergé depuis peu en Algérie, mais c’est bien de la ville espagnole qu’il s’agit.
     

     

    Depuis la déconfiture du secteur immobilier espagnol, le marché suscite l’engouement d’investisseurs algériens à la recherche de placements immobiliers, de résidences secondaires pour les vacances, et de propriétés susceptibles de leur ouvrir l’espace Schengen de manière définitive. D’abord discret, même secret, ce canal s’est, au fil du temps, popularisé et on affiche fièrement, aujourd’hui, ses acquisitions outre-mer, même sur les ondes de la radio publique, pour certains passages d’auditeurs  comme signe d’appartenance sociale. Il est vrai que l’acquisition de biens à l’étranger reste, dans l’imaginaire collectif, l’apanage de la nomenklatura. Le manque de moyens financiers, le contrôle rigoureux des changes ont fermé les possibilités d’investissements immobiliers à l’étranger pour la majorité des Algériens.

    Cependant, les choses changent et à toute vitesse. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les nouveaux acquéreurs de biens immobiliers en Espagne, ne sont pas si riches ou si introduits dans le sérail. Le quotidien espagnol El Pais, qui leur a récemment consacré un article, les décrit comme étant des membres de la classe moyenne, avocats, médecins, entrepreneurs, cadres supérieurs qui voyagent souvent, et qui bénéficient d’une certaines éducation. Ces derniers ont pu profiter de la dégringolade des prix de l’immobilier sur le marché espagnol pour faire de belles acquisitions, depuis l’éclatement de la bulle  immobilière en 2008. On estime encore aujourd’hui à trois millions le nombre de maisons vides dans des quartiers fantômes.

    Les prix de l’immobilier ont chuté d’au moins 25%, et la baisse pourrait, selon certaines estimations,  être de 50%. Tout autant de raisons pour alimenter l’engouement des Algériens et créer un véritable phénomène, quitte à passer outre la réglementation de contrôle des changes pour financer les nouvelles acquisitions. Certains n’ont pas tardé à flairer le bon filon. Et quelques agences immobilières se sont spécialisées dans ce créneau. Il n’est plus nécessaire aujourd’hui de passer par le Net et d’attendre une réponse incertaine pour lancer ce genre de transactions. Des «bureaux d’affaires», installés dans les grandes villes, comme Alger, Oran et Constantine, sont là pour coacher ceux qui voudraient se lancer dans l’immobilier espagnol. Nous avons poussé la porte de l’un d’entre eux, en nous faisant passer pour un client potentiel. Ayant convenu d’un rendez-vous la veille, l’un des employés de l’agence, chargé de vanter les mérites du produit ibérique, nous attendait dans un petit réduit situé en plein cœur d’Alger.

    L’espace d’à peine 20 m2 ne paie pas de mine. Pourtant difficile de croire que derrière ce bureau minuscule se cachent des relais commerciaux transfrontières et un véritable réseau de transfert de capitaux profitant des failles bien connues du système de contrôle des changes. Le commis nous reçoit dans un bureau situé au fond du local et isolé du reste de la surface par des battants en plexiglas, histoire de discuter à l’abri des oreilles indiscrètes. Le commercial commence par demander les motifs d’un tel investissement. Il nous explique que si l’objectif est d’obtenir un titre de séjour dans des délais très brefs, cela ne peut pas «s’opérer» dans l’immédiat. Par contre, l’acquisition d’une propriété en Espagne permettra d’obtenir un numéro d’identification qui donnera la possibilité d’obtenir un visa automatiquement durant au moins 3 années d’attente et de procédures pour l’obtention d’un titre de séjour. Notre interlocuteur précise néanmoins qu’une telle acquisition, aujourd’hui, ne peut être qu’un bon investissement, car la dépression du marché de l’immobilier espagnol ne saurait trop durer et en cas de retournement de situation, l’acquéreur pourra tirer les bénéfices d’un tel investissement. Ce détail pratique réglé, l’agent immobilier sort de son ordinateur un dossier devant faire office de catalogue des produits espagnols.


    Un «magnat» pour assurer les transferts


    L’offre de l’agence, comme celle de nombreuses autres exploitant le même filon, est située principalement à Alicante. La proximité de la ville des côtes algériennes, l’existence d’une liaison en ferry et la connaissance de la localité par les vacanciers algériens sont les principales raisons pouvant justifier une telle localisation. Notre interlocuteur nous explique aussi que l’agence, pour qui il travaille, a réussi au fil du temps à se constituer un réseau de partenaires commerciaux. Le bureau bénéficie d’abord des services d’un prospecteur attitré. Citoyen algérien, celui-ci est installé à Alicante depuis plusieurs années. Il fond aujourd’hui dans le décor et peut mener à bien une négociation grâce à sa maîtrise non seulement de la langue espagnole mais aussi à sa perception du contexte de crise du crédit hypothécaire dans la péninsule ibérique.

    On nous explique aussi que c’est grâce à ces atouts que l’agence bénéficie d’une offre actualisée chaque semaine et qu’elle a pu négocier récemment, pour l’un de ses clients, l’acquisition d’un bel appartement de type F3, situé dans une résidence avec piscine en plein centre-ville d’Alicante, pour 53 000 euros, soit l’équivalent en dinar, en prenant en compte le change parallèle, de 7 millions de dinars. Une proposition qu’on peut difficilement refuser lorsque l’on sait que les prix des appartements à Alger se négocient rarement en dessous de 12 millions de dinars. L’agent immobilier indique également qu’une telle transaction n’a été rendue possible  qu’à cause du poids de l’hypothèque et des menaces de saisie par les banques, qui poussent certains propriétaires à brader leurs biens. Il évoque également une possibilité pour l’acquisition de logements neufs dans la localité touristique de Bonalba. L’agence compte, dans ce sens, sur l’apport d’un partenaire espagnol, promoteur immobilier et devant fourguer le maximum de logements afin de respecter ses échéances.

    Dans ce cas précis, l’offre disponible dépasse les espérances. Avec des duplex neufs à 120 000 euros et des villas en bord de mer dont la mise à prix est à 400 000 euros pour atteindre les 280 000 euros après négociations, les clients potentiels pourraient se bousculer. Encore faut-il passer par une démarche demandant un peu de temps. La transaction s’opère en deux temps et deux déplacements sur les lieux. Il s’agit pour l’acquéreur potentiel de présélectionner, à partir d’Alger, un certain nombre de sites susceptibles de l’intéresser, puis l’agence prend en charge les formalités de visa, qu’elle n’a d’ailleurs aucune difficulté à obtenir. L’acquéreur doit, pour son premier déplacement, préparer un certain nombre de documents, à savoir un extrait de naissance et 2 certificats de résidence à déposer au niveau d’une banque pour l’ouverture d’un compte en Espagne et chez le notaire, sans oublier de prévoir les arrhes de 10% à verser. Une fois le choix du client fixé, il prépare le reste à payer à partir d’Alger. Plusieurs canaux peuvent alors lui servir. Le canal bancaire d’abord, si la personne en question dispose d’une carte de paiement internationale nominative, Visa.

    Car il faut savoir que ce moyen de paiement international ne situe aucune limite aux transferts de devises vers l’étranger, pour peu que le montant de ces transferts constitue effectivement un dépôt sur un compte devises, et que les dépôts en question soient justifiés de manière légale. Cependant, et vu l’importance des transactions à effectuer, ce moyen de paiement atteint vite ses limites. S’ouvre alors la piste des transferts informels, soit par petites tranches par l’entremise d’amis et proches en déplacement à l’étranger, ou celle de parents résidant en Europe, chargés de faire un virement en devises sur un compte commercial en Espagne, en contrepartie de quoi ils pourront toujours récupérer des dinars à leur venue à Alger. Mais pour les plus pressés, l’agence met à la disposition de ses clients les services d’un  «magnat» chargé d’opérer la transaction et de faire sortir les devises du territoire algérien. Le client peut, à ce titre, déposer des fonds en dinars auprès de l’agence et vérifier quelques minutes plus tard, par Web, si l’équivalent en euros a bien été viré sur son compte bancaire en Espagne.


    Une identité en une semaine


    A partir de ce moment, l’acquéreur est tenu de se présenter au rendez-vous fixé par le notaire en Espagne pour signer les papiers et prendre possession de son bien. Avant cela, il devra s’acquitter d’une démarche simple pour l’obtention d’un numéro d’identification pour étrangers auprès de la brigade de police de la province où il a acquis un bien.  Bien que la procédure ne demande qu’une semaine tout au plus, elle passe par la présentation du document du notaire, de deux formulaires spécifiques à remplir et du passeport en vigueur, avec le tampon d’entrée sur le territoire espagnol. Ce numéro d’identification, joint à toute nouvelle demande de visa, permettra à l’acquéreur de l’obtenir de manière automatique, en attendant les délais nécessaires à l’obtention d’un titre de séjour.
    L’agence, elle, se réserve le droit de se faire payer en monnaie sonnante et trébuchante et surtout en devises. 3500 euros d’honoraires fixes comme pour le bureau que nous avons vu et à charge pour le client de couvrir ses frais de voyage, de séjour et d’ouverture de compte. Non, ce n’est pas une fiction et c’est bien réel, car cela dénote de graves défaillances d’un système de contrôle des changes obsolète et qui, au final, ne sert qu’à enrichir les barons de l’informel et à alimenter les réseaux de fuite des capitaux.

     

    Melissa Roumadi

     

     
  • Le peuple, l’intelligentsia, le système mafieux et la problématique du changement

     

    Posté par Rédaction LQA on sept 8th, 2012 // 9 Commentaires - [ ]

    Adel Herik

     « Encore un énième état des lieux! », diront certains.

    Oui, mais en attendant que le miracle s’accomplisse et que la solution qui nous permettra de nous débarrasser du pouvoir mafieux se trouve à portée de main, nous n’avons d’autre choix que de cogiter, encore et encore, afin de comprendre le problème qui se pose à nous – celui du changement – dans tous ses aspects et ses implications et d’explorer toutes les voies qui sont susceptibles de nous mener à la solution.

    Le changement, pourquoi faire?

    « Pourquoi voulez-vous qu’il y ait un changement dans notre pays? », nous demanderont d’autres. « Voudriez-vous que nous revenions au point de départ, celui de juin 1991, qui a vu les militants du FIS occuper les places publiques d’Alger, demandant à Chadli – surnommé Mesmâr  Dj’ha par Abassi Madani – de se démettre et d’organiser des élections présidentielles anticipées? Vous avez bien vu où cela nous a menés! Notre pays vient à peine de sortir de la terrible tragédie des années 90 et vous voudriez encore le replonger dans de nouvelles turbulences? Non, merci. Et puis, si c’est pour ramener au pouvoir un nouveau parti unique islamiste qui nous imposera un nouveau bâillon et implantera l’économie de bazar, mieux vaut vivre en paix dans la semi-démocratie actuelle. Celle-là, au moins, nous la connaissons. Prenons notre mal en patience, les choses finiront par s’améliorer graduellement. Les vieilles croûtes au pouvoir aujourd’hui, les boutef, toufiq, nezzar, DOK, zerhouni et compagnie, finiront bien par passer l’arme à gauche un jour ou l’autre et une nouvelle génération plus instruite, plus compétente et plus ouverte prendra les commandes du pays. »

    Le changement de système de gouvernement est-il vraiment nécessaire? Pourquoi? Évidemment, la réponse à cette question dépend beaucoup de la situation personnelle de chacun. Il est certain, cependant, que tant qu’une grande majorité de la population n’est pas convaincue que sans changement de système de gouvernement la situation de notre pays et celle des Algériens et Algériennes – en dehors, bien sûr, de ceux et celles qui occupent le sommet de la pyramide – ne fera que se détériorer, il n’y aura pas une pression populaire suffisante qui rendra le changement inéluctable et forcera la classe dirigeante à procéder à de véritables réformes ou laisser la place à d’autres. Cette pression populaire est aujourd’hui très faible : seules quelques associations et groupes de militants, dont le nombre est malheureusement très réduit, osent crier leur rejet de l’incompétence et de l’abus de pouvoir dont font preuve les représentants de l’État. La Justice aux ordres du pouvoir mafieux et son appareil sécuritaire surdimensionné se chargent très vite de les faire taire en les mettant derrière les barreaux, dans l’indifférence générale. Cette indifférence de la population, pour ne pas dire sa totale passivité, est un obstacle de taille sur la voie du changement.

    Le changement, et après?

    Alors que la grande masse du peuple, bien qu’étant quotidiennement confrontée à toutes sortes de problèmes et constatant la dégradation continue de la qualité des services publics et du cadre de vie en général, ne fait rien pour manifester son rejet du système mafieux responsable, par sa corruption, son incompétence et sa totale absence de vision, de cet état de fait, et détourne la tête pour ne pas voir les militants que le pouvoir mafieux emprisonne pour un oui ou pour un non, l’intelligentsia opposée au pouvoir, bien qu’étant parfaitement consciente de la nécessité de mettre fin à ce système mafieux, se noie souvent dans une dialectique sinueuse et use ses nerfs et ses claviers dans des combats douteux aux enjeux parfaitement illusoires.

    Ainsi, cette intelligentsia n’arrive toujours pas à dépasser la dichotomie État islamique – État démocratique (laïc?). Dans ce milieu (virtuel?) relativement confiné, où les claviers crépitent en permanence – le mien tout autant que les autres, soit dit en passant  :-D –, les débats tournent toujours – quand ils ne virent pas à l’insulte, l’invective et la foire d’empoigne –  autour de la confrontation entre « islamistes » et « modernistes », islam et Occident, chariaa et laïcité. Ceux et celles qui essaient patiemment de dépasser ce stade de confrontation, en tentant une synthèse entre les deux termes de la contradiction, arrivent difficilement à se faire entendre. Même le retour à la déclaration du 1er novembre 1954, qui parle de l’édification d’un « État démocratique et social dans le cadre des principes islamiques » n’arrive pas à mettre définitivement fin à la division des rangs de cette intelligentsia en deux camps antagoniques. « Quelle démocratie? », demandent les uns, « Celle qui interdit le hidjab et veut confiner la religion dans les cœurs dans un pays où la population est musulmane à 99%? »  « L’islam, oui, mais pas pour en faire un tremplin pour la conquête du pouvoir et la suppression du peu de libertés qui existent », renchérissent les autres. Bref, au niveau de cette intelligentsia plus déboussolée et perplexe que jamais, chacun met ce qu’il veut dans le concept de changement et refuse obstinément de concéder à l’autre la moindre parcelle de terrain.

    Les voies du changement seraient-elles  impénétrables?

    Passivité et indifférence de la population, division de l’intelligentsia sur le type d’État à mettre à la place du système mafieux : voilà déjà deux obstacles majeurs sur la voie du changement. Ce ne sont, hélas, pas les seuls. En effet, en sus de la division au sein de l’intelligentsia entre partisans de l’État islamique et partisans de l’État démocratique (laïc?), il y a aussi une autre division en deux camps : les tenants de la méthode du tsunami populaire et ceux qui penchent plutôt pour un travail de sensibilisation et de mobilisation par l’intermédiaire des partis politiques.  Une troisième méthode a également des adeptes : de temps à autre, l’Armée est appelée à prendre ses responsabilités, afin d’imposer le changement et dégager les vieilles croûtes dont les rides enlaidissent le paysage politiques. Changement imposé de l’extérieur du système – tsunami populaire ou action des partis politiques – ou de l’intérieur – par le biais d’un coup d’État mené par un groupe d’officiers au sens patriotique particulièrement aiguisé : voilà les alternatives qui s’offrent à nous s’agissant de la méthode.

    Chacune de ces voies présente un certain nombre de difficultés. Pour ce qui est de la voie du soulèvement populaire, la plus grosse difficulté réside dans la totale imprévisibilité d’un tel phénomène. Quel est le rôle de l’intelligentsia? Doit-elle attendre que la population descende massivement dans les rues pour s’y précipiter aussi, afin d’encadrer et orienter le mouvement? Ou bien doit-elle réfléchir à la meilleure manière de provoquer ce soulèvement – jugé inéluctable – le plus vite possible?

    La voie de l’action partisane, si elle permet à l’intelligentsia de définir clairement son rôle – c’est celui du schéma classique de la révolution bolchévique de 1917, qui reste, pour certains, le modèle parfait de toute révolution populaire des temps modernes –, présente du point de vue de ses détracteurs maintes failles. L’argument que ces derniers avancent le plus souvent afin de disqualifier cette méthode est l’apport quasiment nul à la dynamique du changement de tous les partis politiques qui existent déjà – en dehors du FLN et du RND, qui sont les partis du pouvoir mafieux – depuis 1989, c’est-à-dire 24 ans. Ces partis – même celui de la sémillante Louisa, qui l’eut cru, et peut-être aussi le  « vieux » FFS – ont tous fini par être mis en orbite autour du pouvoir mafieux par le machiavélique DRS. Comme un rat des champs fasciné par le serpent qui s’apprête à le dévorer, ces partis sont totalement paralysés et tournent à vide, pendant que leurs chefs s’adonnent au sport favori de la classe politique algérienne qui gravite autour du pouvoir (il s’agit, vous l’aurez deviné, de la conjugaison du verbe manger à la mode de chez nous).

    Reste la solution du patriote en treillis – une sorte de réincarnation du colonel Boumediene à l’ère du cyberespace – qui se réveillerait un bon matin de son long sommeil pour prendre le taureau par les cornes, convoquer quelques lieutenants tout aussi mal réveillés que lui, se rendre aux Tagarins, sortir toufiq de son bureau et l’embarquer dans une jeep, puis dévaler en trombe le boulevard Frantz Fanon, emprunter, toutes sirènes hurlantes, le boulevard Salah Bouakouir, puis l’avenue de Pékin, jusqu’au Palais d’El-Mouradia, où se niche le petit boutef, le prendre par le collet et le traîner jusqu’à la jeep où il irait, pauvre petit vieux chauve terrifié et tremblant de tous ses membres, prendre place sur la banquette arrière aux côtés de son alter-ego toufiq-la-muerte, impassible et emmuré à tout jamais derrière son image mythique de  «rab edzayer » machiavélique et cruel. Je ne vous raconte pas la suite, car cela commence à ressembler à un mauvais thriller politique des années 70.

    Le peuple, l’État et la culture mafieuse

    Après ce bref tour d’horizon dans le monde clos (virtuel?) de l’intelligentsia qui se consacre à la réflexion sur la nécessité, les buts, les voies et les moyens du changement dans notre pays, revenons maintenant à la réalité du terrain.

    Si quelqu’un s’amusait à juxtaposer, en utilisant les puissants moyens informatiques du 21ème siècle, une tranche de réalité algérienne de 1962 avec une autre tranche de réalité, prise au même endroit, mais en 2012, il verrait immédiatement la mutation qui a eu lieu en 50 ans et qui a fait passer le pays d’une culture patriotique majoritairement rurale, teintée d’idéalisme et enracinée dans des traditions séculaires de horma, de nif, etc., à une culture mafieuse majoritairement urbaine, celle de la bête de proie toujours prête à happer tout ce qui passe à proximité, ou bien encore celle du proxénète ou du gangster, qui ne connaît d’autre loi que celle de son couteau ou de son revolver. Cette culture mafieuse est aujourd’hui partout, dans tous les rouages de l’État et dans tous les quartiers de nos grandes villes.  « Malheur au faible! », telle est la devise des mutants qui ont aujourd’hui pris la place des Algériens et Algériennes de jadis.

    Un véritable changement sera-t-il possible sans éradication de cette culture mafieuse qui a contaminé toute la société? Et quid de l’État? N’est-il pas totalement infesté par la vermine mafieuse? Faudra-t-il tout détruire et recommencer à zéro? L’expérience des peuples de notre région qui nous ont précédés dans la voie du changement nous donne tous les jours à voir et analyser les progrès – et les souffrances aussi – de ces peuples dans la mise en œuvre du processus de changement. Du cas extrême libyen, où l’État – ou semblant d’État – a disparu avec son fondateur et chef Kadhafi, au cas syrien, où la classe mafieuse au pouvoir a entraîné l’opposition dans une guerre impitoyable qui finira elle aussi par briser l’État en même temps que le pouvoir mafieux, en passant pas le cas égyptien, où le président Morsi a réussi à se débarrasser de manière élégante de son adversaire galonné, le maréchal Tantaoui, il y a matière à réflexion. Il apparaît clairement, à travers ces expériences, que le changement ne se fera pas sans casse, que c’est un processus qui comporte énormément de risques et qu’il peut capoter à tout moment. La culture mafieuse ne cèdera pas facilement le terrain conquis depuis des décennies à la culture patriotique.

    Conclusion?

    A la fin de ce rapide tour d’horizon sous forme de questionnement, que pouvons-nous dire en guise de conclusion? Rien de définitif, hélas. Chacun(e) de nous se situe dans un camp et a une préférence pour une méthode, mais nous avons tous aujourd’hui en commun notre sentiment d’impuissance face à une situation qui nous apparaît comme étant fondamentalement dégradante et indigne, celle d’un peuple qui a réussi à se libérer de la colonisation au prix de lourds sacrifices, qui dispose d’une manne pétrolière que lui envient ses voisins moins chanceux et de potentialités naturelles et humaines appréciables, mais qui végète depuis trop longtemps dans la mal-vie et la désespérance, sous la botte d’une clique mafieuse qui a pris le pouvoir par la force et qui le conserve par la force, la ruse et la manipulation. Nous rêvons pour ce peuple – le nôtre – d’un avenir brillant, à la mesure de ses potentialités. Ce rêve, nous finirons bien par le réaliser, inchallah – et si ce n’est pas nous, ce seront nos enfants. En attendant, nous devons chasser toute forme de désespoir et continuer à cogiter et à chercher, tout en gardant clairement à l’esprit ces deux vérités que tous les combattants pour la dignité et la liberté à travers l’histoire connaissent : premièrement, le peuple – et lui seul – peut accomplir des miracles; deuxièmement, sans union de tous les patriotes, aucun combat ne peut être gagné. Ce que les militants chiliens contre la dictature de Pinochet avaient, en 1973, résumé par la formule « el pueblo unido, jamas sera vencido » (Le peuple uni ne sera jamais vaincu).

  • Fermeture du tronçon autoroutier Lakhdaria-Bouira : Les scandales se succèdent

     

     

    El Watan le 09.09.12

    Encore un scandale dans le dossier du projet du siècle, l’autoroute Est-Ouest !

    Quatre ans à peine après sa mise en service par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de sa visite effectuée le 27 juillet 2008, à Bouira, le tronçon autoroutier Lakhdaria-Bouira, sur une distance de plus de 30km, sera fermé aux usagers. Confié à l’entreprise nationale Cosider, qui avait chapeauté cette partie des travaux, le tronçon enregistre des dégradations avancées. Ces anomalies d’ailleurs, comme nous l’avions annoncé dans notre édition du 21 août dernier, sont un danger de mort pour les automobilistes.

    Et pour remédier à cette situation inexplicable, due essentiellement au bricolage des services techniques du ministère des Travaux publics et également à la mauvaise qualité du bitume et des travaux effectués, un projet de réfection vient d’être attribué au groupe ETRHB. En effet, tout au long de ce chemin, des plaques de signalisation indiquant l’installation prochaine des engins du groupe ETRHB de Haddad «avertissent» les automobilistes sur le lancement des travaux de réfection.

    «Le groupe Haddad travaille pour vous», peut-on lire sur l’une des plaques installées dans plusieurs endroits. Il reste à savoir si cette entreprise a obtenu ce marché conformément au code des marchés publics ou de gré à gré. Les procédures d’attribution des marchés publics ont-elles été appliquées ? Cependant, aucune date n’a été donnée quant à la fermeture de ce tronçon. Hier, nos diverses sources ont indiqué que les travaux seront lancés au cours de cette semaine. Le délai accordé à l’entreprise détentrice de ce projet, toujours selon nos sources, est de 15 mois. De ce fait, les milliers d’usagers seront désormais invités à emprunter la RN5, via les communes d’Aomar et Lakhdaria, avant de reprendre l’autoroute à partir de l’échangeur de Lakhdaria. Le scandale n’est pas encore fini, puisque des ouvrages d’art sont menacés d’effondrement. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent. Deux ouvrages enregistrent des dégradations.

    Une fissure qui s’étend sur des dizaines de mètres est visible sur le tablier du pont de Bouira, réalisé pourtant à coups de milliards de centimes. La bretelle autoroutière située à l’entrée de la commune d’El Adjiba se trouve également dans un état lamentable. Outre son exiguïté, on constate que le goudron de la chaussée présente des ondulations allant jusqu’à 10 centimètres de hauteur causées par le passage en masse d’engins et autres poids lourds. Notons que les ouvrages d’art dans la plupart des endroits sont réalisés par des entreprises étrangères, comme l’italienne Todini et la chinoise CITIC-CRCC. Face à ce danger, des automobilistes, notamment les chauffeurs de camions de gros tonnage, préfèrent éviter ce tronçon pour emprunter la RN5 via la localité d’Aomar, avant de reprendre l’autoroute à la sortie sud de Djebahia.

    Amar Fedjkhi
  • Mokrane Aït Larbi :«Il faut des actes et non pas un changement de personnes»

     

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    Mokrane Aït Larbi. Av

    ocat et défenseur des droits de l’homme

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    El Watan le 09.09.12

     

     

    Les Algériens auront attendu près de quatre mois pour connaître la composante du nouvel Exécutif post-législatives 2012. Si certains ont espoir que ce nouveau staff pourra donner corps au «changement», maître Mokrane Aït Larbi, avocat, ancien sénateur et défenseur des droits de l’homme, estime que le statu quo sera maintenu. L’avocat, qui se refuse à «commenter la nomination de telle ou telle personnalité, qui sont des émanations du système», affirme que le régime tente, par cette méthode, de gagner du temps et de calmer la fronde populaire.

    - Un nouveau gouvernement a été nommé, mardi dernier, avec à sa tête un nouveau Premier ministre. Le changement promis aura-t-il lieu ?

    Non, je ne pense pas. La nomination de ce nouveau gouvernement n’est pas un événement. Il faut rappeler que ce remaniement intervient tout de même près de quatre mois après la tenue des élections législatives. Comment expliquer que cela ait pris autant de temps ? La seule analyse que je fais à ce sujet est que le pouvoir ne s’attendait pas aux résultats de ce scrutin. Non pas en termes de sièges, mais en termes de participation. Les autorités avaient appelé à un nouveau «1er Novembre», mais n’ont pas été suivis par les citoyens. Les slogans du régime clamaient : «Notre révolution par les urnes». Seulement, ces élections ont été vécues par les Algériens comme un non-événement et l’engouement tant espéré n’a pas eu lieu, ce qui a constitué un embarras pour le régime. Certains expliquent le retard pris dans la désignation d’un nouveau gouvernement par des tractations, des négociations et autres luttes internes. Mais entre qui et qui ? Et pourquoi ? Le système, dans sa globalité, est d’accord sur les programmes, sur les démarches à suivre ainsi que sur les grandes lignes politiques. Il n’y a pas d’enjeux réels, puisque tous les programmes sont centrés autour du «programme du Président». Dès lors, rien ne changera à la situation du pays, car ce qui est effectué est un remplacement de personnes et non pas de système.

     

    - Ces nominations ministérielles ne représentent pas les schémas résultant des élections législatives. Comment l’expliquer alors ?

    L’on ne peut pas parler de fraude électorale et ensuite estimer qu’il y a une majorité non respectée. Le Président nomme qui il veut, sans respecter un quelconque schéma ou autre, d’autant plus que toute la politique du pays est de son fait. Toutes les lois et tous les amendements introduits ces dernières années ne sont pas le fruit de l’APN. Depuis 1999, le Président gouverne par ordonnance, avec pas moins d’une trentaine de décrets. Aucun projet de loi significatif n’a été introduit par l’APN. Ce qui prouve l’inutilité de cette institution dans la composition d’un Exécutif ou dans le fonctionnement de la vie politique. Ahmed Benbitour a bien été chef du gouvernement, alors qu’il n’avait aucun député qui siégeait à l’Assemblée. De plus, c’est toujours le même principe rentier qui prédomine. Il y a un cahier des charges à respecter pour quiconque qui accepte un poste ministériel. De nouveaux partis ont fait leur apparition dans cet Exécutif, mais ils adhérent tous aux mêmes programme et tendance. Ils ne seraient pas au gouvernement dans le cas contraire. Il n’y a donc, en définitive, aucun changement à attendre.

     

    - Ce lifting gouvernemental n’est-il, au final, que de la poudre aux yeux, ou prépare-t-on 2014 en haut lieu ?

    Je ne pense pas que ce remaniement soit un positionnement ou une préparation en vue de l’élection présidentielle de 2014. Ce scrutin ne se prépare pas deux ans à l’avance chez nous, mais tout se décide quelques mois avant, tout simplement parce que personne ne sait ce qui va se passer d’ici là. J’estime que le pouvoir tente de gagner du temps, de calmer l’opinion publique et les citoyens. Mais tente seulement, car il n’est pas évident qu’un simple colmatage puisse apaiser les tensions. Il ne faut pas oublier qu’il y a une grave crise de confiance entre le peuple et les gouvernants. Et seuls des actes pourront y remédier.
    Ces actes en question ne sauraient être une question de personnes à remplacer. Tant que le système n’est pas démocratisé et transformé dans ses fondements, le changement ne sera pas pour demain. Sous le gouvernement Ouyahia, un syndicaliste a été mis sous mandat de dépôt. Sous le gouvernement actuel, il a été requis une peine de prison ferme à son encontre. Et ce n’est pas un nouveau ministre de la Justice, par exemple, qui pourra faire que la justice ne soit plus aux ordres. Il exécutera les mêmes lignes. Le tout répressif ne disparaîtra pas.
    De même, les réunions nécessiteront les mêmes autorisations des autorités locales, les partis politiques devront toujours fournir à l’administration la liste des membres des directions régionales pour être «suivis de près». Le changement ne sera donc pas pour demain.

    Ghania Lassal
  • no moment

    Dilem du 03 septembre 2012

  • Gouvernement de “technocrates”, dites-vous ?

    Par : Mustapha Hammouche

    C’est à grands renforts médiatiques qu’on tente d’imposer à l’opinion publique une légitimité “technocratique” du “nouveau” gouvernement. (Le libertinage sémantique du discours officiel nous oblige au recours exagéré, mais inévitable, aux guillemets).
    Par quel procédé communicationnel transforme-t-on donc un gouvernement au moins aussi “politique” que son prédécesseur en gouvernement de “technocrates” tout en ne renouvelant qu’un cinquième des ministres ? Comme, avec ses relais officiels ou officieux, le pouvoir occupe l’essentiel des canaux de communication, il use de ce procédé de communication totale pour couvrir toute objection quant à la légitimité du (ou des) chef(s) qu’il nous a choisi(s). Le matraquage sémantique via les médias, relayé par une dose de complaisance de ce qui nous tient lieu de faiseurs d’opinion, fait passer un acte politique ou une personnalité, individuelle ou collective, pour ce qu’elle n’est pas. C’est là un traditionnel procédé du système algérien. Rappelons, pour l’illustration de la méthode, qu’en 1993, Zeroual, avant de devenir président de l’État, puis d’être élu président de la République, fut le premier ministre… civil de la Défense nationale, et qu’en 1999, Bouteflika fut d’abord candidat “du consensus”, sans précision des parties liées à ce consensus. Ce qui fait que sa candidature et son élection ne pouvaient  souffrir quelques contestations, celles-ci ayant déjà emporté le consensus. Aujourd’hui, un gouvernement coordonné par un ancien ministre, qui fut directeur de campagnes présidentielles et comptant une vingtaine de responsables et députés de formations politiques dont quelque quatre ou cinq chefs de parti, de petits partis, mais de partis quand même, passe pour un gouvernement de rupture : on rompt avec la “politique” et pour promouvoir la “technicité” !
    On brandit les diplômes de certains “nouveaux” ministres, alors que les ministres partis n’en étaient pas dépourvus ? Ceux-là ne pouvaient-ils pas prétendre à la qualité technocrate ? Et puisqu’il est question d’énarques, comme premier argument “technocratique”, signalons que le Premier ministre sortant était justement un transfuge de cette illustre école.
    Ce qui normalement le prédestinait à figurer dans un Exécutif de “diplômés”. Certes, certains membres du gouvernement sont issus de structures “techniques” et doivent principalement leur promotion à leurs qualifications professionnelles. Mais, comme pour nous rappeler que la compétence scientifique est toujours sujette au pouvoir politique, ils sont généralement affectés à des positions de secrétaires d’État auprès d’un ministre.
    La “techno” légitime rarement la “cratie”, même dans les fonctions techniques ! Enfin, n’est-ce pas la moindre des choses qu’en 2012 un ministre doive jouir d’un niveau universitaire, fut-il un ministre “politique” ?
    Même avec trois doctorats d’État, un gouvernement reste un gouvernement ; inutile d’en faire une académie pour ne pas avoir à expliquer l’incohérence politique, relevée par Louisa Hanoune, d’un gouvernement théoriquement composé sur la base des résultats d’une élection législative. Comme forme de désaveu de ce résultat, ce gouvernement, loin d’être “de technocrates”, n’est que politique.

  • Vous avez (1) message

     

    Mort ou pas ? En réalité, l’univers n’en a que faire, les restes chimiques de tout corps étant remodelés pour en faire d’autres composés chimiques. Mais l’homme, poussière d’étoiles et dérivé cosmique, aime à se rappeler qu’entre un remaniement ministériel et un malaise cardiaque, le Président a eu le temps de convoquer le corps électoral, c’est-à-dire appeler 20 millions de personnes à venir se présenter le 29 novembre prochain, debout si possible, seules ou en famille, pour mettre une feuille dans une boîte derrière un rideau dans une salle de classe. De fait, c’est la première fois depuis le discours de Sétif de mai dernier que le Président s’adresse, même indirectement, à une partie de son peuple.

    Comme disait Mac Luhan, le message et le contenu sont le média et le contenant, ou comme l’explique Mac Donald à chaque minute dans le monde, une feuille de salade, c’est bon quand il y a de la viande dedans. Mais le Président a parlé, même s’il n’a rien dit, a convoqué, même si vous n’avez rien reçu. Mais pour dire quoi ? Que dans trois mois, il va falloir se rapprocher de ses institutions, aller au hammam, faire encore confiance à DOK, reconnaître la légitimité de ses organisateurs, jouer au jeu de cartes électorales, donner à son maire la prérogative de pouvoir ramasser les ordures et élire ses représentants locaux, pour embêter BHL, ne pas que l’OTAN bombarde la Casbah, que Khalida Toumi la retape, dans un avenir prochain, après le dépouillement. On le sait grâce au calendrier, le 30 novembre sera un vendredi. Et le vendredi en Algérie, il ne se passe pas grand-chose. Si, les gens se rassemblent et prient un seul candidat, puis ils vont manger chez le chouay pour finir par noyer le tout, la journée, la prière, la mayonnaise, les brochettes et le scrutin dans deux grands verres de Hamoud. A défaut de changer d’hommes et de régime politique, devrait-on changer de régime alimentaire ?

     

    Chawki Amari
  • Bouteflika se «tue»

    L’Algérie est sans doute l’unique pays au monde où le président de la République est sujet à une récurrence de rumeurs sur sa mort. Cinq, dix, vingt fois ? On ne compte plus le nombre de vraies fausses alertes sur la prétendue dégradation de la santé de Bouteflika, ou carrément de sa mort clinique. Depuis son hospitalisation en 2005 au Val-de-Grâce à Paris, le chef de l’Etat a du mal à convaincre qu’il tient bien sur ses deux pieds. Ses silences et ses disparitions soudaines des caméras du 20h sont mécaniquement interprétés comme autant de signes de fatigue, ou plus grave encore, d’inaptitude à assumer ses fonctions. Il n’a presque pas le droit de prendre quelques jours de congé au risque de voir son acte de décès «réel» signé par des médias virtuels.
    Sept ans après l’intervention qu’il a subie, la rumeur – assez souvent de mauvais augure – ne l’a presque jamais quitté. Dernière séquence de ce feuilleton de mauvais goût, cette folle rumeur qui a fait le tour d’Algérie et même de certaines capitales du monde, vendredi, faisant état du décès du président Bouteflika. Le pays a été complètement remué par un blogueur qui a distillé son diagnostic à partir d’un bar genevois…

    Il n’en fallait pas plus à la blogosphère et aux réseaux sociaux pour répandre et démultiplier une vraie fausse information qui a littéralement explosé l’audience du petit blog.
    Les dégâts, hélas, ne s’arrêtent pas à cette quête éperdue de la vérité par des Algériens qui s’inquiètent légitimement des implications d’un éventuel décès du chef de l’Etat. Même les missions diplomatiques étrangères ont partagé ce «vendredi de l’angoisse» avec les Algériens.
    Et pour cause, un diplomate d’une capitale occidentale était d’autant plus crédule qu’il a remarqué l’absence d’images montrant l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, remettre sa démission au Président et son successeur Abdelmalek Sellal recevant sa nomination. Des facteurs renforçant le doute sur un Président qui a déjà disparu des radars de la République depuis des jours.
    Question à un dinar : à qui profite cette lancinante  rumeur ?

    Participe-t-elle de cette espèce d’action psychologique qu’entretiennent certains milieux pour affaiblir le chef de l’Etat et le disqualifier politiquement ? Ou alors s’agit-il d’une manœuvre tactique entreprise opportunément pour susciter un zeste d’affection populaire pour un Président qui en a tant besoin ? Difficile de le savoir tant les voies du système sont à ce point impénétrables. Il reste que Bouteflika continue de se «tuer» lui-même pour avoir conditionné les Algériens des années durant à une présence quasi obsessionnelle au JT de 20h. Pendant son premier mandat, il aura crevé l’écran. Désormais, il crève la Toile, non pas par sa présence mais par son absence.
    Et ce n’est certainement pas un démenti virtuel qui va effacer la faillite de la communication institutionnelle. Et dire qu’un petit bulletin médical comme celui que Barack Obama a publié sur son compte facebook aurait suffi pour tuer non pas le Président, mais la rumeur…

     

    Hassan Moali
  • Me Amine Sidhoum : La justice est prise en otage

     

    El Watan le 07.09.12

     

     

    Le 5 septembre, Abdelkader Kherba, militant des droits de l’homme, a été jugé par le tribunal de Ksar El Boukhari pour outrage à fonctionnaire. Maître Amine Sidhoum fait partie du collectif d’avocats qui le défend. Entre dossier vide, témoins contradictoires et réquisitoire inadapté, il dénonce une attaque contre le militantisme.

    - Vous avez déclaré que le procès d’Abdelkhader Kherba était celui de son activité militante. Cela s’est-il ressenti à l’audience ?

    Il y avait des policiers autour du tribunal, on voyait que le magistrat était gêné. Le jour de l’audience, Kherba était le seul prévenu. Normalement, il y a une dizaine, une vingtaine d’audiences pénales par jour dans un tribunal. Le fait qu’Abdelkader Kherba soit programmé tout seul indique qu’il y avait quelque chose d’exceptionnel. Mais le juge a essayé de montrer à l’opinion publique que ce procès était une affaire de droit commun comme les autres. L’objectif du système est de banaliser l’activité des droits de l’homme et de la mettre au niveau du droit commun. Or, ce n’est pas le cas. Kherba est quelqu’un d’actif, affilié au Snapap, qui participe à tous les mouvements de protestation, qui diffuse des vidéos de ces mouvements. Il est dangereux aux yeux de certaines personnes.
    - Kherba a été arrêté pour outrage à corps constitué. Est-ce un motif valable pour une arrestation et une mise en détention provisoire ?

    Non, le dossier est complètement vide. Les déclarations des trois témoins de l’accusation étaient contradictoires et n’avaient aucun sens. Pour l’un, le fonctionnaire qui porte plainte a reçu un coup au niveau des cuisses. Pour l’autre, c’est au niveau du ventre. L’un affirme que 18 citoyens présents dans la mairie étaient témoins. L’autre explique que le jour du délit n’était pas un jour de réception de la daïra, il ne pouvait donc y avoir aucun citoyen à l’intérieur du bâtiment. Cette procédure n’a aucun fondement juridique et n’est pas une raison valable pour mettre Kherba en détention provisoire. Bien sûr, c’est une appréciation qui relève du procureur, mais ce dernier ne doit pas dépasser ses prérogatives.
    - A la sortie de l’audience vous avez déclaré que le réquisitoire du procureur (1 an de prison ferme et 20 000 DA d’amende, ndlr) n’était pas adapté. Pourquoi ?

    Kherba a été poursuivi sur la base des articles 144 et 148 du code pénal qui parlent d’outrage et d’agression de fonctionnaire. La peine qui correspond à ce chef d’inculpation est de 2 à 5 ans d’emprisonnement. Si Kherba avait réellement agressé ce fonctionnaire, le procureur aurait requis au moins 2 ans de prison. Il n’a alors demandé qu’une année. Cela ne correspond ni à l’article 144 ni l’article 148. Or, c’est le procureur qui a lancé les poursuites contre Abdelkader Kherba. On en revient à la même conclusion. Le dossier est vide. C’est très grave.
    - Votre client a été arrêté à la suite d’une manifestation. Cette manifestation était-elle illégale?

    Cette manifestation était légitime par rapport aux demandes de la population qui n’avait pas d’eau depuis deux semaines. L’Etat n’arrive pas à assurer les droits élémentaires tels que l’accès à l’eau. Si ce pouvoir n’est pas capable de fournir de l’électricité, du gaz et de l’eau, il n’a qu’à partir et laisser sa place à des gens compétents.
    - Comment se passe la détention de votre client ?

    Actuellement, Abdelkader Kherba est très fatigué. Comme, il est en grève de la faim, il a été placé en isolement. Ses avocats et sa famille peuvent le voir.
    - Dans ce procès, les droits de la défense ont-ils été respectés ?

    Oui. Certains avocats ont eu des problèmes pour avoir accès au dossier. Il s’agit là de problèmes de gestion administrative. Personne ne sait si ces difficultés étaient volontaires ou involontaires. Nous avons malgré tout pu récupérer le dossier.
    - Quelle est votre ligne de défense ?

    D’abord la procédure de flagrant délit n’a pas été respectée. Les faits ont eu lieu le 3 juin. L’audition d’Abdelkader Kherba a été faite le 21 août. Ensuite, nous contestons les faits reprochés à notre client. Il était à Alger le 3 juin. Je ne vois pas comment il pouvait assister à une réunion dans la capitale et agresser un fonctionnaire de Ksar El Boukhari (Médéa), le même jour. Enfin, la qualification des faits n’est pas correcte. La victime n’est pas fonctionnaire, mais contractuelle. Il ne peut donc pas s’agir d’un outrage à fonctionnaire. L’accusation explique que les faits se sont déroulés dans le bureau du secrétaire général de la daïra. Alors pourquoi ce dernier ne porte-t-il pas plainte ? Il a la qualité de fonctionnaire.
    - Les éléments que vous relevez peuvent être relevés par n’importe quel homme de loi. Comment expliquez-vous que le procès ait eu lieu ?

    Ils voulaient museler Kherba, car c’est un homme qui commence à déranger à cause de ses activités socioéconomiques avec le Snapap et de par le soutien qu’il apporte aux différents protestataires. Dans le cadre du comité des chômeurs, il a dénoncé plusieurs violations. Ce sont des facteurs qui ont poussé à des poursuites judiciaires. Ce n’est pas nouveau. On utilise toujours la justice pour museler les militants. On espère avoir une justice indépendante un jour.
    - Ces mises en cause judiciaires de militants des droits de l’homme se multiplient-elles ?

    Depuis le mois de janvier 2012, les poursuites contre tout activiste ou militant des droits de l’homme ont augmenté. D’abord les membres du comité de chômeurs de Laghouat. Puis, le comité des concierges qui demandaient la régularisation de leur situation et qui ont été condamnés. Il y a eu l’affaire de Kherba, celles de Yacine Zaïd et de Tarek Mameri. En septembre, 37 personnes vont comparaître devant le tribunal de Hussein Dey pour avoir manifesté et dénoncé le résultat des élections. En octobre, 43 gardes communaux seront jugés pour attroupement. Ces poursuites s’accentuent de jour en jour. Le nombre de militants augmente. Ce système a peur de tout groupe organisé, des associations comme des syndicats.
    - La justice est-elle dans son rôle?

    La justice est prise en otage.

     

    Bio express :

    Amine Sidhoum, 34 ans, est avocat depuis 2002. Il obtient sa licence et son certificat d’aptitude à Alger et se spécialise dans la criminologie. En janvier 2012, il participe à la création du Réseau des avocats pour la défense des droits de l’homme (RADDH), dont il est le coordinateur. S’il est l’avocat de nombreux militants des droits de l’homme, il a aussi participé au procès du wali d’Oran en 2004 et à plusieurs affaires de droit commercial.

     

    Yasmine Saïd
  • Un passeport diplomatique pour les brigands et les criminels afin d’échapper aux poursuites judiciaires à l’étranger!!!!

     

    El Watan 06 septembre 2012

     

    Une parade vient d’être trouvée
    Passeport rouge pour les cadres

    Face au phénomène des poursuites judiciaires à l’étranger à l’encontre des cadres de l’Etat, une parade vient d’être trouvée.

    Les enfants, les épouses des anciens présidents de la République et des officiers supérieurs de l’armée bénéficieront du nouveau décret qui octroie des passeports diplomatiques à cette catégorie de personnes.
    De même que les secrétaires généraux des ministères et les parents des anciens présidents, leurs enfants, leurs épouses, leurs frères et sœurs, les anciens Premiers ministres, les ministres d’Etat, les cadres jouissant du titre de ministre, le directeur de cabinet du président de la République, le secrétaire général du gouvernement, son homologue de la présidence, les conseillers du président retraités et ceux qui ont occupé ce poste pendant sept ans.

    Cette mesure touche également le chef d’état-major de l’armée, le chef du renseignement et de la sécurité et les officiers supérieurs de l’armée. Ce passeport diplomatique garantit à son possesseur l’immunité, notamment lors des voyages effectués à l’étranger par cette catégorie de personnes.
    Plusieurs plaintes ont été déposées dernièrement à l’étranger contre des responsables algériens, la dernière en date concernant le général à la retraite, Khaled Nezzar, poursuivi par un tribunal suisse.

  • Finitude des cercles


    Fin de règne, le départ se prépare. D’abord, en écartant les ministres amis, comme cela avait été fait pour Chakib Khelil, éloigné pour échapper à la justice. En relevant les retraites des hauts fonctionnaires ensuite, puis enfin, par ce décret signé dans la discrétion, en octroyant le passeport diplomatique et donc l’immunité aux anciens présidents, M. Bouteflika compris, leurs frères et sœurs, leurs conseillers, les ministres et officiers supérieurs, ainsi qu’à leurs épouses et enfants. On aura reconnu dans cette liste l’oligarchie au pouvoir, la famille, le régime, celui-là même qui dirige, se partage la rente, organise les contrats et marchés en s’octroyant le monopole de la violence, autant malveillant envers les droits de l’homme et libertés que bienveillant envers la corruption, les surfacturations et les délits d’initié. A l’abri de futures poursuites, le cercle se prépare donc à une belle retraite, ayant mis suffisamment d’argent de côté.

     


    Avec ce chiffre, non confirmé, mais que la presse a relayé : 500 des 700 ministres qu’a comptés l’Algérie se sont établis à l’étranger après leur fin de fonction. Reste à organiser le changement de personnel, et il est significatif à ce sujet que personne ne puisse débattre du bilan de M. Ouyahia à l’occasion de ce changement du gouvernement. Pourtant, il y aurait de quoi ; descente dans tous les classements internationaux, corruption institutionnalisée, augmentation de la dépendance extérieure, crise de logement, chômage, violence et insécurité. Si le cercle est à l’abri, on ne peut pas en dire autant des Algériens qui devront se préparer à payer rapidement les fruits de la mauvaise gestion et la dilapidation des ressources, humaines, financières et naturelles. Un cercle est fini, il possède un centre et une circonférence où tous les points sont équidistants, connectés au centre par des rayons. Au-delà du cercle, c’est le néant.

     

    Chawki Amari

  • le negre israelien

    Il a affirmé que Jérusalem est la capitale d’Israël

    Obama cède sous la pression du lobby pro-israélien

    Par : Djamel Bouatta

    Après la convention des républicains en Floride, celle des démocrates en Caroline du Nord  a offert à son tour la saisissante illustration de l'emprise du lobby pro-israélien sur la politique arabe des États unis.  
    Le parti d'Obama a réintroduit en dernières minutes une référence à Jérusalem comme capitale de l'État juif.  Cerise sur le gâteau dans la campagne électorale du premier président noir des Amériques pour un second mandat. En surenchère avec son rival Mitt Romney, le milliardaire le plus à droite des républicains, Obama a particularisé son discours d’investiture par plus de référence à Dieu et surtout, plus de référence à Jérusalem. “Jérusalem est et restera la capitale d'Israël”, a-t-il martelé dans l’immense salle chauffée auparavant par sa compagne Michelle et l’ex-président Clinton.  En enfonçant le clou, Obama espère, dit-on dans son entourage, se réserver le vote juif, traditionnellement plutôt démocrate, lors de la présidentielle du 6 novembre. Le scrutin s'annonce serré et les rajouts d’Obama sur le statut de Jérusalem et “la foi et la croyance en Dieu, centrale dans notre pays” (États-Unis, ndlr), n’ont pas fait l’unanimité dans la convention démocrate. Pour arracher les deux tiers des voix nécessaires à leur adoption, le maire de Los Angeles, l’hispanique Antonio Villaraigosa,  président de la séance, a dû s'y reprendre à trois fois, les “oui” et les “non” s'équilibrant dans une salle houleuse ; lorsqu’il a annoncé leur adoption, des sifflets ont fusé. Beaucoup de démocrates ont souhaité voir mentionner également Jérusalem-Est comme capitale de l’État de la Palestine… Mitt Romney, qui  a constamment affirmé qu'il considérait Jérusalem comme la capitale d'Israël, avait lui fait plus grand en se rendant à Jérusalem pour faire allégeance aux sirènes israéliennes. La presse devait, à cette occasion, révéler les dessous de son aveugle alignement sur Netanyahu et autres faucons anti-palestiniens : sa campagne est financée par un juif américain dont la fortune provient de casinos en Asie et qui est menacé par les services des impôts de Washington pour fraude fiscale. Mitt Romney est lui aussi loin d’être ce capitaliste “nationaliste” que son parti tente de vendre aux Américains dépouillés par la crise. Le cri d’Obama n’a pas échappé au puissant relais d’Israël aux États-Unis, l'American-Israël Public Affairs Committee (Aipac), ce groupe de pression qui se targue de faire adopter chaque année 500 pièces de législation favorables à Israël. Par ailleurs, pour couper l’herbe sous le pied de Romney, Obama avait réactualisé le traité militaire américano-israélien lorsque son rival foulait le tarmac de Tel-Aviv. Malgré cela, en Israël, c’est le doute. Reuven Rivlin, le président du Parlement israélien, membre du Likoud, le parti de Netanyahu, a qualifié la  modification du programme démocrate par Obama de pure propagande électoraliste.  “On nage en pleine hypocrisie puisque, pas plus que George Bush, Barack Obama n'a osé transférer de Tel-Aviv à Jérusalem l'ambassade des États-Unis en Israël”, a-t-il rappelé. Cela dit, les Palestiniens savent à quoi s’attendre d’Obama II s’il venait à garder les clefs de la Maison-Blanche 

  • Au bout de la dérive, le choc

     

    Par : Mustapha Hammouche

    On ne change pas une équipe qui gagne. Ou légèrement, si cela s’impose. Partant de cette règle, on peut déduire que le président de la République est globalement satisfait des performances de son gouvernement. On ne sait pas lesquelles, mais lui le sait sûrement. Mais son attachement à l’équipe reste le premier message de ce remaniement. Sur une trentaine de ministres et Premier ministre, on compte quelque six nouveaux noms. C’est donc du neuf avec 80% de vieux, ou du changement à 20%, pour les optimistes.
    Le changement de coordinateur n’altère en rien le contenu du message : dans le type de fonctionnement adopté depuis le début du troisième mandat, la qualité du coordinateur est sans effet sur le mode de gestion des affaires publiques. Ouyahia et Belkhadem ne sont pas à leur premier départ, ni à leur premier… retour. Les réjouissances qu’on observe à ce sujet ne se justifient point : en Algérie, les changements d’hommes ne correspondent jamais à des changements politiques, parce que le système s’arrange pour tenir les hommes de changement bien loin des instruments de pouvoir.
    Les alternances maison puisent dans le panier géré par le système de clans.
    Les deux seules fois où le changement aurait pu se faire, c’était en 1992, avec la victoire du FIS ou l’arrivée de Boudiaf.  Dans les deux cas, il en a été décidé autrement.
    Le départ de quelques “permanents” de l’Exécutif, même dans des secteurs où l’échec s’était durablement installé, n’a pas de signification politique. La longévité de Benbouzid à la tête d’une éducation bâclée tournait à l’insoutenable aberration, et on n’aurait pas trouvé meilleure doublure à Ould-Abbès que Ziari, par exemple. Et pour colmater les petits vides, on n’a pas été cherché bien loin : parmi les conseillers du Président, par exemple, ou parmi le staff de ministres en vue. Et devant la menace de retrait de la caution islamiste du MSP, on a appelé en renfort un islamiste avéré pour la Communication et maintenu, en plus du désormais chef de parti Ghoul, un ministre du… MSP.
    Sur la base de ce faux changement de gouvernement, on peut d’ores et déjà entrevoir que le seul horizon qui préoccupe le sérail est celui des élections présidentielles de 2014. Comme depuis l’Indépendance, et même comme depuis avant l’Indépendance, la question centrale pour le pouvoir est la question du pouvoir. On ne demande donc pas plus à un gouvernement que de contribuer au contrôle de la société pour éviter tout dérapage en termes de paix civile jusqu’à l’échéance prochaine. Pendant ce temps-là, derrière les murs feutrés des états-majors de clans, se concoctent les conspirations et se négocient les alliances. Toutes les convictions sont les bienvenues puisqu’il n’est pas question de projections de l’Algérie dans le futur. Ne pas en avoir — de convictions — constitue même, dans ce contexte, un gage de promotion politique. Il n’y a que des stratégies de pouvoir et nul besoin de stratégies pour l’Algérie. Le pétrole est là pour l’entretien du pouvoir au quotidien.
    Dans cette situation, où la gestion du quotidien est au service de l’immobilité politique, il n’y a point de place ni pour la projection, ni pour la prévision. Avec tant d’intérêts claniques à son bord, tout en la regardant dériver, l’Algérie ne relève plus que de la seule théorie du chaos.

  • Algerie: parti tawain triste

    AU LENDEMAIN DU DÉPART D’OUYAHIA DU GOUVERNEMENT
    Le siège du RND tristement vide

     

    10h54. Siège national du RND. Ben Aknoun. C’est le calme plat. Seul le préposé à la réception, deux ou trois employés, un militant de la base à Alger-Centre et un membre du bureau national se trouvaient à l’intérieur. L’onde de choc du remplacement d’Ahmed Ouyahia par Sellal à la tête du gouvernement est fortement ressentie. 
    Abder Bettache (Alger – Le Soir) - Contrairement aux autres jours de la semaine, où une présence militante est remarquée, hier, quarante-huit heures après le départ d’Ahmed Ouyahia du gouvernement, le siège national du RND était désert. Autre signe qui ne trompe pas : dans le parking du siège, d’habitude occupé par les véhicules des «hauts» responsables du parti et qui, dans d’autres circonstances, grouillait de monde, où seulement trois véhicules étaient garés. Même décor au niveau de la réception qui se trouve au premier étage. Un calme olympique y régnait. Le va et vient, d’il y a quelques jours voire quelques semaines a vite laissé place aux claquements de portes. Ce jour, un vent frais soufflait sur Ben Aknoun. Signe de changement de saison, tant attendu. Le «réceptionniste» passe en revue les commentaires de la presse de ce mercredi. En attendant qu’on lui donne le feu vert, pour qu’on soit reçu par un responsable du parti, il lit attentivement un article de presse ayant trait au devenir de l’ex-Premier ministre. Les conséquences du départ d’Ahmed Ouyahia de la tête du gouvernement se ressentent à tous les niveaux. Moins de cinq minutes après notre demande d’audience, l’accord est donné. «Ça sera M. Bouzeghoub qui va vous recevoir», nous dit-on. Le chargé des élus au sein du bureau national et non moins président de la Commission nationale de préparation des élections locales est le seul responsable national à être ce jour-là au siège du parti.

     

    «Ouyahia nous a manqué» 
    Chargé par le secrétaire général du parti pour préparer les locales de novembre prochain, M. Bouzeghoub est en contact permanent avec les cadres du parti. «Le retour d’Ouyahia redonnera du souffle à notre parti et aux militants», nous dira d’emblée cet ancien officier supérieur de l’ANP. Sexagénaire, Mohand Tahar Bouzeghoub s’attelle depuis juin dernier à réunir les conditions à même de «permettre au parti de retrouver son lustre d’antan». L’enjeu est de taille. La bataille électorale de novembre déterminera, selon lui, les «contours des échéances politiques prochaines ». Pour notre interlocuteur, «c’est à ce niveau que tout se jouera». Bouzeghoub refuse l’idée de défaite du parti après le changement opéré à la tête du pays. Le retour d’Ouyahia à la gestion des affaires du parti, aux yeux de ce responsable, dont on dit qu’il est très proche d’Ahmed Ouyahia, «sera d’un apport considérable». «Il a servi son pays. Aujourd’hui, le temps est venu pour qu’il serve son parti qui à son tour servira le pays», dira-t-il, avant d’ajouter : «La seule période où M. Ouyahia était avec nous, c’était en mai 2006 et juin 2008. Durant ces deux années, nous avons démontré de quoi nous étions capables et la preuve a été donnée. Nous avons sensiblement amélioré le niveau de notre représentation locale. Mais Ouyahia nous a manqué ces dernières années.» Une absence que ce responsable n’a pas voulu expliciter. Il ressort nettement des propos de Bouzeghoub que les résultats enregistrés par le RND lors des dernières législatives et qualifiés de «mitigés» ne sont toujours pas oubliés. Bref, ce cadre du parti rejette l’idée, selon laquelle, son parti accuse les conséquences du remplacement de son secrétaire général à la tête du gouvernement. Selon lui, «l’enjeu est ailleurs» et «l’apparence ne reflète pas la réalité». Notre interlocuteur réitère ses propos : «Ouyahia nous a manqué. C’est un monsieur qui se donne entièrement à son travail.»
     A. B.

  • Réactions corrosives sur les réseaux sociaux

    REMANIEMENT DU GOUVERNEMENT

     

    Les réseaux sociaux, plus spécialement Facebook, ont collé à l’actualité encore une fois, en commentant largement la désignation d’un nouveau Premier ministre en la personne de Abdelmalek Sellal et la nomination d’un nouveau gouvernement. Insultes, commentaires acerbes, caricatures et blagues, visant aussi bien l’ancienne que la nouvelle équipe, alimentent ainsi la toile depuis deux jours. 
    F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - «Bon débarras», «dégagez», «enfin débarrassés de vous» et autres commentaires corrosifs alimentent la toile depuis deux jours après le changement du gouvernement. Nouveau moyen de s’exprimer et de commenter les événements pour les internautes et plus spécialement les jeunes, les réseaux sociaux. Ainsi et juste après l’annonce de la nomination de Abdelmalek Sellal comme Premier ministre, la toile a explosé de commentaires de tous bords. Ce fut par la suite au tour des spéculations et de l’annonce de «rumeurs» ou d’informations «bien tuyautées», pour annoncer que tel ou tel personnalité allait être nommée à la tête de tel ou tel département. Certains, suivant en direct les chaînes nationales privées «briefaient» en direct leurs amis sur les nouvelles nominations avant d’être corrigés tout de suite après ou bien confirmés dans leurs suppositions. Ce sont toutefois Khalida Toumi, Boubekeur Benbouzid et Djamel Ould Abbès qui ont été les vedettes sur Facebook puisqu’ils ont monopolisé la plupart des statuts et des commentaires. Ces membres de l’équipe Ouyahia ont récolté les pires réactions des internautes qui ont multiplié les commentaires hostiles à leur égard à l’annonce de leur départ de l’équipe gouvernementale. «Les facebookistes» ont toutefois déchanté en apprenant que Khalida Toumi était maintenue à son poste de ministre de la Culture. Sur internet, le nom de sa remplaçante a même circulé pendant toute la journée de mardi. Benbouzid, désormais ex-ministre de l’Education, n’a pas été épargné par les commentaires dont le plus utilisé hier était «bon débarras». «Benbouzid quitte le gouvernement combien j’ai aimé cela ?», dira un groupe sur Facebook. L’on a aussi affublé le désormais ex-ministre de la Santé du même commentaire. Au premier, aussi bien les jeunes que les moins jeunes et les parents d’élèves lui imputent le malaise de l’école algérienne. Certains jeunes ont même expliqué leur échec au bac par l’incompétence des responsables. Insultes, commentaires acerbes, caricatures et blagues de toutes sortes, les amateurs de réseaux sociaux ont redoublé d’imagination pour exprimer un ras-le-bol et un malaise social par rapport à une équipe qu’ils considèrent comme perdante. Ils n’y sont pas allés de main morte pour critiquer les nouveaux membres du gouvernement puisqu’ils parlent déjà de reconduction des mêmes responsables et commentent en évoquant le «statut quo». D’autres parodient la nouvelle équipe gouvernementale en assurant qu’elle «promet plus de coupures d’électricité et d’eau, une nouvelle crise alimentaire et un autre fiasco diplomatique». 
    F.-Z. B.