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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 66

  • Le FFS, le général et l'instinct du signal brouillé


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    Salima Ghezali
     



     
    Quand un communiqué du MDN vient rappeler qu’il n’est pas convenable de donner le titre de « grande muette » à l’ANP, on peut s’étonner que ce type de préoccupations se manifeste par ces temps où ne manquent pas les sujets d’intérêt à caractère militaire. On peut, par ailleurs, partager le souci (pour ne pas dire le problème) de la précision dans le domaine de l’information concernant l’ANP. On peut également se souvenir, à ce propos, d’une anecdote qu’aimait à raconter feu Abdel Hamid MEHRI : C’est l’histoire d’un homme convoqué à l’école où son fils, élève en première année, posait quelques problèmes à son instituteur. Ce dernier explique au père que son rejeton refuse de répondre aux questions du maître de classe et  n’accepte ni de lire ni d’écrire à la demande. Interrogé, le garçon répond à son père que l’enseignant exige qu’il répète les lettres après lui, et que s’il accepte de dire A, il devra, à la suite de l’enseignant, dire toutes les autres lettres de l’alphabet et que ce faisant il deviendrait un simple perroquet. L’enfant posait ainsi un problème récurent des sociétés fondées sur la défiance. A qui veut communiquer, il y a toujours un risque à prendre.

    Par ailleurs, et toujours sur le terrain de l’expression militaire (ou des militaires ou sur les militaires), un général français, auteur de plusieurs ouvrages de stratégie militaire et de géopolitique, et également, partenaire d’entreprises algériennes dans le domaine de l’Intelligence économique, a publié un article sur la situation politique algérienne, à l’occasion de la mort du général Med Lamari.

    Comme, à notre connaissance, aucun général algérien ne s’exprime-publiquement- de la sorte, on peut en déduire qu’en termes de communication, y compris sur l’Algérie et sur l’armée algérienne, un général français dispose de plus de moyens d’expression qu’un général algérien. Vu sous cet angle, le problème gagne en complexité. Soit on accepte le principe que les vis-à-vis étrangers de nos généraux s’expriment sur eux plus librement qu’eux-mêmes, avec les avantages que confère l’arme médiatique à ceux qui en disposent. Soit on défend le principe d’une expression individuelle publique au sein de ce corps particulier. Et alors on risque de regretter les temps bénis du muet.

    Cette tension (théorique) entre deux possibilités, également inconfortables, est généralement tranchée dans les pays les moins avancés en développement démocratique et institutionnel, auxquels nous appartenons, par l’adoption de la première option qui consiste à laisser l’avantage de la communication à l’adversaire. Dans ce cas on ne comprend pas la nécessité d’ouvrir le chapitre de la communication de l’ANP et comme on dit chez nous, « Laisse le puits avec son couvercle ». Même si par temps de globalisation aucun puits n’est à l’abri.

    Le général Pinatel, qui a été chargé de mettre sur pied l’Observatoire de la désinformation, est également adepte des neurosciences, spécialiste de l’intelligence économique et diplômé de sciences politiques, il développe ses vues dans de nombreux ouvrages comme, La guerre civile mondiale ou L’instinct du signal faible. On retiendra des nombreuses publications et interventions de ce théoricien de la guerre moderne, qu’il ne néglige pas les conduites de soumission attendues dans une vision du monde militaire où au concept Clausewitzien de la guerre, vue comme une continuation de la politique par d’autres moyens, se rajoute le principe de Sun Tzu qui voudrait que l’avantage stratégique aille à celui qui gagne la guerre sans avoir à combattre.

    Une grande partie de l’actualité mondiale trouve son explication dans cette vision du monde où la guerre déborde de son cadre traditionnel pour devenir permanente, médiatique, économique, mondiale, mêlant les sphères civiles et  militaires et brouillant tous les signaux.

    Pas de quoi inspirer le Président Bouteflika qui, après avoir menacé les Algériens de les laisser à leur médiocrité, en 1999, appelle le peuple algérien à se mobiliser comme en Novembre 54 pour les élections du 10 Mai prochain.

    Dans cette ambiance, le FFS continue de peser les avantages comparés de la participation et du boycott, dans le même état d’esprit que le père dont l’enfant ne voulait pas apprendre l’alphabet par peur de devenir un perroquet.

    La défiance des Algériens à l’égard des institutions et du système de pouvoir n’est effectivement pas sans rappeler leur défiance à l’égard du système colonial mais, alors que l’on arrive au cinquantième anniversaire de l’Indépendance nationale, il est pour le moins scandaleux de constater la légèreté avec laquelle des signaux, particulièrement lourds, sont envoyés par les dirigeants en place, en direction de la population.

    Dans son livre l’Esprit d’indépendance, Hocine AÏT AHMED, revient sur "l’esprit de résistance" Fighting Spirit qui est, selon lui, le moteur de l’âme algérienne, rappelant la double exigence d’indépendance et de liberté (Istiklal wel houria) ; le FFS qu’anime cet esprit de résistance, devra prendre une décision et la défendre par l’action. Une question hautement éthique a qui seule l’adéquation, entre les mots et les gestes, permettra de triompher.

    Mais c’est un chinois, lui, également spécialiste des affaires militaires, qui nous le dit : « La puissance militaire ou économique, ne tenant pas compte d’un leadership marqué par l’éthique, est destinée à s’effondrer. »
  • La société civile d’Hillary et la société sans voix

     

    L’apolitisme, produit fini toxique du régime

     

    Ahmed Selmane

     

     

     

    Hillary Clinton est passée, le régime algérien est officiellement satisfait. L’armée n’est pas une « grande muette » et elle le dit. Tout le monde est d’accord. Personne n’est muet en Algérie. Mais aucune voix ne porte dans le vacarme des faux-semblants et de l’ersatz de vie publique mise en scène par le régime. On a découvert, amusé, une société civile algérienne, version américaine. On se rappelle surtout la vraie tragédie générée par ce système pernicieux : une société sans voix.

     


    Le régime fait dans le vacarme

     

    Hillary Clinton à Alger. Anis Belghoul/New Press
    Hillary Clinton à Alger. Anis Belghoul/New Press
     
    L’armée ne veut pas être appelée la « grande muette » ! Dans toutes les rédactions, les journalistes se sont regardés avec un drôle d’air car l’expression n’a, selon eux, rien de péjoratif. Elle relève même de l’affectueux. Finalement, après mure réflexion, beaucoup sont revenus à l’évidence : la mise au point est d’une remarquable franchise. L’armée n’a jamais été muette en Algérie et elle ne sera pas muette à l’avenir. Le ministère de la défense a de bonnes raisons de rétablir une vérité historique non contestable. Et surtout politique. Et il faut être en effet naïf de penser que les choses peuvent se faire en Algérie sans l’armée. La vraie question en définitive n’est pas le « mutisme » présumée de l’armée algérienne. Le fond du problème est l’absence de vision du régime algérien où l’armée est partie prenante. Ce régime n’est pas muet, loin s’en faut ! Il fait au contraire dans le vacarme, dans l’excès de bruit, pour masquer qu’il ne dit rien au pays et qu’il n’a aucun perspective à lui offrir. Il faut bien souligner que cela est beaucoup plus grave que le mutisme présumé de l’armée. Le but systématique du régime, voire son unique but, est de laisser la société algérienne sans voix, sans organisations sérieuses capables de donner du sens et favoriser une structuration qui ne peut être que vertueuse. Le régime préfère organiser la cacophonie. En envahissant le pays de « ses » associations et de « ses » partis afin, justement, que les bruits enflent pour que rien ne devienne audible.

     


    Comme l’armée, le pays n’est pas muet

     

    Car le pays n’est pas muet. Il bruisse de nombreuses colères encore inexprimées, il est chargé de ressentiments, de doutes, d’incertitudes, de craintes. Il est traversé par des intérêts contradictoires et la muraille du l’argent – et du pouvoir- a cessé, elle aussi, d’être muette ou invisible. La lutte des classes, qui ne dort jamais, fait partie de la respiration ordinaire du pays. Et les « ingérences étrangères », vieux plat du régime, se découvrent de nombreuses possibilités entre un régime toujours décidé à trouver des arrangements et à satisfaire l’extérieur tout en matant l’intérieur. Et pour aggraver la perte de sens et de direction, le pays a été privé, au cours de ces vingt dernières années, d’une bonne partie de son élite. Cela ne le rend pas muet, bien entendu. Mais cela permet à la cacophonie, entretenue, de faire son œuvre et d’empêcher la société algérienne, de formuler, de manière ordonnée, une demande générale : celle d’un Etat. Un vrai Etat, sérieux. Pérenne. Les Algériens le redécouvrent régulièrement, il y a des pouvoirs, qui parlent et papotent de temps à autre, il n’y a pas d’Etat. Ou si peu. Il n’y a pas d’institutions effectives qui exercent leur rôle et fonctionnent en contre-pouvoirs. Celles qui existent ne sont pas « muettes ». Elles se contentent de répéter ce que le régime veut entendre. Personne n’est muet en Algérie. Mais, à défaut, d’espaces sérieux, libres et autonomes, cela ne donne que du bruit… Cela ne donne aucune perspective. L’Algérie, officiellement en voie d’approfondissement de « sa » démocratie, est sans voix au milieu d’un grand bruit…
     

     


    Hillary Clinton au Maghreb Central

     

    Durant les quelques heures passées par Hillary Clinton au Maghreb Central, elle a parlé des «domestic affairs » de l’Algérie. Sans que le « gène » souverainiste toujours en alerte des tenants du régime, ne se rebelle. Non, on est à l’écoute. On jure qu’on va bien faire les choses, cette fois. Le NDI et le Centre Carter sont les bienvenus ! Alleluia ! Les frontières avec le Maroc, ben oui, on en discute madame… sérieusement ! Finis les niet très méchants de M.Yaziz Zerhouni. En quelques heures – en dépit des dénégations de M.Amar Belani, porte-parole de M.Medelci –, le pouvoir n’était pas gêné de parler de ses affaires intérieures, lui, que des rencontres d’opposants ou de journalistes avec des diplomates, indisposent, au plus haut point. Mais, heureusement pour lui, Amar Belani a fermé depuis longtemps son compte facebook. C’était intenable. Il s’évitera d’avoir à répondre à des commentaires acides d’internautes pas du tout muets malgré la qualité de la connexion Algérie Télécom. Mme Clinton est passée. L’ambassade US lui a sélectionné quelques personnes bien typées pour faire office de « société civile ». Elle leur a fait l’insigne honneur de leur parler avant d’aller voir Bouteflika et Medelci. Ce qu’elle a dit ? Que les Etats-Unis n’attendront aucune autorisation d’Alger pour discuter avec les entrepreneurs privés et la société civile. Un message sans équivoque. Qui va totalement à l’encontre de la doctrine officielle et des mises en garde, répétée – renouvelée, à Arzew, par Bouteflika, dans une coupole chauffée par les apparatchiks de Sidi Said, « patron » éternel de l’UGTA – contre les ingérences étrangères. Bien entendu, aucune kasma du FLN et du RND réunis, pas plus que Medelci ou Bouteflika, ne pourront empêcher les Américains de rencontrer les « privés » et la « société civile ». Les Américains ont une diplomatie militaire, mais ils ont aussi d’autres registres sur lesquels ils savent peser. Le régime algérien qui ne veut pas d’entrepreneurs et encore moins d’une société civile, dans le sens réel du terme, le sait. L’Empire saura trouver des interlocuteurs et il pourra même créer une « société civile » à son image. Qui n’est pas loin de celle du pouvoir au fond : une société « civile » dépolitisée, « croyante » ou « intéressée » ou les deux à la fois. La seule leçon que peut en tirer une personne objective - qui observe ce qui se passe ailleurs – est qu’il est de l’intérêt national que les Algériens, entrepreneurs, société civile…, s’organisent librement et dans un cadre ouvert. Et qu’ils fassent leur preuve dans l’espace national sans attendre qu’ils soient « élus » de l’extérieur. Mais cela suppose un régime qui accepte que les Algériens aient des « voix » pour s’exprimer et que celles-ci ne soient pas noyées dans un vacarme fabriqué de toutes pièces.
     

     


    Boulitik et jmenfoutisme

     

    A Arzew, Bouteflika n’a pas fait dans la dentelle. Les prochaines élections législatives, c’est aussi important que le 1er novembre ! Qu’on nous pardonne de ne pas y chercher un message codé, adressé à d’autres compartiments du régime. On n’est pas dans le secret. Prenons les choses de la manière officielle, donc à la lettre. Le président, pas plus que l’armée, n’est pas muet. Quand on compare des élections au premier novembre et qu’on laisse entendre qu’une faible participation au vote fait le lit de « l’ingérence étrangère » (voir plus haut), on exprime une inquiétude très forte. Et bien entendu, ces questions sérieuses doivent être abordées sérieusement. Si participer au vote est une manière de se prémunir des ingérences étrangères, il faut créer les conditions d’une bonne participation. Mais ce risque d’ingérence ne datant pas d’hier, on peut se poser la question pourquoi rien n’a été fait pour que les Algériens, qui ne sont ni muets, ni sourds et encore moins aveugles, soient intéressés par la politique. Quand pendant plus deux décennies, la politique a été décriée, vilipendée et présentée comme la cause de la guerre civile, comment inciter les Algériens à aller voter, acte politique par excellence. Quand, pendant plus d’une décennie, la politique s’est limitée aux faits et aux gestes du pouvoir, – ceux de Bouteflika surtout -, au point de rendre visible l’insoutenable inutilité d’un parlement de leveurs de mains, comment faire croire qu’élire un député va « sauver » la partie d’une menace externe ? Quand, pendant dix ans, le pouvoir, au mépris grossier de la loi, interdit la création de partis politiques pour, à la veille des élections, en mettre à la pelle sur le marché de la « boulitik », comment faire croire au sérieux de la politique. Quand les partis agréés ont été caporalisés, enserrés dans une « Alliance », ou assignés dans un rôle de faire-valoir, quelle image s’est-on évertué à donner d’eux et de la politique ? Du vent ! Et c’est une réussite indéniable du régime. La flopée de partis mis soudainement sur le marché est, en quelque sorte, l’apothéose d’une entreprise systématique de destruction de la politique. L’apolitisme s’est généralisé. Et il fait le lit de tout. De la bigoterie, de l’islamisme… jusqu’à l’ingérence étrangère. Il peut même faire le lit d’une mixture de l’ensemble. L’apolitisme, euphémisme poli du « jmenfoutisme », de la perte de sens civique, est le produit fini du régime.
  • Massinissa

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    Abderrahmane Khelifa*
    Jeudi 23 Février 2012


     
    L’origine des royaumes berbères du Maghreb remonte probablement vers le milieu du deuxième millénaire avant l’ère téléchargement (1).jpgchrétienne puisque nous savons par des dessins et des hiéroglyphes que des rois nord africains envahissent l’Egypte en 1227, en l’an 5 du règne de Mineptah. A la fin du IXe siècle avant notre ère, Elissa princesse de Tyr, négocie avec un roi Numide, Hiarbas, l’installation de sa petite colonie dans le golfe de Tunis. Plus tard au IIIe siècle avant J.C, ces rois numides apparaissent à travers les récits concernant les trois guerres puniques qui opposèrent durant plus de cent ans les deux grandes puissances de l’époque.         
     
    C’est vers la fin de la première guerre punique, opposant Rome à Carthage, en 238 avant J.C, que Gaïa donne naissance à Massinissa. L’enfant, tout en apprenant le métier des armes dut recevoir une éducation princière, car descendant d’une lignée prestigieuse de rois Massyles. En effet ses ancêtres régnaient depuis plusieurs générations sur une grande partie de l’Algérie orientale et une partie de la Tunisie occidentale. Leur capitale était Cirta, l’actuelle Constantine. C’est tout naturellement que le jeune Massinissa part en Espagne pour combattre à la tête d’une armée numide aux côtés de ses alliés et voisins carthaginois.
     
    Massinissa se trouvait encore en Espagne quand son père, Gaïa mourut en 206 avant J. C. Il avait été alors contacté par des représentants de la République romaine qui cherchaient des alliés solides en Afrique pour pouvoir affronter Carthage. Devant l’alliance Carthage – Syphax qui prenait son territoire en tenailles, il fit un pacte d’alliance avec Scipion en 206-205.
     
    Ayant regagné l’Afrique pour faire valoir ses droits à la succession, il dut combattre ses rivaux qui avaient l’appui de Syphax , roi de la confédération des Massaessyles, qui régnait sur la partie occidentale de l’Algérie et qui avait pour capitale Siga, sur les rives de la Tafna. Les territoires Massyles furent envahi par Syphax qui réduisit Massinissa blessé à se réfugier en Tripolitaine. Là, Massinissa reconstitue son armée et engage avec l’armée de Scipion, débarquée en Afrique, les hostilités contre Carthage et Syphax. L’affrontement final a lieu à Zama en Octobre 202. La cavalerie numide avec à sa tête Massinissa joue un rôle essentiel dans la victoire. Carthage est vaincue, Syphax est blessé et fait prisonnier. Massinissa rentre dans Cirta et retrouve son trône. On dit qu’il retrouva la belle carthaginoise Sophonisbe qui lui avait été promise, mais qui fut mariée à Syphax en échange de son appui.
     
    Au lendemain de la victoire de Zama, Massinissa se trouve à la tête d’un vaste royaume qui devait s’étendre à l’ouest jusqu’au fleuve Moulouya. La limite orientale, elle, était mouvante et pendant un demi-siècle, Massinissa la fait reculer au détriment de Carthage considérant que ces possessions avaient appartenu à ses ancêtres. En 193, il soumet les villes de Tripolitaine. Cette politique de conquête fut entreprise par étapes. Il s’empara ainsi de nombreuses villes du littoral septentrional, de la côte du Sud Est et de la région des grandes plaines (Tunisie occidentale). Ces agrandissements territoriaux avaient entre autres conséquences de faire du royaume Massyle une puissance maritime héritière de l’ancien empire carthaginois. Depuis la Moulouya jusqu’à Tabarka, les ports numides, en plus de ceux qui jalonnaient les côtes de la petite Syrte et de la Tripolitaine assuraient le contrôle des exportations numides sur l’ensemble du bassin méditerranéen. Une flotte de guerre importante protégeait les bateaux de commerce. Cette ouverture vers le commerce attira des marchands italiens, grecs, égyptiens, syriens… De ces échanges, il subsiste de nombreux témoignages littéraires, épigraphiques et archéologiques.
     
    C’est surtout avec Rhodes, grande puissance commerciale que les marchands numides commercent. Un marchand de Rhodes fit élever une statue à Délos en l’honneur de Massinissa. Celui ci avait offert aux Rhodiens du bois de thuya et de l’ivoire. A Cirta, des amphores rhodiennes trouvées dans des sépultures témoignent de l’importance du commerce grec. Les estampilles conservées sur les anses de la plupart des amphores permettent de les dater du IIe siècle avant l’ère chrétienne. Un autre marchand grec, qui se flattait d’être son ami, lui fit élever une statue à Délos.
     
    Nicomède, roi de Bithynie, lui éleva aussi une statue pour son attitude bienveillante : Massinissa avait envoyé un chargement de blé qui fut vendu au profit du temple d’Apollon.
     
    Massinissa réussit à imposer la paix à ses sujets, anciens et nouveaux. Il développa parmi eux l’agriculture qui les attacha à la terre et les enrichit. L’historien Polybe pouvait écrire « Voici ce qu’il fit de plus grand et de plus merveilleux ; avant lui, toute la Numidie était inutile et considérée comme incapable par sa nature de donner des produits cultivés. C’est lui le premier, lui seul qui montra qu’elle peut les donner tout autant que n’importe quelle autre contrée, car il mit en valeur de très grands espaces » Massinissa encouragea le travail de la terre aux dépens de l’économie pastorale, la vie sédentaire au détriment du nomadisme et l’habitat groupé et en dur à la place de la tente que l’on transportait de pâturage en pâturage. Des témoignages épigraphiques et littéraires reconnaissent à la Numidie une production céréalière abondante et même excédentaire. Strabon parle « des terres qui fructifient deux fois ; ils font deux récoltes l’une en été l’autre au printemps, la tige de la plante atteint une hauteur de cinq coudées et une grosseur égale a celle du petit doigt : le rendement est de 240 pour un ». Tite Live signale des quantités considérables de blé fournies par Massinissa aux armées romaines pendant les guerres contre Philippe, Antiochus et Persée.
     
    Si les céréales occupaient dans l’agriculture numide une place de choix, les arbres ne manquaient pas à la richesse des grands domaines. L’olivier, la vigne, le figuier, le grenadier. Tous ces arbres fruitiers étaient cultivés en Numidie surtout autour des grandes agglomérations comme Cirta, Theveste, Dougga ainsi que sur les côtes. La culture de la vigne est attestée à Gunugu (Gouraya) à l’Ouest de Cherchell alors qu’à Leptis Magna et dans la région de Theveste, il y avait de vastes étendues d’oliveraies. Par ailleurs dans les régions méridionales, les Numides cultivaient le palmier.
     
    Les auteurs anciens vantaient les atouts de la Numidie en matière d’élevage de bétail .Parlant de cette contrée Polybe écrivit « l’abondance des chevaux, des bœufs, des moutons et des chèvres est telle que je ne pense pas qu’on puisse trouver rein de semblable dans tout le reste de la terre … la raison en est que beaucoup de tribus de la Numidie ne font pas usage de la culture mais vivent de leurs troupeaux ». Le cheval semble été l’objet d’une attention toute particulière de la part des rois Numides. Le fils de Massinissa, Micipsa, pouvait réunir autour de Cirta 10.000 chevaux. Le nombre de poulains recensés dans toute la Numidie était de 100.000 à la même époque. Ce cheval est montré au revers des monnaies royales. Son rôle dans la cavalerie numide fut déterminant. Il est l’ancêtre de notre cheval barbe Une inscription grecque fait état d’une victoire remportée par les chevaux de Mastanabal aux Panathénées de 168.
     
    La frappe de la monnaie se multiplie sous Massinissa et elle circule sur l’ensemble du bassin méditerranéen et bien au delà. Ces monnaies étaient en cuivre ou en plomb. Elles portaient à l’avers un personnage barbu (Massinissa) dont la tête était ceinte de lauriers et au revers, un cheval au galop ou plus rarement, un éléphant. Le nom de Massinissa (MSNSN) était inscrit au bas de la pièce.
     
    Le règne de l’Aguellid Massinissa est un record de longévité : 56 ans! C’est la stabilité qui en a résulté qui a permis le développement de l’agriculture et du commerce comme l’attestent la diffusion exceptionnelle de la monnaie et la multiplication des villes du Maghreb central. Ainsi s’installait sur la rive Sud de la Méditerranée une grande puissance qui pouvait rivaliser avec Rome. Cette dernière, consciente du danger, décida de prendre l’initiative en s’immisçant dans le partage du royaume de Massinissa quand il mourut en 148 avant J .C.
    De taille élevée, il garda une solide constitution et une étonnante vigueur. Il avait eu 44 enfants mâles.
    Tous les historiens vantent son endurance. Il était capable de rester debout ou à cheval toute une journée. Octogénaire, il sautait sur sa monture sans aucune aide.
     
    Le long règne de Massinissa n’est perçu qu’à la lumière des évènements qui intéressent Rome. Ils sont forcement orientés même si des auteurs comme Polybe, qui fut reçu par Massinissa en 150 ou Strabon chantèrent ses louanges. Ptolémée Evergète nous apprend que dans son palais de Cirta, il présidait des banquets dignes d’un souverain hellénistique. Tite Live nous apprend que Mastanabal était instruit dans les lettres grecques. Il nous renseigne fidèlement sur les contingents que Massinissa met à la disposition de Rome contre ses ennemis. Mais Massinissa tenait à l’indépendance de son pays. Tite Live affirme que le grand Aguellid proclamait que l’Afrique devait appartenir aux Africains et c’est dans cet esprit qu’il entreprit de reconquérir les terres prises par Carthage qu’il considérait comme étrangère à l’Afrique.
     
    Les documents archéologiques et épigraphiques sont peu nombreux pour donner le véritable éclairage de ce passé numide. Les tombeaux du Médracen ou du Khroubs ou encore le mausolée de Dougga donnent la mesure architecturale de cette période. De même les nombreuses pièces de monnaie trouvées dans la région de Constantine ou du côté de Siga nous éclaire sur le règne de Massinissa. Mais cela reste insuffisant au regard de l’épopée de ce monarque d’exception à qui l’on attribue la pratique de l’écriture libyque.
     
    Stéphane Gsell put dire de lui qu’« il fut en un frappant raccourci, le plus grand entre les plus grands souverains de la Berbèrie, l’Almoravide Youcef Ibn Tachfin, l’Almohade Abd El Moumen Ibn Ali, le chérif marocain Moulay Ismaïl qui à bien des égards lui ressemblèrent. Il étendit ses états de la Maurétanie à la Cyrénaïque, il amena de très grosses sommes d’argent, il entretint des troupes nombreuses et aguerries. Il propagea l’agriculture et développa la vie urbaine. Grecs et Romains reconnurent en lui un vrai monarque…… »

     

    Bio express :
    - Docteur en histoire et archéologie recherchés
    - Auteur de nombreuses publications relevant de sa spécialité et d'ouvrages "Histoire d'El Djazaïr Beni Mazghenna" 400 pages de texte et photos, edition Dalilmer Juin 2008, 1er prix littérature du salon International du livre algérien, 2008 "Cirta, Constantine, la capitale céleste", 472 pages de texte et photos, édition Colorset, Alger 2011. "Tlemcen, capitale du Maghreb Central" 424 pages, édition Colorset, Alger, Septembre 2011.
    - Directeur de nombreuses thèses de doctorants
    - Directeur du Patrimoine Dulturel au Ministère de la Communication et de la culture 1999-2001.
  • tous ça ,c'est du gachis,snpsp temporise! pourquoi!

     

     


     

     

  • Un ingénieur licencié pour avoir dénoncé aux hautes autorités du pays la corruption dans sa société !!

     


    Vous avez bien publié ma lettre ouverte que j’ai adressée au président de la république sous le titre « lettre ouverte d’un ingénieur mahgour », mais malheureusement elle n’a pas eu l’écho escompté ; c’est pourquoi je vous propose de publier l’affaire liée à la corruption que j’ai citée dans cette lettre et qui se résume comme suit :
    En septembre 2005, le groupement constitué par la société Française CSM- BESSAC et l’entreprise publique Algérienne Hydrotechnique (GBH) s’est vu attribué un marché pour la réalisation du dédoublement du collecteur de Oued M’kacel (Bab El Oued), par la direction des ressources en eau de la wilaya d’Alger suite à un appel d’offres international restreint.
    La société CSM-BESSAC détenant 60% des parts a été de ce fait désignée chef de file et assure la gestion du projet avec contrôle de toutes les opérations financières et comptables. Hydrotechnique étant représentée au sein du groupement par un seul élément occupant le poste de directeur adjoint et dont le rôle se limite aux tâches que veut bien lui confier le directeur du groupement d’après une convention de complaisance établie entre les deux parties tout à l’avantage de CSM BESSAC.
    En date du 27 juin 2010, deux mois après mon recrutement par l’entreprise Hydrotechnique, j’ai été désigné au poste de directeur adjoint du groupement, et suite aux malversations que j’ai alors constaté dans l’exécution du projet [passation d’un avenant (n°04) en violation du code des marchés publics (art. 91 ) entrainant un surcoût de 397 144 262 DA, contrat de sous-traitance d’un montant de 155 793 456 DA, conclu de gré à gré en violation du règlement intérieur du groupement avec augmentation illégale du prix initial (80% d’augmentation) pour des travaux qui devaient être réalisés par Hydrotechnique d’après la convention de groupement prévue sur le marché (art. 07), surfacturation de matières premières, location abusive du matériel, emploi pléthorique du personnel étranger qui de plus serait fictif et contraire à la convention de groupement, et enfin dilapidation des ressources du groupement (méchouis organisés à la moindre occasion, factures de restauration excessives, billets d’avions etc. )], j’ai donc remis un rapport en date du 05/09/2010 au directeur général par intérim de l’entreprise Hydrotechnique, mais à ma grande surprise, une décision de suspension de fonctions pour un motif purement imaginaire, est prise à mon encontre le lendemain 06/09/2010, alors que j’étais en congé de maladie.
    Un rapport de dénonciation de la gestion frauduleuse du groupement a été remis ensuite au ministre de tutelle (le ministre des ressources en eau), impliquant la direction des ressources en eau de la wilaya d’Alger (maître de l’ouvrage du projet), la société CSM BESSAC et les dirigeants de l’entreprise Hydrotechnique, et qui portait principalement sur les infractions suivantes :
    · Réévaluation du marché par avenant n°04 en violation de l’article 91 du code des marchés publics.
    · Passation d’un contrat de sous-traitance avec la SARL AXIAL, de gré à gré en violation du règlement intérieur du groupement qui prévoit un minimum de trois offres contradictoires et réévaluation du prix contraire à la réglementation en vigueur (cette SARL serait une société apparentée à CSM BESSAC et créée uniquement pour servir de moyen de détournement).
    · Enregistrement de dépenses dépassant largement la consommation théorique du produit réalisé qui peut s’expliquer par l’enregistrement de dépenses inexistantes ou le détournement de marchandises.
    Ce rapport a été classé sans suite par le ministre malgré la recevabilité du dossier.
    Après la reprise de mes fonctions, une série de représailles en violation flagrante du droit international des droits de l’homme, et qui visaient à m’intimider afin de me réduire au silence, a été déclenchée à mon encontre, telles que :
    · Dégradation de fonctions arbitraire et contraire à la réglementation du travail.
    · Retrait de tous les avantages notamment le transport et le téléphone.
    · Isolement total avec interdiction aux collègues de travail de m’adresser la parole et à la femme de ménage de nettoyer mon bureau.
    · Harcèlement quasi quotidien par des questionnaires.
    · Blocage du salaire.
    En date du 02 mars 2011 j’ai déposé deux autres dénonciations, l’une au niveau du procureur prés le tribunal de Bab El Oued qui a donné suite à une enquête qui serait toujours en cours, et l’autre au niveau de la cour des comptes à Alger restée sans suite.
    En date du 12 mai 2011, et après avoir été empêché d’accéder à mon lieu de travail, j’ai fait une demande d’ordonnance sur pied de requête à M. le président du tribunal de Rouiba, et ce, afin de faire dresser par huissier de justice un constat de cette situation, mais par suite de manipulations cette demande a été rejetée sans aucun motif.
    Le 15 juin 2011, une décision de licenciement abusive prise à mon encontre a mis fin à ma présence au sein de l’entreprise, ce qui a permis la passation d’un autre avenant de plus-value en violation du code des marchés publics (art. 91), qui était en projet pour un montant de 840 millions de dinars, et qui malgré la correspondance que j’ai adressée au ministre en date du 29/09/2011 dénonçant cette infraction, a été approuvé en décembre 2011 pour un montant de 545 millions de dinars.
    Enfin, je cite la parodie de justice objet de ma lettre ouverte au président de la république suite à l’action que j’ai intentée le 06 juin 2011 et la manipulation visant à me priver de mes droits élémentaires de travailleur.

  • la hogra au département chirurgie dentaire,chikourisme de certain profs déspotes

    Service de chirurgie dentaire au CHU Mustapha  bacha alger


    Le cri de détresse d’un maître-assistant



    Il vit une profonde blessure depuis plus de cinq ans. Agressé, insulté et malmené à maintes reprises, il a frappé à toutes les portes, en vain. Humilié et touché dans l’âme, il ne lui reste aujourd’hui que la presse. Lui, c’est Belkacem Bouchelaghem, maître-assistant en chirurgie dentaire au CHU Mustapha Bacha. Ce chirurgien dentiste dénonce un  «effroyable harcèlement  administratif» de la part de son chef de service. Un harcèlement qui dure depuis au moins 2006. De nombreuses requêtes, dont nous détenons des copies, ont été adressées à la fois au directeur du CHU Mustapha, au doyen de la faculté de médecine et au ministre de la Santé. «Et à chaque fois, il redouble de férocité contre moi, faisant preuve d’abus d’autorité», souligne le maître-assistant.
    Agressé, insulté et malmené à maintes reprises, il a frappé à toutes les portes, en vain.

    «Et comme si tous les blocages, injures et invectives ne suffisaient pas, il est allé jusqu’à m’agresser physiquement. Une agression qui m’a contraint à un arrêt de travail de deux jours, tel qu’attesté par le médecin légiste», précise-t-il. Agé de 57 ans, ce maître-assistant dit vivre l’enfer au travail. «Après l’agression de septembre dernier, j’ai porté plainte contre lui pour coups et blessures volontaires et injures». Le Dr Bouchelaghem, parallèlement à sa plainte, a saisi la faculté de médecine. Car, selon lui, le chef de service a décidé, après coup, de l’exclure du planning de travail des enseignants affichés dans le service. Meurtri, ce maître-assistant ne sait plus à quel saint se vouer.

    «Depuis qu’il est mon chef de service, j’en ai vu des vertes et des pas mûres». Le Dr Bouchelaghem estime que tout a commencé quand il avait refusé à lui faire «allégeance» à la tête du service. «Aujourd’hui, je suis exclu de toutes les activités pédagogiques, cours, séminaires et autres encadrements. Je suis même exclu des mémoires. Il est allé jusqu’à bloquer ma thèse en refusant de me donner l’autorisation d’effectuer des déplacements à l’Ecole dentaire garancière en France, invoquant à chaque fois la nécessité de service. Cette persécution subie au quotidien affecte gravement mon état de santé à la fois physique et mental» , écrit-il au ministre de la Santé. Toutes nos tentatives de prendre attache avec le chef de service pour recueillir sa version des faits se sont avérées vaines. Ce maître-assistant lance un véritable cri de détresse et espère une intervention de la tutelle pour mettre fin à son calvaire.                                         
     

    R. S.
     
  • LE DRS ne veut pas de changementà ENTV,alors pas de vote.

    La création de chaînes généralistes exclue

    Audiovisuel : rien ne changera !


    zoom
    Audiovisuel : rien ne changera !

     


    Quand, en avril 2011, dans le feu du Printemps arabe, le président Bouteflika annonça, dans son discours à la nation, l’ouverture de l’audiovisuel au privé, les Algériens se mirent alors à rêver. A rêver de pouvoir enfin zapper localement sur une autre chaîne de télévision que «Al Yatima» (l’unique) ou encore la «zéro» et ses clones terrestres et satellitaires.


    Bien qu’on ne puisse soupçonner Abdelaziz Bouteflika d’être fan d’une télé libre, lui qui a dit être le rédacteur en chef de l’APS, l’annonce a quand même emballé tout le monde. Certains n’ont pas hésité à faire connaître leur volonté de mener cette aventure cathodique, comme ce fut le cas pour la presse écrite sous Mouloud Hamrouche. Mais, passée la peur panique d’une contagion révolutionnaire, le régime semble revenu aux normes «maison».

    Le ministre de la Communication, dont le discours évolue en fonction du contexte, a, cette fois, dit tout bas ce que le régime pense tout haut : les télés privées en Algérie, ce sera pas demain la veille… !  
    Ayant sans doute constaté que les Algériens se sont «calmés», Bouteflika a revu substantiellement à la baisse les maigres acquis algériens des révoltes de leurs voisins. «Nous commençons d’abord avec les chaînes thématiques. C’est écrit dans la loi organique. Après, il y aura peut-être une évolution de la législation et, en fonction de cela, la future loi sur l’audiovisuel fixera ce qui sera autorisé», a déclaré Nacer Mehal dans un entretien à nos confrères de TSA. C’est là un très mauvais signal émis depuis la Présidence et diffusé par le ministre de la Communication.


    Ouverture en clair-obscur


    En clair, le pouvoir n’a strictement rien lâché pour l’instant et les Algériens vont se contenter encore du «libre» débat sur l’ENTV que le ministre lui-même trouve médiocre. En décodé, le président Bouteflika et son gouvernement suggèrent que les promesses, fussent-elles solennelles, n’engagent que ceux qui les croient. L’ouverture de l’audiovisuel au privé, qui constitue un indicateur fiable du sérieux des réformes démocratiques d’un pays, vient d’être remise entre «guillemets». «Il y aura des débats et des amendements. Je ne peux préjuger. Peut-être verra-t-on un consensus autour d’une alliance entre le public et le privé.» Voilà le type d’ouverture en clair-obscur que nous propose ce ministre, qui se vante d’être un «combattant» de la liberté d’expression. 

    Comme pour mettre un gros bémol sur cette ouverture arlésienne, le ministre nous conseille de ne pas trop nous accrocher aux télés libres. «L’audiovisuel est un sujet extrêmement délicat et sensible. Ce n’est pas comme la presse écrite. C’est pour cela qu’il faut prendre ce qui est bon dans les expériences menées ailleurs pour l’adapter chez nous.» Explication : une télé libre est extrêmement dangereuse pour la pérennité de notre régime, qui sera contraint de laisser les Algériens le critiquer et évoquer ses sous et ses dessous devant le peuple.


    Message crypté


    Il est alors aisé de comprendre que la promesse du Président n’était qu’un écran de fumée… Un peu comme toutes ces lois cosmétiques que le régime a emballées dans le carton «réformes politiques» pour tenter de les «vendre» à l’étranger. Preuve, si besoin est, que le régime n’est pas disposé à ouvrir sa «boîte noire», le ministre de la Communication, qui s’acharne sur la presse écrite, affirme que même pour les chaînes mixtes public/privé, le gouvernement va «consulter l’ensemble des dispositifs de lois avec des équipes de juristes algériens».
    Il ne restera après à la future autorité de régulation de l’audiovisuel, dont la moitié des membres sera nommé par «Son Excellence», que de coudre un cahier des charges, le plus décourageant possible, pour mieux cadenasser ces hypothétiques chaînes de télévision hybrides.

    C’est dire, tout compte fait, que l’ouverture de l’audiovisuel au privé en Algérie s’annonce en mode crypté.
    La teneur des réformes politiques adoptées a déjà donné un avant-goût de ce que sera la fin du monopole de la télévision dans la tête de ceux qui nous gouvernent.
    On sait désormais qu’il s’agira, tout au plus, d’une division cellulaire de l’Unique pour en faire des petites, aussi médiocres les unes que les autres. Les Algériens vont tout de même pouvoir zapper d’une chaîne animale à une chaîne de musique en passant par celle de la cuisine gastronomique et politique algérienne.

    C’est peut-être cela, l’ouverture de l’audiovisuel dans l’esprit du régime. C’est du moins ce que suggère Nacer Mehal.
    Au final, cette velléité du gouvernement d’autoriser la création de télévisions privées n’est rien d’autre qu’un mauvais scénario dont le metteur en scène est visiblement  mal inspiré. En langage cinéma : coupez !...

    Hassan Moali
  • Ne faites pas de nous un fonds de campagne électorale.

    RASSEMBLEMENT DES FAMILLES DE DISPARUS À ALGER

     

    Par 
    Le rassemblement s'est tenu non loin du siège de la CncppdhLe rassemblement s'est tenu non loin du siège de la Cncppdh

    Les mères des disparus racontent avec amertume leurs souffrances depuis la disparition de leurs fils.

    A moins de trois mois des élections législatives du 10 mai prochain, les familles des disparus montent au créneau pour demander de ne pas utiliser leur dossier comme fonds de campagne électorale.Elles ont tenu, hier à l'appel de l'association SOS disparus, un rassemblement à Alger pour, d'une part poursuivre leur quête de vérité et de justice et d'autre part, dénoncer l'instrumentalisation du dossier à des fins électoralistes par certains partis. Le rassemblement qui s'est tenu non loin du siège de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (Cncppdh), s'est déroulé sous l'oeil vigilant des services de sécurité qui ont déployé des dizaines d'agents pour parer à toute éventualité. Les protestataires ont dénoncé notamment, les propos tenus par le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounes, qui a déclaré, dans une interview accordée il y a quelques jours à un quotidien national que la majorité des disparus sont des terroristes.
    «A-t-il des preuves ou des témoins pour confirmer ses propos?», dénonce la mère d'un disparu.«Que M.Benyounes sache que le dossier des disparus n'est pas à vendre et il doit cesser de l'utiliser pour gagner des sièges à l'APN. N'oubliez pas qu'hier, il était partisan du slogan «pouvoir assassin» et aujourd'hui, il ne chante que «Fakhamatohou», a déclaré Hacene Ferhati, membre de SOS disparu.Munis des portraits de leurs fils et proches, les protestataires ont scandé des slogans hostiles au pouvoir.«Nos fils sont nos affaires, nul ne pourra nous faire peur», «Pas de décisions, pas d'élections jusqu'au retour des disparus», «On ne se lassera pas, on n'arrêtera pas la recherche de nos fils jusqu'à notre mort», sont entre autres slogans scandés par les familles des disparus. Les mères des disparus, usées par l'âge mais dont la détermination est toujours intacte dans l'espoir de trouver leurs fils, racontent avec amertume leurs souffrances et calvaires. «J'ai deux fils qui ont disparu en 1996 à Baraki. Depuis cette année, je n'ai aucune nouvelle d'eux. Je cherche la vérité et, avec tout l'argent du monde je ne peux pas les vendre», témoigne Mme Chihoub. A les entendre se plaindre, on a eu des frissons.
    «Comment voulez-vous que je l'oublie. Il était à la fleur de l'âge au 27e printemps. Il travaillait comme mécanicien à la Sonacome et une maudite journée du 31 décembre 1993, il est emmené de la maison à Kouba sans que je sache pourquoi. Qu'ils nous disent la vérité à son propos et qu'on nous rende justice», se plaint, pour sa part, Mme Chaguit Djegdjiga.
    «Je ne prends pas de l'argent et je ne me décourage pas dans ma quête de vérité et de justice, les hommes ne se vendent pas», a-t-elle ajouté.Mme Roumili Louiza, 70 ans, ne trouve pas les mots pour décrire ses sentiments 15 ans après la disparition de son fils, Kamel, agent de sécurité à l'université de Bab Ezzouar, père de deux filles et disparu le 10 mars 1997.
    «J'ai frappé à toutes les portes pour le retrouver mais en vain», regrette-t-elle, l'air bouleversé. Les familles de disparus ne veulent, donc, pas aggraver leur situation par l'utilisation de leur dossier comme fonds de campagne électorale.

  • Libertés en Algérie : le rapport accablant de l'ONG euro-méditerranéenne

     
    Par  | 
     

     
    Les émeutes de Bachdjerrah (Alger), 2011Les émeutes de Bachdjerrah (Alger), 2011

    Le réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) a rendu public son rapport ce vendredi 24 février 2012 sur "L’exercice des libertés d’association, de réunion et de manifestation en Algérie", sous le titre "Levée de l’Etat d’urgence : un trompe-l’œil"





    Ce rapport épluche tout le dispositif législatif mis en branle par le pouvoir algérien au cours de ces vingt dernières années, relatif à l’exercice des libertés d’assocaition, de réunion et de manifestation.  Depuis L’état d’urgence, qui avait été décrété le 9 février 1992 à la suite de l’annulation des résultats électoraux du premier tour des législatives, remportées par le Front islamique du salut à sa levée, le 2R février 2011, le rapport relève que: "Au cours des 20 années suivantes, la société civile a été affaiblie systématiquement, entre autres par l’excès d’ambiguïté de certaines dispositions, par l’utilisation des moyens de la lutte antiterroriste pour réprimer plus largement toute voix critique, et par l’impunité accordée à ceux qui s’étaient rendu responsables de violations des droits humains pendant la guerre civile."

    la suite -ici---http://www.freealgerie.com/debat-du-jour/307-libertes-en-algerie-le-rapport-accablant-de-lorganisation-euro-mediterraneenne-des-drois-de-lhomme.html

  • la muette devient bavarde!!!!!


    Les choses et leur nom



    C’est un ordre, il faut appeler l’armée l’armée et non pas la «Grande Muette», la grosse machine, le syndicat des généraux ou la faiseuse de présidents. L’exigence de vérité est arrivée et les choses ont des noms qu’il faut utiliser, de la même manière qu’un coup d’Etat, comme celui de 1965, ne s’appelle pas un «redressement révolutionnaire» mais bien un putsch, opéré d’ailleurs sous un faux nom puisque l’opérateur ne s’appelait pas réellement Houari Boumediène.

    Tout comme la récente dévaluation du dinar ne s’appelle pas un ajustement mais bien une perte de valeur, un pot-de-vin n’est pas une mesure d’accompagnement mais bien de la corruption. Qui fabrique les appellations ? Comme pour l’histoire, ce sont les puissants qui créent les dénominations et les imposent. Tragédie nationale, transition démocratique ou réformes présidentielles sont autant d’expressions imposées mais qui ne renseignent pas sur la chose à définir. Qu’est-ce qu’une tragédie nationale ? Une épidémie de choléra ? Qu’est-ce qu’une transition, sinon une autocratie qui refuse de finir ? Que sont des réformes quand le harcèlement des militants par la police continue, quand la loi sur les associations réprime et restreint encore plus ?

    En réalité, les expressions ont une vie ; certaines ont du succès et restent, comme «barons de l’informel» ou «police politique» ; d’autres disparaissent toutes seules comme «la main de l’étranger» et «mafia politico-financière» ou sur demande, comme «la grande muette». Quand aux réformes présidentielles, elles disparaîtront avec le Président puisqu’elles ne sont pas des réformes, même si les médias publics et la «presse parapublique», autre expression célèbre, continuent à les appeler ainsi. Reste un cas particulier : si l’armée continue de choisir les présidents sans rien dire aux électeurs, est-on en droit de l’appeler encore
    la «grande muette» sans risquer d’être réduit
    au silence ?

  • Rente pétrolière et exportations hors hydrocarbures


    Par : Mustapha Hammouche

    Dieu que c’est long de faire un consortium ! C’est à syndiquer des moyens de plusieurs entreprises volontaires pour réaliser une opération ou plusieurs opérations de même type.
    Le ministère de l’Industrie vient de programmer, avec le soutien de l’Onudi et de l’ambassade de France, la mise sur pied de trois consortiums d’exportation. La première année sera consacrée à la création d’un “cadre juridique adéquat” et l’identification “des marchés étrangers porteurs”, à des “rencontres qui seront ainsi animées par des experts de l’Onudi” et à des “visites à des pays maghrébins et européens”.
    Pour les rencontres et les visites, c’est déjà une activité nationale ! Que de ministres “accompagnés d’une forte délégation d’opérateurs” viennent et vont à longueur d’exercice. Avec la France, on a même spécialisé deux chefs de délégation de haut niveau pour assurer la continuité de l’échange… de visites. Et puis, pourquoi faudrait-il une année pour donner un “cadre juridique” autorisant d’éventuelles actions commerciales solidaires d’entreprises de même branche ? Qu’un dispositif légal soit nécessaire pour rendre possible une telle démarche, de nature strictement managériale, révèle une volonté non pas d’encouragement mais d’encadrement de l’initiative de gestion.
    Quand on a voulu “encadrer” l’investissement, il a suffi d’insérer quelques articles prohibitifs à la loi de finances complémentaire pour 2009. Sans études, sans rencontres, sans voyages. Pendant que le “cadre base légal” de l’économie est tout orienté vers le blocage de l’investissement, la tutelle de l’industrie semble fonctionner au seul effet d’annonce. Comme cette histoire d’usine Renault dont on veut rendre la réalisation imminente en dépit de dénégation du premier concerné, on passe à un autre sujet d’illusion : l’exportation de produits alimentaires. Ce ne pouvait pas être des automobiles, ce serait aller trop vite en besogne.
    On aura pensé à tous les artifices organisationnels et promotionnels pour inciter à l’exportation, mais pas au développement qui constitue la vraie base d’une perspective commerciale à l’international. Le pouvoir semble prisonnier d’un dilemme : approvisionner le marché local et enclencher une tendance à l’équilibre de la balance commerciale hors hydrocarbure sans libérer l’initiative économique ! Il rêve encore d’un développement sans société entrepreneuriale. Il cherche un modèle où l’on peut créer de la richesse mais dont la répartition doit dépendre aussi exclusivement que possible de la décision politique. Un modèle où l’on se bouscule pour être député, pour certains “à la recherche de l’argent et de la célébrité”, comme l’avoue le ministre de l’Intérieur, et où les capitaux fuient un “cadre juridique” hostile à l’initiative pour se réfugier dans des formes patrimoniales improductives.
    Le non-développement est un choix politique ; il n’a rien à voir avec l’absence d’instruments d’organisation ou de promotion du commerce. 
    Pour sortir l’exportation hors hydrocarbures de sa position marginale dans le commerce international, il faut renoncer à l’usage politique de la rente et la consacrer à sa vocation logique : le développement. Mais nous voici rendus à l’impasse : cela revient à demander au système de renoncer à sa nature rentière.

  • no moment

    Dilem du 1ier Mars 2012

  • Les GIA sont une création des services de sécurité algériens

     

     

    Entretien José Garçon, Libération, 15-16 novembre 2003

     

    Mohamed Samraoui, ex-officier de la Sécurité militaire algérienne, refugié depuis Allemagne, raconte comment les généraux ont manipulé les Groupes islamiques armés pour asseoir leur pouvoir.

     

     

    Né en 1953, ingénieur en biochimie, Mohammed Samraoui s'est engagé dans l'armée algérienne à 21 ans avant d'être recruté par la Sécurité militaire, la police politique du régime. De mars 1990 à juillet 1992, il est le numéro 2 de la direction du contre-espionnage, où il émet des réserves sur la manière dont est menée la lutte antiterroriste. En septembre 1992, il est muté à l'ambassade d'Algérie en Allemagne, où il sera responsable de la Sécurité militaire jusqu'à ce qu'il déserte, en février 1996. Depuis, il demeure en Allemagne où il a obtenu le statut de réfugié politique. Il vient de publier son témoignage sur la sale guerre, Chronique des années de sang (Denoël).

     

    Comment un colonel de la Sécurité militaire (SM), les services secrets algériens, en vient-il à déserter et à être le premier officier supérieur à témoigner à visage découvert sur la sale guerre?

    Pour les mêmes raisons qui m'avaient amené à m'engager dans l'armée en 1974 avant d'être recruté dans la SM : servir le pays. La SM était puissante, on voulait construire un grand pays, prospère et démocratique et on expliquait à l'étudiant en biochimie très bien noté que j'étais que l'Algérie avait besoin de gens comme moi... Dix-huit ans après, j'ai participé en 1992 au coup d'Etat qui a destitué le président Chadli, à l'annulation du processus électoral et à la lutte contre les réseaux du terrorisme intégriste, parce que j'étais convaincu que l'intégrisme était une menace pour le pays. Et que je n'étais pas prêt à accepter une Algérie à l'iranienne ou à la talibane. On pensait «sauver l’Algérie»en luttant contre des gens qui mettaient en cause les fondements de l'Etat républicain, on a été trompés. La suite des événements m'a convaincu que je participais surtout à la sauvegarde des intérêts d'une oligarchie qui imposait son diktat parle mensonge et la destruction. A l'origine, la menace pour le pouvoir n'était pas les islamistes, mais les forces démocratiques. C'est pour les contrer qu'on a encouragé le FIS à devenir un parti politique à partir de 1988-1989. Puis, dès le début 1991, on a poussé à la radicalisation des islamistes extrémistes pour discréditer le FIS, alors qu'on aurait pu les neutraliser. Or il n'y avait alors ni arrêt du processus électoral, ni terrorisme. La direction du contre-espionnage infiltrait des franges extrémistes et recrutait des «radicaux» pour en faire des émirs de quartier. La direction de la sécurité de l'armée créait des réseaux islamistes prônant la violence en utilisant des militaires ayant prétendument déserté.

     

    Comment avez-vous réagi? 

    A partir de 1992, j'ai manifesté plusieurs fois mon désaccord avec la manière dont était menée la lutte antiterroriste. Mais c'est en 1995 que j'ai décidé de rompre avec ce système. La goutte qui a fait déborder le vase, c'est quand le général Smaïl Lamari (le numéro 2 de la SM et mon supérieur hiérarchique) m'a demandé à Bonn d'organiser la liquidation physique de deux islamistes algériens réfugiés en Allemagne. Il voulait, disait-il, «clouer le bec à ces salauds qui mettent l'Algérie à feu et à sang et nous empêchent d'obtenir plus de soutien international». Je lui ai répondu que l'Allé magne n'était pas la France et que, en cas de pépin, il ne trouverait ni Pasqua ni Pandraud pour nous aider. Quelques mois plus tard, je désertais.

     

    Quand avez-vous été convaincu qu'il ne s'agissait plus seulement de manipuler les groupes radicaux pour mieux les contrôler?

    Début 1992, le DRS (Département du renseignement et de la sécurité, l'appellation de la SM depuis 1990, ndlr) a tout fait pour que ces groupes se multiplient : arrestations tous azimuts, torture systématique ... L'idée de nos chefs était de les fédérer pour produire une violence contrôlée et maîtrisable. Il s'agissait de justifier a posteriori l'annulation des élections et de terroriser la société civile pour la forcer» se ranger derrière l'armée. Après le coup d'Etat, une liste noire de personnalités civiles menacées de mort a d'ailleurs été fabriquée sur ordre de Smaïl et attribuée aux islamistes. Ca a marché:de nombreux intellectuels se croyant menacés de mort deviendront des partisans acharnés du tout-sécuritaire. Mais, dès le deuxième trimestre 1992, ce travail a abouti au chaos. Il exigeait un secret absolu, donc des officiers sûrs, et une parfaite coordination entre les services du DRS chargés de contrôler ces groupes. Or, à cause du cloisonnement, les agents de différents services se faisaient la guerre. Il devenait impossible de distinguer entre agents retournés et agents doubles. Sur le terrain, on ne savait plus qui était qui. Des responsables militaires, dont le colonel Tartag, me demandaient souvent de relâcher tel individu arrêté car il travaillait avec eux. Ayant carte blanche. Les forces de sécurité sont par ailleurs allées si loin dans la sauvagerie qu'elles ont poussé des milliers déjeunes à monter au maquis. C'était une politique suicidaire pour le pays.

     

    Le DRS a-t-il une responsabilité dans la création des GIA (Groupes islamiques armés)?

    Il ne s'agit pas de responsabilité, car j'affirme - et j'en ai été témoin - que le DRS en est le concepteur. Ces groupes ont été dotés de véhicules militaires, de moyens de télécommunications, sans oublier les communiqués que rédigeaient des officiers du DRS, les casemates construites parles militaires lors de la mise en place des futurs maquis. Cette stratégie répondait au «plan d'action» du général Nezzar, concocté par les généraux Belkheir, Touati et Taright et exécuté par les chefs du DRS avec la bénédiction du général Mohammed Lamari (Le chef d'état-major, ndlr). C'est au cours d'une deuxième phase, entre 1993 et 1994, que les GlA made in DRS se sont multipliés pour terroriser la population et liquider dans une guerre féroce tous les groupes armés qui restaient plus ou moins autonomes. Les émirs qui siégeaient dans les casernes de Ben-Aknoun ou de Blida n'avaient aucun mal à recruter de jeunes chômeurs naïfs et révoltés par la répression. Mais, jusque-là, le GIA n'était pas complètement contrôlé par les services. Cela a changé après l'arrivée de Djamel Zitouni à la tête du GIA, fin 1994. Car Zitouni avait été «recruté» début 1993 dans un camp du Sud où il était détenu. Une troisième phase de la guerre a commencé mi-1996. Les généraux ont continué à utiliser la violence des GIA et des milices pour asseoir leur pouvoir par la terreur et pour gérer leurs conflits. C'est la période des massacres.

     

    Vous étiez alors à Bonn, loin du terrain... 

    J'ai vécu personnellement plusieurs situations qui donnent un aperçu de la nature des relations entre islamistes et certains cadres du DRS. Je me suis ainsi occupé de l'organisation El-Hidjra oua Attakfir (Exil et Rédemption), une sorte de secte d'une centaine d'adeptes au discours très virulent. Mes services y avaient identifié les frères Boudchiche, qui imposaient leur loi aux habitants des quartiers populaires de l'Algérois. Ils ont arrêté l'un d'eux, fiché «islamiste dangereux» en plein état de siège en juin 1991. Quarante-huit heures après son arrestation, je suis prévenu que Boudchiche appelait à l'émeute à Bordj El-Kiffan. J'ai pensé que c'était impossible. Puis j'ai vérifié. «On l'a remis sur le circuit», m'a répondu le directeur du centre de détention. Autre exemple: en juillet 1994, pendant mon congé annuel, je suis allé au CPMI (centre militaire d'investigation) de Ben-Aknoun où le lieutenant-colonel Tartag m'a appris qu'il avait constitué, début 1992, une unité de commandos chargée d'exécuter les suspects et de terroriser les familles d'islamistes dans les quartiers considérés comme leurs fiefs.

     

    A vous écouter, la violence islamiste n'a pas existé...

    Je n'ai jamais dit cela, mais je mets en cause les chefs de l'armée qui manipulent la violence. Je dis seulement que la réalité de cette guerre est bien plus complexe que ne le laissent entendre les analyses manichéennes opposant militaires républicains et fanatiques islamistes et faisant l'impasse sur le peuple algérien. A mes yeux, généraux et dirigeants du FIS sont d'ailleurs coresponsables de notre drame. Des groupes islamistes radicaux tout à fait autonomes ont commis des atrocités. Mais une grande partie des assassinats et des massacres attribués aux islamistes depuis 1992 - et plus encore depuis 1997 - est l'œuvre directe ou indirecte d'homme qui relevaient organiquement des structures de sécurité. Manipulés ou non, les auteurs de ces crimes restent des criminels et devront un jour être jugés. Une réconciliation ne pourra donc être envisagée qu'après le rétablissement de la vérité et le jugement des assassins, qu'ils soient islamistes ou militaires.

    Des survivants de massacres ont pourtant souvent reconnu des islamistes...

    Le DRS a inclus de vrais islamistes dans les groupes des forces combinées chargés de ces opérations. Lors des massacres, les habitants des premières maisons étaient volontairement épargnés pour permettre aux survivants de dire qu'ils avaient reconnu des islamistes. Tout cela peut paraître invraisemblable. Sauf à savoir que, dès l'indépendance, le pouvoir réel a été confisqué par une poignée d'officiers - souvent formés par le KGB -qui feront de la désinformation et de la manipulation des armes essentielles pour gérer leurs conflits et contrôler la société. Les «décideurs» d'aujourd'hui ne font que pousser à l'extrême ces méthodes apprises de leurs aînés.

     

    Pourquoi de jeunes officiers n'ont-ils pas réagi?

    Dès janvier 1992, le haut commandement a cherché des prétextes pour éliminer tous les officiers présentant un profil d'islamiste ou manifestant des sympathies islamistes. Ils étaient mis à l'écart, arrêtés mais aussi liquidés. De nombreux officiers honnêtes qui refusaient de s'impliquer dans cette aventure ont aussi été mystérieusement assassinés. Je n'en citerai que deux d'une trop longue liste : le commandant Djaber, assassiné fin mars 1992, et le général Saïdi Fodhil, mort en juin 1996 dans un très étrange «accident de la circulation» à Ouargla. Il s'était opposé à l’usage de napalm, à partir de l993,dans les montagnes difficiles d'accès.

     

    Comment des officiers ont-ils pu aller aussi loin dans la violence?

    La méthode des généraux était simple : les compromettre au maximum en les impliquant chaque jour plus dans les exactions de façon à ne plus sortir de l'engrenage de la violence. Ce conditionnement, associé à la marginalisation ou l'élimination des officiers réfractaires, a permis de fabriquer de véritables monstres qui ont entraîné derrière eux des cohortes de militaires et de policiers transformés en tortionnaires. Ce n'est pas tout : les cadres du DRS infiltrés dans les groupes risquaient leur vie s'ils étaient démasqués. Du coup, beaucoup d'entre eux étaient obligés de jouer à fond leur rôle de «terroristes».,Une fois le pas franchi, il leur était pratiquement impossible de faire marche arrière. C'est aussi ce qui explique que tant d'officiers et de sous-officiers se soient drogués. La corruption a été tout aussi décisive car elle a amené des officiers à considérer la défense du régime comme celle de leurs propres intérêts. Cette corruption n'est d'ailleurs pas la manifestations d’un dysfonctionnement de l’Etat, elle est au cœur même d'un système qui, par la cooptation, multiplie les affidés.

     

    Vous affirmez que la SM constitue une puissance en France et que les généraux ont utilisé les GIA contre Paris pour obtenir son soutien...

    L'étroitesse des liens, pour ne pas dire la connivence, entre la SM et la DST française est connue. Smail Lamari est l'homme clé de ce «partenariat». Je peux en témoigner à mon niveau: quand j'étais en poste à Bonn, je voyageais en France sans visa il suffisait que mon alter ego de la SM à Paris annonce mon arrivée pour que la police de l'air et des frontières me délivre à l'aéroport un sauf-conduit que je restituais à l’issue de mon séjour. Et toute trace de mon passage sur le sol français disparaissait.

     

    La SM est-elle impliquée dans les attentats de 1995enFrance?

    Au-delà de toutes les analyses, il y a un fait incontournable: dès lors qu'Ali Touchent est présenté comme un élément central des attentats, l'implication de la SM ne fait aucun doute. Car Touchent était un agent du DRS chargé d'infiltrer les groupes de soutien aux islamistes à l'étranger, et les Français le savaient Mais la DST aveuglée par ses relations avec le DRS, n'a probablement pas soupçonné que ses homologues algériens étaient prêts à aller aussi loin. Toute la question c'est de savoir si la France a la volonté de rechercher la vérité et de remonter aux commanditaires. Or, apparemment, les autorités françaises sont satisfaites d'avoir arrêté et condamné Boualem Bensaïd, un simple lampiste qui pensait travailler pour le GIA sans se douter qu'il agissait pour le compte du DRS. »

  • Algérie : Vers une adhésion populaire sans précédent, pour le boycott des élections!


    Partout sur les réseaux sociaux, sur Facebook, sur Youtube, fleurissent les appels à une abstention massive, pour les prochaines élections massives. Au moment où le régime use de la carotte et du bâton, pour contraindre les gens à voter, en les achetant par différentes manières, ou en les menaçant de façon aussi directe qu’outrancière, comme le montre l’enregistrement qui a été fait d’une émission diffusée par la télévision du régime, où un nervis du régime, ancien membre du conseil constitutionnel menace ouvertement les non-votants, la société algérienne se mobilise massivement pour faire face au régime, pour rejoindre le printemps des peuples, mais de la façon la plus pacifique, et la plus civilisée qui soit, celle des urnes, en s’abstenant massivement d’aller à ce vote scélérat, que le régime veut organiser pour tromper les opinions publiques internationales, en leur faisant croire que les Algériens sont parfaitement sereins, qu’ils n’ont pas besoin de faire une quelconque révolution, puisqu’ils vivent dans une VRAIE DÉMOCRATIE. Dixit le régime, bien sûr. Le seul à croire à ses propres mensonges.

    Mais ce régime, aussi manipulateur qu’il est pitoyable, parce qu’il ne peut plus tromper qui que ce soit, doit désormais compter avec l’enthousiasme et le talent d’une jeunesse remontée à bloc. Une jeunesse qui a décidé de recouvrer la pleine et entière souveraineté sur son destin. Et qui a décidé de chasser ce régime ignoble, sans qu’une goutte de sang ne soit versée. Elle se mobilise donc, avec du génie, de l’humour, de la passion.  Des vidéos, des montages photos, des caricatures, des poèmes, des chansons engagées ! En veux-tu, en voilà !

    Et pendant que le régime lance ses molosses baveux contre les opposants, avec consigne de les salir, les jeunes Algériens, filles et garçons, sèment des graines de liberté  aux quatre vents.

     

    Nous allons bientôt lancer une dynamique pour encourager ces talents révolutionnaires. Une sorte de festival ou pourront concourir ces œuvres.

     

    Et que la volonté des  peuples soit faite !

    DB

     

     

     

  • foutez -nous la paix excellence ambassadeur

     

    L'ambassadeur des États-Unis à Alger, Henry S. Ensher

    Dès après la visite de la secrétaire d'Etat américaine, l’ambassade US à Alger a organisé des rencontres avec des acteurs de la société civile. Une semaine auparavant, alors que l'ambassadeur américain à Alger s'impliquait dans le scrutin, une université US avait organisé un débat sur "l'exception de l'Algérie au printemps arabe".

    Slon le quotidien El Khabar, dans son édition d’aujourd’hui, l’université américaine Johns-Hopkins a organisé jeudi dernier, en association avec le centre des relations transatlantique, un débat sur "l’exception de l’Algérie au printemps arabe". Étaient invités au débat, Eric Goldstein, de l’organisation Human Rights, Daniel Seroper et Daniele Moro du centre des relations transcontinentales ainsi que M. Alex Areav du centre de recherche dans les affaires du Congres, et John Antill de l’université de Fordham. Les experts américains ont déterminé les raisons principales pour lesquelles l’Algérie a fait exception à la règle et n’a pas suivi la vague de révoltes du printemps arabe, par le fait que les revendications soulevées dans les manifestations en Algérie ne sont pas sorties de leur caractère social ou économique.

    En évoquant l’exception de l’Algérie qui n’a pas subi l’onde de choc des Révolutions arabes, M. Eric Goldson de l’organisation Human Rights, évoque l’embellie financière dont bénéficie l’Algérie et qui, selon son analyse, garantit la pérennité du régime algérien, faisant allusion aux augmentations de salaires décrétées par le gouvernement algérien pour différentes franges de la société.

     

    Lors de sa visite éclair à Alger, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, dans le contexte des réformes de Bouteflika et du scrutin législatif du 10 mai prochain, a rencontré des jeunes Algériens diplômés représentatifs, à ses yeux, d’une société civile en peline mutation et avec lesquels elle s’est entretenu sur les perspectives socioécomiques de l’Algérie dans le cadre d’une démocratie moderne et responsable, hors des contingences politiques.

    Faut-il établir un lien entre les observations retenues lors de ce débat par les experts et la récente visite de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton à Alger?

    Constatons que, dès après cette visite aussi courte que significative quant à l’attente de la Maison Blanche des politiques maghrébines en matière d’ouverture démocratique et des marchés de l’emploi, l'ambassade des États-Unis à Alger a initié d’autres rencontres avec d’autres représentants de la société civile algérienne sans informer les autorités algérienne sur cette initiative. Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur, a estimé, lundi dernier, que ces rencontres pouvaient être considérées comme une forme d’ingérence dans les affaires de l’Algérie. Mais le ministre s’est gardé de condamner fermement l’attitude des Américains. Il a fait remarquer qu'"il n'existe pas de loi sanctionnant" un contact avec la société civile ou les partis politiques au niveau des ambassades. En fait, ce n’est pas la première fois que l’ambassade américaine à Alger est soupçonnée d’ingérence suite à des contacts avec des acteurs de la société civile. On se souvient qu’en 2008 déjà, en plein débat sur la révision de la Constitution et la réélection de Bouteflika à un troisième mandat, l’ancien ambassadeur Robert S. Ford a été accusé d’ingérence dans les affaires internes du pays.

     

    Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement à l’époque, avait publiquement reproché à l’ambassadeur américain d’avoir reçu des associations et des partis politiques pour les échéances électorales en Algérie. Une initiative considérée par Belkhadem comme une transgression des règles et des usages diplomatiques. L’ambassadeur américain avait répliqué en publiant une mise au point. Les choses se sont calmées. Comme l’ont montré les câbles WikiLeaks publiés l’année dernière, le représentant américain avait continué à recevoir des personnalités politiques et des représentants de la société civile.

     

    Récemment, l'ambassadeur des États-Unis à Alger, Henry S. Ensher, s'est impliqué dans la campagne électorale, invitant d'une manière franche les Algériens à se rendre aux urnes le 10 mai prochain. "Si les gens ne participent pas aux prochaines législatives, ils n'auront aucune possibilité d'influencer les décisions qui seront de toute façon prises et qui auront un impact direct sur eux", a déclaré Henry S. Ensher, dans un entretien accordé au journal électronique TSA. 

     

    A quelques semaines des législatives, l'initiative de l'ambassade US à Alger n'est pas innocente quant au but recherché auprès des acteurs de la société civile algérienne dont les appels au boycott des législatives du 10 mai se multiplient et se renforcent à mesure que se rapproche l'échéance.

     

    R.N.

  • « Un renard change de poil, non de caractère. »



    « On n’exporte pas la démocratie dans un fourgon blindé. »

    Jacques Chirac

    Lun 20 fev 2012

    Barbant !

     

    Si le parti des boucs l’emporte, il sera bien embarrassé car le terrain a été « nettoyé » par le FLN du barbu ; ses militants ne pourront pas, les pauvres, faire comme en Egypte ou en Tunisie et briller par leurs basses attaques contre les chanteuses aux tenues « non conformes » et contre les rares artistes courageux. Les barbus, qu’ils soient  de l’Institution ou de l’Opposition sont d’inimitables… raseurs !

    Nous savions que la dernière décennie devait nous mener là exactement où les autres poilus qui campent dans le djebel (leur campagne « électorale » a déjà commencé par un attentat aux Issers !) n’ont pas pu arriver : imposer un nikab à l’Algérie de Novembre ! Alors, croyez-moi, qu’ils soient armés jusqu’aux dents, poseurs de bombes, en kamis, en vélo, en costume cravate ou à… poil, ce n’est pas un vote contre eux ou pour eux qui va ramener la joie et l’espoir dans ce bled aux trois-quarts déjà « kaboulisé » par les barbus… sans barbes !

    maamarfarah20@yahoo.fr

  • L’ambassadeur des Etats-Unis à Alger nous conseille d’aller voter massivement le 10 mai prochain

    La Famille !
       
    Par Hakim Laâlam 
    Email : laalamh@yahoo.fr
    .
    Il peut pas envoyer un SMS,
    comme tout le monde ?

    La Famille ! Il faut prononcer ce mot avec un léger accent italien. Et pas de n’importe quel coin de l’Italie. Non ! Prenez plutôt un accent typique de la Sicile, voire même de la Calabre. La Famiglia ! Voilà ! C’est ça ! On croirait presque entendre Al Pacino demander à son père Marlon Brando-Don Vito Corleon «Padre ! Dois-je passer un accord malgré tous ces meurtres ?» Et le chef du clan de répondre : «Oui mon fils ! Passe cet accord, il est nécessaire pour le clan. Il est vital pour la Famille.» Oh ! Et puis à la limite, laissez tomber l’accent italien. Un accent algérien, bien de chez nous, fera tout aussi bien l’affaire ! Pourquoi aller chercher ailleurs ce qui se fait «excellemment» chez nous, hein ? Le chef du clan siffle les dirigeants des différentes familles qui le composent et leur demande de se réunir autour de la table, dans la salle feutrée des conciliabules. Il leur ordonne avec sa voix caverneuse de se rabibocher, de rengainer les guns et de s’embrasser, sur la bouche, s’il le faut, en y mettant la langue, si besoin ! Ah ! Oui ! J’avais oublié ! Vous avez pensé à mettre la musique qui va avec, j’espère ? Très important, la zizique ! Des cordes, beaucoup de cordes. Des tambours, quelques tambours. Des cymbales, une pincée de cymbales comme pour marquer de leur tintement la fin du bal des cocus. La Famille peut se détester. La Famille peut se haïr. La Famille peut s’écharper. La Famille peut s’étriper. La Famille peut se dézinguer à tout va. Mais, à la fin, la Famille se reforme, monstruosité visqueuse en appétence permanente. Car la Famille sait ce qui peut la détruire irrémédiablement. Les vents nouveaux en premier. Les saisons ensuite, surtout le printemps. Alors, la Famille resserre ses rangs ensanglantés. La Famille serre les dents quitte à s’en péter les molaires. La Famille rabaisse le chien du flingue et range les dagues. Car le Parrain l’a décrété. Lui, le gardien des valeurs de la Famille. Et quelles valeurs ! PERENNITE ! Le Parrain sait qu’il doit faire taire les guerres pour garder la Famille au sommet, les rênes du commandement en mains. Alors, tous les membres sont sommés de se donner l’accolade. Bessif ! Bouss Khôk ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • no moment

    Dilem du 29 Février 2012

  • Moncef Merzouki nominé, Bouteflika absent

    Prix Nobel de la paix 2012 :
    Par Le Matin DZ |
            

     

    Moncef Merzouki en lice pour le prix Nobel de la paix 2012
    Moncef Merzouki, Bill Clinton, Helmut Kohl, l'UE ou encore Bradley Manning, la «taupe» présumée de WikiLeaks, sont quelques-uns des 231 candidats en lice cette année pour le Nobel de la paix. Absent des listes, le Président algérien avait été pourtant nominé en 2008.

    Le Président de la république Abdelaziz Bouteflika ne figure pas dans la liste des nominés pour le prix Nobel de la paix 2012 parmi quelque 231 candidats présélectionnés à cette prestigieuse distinction. dont l’ex-président américain Bill Clinton, l’ancien chancelier allemand Helmut Kohl, l'Union européenne, le président tunisien Moncef Marzouki, la chaîne Al-Jazeera, ainsi que l'Ukrainienne Ioulia Timochenko, actuellement emprisonnée. Avec 188 individus et 43 organisations, la liste de prétendants est proche du record établi l'an dernier, une édition marquée par 241 candidatures et finalement remportée par un trio féminin: les Libériennes Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee, et la Yéménite Tawakkol Karman.

    En 2008, le nom de Bouteflika figurait parmi les près de 200 nominations à ce prix d'un retentissement international, soutenu notamment par des députés, des hommes d’affaires et des journalistes pour "ses actions audacieuses en vue d'unir et de réconcilier les Algériens" et pour "le retour et le maintien de la paix dans les pays voisins".

    Moncef Merzouki, l’actuel président de la Tunisie, personnage politique de l’oppositon au régime de Ben Ali et acteur majeur du Printemps arabe figure ainsi parmi les 231 candidats et est donc en lice pour succéder à Marthin Luther KIng,  Nelson Mandela ou plus récemment à Barak Obama.

    Cette nomination de Moncef Merzouki est, en elle-même, une consécration de la Révolution du Jasmin en Tunisie. Elle a de quoi faire pâlir d’envie et mettre en rage le Président algérien Abdelaziz Bouteflika qui, rappelons-le, avait été nominé pour le Nobel de la paix en 2008, époque où Moncef Merzouki, militant des droits de l’Homme, ayant connu la répression et les geôles de Ben Ali, était déclaré l’ennemi public en Tunisie et en Algérie.

    C’est quasiment en fin de règne, dans un contexte maghrébo-arabe en pleine mutation et isolé de la scène internationale que le Président algérien, dont le nom est identifié à la politique de réconciliation nationale, à la "Charte pour la paix", est absent de la liste des nominés par la prestigieuse institution. Or, force est de constater que sa gouvernanvce  revient, plutôt, avec insistance dans les rapports d’ONG internationales qui tirent la sonnette d’alarme sur les iniquités de son régime en matière des droits de l’Homme bafoués au cours de ses trois mandats.

    Ironie du sort, cette "paix" par laquelle le candidat de 1999 est entré en campagne et qui a constitué l’assise même de ses réélections successives, est, ainsi, au bout de ses treize années de règne, mise en échec après l’avoir été sur le terrain politique marqué par l’alliance avec les islamistes et l’impunité offerte aux maquis terroristes.

    Plus qu’une déconvenue, c’est sûrement pour l’ex- nominé au prix Nobel 2008, un véritable affront non pas tant par le fait qu’il n’est pas dans le cru 2012, mais surtout en raison qu’un nouvel homme politique du Maghreb aux commades de la Tunisie de l'après Ben Ali qui plus est, Moncef Merzouki, lui-même porté au pouvoir par l'élan de révoltes populaires déclenché dans son pays fin 2010, y figure en bonne place et qu’il symbolise la Paix par l’An I de la Révolution du Jasmin.

    Dans le même temps, en plein lancement de ses réformes et dans un contexte de préparation des législatives du 10 mai qui lui fait craindre la pire déroute électorale, que le réseau euro méditerranéen des droits de l’Homme vient de dresser dans son dernier rapport sur les libertés en Algérie, un rapport des plus alarmants.

    Rappelons que le nom du ou des lauréats sera annoncé en octobre, le prix étant traditionnellement remis le 10 décembre, date-anniversaire de la mort d'Alfred Nobel, inventeur de la dynamite.

    R.N et agences

  • Quesque vous avez fait pour que le peuple vote?vieux débris et ça depuis 62!

    Elections législatives du 10 mai : le bazar électoral
    Par Le Matin DZ |
               pouvoir, algerie, islamistes, Ouyahia, politique, nouveaux partis, élections législatives

     

    Le RND d'Ahmed Ouyahia fera face à ses dissidents
    Huit nouveaux partis viennent d'être agréés par le ministère de l'intérieur. Ils viennent s'ajouter aux 17 autres qui ont tenu leur congrès constitutif. Ces formations de dernière minute comptent en leur sein des dissidents du RND, des redresseurs du FLN et beaucoup d'anciens ministres.

    Les prétendants aux législatives font la queue devant le ministère de l’intérieur depuis que, d’Oran, Bouteflika a appelé les partis politiques à redoubler d’énergies pour convaincre, on ne sait avec quoi ni comment, les électeurs à se présenter en masse au scrutin du 10 mai.

    Ainsi, après l’agrément de 17 nouveaux partis que le chef de l’Etat n’a pas manqué de citer en les gratifiant au côté de ses grosses formations de l’alliance, huit autres  partis politiques, ayant déposé leur dossier et remplissant les conditions légales, ont été agréés, a annoncé hier, dimanche 26 février, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales dans un communiqué.

    Dans ces formations de dernière minute, il y a de tout et du "mange-tout" : des ex-candidats à la présidentielle, de nombreux ministres à la recherche d’une rente confortable comme députés, des responsables de l’organisation des enfants de chouhadas, des dissidents du RND, des redresseurs du FLN, d’anciens survivants de la défunte UNJA. Parmi eux, inévitablement, le Mouvement Populaire Algérien ( MPA) de Amara Benyounès, ancien ministre, ex- cofondateur du RCD.

    D’autres formations politiques, croit-on savoir, attendent au portillon du Premier ministère. Pour écarter tout soupçon de vouloir "polluer" selon le terme de Saïd Sadi dont le parti, c’est le seul pour le moment en attendant la décision du FFS d’Aït Ahmed qui se fait désirer, Daho Ould Kablia a eu cette remarque ubuesque: "L’agrément des nouveaux partis politiques pourrait se faire au delà de l’échéance des prochaines élections législatives."
    Ce rush de partis issus des luttes implacables de leadership  au sein du RND et du FLN, donne déjà, deux mois à peine de l’échéance électorale, une atmosphère de foire d’empoigne à un scrutin de "grande maison" ouverte ouverte, selon la formule pimentée du président du RCD, "sur le mode du proxénétisme."

    Au sein des formations de l’alliance, le RND et le FLN partagé entre les caciques et les redresseurs, c’est la mêlée. Les loups sont-ils dans la bergeries? Le RND aura fort affaire avec le nouveau parti de Benbaïbèche, l’ex-trublion secrétaire général de la formation avant d’être débarqué et remplacé par Ouyahia qui devra croiser le fer avec des ministres comme Bendakir, qui était aux transports dans le gouvernement Zeroual, ainsi qu’avec Aissa Nouasri et Mohamed Kébir, des ennemis jurés de Ouyahia.

    Du RND originel vient d’être issu également un autre nouveau parti, l’Union des forces démocratiques et sociales, l’UFDS, présidé par l’ex-ministre de l’agriculture Noureddine Bahbouh. Ce nouveau parti compte en son sein aussi l’ex premier ministre Mokdad Sid, l’ex-ministre du Tourisme Ben M’hidi, l’ex-député Haider Bendrihem, un proche du président Zeroual.

    Le FLN de Belkhadem connaît d'autres couvées irrédentes des "redresseurs" que Belkhadem n’a pas réussi à faire éclore. Mohamed Seghir Kara, numéro deux des redresseurs et porte-parole du mouvement, a déclaré jeudi à l’AFP que les redresseurs iront avec leurs propres listes aux législatives. "Nous allons nous présenter dans toutes les mouhafadhates avec des listes indépendantes baptisées Taasil (retour aux origines) en donnant leurs chances aux jeunes et aux femmes", a-t-il mentionné. Ainsi, c’est la formation d’Ahmed Ouyahia qui accuse le coup face à de nombreux dissidents qui reviennent à la faveur des législatives pour grignoter sur ses ailes.

    Les partis islamistes, pour contrer cette stratégie de "basse-cour", entreprennent des tractations au sein de leur mouvance pour des listes communes. Bouguerra Soltani donne aussi des velléités pour une telle initiative qualifiant l'adhésion de son MSP à cette alliance de "détails techniques".

    R. N.

  • il y'a pas justice en "ALGERIE" pilier inamovible d'un pays

    Justice - Droit

  • Profusion de partis politiques : Quel ancrage dans la société ?

     

    El Watan,

    Le paysage politique national vient d’enregistrer l’entrée en scène de huit nouveaux partis fraîchement agréés. A seulement deux mois du rendez-vous électoral. Et le ministère de l’Intérieur promet de statuer sur d’autres partis en attente d’agrément.

     

    Mais globalement, bien malin celui qui pourrait déterminer le nombre de partis que compte la scène politique nationale. Dans la foulée, il y a lieu de souligner qu’à seulement quelques semaines de l’entrée dans l’arène des partis, l’on soit dans la totale ignorance des formations qui devraient en être. La conduite de ce dossier, entre les mains de l’administration, requiert moult commentaires.

    Il importe de signaler que la multiplication des sigles n’est pas forcément synonyme de démocratie. D’aucuns se demandent si l’addition de nouveaux partis aux formations déjà existantes serait susceptible de charrier une espèce de valeur ajoutée démocratique. Est-il possible d’établir l’ancrage de tous ces partis qui ont la prétention de représenter un courant ou un autre ?

     

    Le moins qu’on puisse dire est que l’opinion commune admet que les élections précédentes ont toutes, sinon presque toutes, été truquées alors il conviendrait d’admettre qu’il n’y a à ce jour aucun repère qui puisse permettre de mesurer le poids de chacun. Et comme il devenu coutumier de constater qu’à l’approche des consultations électorales, des partis sortent de nulle part pour se lancer dans la course. Mais force est de relever que les avis divergent. Et c’est peut-être tant mieux ! «Ce sont des créations de laboratoire pour atomiser le champ politique. Ils n’expriment ni des programmes ni des trajectoires de lutte sociale, au mieux c’est pour assouvir des ambitions personnelles», juge l’universitaire Ammar Belhimeur.

     

    Ce n’est pas l’avis de ces nouveaux acteurs dont la plupart sont issus des formations politiques classiques. Ils estiment démocratique de fonder de nouveaux partis dès lors que «l’électorat n’est pas resté figé dans sa configuration d’il y a quinze ans».

    Mohamed Saïd du Parti de la liberté et de la justice (PLJ) soutient l’option de l’ouverture tous azimuts du champ politique. «C’est une nécessité démocratique qui répond à un besoin et à une soif de liberté. L’éclosion de partis politiques permettrait aux Algériens, privés de leur droit durant de longues années, de participer librement à l’exercice démocratique. Il faut tenir compte du vent qui a soufflé sur le Monde arabe et ne va pas nous épargner. Il devrait y avoir une recomposition politique qui permettrait à l’ensemble des citoyens de participer à la vie politique nationale», justifie le patron du PLJ.

    Le RND du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, applaudit l’agrément de nouvelles formations : «C’est un renforcement du processus démocratique et un enrichissement de l’espace politique. Nous espérons qu’elles apporteront un plus», a déclaré Miloud Chorfi, porte-voix du RND.

    Trop de partis, moins de démocratie

    De l’avis du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) c’est tout le contraire. Le parti de Saïd Sadi brocarde une ouverture qui cache en réalité «un re-verrouillage» de la vie politique. Il voit, dans l’arrivée de nouvelles formations politiques, «une multiplication de sigles pour caser les clientèles du régime. Une bonne partie de ces nouveaux chefs doivent répondre de leurs actes devant la justice. Ce sont des délinquants», lâche non sans virulence le porte-parole du RCD, Mohcen Belabes. Pour lui, s’il s’agissait d’une réelle volonté politique d’ouverture, «pourquoi refuse-t-on d’agréer le Front démocratique (FD) de Sid Ahmed Ghozali, dont le parti existe depuis plus d’une décennie ?».

    «Nous devons laisser la liberté totale aux Algériens de créer des partis, des associations. C’est aux Algériens de décider qui les représentera, pas au ministre de l’Intérieur», tacle Amara Benyounes, transfuge du RCD, dont le le nouveau parti, le Mouvement populaire algérien (MPA), vient d’être agréé.

     

    Après une fermeture tous azimuts, le pouvoir ouvre brusquement l’écluse. A quel dessein ? «Tel que cela se passe, cela relève du folklore, du cabotinage. On ferme les vannes pendant dix ans au mépris de la loi et on les ouvre subitement, à quelques mois des élections. Quel est le message qu’on envoie ? Rien d’autre qu’un remake du carnaval fi dechra... Il n’y avait aucune justification légale à l’interdiction des partis, mais la gestion du pouvoir qui passe allègrement d’un non-respect de la loi à une inondation de sigles peut difficilement être vue comme étant animée d’un souci de démocratie. C’est quoi pour des électeurs 20 partis qu’on lâche comme on libère l’excès d’eau des barrages ? Une blague... La politique, c’est plus sérieux», analyse un fin observateur.

     

    Par ailleurs, la multiplication de partis va-t-elle bousculer le paysage pour une nouvelle reconfiguration ou plutôt ces nouveaux-anciens acteurs sont-ils pour autant partisans d’un ordre politique établi depuis l’ouverture politique de 1989 ? Pas si sûr, répond le sociologue Nacer Djabi, qui observe l’évolution de la classe politique. «Reconnaître de nouveaux partis est une bonne chose en soi, mais reste la question centrale qui est celle de leur efficacité et de leur représentativité. A part un ou deux, la plupart de ces nouveaux partis ne sont pas l’aboutissement de luttes sociales et politiques. Ce sont tous le produit de dissidences et de scissions avec les formations traditionnelles, dues à des divergences non pas doctrinales mais plutôt de querelles de personnes et de luttes d’appareil. Donc, ils ne seront pas porteurs de projets et de discours nouveaux. Ils vont capter les déçus des autres partis, ce qui pourrait les affaiblir sans pour autant aller jusque à une reconfiguration profonde du paysage politique», constate M. Djabi. En somme, une «explosion» de partis.

     

    Hacen Ouali

  • deux ministres vraiment minables

    Deux pantins de la Ripouxblique se bagarrent pour un fauteuil….d’avion !!!
    Poste par Rédaction LQA
    Le doux velours du fauteuil
    El Watan le 26.02.12
    L’histoire est authentique. Aéroport d’Alger, le président de la République s’apprête à se rendre à Oran dans son Airbus personnel, un A340 à 300 millions de dollars. Derrière lui, un autre avion d’Air Algérie est préparé pour les ministres et la délégation accompagnatrice, tant est qu’on ne mélange pas tout en haut lieu. L’escadrille suprême est prête à partir quand le chef d’escale de la compagnie nationale est appelé en urgence par le personnel navigant du deuxième avion pour régler un problème de taille. Que se passe-t-il ? Une bagarre oppose deux passagers en première classe pour un fauteuil, les deux voulant le même. Les deux hommes, qui ne sont autres que deux ministres en exercice et pas des moindres, en sont venus aux insultes jusqu’à ce que le chef d’escale trouve une solution diplomatique acceptable. L’image reste : deux ministres se battent pour un fauteuil en première classe comme on se bat pour accaparer des postes et les conserver envers et contre tout. L’incident est clos, les deux ministres sont bien assis et les avions décollent enfin.
    Arrivé à destination, le président de la République entame un long discours au peuple, debout dans la salle, venu à pied. Des phrases bouteflikiennes s’envolent, comme «le moment est venu de rompre avec les mauvaises habitudes» pour parler des mentalités au pouvoir, ou «un pays qui aspire à une place de choix parmi les nations» pour parler de l’Algérie. Les deux ministres sont dans la salle et ne se sont pas battus pour une place de choix, étant tous deux bien assis au premier rang. Mission accomplie, les deux avions rentrent à Alger. Bilan ? Le peuple doit changer et aller voter pour le changement de députés. Le gouvernement ne change pas, c’est le Président qui le nomme et maintient les ministres en poste, au delà de leur élégance et de leur compétence.
    Où est le changement annoncé ? En deuxième classe, pas en première.
    Chawki Amari

  • no moment

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  • L’Algérie, entre le marteau et l’enclume

    Tribulations algériennes.

    par Noël Boussaha

    Bientôt les élections. Bientôt une échéance considérée comme capitale pour le pouvoir. Et ces messieurs dames de l’Alliance présidentielle – enfin, du moins ce qu’il en reste – se sont déjà mis sur les starting-blocks. Idem pour ces messieurs (dames) qui sont qualifiés d’islamistes. D’autant que, comme vous le savez déjà chères lectrices et chers lecteurs, que ceux-ci sont plus que sûrs d’une victoire qui leur est d’ores et déjà dévolue. Une majorité islamiste, après tout, c’est tendance par les temps qui courent. Encore est-il qu’il faut que ces messieurs (dames) puissent bien s’entendre parce que lorsqu’on observe les couacs entre Frères musulmans et salafistes en Egypte, on ne peut que rester perplexe, surtout en Algérie. De toute façon, les islamistes ont déjà gagné. Ils ont commencé à gagner dès la promulgation de la première Constitution de l’Algérie dite indépendante à travers son article 2 qui stipule que l’islam est religion d’Etat. Puis, chemin faisant, ça a été la course à l’islamisation progressive de la société. Cinquante ans après une liberté acquise au prix du sang, voilà le résultat. Rien que dans la petite lucarne, El Yatima, l’Unique, les programmes dits religieux ont le vent en poupe. Entre islamisation rampante de la société, arabisation artificielle des Algériennes et des Algériens, il est clair que ce pays est toujours à la recherche de son identité, mais voilà, beaucoup vont s’accommoder de cette situation, beaucoup ne vont rien trouver à y redire. Il faut croire que la surprise ne sera pas grande en cas de raz-de-marée islamiste, non. Après tout, le phénomène est tendance chez nos voisins. Donc, en Algérie… Et cette islamisation rampante, comme dit plus haut, ne date pas d’hier. Il suffit de voir le code de la famille voté en 1984, par exemple ; l’enseignement religieux dans le système éducatif cher à ce Benbouzid, collé à son fauteuil de ministre depuis une vingtaine d’années. Maintenant, beaucoup de nos jeunes compatriotes connaissent mieux que leurs aînés les techniques pour laver des morts ou même les étapes du pèlerinage aux Lieux saints… On apprend ainsi à cette jeunesse à devenir une sorte de clone arabo-musulman, ce qu’elle n’est pas originellement. Rien de tel pour arriver à une véritable crise identitaire.

    Mais ce n’est pas tout. Tous ces soi-disant repentis font leur loi dans la rue, sans que personne, du côté des autorités, ne s’en offusque. Ce pays a beaucoup changé depuis 1962. Mais doit-on parler de progrès, doit-on parler de développement lorsqu’une société ne vit que par et à travers une pensée religieuse qui semble la définir comme telle ? L’Algérie, en cette veille d’élection – qui sera, nul n’en doute, boycottée non seulement par des partis de l’opposition, mais également par une bonne partie des électeurs – est entre le marteau et l’enclume, et ce, jusqu’en 2014 au moins.

    Attendons ce printemps, ce joli mois de mai et voyons ce que cela va donner, entre des islamistes qui veulent fêter leur victoire comme un symbole quelque 20 ans après la victoire volée du FIS et le pouvoir qui n’en finit pas d’envoyer des SMS aux électrices et électeurs par peur d’une victoire, non des islamistes, mais de l’abstention. Ou bien cette élection est crédible pour ces messieurs dames des hautes sphères du bateau Algérie, ou bien elle risque tout simplement de les mener en bateau. Ainsi va notre chère Algérie en cette année de grâce deux mille douze…

  • Le doigt dans l’oreille

     

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    A écouter les Algériens, l’Algérie va mal, tout est cher, rien n’est bon et l’Etat a trop d’argent pour ce qu’il en fait. De plus, les Algériennes n’aiment que l’argent, mentent en se coiffant, se maquillent et parlent trop ; on ne peut même plus se marier et marier ses fils. Mais à écouter les Algériennes,  les hommes sont tous cupides, infidèles et menteurs, violents et n’ont aucune élégance ; ils préfèrent roter dans leur 4X4 plutôt que d’acheter un bouquet de fleurs à leur compagne. A écouter par contre les islamistes, toutes les valeurs sont en péril, même le terrorisme n’a plus d’éthique et seul le retour à la vraie religion sauvera le pays, une fois les femmes enfermées à la maison, les salons de thé, les bars et les jeans taille basse interdits, tout rentrera dans l’ordre. Quand aux démocrates, pour eux toutes les libertés sont en danger, on ne peut même plus faire une émeute normalement parce que le régime négocie avec l’islamisme pour se partager le gâteau du pays en faisant des citoyens des cerises dessus.

    A écouter la télévision d’Etat ou les dirigeants, c’est une autre histoire. Tout va bien, l’Algérie est riche en bons du Trésor américain, Alger a son métro, Arzew son satellite, Oran son eau, Tizi Ouzou ses routes coupées et Annaba ses inondations. Mais à écouter le Président, tout va mal, l’Algérie est assiégée par le monde entier, il faut voter massivement pour des députés qui n’ont aucun pouvoir et tout sera réglé, comme en Novembre 1954. Finalement, qui écouter ? Personne, quitte à ne plus avoir d’avis sur la question. On pourrait encore n’écouter que ses proches ou soi-même et sa conscience, mais est-on sûrs d’avoir raison ? En réalité, il faudrait écouter le DRS, dont la fonction est d’écouter tout le monde et d’espionner tout le pays. Mais si l’armée vient de refuser d’être une grande muette,
    peut-on croire que le DRS va demander à être un grand bavard ?

     

    Chawki Amari
  • la mauvaise gouvernance et la corruption menacent la sécurité nationale

    Algérie 2011 meme 2012

    Par Free Algérie

     

    La corruption à tous les étages de l'Etat gangrène sérieusement le pays.

    Transparency International dans son rapport du 1er décembre pour l’indice annuel de perception de la corruption rétrograde l’Algérie de sept places. Un indicateur qui prouve la faillite du président et de son exécutif en matière de bonne gouvernance. La suite...

     

    Il convient de se poser la question de savoir si l'on peut continuer dans cette voie hasardeuse, situation qui menace le fondement de l'Etat lui-même et la sécurité nationale. Dans ce cadre, la sphère informelle produit historique de l'extension de la bureaucratie rentière qui tire sa puissance de l'existence même de cette sphère tissant des réseaux diffus de corruption n'est que la traduction de la faiblesse de la démocratisation du système économique et politique, donnant d'ailleurs du pouvoir à ceux qui contrôlent l'information. Transparency International classe l'Algérie parmi les pays qui connaissent un taux de corruption élevé comme en témoigne les 9 derniers rapports de 2002 à 2011 sans aucune amélioration dont le dernier en date celui du 01 décembre 2011. Ainsi les surfacturations et l'utilisation de la distorsion du taux de change permettent la fuite de capitaux (la méthode résiduelle de la Banque mondiale l'évalue à plusieurs dizaines de milliards de dollars entre 1972 -2009, avec d'importants mouvements pour certaines périodes en fonction de la situation politique et socio-économique et des produits hors de la frontière fonction de la distorsion des prix intérieurs et internationaux.

     

    L'intégration de la sphère informelle selon une vision cohérente, dont la délivrance facile des titres de propriété, doit aller de paire avec une participation plus citoyenne de la société civile et devrait favoriser la légitimité de tout Etat du fait qu'elle permettra à la fois de diminuer le poids de la corruption à travers les réseaux diffus et le paiement des impôts directs qui constituent le signe évident d'une plus grande citoyenneté. Quels sont les deux éléments fondamentaux caractérisant le fonctionnement de l'Etat de droit ? Premier élément : la confiance est à la base des échanges : des interviews précises réalisées par De Soto un des plus grand spécialistes dans ce domaine montrent qu'à une question en Suède : "Est-ce que vous faites confiance aux autres Suédois ? La réponse est que 65% des Suédois disent oui, je fais confiance à un autre Suédois". Aux Etats-Unis presque 54% des Américains disent oui, je fais confiance aux autres Nord-Américains. Quand on arrive au Brésil, c'est seulement 8% qui font confiance aux autres Brésiliens. Quand on arrive au Pérou, c'est 6% et les Argentins, entre 1 et 2%. Qu'en est-il en Algérie où le cash prédomine dans toutes les transactions internes ? Dans les pays développés, la carte de crédit donne un droit de transaction alors que dans la plupart des pays en voie de développement est exigé souvent le liquide avec une intermédiation informelle qui traduit la faiblesse de toute politique monétaire interne de l'Etat . Et là, on revient à la confiance. Le deuxième élément est la relation dialectique entre économie de marché, Etat de droit et l'existence des titres de propriété. La question qu'il y a lieu de se poser est la suivante : s'il y a des actifs immatériels et physiques en Algérie, combien de ceux-là ont un titre reconnu par l'Etat ? C'est toute la problématique de la construction de l'économie de marché et d'une manière générale, la construction de l'Etat qui est posée. Là aussi les enquêtes de Hernando De Soto peuvent être des indicateurs importants pour réorienter la politique économique et sociale algérienne. En Egypte, objet d'enquêtes précises de l'auteur pour le gouvernement de ce pays, de la période de Nasser à 2004, les entrepreneurs ont créé quatre millions sept cent mille bâtiments sur des terrains agricoles illégalement. Donc, ces 4 700 000 bâtiments sans titres sont du capital mort bien qu'ils représentent une valeur estimée par l'auteur à 50 milliards de dollars de 2004 sans pouvoir les hypothéquer ni les utiliser comme garantie, sans que les banquiers ne sachent à qui ils peuvent prêter. Cela a des incidences sur la gestion de l'Etat qui ne sait plus planifier les besoins en eau potable, en électricité-gaz, téléphone, conduite d'évacuation et autres prestations de services. Autre élément significatif des enquêtes de l'auteur: combien de temps ça prend si vous voulez acheter les droits, c'est-à-dire la délivrance des titres de propriété. Si vous devez respecter le cheminement de tous les circuits (à cela s'ajoutent la faiblesse de la culture économique et politique du simple citoyen ainsi que l'amoncellement de tous les dossiers en litige au niveau des institutions du pays qui souvent ne sont pas informatisées) l'ensemble des démarches (longs circuits) pour avoir un titre légal prend 17 années en Egypte, 21 ans au Pérou et pour les Philippines 25 ans. Il y a lieu, également, de mesurer le temps pris en moyenne pour éviter la destruction et donc marchander avec la bureaucratie (corruption). Ainsi, un Egyptien passe entre 3 et 6 années de sa vie dans ce marchandage. Il serait intéressant que nos sociologues fassent une enquête pour le cas Algérie.

     

    Aussi, il faut éviter toute vision illusionniste. Réformer le droit de propriété n'est pas une question de registre foncier. Il faut intégrer toutes les procédures, y compris celles du droit coutumier, car existant des codifications au sein de cette sphère informelle. Dans la plupart des pays, ce sont des notables qui établissent des actes non reconnus, certes, par l'Etat, mais qui ont valeur de transaction au sein de cette sphère informelle. On peut émettre l'hypothèse que c'est l'Etat qui est en retard par rapport à la société qui enfante des règles qui lui permettent de fonctionner. En fait, l'importance de cette sphère informelle pose tout un problème politique. Où est la crédibilité d'un Etat qui ne contrôle que 30 à 40% des activités économiques ? Cela n'explique-t-il pas la difficulté de construire un Etat de droit ? Cela ne signifie pas à travers les expériences historiques qu'il ne peut y avoir d'économie de marché sans démocratie. En effet, nous avons assisté à une économie de marché très forte en Amérique latine notamment celle du Chili, venue à travers Pinochet et actuellement en Chine. Il en est de même en Asie à Singapour ou en Corée du Sud. Mais dans la plupart des cas, cela a été l'échec en raison notamment de la corruption généralisée du fait de la faiblesse de contrepoids démocratiques. Aussi la majorité des pays (avec des variantes options libérales ou social-démocrates et régimes présidentiels ou parlementaires) a opté pour des régimes démocratiques, avec une participation plus active de la femme , comme l'Occident, l'Asie récemment la plupart des pays de l'ex camp soviétique et depuis une décennie la plupart des pays Amérique latine, les pays arabes et surtout d'Afrique étant les plus en retard, ( la Chine , étant une exception allant vers une libéralisation progressive maîtrisée). Ainsi je reste persuadé à travers les expériences historiques que la vision autoritaire n'est pas soutenable sans la démocratie. Car avec le temps, et du fait des mutations mondiales, la dynamique socio-économique engendrera de nouvelles forces sociales avec de nouvelles exigences donc plus de liberté et de participation à la gestion de la cité.

     

    Docteur Abderrahmane Mebtoul ex-directeur central des études économiques et Premier conseiller à la Cour des comptes (1980/1983).

  • Algérie : "Levée de l'état d'urgence, un trompe-l'oeil"

     

    Par Le Matin DZ  

    Répression de journalistes à Alger, janvier 2012

    Le réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) a rendu public son rapport sur "L’exercice des libertés d’association, de réunion et de manifestation en Algérie", sous le titre : "Levée de l’état d’urgence : un trompe-l’œil"

     

    Ce rapport épluche tout le dispositif législatif mis en branle par le pouvoir algérien au cours de ces vingt dernières années, relatif à l’exercice des libertés d’assocaition, de réunion et de manifestation.  Depuis l'installation de l’état d’urgence, qui avait été décrété le 9 février 1992 à la suite de l’annulation des résultats électoraux du premier tour des législatives, remportées par le Front islamique du salut à sa levée, le 2R février 2011, le rapport relève que: "Au cours des 20 années suivantes, la société civile a été affaiblie systématiquement, entre autres par l’excès d’ambiguïté de certaines dispositions, par l’utilisation des moyens de la lutte antiterroriste pour réprimer plus largement toute voix critique, et par l’impunité accordée à ceux qui s’étaient rendu responsables de violations des droits humains pendant la guerre civile."

     

    La levée de l’état d’urgence dans le contexte des Révolutions arabes et revendiquée bien auparavant par la classe politique et la société civile, n’a pas eu l’effet escompté et n’a pas signifié de meilleure garantie jusque-là "pour l’exercice des droits et des libertés fondamentales, notamment pour les organisations  qui exercent leurs activités dans le domaine des droits de l’Homme et qui se penchent  sur les abus massifs qui se sont produits pendant la guerre civile. Le harcèlement des militants par la police, l’interdiction injustifiée de manifestations et des réunions publiques, de même que le recours à des pratiques administratives abusives pour entraver la création des associations : ces tactiques continuent d’être communément utilisées pour affaiblir la société civile et entraver son action." Jusqu’aux récentes lois des réformes initiées par le Président de la république en janvier 2012 conçues comme autant de garanties juridiques et démocratiques à la tenue des législatives du 10 mai 2012. Le rapport relève que la nouvelle loi organique sur l’information "perpétue les restrictions érigées à l’encontre de la liberté d’expression, certaines infractions étant même passibles de peines d’emprisonnement. La nouvelle loi sur les associations, réprime la liberté d’association encore plus qu’auparavant."

     

    Ainsi, le cadre répressif dans lequel la société civile algérienne exerce ses activités n’a en rien perdu de son exercice et s’en trouve au contraire plus armé qu’il ne l’était avant la levée de l’état d’urgence. A la question de savoir si la levée de l’état d’urgence a-t-elle permis un exercice plus effectif des libertés d’association, de réunion et de manifestation en Algérie, l’organisation des Droits de l’homme est catégorique : "cela n’a pas été le cas,  les réformes engagées vont à rebours de la promotion de la gouvernance démocratique."

     

    Dans son "bref aperçu et examen critique du cadre  juridique des libertés publiques mis en place lors de l’ouverture démocratique (février 1989 - juin 1991), le rapport relève une contradiction flagrante entre la révision de la constitution algérienne, en date du 23 février 1989 qui garantit, dans ses  articles 39 et 40, la liberté d’association, pierre angulaire de la protection des libertés et des droits fondamentaux et la réalité du terrain qui se traduit en fait par les intimidations, les répressions de toutes les dispositions que permettait cette loi.  Ce qui fait dire au REMDH quen les avancées législatives de la période de l’ouverture démocratique "ont été contrecarrées par l’ambiguïté de certaines dispositions et leur non-application dans la pratique."  Pis encore : les acquis du début des années 1990 ont "rapidement été battus en brèche durant le conflit civil de la décennie noire et les vingt ans de l’état d’urgence, au cours desquels ont eu lieu de graves violations des droits de l’Homme."

     

    Enumérant différentes lois et mesures de l’appareil répressif déployé par le pouvoir contre la vie des activités associaitives, sous différentes formes, initmidations, lourdeurs administatives dans la constiution des dossiers d’agréments, surveillance policière des programmes et des activités, le rapport rélève en effet que le principal obstacle à la constitution légale des associations "réside dans la pratique des autorités de ne pas leur délivrer le récépissé officiel de leur déclaration." Ces mesures arbitraires visent surtout "celles qui travaillent sur des sujets « sensibles » pour le pouvoir en place, tels que les droits de l’Homme en général, l’égalité homme/ femme, les violences contre les femmes, ou bien encore la recherche de la vérité et la justice sur les cas de disparitions forcées et les victimes du terrorisme liées à la guerre civile des années 1990." Ces activités de recherche de la vérité et la justice sur l’époque de la guerre civile écrit le rapport "coûtent aux associations harcèlements et répression, et sont rendues presque impossibles par l’amnistie présidentielle accordée en 2000 aux membres du FIS et par les textes d’application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale"

    Lire la suite ici: http://www.freealgerie.com/debat-du-jour/307-libertes-en-algerie-le-rapport-accablant-de-lorganisation-euro-mediterraneenne-des-drois-de-lhomme.html

     

  • Expressions et expression

     

    Par : Mustapha Hammouche

    “Ne m'appelez plus la Grande muette” ! Vendredi, un communiqué du MDN rappelait que le monde a, depuis la Seconde Guerre mondiale, “subi de profondes mutations” et les militaires ont recouvré “leur droit de vote et d'expression”, rendant cette appellation inadéquate.
    Il est vrai qu'on observe un usage facile et récurrent de pseudonymes de corporations dans la presse écrite francophone. Dans les titres arabophones, la traduction littérale est d'un effet encore plus déplorable. Une carence lexicale, qui trouve son origine dans la politique scolaire, doublée d'une paresse intellectuelle qui guette les professionnels de l'écriture au quotidien, explique peut-être l'abus de ces espèces de surnoms pour institutions ou catégories socioprofessionnelles. Les “soldats du feu”, les “robes noires”, les         “blouses blanches”, les “cols blancs” sont autant d'expressions quotidiennement convoquées pour se substituer à la répétition. L'abus est dans la préférence observée du substitut à la dénomination originelle plutôt que dans ce qui n'est pas tout à fait un choix intentionnel de termes.
    Il s'agit donc là, au pire, de la manifestation d'une imperfection professionnelle. Le communiqué du ministère de la Défense nationale motive son initiative par le fait que la désignation de “Grande muette” ne tienne pas compte des efforts de          “médiatisation de l'ensemble de ses activités, la publication de communiqués et de mises au point” de “la diffusion de reportages sur les différentes composantes et activités de l'ANP” et de “l'organisation de portes ouvertes et de journées d'information où le citoyen algérien peut s'enquérir de près des structures relevant de l'ANP”. On pourrait croire qu'il y a là un simple souci de communication et d'image de l'institution. Mais en adressant son message “notamment pour ceux ayant du respect et de la considération envers cette institution républicaine”, il laisse entendre que l'usage de l'expression pourrait avoir quelque intention outrageuse. Or, la locution, elle-même, qui n'a pas été inventée et qui a gagné le statut de terme générique nommant les armées en général, soutient un vrai débat : celui du rôle politique de l'armée.
    Depuis que De Gaulle a, par l'ordonnance d'août 1945, redonné la parole à l'armée, mettant fin à la pertinence de la formule de “Grande muette”, la question a évolué : du droit à l'expression des militaires à celle du droit à l'expression politique de l'armée.
    Ce même vendredi, à Oran, le Président proclamait “le pays en danger” et comparaît la situation à celle de Novembre 1954. Sauf qu'il ne nous dit pas précisément qui, de son point de vue, est l'assaillant et qui est le libérateur. Curieux argument de campagne, puisque ce genre de situations appelle, plutôt que des élections, des initiatives de type salut national !
    Toujours ce vendredi, Ali Benhadj et des compagnons se réclamant de l'ex-FIS donnaient de la voix du côté de Kouba. Comme pour nous rappeler que l'Algérie a toujours été mise en danger par ses dirigeants. Et ne fait que continuer de l'être.
    En ce vendredi de communication subliminale, on ne discerne qu'un fait : le silence du peuple, ce grand sourd, que toutes les forces font taire depuis cinquante ans et qu'aujourd'hui tout le monde veut, plus que jamais, faire parler.


    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr