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drs - Page 8

  • Les fils de Nezzar et Toufik lancent un site d’information

     


    KalimaDZ dans ACTUALITE le 19 février 2012 14 h 34 min

    Selon des informations sures, les fils du général Mohamed Mediène, dit Toufik, patron du DRS, et celui du général en retraite, ancien ministre de la défense, Khaled Nezzar, viennent de lancer un site d’information sur le web.

    Déjà associés dans l’entreprise « SLC », fournisseur internet haut débit, qui fournit la majorité des médias et un grand nombre d’entreprises privées, Sid Ali Mediène et Lotfi Nezzar, s’attaquent au contenu, c’est à dire à l’information, elle même.

    Le site dont le nom « algeriepatriotique.com » suffit à comprendre les intentions, ne s’en cache pas. Dans sa rubrique « qui sommes nous » ses initiateurs annoncent ostensiblement que la « motivation professionnelle – informer selon les règles fondamentales du journalisme – est, ici, accompagnée d’une motivation patriotique traduite clairement dans le titre du journal », ajoutant « nous privilégions les informations qui mobilisent notre peuple». Ils se revendiquent eux mêmes comme un organe de propagande, ça a au moins le mérite d’être clair.

    Même si les noms des deux « fils de généraux », n’apparaissent nulle part dans le site, dans les milieux de la presse, personne ne l’ignore.

    Après avoir subit, leurs pères de généraux, les algériens, devront ils aussi se farcir leurs enfants ?

    KalimaDZ

  • l'homme qui murmure aux oreilles des lapins taiwanais

    Ouyahia s’en va t’en guerre contre les harkis

    Par Lematin dz 

    Ahmed Ouyahia sème la zizanie

    Ahmed Ouyahia a violemment critiqué ce samedi à la loi votée par le parlement français pénalisant l'injure contre les harkis. Or, en janvier dernier, il avait accusé le premier ministre turc de faire du sang des Algériens un fonds de commerce. Ce qu'il n'hésite pas à faire lui-même à moins de trois mois des législatives...

    Comme à chaque échéance électorale, pour semer la diversion sur les problèmes réels et urgents du pays aux temps présents, le pouvoir en place se découvre un regain de nationalisme surfait et agite, par la manipulation de faits d'Histoire, la sempiternelle menace du colonialisme, la main étrangère, les harkis et autres tenants d’une Algérie française, supposée être à l’origine de tous les maux des Algériens qui ont fort affaire au chômage endémique, à la corruption, aux conséquences désastreuses des intempéries.

    Pour semer la zizanie et tenter de détourner l’attention des citoyens sur les urgences de l’heure et faire oublier le spectre d’une forte abstention qui se profile ce 10 mai 2012, alors, tous les moyens sont bons pour amuser la galerie. Et c’est Ouyahia qui s’en va t’en guerre contre les harkis, non ceux réinsérés, nombreux, dans les rouages du système, mais ceux qui ont échappé au massacre de l’été 62, ont fui vers la France où ils ont été parqués pendant des années dans des centres de transit. 

    Depuis Oran, ce samedi 18, à l’occasion du 15ème anniversaire de la naissance de son parti, le RND,  Ahmed Ouyahia est monté au créneau pour dénoncer la loi adoptée le 8 février dernier par le parlement français, pénalisant les injures envers tout "supplétif"  de l’armée française dont les harkis. Le Premier ministre et patron du RND s’est violemment attaqué aux harkis et à la France, estimant que cette loi "ne vise qu’à imposer l'image d'un colonialisme civilisé" (celle du Président candidat Sarkozy) ajoutant que ce texte "ne peut effacer ou faire oublier la barbarie à grande  échelle ayant causé la mort de millions d'Algériens" Pourtant, c’est sur ce  même "colonialisme barbare" qu’il s’en est pris au premier ministre turc qui avait accusé la France d’avoir commis un génocide le 8 mai 45 en réaction à la loi adaptée par le sénat français le mois de janvier sur la négation du génocide, notamment celui des Arméniens en 1915 par les Turcs. Ouyahia avait accusé le premier ministre turc Erdogan en affirmant en substance d'utiliser le sang des Algériens comme fonds de commerce: "Nous disons à nos amis (turcs) de cesser de faire de la colonisation de l’Algérie un fonds de commerce (…) personne n’a le droit de faire du sang des Algériens un fonds de commerce»,  rappelant même à la Turquie, membre de l’OTAN, qu’elle avait voté contre la question algérienne de 1954 à 1962.

    Ce même "fonds de commerce" qu’est la colonisation sur lequel il a attaqué les propos d’Erdogan, Ouyahia n’hésite pas à le faire fructifier à son tour pour s’attaquer à cette loi pénalisant l’injure contre les harkis, brouillant et l’histoire et les cartes électorales des prochaines législatives. Et ce qu’il en dit est pour le moins risible: "Nous avons nos martyrs, vous avez vos traîtres !" car il aurait tout aussi bien pu dire: "Nous avons nos martyrs mais aussi nos traîtres"

    Ouyahia découvre l’eau chaude en affirmant que "Le colonialisme français a été sauvage et barbare, du début jusqu’à sa fin et l’Histoire ne peut et ne doit retenir que ces aspects" Et, bien sûr, la conclusion va de soi pour Ouyahia, s’exprimant au nom de son parti : l’histoire  nationale ne doit pas être utilisée comme "carte électorale" par certaines parties à l’étranger. C’est donc le colonialisme qui menace de l’étranger les prochaines législatives discréditées de l’intérieur par ses promoteurs mêmes dont la crédibilité nourrit plus de méfiance que les pauvres harkis qui eux, n’ont certainement pas besoin de cette loi pénalisant l’injure à leur encontre pour arracher leur statut de "combattants français" à part entière et non comme simples supplétifs. Ouyahia, si. Bouteflika en a fait son cheval de bataille en 2004 quand il s’est agi de mobiliser l’électorat islamiste par cette question sensible de la mémoire. Ses propos ont été haineux, insultants à l’égard des harkis avant de se rétracter devant l’offensive de la France allant jusqu’à recevoir le représentant de l'association des anciens combattants, Hamlaoui Mechakra en visite officielle en Algérie.

    Ouyahia aussi use de cette corde sensible aux mêmes fins : mobiliser l’électorat islamiste, notamment les militants de l’ex-Fis. Mais ces derniers vivent-ils encore de ces images vieillottes de "Hizb França" et autres épouvantails de la colonisation. Abassi Madani, réagissant à la loi de Bouteflika pénalisant toute velléité du retour de son parti sur la scène politique a menacé de saisir les instances internationales sur cette question, dont l’ancienne puissance coloniale. 

    Mais à quand une loi pénalisant la négation des massacres terroristes en Algérie et leur minimisation par le pouvoir? Ouyahia ne s’est-il pas évertué dans cette négation sur le dossier des disparus affirmant que sur les trois mille dossiers de disparition traités par la justice, "la clarté a été faite sur mille cas : 833 [disparus] étaient des terroristes quatre-vingt-treize ont été abattus, quatre-vingt-deux sont détenus, soixante-quatorze sont rentrés chez eux et sept repentis bénéficient de la grâce amnistiante de la Concorde civile." Récemment, réagissant à une enquête sur l’assassinat des moines de Tibhrine demandée par le juge d’instruction français Marc Trévidic, le patron du RND s’est empressé de déclarer "nous n’avons rien à cacher !" Mais qui l'a accusé de cacher quoi que ce soit?

     

    R.M

  • Attentat à la bombe près des Issers: Deux militaires tués et trois autres blessés

     

    Par  | 


     

    Un convoi militaire a été la cible d'un attentat terroriste ce dimanche près des Issers, 30 km à l'Est d'Alger. Bilan: 2 militaires tués et 3 autres blessés

    Deux militaires ont été tués et trois autres blessés dans l’explosion d’une bombe au passage d’un convoi militaire, ce dimanche 19 février vers 9 h 30, entre les Issers et Bordj Menaïel, à l’est de la wilaya de Boumerdès, a t on appris de sources locales. La circulation automobile entre Alger et Tizi Ouzou a été déviée au niveau des Issers, selon les mêmes sources. Les automobilistes en direction de Tizi Ouzou ont été déviés sur d’autres routes, ont précisé nos sources.

    L’été 2011, un double attentat kamikaze contre le commissariat de police de la ville de Bordj Menaiel, située à 70 km à l’est d’Alger, causant la mort de deux policiers et fait une  vingtaine de blessés. Ce double attentat était intervient trois jours après deux autres attaques qui avaient eu lieu dans la même région et qui ont fait deux morts et six blessés parmi des militaires. 
    Cet attentat ayant visé ce dimanche un convoi militaire aux portes d’Alger intervient dans un contexte électoral à moins de trois mois des législatives fixées au 10 mai 2012.

  • Affaires des disparus dans les années 90 : L’Algérie de nouveau condamnée

     


     

    L’affaire des disparus durant  les années noires continue  à résonner sur la scène internationale. Pour la quatrième fois en moins d’une année, l’Algérie est  « sèchement » condamnée  par le comité international des droits de l’homme de l’ONU.

    Le Comité international demande  à l’Algérie de poursuivre les auteurs de ces disparitions d’une manière « approfondie ». Ainsi, le Track Impunity Always (TRIAL), l’association suisse contre l’impunité vient d’obtenir une nouvelle fois la condamnation de l’Algérie par le Comité des droits de l’homme de l’ONU dans deux  autres affaires de disparitions commises en pleine période de terrorisme, dans les années 90.

    Il s’agit de Kamel Djerbouni arrêté en novembre 1996 à Alger, à son domicile « par un groupe militaire » et depuis il n’a plus jamais été revu, il était âgé de 31 ans.  L’autre affaire de disparition a eu lieu aux mois de mai et novembre, les frères Chihoub : Djamel et Mourad âgés respectivement de 19 et 16 ans arrêtés au niveau de leur domicile à Baraki et depuis ils n’ont plus été revus.

    A cet effet, le comité international des droits de l’homme demande à  l’Algérie de  «mener une enquête approfondie et rigoureuse sur la disparition» de Kamel Djebrouni et de Djamel et Mourad Chihoub. L’Algérie doit également «fournir aux  famille des disparus des  informations détaillées quant aux résultats de son enquête». L’ONU a sommé l’Algérie de «poursuivre, juger et punir les responsables des violations commises tout en indemnisant d’une manière appropriée les familles de victimes pour les violations subies».

    Pour ce qui est des  exécutions sommaires, torture et disparitions forcées, le comité de l’ONU  a demandé aux autorités judiciaires du pays  de ne pas appliquer, l’Ordonnance n° 06-01 de la «Charte pour la paix et la réconciliation nationale» adoptée en 2005.

    Le responsable de l’organisation, Philip Grant a insisté sur le fait  qu’«en Algérie l’impunité pour les crimes commis durant la guerre civile est absolue. Aucun responsable n’a en effet jamais été poursuivi. Les Nations unies viennent lui rappeler sèchement qu’un tel système, même consacré par la loi, viole de manière inadmissible le droit international ».

    En tout et avec ces deux affaires de condamnation, le TRIAL aura traité quatre affaires qui ont  fait l’objet d’une décision. Les deux autres décisions qui condamné l’Algérie pour ces affaires de disparitions remontent  au mois de mai et juin 2011.  Selon le TIRAL : « quatorze autres cas  de disparitions sont actuellement en cours devant le Comité des droits de l’homme et le Comité contre la torture sur l’Algérie ».

    Pour M. Grant «la communauté internationale doit enfin exiger que l’Algérie respecte les conventions qu’elle a ratifiées. Les familles des trois disparus, comme celles des milliers de personnes attendant encore de connaître le sort de leurs proches, ont droit à ce que justice leur soit rendue».

    Hamida Mechaï
  • Algérie: Décès du général Mohamed Lamari

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    Le général à la retraite, ancien chef d’état major de l’armée national serait décédé, selon de premières informations par arrêt cardiaque.Le Général de corps d'armée, à la retraite, Mohamed Lamari, est décédé lundi à l'âge de 73 ans à l'hôpital Mohamed-Ziouchi de Tolga, wilaya de Biskra

    Le défunt avait été évacué en urgence dans cet établissement depuis  son domicile situé à Bordj Ben Azzouz (40 km au sud-ouest de la wilaya de Biskra),  selon son frère Khaled, rapporte l'APS.

    Né le 7 juin 1939 à Alger, dans une famille originaire de Biskra, dans le Sud-Est algérien, Mohamed Lamari avait été formé dans la cavalerie à l’Ecole de guerre de Saumur en France.

    Il rejoint l’Armée de libération nationale (ALN) en 1961. Il suit plus tard une formation d’artilleur à l’Académie militaire de Frounze (ex-URSS), puis d’officier d’état-major à l’Ecole de guerre de Paris.

    Après avoir commandé l’état-major de région (1970-1976), il travailla dans le bureau des opérations de l’état-major jusqu’en 1988. Il rejoint par la suite le commandement de la 5e Région militaire jusqu’en 1989. Il sera nommé commandant des forces terrestres.

    Il a été chargé en 1992 par le président Boudiaf de la création d’une «task-force» antiterroriste de 15 000 hommes. En  juillet 1993, il est nommé chef d'état-major de l’armée nationale populaire, avant de se faire ejecter de ce poste par le président Bouteflika, après sa réelection en 2004.

    Le Général de corps d'armée en  retraite devrait être inhumé à Alger.

    Mina Adel
  • Corruptions : Un étudiant en magistère de sciences politiques cherche à connaître le nombre des élus locaux corrompus



    Je suis un jeune étudiant algérien. Je prépare une thèse de magistère en sciences politiques sur le thème de «La gouvernance locale et son rôle dans la lutte contre la corruption des élus locaux : cas de l’Algérie». 
    J’ai essayé de vous contacter au siège du Soir, place du 1er-Mai ; j’ai cherché votre numéro de téléphone, sans succès. Je vous demande de m’aider de n’importe quelle manière : références, statistiques (surtout le nombre des élus locaux corrompus). Je travaille sur un sujet tabou en Algérie. J’ai lu toutes les archives du «Soir corruption» de 2005 à 2011. J’ai trouvé beaucoup de choses, mais je veux encore plus. J’attends votre réponse. 
    K. B.

    RÉPONSE : Vous avez raison de vouloir plus, et ce qui est rassurant, c’est que des dizaines de vos collègues de toutes les universités du pays — Sciences Po., droit, finances, économie — se sont lancés ces dernières années dans ce type de recherches ô combien difficile, tant le doit à l’accès à l’information est constamment bafoué et piétiné par les pouvoirs publics. Les sources sont multiples et dispersées : à vous de les identifier et de vous assurer de la crédibilité des données collectées. Essayez du côté du ministère de la Justice : de maigres statistiques ont été données à ce sujet ces derniers mois, notamment sur les affaires de corruption chez les élus locaux, affaires jugées définitivement. Quant à nous au Soir d’Algérie, nous ne cesserons d’encourager ce type de travaux, d’apporter notre collaboration et d’exprimer notre disponibilité, comme nous le faisons en direction de nos lecteurs qui nous sollicitent, et ce, depuis la création du «Soir corruption» en 2000. N’hésitez pas à nous contacter, et à nous faire parvenir le fruit de vos recherches afin que nos lecteurs puissent en prendre connaissance. 
    D. H.

  • Inédit : Ahmed TAZIR, correspondant de presse témoigne!

     

    In KalimaDZ

    L’Algérie devrait ouvrir son secteur audiovisuel au secteur privé. C’était la bonne nouvelle annoncée en septembre dernier. Un projet de loi adopté en conseil des ministre le 12 septembre à propos de la liberté de la presse, et c’était, en soi, une petite révolution. Le régime s’était engagé à ouvrir les médias audiovisuels au secteur privé. Ouverture réelle , ou réforme cosmétique? L’expérience des correspondants pour la presse étrangère en Algérie démontre qu’au contraire, le régime algérien n’est pas prêt de déverrouiller le secteur de l’information audiovisuelle en Algérie, qui relève selon lui d’une question de sécurité nationale.

    Par Ahmed Tazir
    Journaliste, ancien correspondant en Algérie de la chaîne France 24.

    Depuis l’indépendance en 1962, la télévision et la radio sont un monopole d’État en Algérie où la diversité politique est absente. Pour ce qui concerne la télévision, les téléspectateurs algériens ont droit à ce que la rue algérienne appelle « l’Unique » ou « l’Itima » l’orpheline en arabe : il désigne l’ENTV ( Entreprise Nationale de Télévision ) qui se découpe en plusieurs chaînes ( une Hertzienne, d’autres par satellite arabophone, francophone, berbère et religieuse ).Toutes ont la même politique éditoriale et le journal de 20h, repris par tous les canaux, est une exemple très révélateur de la ligne éditoriale: les premières 15 minutes du journal se résume à l’énoncée de communiqués de la présidence de la république « Le président Bouteflika souhaite ses meilleurs vœux aux président du Mali à l’occasion de l’anniversaire de la fête nationale de son pays …le président Bouteflika reçoit le président de l’Assemblée Nationale du Kirghizstan … » Après ces deux minutes d’images commentées par le présentateur pour informer le téléspectateur de cette actualité « incontournable », s’en suit des reportages vantant les réalisations des différents ministres :un tronçon d’autoroute terminé permet à Amar Ghoul, le ministre des transports, de débarquer dans la petite lucarne, pour se féliciter du projet et faire taire les mauvaises langues qui reprocheraient le coût exorbitant de cette autoroute ( 11 milliard de dollars ) et les pots -de-vin alourdissant la facture. Tout le journal consacre les activités officielles des dirigeants. Rien sur la société civile, rien sur la vie de tous les jours des algériens, pas ou peu de reportage sur les faits divers de société, alors que chaque jour des manifestions, des rassemblements dénoncent des licenciements, la politique sociale quasi inexistante, le système éducatif à l’abandon. Aucune de ces manifestations n’est reprise dans les journaux de l’ENTV, même la culture est traitée selon la vision des équipes d’encadrement de l’ENTV, soucieuses de me pas déplaire au régime. Les artistes ( écrivains, chanteurs …) qui ne sont dans la ligne officielle du régime n’ont donc aucun droit de citée sur l’ENTV.

    Le colonel Fawzi à la manœuvre

    Le régime affirme aujourd’hui son intention d’ouvrir le secteur audiovisuel au privé et donc de donner plus de liberté dans le traitement de l’information sur les questions liées à ce pays. L’expérience du traitement par les autorités algériennes des correspondants pour des chaînes étrangères en Algérie renseigne beaucoup sur les velléités du régime à verrouiller l’accès à l’information et renforce le sentiment d’illusion quant aux prétendues réformes algériennes de l’audiovisuel. Correspondant pour la chaîne France 24 en Algérie depuis décembre 2007, j’ai sollicité trois fois une accréditation pour pouvoir couvrir librement l’actualité en Algérie : activités officielles et reportages sur le terrain. Le ministère algérien de la communication m’a indiqué que mon dossier était en cours. Deux années après, je reçois, par téléphone, une réponse négative. Je réclame, aussitôt, une notification écrite que je n’aurais jamais. Pour toute réclamation, il faut s’adresser au réel décideur pour tout ce qui concerne la presse ( locale et étrangère ). Il s’agit d’un certain Colonel Fawzi, directeur de la communication au sein du DRS ( Département de la Sécurité et du Renseignement) qui délivre, ou pas, de façon discrétionnaire, les accréditations. Un militaire qui fait la pluie et le beau temps dans un domaine qui ne le concerne guère à première vue. C’est là aussi, une originalité du régime algérien. Je comprendrais ce refus plus tard.

    Je décide malgré tout de continuer à travailler et de couvrir l’actualité,voir les dossiers jugés « tabous » par les autorités algériennes .Le cas des disparus pendant la guerre civile algérienne des années 90 m’intéresse depuis longtemps. La pratique des disparitions forcées a été l’un des instruments principaux de la « sale guerre » déclenchée en janvier 1992 par les généraux algériens contre les opposants et la population civile. Les ONG de défense des droits humains estiment aujourd’hui de 15 000 à 20 000 le nombre de « disparus », principalement entre 1994 et 1996. Je m’ intéresse, par ailleurs, à la naissance d’une association « Mich’al » qui regroupe les enfants de disparus de Jijel ( 400 km à l’Est d’Alger ). Je rencontre le responsable de cette association, Moussa Bourefis. Il estime le nombre de disparus des années 90 dans la région de Jijel à environ un millier ( souvent des proches des milieux islamistes, sympathisants du Front Islamique du Salut dissous, voire simples notables religieux … et aussi des citoyens sans affinitées politiques particulières ). Cependant, de nombreux cas n’ont pu à ce jour être répertoriés en raison des craintes des familles dues à l’isolement géographique et à la forte présence de militaires dans la région.

    La réconciliation pour éviter la vérité

    La loi de 2006 sur la Paix et la Réconciliation Nationale instaure un cadre légal pour l’impunité persistante dont bénéficient les auteurs des atrocités de cette période. La loi érige en infraction pénale le fait de critiquer les institutions de l’État ou les forces de sécurité pour la façon dont elles se sont conduites au cours de la période des troubles politiques, condamnant donc potentiellement tous ceux qui affirment que les forces de sécurité se sont rendues coupables de violations des droits humains.
    La loi offre également, des indemnisations aux familles des personnes « disparues ». Moussa Bourefis, explique que l’octroi d’indemnisations prévues par la loi sur la réconciliation nationale proposé et acté par Abdelaziz Bouteflika, a, en réalité, souvent été présenté comme une aide sociale afin de pousser les familles sans ressources à faire les démarches nécessaires et tenté de briser leur résistance. Selon lui, de nombreuses familles de la région de Jijel ont été convoquées et menacées de représailles si elles ne déclaraient pas au niveau des tribunaux que leur proche avaient été arrêté par un groupe armé dont l’identité est inconnue ou par un groupe terroriste. Or dans la majorité des cas, les familles savent que ce sont des agents de l’Etat, souvent, des militaires, qui sont responsables des enlèvements. Très souvent, elles connaissent, même leurs noms. J’ai enregistré de nombreux témoignages d’enfant de disparus. Celui d’un jeune homme de 29 ans qui me raconte, les larmes aux yeux, qu’il ne dort jamais avant deux heures du matin, dans l’espoir que sont père, enlevé à son domicile en 1996, ne frappe un jour à la porte. A ce jour il n’a toujours pas de nouvelles. De retour à Alger, pour « monter » mon sujet pour l’émission « Une semaine au Maghreb » diffusée sur la chaîne France 24, je reçois une un coup de fil du ministère algérien de la communication. Je pense à une réponse positive pour mon accréditation, je suis bien naïf. Arrivé au ministère de la communication, la responsable du service audiovisuel me reçoit pour me lancer « Je sais que vous avez interviewé Monsieur Bourefis à Jijel et d’autre personnalités, aujourd’hui vous avez à faire à moi. La prochaine fois vous aurez à faire aux services de sécurité » et de me lancer laconiquement « akhdem ala bladek! », comprenez « travaille pour ton pays !». Tout un programme. Le sujet ne sera pas diffusé, je ne voulais pas abattre mes cartes pour d’autres sujets à venir mais l’expérience a été perturbante.

    Said Bouteflika, le président bis

    J’ai en effet réalisé de nombreux reportages, notamment pendant la campagne présidentielle d’Abdelaziz Bouteflika pour son troisième mandat en 2009 sans accréditation. Une campagne, gérée par l’œil du roi, son petit frère Said, que nous filmions dans nos reportages en montrant l’ascendant important que ce dernier avait pris dans la gestion du pourvoir présidentiel et que nous qualifions dans les reportages de « président bis ». Pas ou peu de réaction des autorités. Je fais un reportage mettant en cause l’armée algérienne dans la disparition de citoyens algériens à Jijel dans les années 90 et me voilà convoqué des menaces, à peine voilées. C’est à ce type d’expérience, je suppose, que l’ on comprend qui gouverne réellement en Algérie.
    Ce genre d’atteinte à la liberté de la presse n’est pas un cas unique. De nombreux correspondants de presse étrangère subissent le même sort et rechignent à travailler en Algérie de façon permanente en résidant sur place .
    L ‘ancienne correspondante en Algérie du journal « Le monde « Florence Beaugé, se plaindra dans les colonnes du journal El Watan du refus répétés des autorités algériennes, de lui accorder un visa pour pouvoir travailler en Algérie. « Je suis obligée de faire du journalisme à distance » confiera-t- elle lors d’un entretien paru dans ce journal le 17 mars 2009.

    Le cas du journaliste Arezki Ait Larbi, est également intéressant. Il vit et habite en Algérie, mais fait l’objet depuis plusieurs années d’un harcèlement répété de la part des autorités algériennes. Sur les colonnes du Journal El Watan, il raconte le 4 avril 2010 ses demandes répétées d’accréditation. « En 1996, je dépose un autre dossier d’accréditation au nom du « Figaro ». Le fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, en charge des accréditations, m’informe qu’une éventuelle réponse positive était subordonnée à une « entretien amical » avec un certain commandant Fawzi (qui deviendra colonel par la suite ) dont il se proposait de me remettre le numéro de téléphone pour « convenir d’un rendez-vous et prendre un café ». Pour avoir refusé de me soumettre à cette curieuse procédure, qui n’est prévue par aucun texte de loi, mon dossier restera bloqué. Le même sort sera réservé à deux nouvelles demandes, en 1998 et en 2003. Il se dit aussi que le colonel Fawzi détient le pouvoir de vie ou de mort sur de nombreux titres de la presse… Que pour obtenir le précieux sésame pour lancer une publication, il fallait rentrer au préalable dans les bonnes grâces du colonel. En février 2005, j’ai déposé auprès du procureur de Hussein Dey un dossier pour la création d’un hebdomadaire. Première entorse à la loi, le magistrat a refusé de me délivrer le récépissé prévu par le code de l’information. Depuis cinq ans, je suis ballotté entre le ministère de la Justice et celui de la Communication. On a même refusé de me notifier une réponse négative pour me permettre de faire valoir mes droits devant le Conseil d’Etat. L’année dernière, plusieurs nouveaux journaux ont été autorisés à paraître, sauf le mien. Il y a quelques mois, j’ai eu le fin mot de l’histoire. Des fonctionnaires des ministères de la Justice comme de la Communication, m’ont avoué que mon cas les dépassait, avant de me conseiller de voir le colonel Fawzi qui, selon eux, est le seul à pouvoir débloquer mon dossier. Je ne connais pas ce colonel et je n’ai aucune raison de me soumettre à une démarche qui n’est prévue par aucun texte de loi »

    La nouvelle loi muselle les citoyens

    En matière de législation, les autorités algériennes viennent d’édicter des textes qui musellent encore plus la presse, notamment lorsqu’il s’agit pour les journalistes de parler des dossiers qui fâchent.
    Le 15 janvier 2012 a été publiée la loi organique n° 12-05 du 12 janvier 2012 relative à l’information, après avis du Conseil Constitutionnel. Les associations non agrées comme, SOS-Disparus ( qui milite notamment pour savoir ce que sont devenus les milliers de disparus, pour la plupart enlevés par l’armée algérienne pendant la sale guerre des années 90 ), seront interdites de diffuser de l’information, activité réservée aux associations « agrées » (article 4). Par conséquent, l’exercice de la liberté d’expression des associations est soumis au bon vouloir des autorités qui ne se privent pas en générale de refuser l’enregistrement légal d’un certain nombre d’associations. En dépit de certaines références dans le texte aux principes des libertés fondamentales, un grand nombre de dispositions ne respectent pas le droit des algériens de diffuser de l’information et d’être informés. Les libertés fondamentales des journalistes mais aussi de toute personne diffusant de l’information, tels que les partis politiques, militants des droits de l’homme, les associations sont ainsi violées. Tout d’abord, l’exercice dit « libre » (article 2) de l’activité d’information est encadré par le respect de douze conditions, très imprécises, dont celui « l’identité nationale et des valeurs culturelles de la société, la souveraineté nationale et l’unité nationale, les exigences de l’ordre public, les intérêts économiques du pays et les missions et obligations de service public. » Une telle disposition peut être interprétée si largement qu’elle risque d’être prétexte à une censure injustifiée ou d’amener les personnes diffusant de l’information à pratiquer une forme d’autocensure, mettant ainsi un terme au libre exercice de la liberté de s’exprimer et d’informer. Enfin, si la nouvelle loi ne prévoit plus de peine d’emprisonnement en matière d’infractions commises par voie de presse, le montant des amendes a considérablement augmenté. Par ailleurs, le délit de diffamation, est toujours prévu aux articles 296 et 298 du code pénal et s’applique à tout individu y compris aux journalistes algériens. Le délit de diffamation est puni de 25000 à 50000 DA d’amende et de 2 à 6 mois de prison. N’oublions pas également que l’article 46 de ordonnance 06-01 portant application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale est lui aussi toujours en vigueur et vient s’ajouter aux violations de la liberté d’expression consacrée par les textes législatifs algériens. Il menace de 250 000 à 500 000 DA d’amende et de trois à cinq ans de prison emprisonnement, «quiconque qui [...] utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire, fragiliser l’Etat, nuire à l’honorabilité de ses agents qui l’ont dignement servie, ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international. » En conséquence, si un journaliste algérien s’avisait de faire une reportage sur les disparus des années 90 ou mettre en cause l’armée (« agents qui ont dignement servie l’Etat » selon les textes ), il sera sous le coup de la loi algérienne ( amendes et prison ). Un texte qui n’est pas conforme à la constitution algérienne et au droit international car en contradiction de la liberté d’expression, elle même, garantie par la constitution algérienne, ainsi que les conventions internationales de protection des droits de l’homme, qui ont une valeur supérieure au droit national algérien. A noter que sur le plan juridique , les correspondants de presse ayant la double nationalité franco- algérienne ( c’est mon cas ) ne sont pas protégés en cas de litige en territoire algérien. Ils sont algériens, et donc sont soumis à la loi algérienne et ne bénéficient pas de la protection diplomatique française.En définitive, le DRS, le Département Renseignements et Sécurité algérien ( ex Sécurité Militaire ), dépendant du ministère algérien de la défense, dont est issu le colonel Fawzi, joue un rôle prépondérant dans le contrôle de la presse écrite et audiovisuelle, même étrangère en territoire algérien, comme dans la vie sociale et politique en général.
    Ce service considère le contrôle des informations diffusées par les médias audiovisuels concernant l’Algérie comme relevant de la sécurité nationale. Les médias étrangers sur place sont scrutés sur ce qu’ils envoient aux télévisions étrangères. Et attention au « dérapage ».

    L’ambassadeur de France en Algérie : « j’ai les mains liées »

    Chaîne très regardée en Algérie, Al Jazeera n’est plus présente à Alger depuis l’année 2004. Son bureau a été fermé par les autorités qui lui reprochaient notamment de donner régulièrement la parole à d’anciens déserteurs de l’armée comme le colonel Mohamed Samraoui, ou d’anciennes figures de l’ex-FIS, comme Mourad Dhina et Abassi Madani. Pour avoir couvert de nombreux sujets « tabous » comme le harcèlement par les autorités algériennes des chrétiens évangélistes qui voyaient leur lieu de culte fermés, ou la difficile réconciliation nationale qui force, désormais, des familles victimes du terrorisme à côtoyer, des ancien terroristes, indemnisés et protégés par l’État algérien, je n’obtiendrais jamais mon accréditation après quatre ans de travail sur place. Ce sésame est indispensable en Algérie, car contrairement à la presse écrite, les reportages sur le terrains se font avec du matériel ( caméra, trépied ) bien visible. Il est impossible de sortir ce matériel à Alger sans attirer un troupeau de policier qui vous réclame ladite accréditation. A contrario le correspondant arabophone de France 24, a obtenu, son accréditation en bonne et du forme de la part des autorité algériennes. J’ai interpellé l’ambassadeur de France en Algérie pour lui faire du refus des autorités algériennes d’accréditer le correspondant de France 24, une chaine française. Il me répondra penaud « j’ai les mains liées » . J’en ai déduit, que la liberté de la presse en Algérie n’était pas une priorité pour les diplomates français, plus soucieux de se battre pour vendre les Renault et Alstom que de défendre « l’ Audiovisuel Extérieur » de la France ( l’expression étant elle même sujet à caution, car en définitive, il ne s’agit que de journalisme). Voilà comment le régime algérien se débarrasse, sans trop de fracas, d’un correspondant de presse étrangère, gênant.
    Ce type d’expérience renseigne bien sur le caractère illusoire d’une ouverture réelle de l’audiovisuel au privé. En Algérie, le régime pense que la maitrise des images diffusées depuis le pays est fondamentale pour le maintien du statu quo. Même les images diffusées par des correspondants étrangers doivent être maitrisées. Ces images, le régime, les considèrent comme une prolongations de son audiovisuel à lui, car c’est une spécificité bien algérienne : un fonctionnaire algérien me fera cette confidence : « En Algérie, ce sont les autorités qui choisissent les correspondants étrangers,et non pas pas les rédactions ». Le régime veut tout verrouiller en matière de diffusion d’informations par l’image, c’est, selon lui, sa survie qui est en jeu. Une gestion qui relève en Algérie plus de la paranoïa que de la gestion raisonnable de la sécurité publique. Trop soucieux d’éviter un ébranlement du système en place depuis 1962 par la diffusion d’images qui le fragiliserait, le régime algérien, préférera toujours garder la main mise sur ce « médias lourd » comme on l’appelle en Algérie .
    Ahmed Tazir

  • Alors que les mosquées sont interdites de campagne électorale

     

    Les imams mobilisés contre l’abstention

    Par : Mohamed Mouloudj

    Il y a comme un paradoxe dans la déclaration du ministre qui interdit aux citoyens de parler d’élections dans la mosquée en tant qu’espace consensuel, mais, en même temps, il autorise les imams à convaincre les citoyens d’aller accomplir cet “acte de responsabilité et de citoyenneté”.

    L’utilisation des mosquées à des fins partisanes lors de la prochaine élection semble s’ajouter à la crainte du pouvoir face au risque d’une abstention massive. Si l’on se fie aux déclarations de Bouabdallah Ghlamallah, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, sur les ondes de la Chaîne I, on comprend aisément qu’hormis la crainte d’un boycott massif, qui hante toujours le pouvoir, l’utilisation des mosquées au profit des partis en compétition s’ajoute à ce malaise.
    Pour parer à ce risque, c’est Ghlamallah qui prend le relais pour rappeler que les mosquées sont des lieux saints apolitiques. Il a souligné, en substance, que l’État n’acceptera pas que ces lieux servent de moyens de propagande pour les partis en lice. Cette réaction vient, en fait, après les instructions qu’aurait données le ministère aux imams afin de mobiliser les fidèles pour la prochaine élection à travers des prêches.
    “La campagne électorale est interdite dans la mosquée car elle constitue une atteinte flagrante à cette enceinte religieuse”, a rappelé le ministre des Affaires religieuses. C’est dire que la mosquée peut servir de tremplin afin de mobiliser l’électorat, mais pas au profit d’une quelconque formation politique, tente de se disculper le ministre, en annonçant que “les imams peuvent, dans leurs prêches, évoquer les élections”, sans toutefois, “donner des consignes de vote” aux fidèles. Lorsque le pouvoir se rabat sur les mosquées pour “s’éviter” une abstention comme celle de 2007, avec seulement 35% de participation, il est tout de même curieux qu’un imam respecte, rigoureusement, les directives de sa tutelle. Lorsqu’on ouvre la voie à l’exercice de la politique dans un lieu saint, il est difficile, voire impossible de contrôler le contenu des prêches. Un imam partisan s’interdira-t-il de faire campagne pour sa formation ? Quels sont ces Algériens qui sont imams dans les mosquées ? Quelles seront les raisons sur lesquelles un imam peut confectionner ses prêches pour convaincre les fidèles de la nécessité de voter sans s’immiscer dans un discours partisan ? Le boycott et l’abstention ne sont-ils pas une prise de position politique respectable ? Autant de questions qui peuvent être posées à nos responsables sur ce sujet qui, dans un passé récent, a été la source de dérapages pour lesquels le pays a payé un lourd tribut. Faire en sorte que les mosquées ne deviennent pas des tribunes ou porte-voix de partis politiques, avec des mesures juridiques ne doit pas exclure toute autre manipulation de ces lieux pour des fins politiques, comme le vote. Après les sms envoyés par le ministère de l’Intérieur à des millions d’Algériens les incitant à aller voter, n’est-il pas raisonnable de laisser les Algériens choisir eux-mêmes leurs positions. N’est-il pas périlleux et dangereux de diaboliser une position politique, comme le boycott ? Le pouvoir sait pertinemment qu’une abstention massive se répercutera négativement sur la légitimité des élections qu’il organise.
    Il s’essaye, désormais, à l’art de la demi-manipulation, en s’octroyant le droit d’utiliser les mosquées pour sa propre propagande et en l’interdisant, au même moment, pour des prises de positions partisanes précises. Ghlamallah a ajouté que “le vote est un acte de responsabilité et de citoyenneté qui sont des préceptes énoncés en Islam”, donc, de ce fait, l’imam est mis dans l’obligation d’expliquer aux fidèles ce que dit la religion sur le sujet.
    Cependant, Ghlamallah n’a pas indiqué ce que dit la religion sur le boycott et l’abstention. Sont-ils impies en Islam, quel est le châtiment d’un abstentionniste et quelle est la rétribution d’un électeur fidèle ?

    MM

  • Mourad Dhina victime d’un deal honteux !pouquoi la france deal aveec les généraux maffieux algeriens!

     

    Abdelwahab Benyelles

    L’arrestation à l’aéroport parisien d’Orly d’un des membres fondateur de Rachad est soupçonnable d’être bien concoctée d’avance par les services secrets franco-algériens.

    Dans les coulisses, la finalisation du « deal » s’est faite, entre autres « Gros Deals », lors de la dernière visite en Algérie de Claude Guéant, et non pas pendant l’audition de la marionnette civile de Medelci par les députés français trois jours plus tard à Paris.

    Car durant la courte visite, le ministre de l’intérieur français était accompagné de Bernard Squarcini alias « le squale », patron du DCRI, qui voulait rencontrer et faire plus ample connaissance avec son homologue, le futur directeur du DSI/DRS, Bachir Tartag alias le « bombardier », une nomination contre le gré de Bouteflika, annoncée en grandes pompes par la presse algérienne et étrangère quelques jours plus tard.

    De prime abord, avec une lecture analysée des événements, l’effet ricochet de cette arrestation de Dhina, laisse déduire que cette rencontre récente de haut niveau de la « barbouzerie » franco-algérienne était richement fructueuse et consensuelle pour que les services reprennent de l’excellent « service » comme dans les années 90.

    Cette reprise des services augure encore du mauvais sort pour l’Algérie et elle est incluse en même temps dans une feuille de route machiavélique mise en branle dans de différents laboratoires d’analyses de services d’intelligence et de « think tanks» sionistes qui poussent à la manipulation régionale du « canevas » islamiste, lequel pourrait être « démocratiquement » imposé aux algériens aux prochaines élections législatives « libres » pour « homogénéiser » politiquement la région du Maghreb.

    L’ordre marchand mondial sioniste veut faire embarquer tous les pays arabes dans un nouveau « bateau » pour une autre « croisière » de cinquante ans de démocratie factice. Un autre bourbier pour calmer les ardeurs réelles, telles que celles de Mourad Dhina et d’autres leaders authentiques d’opinions, et de retarder l’échéance historique de la renaissance algérienne, laquelle il faut le souligner, est la locomotive du Maghreb politique de demain.

    Un nouveau système « saturne » multi environnements sera mis en place, en plus des autres « fusibles » classiques qui sont toujours en fonction pour tronquer et altérer l’opposition réelle algérienne même de tendance islamiste. Il faut que tout bouge pour que rien ne bouge en Algérie. Ce pays qui est en réalité le talon d’Achille de la cinquième république française qui avait naquit du drame insurrectionnel algérien et qui perdure encore en considérant son ancienne chasse gardée comme un marché refuge, surtout en ces temps de vaches maigres, et depuis sérieusement la perte de son triple A et de sa crédibilité financière auprès des créanciers de ce monde.

    En touchant à Mourad Dhina, l’establishment français a donné son accord complice quant à la prolongation du bail de la confiscation de l’indépendance algérienne, malgré que le calendrier de l’histoire ne le conseille guère durant cette année cinquantenaire de tous les dangers en plein printemps arabe et en pleine campagne électorale française.

    L’avenir politique de la France, et dans une certaine mesure de l’Europe, dépendra de ce qui sortira de ce futur Maghreb « apprivoisé ». Si l’Algérie entamerait un processus réel de transition démocratique pour bâtir un vrai État de Droit, la France serait sans aucun doute ébranlée dans son passé, présent et future, et serait certainement obligée, sous le scandale de son histoire coloniale, d’extirper le cadavre insurrectionnel de son placard et de passer à la sixième république.

    Un rêve que caresse ardemment Arnaud Montebourg, le socialiste antimondialisation aux racines algériennes, qui a « deviné » que la seule issue à défaire l’imbroglio franco-algérien est bien celle de cesser de gérer derrière le rideau asservissant de l’Élysée, installé depuis belle lurette par Jacques Foccart.

    D’ailleurs, lors de la visite de Montebourg en Algérie – tant reprochée par ses pairs – en pleine campagne des primaires socialistes, il a eu un long aparté discret avec le directeur du DRS. Ce tête à tête lui a porté chance en lui rapportant par miracle 17% des suffrages durant les primaires.

    Ce qui démontre sans ambigüités que la junte gérontocrate militaire algérienne est prête à tout compromis pour demeurer au pouvoir, même par procuration, en pensant déléguer prochainement la future relève par le truchement d’élections téléguidées qui maintiendra toujours cette indépendance maudite et confisquée de l’Algérie.

    Abdelwahab Benyelles

    Membre fondateur du FCN

  • Encore une fois un leurre !

    : RÉFORMES POLITIQUES, LÉGISLATIVES 2012

    Par Abdelhak Bererhi(*)
    Décidément, le pouvoir est un mauvais élève ! Il n’a tiré aucune leçon ni des épreuves passées, ni de la décennie noire et son cortège de deuils, ni des révolutions du Printemps arabe.
    Autiste et aveugle, il réduit toutes les révoltes citoyennes éclatant çà et là dans toute l’Algérie, révoltes sévèrement réprimées, à des problèmes uniquement sociaux. Puisant à profusion dans les caisses de l’Etat, les caisses du peuple, il refuse d’y voir son échec et l’aspiration du peuple algérien à la démocratie, aux libertés, au changement. Dans sa fuite en avant, il poursuit toujours la même démarche pour perdurer coûte que coûte. Contrairement aux allégations officielles, c’est sous la pression des révoltes récurrentes dans le pays et sous la pression implacable des changements intervenus dans le monde arabe avec la chute en cascade de dictateurs, ainsi que sous la pression internationale, que le chef de l’Etat, dans un discours inattendu à la nation, après de longs mois de silence, annonça le 15 avril 2011 une série de réformes politiques à promouvoir. Le CCDR la résuma le 17 avril 2011 en une formule plus que jamais confirmée depuis : «Le changement dans la continuité, avec les mêmes acteurs et le même arbitrage !» Avec d’autres démocrates, le CCDR appelait alors à un dialogue national avec toutes les forces vives du pays, en lieu et place d’un débat dans un cénacle fermé. Le CCDR estimait que cette démarche citoyenne était la seule voie pacifique pour un réel changement. Du reste, il a toujours milité et sans cesse appelé, notamment dans son manifeste du 16 avril 2002, à une transition démocratique pour une véritable alternative démocratique. La suite des évènements confirma ces appréhensions, avec la mise en œuvre d’un débat tronqué, sur mesure, limité à quelques personnalités qui exprimèrent, dans leur majorité, leurs réserves et leur défiance quant à la méthode adoptée. Il y eut ainsi un vrai faux/débat, un simulacre de dialogue avec des représentants de partis «alignés» ou de partis «potiches», ainsi qu’avec des représentants d’une société civile réduite à la portion congrue, avec des laudateurs et des rentiers politiciens. Couronnement de cette mascarade, le Parlement, chambres basse et haute confondues, caisses de résonance assumées, toujours dans un «show» et vrai/faux débat, adopta les lois conservatrices et liberticides «des réformes politiques » censées apporter, sinon le changement, du moins une certaine ouverture La levée de l’état d’urgence et la persistance de l’entrave aux libertés en disent long sur la crédibilité du pouvoir. En fait, en agissant ainsi, le pouvoir ne fait que retarder l’échéance du véritable changement, avec le risque d’une déflagration aux conséquences imprévisibles, la rue. Avec la déferlante verte islamiste et ses deux versants, BCBG et salafiste, opportuniste et récupératrice des révolutions du Printemps arabe auxquelles elle ne participa pas, le pouvoir algérien flirte dangereusement avec l’islamisme dit «modéré», oubliant que l’islamisme est un (l’exemple turc tant vanté, devenu une référence, est en train de le prouver) comme la démocratie est une et ne pourrait en aucun cas être un objectif à géométrie variable. Un certain courant au sein du pouvoir joue avec le feu en encourageant la montée d’un tel islamisme. Alors qu’un autre courant lui oppose un nationalisme simpliste et réducteur, un nationalisme que la jeunesse marginalisée et déboussolée par une histoire confisquée ne comprend pas. En sachant que le nationalisme, et l’histoire l’a démontré, peut conduire à la haine des autres, alors que le patriotisme appelle à l’amour des siens ! A travers le monde, les radicalismes aussi bien nationalistes, religieux qu’identitaires sont en train de frapper de plus en plus fort aux portes républicaines. Cette attitude du pouvoir intervient dans un contexte régional et international favorable à ce dangereux glissement. Devant la révolte des peuples arabes contre la dictature, les pays occidentaux ont encouragé et poussé à la «démocratisation » des régimes autoritaires en intervenant même par la force, au nom du «devoir et du droit d’ingérence» dans certains pays arabes, mais pas tous, comme Bahreïn (livré à une répression sanglante collective ignoble) et les monarchies du Golfe et pour cause ! Dans certains cas, ils ont été jusqu'à financer des ONG, avec à leur tête des apprentis «révolutionnaires », pour former, selon la terminologie consacrée, des «activistes pour un changement pacifique» ! Certaines ont même pignon sur rue en Afrique avec le soutien d’ambassades dûment accréditées ! Exercer une pression politique pour défendre les droits de l’homme et les libertés est une chose, s’ingérer directement sous des couverts humanitaires, en acceptant au final de pactiser, pour des raisons évidentes, avec «le diable» s’il le faut, est une autre affaire ! Qu’on se souvienne du soutien indéfectible accordé par ces pays aux dictateurs déchus. Aveuglés par l’intérêt immédiat (contrôle des ressources énergétiques et des investissements), ces mêmes pays occidentaux n’ont pas tiré de leçons d’un passé douloureux récent. Ils renouent, malgré les drames endurés dans plusieurs pays dont l’Algérie, et les échecs subis notamment en Afghanistan, avec les méthodes d’instrumentalisation de l’islamisme à des fins géostratégiques et géopolitiques, préoccupés uniquement par les retombées financières immédiates, occultant un avenir des plus risqué pour la stabilité, la paix et la sécurité dans le monde. Car l’Histoire a donné la preuve de la nécessité de la séparation du politique et du religieux, condition essentielle et incontournable pour l’édification d’un Etat de droit respectueux de toutes les libertés. Et voilà que, dans une atmosphère politique, économique et sociale des plus délétère et explosive, les élections législatives 2012 sont annoncées à grands cris, avec un activisme et une mobilisation tonitruante de toutes les parties complices du naufrage de l’Algérie. Elles seront le couronnement d’une farce politique sans égal. Comme les précédentes, ces élections législatives sont un leurre, en l’absence d’une organisation neutre de contrôle du fichier électoral et du processus électoral lui-même. L’implication du pouvoir judiciaire ne changera rien aux «habitudes» compte tenu de sa dépendance du pouvoir politique, malgré les frémissements et les soubresauts d’hommes de loi crédibles. Transparence physique des urnes ne signifie nullement élections transparentes ! Toujours manœuvrier et pour faire bonne figure, le pouvoir annonce l’agrément imminent de nouveaux partis dans un pluralisme de façade savamment dosé, après une chape de plomb imposée durant de nombreuses années. Dans la foulée, il encouragera certainement quelques opportunistes à s’intégrer dans le jeu de la machine infernale du système, «équilibre oblige» ! En même temps, les vraies fausses querelles intempestives inter et intra-partisanes, pitoyables effets de manche, se multiplient. Tout cela fait partie du spectacle ; c’est de la poudre aux yeux qu’on nous jette ! Les tractations, la répartition des rôles, la confection du fichier électoral et la mise au point des quotas sont concoctées à l’abri des regards dans des officines rompues à ces manœuvres ! Refuser de participer à la mascarade électorale programmée, la dénoncer, c’est refuser la compromission avec un système et un pouvoir en fin de course qui ne cherchent, répétons-le, coûte que coûte qu’à survivre. Ne pas y participer, c’est refuser de donner un alibi et une caution à un pouvoir et à une gouvernance rejetés par l’Algérie profonde ; une Algérie meurtrie par le terrorisme islamiste ; une Algérie traitée par le mépris par un pouvoir aux antipodes de la démocratie ; une Algérie qui a soif de justice sociale et de libertés ; une Algérie où la citoyenneté, le patriotisme, l’intégrité et la compétence seront les vraies valeurs de conduite de la politique et du développement, en lieu et place du clanisme, de l’opportunisme, de la bureaucratie, de la prébende et de la corruption. En son temps, le CCDR avait déjà appelé les démocrates à ne pas participer aux législatives de 2002. Comme il l’avait fait également le 24 mars 2007, à travers une lettre ouverte fraternelle à ses amis démocrates «tentés» par les législatives de 2007.L’argument avancé à chaque fois par les tenants du pouvoir de l’irresponsabilité de la politique de la chaise vide ne tient plus. Que les courtiers du régime et les loubards politiciens l’occupent comme de coutume : elle a toujours été dressée pour eux sur mesure ! Depuis longtemps, malgré les manipulations et les roublardises, malgré le formatage des fichiers électoraux extensibles à souhait, contrôlés et gérés par une administration aux ordres, malgré la technique ô combien aguerrie et éculée des quotas et le bourrage des urnes, malgré l’annonce d’observateurs étrangers, le peuple algérien n’est plus dupe ! Les forts taux d’abstention (plus de 50%) enregistrés lors des précédents scrutins en sont la preuve cinglante. En se référant au sinistrement célèbre Naejelen, l’élève a largement dépassé le maître ! «Le bûcher des vanités» politiques est entrain de brûler, en reprenant le titre du retentissant best-seller de Tom Wolfe sur la ville de New York ! L’histoire jugera tôt ou tard ! Au risque de me répéter, les partis démocrates sont aujourd’hui, une nouvelle fois, plus que jamais interpellés. Ils ont dû ressentir, avec amertume et impuissance, les brûlures et la fatuité des sièges occupés au Parlement durant les précédentes mandatures. Devant le travail de sape du pouvoir, visant à atomiser toute la classe politique, à juguler toute liberté d’expression, et confinant le citoyen dans des luttes quotidiennes de survie, le nez dans le panier, ils doivent tirer les leçons du passé et ne pas répondre au chant des sirènes. Nous ne le répéterons jamais assez, ils doivent absolument dépasser leurs contradictions, les faux clivages et les fausses querelles et faire table rase du sempiternel faux écueil du leadership, dans un ultime sursaut patriotique. Il y va de leur crédibilité. Sans exagération aucune, leur responsabilité vis-à-vis de l’opinion citoyenne et de l’avenir du pays est plus que jamais engagée. Avec toutes les forces vives républicaines du pays, ils doivent s’unir pour faire front contre ces dérives conservatrices et liberticides, contre le maintien d’un statu quo aux antipodes du changement démocratique ; un changement à l’éclosion duquel ils pourront participer dans le cadre d’un dialogue national patriotique ; un changement que le peuple algérien appelle de tous ses vœux depuis tant d’années de sacrifices et de luttes dans la souffrance.
    A. B.
    (*) Universitaire et secrétaire général du CCDR.

    N. B. : Beaucoup d’amis découragés, désabusés et écœurés m’ont dit : Il n’y a rien à faire, rien ne sert d’écrire ou d’appeler encore au rassemblement. Après plusieurs hésitations, je me suis résolu quand même à nouveau à écrire et à appeler encore une fois au rassemblement démocratique, convaincu qu’une seule voix, même isolée, est un acte d’indignation et de résistance pour rester debout ! En lieu et place d’une lettre ouverte à mes amis démocrates républicains, qui aurait pu être perçue prétentieuse par certains, j’ai préféré avoir recours à une modeste contribution citoyenne, dans un contexte national des plus préoccupants pour l’avenir de mon pays. Si j’étais dans le système et non pas du système que j’ai combattu de l’intérieur comme de l’extérieur, notamment en claquant la porte du Sénat, sans prétention aucune et en toute humilité, j’ai été, je suis et je demeurerai toujours un homme libre, un homme de conviction, un homme qui a servi honnêtement et avec abnégation son pays comme beaucoup d’autres, mais sûrement pas et jamais un «harki» de ce système. En règle générale, si le silence est d’or, il peut être aussi perçu par certains comme un signe de découragement, de fatalité, voire d’indifférence ou au pire de complicité ! Je fais mienne l’une des phrases de Marguerite Duras : «Ecrire c’est aussi se taire, c’est ne pas parler, c’est hurler sans bruit !»

    le soir dz

  • Communiqué du FCN concernant l’arrestation arbitraire du Dr DHINA

     

    Communiqué du Front du Changement National

    M. le Docteur Mourad Dhina, citoyen algérien et homme politique exilé  en Suisse a été arrêté aujourd’hui, 16 Janvier 2012 à midi à l’aéroport d’Orly, par les autorités françaises, au moment où il s’apprêtait à prendre l’avion pour Genève, à l’issue d’un séjour à Paris où il a notamment assisté à une réunion du Conseil Exécutif du Mouvement Rachad, dont il est l’un des dirigeants et membre fondateur.
    Selon les dernières informations, cette arrestation ferait suite à une demande du régime illégitime d’Alger, inquiet du regain d’activité politique de l’opposition pacifique et crédible comme celle du Mouvement Rachad.
    Le fait est qu’il semble que nous soyons en présence d’un deal comme il en existe plein de précédents entre le régime algérien et le pouvoir français qui semblent de nouveau – les conjonctures respectives dans les deux pays aidant – remettre à l’ouvrage, la coordination de leur politique systématique de répression contre l’opposition en exil. Et plus généralement, contre tout ce qui n’entre pas dans le moule néocolonialiste d’une certaine « Françalgérie » plus dominée par les échanges de barbouzeries et de mallettes que guidée par les principes de la morale, voire du simple respect du Droit.
    Le Front du Changement National dénonce d’une part, les dérives des nostalgiques de l’Algérie de Papa au sein de la France officielle qui se révèle vulnérable à toutes les pressions et à toutes les forfaitures et, d’autre part, le discrédit d’un régime algérien illégitime et criminel, qui croit pouvoir arrêter la Roue de l’Histoire, en faisant appel à ses protecteurs de l’ex-puissance coloniale. Parfois, ou souvent, devrions-nous dire, en «arguments » sonnants et trébuchants.
    Il en appelle à toutes les consciences libres de par le Monde afin d’exiger la libération immédiate de notre compatriote Mourad Dhina.

    Alger le 16 janvier 2012

    P/la Permanence politique
    Du Front du Changement National
    Dr Salah-Eddine SIDHOUM

  • algerie -watch

    Le Putsch: 20 ans après

     

    Le sanglant « printemps algérien » d'Octobre 1988

     

    Un avant-gout de Putsch (juin-décembre 1991)

     

    11 janvier 1992 : le coup d'Etat

     

    L'assassinat du président Mohamed Boudiaf, crime symbole (juin 1992)

     

    Une guerre à huis clos (1992-1993)

     

    "La peur doit changer de camp" (1993-1994)

     

    La sale guerre (1994-1999)

     

    Amnistie - Amnésie

     

    La poursuite des violations et des manipulations (1999-2012)

     

  • Bras de fer DRS-présidence pour le contrôle des élections

     

    Par
     
     Le président s'entendra-t-il avec les Renseignements pour mener les élections comme il le souhaite ?

     

    Le bras de fer continue entre la présidence et le DRS pour le contrôle des prochaines élections se fait de plus en plus manifeste.

    Après l'épisode du retard de l'ouverture de l'Année judiciaire, dû au conflit d'autorité à propos de changements à la tête de la Cour suprême, voulus par Bouteflika, voici maintenant que le DRS veut faire remplacer le président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaïah, proche du clan présidentiel, arrivé au terme de son mandat.

    Les deux dirigeants de la Cour, nommés en octobre 2006, soit depuis 5 ans (le président de la Cour, Kaddour Berradja, et le procureur général, Mohamed Guettouche) sont des hommes du DRS et contrôlent toutes les Cours et tribunaux, chargés de superviser les élections. Ils sont plus puissants que le ministre de la Justice, Belaid Belaïz, proche de Bouteflika. Quant au Conseil constitutionnel, c'est lui qui validera les résultats.

    Le lancement de l'artillerie médiatique implique qu'il va être remplacé incessamment sous peu. Cela veut dire que les résultats des élections seront triturés selon les désirs du pouvoir, soit par le clan d'Oujda de Bouteflika soit par le clan du DRS, ou les deux à la fois comme d'habitude.

    Rappelons à titre d'exemple qu'au Maroc, les mêmes institutions ont repêché le parti Istiqlal. A la première annonce des résultats, il était crédité d'une trentaine de sièges. Et à l'annonce finale, il se voit attribuer 60 sièges (?)

    L'enjeu du prochain scrutin n'est pas le score des islamistes, pratiquement acquis, mais ceux du FLN et FFS, et l'enterrement du RND, voulu par Bouteflika, mais refusé par le DRS qui le contrôle à 100%.

     

    Saad Lounès

  • Le délire Stalinien de Toufik

     

    Aéroport Houari Boumediene ; c’est le début de l’après midi et c’est l’arrivée du vol Lyon-Alger en ce dix-huitième jour de jeûne du mois de ramadhan qui coïncide avec le 18 Aout 2011. A peine les formalités de frontière accomplies, pour lui-même et pour son fils, qu’il est brusquement appréhendé par un groupe de quatre hommes qui se présentent à lui comme des officiers du DRS et lui signifient son arrestation et le somment de les suivre dans le calme. La surprise est totale pour sa sœur qui vient l’attendre ainsi que deux autres membres de sa famille qui travaillent en sous-douane à l’aéroport et qui assistent hébétés à cette scène tirée d’un mauvais cauchemar. Le long silence du premier choque est brisé soudainement par les pleurs du petit Anes qui ne comprend pas pourquoi son père est molesté avec autant de violence. Il en est séparé sans que l’on lui explique ce qu’il a fait, lui qui est venu passer les derniers jours du ramadhan avec son grand père âgé de plus de 90 ans.

     

    Bachir Belharchaoui qui quitte le DRS en 1993, officiellement pour cause de maladie, vient d’être séquestré par les pires criminels que l’Algérie ait jamais connu; le groupe du sinistre colonel Haddad Abdelkader dit Nacer El-Djen et son binôme le colonel Brahimi Louanes dit Mourad. Les membres de la famille présents sur place tentent tant bien que mal de s’interposer mais très vite un déluge d’injures, de coups et de menaces s’abat sur eux. Bachir disparait rapidement sans que personne n’ait le temps de réaliser ce qui vient de se passer !

     

    Bachir Belharchaoui est conduit à Hydra dans les locaux de la DCPJ/SA (Direction Centrale de la Police Judiciaire/Sécurité de l’Armée) commandée par le général Mohamed Hadjar. Il faut savoir que depuis la fermeture officielle du CPMI de Benaknoun en 2004, les officiers de recherches et d’investigations se déplacent vers la DCPJ/SA pour interroger les personnes arrêtées ; en fait un subterfuge administratif pour effacer les traces ! Pendant dix jours, Bachir subit les pires atrocités de jour comme de nuit et ce n’est que le 29 Aout qu’il est présenté au tribunal militaire de Blida dans un état grave ; il ne peut même pas se dresser correctement, ni se déplacer à causes des tortures subites. Son frère ne le reconnait plus et distingue à peine le restant des traits de son visage tellement il est tuméfié de partout ; le spectacle et si insoutenable que le vieux père aussi présent perd connaissance à la vue de son fils !

     

    Ca se passe en Algérie vingt ans après le coup d’état ! C’est dire que rien n’a changé et que l’Etat de droit ce n’est pas pour demain. C’est toujours les mêmes qui torturent, les mêmes qui donnent les ordres, les mêmes qui profitent du système et les mêmes qui subissent!

     

     

    Le séisme de janvier 1992

    Beaucoup de choses ont été écrites sur le séisme de janvier 1992 que certains qualifient de coup d'Etat, d’autres d'arrêt de processus démocratique et d'autres même de recolonisation de l'Algérie! Ce qui est une réalité, c'est que le onze janvier 1992 a été tout cela à la fois et beaucoup d’autres choses encore qui ont au final conduit à la ruine du pays sur tous les plans. Avec le recul et en décortiquant les événements qui se sont enchainés, on se rend compte que ce qui s’est passé en ce mois de janvier 92, n'a pas été un acte spontané prit dans un moment de panique et de précipitation par des personnes écervelées; c'est absolument le contraire. Ce n'est qu'après une préparation minutieuse que les DAF (déserteurs de l’armée française), suivant une stratégie prédéfinie, sont passés à l'action avec des objectifs, des moyens et des pertes évaluées bien à l'avance. Bien qu'en réalité les pertes humaines n’aient jamais été un souci pour le commandement de l'aveu même de Khaled Nezar et son aide Gaid Salah ; Ce dernier répétera en toute arrogance à ses hommes, lors d'une réunion de commandement au siège du commandement du CFT/ Ain Naaja, que s'il fallait changer de peuple, ils le feront sans aucune hésitation donnant le ton de la répression!

     

    La confrontation des Algériens pleins d’enthousiasme, d’inexpérience et même souvent d’impatience avec les réalités d’une indépendance inachevée est terriblement douloureuse et laisse un arrière goût amer qui ne passe pas. Les vieux démons ne sont pas loin et infligent un rappel à l’ordre sévèrement douloureux que les Algériens payent de leur sang. En matière de géostratégie et de sécurité régionale, l’Algérie reste un tabou pour ses voisins du nord qui se sont immédiatement mobilisés pour soutenir des rejetons qui comme des asticots ont rongé l’Algérie. Une ironie de l’histoire ; ces DAF en manque de paternité rappellent avec difficultés un colosse de la guerre de libération pour présider le pays et en 166 jours, Mohamed Boudiaf suscite avec des discours francs, directs et sans détour une lueur d’espoir mais ébranle en contre partie ceux qui l’ont ramené. Ce chaoui à la fois têtu et simple, déterminé et flexible, s’adresse aux Algériens en Algérien et leur apporte miraculeusement de l’espoir qui fait défaut à une population apeurée par un futur obscur et une barbarie annoncée dont tout le monde parle et redoute. Boudiaf connait les lignes rouges préétablies, mais les craintes des premiers instants cèdent vite la place au courage du nationaliste dans le reflexe inné du baroudeur d’antan. Il a lu dans les visages des Algériens la soif de justice, d’égalité, de quiétude et de fierté!

     

    Jamais un président n’a suscité autant de respect et d’admiration, ni autant d’espoir et d’enthousiasme en si peu de temps et jamais la fracture entre le régime opaque, capable du pire pour subsister, et un peuple qui sert de décore, n’a été aussi large que le jour de l’assassinat de cet homme hors du commun. Le 29 juin 1992, un pilier de l’histoire algérienne s’écroule en direct, sous les yeux des Algériens qui suivent ses moindres faits et gestes avec minutie. Peu de temps après, une autre icône tombe avec la liquidation de Kasdi Merbah et d’autres symboles du nationalisme algérien suivront dans un silence assourdissant. A l’intérieur de l’Armée comme au sein de la société civile, l’escadron de la mort, nouvellement constitué par Toufik, va sévir souvent de nuit pour remplir la sale besogne décidée par le commandement.

     

    Le projet du pouvoir devient peu à peu évident, pour ceux qui ont réussi à garder la tête froide, et trouve toute sa logique dans l’enchainement des événements mois après mois ; année après année. Tout s’emboite parfaitement et les pièces du gigantesque puzzle révèlent les dessous d’un plan bien établi. Les DAF ont ordonnés l’élimination systématique de tous les nationalistes qui les gênent ou qui sont capables de se mettre au travers de leur chemin ou interférer avec leur plan démoniaque visant à détruire le pays.

    Mohamed Liamine Mediene dit Toufik va mettre en scène et réaliser de bout en bout tout les plans des DAF. Pour marquer la vitalité de sa présence au poste qu’il occupe depuis peu, il s’applique avec soin dès les premiers instants du coup d’Etat. Il excelle dans la mise en pratique des stratégies d’actions et veille personnellement au bon déroulement des opérations programmées par les DAF, dans leurs moindres détails. Ses prétentions sans limites, ses frustrations passées vont être les catalyseurs qui lui permettront de franchir sans réserve ni remords toutes les limites.

    La lutte contre le terrorisme n’a été qu’une couverture pour une purification plus profonde, un châtiment infligé à ceux du bas qui ont osé rêver d’un pays de droit. Les DAF leur ont fait subir une guerre sans pitié qui ne dit pas son nom avec des massacres, des charniers, des disparus, des crimes en tous genres….. En un rien de temps l’Algérie est meurtrie, l’Algérie est humiliée, l’Algérie est violée, l’Algérie est déshonorée par Khaled Nezar, Mohamed Touati, Mohamed Mediene….

     

     

    La justice est ailleurs

    La tragédie des années de braises a tout compte fait permis de mettre en évidence une réalité l’Algérie n’a jamais été souveraine avec en son sein une entité transparente mais très présente au somment de tous les appareils de l’Etat à commencer par l’armée, à savoir la secte des DAF. Vingt après, les bourreaux de l'époque restent plus que jamais actifs, comme on le remarque si bien avec la récente mobilisation pour soutenir le général Khaled Nezar où la désignation par Bouteflika du général Mohamed Touati pour organiser et réaliser les changements politiques annoncés. Soucieux de préserver les avantages acquis, les DAF et leurs alliés se sont unifiés en conglomérat constitué d’élites civiles et militaires. Leur point commun c'est que ces personnes ont pleinement profité de la décennie moribonde; alors que des Algériens vulnérables se faisaient massacrer. Ces parasites faisaient des affaires et amassaient des fortunes alors qu'une majorité d'Algériens soumis à la terreur se terraient pour éviter la foudre des sommets diaboliques, une minorité vivait dans l'exubérance et la luxure. Deux Algérie se sont bien distinguées, celle du régime qui est exhibée comme une vitrine pour l'occident et une autre effacée, silencieuse, terrorisée qui cherche tant bien que mal à survivre même au prix de la dignité humaine!

     

    Aujourd’hui Khaled Nezar, contre lequel pèsent de lourdes charges, est poursuivi par la justice helvétique et pour y faire face il n'hésite nullement à faire appel aux mercenaires du régime qui doivent comme à chaque moment critique faire preuve d'allégeance. Les mêmes personnes sont sollicitées pour cette sale besogne, les mêmes tactiques et les même relais sont utilisés deux décennies plus tard. Ce n'est plus 1990 mais tout comme les vieux ogres qui le constituent, le régime s'est effrité en s'auto- infligeant des mutilations profondes par ses propres acteurs. Gaid Salah, un trilingue analphabète qui se retrouve par miracle à la tête de l'ANP; une anomalie surnaturelle et une complexité rajoutée à l'équation du contrôle des forces armée. En effet, c’est le chef du DRS qui prend ainsi les grandes décisions pour toute l’armée puisque c’est l’officier le plus gradé et à grades égales, c’est la compétence qui prime. C’est la première fois que le chef d’un département de la défense devient de prime à bord le chef de l’armée grâce à un subterfuge savamment réfléchi.

     

    Jamais un chef militaire en Algérie n’a eu autant de pouvoir, autant de droit de vie ou de mort sur les autres, autant d’influence sur des générations qui n’ont pas encore vu le jour ; bref autant de prise sur le destin de l’Algérie et son peuple. Par contre cet homme qui pouvait être le sauveur et le faiseur de miracle pour les millions d’Algériens a sombré dans un délire stalinien emportant tout sur son passage. Autant que premier garant de la sécurité de l'Etat, Toufik est doublement responsable de ce qui est arrivé à l’Algérie d'abord en obéissant par cupidité à des traîtres à la nation et en persistant ensuite dans la même lancée pour asseoir son règne.

    la suite:http://www.anp.org/fr/ledeliredeToufik.html

  • pourquoi le SNPSP temporise??

    SON CONSEIL NATIONAL DEMEURE OUVERT
    Le SNPSP temporise

    Le conseil national du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a décidé de convoquer une autre réunion extraordinaire à partir du 15 février afin de poursuivre l’examen des différentes revendications toujours en suspens.
    Réunis ce week end, les praticiens de la santé publique ont eu à débattre de l’amendement du statut particulier et du régime indemnitaire, concluant à la nécessité de temporiser afin de mieux peaufiner des actions qui pourraient être décidées avec d’autres syndicats inscrivant à l’ordre du jour ces mêmes revendications. Les membres du SNPSP ont également longuement débattu des conditions dans lesquelles exercent les praticiens qui font face non seulement à des pénuries récurrentes mais également à une insécurité quasi permanente, notamment dans les services des urgences. A l’ordre du jour également du conseil national, les problèmes rencontrés par des praticiens désireux de s’inscrire au niveau des conseils ordinaux régionaux et auxquels ces mêmes conseils réclament des cotisations antérieures à 1998 alors qu’un accord avait été trouvé pour que le compteur soit remis à zéro à partir de 2006. Le SNPSP espère un règlement de ce problème après la tenue prochaine d’une assemblée nationale du Conseil de l’ordre.
    N. I.

    source:le soir dz

  • Raport 2011 d’Amnesty International: L'Algérie au banc des accusés

     

    Par |
     

     
    Bouteflika harangant la foule lors d'un meeting électoral Bouteflika harangant la foule lors d'un meeting électoral

    Le rapport 2011 d’Amnesty International sur la situation politique en Algérie dans le contexte des Révolutions arabes, établit un sévère réquisitoire contre l’ "autocratie" (c'est son terme) du pouvoir algérien que l'ONG accuse d’atteintes graves au respect des Droits de l’homme et d’être responsable avec l'ex-Fis des 200.000 morts de la décennie noire…

    Les analyses faites par les confrères de la presse nationale du rapport d’Amnesty International 2001, dans sa partie relative à "La situation des droits humains au Moyen Orient et en Afrique du Nord de janvier à la mi-avril 2011" ont isolé la partie concernant l’Algérie alors qu’elle est incluse ainsi que le titre l’indique dans l’ensemble des pays du Moyen Orient et du Maghreb qui ont, pour la plupart, connu les Révolutions arabes qui ont entraîné la chute de leur dictature. Le bilan établi par ce rapport lie l'Algérieavec ces pays en ébullition. Comment?

    "En Algérie, l’autocrate a maintenu l’Etat d’urgence durant 19 ans"

    D’entrée, Amnesty considère l’Algérie comme pays sous autocratie, ayant son "autocrate" terme employé dans le rapport. Enumérant la longévité de ces règnes dictatoriaux, le rapport écrit:

    "Au début de 2011, les pays qui allaient être ébranlés par la révolte étaient dirigés depuis des décennies par les mêmes hommes ou les mêmes familles – 23 ans pour le président tunisien Zine el Abidine Ben Ali, 30 ans pour le président égyptien Hosni Moubarak, 42 ans pour le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, près de 200 ans pour la famille al Khalifa à Bahreïn, 33 ans pour le président yéménite Ali Abdullah Saleh, 40 ans pour le sultan Qaboos bin Saïd à Oman et la famille el Assad en Syrie, et plusieurs centaines d'années pour la famille al Saoud en Arabie saoudite. Dans plusieurs de ces pays, les fils des dirigeants, eux-mêmes fils d'anciens dirigeants, étaient préparés à prendre la succession de leur père. Les autocrates à la tête de trois de ces pays maintenaient l'état d'urgence sans interruption depuis des années : 38 ans en Syrie, 30 ans en Égypte et 19 ans en Algérie."

    L’ONG inclut donc l’Algérie dans les pays ayant été ébranlés par la révolte populaire : la Tunisie, l’Egypte, la Libye, le Yémen et la Syrie par un trait commun : le maintien de l’état d’urgence, le plus court en Algérie ; ce qui n’explique pas le fait que l’onde choc ne l’ait pas atteinte. En filigrane, les méthodes employées par ces régimes afin de se maintenir au pouvoir vaille que vaille, outre l’Etat d’urgence, sont similaires à celles auxquelles a eu recours le pouvoir algérien dans la panique générée par les révolutions arabes. Le rapport établit un lien implicite mais assez éloquent quant à la similitude des approches :

    "Les dirigeants du Yémen, de la Libye et de Bahreïn avaient atteint le moment où ils semblaient au bord de la défaite, et la plupart avaient introduit des réformes à la hâte, promis de ne pas se représenter pour un nouveau mandat ou renvoyé leurs gouvernements dont ils avaient fait des boucs émissaires en raison de leur impopularité. Certains ont distribué de l'argent à la population ou lui ont promis de nouveaux emplois et un logement. Beaucoup ont intensifié la répression et fait couler le sang de leur peuple."

    En effet, dès les premières insurrections populaires en Tunisie, le pouvoir algérien a levé dans la forme l’Etat d’urgence, annoncé à la hâte des réformes politiques, relancé sur le tas l’emploi des jeunes par le biais de l’ANSEJ.
    Dans l’ouragan des protestations qui allaient grandissantes, l’Algérie était considéré comme l’un des pays épicentre de la zone sismique. C’est ce que relève le rapport :

    "Les protestations continuaient dans presque tous les pays de la région, tant en Tunisie et en Égypte pour maintenir la pression en faveur d'un véritable changement, qu'en Syrie et au Yémen où il était difficile de déterminer si les manifestations ou la violence étatique allaient prendre le dessus, ou en Algérie, à Bahreïn, en Irak, en Jordanie, dans le sultanat d'Oman, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et même en Arabie saoudite, où les manifestations se prolongeaient. » de leurs droits fondamentaux"

    Le rapport met ainsi en exergue le fait que le système politique algérien secrète toutes les raisons de la colère des citoyens de Tunisie, de Lybie, d’Egypte, du Yémen et de Syrie:

    "Des revendications et des aspirations communes sont également apparues. Les manifestants ont condamné les dictateurs, les monarques absolus et les États à parti unique et ils ont réclamé la liberté et la possibilité de choisir leur propre gouvernement. Ils ont dénoncé la corruption, les brutalités policières, le chômage des jeunes, la pauvreté, les mauvaises conditions de logement, la hausse des prix des denrées alimentaires ainsi que la répartition inéquitable des emplois et de la richesse et l'inégalité des chances. Dans tous les pays ils ont exigé le rétablissement de leur dignité et de leurs droits fondamentaux."

    "Le conflit entre le pouvoir et les islamistes du FIS a couté la vie à 200.000 Algériens innocents"

    Pourtant, relève le rapport, bien que les Algériens aient eux aussi protesté "les manifestations n’ont pas eu la même ampleur qu'en Tunisie, en Égypte et en Libye. Ce pays, à population majoritairement jeune – la moitié des 35 millions d'Algériens ont moins de 25 ans –, est confronté aux mêmes problèmes politiques et économiques que ses voisins, y compris un taux de chômage de plus de 30 %."

    Pour quelles raisons?  Pour l’ONG, la principale expliquation se trouve dans le fait que " de nombreux Algériens sont toujours hantés par le conflit armé des années 1990, déclenché lorsque l'armée a annulé les élections que le Front islamique du salut (FIS) était en passe de remporter et imposé l'état d'urgence. Le conflit sanglant qui a coûté la vie à 200 000 Algériens, selon l'estimation du gouvernement, a été marqué par des atteintes flagrantes aux droits humains, notamment des homicides illégaux de civils, des milliers de disparitions forcées, des détentions arbitraires, des enlèvements, des viols et d'autres formes de torture. Ces crimes ont été perpétrés par les deux parties au conflit contre une population civile sans défense."

    L’ONG met ainsi dos à dos le pouvoir algérien et le terrorisme islamiste dans le drame des années 90. Les Algériens ne se sont pas soulevés avec les peuples frontaliers pour dénoncer la même situation, la même dictature, la même corruption en raison du danger que répréentent ces deux parties en conflit : le pouvoir algérien et les islamistes du FIS ayant ensanglanté le pays alors qu’il n’était pas concerné. Sur ce point, Amnesty International n’accuse pas seulement le pouvoir algérien de népotisme; il est responsable des 200.000 morts, de "détentions arbitraires, des enlèvements, des viols et d’autres formes de torture". Ce n’est pas la première fois qu’Amnesty International porte ces accusations sur le régime algérien. Mais, dans ce rapport de l’année 2011, celles-ci sont d’autant plus lourdes qu’elles s’inscrivent en droite ligne avec les réformes de Bouteflika qui tente de se disculper de ces accusations en essayant de prendre de la distance avec l’ex-Fis en en interdisant le retour à la légalité.

    "Les atteintes graves aux droits humains n’ont pas été abordées de manière satisfaisante"

    Pourtant, malgré cette hantise d’une autre "guerre civile", les émeutes ont lieu. Le rapport établit une synthèse des situations de révoltes réprimées dans le sang par le pouvoir qui a été amené à céder sur les revendications socioéconomiques avant de mettre en œuvre une panoplie de réformes politiques fin février 2011:

    "Des manifestations sporadiques ont suivi et, le 24 février, le président Abdelaziz Bouteflika a levé l'état d'urgence imposé depuis 19 ans et promis d'autres réformes. Toutefois, à la mi-mars, les forces de sécurité ont de nouveau dispersé des manifestations à Alger : l'une organisée par des jeunes militants sur Facebook et l'autre à l'initiative de la Coordination nationale pour le changement démocratique (CNCD)."
    Le rapport précise que les revendications des émeutiers  étaient plus focalisées sur  l'obtention de réformes plutôt que sur une demande de démission du gouvernement. Pourquoi ? Le rapport insiste sur la méfiance des Algériens du danger que représente "l'agitation politique dans un pays dont l'histoire récente est maculée de sang et dans lequel les séquelles des atteintes graves aux droits humains n'ont toujours pas été abordées de manière satisfaisante." et donc restées impunies.

    Les émeutes se propagent après les réformes qu’elles ont précédées…

    Ces deux questions majeures posées et clairement énoncées, à savoir le danger mortel des deux parties en conflit, le parti-Pouvoir et l’islamisme politique qui ont généré la décennie noire et, de l’autre, les séquelles de celle-ci, encore vives et restées pendantes sur les atteintes graves au droit de l’Homme, le rapport énumère froidement, sans commentaire aucun, avec un effacement significatif, la panoplie des réformes engagées par Bouteflika. Rejétées à la fin de la partie "Algérie", Amnesty International y voit sans doute une panacée subsidiaire, incapable d’apporter une réponse aux revendications des Algériens. Voici comment ces réformes sont énumérées: "Le 15 avril, le président a annoncé des réformes en vue de « renforcer la démocratie » comprenant la révision de la loi électorale et la désignation d'une commission de réforme constitutionnelle. L'adoption d'une nouvelle loi sur l'information a également été annoncée pour remplacer les dispositions existantes du Code pénal, en vertu desquelles les journalistes, entre autres, reconnus coupables de « diffamation » envers le président ou d'autres institutions étatiques, sont passibles d'une peine maximale d'un an d'emprisonnement assortie d'une amende pouvant atteindre 250 000 dinars (soit 3 500 dollars). Le président a également annoncé une réforme de la loi sur les organisations de la société civile."

    Le rapport ne termine pas cette énumération sèche des réformes sans les inscrire dans un mouvement de protestation populaire qui continue et prend de l’ampleur ( dans ses manifestions et les répressions qui s’en suivent dans les régions de Skikda, Laghouat, Ouargla) ce qui atteste la minorisation des réformes de Bouteflika par le rapport d’Amnesty de l’année 2011 puisque les craintes formulées se concrétisent au moment même de la publication du Rapport de l’ONG: "Au moment de la rédaction du présent document, les Algériens continuaient d'organiser des grèves et des manifestations pour réclamer des réformes de grande ampleur et le respect de leurs droits fondamentaux, et les étudiants de l'université défiaient les forces de sécurité en manifestant dans les rues d'Alger."
    R.M

  • L’Algérie n’est-elle pas déjà islamiste ?


    L'Algérie du code de la famille, des délinquants «pieux» qui brûlent les bars, les hôtels et les appartements occupés par des femmes seules... ! L'Algérie de Belkhadem, de Bouguerra, d'Ouyahia qui trouve que le vin est plus dangereux que l'intégrisme... ! L'Algérie où les partis islamistes se multiplient et se reproduisent par scissiparité comme des paramécies ! L'Algérie où les partis démocratiques sont interdits de salles, de télé, de radio ou de rassemblements, alors que les partis islamistes ont leurs agréments dans la semaine , ont toutes les tribunes qu'ils veulent juste pour vociférer leur haine de la démocratie , de la modernité et traiter les démocrates d'Abou Djahl et Abou Lahab.... ! On leur offre même les dortoirs de lycées et cités universitaires ! Ce pays ne serait pas islamiste ?! Il n'y a pas pire ennemi pour un islamiste qu'un autre islamiste ! Les 4 «partis» de Djabbalh et le schisme au sein du MSP en sont la preuve ! Voici ce qui était la réalité des «Moudjahidine» en Afghanistan, modèle de gouvernance pour nos tarés : «Au nombre de ces clans, il y avait d’abord celui du Jamiat-e- Islami, un parti intégriste à dominance tadjike, dont les principaux leaders étaient le président autoproclamé du régime, Rabbani, et son ministre de la Défense, Massoud, chef de guerre de la vallée du Panchir, au nord de la capitale. Ensuite venait le clan du parti intégriste pachtoune Hezb-e- Islami, dont le leader, Hekmatyar, bien que nominalement Premier ministre à plusieurs reprises, passa plus de temps à bombarder les troupes du régime des hauteurs voisines de Kaboul qu’à occuper son siège de ministre. Il y avait également le clan intégriste chiite du front Wahdat, dominé par la minorité des Hazaras, surtout présente dans les faubourgs de Kaboul et dans le centre du pays. Enfin, il y avait le clan du seigneur de guerre ouzbek Dostom, qui s’était constitué, à titre privé, un véritable État indépendant au nord-ouest du pays. Et pendant sept ans, chacun de ces clans n’a cessé de combattre les trois autres, sous le couvert de toutes les combinaisons d’alliances possibles et imaginables, pour tenter d’élargir sa propre influence, c’est-à-dire avant tout son pillage du pays. Jusqu’à ce que l’offensive victorieuse de ces nouveaux venus que sont les talibans vienne les contraindre à constituer un front commun, tout au moins tant que les talibans eux-mêmes se refusent à des concessions qui rendraient d’autres alliances possibles. » Un régime islamiste en Algérie passera son temps à lapider et décapiter ! Il n'en aura pas pour penser à ouvrir des frontières ! Il en inventera d'autres !
    Ringoliveo

  • Le vingtième anniversaire des élections législatives sabordées par le régime

     

     

    Par Ait Benali Boubekeur

     

    Il y a vingt ans, les Algériens votent, pour la première fois, pour une élection nationale majeure, en l’occurrence les législatives. Bien que d’emblée son issue ait été difficile à prévoir, les Algériens, en âge de voter, ont pris part massivement à cette joute électorale. Mais ce que les électeurs ignorent c’est que leurs voix ne peuvent être comptabilisées que lorsque les détenteurs réels du pouvoir valident ou non le scrutin. Et c’est là que le bât blesse. Car jusque-là l’organisation du pouvoir s’est faite en excluant uniment le peuple. En effet, dans tous les pays concernés par ce genre de transition démocratique, l’institution militaire joue un rôle péremptoire dans ces processus. Pour William Quandt, dans « Société et pouvoir en Algérie » : « Partout où les régimes ont permis des ouvertures, l’assignation d’un rôle précis aux militaires a constitué un problème de taille : il est extrêmement difficile d’écarter les militaires de la scène politique, comme l’ont montré les cas de la Turquie et du Chili ». Du coup, l’Algérie, pendant la période allant de 1989 à 1992, n’a pas échappé à ce schéma.

     

     

     

    Cependant, pour mieux comprendre la nature du pouvoir algérien, un rappel historique est requis. Dans les années 1960 et 1970, le pouvoir a été assumé sans partage par l’institution militaire. Ainsi, celui qui a réussi à créer un consensus au sein de cette institution fut incontestablement Houari Boumediene. Pendant son règne, la politique algérienne fut incarnée par sa seule volonté. Bénéficiant d’un soutien indéfectible de l’armée, il gouvernait sans partage. Après sa disparition, le centre du pouvoir s’est élargi, mais il n’a pas quitté le centre préalablement constitué. Le meilleur exemple pouvant étayer cette thèse est la solidarité de l’armée pour organiser la succession de Boumediene. En effet, bien que cette bataille ait généré une guerre de positions entre les différents clans, d’une façon générale, l’institution militaire est restée unie. Par conséquent, tout au long du règne du parti unique, la politique du pays a été conçue dans des cercles échappant à tous les contrôles constitutionnels. Dans une analyse fort intéressante de Madjid Benchikh, intitulée « Les obstacles au processus de démocratisation en Algérie », le juriste constate que : « La stratégie du système n'est pas déterminée au sein du parti unique, elle est déterminée par le commandement militaire. Le plus souvent, la conception, les décisions et la stratégie du commandement militaire sont annoncées au sein du parti par les membres militaires du comité central. L'essentiel des autres groupes rejoint alors la ligne définie par le commandement. Toute l'histoire de la prise du pouvoir dès le lendemain de l'indépendance du pays en 1962 est en ce sens ».

     

     

     

    Cependant, lorsque l’Algérie s’apprête à inaugurer une nouvelle ère démocratique, la question lancinante est de savoir quel rôle va échoir à l’institution militaire. Bien que les militaires, membres du comité central du parti unique, décident de démissionner de leur fonction politique en mars 1989, ils gardent quand même un œil sur l’évolution du processus démocratique. Cette nouvelle situation laisse parfois pantois les observateurs. Après trois décennies de dictature, les Algériens sont enfin libres de participer à la vie politique de leur pays sans faire allégeance au régime. Par ailleurs, cette liberté mérite une nuance. Il s’agit d’un octroi plus que d’une acquisition. « La constitution de 1989 ouvre, au texte même, quelques chemins de liberté, mais ce sont des chemins étroits, parsemés d'embûches et de fausses pistes. C'est que les libertés que la constitution reconnaît n'ont pas non plus été arrachées par des forces sociales organisées», écrit Madjid Benchikh. Quoi qu’il en soit, le jeu politique est d’emblée biaisé. L’article 40 de la constitution permet certes aux Algériens de participer à la vie politique. En revanche, ils ne peuvent pas créer des partis politiques, mais des associations à caractère politique. L’auteur des obstacles au processus de démocratisation en Algérie dissèque la mauvaise foi des dirigeants en notant : « L'ambiguïté de la reconnaissance du multipartisme est révélatrice du rapport des forces en présence à la fin de l'année 1988 : le processus d'effondrement du FLN a commencé, mais le mouvement démocratique est embryonnaire. L'ouverture démocratique apparaît aux yeux du pouvoir en place comme une recette préconisée pour faire face à la crise économique et sociale et pour dépasser les contradictions qui minent le système ».

     

     

     

    Dans ces conditions, il est difficile de parler d’une volonté des dirigeants de remettre le pouvoir au peuple algérien. D’ailleurs, mis à part le FFS d’Ait Ahmed et le FIS d’Abassi, dont le seul point commun réside dans leur réelle opposition au régime, les autres partis se contentent d’applaudir les dirigeants. Certains, sans les nommer, critiquent le pouvoir apparent. Dans le fond, ils ne sont jamais en désaccord avec le pouvoir occulte. Cela dit, la stratégie du régime consiste à subventionner les partis afin de mieux les contrôler. Du coup, pour échapper à l’emprise du pouvoir, le FFS et le FIS refusent tout bonnement l’argent du gouvernement. Cependant, le premier test électoral, en l’absence du FFS, tourne à l’avantage du FIS lors des élections municipales du 12 juin 1990. Par ailleurs, bien que les Algériens votent massivement pour le FIS, il n’en reste pas moins que le résultat électoral ne reflète pas le poids du parti dans la société. Cette victoire écrasante n’est possible que grâce à la loi électorale, conçue au départ pour favoriser le FLN. Celle-ci stipule que : « Si aucun parti n’obtenait pas la majorité absolue, le parti au score le plus large recevrait la moitié des sièges plus un, le reste étant réparti proportionnellement entre tous partis ayant obtenu plus de 7% de voix ». Partant, avec seulement 34% de voix par rapport au nombre d’inscrits, le FIS obtient 57% d’Assemblées communales et 66% d’Assemblées de wilayas. Analysant ces résultats, Madjid Benchikh écrit : « La victoire du Front islamique du Salut (FIS) à ces élections surprend le gouvernement. Mais au lieu d'en tirer les leçons en effectuant des changements substantiels dans la politique, les méthodes et le personnel politique et de gestion, le gouvernement entreprend de réorganiser le FLN au profit des tendances qui le soutiennent, et médiatise, notamment grâce au contrôle des organes d'information, les réformes qu'il préconise ».

     

     

     

    Quoi qu’il en soit, le régime refuse de voir la réalité en face. Car cette victoire n’était pas accidentelle. Bien que les réformes de Mouloud Hamrouche puissent constituer des avancées incontestables, l’impopularité du régime fait que les Algériens s’en éloignent de toute solution émanant de ce pouvoir. Ainsi, malgré le discrédit du régime, le gouvernement prévoit la tenue des élections législatives pour le 26 juin 1991. Le 1er avril, le chef du gouvernement soumet au parlement un projet de loi régissant ces législatives. Le découpage électoral, et c’est le moins que l’on puisse dire, favorise le FLN réformateur et le FFS. Plus tard, Ait Ahmed expliquera que l’alliance avec les réformateurs du FLN, dirigé à ce moment-là par Abdelhamid Mehri, aurait donné naissance à un gouvernement républicain et réformateur. Toutefois, étant donné que le FIS était considéré dangereux, les détenteurs du pouvoir réel auraient pu se réjouir d’une telle alliance. Hélas, le commandement militaire n’en voulait pas d’un gouvernement républicain qui pourrait échapper à son contrôle. Au même moment, le FIS occupe la rue. Bien qu’il crée un désordre en occupant les voies publiques, l’intervention de l’armée va provoquer l’annulation des élections de juin 1991. Ainsi, selon Madjid Benchikh, avec la démission de Hamrouche le 4 juin 1991, « L'armée rappelle aussi qu'elle peut écarter même un gouvernement FLN dont le chef avait jusque-là la confiance du Président de la République. L'intervention de l'armée de juin 1991, alors même que tous les événements durant cette période montraient que le FIS n'était pas armé, indique que le commandement militaire ne peut tolérer une évolution du processus démocratique qu'il ne maîtrise pas, même s'il faut faire pression sur le chef de l'État et écarter ses hommes de confiance ».

     

     

     

    D’une façon générale, le départ de Mouloud Hamrouche satisfait le FIS et le commandement militaire. L’arrivée de Ghozali va conforter le FIS. Le nouveau premier ministre propose de revoir la loi électorale du 1er avril 1991. Désormais, le nombre de députés est relevé à 430 au lieu des 295 proposés par son prédécesseur. Quant au commandement militaire, sa satisfaction réside dans le fait qu’une alliance Hamrouche-Ait Ahmed est définitivement écartée. Cependant, le 12 octobre 1991, l’Assemblée nationale, dont les députés sont issus du parti unique, adopte le nouveau découpage électoral. Pour le spécialiste Willaim Quandt : « Le nouveau premier ministre Sid Ahmed Ghozali avait promis l’organisation d’élections libres et honnêtes, avec une nouvelle loi électorale, ce qui pouvait ressembler aussi à une victoire du FIS ». Dans la foulée, Chadli Bendjedid fixe la date des législatives pour le 26 décembre 1991. Parlant au conditionnel, il ajoute que le second tour « pourrait se tenir le 16 janvier 1992 ».

     

    Toutefois, sous la direction d’Abdelkader Hachani, libéré de prison en octobre, le FIS annonce, après moult tergiversations, sa participation aux législatives le 14 décembre 1991. Ainsi, pour la première fois, les Algériens peuvent envoyer les députés de leur choix à l’Assemblée nationale. Ce droit intervient après trente ans d’attente. Du coup, on peut dire que les Algériens sont prêts à rentrer de plain-pied dans cette nouvelle ère démocratique. Hélas, le rêve est de courte durée. Bien que le vote soit entaché de quelques irrégularités, dans l’ensemble, le scrutin s’est déroulé normalement. Après les dépouillements, le général Larbi Belkheir, ministre de l’Intérieur, annonce les résultats. Le FIS obtient, au premier tour, 188 sièges. Il est suivi par le FFS avec 25 sièges. En troisième position, le FLN remporte 15 sièges. Avec ses résultats, les prévisions des vrais décideurs tablant sur le tiers des sièges pour le FIS se sont trompées lourdement. A la stupéfaction générale, une voix de sagesse se prononce. Ait Ahmed, chef historique de la révolution algérienne, préconise le respect du verdict des urnes. Toutefois, aux manœuvres du commandement militaire et des faux démocrates, Ait Ahmed organise une marche gigantesque pour faire appel au sens des responsabilités des Algériens. Il rejette au passage la fatalité qui se résume soit par l’instauration d’un État intégriste soit par un État policier. Malheureusement, comme le constate Madjid Benchikh, élu du FFS à Ain El Hammam en décembre 1991, le vrai pouvoir en Algérie ne se trouve pas dans les urnes : « Mais l'analyse du rapport de force montre bien que ni le FIS ni les forces démocratiques impulsées par le FFS ne sont suffisamment organisées pour imposer l'alternance. Le commandement militaire13 décide d'annuler le deuxième tour des élections législatives prévu pour le 15 janvier 1992. Le Président de la République "est démissionné", un Haut Comité d'État présidé par Mohamed Boudiaf reçoit les pouvoirs du Président de la République ».

     

     

    Pour conclure, il va de soi que depuis l’indépendance, la vie politique se décide en dehors de la participation du peuple algérien. À la faveur des événements d’octobre 1988, les Algériens espèrent jouer le rôle qui devait leur revenir de droit depuis 1962. Hélas, bien que le peuple algérien soit prêt à composer avec les règles démocratiques, les vrais décideurs, habitués à imposer leurs vues sans concertation, ne sont pas sur la même longueur d’onde. En décrétant que le peuple a fait un mauvais choix [ce qui s’explique par la volonté du peuple algérien de rompre avec le régime responsable de la gabegie depuis 1962], ils décident de mettre fin au processus démocratique. Sur le plan politique, quoi qu’en puisse épiloguer sur cet épisode, l’Algérie est replongée dans l’avant 1988. Vingt ans plus tard, cette vision prévaut encore. Malgré les révolutions qui se sont déroulées chez nos voisins, en accordant des miettes, le régime se refuse à tout changement profond. D’ailleurs, dans quelques mois, il va même organiser des élections législatives. Or, en refusant de rompre avec les anciennes méthodes, celles-ci ne seront guère différentes des précédentes. À moins que des observateurs neutres puissent les contrôler. Dans ce cas, quelle garantie le régime donnera-t-il pour laisser le peuple algérien se décider sans être tenu à la gorge ?

  • le monstre de ben- aknoun alias bachir

    Le général Toufik impose Athmane Tartag à la Sécurité intérieure

     

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    Le rapt des trois humanitaires a été un camouflet pour le DRS.

    Au Département renseignement et sécurité, les changements se font souvent en douce, presque dans le secret. Mais tout remplacement ou limogeage est synonyme de glissement stratégique dans les strates du pouvoir.

    Un changement important est survenu au sein du Département Renseignement et Sécurité (DRS), tout-puissant service de renseignement qui constitue le vrai Centre de décision de l'Algérie. Le général Abdelkader Kherfi alias Ahmed qui dirigeait la Direction de la Sécurité Intérieure (DSI) a été limogé et remplacé par la général Athmane Tartag alias Bachir.

    Loin des commentaires erronés et fantaisistes, ce remplacement est une sanction directement liée à l'affaire de kidnapping de 3 humanitaires européens survenue le 23 octobre au sein des camps de réfugiés du Polisario à Tindouf. Ce qui est en soi une gifle retentissante pour le Front Polisario, l'Algérie et ses services de sécurité.

    Selon des connaisseurs, "il est pratiquement impossible d’accéder avec des véhicules étrangers aux camps de Tindouf, hautement surveillés de nuit comme de jour par les milices armées du Polisario et des unités de l’armée algérienne. En plus, l’idée de parcourir des centaines de kilomètres dans une portion de désert surveillée sans être aperçu, pour ensuite franchir les frontières très bien gardées, cela relève de l’imaginaire. Tout comme il est impensable de s’introduire sans une complicité interne, dans le camp de Hassi Rabouni où est installé le Quartier Général du Polisario, forteresse implantée dans une zone de haute sécurité, et en sortir tranquillement avec trois étrangers ni vu ni connu."

    Le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, en compagnie du patron du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, ont effectué une visite éclair le 4 décembre à Alger. Le lendemain, lundi 5 décembre, deux Sahraouis actifs au sein du Polisario, Maminna Alaaguir Ahmed Baba et Aghdafna Ould Hamoudy Ould Ahmed Baba, âgés respectivement de 29 et 32 ans, sont appréhendés dans une chambre d’hôtel au centre-ville de Nouadhibou (Mauritanie) qu’ils occupaient depuis une dizaine de jours (?).

    Selon un "scénario" révélé par certaines sources, "après avoir réussi leur enlèvement, les deux ravisseurs avaient fui à bord d’un véhicule tout-terrain avec les trois otages à bord. Ils ont pris la direction d’une petite localité située près de la frontière entre le sud algérien et le nord du Mali. Une fois sur place, les deux ravisseurs ont livré leurs otages aux djihadistes, d’une katiba "dissidente" d’Al Qaïda au Maghreb islamique, contre une forte somme d'argent. Ils sont ensuite entrés en territoire mauritanien pour se rendre dans une première étape à Nouadhibou avant de se rendre ensuite aux Iles Canaries. C’est à ce moment là qu’ils auraient été repérés puis pris en filature par des agents des services de renseignements extérieur français (la DGSE), dépêchés en Mauritanie pour enquêter avec leurs homologues mauritaniens" (?).

    En fait, il s'agit là d'une histoire bien étrange de barbouzerie qui dépasse de loin la personnalité de deux jeunes Sahraouis, et qui a coûté sa place au discret général Ahmed, proche du clan présidentiel.

    Rappelons que la DSI était promise depuis longtemps au général Tartag par le général Toufik, patron du DRS. Déjà en 2005, le site bien informé/manipulé Maghreb Confidentiel annonçait un "changement majeur au sein du puissant Département du renseignement et de la sécurité (DRS) : le général Smaïn Lamari, numéro deux, serait remplacé par le général Bachir Tartag." (n°695 du 19/05/2005). Cette information préfigurait une purge des officiers loyaux à l'ex-chef d'état-major le général Mohamed Lamari.

    Après la mort de Smaïn Lamari, le 27 août 2007, Toufik avait voulu imposer M'henna Djebbar ou Athmane Tartag mais Bouteflika avait refusé de signer le decret.

    Entre-temps, Mhenna Djebbar avait été nommé à la tête de la DCSA en 2005, et Tartag a fait valoir ses droits à la retraite.

    M'henna Djebbar (ex-chef du CTRI stratégique de Blida (1990-2003) dépendant de la DSI), Athmane Tartag (ex-chef du CPMI (1990-2001) dépendant de la DCSA), le général Farid Ghobrini (ex-chef du Centre Principal d'Opérations (CPO) d'Hydra dit Antar, dépendant de la DDSE) et un certain général Kamel (actuel chef du CPO), sont les quatre "Mousquetaires" qui composent le commandement opérationnel de choc du DRS et sont restés fidèles au général Toufik Mediene. Ils détiennent à eux cinq des secrets que même le président et le chef d'état-major Gaïd Salah ignorent.

    Dans ce contexte, la position du général Rachid Lallali, alias Attafi, patron de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE), paraît ambigüe par rapport à ce quinté de choc. Au point où les événements au Sahel sont devenus une affaire de sécurité intérieure dont va s'occuper le général Tartag.

    Ce changement stratégique à la tête de la DSI peut en annoncer d'autres au sein du DRS, de l'ANP et du gouvernement.

    Saâd Lounès

  • L’UGTA… “en un combat douteux”

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Depuis qu’une certaine effervescence secoue le complexe SNVI Rouiba, les revendications de l’UGTA restent difficiles à identifier. Pourtant ce n’est pas faute de discours.
    Le rassemblement d’hier devant le siège de la Centrale du syndicat “officiel” n’a pas beaucoup avancé vers la clarté des exigences ouvrières. Malgré nos efforts, nous n’avons pu préciser que quelques maigres griefs : ceux faits aux “dirigeants”, eux-mêmes personnalisés par les “Sociétés de gestion des participations”, qui recruteraient des cadres à la retraite et ceux concernant “les droits syndicaux” qui renvoient au droit de créer des sections syndicales dans les unités de production et aux pressions subies par les travailleurs qui, dans la zone industrielle, tentent de se syndiquer.
    On ignore le nombre de retraités qui occupent des fonctions de cadre dans les SGP et entreprises publiques, mais on peut subodorer que ce n’est pas là la principale hypothèque dans l’emploi des jeunes. Y compris des jeunes cadres. L’état du système de formation, en général, et de l’université, en particulier, justifie largement le recours aux anciens cadres dans un premier temps mis au repos.
    Mais, puisque dans ce curieux soulèvement qui a tout l’air d’une théâtrale agitation, il faut une cible, allons-y pour les SGP qui, pourtant et comme chacun le sait, ne gèrent pas les entreprises et ne recrutent pas pour elles.
    Restent les droits syndicaux que certaines entreprises privées ne respectent pas, ce qui n’est donc pas le cas de la SNVI : est-ce à dire que l’UGTA inaugure une pratique inédite, celle du mouvement de revendication par procuration ? Si c’est le cas, les adjoints d’éducation en ont grandement besoin et c’est vers eux que la solidarité syndicale aurait dû regarder.
    “Le rassemblement d’aujourd’hui ne vise pas des revendications salariales mais l’application des lois, notamment celle relative au droit syndical”, disait hier un responsable syndical. C’est justement la raison pour laquelle ce mouvement est suspect : il n’a pas de revendications concrètes.
    Le souci de la réussite “des réformes du Président” jette le doute sur la nature syndicale de cette bruyante mobilisation. En outre, si la loi ou le simple bon sens étaient appliqués, la SNVI aurait été plus d’une fois mise en liquidation.
    Reste l’usage subitement inconsidéré de la menace de la part d’une “organisation de masse” qui n’est pas connue pour son penchant subversif. Elle veut faire peur à qui ? Aux SGP ? Elles n’ont pas la prérogative de l’application du droit syndical. Au ministre de l’Industrie ? Alors pourquoi le désolidariser avec son Président, chef de l’Exécutif, pour demander à ce dernier : “Bouteflika, débarrasse-nous des vieux pour que les jeunes travaillent” ?
    Et puis cet étrange et ultime avertissement lancé par Messaoudi : “Nous allons rencontrer le ministre de l'Industrie ; s’il y a des tergiversations, on leur donnera rendez-vous dans dix jours à Rouiba pour un match retour. L’arbitre sera de notre côté. Ce match, on va le gagner…”
    C’est qui l’arbitre dans un “match” opposant un syndicat à… un ministre ? Et d’où le syndicaliste tire-t-il cette assurance sur les faveurs de “l’arbitre” ? On se disait bien que, dans cette histoire, il y a anguille sous roche. Prochaine séance dans dix jours, donc. À suivre.
    M. H.

    musthammouche@yahoo.fr

  • l'algerie est une dictature, vous vouliez ou pas, celui qui traite avec :est complice du genocide du peuple algerien

    Classée 130e et régime autoritaire par l’indice de démocratie dans le monde

    Un autre blâme pour l’Algérie de 2011

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    Le rapport, fraîchement rendu public, présente une mesure de l’état de la démocratie dans le monde au début décembre 2011.

    La fin de l’année est propice aux bilans, c’est aussi cette période que choisissent les organismes internationaux de réflexion et d’analyse pour rendre publics leurs rapports et classements des pays sous différents indices. Année après année, l’Algérie n’en finit pas de recevoir des blâmes de ces organismes et pourtant elle semble se complaire dans les inconfortables derniers rangs. The Economist Intelligence Unit (EIU), un think tank britannique, lui donne ainsi une place de 130e mondiale sur 167 pays dans son classement des pays par indice de démocratie. Le rapport, fraîchement rendu public, présente une mesure de l’état de la démocratie dans le monde au début décembre 2011.

    L’indice de démocratie, selon ce rapport, repose sur 5 catégories de mesures, à savoir le processus électoral et le pluralisme, les libertés, le fonctionnement du gouvernement, la participation à la vie politique et la culture politique. Quatre types de régime sont recensés par The Economist Intelligence Unit pour catégoriser les pays, à savoir le plein de démocratie, les démocraties imparfaites, les régimes hybrides et enfin les régimes autoritaires. L’Algérie avec sa médiocre 130e place est classée parmi la catégorie des régimes autoritaires. Elle perd ainsi 5 places par rapport au même classement établi l’année dernière tout en gardant sa piètre catégorie. Une preuve que malgré les bouleversements qu’a connus la région, le régime d’Alger est loin de vouloir changer ou de s’ouvrir.

    Dans le même classement, et eu égard aux effets des révoltes ayant débuté durant l’année en cours, la Tunisie est classée 92e cette année au lieu de 145e en 2010. L’Egypte est 115e contre 138 en 2010, le Maroc est classé à la 116e place au lieu de 119, et la Mauritanie est 109e contre la place de 115e en 2010.
    Ces pays sont passés du classement de régime autoritaire à régime hybride. Même la Libye est classée 125e cette année, alors que l’Algérie vient juste avant la Syrie et l’Arabie Saoudite. Les «réformes politiques» qu’on a voulu vendre comme la preuve d’une tendance vers plus d’ouverture et de liberté n’ont été d’aucun effet réel sur la vie politique. Bien au contraire, elles ont confirmé et codifié le rétrécissement des espaces de liberté.

    Le bulletin de l’élève Algérie est peu flatteur, pour ne pas dire insultant. En termes de processus électoral et de pluralisme, le classement accorde la note de 2,17 sur 10 à l’Algérie, contre 2,21 pour le fonctionnement du gouvernement, 2,78 pour la participation politique, 5,63 pour la culture politique et 4,41 pour les libertés. «Des élections libres et équitables, et la garantie des libertés sont des conditions nécessaires pour l’établissement d’une démocratie, et risquent même d’être insuffisantes pour une démocratie pleine et consolidée si elles ne s’accompagnent pas de transparence et de gouvernance efficace. Une participation politique efficiente et le soutien à la démocratisation de la culture politique sont nécessaires pour nourrir et protéger la démocratie», souligne le rapport de l’EIU. Notons que la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord compte 15 régimes autoritaires sur 20.

    «Les régimes autoritaires dans la région MENA partagent des caractéristiques similaires : atteintes aux droits humains et absence de libertés fondamentales, corruption endémique et népotisme ; petites élites qui contrôlent la majeure partie des richesses de la nation, gouvernance et prestations sociales pauvres. Autres caractéristiques : difficultés économiques et baisse du pouvoir d’achat, chômage élevé et grande inflation. Des régimes établis depuis de très longues années», indique le même rapport.
    Ce dernier souligne que si le Printemps arabe s’est accompagné de changements significatifs dans certains pays, dans de nombreux autres de la région, il y a eu un effet de régression en matière d’ouverture et continuent d’asseoir leur pouvoir en s’appuyant sur la rente pétrolière.

     

    Nadjia Bouaricha
  • GIA-DRS-TARTAG

    un monstre nommé TARTAG

    Un officier des services secrets algériens révèle l’implication de l’armée dans les crimes des islamistes

    Ce qui m’a poussé la première fois à abandonner ma position privilégiée de Capitaine et de déserter, ce sont les événements de Badjarah. Dans cette banlieue d’Alger, les habitants découvrirent, horrifiés, un matin du mois de Mai 1994, une douzaine de cadavres sur les trottoirs, tous des pauvres petites gens du quartier.

    J’étais là, lorsqu’un lieutenant de Badjarah, choqué, annonça ce meurtre collectif à son supérieur du ministère de la défense. La première question de ce dernier fut: “Que disent les gens dans la rue à ce sujet?” – “Ils soupçonnent la sécurité militaire”, répondit le lieutenant. Le chef lecalma: “Mais non, c’est pas sérieux, dis leurs que c’était un règlement de compte entre terroristes”. A peine le soldat avait il quitté la pièce que l’officier éclata de rire et exprima sa satisfaction: “Bachir et ses hommes ont fait du bon travail. Je dois tout de suite lui téléphoner et le féliciter.” Bachir, c’est le pseudonyme d’un officier des services secrets, Othmane Tartag, un colonel. Son quartier général se trouvait dans une caserne sur les hauteurs d’Alger. Sa spécialité c’était l’application d’une sorte de meurtre collectif – il faisait exécuter la famille d’islamistes passés dans la clandestinité. Ses hommes se déployaient la nuit, vêtus non pas d’uniformes mais de “Kachabias”, le long habit des pieux. Ils frappaient à la porte de la famille qu’ils voulaient admonester et murmuraient: “Ouvrez, nous sommes les frères des Moudjahidines”, puis ils pénétraient dans l’appartement et exécutaient leur crime. Peu après le massacre de Badjarah le commando de Bachir continuait de tuer dans le quartier d’Eucalyptus. Il y eut encore beaucoup de ce genre d’attaques; moi même j’ai vu ces groupes de tueurs en action et je suis prêt à témoigner devant chaque comité d’enquête international. Les derniers massacres atroces, comme ceux de la région de Rélizane, la torture, les mutilations, les enlèvements de jeunes femmes, tout ça a soulevé de nouveau la question, si mis à part de fanatiques islamistes, des soldats, sur ordre du gouvernement, ne seraient pas responsables de la dérive de l’Algérie vers la barbarie. Ma réponse est: indirectement, c’est certain. Le président Liamine Zeroual, élu en novembre 1995 avec 61 % des voix parce que le peuple, désespéré, lui fit confiance, est en réalité l’homme de paille de généraux qui ne sont presque pas connus du public. Zéroual, lui-même un ancien général, a peur de ces véritables potentats. Il est leur camarade mais aussi leur otage; après tout, son prédécesseur Mohammed Boudiaf qui voulait se libérer de l’emprise de l’armée, a été tué par un lieutenant, sous des conditions jusqu’à ce jour non élucidées. L’armée a besoin de la haine et de la peur des islamistes pour garantir son pouvoir. En même temps les massacres lui permettent de semer la discorde entre les rivaux fondamentalistes. Aussi inimaginable que cela semble: Le GIA (Groupe Islamique Armé) est en partie une création des militaires, mais sur lequel entre temps les apprentis sorciers ont perdu tout contrôle. Au début du conflit 1992 les islamistes étaient représentés par trois groupes armés: Le Mouvement Islamique Armé (MIA), le Mouvement pour un État Islamique (MEI) et l’Armée Islamique du Salut (AIS), le bras armé du FIS, à qui on venait juste d’avoir fait perdre la victoire aux élections parlementaires. Pour infiltrer ces groupes et les monter les uns contre les autres, les militaires ont aidé à la création d’un nouveau groupe – de ce même GIA, où se retrouvèrent les plus durs et les plus nuisibles du pays: d’anciens volontaires d’Afghanistan mais surtout des grands criminels, dont certains étaient des meurtriers condamnés à mort, se rallièrent aux unités du GIA sous le commandement d’émirs” autoproclamés. Que ce soit intentionnellement ou par imprudence, les services de sécurité laissèrent s’évader en 1994 et 1995 des bandes entières de criminels des prisons les mieux surveillées d’Algérie. Plus de mille ont disparu de la prison de Tazoult à l’est du pays, au moins autant de Berrouaghia et de Serkadji. La plupart avaient été condamné à mort ou á une réclusion à perpétuité, et presque tous se retrouvèrent dans le GIA.
    De même, l’extrême brutalité des tueurs du GIA qui égorgent les hommes, coupent à la hache les femmes, brûlent les enfants dans des fours, indique que ces prétendus combattants ne sont pas des guerriers religieux mais des grands criminels sadiques. Ils s’acharnent surtout au moment du Ramadan, qui devrait être, pour le musulman pieux, la période de méditation.
    Souvent, les massacres nocturnes, qui suppriment des villages entiers, ont lieu tout près de postes militaires, sans que les soldats n’accourent à l’aide des victimes. Ceci est un indice que l’armée tolère le GIA. L’armée trouve ainsi la justification pour les actions de représailles sanglantes et profite de l’ambiance de panique généralisée. Au début, les attentats des fondamentalistes visaient essentiellement les membres de services de sécurité et les représentants de l’État – ceci correspondait à la logique d’une guerre clandestine classique contre les détenteurs du pouvoir. Les militaires voulaient que la terreur touche tout le peuple – cela leur donnait une certaine légitimité et augmentait les chances de survie du régime.
    C’est la raison pour laquelle les forces de l’ordre ont décidé de prendre leur revanche sur une famille d’islamiste pour chaque mort dans leurs rangs. Les services de renseignements militaires ont exprimé d’abord une certaine réticence: une telle tactique ouvrirait la porte à la guerre civile. On ne les a pas écoutés, les dirigeants voulaient à tout prix être sûrs qu’ils ne seraient pas les seuls cibles de la terreur.
    Ainsi ils ont entraîné le peuple entier dans leur sale guerre, et il ne devrait plus y avoir de personnes non concernées, les algériens étant des otages du régime – et ils votèrent fidèlement les adeptes du parti du président au parlement, au sénat et dans les mairies.
    Tout ceci n’est possible que parce qu’au sein de cette caste mafieuse, composée de politiciens et généraux, auxquels chaque importateur doit payer un pot de vin, l’armée, démoralisée, est elle-même glissée dans la criminalité.
    La revendication de l’ex-premier ministre, – “la peur doit changer de camp”– s’est accomplie de façon terrible. Les militaires et la police tuent dans les quartiers “chauds” les proches des suspects pour que le voisinage ne permette pas au frère ou fils fuyard de se cacher. C’est de cette façon que la base des terroristes doit être détruite et le peuple séparé des partisans islamistes.
    Finalement le pouvoir gratifie les meurtriers en uniforme pour cet acte de “rétablissement de la paix”. Un commissaire de police me racontait que ses hommes seraient depuis longtemps contaminés par la barbarie; eux aussi éprouveraient une certaine satisfaction à égorger leurs victimes, comme s’ils abattaient des moutons ou des chèvres. Comme les poursuites judiciaires leur paraissent trop compliquées et pas très consciencieuses, la police et les militaires préfèrent rendre justice eux-mêmes. Ils arrêtent des civils suspects, les interrogent, les torturent et en cas de doute les exécutent. Les exécutions sont quotidiennes. Des hordes de soldats et de policiers organisent de véritables expéditions de pillage sans risquer de punitions: ils rackettent, installent des barrages pour dévaliser les citoyens. Ou bien ils massacrent des prétendus terroristes, uniquement afin de s’emparer des bijoux et de l’argent liquide des tués.
    La tentation est grande: un inspecteur de police gagne entre 8 000 et 12000 Dinar (250 et 370 Mark) par mois; le kilogramme de viande coûte 560 Dinar, un kg de banane 360…
    Des remords, la honte de la corruption et des crimes au nom de l’État ont provoqué une véritable saignée au sein de l’armée: des milliers de soldats, environ 400 officiers ayant faits des études supérieures ont abandonné le service. Mais aujourd’hui il n’est plus permis de démissionner. Celui qui est mal vu est muté dans les unités anti-terroristes qui combattent en première ligne et sont en état d’alerte permanent.
    D’autres ont déserté et sont passés aux islamistes parce qu’il ne voyaient pas d’autre moyen de lutter contre le pouvoir criminel. Il est arrivé que des unités entières se soient révoltées, par exemple à Boughazal, à 200 km au sud d’Alger, où se trouve un grand dépôt de munitions et d’armes. De nombreux camions chargés d’armes sont passés aux islamistes.
    Des actes de sabotage se produisent sans cesse: Ainsi le capitaine Zemani  attaqua le 5 juillet 1994 avec un hélicoptère la base militaire de Ain-Arnat, située à 300 km à l’est d’Alger; il détruisit quatre hélicoptères et un dépôt d’armes. Sa machine fut retrouvée près de Skikda dans une ferme; l’officier a depuis disparu.

    Source : Der Spiegel, 12 janvier 1998  Traduction de l’allemand algeria-watch

  • L'ALGERIE N'EST PAS INDEPENDANTE

     

    La commémoration de quel cinquantenaire ?

    Par : Mustapha Hammouche

    Une rencontre a réuni, dimanche dernier, à Paris, des personnalités françaises et algériennes pour une mise en perspective des relations algéro-françaises au XXIe siècle. Comme toujours, quand des Français et des Algériens se rencontrent en colloque, l’atmosphère était chaleureuse, l’échange policé et la vision prometteuse.
    Les obstacles qui, pour l’heure, hypothèquent la définition même de la relation envisagée ne sont pas évoqués, sinon pour les appeler à ne pas perturber la volonté d’un appariement qui changerait, dit-on, la face de la Méditerranée.
    L’évènement donne un avant-goût de la commémoration du cinquantenaire de l’Indépendance : des manifestations culturelles et sportives et de mondaines rencontres pour des échanges d’optimistes recommandations ponctués de soupirs. Les budgets sont prêts et les candidats à l’animation de cette année de jubilé sont nombreux. Et tout indiqués, puisqu’ils sont chez eux sur chacune des deux rives.
    Peut-être que le contentieux colonial, en attendant qu’il soit apuré, ne devrait pas parasiter le dessein d’une relation apaisée et refondée. Mais n’y a-t-il pas aussi un contentieux postcolonial, entre le pouvoir et le peuple, celui-là ? En Algérie, en tout cas, il y a un cinquantenaire national qui ne devrait pas être éludé par cette espèce de mariage de raison d’historiographes qui, en cinquante ans, n’ont cédé sur rien.
    Le cinquantenaire, survenu en cette année 2012, est mal tombé, aussi bien pour le régime algérien que pour les “amis français”, des amis du régime qui, contexte oblige, se convertissent en amis de l’Algérie. Ainsi, Jean-Pierre El-Kabbach, pour qui la porte d’El-Mouradia a toujours été ouverte, qui s’y engouffrait sans regarder les aberrations qui bordaient son chemin entre l’aéroport et la Palais et qui, dimanche, appelait les dirigeants : “Ouvrez-vous !”
    Ce n’est pas crédible, vis-à-vis des Algériens, de revendiquer l’ouverture d’un régime quand on y a longtemps eu ses entrées. Ce genre de rapports à l’Algérie avait servi de substance à un postulat de l’époque qui voulait qu’un ami français de l’Algérie ne pouvait être que l’ami personnel de ses maîtres.
    Le sentiment ne manque peut-être pas de sincérité. Le problème, c’est qu’il a été gâché et ne peut plus être d’utilité politique. Pas plus que le capital sympathie d’un Raffarin ou d’un Chevènement usé dans des missions de VRP.
    Les intellectuels et hommes d’opinion algériens qui, au cours de cette causerie, leur faisaient la réplique personnalisant les démissions de francophones exilés dans des fonctions de coopération technique. Concrètement, l’Algérie se faisait par eux ; stratégiquement, elle se faisait contre eux.
    Rien de nouveau, en fait, dans ce fait que l’Algérie et la France se parlent à la marge. Mais aussi dans le fait que leur histoire commune continue à servir de fonds de commerce politique. À des régimes qui n’ont pas de légitimité de rechange, ici, et un peu le péril migratoire, là-bas.
    Avant le cinquantenaire algéro-français, demandons-nous donc : quel cinquantenaire pour nous ? S’il s’agit de fêter les cinquante ans du 5 Juillet, pavoisons ! S’il s’agit d’interroger les cinquante ans de gestion indépendante, parlons-en ? S’il s’agit d’un budget de plus à justifier…
    M. H.

    musthammouche@yahoo.fr

  • Algerie dans la poubelle,on est arrive' à ça......la cause c'est le drs et boutef

    L'emblème national dans un camion poubelle

    Par : Salim KOUDIL

    Anecdotique ! C’est beaucoup plus que ça. La photo a été prise ce samedi 10 décembre, sur l’autoroute Birtouta – Kheraissia. Le « photographe » du jour raconte à Liberté la scène « Il était environ 10h30, alors que j’étais dans une voiture avec un ami, quand j’ai remarqué le drapeau à l’arrière d’un camion poubelle. J’étais tellement choqué que j’ai décidé de prendre une photo avec son téléphone portable ». Continuant son récit, il ajoutera  « au moment du clic, on était juste à côté  d’un barrage de gendarmerie et l’un des gendarmes arrêta les deux véhicules ». En discutant avec les gendarmes, il a su que le camion avait été déjà signalé « le gendarme nous a informé que plusieurs automobilistes, qui avaient dépassé le camion, l’avaient signalé déjà en arrivant au barrage ».  Le chauffeur, qui travaille à la commune des Eucalyptus, paraissait surpris par ce qu’il a découvert à l’arrière de son véhicule « il y avait à ses côtés deux autres travailleurs en tenue avec lui » a indiqué le « photographe ». Sur place les gendarmes ont procédé à la mobilisation du véhicule et au retrait du papier du chauffeur.

  • no moment

    Dilem du 08 Decembre  2011

  • sarko lave L'OAS et toupik le DRS ,L'ALGERIE n'est pas sortie de l'auberge

    FRANCE
    Sarkozy lance une offensive sans pareille pour laver l’OAS de tout crime

    De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed
    La réhabilitation par Sarkozy des criminels de l’OAS prend ces derniers mois un rythme accéléré. Après les stèles en leur «mémoire» tolérées et parfois même autorisées, c’est maintenant aux plus hautes autorités de l’Etat de laver plus blanc que neige les anciens condamnés de l’OAS. Nous évoquions (Soir d’Algérie du 3 novembre) le transfert par le ministre de la Défense de la dépouille du criminel Bigeard aux Invalides, là où reposent les grands «héros morts pour la France». Ce lundi, c’est Sarkozy lui-même qui décorait en grande pompe Helie Denoix de Saint Marc, un des putschistes de 1961 de l’OAS. Dans le même temps, un historien, aidé des services de l’Etat, commet un livre qui va dans le nouveau sens que le pouvoir en place veut donner à l’histoire de la guerre d’Algérie.
    Un livre lave de tout crime l’OAS qui n’aurait fait, selon son auteur, que réagir aux exactions du FLN. C’est globalement ce qu’affirme Jean-Jacques Jordi, désigné comme «historien réputé, plutôt classé à gauche», dans un livre intitulé Un silence d’Etat. Les disparus civils européens de la guerre d’Algérie. Valeurs actuelles, hebdomadaire de droite, lui a consacré pas moins de 6 pages et avait annoncé à grand renfort ce livre, présenté comme la révélation du siècle. Pas étonnant que ce livre paraisse à la veille du 50e anniversaire de… Pas étonnant non plus que selon Valeurs actuelles, «le président de la mission interministérielle aux rapatriés l’a (à l’auteur) exceptionnellement autorisé il y a quatre ans, au nom du gouvernement, à plonger dans ces archives, normalement interdites d’accès pour une période allant de soixante à cent ans». Enfin, ce livre ne vient pas seul : la réhabilitation de l’OAS va bon train et s’accélère au fur et à mesure que la présidentielle avance. Depuis «près de cinquante ans», il règne un manichéisme mémoriel : d’un côté, les gentils : FLN et partisans de l’indépendance et de l’autre les méchants : pieds-noirs et défenseurs de l’Algérie française. Et c’est ce que vient rétablir, J.-J. Jordi qui explique : «Jusque-là, la thèse officielle était que l’OAS, refusant les accords d’Evian, avait plongé l’Algérie dans la terreur, légitimant la riposte du FLN.» Cela n’est «qu’en partie vrai, poursuit-il. D’abord parce que le terrorisme FLN a précédé celui de l’OAS, mais aussi parce qu’il a été beaucoup plus meurtrier». A l’évidence, en cours de route, ce grand historien a omis de replacer cette guerre dans son contexte de guerre de libération et verse consciemment (et si c’est inconscient, c’est plus grave) en qualifiant de «terroriste» le combat du peuple pour se libérer d’un indu occupant. Ce n’est pas tout. Le FLN, dit-il encore, au lieu de s’en prendre à l’OAS, s’en est pris «aveuglément » à l’ensemble de la population, «instaurant un climat de terreur» dont le but avoué, dit-il, «est de précipiter le départ des Français, y compris après le 19 mars et le 5 juillet». Faut-il rendre grâce à cet historien de parler de «but avoué» ? La guerre de libération n’était pas clandestine en effet et son objectif ultime comme dans tout pays vivant sous un régime colonial est de s’en libérer. Au centre de son ouvrage, la torture et en conclusion de ses recherches, il assène : «La torture n’est pas une spécialité de l’armée française : elle a été largement utilisée par le FLN et l’ALN.» Et pour convaincre de cette réalité, notre historien puise dans des documents (louable initiative) qui relatent cependant deux cas à Oran (parmi d’autres, précise-t-il, au cas où on lui opposerait la systématisation de cette pratique par les militaires et autres paras qui ne s’en sont pas cachés eux-mêmes) avec reproduction des fac-similés sur ces deux affaires et conclut cette évocation par ce qui était attendu : «Tortures systématiques qui vont durer longtemps après l’indépendance.» Mais il n’en reste pas là. Plusieurs documents, est-il dit , «vont jusqu’à relater le cas de personnes enlevées pour donner leur sang aux combattants FLN». Et comme preuve de ses découvertes, notre historien raconte que «le 21 avril 1962, des gendarmes d’Oran en patrouille découvrent «quatre Européens entièrement dévêtus, la peau collée aux os et complètement vidés de leur sang. Ces personnes n’ont pas été égorgées, mais vidées de leur sang de manière chirurgicale». Pour seule preuve de ces prétendues pratiques, l’auteur reproduit un rapport signé du chef d’escadron, chef PI du PSN et dont la lecture est édifiante. Il commence en effet par : «D’après un renseignement d’origine civile et privée» et se termine par «une quarantaine d’Européens seraient séquestrés au même endroit (un hôpital entre Belcourt et le boulevard Bru), jouant le rôle de donneurs de sang.» Apprécions le conditionnel mis dans cette phrase et la pratique généralisée qu’en a fait notre historien. Après avoir affirmé que l’OAS n’a fait que répondre à la «barbarie» du FLN, J.-J. Jordi s’attache dans le cœur de son ouvrage à tenter de convaincre que les forces envoyées par Paris en avril 1962 pour lutter contre l’OAS et la Mission C (pour mission Choc), dont «de Gaulle lui-même a approuvé la constitution, ont commis les pires exactions contre les Européens, avec le concours du FLN». Après les accords d’Evian, Jordi commente : «un rapprochement s’opère entre la Mission C et le FLN, prioritairement sur Alger et Oran. Hacq (chef de la Mission C) et Lacoste entrent en étroite relation avec Si Azzedine, chef de la Zone autonome d’Alger – qu’ils rencontrent pour la première fois le 19 mars… Si Azzedine reçoit plusieurs listes de membres de l’OAS. Le marché est clair, révèle une note militaire, : les commandos d’Azzedine peuvent se servir de cette liste pour leurs actions contre l’OAS et ils peuvent bénéficier d’une certaine impunité d’autant que les buts du FLN et de la Mission C se rejoignent». Ainsi va le nouveau cours que l’on veut donner à la guerre de libération du peuple algérien et il est à parier que plus les élections approchent (avril 2012) et plus l’on observera des sorties de ce type. Dans ce contexte, il est clair que jamais les atrocités commises par la colonisation ne seront reconnues.
    K. B.-A.

  • Réformes politiques: absurde,illogique; pourquoi fait t'on des lois absurdes par de gouvernats illégitimes censés presenter le peuple algerien ,un peu de dignité au mois vis -avis des étrangers


    Les partis politiques pourraient être interdits d’utiliser le français dans leurs activités

    Riyad Hamadi

    Encore un amendement qui risque de faire polémique ! Les partis politiques pourraient être interdits d’utiliser les langues étrangères, dont le français, dans leurs activités. C’est l’un des amendements contenus dans le rapport préliminaire de la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l’Assemblée populaire nationale (APN) sur le projet de loi organique relatif aux partis politiques. Des partis comme le RCD ou le FFS utilisent souvent le français dans leurs activités partisanes. Leurs responsables s’expriment parfois dans cette langue lors des meetings et conférences de presse.
    Cette commission a présenté un autre amendement qui stipule : « les partis politiques sont passibles de dissolution dans le cas où ils exercent des activités autres que celles énoncées dans leurs statuts, s’ils dérogent aux dispositions de cette loi organique ou encore s’ils ne présentent pas de candidats pour quatre échéances législatives ou locales consécutives ». Sur la participation aux élections, l’amendement vise indirectement le FFS et les petits partis. Le parti de Hocine Aït Ahmed a adopté ces dernières années une politique de boycottage systématique des élections.

    Parmi les amendements présentés ce mercredi 23 novembre à l’APN par la commission des affaires juridiques figurent également l’interdiction de créer des partis politiques militant pour des objectifs contraires aux valeurs de la révolution de novembre et à l’éthique de l’Islam. Un autre amendement propose d’exclure les  magistrats, les membres de l’Armée nationale populaire (ANP) et des corps de sûreté ainsi que les membres du Conseil constitutionnel de toute adhésion à un parti politique. Les partis politiques agréés seront obligés de s’engager à promouvoir la vie politique et la moralisation de sa pratique, le renforcement des valeurs du 1er novembre 1954, la consécration de l’action démocratique et la promotion des droits de la femme et de l’homme ainsi que les valeurs de tolérance.
     
    L’autre amendement est lié au fonctionnement interne des partis et propose que le choix des dirigeants d’un parti politique par les militants se fasse dans un cadre transparent à travers des instances démocratiquement élues. La commission veut également que les partis politiques soient obligés de « transmettre leur règlement intérieur au ministre de l’Intérieur dans un délai n’excédant pas un mois à compter de la tenue du congrès ».

  • Avec la consigne d'écarter toute raison politique

     

    Mission parlementaire sur les émeutes de janvier 2011 : une enquête biaisée dès le départ

     



    Emeutes janvier 2011.jpg

     

     

    La rue algérienne s’est révoltée en janvier dernier à cause  de la pénurie de sucre et d’huile sur le marché.  La conclusion est très vite tirée par la Commission parlementaire (lire nos révélations). Elle élude dans son rapport d’enquête toutes autres  raisons, sociales ou politiques.
    La commission  d'enquête sur « la pénurie et la hausse des prix de certains produits alimentaires de large consommation sur le marché national », présidée  par  le député FLN Kamel Rezki, a suivi  un fil  conducteur tracé d’emblée par le gouvernement et n’a eu à aucun moment de l’enquête le courage d’explorer d’autres pistes.
     
    Surtout, il n’était pas question pour la commission de faire le parallèle entre ce qui s’est passé dans le pays et la conjoncture régionale qui régnait  à l’époque. « Le printemps arabe »  ne nous concerne pas en Algérie, semble suggérer cette commission. Du coup,  le rapport s’est noyé  dans  des détails  techniques en rapport avec la gestion du  marché. Mais même dans cet entêtement à vouloir maquiller la réalité, les enquêteurs de la commission parlementaire ont contribué, apparemment  sans le vouloir, à mettre à nu  les carences en matière de gestion des affaires de l’État et les incompétences des dirigeants.
     
    Pour la énième fois, l’État  se montre fragile face aux lobbys économiques et remet en cause un processus que ses institutions ont mis en œuvre dans le cadre des réformes  économiques. On renonce  au paiement par chèque pour  calmer les grossistes.  Ces derniers, qui sont la pièce maîtresse  de l’enquête – bien évidemment si on admet la logique de l’enquête et les propos recueillis –  n’ont  même pas daigné répondre  aux  questions  de la commission parlementaire.
     
    Les grossistes sont-ils  plus puissants  qu’un  ministre d’État  ou qu’un opérateur économique ? La réponse est visiblement oui.  Reste à savoir d’où ils tiennent cette force. Et qui les protège. La commission de  Kamel Rezki omet de répondre à ces interrogations et se contente de se plaindre de ce  comportement auprès du  ministère du Commerce.
     
    Quel est  l’intérêt de cette enquête si elle ne contribue pas vraiment à élucider les énigmes ? Pourquoi tant de secrets  sur un rapport qui, au final, ne nous apprend rien. Tout le monde est  au courant du  dysfonctionnement du marché. Les ministres interrogés par la commission  étaient censés  apporter des  solutions. Ils se sont contentés de décrire une situation déjà connue de tous. Par ailleurs, l’enquête a remis sur le tapis l’étonnante incohérence de l’équipe gouvernementale.  Nous avons assisté à des déclarations contradictoires entre les ministres interrogés.
     
    Dans les coulisses,  on apprend qu’Abdelaziz  Ziari, président de l’APN, attend le feu vert du  gouvernement pour rendre public ce  rapport. Une copie aurait été adressée au président de la République. La Commission a donc bouclé sa mission mais le malaise social persiste dans le pays malgré le plafonnement  des prix  de l’huile et du sucre. D’ailleurs, après le plafonnement des prix, les émeutes se sont poursuivies, avec d'autres revendications. La Commission n'explique pas non plus pourquoi après les émeutes de janvier, le pouvoir a annoncé une série de « réformes politiques ».