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  • Faites ce que je dis, mais…

     

    Alors que les technologies nouvelles permettent aujourd’hui d’alléger les cartables des potaches et de revoir totalement la manière d’enseigner, nos écoles et nos lycées continuent de promouvoir une pédagogie d’un autre âge !
    Par ailleurs, le contenu des cours est chargé d’idéologie obscurantiste alors qu’il devrait s’ouvrir sur la connaissance universelle et le progrès. Sur le plan littéraire, on peut très bien apprendre Goethe, Dickens, Dostoïevski ou Voltaire en arabe ! Parlez à vos gosses du cubisme, de la naissance du cinéma, des poètes surréalistes, de l’histoire de l’aviation ou tout simplement de l’altitude du lieu où ils habitent, et vous verrez leur grande ignorance !
    Et les enfants de «Syadna» alors ? Ils sont là où l’on ne joue pas avec l’avenir des générations futures ! C’est-à-dire là où Benbouzid et les «douktours» n'ont aucune chance d'imposer leurs «réformes» à la noix de coco ! Et encore, je suis poli !
    maamarfarah20@yahoo.frr

    «En Egypte, ils sont en retard de 20 ans sur nous. Dans l'étape suivante, ils devront interdire les “Frères musulmans” s'ils veulent faire comme l'Algérie. Mais ont-ils un Mohamed Boudiaf pour signer l'acte d'interdiction du mouvement islamiste ?»
    Tata Aldjia

  • Périscoop

     Remplissage

    La léthargie qui sévit au sein du gouvernement commence à se faire ressentir dans le contenu du Journal officiel.
    Ainsi, dans la dernière édition du JO (datée du 21 juillet), on constate qu'il n'y a que deux décrets signés au cours de ce mois. Les 9 autres textes ont été pris bien avant, au début de l'année 2012 pour certains.
    A ce rythme, le Secrétariat général du gouvernement aura du mal à boucler l'année...

  • Western andalou


    Par Arezki Metref
    arezkimetref@free.fr

    A 35 km au nord d’Almeria l’andalouse, des vallons désolés s’étendent au pied des montagnes de la Sierra de Los Fibras. Collines pelées, calcinées, canyons aux parois déchiquetées, rios secs dont il ne reste que le lit, épineux rabougris trônant frileusement au bord de ramblas (ravins) crevassant un relief à un tel point uniforme que l’on ne distingue pas la roche de la végétation, chaleur sèche et pesante, soleil de plomb. Bienvenue dans le désert le plus aride de l’Europe occidentale ! Sont-ce donc les troupes berbères de Tarik Ibn Zyad qui, en occupant cette partie de l’Ibérie, ont cru utile de prendre avec eux un morceau de désert qui leur rappellerait un peu leurs paysages natals ? Ponctué de villages blancs lovés dans les anfractuosités de la roche, le désert étale son aridité jusqu’à la mer où il se jette tout habillé d’ocre.
    A 9h du matin, ce 13 août, il fait déjà dans les 36 degrés Celsius. La journée promet d’être chaude mais quelle journée ne l’est pas dans ce désert ? Le pistolero roumain, tout de noir vêtu, des bottes au chapeau, gilet compris, ferait un bon truand dans un western spaghetti. Il se protège de l’enfer du ciel en s’abritant dans une dérisoire guérite à l’entrée de Leone-Western, un parmi les quelques complexes de décors de cinémas, devenant parc d’attractions entre deux tournages de série B., éparpillés à travers le désert de Tabernas. Sur une butte, des tipis blancs suggèrent un village indien. Leone-Western emprunte son nom au roi italien du western-spaghetti Sergio Leone. Dans les années 1960, Leone y a tourné, en partie, ses classiques, Pour une poignée de dollars, l’impérissable Le Bon, la Brute et le Truand et le film-manifeste Il était une fois dans l’Ouest.
    L’entrée ressemble à celle d’un fort. Grand portail en bois, miradors sur les coins. Dès qu’on pénètre dans le village en carton-pâte, on tombe sur une potence. La corde n’attend que le cou du gibier qu’on acheminera, entravé, depuis le bureau du shérif à quelques pas de là. Un touriste sur deux, en moyenne, se fait prendre en photo, en pendu. Des hauts parleurs éparpillés à travers le village diffusent en boucle la musique d’Ennio Morricone. Ça accroît l’impression d’y être. Le bureau du shérif, ouvert à la visite comme tout le reste, est une pièce en bois occupée par deux ou trois cellules aux grilles ouvertes. Une machine à écrire traîne, sûrement depuis un bon demi-siècle, dans la poussière. A l’étage, un espace vide troué d’une fenêtre qui donne d’un côté sur le village mexicain, avec ses maisons basses et blanches et son église éclatante et trapue, et de l’autre sur un éperon rocheux.
    Le saloon est sombre. Un type à la barbe sale des bandidos, déglingué à la téquila, sert du café aux visiteurs. Pause dans la visite. Le shérif, celui qui va jouer le rôle tout à l’heure dans le spectacle prévu pour que les touristes en aient pour leur argent, parade l’étoile plaquée au paletot. Manteau long à la Clint Eastwood, bottes équipées d’éperons, le foulard de rigueur, un pistolet dans chaque main, il est dans son rôle. Arrive Léon. Il n’a jamais dit son nom mais on l’appellera comme ça. Septuagénaire légèrement bedonnant, il est habillé en barman de western. Pantalon noir collant, chemise sans col beige et gilet en daim noir, Léon est un frappé de western. On se salue, un peu en français et un peu en arabe. Léon est né et a grandi à Belcourt. «J’ai fréquenté l’école de la rue Alfred de Musset, juste à côté du cinéma du même nom». Léon est du genre à raconter sa vie sans frein, comme s’il racontait un de ces westerns dont il raffole. «J’ai quitté l’Algérie à l’indépendance, comme la plupart des pieds-noirs. J’ai atterri à Port-de-Bouc, dans la région de Marseille. J’ai été soudeur toute ma vie jusqu’à la retraite que j’ai eue il y a quelques années. De tout temps, j’ai été attiré par le cinéma. J’ai été pris comme figurant dans quelques films français. Je n’ai jamais rien possédé qu’un camping car. Il m’a été utile lorsque j’ai décidé de venir vivre à proximité de ces décors de western. Il m’a servi de demeure pendant deux ans. J’ai dégotté un boulot ici, à Leone Western. Il y avait une Equatorienne qui bossait dans ce même saloon. Nous nous sommes mariés et nous avons pris un appartement à Almeria. Je suis heureux.»
    Léon fourmille d’anecdotes sur le cinéma, les tournages dans le coin. «Tu vois la planche à laver dans la cour. Elle ne te dit rien ? C’est celle que Claudia Cardinal utilise dans «Il était une fois dans l’Ouest». Contourne la West Bank et tu tomberas sur une surprise». Là, deux engins de guerre rouillent au soleil du désert. Je reconnais le marron au premier coup d’œil. C’est celui que pilote Mel Gibson dans Mad Max, film tourné aussi en partie dans ce désert qui n’a pas servi de décor qu’à des westerns mais aussi à des films comme Laurence d’Arabie ou Indiana Jones.
    «Ya bougalb, jure Léon, je suis crevé. Je me suis réveillé très tôt hier. Nous étions plus de 2 000 à postuler pour une figuration pour le prochain film de Ridley Scott, tourné évidemment par ici, une autre version de Moïse».
    Je traîne dans ce décor en carton pâte, retrouvant intactes les sensations éprouvées lorsque, adolescent, je me laissais captiver par l’univers aride et flamboyant des westerns-spaghettis. J’avais beau avoir conscience que le cinéma n’était que du cinéma, et que les paysages étaient des décors et les personnages des acteurs, je me laissais prendre. Que je découvre aujourd’hui à Léone Western que les dimensions des décors sont infiniment plus réduites que je ne pouvais le soupçonner ne change à rien à l’affaire.
    A midi et demi, voilà le spectacle. Tout se passe dans le saloon où un cow-boy se fait agresser par deux truands en habit d’époque avec une intrusion brève du shérif. Coups de feu, morts, téquila à gogo. Le public de touristes est partagé entre le fou rire et la frayeur d’être si proche des armes à feu qui claquent. Le cinéma, c’est de l’illusion. Mais la réalité qui essaye d’imiter l’illusion du cinéma, c’est l’illusion de l’illusion. Et puis, comment ne pas y penser, tout cela se passe à deux heures de Grenade, donc d’une autre histoire.
    A. M.

  • FLN au musée paléontologie in amenas!!!

    OUVERTURE DE LA SESSION PARLEMENTAIRE D’AUTOMNE
    Droit vers un blocage institutionnel

    Plusieurs textes de lois sont toujours retenus par l’Exécutif en l’absence de réunions du gouvernement et de Conseils des ministres. Si le président de la République ne revient pas au plus vite aux affaires, l’Etat algérien risque de se retrouver en situation de blocage institutionnel.

    Tarek Hafid - Alger (Le Soir)
    Ces cinq derniers mois, l’Etat algérien a réussi à «fonctionner normalement» sans président de la République. Mais la longue absence de Abdelaziz Bouteflika ne devrait pas tarder à avoir de lourdes conséquences. L’ouverture de la session parlementaire d’automne sonnera inévitablement la fin de la récréation.
    Prévue pour le lundi 2 septembre, cette session pourrait être marquée par l’indisponibilité de deux lois d’une importance capitale : la loi de finances complémentaire de l’année 2013 et la loi de finances et du budget de l’année 2014. Pour le premier texte, il est de tradition qu’il soit entériné par le Conseil des ministres durant les derniers jours du mois de juillet, lors de l’intersession. Cette année, il n’en fut rien.
    Parmi les mesures budgétaires devant être inscrites dans la LFC 2013, figurent, notamment, l’ensemble des enveloppes promises par Abdelmalek Sellal lors de ses sorties dans les wilayas. Cependant, le pire des scénarii serait que le processus d’adoption de la loi de finances et du budget 2014 ne soit pas engagé ces prochaines semaines car il mettrait en péril le pays dans un avenir proche.
    Ce processus débute par un Conseil des ministres et s’achève, avant le 31 décembre, par un paraphe du chef de l’Etat. Pour l’heure, rien ne dit que Abdelaziz Bouteflika dispose des capacités mentales et physiques pour présider ce Conseil. Est-ce qu’il peut également apposer son paraphe au bas de la dernière page d’une loi ? Car il est étrange de constater que les lois adoptées lors de la session parlementaire précédente (organisation de la profession d’avocat, conditions d’exercice des activités commerciales, organisation et développement de la formation et des activités physiques et sportives) n’aient toujours pas été signées et ne sont donc pas encore publiées au Journal officiel.
    Bien que masquée par un gouvernement faisant mine d’être hyperactif, la crise politique est bien réelle. Car outre la LFC 2013 et la loi de finances 2014, d’autres avant-projets de loi croupissent dans les tiroirs de plusieurs départements ministériels. Il s’agit de la loi relative à l’activité audiovisuelle, le projet de loi portant loi minière, le code des douanes, le projet de loi relatif aux ressources biologiques, le code de l’organisation pénitentiaire et de la réinsertion sociale des détenus et l’amendement du code pénal.
    Tous ces textes devaient être examinés et adoptés par le Parlement durant la session précédente. Sur les plans institutionnel et législatif, la responsabilité de Bouteflika est plus que jamais engagée.

  • Faites quelque chose, Monsieur le Président ! (*)


    Par Maâmar Farah
    Que l'on évoque tel ou tel article de la Constitution pour destituer le Président ou que l'on veuille faire gueuler la grande muette, le résultat serait le même : une plongée dans l'inconnu ! C'est pourquoi, la meilleure issue pour ce pays au grand souffle mais qui étouffe sous les petites ambitions personnelles des uns et des autres, serait de mener à terme la mandature actuelle, à charge pour le Président de s'engager à ne pas solliciter un quatrième mandat et de préparer dignement sa succession, en ayant à l'esprit que l'ère des hommes providentiels et des régimes autocratiques est révolue à jamais. Bouteflika, plus isolé que jamais et amoindri par la maladie, peut terminer en beauté une carrière souvent ternie par des agissements autoritaires, et il a aujourd'hui le choix entre rester comme l'homme qui a enterré la démocratie algérienne naissante ou celui qui a sauvé cette même démocratie par une retraite honorable ! Quant à ceux qui hurlent avec les loups après avoir brillé par leur silence aux moments les plus durs de la répression bouteflikienne contre tout Algérien digne ayant décidé de ne pas baisser la tête, nous leur conseillons de retourner à leurs trous ! Où étiez-vous quand nous, — et tant d'autres patriotes, souvent isolés dans un arrière-pays subissant le joug des nouveaux colons —, subissions les affres de la persécution judiciaire et que nous fûmes interdits de publicité gouvernementale ? Où étiez-vous quand Benchicou fut mis à l'ombre, au lieu et place de Chakib Khelil et de tant d'autres ? Après avoir bien mangé dans les mains de vos maîtres, voilà que vous montrez vos têtes de sous les nappes ! Cherchez bien dans quelle direction souffle le vent car il risque cette fois-ci d'emporter à jamais ces restes des repas pantagruéliques où vous pataugez en léchant vos babines !
    maamarfarah20@yahoo.fr

    (*) Cri de détresse d'une citoyenne au président Zeroual après le terrible attentat terroriste du Boulevard Amirouche.

  • Justice et mémoire

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Le Comité des droits de l’Homme des Nations unies a condamné l’Algérie dans deux nouveaux cas de disparition soumis par le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA).
    Le comité, composé de personnalités indépendantes, observe l’application, par les États parties, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. L’Algérie a été condamnée, par le passé, pour six autres cas de disparition.
    Dans la foulée, l’instance onusienne proclame que “l’ordonnance n°06-01 portant mise en œuvre de la Charte (pour la paix et la réconciliation), ne fait que promouvoir l’impunité et ne peut donc être jugée compatible avec les dispositions du pacte”, parce qu’“en déclarant toute plainte ou dénonciation relative aux crimes des années 1990 irrecevable, les textes d’application de la Charte privent les familles de disparus du droit fondamental à un recours effectif”.
    On remarquera que la position du comité juge le texte sur “la réconciliation nationale” incompatible avec le pacte relatif aux droits civils et politiques car il empêche les familles de disparus de recourir à la justice dans le but de faire établir la vérité et les responsabilités dans la disparition de leurs proches. Il n’est point question de victimes du terrorisme.
    C’est que la cause des victimes des terroristes a été, pour ainsi dire, très vite entendue.
    L’euphorie envoûtante de la promotion du “candidat du consensus”, rappelons-le, a imposé la confusion entre deux illusions : la magie d’une “réconciliation nationale” et la virtualité d’une “paix” qui en découlerait. Les manifestations du miracle de cette “réconciliation” en marche ont consisté à la diffusion de renoncements télévisés de proches de victimes. Les tués furent réconciliés avec leurs tueurs par procuration.
    Dans les familles des victimes, dans la société civile et dans la classe politique, des voix qui, la veille, constituaient encore des cibles potentielles du terrorisme islamiste, s’étaient élevées pour saluer la lumineuse idée de concéder l’immunité inconditionnelle aux terroristes qui admettent de se refondre dans la société.
    Puisqu’il est d’actualité de faire l’inventaire des dommages causés au pays, à l’économie et à la morale publique de ce pays en particulier, la communication du Comité des droits de l’Homme des Nations unies tombe bien pour nous rappeler que nous avons largement contribué au viol du minimum de principe qui fonde un État de droit. En renonçant ainsi à de valeurs élémentaires, comme celle du droit de toute victime à une justice, pour ne pas perturber le confort politique d’un régime qui, d’emblée, a revendiqué la toute-puissance, nous avons largué un peu de nos âmes de citoyens. Rappelons-nous : ce n’est plus à la mode, l’échec sécuritaire de la “réconciliation nationale” étant consommé, mais dix ans durant, on était sommé d’être pour la “réconciliation nationale” ou pour le terrorisme. Nous avons massivement applaudi au plébiscite d’une loi qui, pour une catégorie d’individus, la pire, suspend la loi.
    Au moment où nous nous faisons les hérauts de la justice, sur un terrain défriché pour nous par la justice italienne, l’avis du Comité des droits de l’Homme des Nations unies sonne comme un rappel de nos compromissions.
    Décidément, nous aurons, d’abord et toujours, un problème de mémoire.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

  • Bordj Badji Mokhtar

     

    Violences tribales meurtrières

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    zoom | © photo : aps
     

    Combats au sabre, magasins brûlés, pillages. Des affrontements très violents entre deux tribus à Bordj Badji Mokhtar durent depuis mardi soir.
     

    Combats au sabre, magasins brûlés, pillages. Des affrontements très violents entre deux tribus à Bordj Badji Mokhtar durent depuis mardi soir.
    La ville frontalière de Bordj Badji Mokhtar (2200 km au sud d’Alger) avec le Mali est le théâtre, depuis mardi ,de violents affrontements qui ont fait au moins 6 morts et 50 blessés, dont 4 dans un état grave, selon les forces de sécurité algériennes. Des habitants de Bordj et certains de leurs proches vivant à la frontière du côté malien parlent d’au moins 22 victimes. Les membres de la tribu targuie Idnan et ceux de la tribu «arabe» des Barabiche se sont affrontés en utilisant notamment des sabres. Les violences auraient éclaté après la découverte du corps sans vie d’un jeune Targui, qui portait des traces de coups. Des jeunes appartenant à la tribu Idnan ont commencé par couper une route avant que la situation ne se détériore. Les affrontements ont duré plus de 8 heures. L’incident aurait surtout pour cause un litige d’ordre commercial, mais certaines sources pointent du doigt un autre mobile : leurs divergences concernant les événements du Nord-Mali, où chacune des deux entités a des prolongations humaines et commerciales. Selon un membre de l’APW d’Adrar, natif de Bordj Badji Mokhtar, Bachou Elbekay, les habitants «arabes» étaient opposés à l’ouverture d’un magasin dans leur quartier par le jeune Targui retrouvé mort mardi. L’importance du bilan est la conséquence de l’absence, dans cette ville, de structures de soins adéquates. Certains blessés graves ont été transférés à Reggane.


    évacuation


    Selon des notables de la tribu Idnan, les derniers évènements soulignent encore une fois l’insécurité dont souffre cette région et réclament l’intervention du ministre de l’Intérieur en personne. Abdelghani Hamani, un des notables targuis contactés, affirme que ces événements interviennent après le retard dans l’application de la loi dans des cas d’agression dans cette ville, ajoutant que «la gendarmerie n’est intervenue que 12 heures après le début des affrontements». Dans l’après-midi d’hier, le MNLA a dénoncé les violences, dont l’Algérie serait responsable, selon lui. «Ce sont des populations de réfugiés qui s’affrontent et les autorités algériennes laissent faire volontairement, elles auraient mêmes soutenu la communauté arabe», affirme Mohamed Ousmane, qui accuse Alger de vouloir saboter les accords de Ouagadougou. Mais le secrétaire général de la wilaya d’Adrar dément : «Il ne s’agit pas d’un problème politique en lien avec le MNLA, c’est un conflit qu’il y a eu entre Algériens seulement.» Pourtant plusieurs personnes de la région affirment que le comportement des forces de sécurité algériennes est aussi en cause : «Quand les Touareg sont allés demander de l’aide à la gendarmerie avant-hier, les Algériens ont répondu d’aller demander à la France et au Burkina Faso.»


    Panique


    Hier matin, la situation semblait se calmer après l’intervention des forces de la Gendarmerie nationale envoyées en renfort dans la nuit depuis Blida. Le wali d’Adrar, qui est sur place, a promis de punir les auteurs des assassinats. De leur côté, les forces de l’ANP et de la gendarmerie continuaient à contrôler plusieurs quartiers de la ville. La frontière aurait été bouclée pour arrêter les responsables des différents meurtres. Mais hier après-midi, les violences ont repris de plus belle. Ceux qui n’ont pas de sabres, utilisent de grosses pierres. Comme la veille, des magasins ont été pillés et saccagés. Paniquées, certaines familles se sont réfugiées chez des voisins, ce qui a laissé le temps aux pilleurs d’entrer dans les habitations, de voler des bijoux et des biens matériels. Les fenêtres et les portes des habitations ont été défoncées, des débris de verre jonchaient le sol. Un habitant sur place dénonce que des appels au meurtre sont propagés. Une source militaire affirme que l’heure n’est désormais plus à la négociation et que l’armée va «durcir le ton».

    Dans la région, on ne s’étonne pas des débordements. «Je suis certain que le conflit déclenché à Bordj n’est que le sentiment d’injustice des populations, souvent réprimées par les autorités locales. Les réfugiés installés encore dans certaines maisons à Bordj, les intempéries dévastatrices et le regain de violence engendré par de nouvelles mesures de surveillance ont créé un climat de suspicion. Les gens sont devenus agressifs, sans emploi, sans salaire fixe, les débordements sont faciles, et on n’en est pas au premier cette année. Les notables ont toujours fait en sorte de calmer les tensions entre Arabes et Touareg, entre Touareg noirs et Touareg blancs. Mais, l’injustice sociale et surtout les trahisons tribales font que tôt ou tard on doit choisir son camp. Quitte à déclarer la guerre à son frère dans le pays du voisin», explique un Algéro-Malien qui est membre de l’armée algérienne. Pour lui, la réaction du MNLA est également logique : «C’est normal que le MNLA réagisse, leurs familles sont à Bordj Badji Mokhtar ! » 

    Aziz M., Faten Hayed (Tamanrasset), Yasmine Saïd, Marine Messina et Feriel Kolli
  • Dindon farci au… lièvre !

     

    Par Maâmar Farah
    Nous avions la trotskyste qui disait beaucoup de vérités sur le plan économique mais qui semblait trop attachée à l’idée du guide suprême sauveur de la nation pour se libérer totalement. Et puis, il y a les autres, de l’islamiste modéré au modéré islamiste, en passant par l’islamiste mesuré et l’islamiste prudent…
    Mais, en attendant de livrer les résultats de mes observations dans un livre intitulé : «De l’agitation programmée des lièvres en période temporaire d’interdiction de la chasse», je dois dire qu’il n’y a pas plus discipliné que les lièvres. Ils jouent leur rôle jusqu’au bout. Actuellement, ils s'échauffent et font des déclarations tonitruantes. Et quand ils perdront — car il est impossible qu'ils gagnent et ils le savent ! —, ils crieront à la fraude. Et ils le font si bien qu’on est tenté de croire qu’ils ne savaient pas que les dindons de la farce, c’étaient bien eux et personne d’autre !
    De la dinde farcie au lièvre, voilà le plat royal qui va être servi à l’empereur !
    maamarfarah20@yahoo.fr

    «J'ai remarqué que plus le président prolonge son absence, plus ses portraits deviennent grands !»
    Tata Aldjia

  • Cherche succession sans changement désespérément !

     


     

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Le colonel Bencherif a écrit au président Bouteflika. Son “compagnon d’armes”. Il aurait pu ajouter “compagnon de coup d’État”, “compagnon des années de plomb”. Mais la génération putschiste préfère taire ses exploits postindépendances et faire valoir leur seule qualité de moudjahid : là, c’était la Révolution, et donc “tout le monde, il était beau, tout le monde il était gentil”, les combattants et les planqués, les baroudeurs des djebels et les roublards comploteurs, les conjurés de la prise de pouvoir et leurs victimes.
    Comme ce sont justement les brutaux intrigants de fin de guerre qui font l’historiographie, il lui ont fait sacraliser la fraternité d’armes. Ainsi, pensent-ils, la confusion empêchera l’histoire de juger chacun sur ses actes. Comme toujours, chez nous, la fraternité, la réconciliation consiste à sacrifier la victime.
    C’est donc en “compagnon d’armes” que Bencherif intervient. Lorsqu’il s’agit de l’avenir de l’Algérie, les armes continuent à se substituer aux concepts. Depuis quelque temps, l’argent, fruit de l’accumulation mafieuse, s’est rallié à la traditionnelle brutalité des clans, comme “valeurs” déterminant le cours de notre histoire politique.
    L’ancien “patron” de la gendarmerie informe l’actuel Président du fait qu’il lui a conçu une “une sortie de crise honorable et avec dignité”. Mais juste après, il apparaît que “la crise” ne consiste pas en ce que le Président s’accroche obstinément à une fonction dont il n’est pas certain de pouvoir assumer toutes les obligations. Ce qui l’inquiète ce sont “les ambitions politiciennes qui se profilent à l’horizon”. Bencherif ne peut “en aucune manière rester silencieux” devant une telle perspective, en “sa qualité de révolutionnaire”. Parce que, contrairement à ce qu’on se laisse croire parfois, et comme le rappelle ce genre d’envolées lyriques, la guerre n’est pas finie et, cinquante après la libération, la Révolution est toujours en marche !
    Alors, pour barrer la route aux “indus ambitieux”, Bencherif propose à Bouteflika “la meilleure formule” pour que le pouvoir reste le monopole des “compagnons d’armes”. Ceux qui ne sont pas reconnus dans ce label — ainsi que les trente-cinq millions d’Algériens nés après 1962 — peuvent aller se rhabiller. La recette de l’apôtre de la révolution permanente offre au Président la recette détaillée : une révision de la Constitution par le Parlement réuni en congrès privant le président du Sénat de la prérogative d’intérim du chef de l’État et la confiant à un vice-président nommé “de votre part” !
    Le subterfuge — et la tentation — anime depuis longtemps les causeries politiciennes.
    C’est juste qu’il n’a pas pu se retenir d’exprimer son angoisse de voir enfin un nouveau profil d’Algériens investir la responsabilité d’État. D’ailleurs, après avoir pris prétexte de quelque “sortie de crise”, il exprime clairement, à la fin, qu’il s’agit d’une “formule” de “succession de pouvoir”.  De non-succession, en quelque sorte : il faut que Bouteflika, faute de pouvoir encore présider, choisisse lui-même son successeur. Manière de s’assurer que le prochain président ressemble au plus près à l’actuel.
    C’est en cela l’intérêt de la lettre du colonel à la retraite : elle exprime l’attachement désespéré des clans à un pouvoir qu’ils sentent sur le point de leur échapper.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.f

  • Islam, islamisme et vertu

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Le Ramadhan, tel qu’il se pratique dans notre société, a son versant sombre. Une facette faite de dérives comportementales que l’on s’efforce de cacher pour ne pas compromettre la réputation d’un mois censé être celui de l’autocontrôle, de la rectitude et de la maîtrise de ses instincts.
    Mais les faits, têtus, nous rappellent à la réalité. Le Ramadhan pose d’abord une vraie question de mœurs de consommation. Il serait plus utile de la poser, cette question, que de continuer à polémiquer annuellement sur qui, de la poule ou de l’œuf, du commerçant ou du consommateur, est à l’origine du spectacle peu reluisant des cohues quotidiennes devant certaines échoppes, de l’opportunisme mercantile de tant de commerçants, de l’avidité alimentaire qui nous fait jeter six millions de pains pendant ce mois d’abstinence, de villes fantômes pendant les jours de… fête de l’Aïd. À ceci, on le voit déjà : un peuple qui jeûne n’est pas forcément un peuple qui raisonne. Pourtant, le rite part d’une intention inverse : l’empire de la sagesse et de la retenue sur une communauté d’humains ballotés, le reste de l’année, par leurs instincts, leurs sens et leurs calculs d’intérêts.
    À l’occasion, le jeûne justifie aussi notre libertinage civique : celui-ci s’exprime par les débordements langagiers et par les retentissantes rixes qui, sous prétexte d’irritabilité, se multiplient à l’envi dans un espace public où ne régnait déjà pas la courtoisie. Il s’exprime surtout sur la route. De manière tragique : au 27e jour de jeûne, le bilan de la Gendarmerie nationale s’élevait à 345 tués par accident de la circulation. Et, pour les trois jours du 7 au 9 août, à 36 morts ! Avec près de 400 morts, c’est le mois le plus sanglant d’une année, qui, comme les précédentes, s’avère encore meurtrière. En 2012, pour 4,5 millions d’automobilistes, la route a fait 4 447 victimes ! La même année, la France, qui compte 40 millions d’automobilistes, a enregistré 3 645 décès !
    Il n’y a pas que l’incivisme et la criminalité de la voie publique qui prolifèrent au Ramadhan. Le président du réseau Nada, qui le dénonce : “Le viol d’enfants a pris de l’ampleur en ce mois sacré.” Vingt viols avérés de gamins y ont été constatés durant le mois sacré.
    Que peut signifier ce redoublement d’incivisme, de violence, d’avidité, de vice et de criminalité ? Il exprime la confusion volontairement entretenue entre une vraie piété, celle qui inspire le civisme, la probité et l’honnête, et une pratique prescrite par le discours, le harcèlement et la terreur inquisitoire islamiste. Là, il s’agit d’adhésion de conviction à une morale formulée en termes religieux ; ici, il s’agit de se plier à un système d’apparences codifié et imposé par des activistes idéologues. Ces activistes bénéficient, dans notre cas, du soutien des institutions squattées par un pouvoir bigot.
    Comme foi, la religion peut soutenir une morale sociale ; comme instrument de mise au pas politique, elle n’a aucun effet assainissant sur la société. Pis, en concentrant le regard sur l’apparence et en escamotant ses travers de fond, la pratique exhibitionniste et superficielle de la religion peut servir à entretenir — et cultiver — les vices cachés de cette société.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.f

  • Enfin !


    Par Maâmar Farah
    Ils peuvent trafiquer, faire dans la démesure et le ridicule ; ils peuvent persécuter les vrais syndicalistes et les militants des droits de l’homme; ils peuvent vendre à leurs amis toutes les unités industrielles érigées par les larmes et la sueur des braves ; ils peuvent distribuer à leurs copains les terres arrosées du sang des martyrs, mais ils n’empêcheront jamais les jeunes d’être de plus en plus nombreux à quitter le radeau Algérie en détresse qui ne leur offre ni logement, ni travail, ni dignité, ni liberté, ni cadre de vie en harmonie avec les exigences de leur âge ! Ils ne pourront jamais empêcher le soleil de se lever chaque jour pour mieux éclairer leurs projets de renoncement aux valeurs authentiques de la Révolution algérienne !
    Depuis début 2000, nous manifestons quotidiennement notre inquiétude de voir l’Etat se privatiser au profit d’un clan qui décide de tout ! Depuis, nous disons que les choix économiques sont mauvais et que l’ultralibéralisme style Temmar and Co et la gestion chaotique d'un secteur stratégique par le filou Chakib Khelil ne donneront que ruine, désolation et détournement des biens publics au profit de groupes occultes.
    Aujourd'hui, vous comprenez enfin que nous avions raison !
    maamarfarah20@yahoo.fr

    «Il y a deux types de politiques : la majorité sous le joug de la minorité ou la minorité qui écrase la majorité !»
    (Tata Aldjia)

  • LE CLOWN

     Il lui propose d’organiser sa propre succession
    Le colonel Bencherif au secours de Bouteflika12082013.jpg

    L’ancien patron de la Gendarmerie nationale, le colonel Ahmed Bencherif interpelle publiquement Abdelaziz Bouteflika auquel il demande d’organiser lui-même ce qu’il appelle «une sortie de crise honorable et avec dignité». Il s’agit là de la deuxième sortie d’une personnalité historique du genre, depuis l’accident de santé de Bouteflika, le 27 avril dernier. Bencherif rejoint ainsi Mohamed Mechati, l’un des rares survivants du «Comité des 22».

    Kamel Amarni - Alger (Le Soir)
    Dans une lettre «aux décideurs» que nous avions publiée début juin dernier, Mohamed Mechati demandait, sans détour, à l’armée de «prendre ses responsabilités» et déposer Bouteflika.
    Ce n’est pas le cas de Bencherif. Lui, par contre, et dans une «lettre» parvenue à la rédaction et intitulée «Sortie de crise : lettre à mon compagnon d’armes Si Abdelaziz Bouteflika, Président de la République», il propose au locataire d’El Mouradia d’organiser sa propre succession ! Ancien moudjahid, très proche de Boumediène, le colonel Ahmed Bencherif avait été l’un des piliers du pouvoir en Algérie.
    Depuis 1962, il régnait d’ailleurs en maître absolu et incontesté sur un corps clé de la sécurité nationale, la Gendarmerie qu’il ne quittera qu’en 1977.
    Dans sa lettre de ce 11 août, l’intérêt de Bencherif est exclusivement focalisé sur la succession.
    Spontanément, il décline ainsi sa
    lettre : «Au nom de l’Algérie pour laquelle nous avons combattu pour la libérer du joug colonial et au nom de notre amitié révolutionnaire, je fais appel à votre sens du devoir en ce moment difficile pour prendre la décision historique d’une sortie de crise de facon honorable et avec dignité». Or, qu’est-ce une «crise», selon le colonel Bencherif ?
    La réponse fuse immédiatement après. Le plus sérieusement du monde, il
    assène : «En ma qualité de révolutionnaire, je ne peux en aucune manière rester silencieux devant les ambitions politiciennes qui se profilent à l’horizon» !
    Et pour contrer ces «indus ambitieux», Bencherif propose à Bouteflika d’organiser lui-même la chose.
    Sans doute, voulait-il lui suggérer de ne pas refaire «l’erreur» de Boumediène qui n’avait pas voulu ou eu le temps de choisir son propre successeur ! «La meilleure formule que je vous propose serait de convoquer les deux Chambres parlementaires en un seul congrès extraordinaire pour amender la Constitution en matière de succession de pouvoir».
    Cette «formule», que Bencherif qualifie de «solution élégante et historique», consiste en trois amendements : «1) abroger l’article conférant au président du Sénat, la mission d’assurer l’intérim de la présidence de la République durant 45 jours ; 2) introduire un article portant nomination d’un vice-président de votre part ; 3) investir le vice-président de la mission de terminer le mandat en cas de vacance de pouvoir».
    Bref, Bencherif ne fait là, que reprendre à son compte, ce que Bouteflika voulait lui-même faire à travers son projet, ajourné ou mort-né de révision de la Constitution !
    Il faudrait peut-être rappeler que malgré une brouille de longues années, Bouteflika et Bencherif se sont publiquement réconciliés à l’occasion d’un mémorable meeting à Laghouat…
    K. A.

  • Reprise des incendies à Jijel : les habitants soupçonnent les militaires



    Hadjer Guenanfa


    « Vous n’avez pas vu l’incendie ! ». Dans la soirée de mercredi dernier, sur la route de la corniche, aux Aftis, à l’ouest de Jijel, Omar, la cinquantaine bien entamée, interpelle un brigadier du parc national de Taza sur l’incendie qui vient de se déclencher sur les hauteurs des Aftis.

    « Que peut-on faire contre les militaires ? », répond, un peu agacé, le fonctionnaire, au bord de son véhicule, avant de poursuivre sa route.

    De Ziama Mansouria jusqu’à Al Aouana en passant par les Aftis, forêts et broussailles sont, depuis plus d’une semaine, en proie aux flammes. Les habitants soupçonnent les militaires. « Nous assistons, chaque été, à un véritable massacre. Tous les départs de feu que nous avons constatés cette année ont eu lieu dans des zones militaires, à proximité des postes d’observation (PO), où les habitants n’ont pas accès. Ce sont donc eux qui les provoquent pour se protéger des terroristes », affirme Omar.

    Durant les années quatre-vingt-dix, où le terrorisme faisait des ravages dans cette région, les militaires incendiaient les forêts pour priver les terroristes de leurs caches. À l’époque, la guerre contre le terrorisme justifiait cette méthode aux yeux des habitants, selon Omar. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui avec le retour de la sécurité et le recul des attentats.

    Hacène Keddour, directeur du Parc national de Taza, relativise. « Nous avons enregistré, pour l’instant, un seul incendie dans le parc et la superficie touchée l’année dernière n’était pas très grande, 42 hectares », indique-t-il. Sur l’origine de ces incendies, cet administrateur explique vaguement que 99% sont provoqués par « l’homme ». « Quand il y a un incendie, on dépose plainte contre X au niveau de la gendarmerie », ajoute-t-il. Mais tout au long de sa carrière, entamée en 1981, à Annaba, dans le domaine des forêts, M. Keddour n’a jamais vu une plainte aboutir.

    Au début du mois de juillet, la presse se faisait l’écho d’un dispositif spécial de prévention et de lutte contre les incendies de forêt mis en place par la Protection civile. Un dispositif visant à mener des interventions meilleures pour maîtriser les feux de forêt lors des grandes chaleurs. Début août, Jijel est classée parmi les wilayas les plus touchées par les feux de forêt du 1er juin au 30 juillet, selon la même institution.

    Et malgré l’ampleur des dégâts provoqués par les incendies, la majorité des habitants de la région observent toujours le silence. Pas de rassemblement, de sit-in ou d’autres actions de protestation à l’image de ce qui a été organisé en Kabylie, l’année dernière, pour la même raison. Des habitants qui accusent, à demi-mot, les militaires préfèrent faire profil bas. Même quand leurs cultures et leurs champs sont ravagés par les flammes ! « Les habitants restent très marqués par les années noires de terrorisme », rappelle Omar.
    Reprise des incendies à Jijel : les habitants soupçonnent les militaires

  • Ni motards, ni barrages mobiles des services de sécurité, ni rien du tout

    Circulation à très haut risque sur le tronçon infernal de la RN9 entre Souk El Tenine et Kherrata
    Riyad Hamadi

     la securité existe que dans la television el nahar obedience drs


    Le retour des estivants après la fin du Ramadan est synonyme de calvaire pour les automobilistes empruntant le tronçon de la Route nationale (RN) n° 9 entre Kherrata et la station balnéaire de Souk El Tenine, sur la côte est de Béjaia.

    Sur une trentaine de kilomètres, des bouchons interminables se forment chaque jour, dans l’anarchie la plus totale, en l’absence des services de sécurité.

    La route étroite et sinueuse n’arrive plus à contenir le flux d’estivants venant des villes de l’intérieur, comme Sétif, Bordj Bou Arreridj, M’sila et Batna, pour passer quelques heures au bord de la mer. Les habitants des villages situés aux abords de la RN9 trouvent d’énormes difficultés pour se déplacer durant l’été. La RN9, reliant Béjaia, où se trouve l’un des plus importants ports commerciaux d’Algérie, à Sétif, une grande ville de commerce, traverse encore les localités de Souk El Tenine, Les Deux Fontaines (Ait Anane), Darguina et Bordj Mira, un dangereux tunnel de 6 km où les chauffards roulent à grande vitesse et doublent dans les virages, dans l’impunité totale. La traversée de la ville de Kherrata, où l'infrastructure routière n'a pas été développée, nécessite désormais des heures entières !

    Le ministère des Travaux publics n’a pas encore jugé nécessaire la réalisation du dédoublement de ce tronçon infernal ainsi que les contournements, devenus inévitables, des villes de Souk El Tenine et d’Ait Anane où les automobilistes passent parfois des heures entières en raison des bouchons qui se forment cette route.

    La construction de l’évitement de Kherrata sur quelques kilomètres, lancé il y a deux ans, bute sur un problème d’expropriation, qui traîne depuis une année ! Cela illustre la mauvaise gestion du projet et une étude bâclée qui n’a pas tenu compte des expropriations. Le chantier à l’arrêt symbolise l’abandon par les autorités de cette région. L’État y est complètement absent !

    Lancé il y a plus trois ans, le projet de dédoublement de ce tronçon de la RN9, le plus difficile et le plus important, tarde à voir le jour !

    La police et la gendarmerie absentes

    Au manque d’infrastructures routières s’ajoute l’absence totale de la police et de la gendarmerie sur ce tronçon de la RN9 où les accidents de la route sont nombreux. En fait, la police et la gendarmerie se contentent du minimum, avec quatre barrages fixes installés entre Kherrata et Souk El Tenine. Pas de motards, ni de barrages de mobiles ! Les brigades motorisées de la gendarmerie sont absentes et les chauffards agissent à leur guise : excès de vitesse, dépassements dangereux dans les virages, blocages de la route, etc.

    Les automobilistes créent parfois trois files de voitures sur une route à voie unique, empêchant la circulation sur le sens inverse et créant des bouchons interminables. Les motos, nombreuses sur cette route, sont rarement contrôlées par la police ou la gendarmerie. Entre deux barrages fixes des services de sécurité, c’est la jungle ! Les automobilistes sont livrés à eux-mêmes.

    Aux barrages fixes de contrôle, les policiers, café et cigarette à la main, peinent même à organiser la circulation et imposer leur autorité aux automobilistes. Les gendarmes effectuent parfois des contrôles de routine, mais ne tiennent jamais compte par exemple des plaintes des automobilistes sur les comportements dangereux des chauffeurs de poids lourds dans le tunnel de Kherrata et des conducteurs de motocyclettes, qui s’adonnent parfois à des pratiques de cirque en conduisant debout leurs motos sur une route à grande circulation, avec plus de 15 000 véhicules par jour en moyenne ! Durant la saison estivale, ce trafic peut atteindre 25 000 véhicules par jour.

  • L’industrie algérienne confrontée aux coupures d’électricité et aux difficultés d’accès aux financements bancaires


    Lilia Oufella



    La demande en produits manufacturés a poursuivi sa hausse durant le premier semestre de 2013 en Algérie, selon une enquête réalisée par l’Office nationale des statistiques (ONS). Près de 46 % des chefs d’entreprises publiques et 67 % du secteur privé ont déclaré ne pas satisfaire toutes les commandes reçues,

    selon les résultats de cette enquête, rapporte l’APS ce samedi 10 août. L’incapacité des entreprises à satisfaire la demande locale en produits manufacturés illustre les difficultés de l’industrie nationale qui ne représente que 4 % du PIB.

    Ruptures de stocks

    La plupart des chefs d’entreprises affirment avoir enregistré des ruptures de stocks ayant causé des arrêts de travail inférieurs à 10jours. Selon l’enquête, plus de 33 % des industriels publics et plus de 23 % de ceux du privé relèvent que le niveau d’approvisionnement en matières premières reste inférieur aux besoins exprimés. En raison de la vétusté et des problèmes de maintenance, près de 80 % des représentants du secteur public et près de 36 % du privé ont connu des pannes d’équipements.

    Pannes d’électricité

    Par ailleurs, plus de 30 % des entreprises publiques et près de 50 % des entreprises privées ont enregistré des pannes d’électricité ayant provoqué des arrêts de travail de moins de 12 jours pour la majorité des concernés. Selon l’enquête, les patrons des deux secteurs ont déclaré que l’approvisionnement en eau a été suffisant durant cette période pour la majorité des enquêtés.

    Manque de personnel qualifié

    Concernant la main-d’œuvre, les effectifs continuent de chuter en raison des départs volontaires, ainsi que des départs à la retraite non remplacés, selon les représentants du secteur public. En revanche, ils ont augmenté selon le privé. Par ailleurs, la plupart des chefs d’entreprises des deux secteurs jugent que le niveau de qualification du personnel reste « insuffisant» et la majorité des patrons déclarent, d’autre part, avoir trouvé des difficultés à recruter surtout le personnel d’encadrement et de maîtrise.

    Difficulté d’accès aux crédits bancaires

    Bien que la trésorerie des entreprises soit jugée « normale » durant le 1er trimestre 2012, « l’allongement des délais de recouvrement des créances, les charges élevées, le remboursement des emprunts et la rigidité des prix continuent d’influer sur la situation de la trésorerie des entreprises », souligne l’enquête. Ainsi, près de 63 % des entreprises publiques et 13 % d’entreprises privées ont eu recours à des crédits bancaires, 25 % des chefs d’entreprises du secteur public et plus de 66 % de celles du privé ont trouvé « des difficultés à les contracter », relève l’enquête.

    Les industriels promettent d’augmenter leur production

    Plus de 57 % des industriels du public et plus de 93 % de ceux du privé ont affirmé pouvoir produire davantage, seulement en réorganisant le processus de production sans renouvellement ni extension de leurs équipements. L’enquête d’opinion réalisée auprès des chefs d’entreprises par l’ONS précise que plus de 56 % des entreprises publiques et de 64 % du secteur privé ont utilisé leurs capacités de production à 75 %.

    L’activité industrielle devrait, selon l’enquête, connaître durant les mois prochains une reprise. Les chefs d’entreprises des deux secteurs anticipent une hausse de l’activité, de la demande et des prix de vente ainsi qu’une meilleure perspective de leurs trésoreries. Mais, contrairement au privé, le secteur public prévoit une baisse de ses effectifs.

    Elle est incapable de satisfaire la demande--L’industrie algérienne confrontée aux coupures d’électricité et aux difficultés d’accès aux financements bancaires

  • La justice algérienne lance 20 mandats d’arrêt contre des personnes impliquées

     Scandales de corruption à Sonatrach   




    Les services d’Interpol ont lancé mercredi dernier des mandats d’arrêt à l’encontre d’une vingtaine de personnes impliquées dans les scandales de corruption à Sonatrach, a-t-on appris ce samedi 10 août de sources judiciaires.

    Ces mandats ont été lancés à la demande de la justice algérienne qui enquête depuis plusieurs mois sur les affaires Sonatrach I et Sonatrach II, selon les mêmes sources.

    Parmi les personnes recherchées figure Farid Bedjaoui, présenté par la presse comme étant le principal intermédiaire dans l’affaire des pots-de-vin versés par la société italienne Saipem pour obtenir des contrats juteux dans les hydrocarbures en Algérie. De hauts cadres de Sonatrach et des responsables dans des groupes pétroliers étrangers, soupçonnés de corruption, sont concernés par les mandats d’arrêts délivrés par la justice algérienne. Nos sources ont refusé de divulguer leur identité, en raison de la sensibilité de l’enquête.

    Par ailleurs, le procureur général près le tribunal de Sidi M’hamed à Alger a adressé une vingtaine de nouvelles commissions rogatoires dans plusieurs pays dont la France, l’Espagne, la Suisse, l’Italie, les États-Unis et Dubaï, dans le cadre des enquêtes sur Sonatrach I et Sonatrach II.
    Scandales de corruption à Sonatrach--La justice algérienne lance 20 mandats d’arrêt contre des personnes impliquées

  • routes troués,voitures camelote,sans airbag,pas abs,ebd,srar ect.....

     


    Accidents de la circulation

    400 morts sur les routes durant le Ramadhan

    Par : Ali Farès

    Malgré les appels à la vigilance lancés à travers les différents canaux de communications, la route a été particulièrement meurtrière durant le mois de Ramadhan 2013. Plus de 100 accidents et plus d’une dizaine de morts en moyenne sont enregistrés quotidiennement par les services de police et de gendarmerie.
    Dans un bilan arrêté au 27e jour du mois sacré, la Gendarmerie nationale a enregistré 345 morts et 4 493 blessés dans 2 428 accidents de la route, soit une moyenne de plus de 10 personnes par jour en décès sans parler du degré des blessures engendrées à celles qui ont eu la vie sauve et dont les séquelles resteront pour beaucoup d’entre elles à vie.
    Les services de police ont, de leur côté, enregistré durant les vingt premiers jours de Ramadhan 650 accidents de la circulation en milieu urbain ayant fait 50 morts et 760 blessés. Nos sources avancent que le Ramadhan 2013 a été particulièrement meurtrier en matière d’accidents de la route comparativement à l’année dernière.
    Plus de 40 morts par rapport à la même période de 2012.
    En une seule journée, celle du 3 août, nous apprend le bilan, 50 accidents de la route se sont produits à travers le territoire national engendrant 12 morts et une cinquantaine de blessés. Selon les cellules de communication des deux corps de sécurité, la principale cause reste le facteur humain et en premier lieu l’excès de vitesse, suivie de dépassement dangereux, non-respect de la distance de sécurité, manœuvres dangereuses. En tête du sinistre classement par wilaya, selon les services de la GN, on notera Sétif, suivie de Médéa, Batna, Oran, Aïn Defla et Blida. Les mêmes services précisent que la période la plus meurtrière se situe avant le f’tour et s’étale jusqu’à minuit, ajoutant que le tiers des accidents, soit 33% du global des accidents, surviennent durant cette tranche horaire.
    La gendarmerie nationale et la DGSN profitent de cette occasion pour appeler les usagers de la route, alors que nous sommes à la veille de l’Aïd el-Fitr où le réseau routier national connaît une très grande affluence, à faire preuve de vigilance et de respecter d’une manière générale le code de la route notamment en diminuant la vitesse, en respectant la distance de sécurité, de ne pas faire de dépassements dangereux et autres manœuvres dangereuses, et surtout d’appeler en cas de besoin le 1055 pour la GN et le 1548 pour la police.
    À noter dans ce cadre et selon le colonel Keroud, la GN a mis en place un dispositif sécuritaire particulier aux fêtes de l’Aïd el-Fitr basé sur le renseignement. Cette opération verra doubler les équipes des escadrons routiers (motards et véhicules), la multiplication des points de contrôle et de surveillance aux entrées des villes et des agglomérations ainsi que les principaux axes routiers et autoroutiers, y compris le réseau des chemins de fer, gares routières, mosquées, cimetières, comme il veillera également à assurer une bonne fluidité de la circulation automobile.
    De son côté, la DGSN compte lancer, selon le directeur de la communication, le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, un dispositif similaire matérialisé par un renforcement des patrouilles mobiles et pédestres au niveau des quartiers, des marchés, lieux de loisirs et des fêtes, et ce, en prévision d’éventuels goulots d’étranglement.

    A.F

  • Intégrisme, intolérance et “république”

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Cette année, le mois de Ramadhan n’aura pas été celui du jeûne pour tous. La série d’opérations inquisitoires inaugurée en 2001, par l’affaire de Aïn El-Hammam, les autorités ont fini par contraindre les non-jeûneurs à la réaction.
    En répondant par la tolérance à l’initiative de non-jeûneurs de Tizi Ouzou, le pouvoir a préféré adopter la position tactique. Car il serait naïf de croire que les interpellations de non-jeûneurs sont le fait spontané de policiers zélés ou de gendarmes animés par une intolérance instinctive. Il y a eu des procès et des verdicts qui attestent d’une option politique pour la répression des manifestations de non-respect des pratiques rituelles. Mais plutôt que de voir le mouvement battre le rappel de tous ceux qui se sentent excédés par la pression inquisitoire de l’État et des islamistes et de prendre ainsi le risque de pousser à l’émergence d’un mouvement de défiance active, il a sagement opté pour la marche arrière.
    Et comme il ne restait que quelques jours à jeûner, il y a des chances que le pique-nique de Tizi Ouzou ne laissera que le souvenir anecdotique d’une réunion d’excités voulant étaler leur impénitente irréligion.
    Et si, en plus, Ali Belhadj et ses affidés, se pointent sur les lieux pour les purifier de la pollution impie, cela réduirait l’action à un conflit d’extrême. Le pouvoir, lui, dans son infinie sagesse, ménage le chou et la chèvre.
    Pourtant, ce qui est en jeu dans cet affrontement entre “l’inquisition” et “la provocation”, pour reprendre les termes des accusations  mutuelles, est peut-être bien plus grave que cela. Nous sommes dans une société foncièrement intolérante. Et le pouvoir trouve intérêt à cette vertu “standardisante” d’une religion hégémonique. La laïcité, c’est-à-dire la reconnaissance effective de la liberté de culte, favorise la liberté de mode de vie. Or, dans un État de non-démocratie, comme le nôtre, le mieux, pour le pouvoir, est que rien ne puisse dépasser de cette foule compacte et uniforme, qui, au moment, fait la même chose et pense à la même chose. Et donc — ô paradis des dictateurs ! — pense la même chose. Et puisque l’autorité officielle n’a pas le crédit nécessaire au formatage des consciences par son discours propre, elle sous-traite la fonction idéologique à l’islamisme. Ce faisant, il doit en adopter tous les attributs culturels. Dont l’intolérance religieuse.
    Il ne suffit donc pas au régime que les “particularismes” se fassent discrets. Leur existence même est insupportable du fait de son potentiel subversif. Il ne suffit pas que les non-jeûneurs se claquemurent pour s’alimenter ; il ne faut qu’il y ait plus trace de survie de l’espèce. Car agir autrement, c’est penser autrement. Un pouvoir promoteur de l’arbitraire, de l’injustice, du népotisme, de la prédation et de la corruption ne peut avoir aucune vocation rédemptrice. Il suffit d’observer le développement effréné des mœurs mafieuses, des trafics, économie de contrebande, pour s’en convaincre.
    C’est seulement dans leur aspect politiquement subversif que le geste de ne pas jeûner le Ramadhan ou celui de prendre de l’alcool le reste de l’année indisposent le pouvoir. Si les vigiles intégristes sont intolérants, c’est parce qu’ils sont dressés pour agresser la différence ; si l’État fait de même c’est pour éradiquer la pensée différente.


    M. H.
    musthammouche@yahoo.f

  • Pot de confiture : le gros doigt de Chakib et les mouches du régime


    Par Boubakeur Hamidechi
    hamidechiboubakeur@yahoo.fr
    Elle n’attendra pas longtemps avant de reprendre ses droits. Elle sera probablement à l’œuvre dès les prochaines semaines puisque les moulins à prière du Ramadhan viennent d’être soigneusement rangés et que la passion du divin occupera moins les esprits. Avec le retour des jours profanes, les gens seront moins attentifs aux imprécations des bonnes œuvres de la foi et se remettront à l’écoute de ce qui se dit sur la situation du pays, ou bien, connaîtront, comme il se doit, ce que cette fameuse rumeur colporte, voire ce que les «sources bien informées» daignent distiller à leur intention. Et comme il n’y a rien de plus croustillant comme révélations que celles qui se rapportent au catalogue des scandales de la corruption et de la rapine, les premières journées de cet Aïd seront copieusement servies.
    Grâce à la presse qui, dans sa totalité en avait fait sa pâture lors de sa dernière livraison du mois de Ramadhan, l’opinion a pris connaissance des chiffres récents des hold-up commis par Chakib Khelil et ses acolytes. C’est ainsi que pour le seul «casse» réussi, avec la complicité des Italiens de Saipem, l’ami intime du président de la République aurait détourné quelque 197 millions de dollars. Soit l’équivalent de 2 000 milliards de notre pauvre monnaie nationale ! L’énormité du délit, scrupuleusement calculé, vérifié et recoupé par la justice italienne, a même laissé sans voix, ou plutôt sans qualificatif précis les commentateurs des journaux qui s’étaient sobrement contentés de signaler l’étendue du méfait à travers une périphrase à peine digne de la «correctionnelle» des tribunaux. «L’étau se resserre sur…», se sont-ils, presque, accordés pour titrer sur l’évènement alors qu’il eût fallu, pensions-nous, transgresser la prudence journalistique en mettant en exergue ce «point de détail» dans son contexte réel. Celle d’une mafia d’Etat (exactement !) qui a commencé à saigner les finances du pays, il y a déjà 10 ans.
    Et c’est justement «ainsi que parlait» le quidam accoudé au comptoir de son café habituel et ce qu’il répétera dans les jours qui viennent, après la trêve du jeûne. «Il n’est pas possible, dira-t-il, que ce voyou de la République ait pu commettre toutes ces successions de malversations sans que l’appareil de l’Etat ne se soit aperçu de rien !» Pertinemment donc, le mythe du pot de confiture et du seul doigt d’un Chakib pris en flagrant délit ne convainc plus personne. Il était certes le maître d’œuvre et l’homme breveté qui a conçu le procédé à siphonner de l’argent mais pouvait-il seul et de son propre chef accéder aux véritables visas pour développer son «affaire» ? Nul ne le pense, désormais. Indiscutablement, des donneurs de feux verts et des complicités passives ont encadré cet ensemble d’opérations. Les premiers, en tant que facilitateurs, tout comme les seconds auteurs qui par lâcheté et carriérisme se sont servis en silence. Tout ce beau monde n’était-il pas niché dans le premier cercle du pouvoir ? Ce n’est pas peu dire ou écrire donc, que si un procès national de la corruption devait se tenir un jour, il ne pourrait faire la moindre concession ni l’impasse sur l’examen minutieux du rôle joué par l’ensemble du personnel politique ayant gravité autour de l’actuel chef de l’Etat.
    Même si la prescription constitutionnelle immunise le chef de l’Etat de toute poursuite, au nom du concept de «l’irresponsabilité» positive de sa position vis-à-vis des actes de gestion, qui empêcherait par contre la justice d’ordonner des investigations sur les rôles joués par tous les Premiers ministres, ou du moins ce qu’ils en savaient. Au pire et pour ménager certaines susceptibilités politiques, pourquoi ne pas exiger des Benflis, Belkhadem et Ouyahia (dans sa double version à ce poste) d’être entendus comme témoins assistés ?
    Car à la limite, les lézardes dans les institutions de la République sont telles de nos jours, que la prétendue préoccupation d’une succession au sommet devient secondaire tant que le domaine de l’Etat n’a pas été préalablement moralisé par une «révolution» anti-prédation. A ce sujet et sous le bénéfice de la confirmation, nous avons cru lire dans les journaux, d’il y a quelques semaines, que c’est à Mouloud Hamrouche que l’on doit une formule-clé qui résume toute la problématique de ce pays. Substantiellement, il aurait déclaré ceci : «Ce n’est pas tant les noms des voleurs qui font question mais comment des vols avaient pu avoir lieu ?» Ce qui revient à s’interroger essentiellement sur le comment du pillage qui a fini par faire système et son corollaire l’institutionnalisation de l’impunité.
    Point nodal, par lequel doivent transiter toutes les théories du changement et de la refondation, la morale de l’Etat est également le principal sujet des Algériens et précisément celui des électeurs parmi eux. Ceci étant la politique et la quête du pouvoir, qui est son unique vocation, peut-elle encore intéresser une société fortement hostile ? Plutôt à raison qu’à tort, les Algériens ont aujourd’hui des comptes à régler avec l’élite qui gouverne. Ayant dépassé le statut de «veaux» à qui l’on avait fait croire n’importe quoi, ils expriment dorénavant leur discrédit à travers chaque scrutin. Bien plus que l’absentéisme aux urnes qu’ils ont exercé d’une façon récidive, ils sont parvenus à la réfutation même d’un «Etat» en lettres majuscules. Que les Ali, Mouloud, Ahmed ou Abdelmalek soient intéressés par la succession à Abdelaziz n’est que le cadet de leur souci ou de leur choix. Ce qui les intéresse au premier abord, c’est surtout de prendre la bonne mesure de la paille qui a engrossé les panses des élites. Quitte à être abusés par les excès de la rumeur, ils la préfèrent aux mensonges officiels et aux parjures des princes qui les ont gouvernés.
    B. H.

  • Faut-il parler du train qui arrive à l'heure ?


    Par Maâmar Farah
    Des lecteurs m'en veulent de ne pas avoir commenté le jeûne collectif qui a regroupé, à Tizi-Ouzou, 3 000 personnes ; alors que 300 seulement ont assisté à la manifestation pour «la liberté de conscience» que j'ai évoquée dans un récent article. Pourtant, l'objet de mon écrit n'était pas de porter un jugement de valeur sur ce rassemblement, mais essentiellement de noter un changement dans l'attitude des autorités civiles et sécuritaires qui n'ont pas réprimé cette action. Cela méritait amplement d'être relevé d'autant plus que c'est la première fois depuis l'indépendance du pays que cela arrive.
    Quant à la contre-manifestation, c'est un peu l'histoire du train qui arrive à l'heure : faut-il en parler ? On reproche souvent à la presse de n'évoquer que les choses qui ne tournent pas rond ou qui surprennent. Je crois que c'est son rôle. Pourquoi évoquer une rupture de jeûne qui concerne aussi des millions d'Algériens, tous attachés à leur religion ?
    Il faut aussi savoir que si la première manifestation était dénuée d'arrière-pensées politiques, car animée par des défenseurs des libertés individuelles se réclamant de plusieurs chapelles, la seconde avait une couleur bien affichée : celle de l'intégrisme qui ne tolère aucun espace de liberté et qui a voulu, tout de suite, marquer son territoire, comme pour signifier aux citoyens athées, chrétiens ou autres, — une toute petite minorité pourtant —, qu'ils n'ont pas leur place en Algérie !
    maamarfarah20@yahoo.fr

    «Maintenant qu'il est recherché partout dans le monde, Farid Bédjaoui va se décider, enfin, à revenir au pays ! L'Algérie est le seul pays où il pourra se cacher... et jouir tranquillement de sa fortune... Saluons ce patriote qui va rapatrier des capitaux !»
    (Tata Aldjia)

  • Quelques astuces de randonneur averti pour éviter de piétiner !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Chanson populaire ! Sur les places de Tizi-Ouzou, on y mange, on y mange ! Sur les places de Tizi-Ouzou, on y mange…

    … tout le temps !

    Pourquoi l’enquête menée en Algérie par la justice algérienne sur les scandales Sonatrach piétine ? Essentiellement, je pense que cela est dû aux chaussures. Je ne dis pas que la qualité des godasses explique tout, justifie que cette enquête-là piétine. Non Mais les chaussures ont un grand rôle. Tous les randonneurs expérimentés vous le diront : la chaussure, c’est capital en randonnée ! Un bon randonneur se reconnaît tout de suite au choix et à la qualité de ses chaussures. Le cauchemar des randonneurs, justement ce sont des semelles qui dérapent, n’accrochent pas assez le terrain, le contraignant ainsi à piétiner. Il faut donc des chaussures de qualité, solides, mais aussi et surtout adaptées à tous les types de terrain. On ne marche pas de la même manière selon que l’on se trouve sur un chemin plat, dégagé et sans crevasses ou que l’on emprunte des sentiers sinueux, escarpés, envahis par les nids-de-poule et infestés de chausse-trappes. Mais comme je l’écrivais d’entrée, la chaussure n’est pas tout ! Pour éviter de piétiner, pour réussir à avancer, il faut aussi et surtout ne pas avoir d’entraves aux jambes. Vous aurez beau être chaussés des meilleurs godasses de marche, de celles qui font la fierté de tous les randonneurs du monde, si vos pieds, vos jambes, voire tout votre corps sont entravés par quelque lien que ce soit, vous piétinerez fatalement ! Parfois, d’ailleurs, les entraves peuvent ne pas vous apparaître de prime abord comme réellement handicapantes. Par exemple, au début de votre randonnée, des amis, des proches ou juste des personnes présentes là, sur la ligne de départ, s’accrocheront à vos basques, vous imploreront de ne pas y aller, vous diront qu’il fait trop chaud pour marcher, que les chemins ne sont franchement pas sûrs, que les points d’eau se font de plus en plus rares sur votre tracé, et qu’il tiennent par-dessus tout à vous garder près d’eux le plus longtemps possible. Vous serez bien évidemment touché par autant de sollicitudes, d’affection quasi charnelle, de prise de corps aussi affective et attentionnée. Mais en même temps, allez marcher sans piétiner lorsque vous êtes entravés à ce point, lié serré à des gens certes gentils en apparence, mais tout de même collants au diable. Non ! Indiscutablement, pour qu’un corps puisse avancer, se mouvoir sans piétiner, il lui faut des chaussures au top comme décrit plus haut, mais aussi un maximum de débroussaillages autour de lui et sur son parcours. C’est d’autant plus vrai si on lâche le pauvre randonneur en pleine forêt vierge touffue, avec des mocassins fins et délicats, et sans même une machette pour dégager son chemin. Là, non seulement, il va piétiner, mais ILS VONT LE PIETINER ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.
    P. S. :
    Comment vais-je faire sans vous, tout un mois ? J’angoisse déjà à l’idée de passer cette période sans vous. Mais bon, faut aussi que je parte en vacances de temps à autre. Je vous donne donc rendez-vous le 9 septembre. Et d’ici là, j’en suis convaincu, beaucoup d’eau aura coulé sous le fauteuil roulant. Le Fumeur de Thé

     

  • LA JUSTICE ITALIENNE AVANCE SUR LE DOSSIER SONATRACH

    Khelil-Bédjaoui : l’étau se resserre

     


    Nouvelles révélations dans l’affaire Saipem-Sonatrach. Les aveux de l’ancien directeur des opérations de ladite entreprise enfoncent un peu plus Chakib Khelil. Tullio Orsi a affirmé que de l’argent était directement donné à l’ex-ministre de l’Energie par le biais de Farid Bedjaoui. L’étau se resserre autour de ce dernier. Un mandat d’arrêt international vient d’être lancé à son encontre. La justice italienne s’intéresse également au rôle joué par Mohamed Meziane.

    Nawal Imès - Alger Le Soir)
    L’enquête s’accélère en Italie depuis l’arrestation, le 28 juillet dernier, de Pietro arone, responsable de la division ingénierie et construction de Saipem. Selon la juge italienne Alfonsa Ferraro, citée par le Corriere della Sera, Saipem a obtenu en Algérie sept contrats d'une valeur totale de huit milliards d'euros. Pour s’assurer d’obtenir ces marchés, le groupe a payé pas moins de 197 millions de dollars de pots-de-vin, présentés comme «des frais d'intermédiation » de la société Pearl Partners Limited, une société de Hong Kong contrôlée par M. Bédjaoui. Devant les juges, Pietro Varone a certifié que «Bédjaoui a dit clairement qu'il donnait l'argent au ministre de l'Energie Khelil». Selon les éléments de l’enquête révélés par le quotidien italien, l’ex-ministre de l’Energie était surnommé «le vieux» tandis que Bédjaoui était connu sous le nom du «jeune». Autre révélation : les contacts avec le ministre dans le cadre du contrat «Menzel Ledjimet East» avaient été soutenus au plus haut niveau par le P-dg d’ENI, Paolo Scaroni. Ce dernier, Khelil et Bédjaoui s’étaient même rencontrés plusieurs fois à Paris, Vienne et Milan. Autre rebondissement dans cette affaire. C’est le nom de l’ancien président de Sonatrach Mohamed Meziane qui revient. Le rôle que ce dernier a joué est appelé à être éclairci. Selon des éléments de l’enquête, il aurait bénéficié de voyages en Italie et d’une enveloppe de 100 000 dollars. Son fils aurait, lui, bénéficié d’un contrat de conseil avec Saipem pour la somme de 10 000 euros par mois alors que le chef de cabinet de l’ancien président de Sonatrach Mohamed Reda Hemche aurait, lui, perçu une commission indue de 1 750 000 dollars. C’est sur la base de tous ces faits que la justice italienne a lancé un mandat d’arrêt international contre Farid Bédjaoui. Le juge chargé de l’affaire a également lancé des commissions rogatoires au sujet de comptes détenus par Bédjaoui mais également par Chakib Khelil pour des montants de 123 millions de dollars, mais également à Beyrouth et Panama pour des montants inconnus.
    N. I.

     

  • Farid dans de beaux draps ! Chakib aussi !


    Par Maâmar Farah
    Alors que je dégustais un bon café pour mieux digérer le f'tour, c'est un ami qui m'appelle de très loin : «Va vite sur le site de TSA !» Etant privé d'ADSL, car me trouvant dans une zone rurale, j'ai mis ma clé 2G et repris un autre café en attendant que la page Web s'ouvre. Enfin ! je découvre qu'un mandat d'arrêt international a été délivré contre Farid. J'ai arrêté la lecture de la dépêche et j'ai rappelé mon ami : «Les juges algériens envoyés en Europe ont certes travaillé dans la discrétion, mais voilà un beau résultat !» - Les juges algériens ? Tu divagues ! Lis plus loin : «C'est la procureure de Milan qui a lancé le mandat d’arrêt international contre Farid Bedjaoui et des commissions rogatoires sur des comptes détenus par Farid Bedjaoui et ses proches dont Chakib Khelil à Singapour et Hong Kong pour des montants de 123 millions de dollars, mais également à Beyrouth et Panama pour des montants aujourd’hui inconnus...» Du coup, la lourdeur de la chekhchoukha s'est volatilisée. Comme la majorité des Algériens, je me sens plus léger à la lecture de cette bonne nouvelle ! Mon Dieu, Grand et Unique Dieu, faites qu'ils paient chaque sou pris à ce peuple... Et aidez la justice... italienne à les mettre hors d'état de nuire !
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Vous ne me croyiez pas quand je vous disais que cette vieille gourde de Taous était le porte-malheur le plus influent d'Algérie. Tu parles d'une guigne ! Belkhadem va se présenter aux présidentielles ! Oui, les cauchemars se succèdent et même le joint de thé conseillé par mon autre neveu de l'étage 24, ne sera d'aucun effet...»
    (Tata Aldjia)

  • Le jeune, le vieux et la jonction maffieuse des affreux !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Belkhadem candidat à la présidentielle de 2014. Au point où on en est, on peut se dire…

    … Tue !

    L’enquête sur les scandales «Sonatrach» avance à grands pas. En Italie, bien sûr ! Et des journaux italiens, à travers des aveux de responsables d’ENI, l’entreprise italienne en «affaires» avec Sonatrach, révèlent que l’implication de Farid Bédjaoui, «le neveu de l’Oncle qui n’a rien à voir» ainsi que celle de Chakib Khelil ne font plus l’ombre d’un derrick de doute. Je m’en… doutais un peu, je dois bien vous l’avouer ! Au-delà de ces «révélations », j’en retiens une autre que je trouve succulente. Dans les bureaux qui comptent de l’entreprise italienne, les deux comparses algériens, Bédjaoui, le «neveu de l’Oncle qui n’était même pas au courant qu’il avait un neveu», et Khelil avaient des surnoms qui me saisissent d’émotion par leur côté mignon et affectif. Vrai de vrai ! Les Italiens les surnommaient le «jeune» et le «vieux». Comme c’est touchant ! La preuve par deux que la jonction entre l’ancienne génération de corrompus et la nouvelle est faite, et solidement faite. Et puis, définitivement aussi, le deuil de la théorie qui voudrait que la mort de ceux qui nous gouvernent fera tomber le système comme un fruit pourri ! Erreur, les frères patients et vaillamment postés au pied de l’arbre. Les vieux fruits joufflus et ridés tomberont, certes, mais déjà, d’autres ont bourgeonné et mûrissent pépèrement dans l’arbre. Ils ont assuré leur relève monstrueuse, les bougres ! Ils ont procréé, directement ou par lien de sang, les rejetons qui vont s’asseoir à leur tour derrière la caisse enregistreuse et percevoir les biffetons sales. La jonction générationnelle des affreux ! La soudure maffieuse La transition génético-gangstériste. La Famille ne meurt jamais. Elle se refile le témoin et élimine au passage ceux qui deviennent gênants ! Le «jeune» et le «vieux» ! Comme une promesse que ce hold-up de l’indépendance n’est toujours pas terminé ni ses auteurs bouclés. De la fenêtre de leurs havres de vieillesse, les anciens capos observent non sans fierté les jeunes pousses dévorer avec le même appétit qu’eux, à leur âge. Mon Dieu cet affreux concert de mastication familiale ! Juste ponctué de temps à autre, entre deux bouchées, par le rire inimitable de Super Chakib, hors de portée du boulevard Abane-Ramdane et de Serkadji. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.