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  • «Ce sont des révolutions de palais»

    RICHARD LABEVIÈRE PARLE DES RÉVOLUTIONS ARABES

    Richard Labevière, consultant international et journaliste, pense que les révolutions arabes ont procédé d’un agenda stratégique américano-israélien. Une stratégie vieille d’une trentaine d’années et qui postule à la tribalisation des nations arabes.
    Invité de l’Institut national des études stratégiques globales (INESG) pour une conférence sur la nouvelle donne au Sahel, Richard Labevière parle, s’agissant de ce qui a agité le monde arabe et qui s’est élargi au Mali, de l’expression d’une géopolitique morbide. Le conférencier, qui va à contre-courant d’une opinion largement répandue, préfère évoquer des «révolutions de palais», comme pour dire que les soulèvements populaires en Tunisie, Egypte, Yémen et ailleurs n’ont pas été déterminants dans la déchéance des souverains Ben Ali, Moubarak et Ali Saleh. Pour lui, on est en plein dans la célèbre formule de ce qu’il «faut tout changer pour que rien ne change.» Richard Labevière avertit aussi du danger de voir, à plus ou moins long terme, le scénario à la syrienne mis en branle contre d’autres Etats et nations arabes. Parlant de la problématique sécuritaire du Sahel, le conférencier estime qu’elle est intimement liée à la gouvernance sociale, laquelle a été délétère. Il signale, ce faisant, le risque patent de voir l’espace social occupé par les islamistes qui, comme au Mali, ont grandement profité également de la crise libyenne pour renforcer leurs réseaux, potentiel et assises. Richard Labevière, qui s’est défendu de maîtriser le dossier Sahel, préconise néanmoins qu’il y a utilité à réactiver, pour sortir de la crise malienne, les accords d’Alger de 2006. Ceci alors que Kamel Rezag Bara, conseiller du président de la République, estime, pour sa part, qu’il faut rechercher une mutualisation de la solution. C’est-à-dire qu’il faut prendre en compte les multiples facteurs de la crise. D’abord la question de la légitimité du pouvoir central à Bamako, qui suppose un retour à l’ordre constitutionnel, ensuite les revendications légitimes des populations du nord du Mali, en dehors de toute idée de séparatisme et enfin l’amplitude du terrorisme.
    Sofiane Aït Iflis

  • Plus de 700 000 articles contrefaits saisis en 2011

    LA CHINE, PREMIER PAYS D’ORIGINE

    Un peu plus de de 700 000 articles contrefaits ont été saisis par les services des Douanes algériennes en 2011, en hausse de 84,5% par rapport à 2010 (379 774). Selon un bilan de la Direction générale des Douanes (DGD), les 166 interventions effectuées par les services de Douanes ont donné lieu à la rétention de 700 841 articles contrefaits pouvant porter atteinte à la santé et à la sécurité du consommateur.
    Malgré une hausse considérable des saisies en 2011 par rapport à 2010, ce niveau s'inscrit cependant en forte baisse comparativement aux années 2007 (2 278 341 articles), 2008 (1 594 152) et 2009 (1 668 457), confirmant ainsi une tendance à la baisse sur les cinq derniers exercices. Cette baisse des saisies ne traduit pas pour autant un recul de l'entrée en Algérie des produits imités mais c’est plutôt la «passivité des propriétaires de marque à se faire connaître auprès de l’administration des douanes pour se prévaloir de leurs droits de protection ou à poursuivre en justice les contrefacteurs présumés » qui a contribué à affaiblir les efforts de la DGD. En outre, ce bilan relève que la plus grande part des produits contrefaits saisis en 2011 concerne à 57,4 % les produits cosmétiques (dentifrices, shampooings et rasoirs...) et à 36,22% les articles de sport (vêtements et chaussures). Voire, les statistiques des Douanes indiquent que pour les pays d’origine, la Chine occupe toujours la première place avec 94,44%, suivie de la Turquie avec 3,56%.
    C. B. / APS

  • The ex-Wali of El Tarf sentenced to three years in prison


    A sentence of three (3) years' imprisonment was imposed, the court Sunday Ziadia (Constantine), against the former wali of El Tarf, Djilali Arar.

    The latter was charged with "insider trading for a given part in public procurement" and "coalition official," had appeared on May 20 before this court where the prosecution had requested a sentence of 3 years in prison accompanied dÆune fine of 500,000 dinars.

    Ten other people were prosecuted in the same case, for various charges including "corruption and influence peddling", "contrary to procurement regulations", "misuse of corporate assets" and "waste of public money".

    This is the former Director of Housing and public facilities (DLEP) who was sentenced to five years in prison, two suppliers who were sentenced to two years in prison and seven other co-defendants, including officers and employees of the municipal People's Congress (APC) and the Directorate of Education of El Tarf who have been imposed, a sentence of six months firm.

    The prosecutor had requested at the hearing on May 20, against 11 defendants, sentences of six months to five years in prison.
    APS

     

    L'ex-wali d'El Tarf condamné à 3 ans de prison ferme

     

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    Une peine de trois (3) années de prison ferme  a été prononcée, dimanche par le tribunal de Ziadia (Constantine), à l'encontre  de l'ex-wali d'El Tarf, M. Djilali Arar.

     

    Ce dernier, poursuivi pour "délit d'initié en faveur d'une partie donnée  dans la passation de marché public" et de "coalition de fonctionnaire", avait  comparu le 20 mai dernier devant ce tribunal où le ministère public avait requis  une peine de 3 ans de prison ferme assortie dÆune amende de 500.000 dinars.         

    Dix autres personnes étaient poursuivies dans la même affaire, pour  divers chefs d'inculpation dont "corruption et trafic d'influence", "passation  de marchés contraires à la réglementation", "abus de biens sociaux" et "dilapidation  de deniers publics".         

    Il s'agit de l'ex-directeur du Logement et des équipements publics (DLEP)  qui a écopé de 5 ans de prison ferme, de deux fournisseurs qui ont été condamnés  à 2 ans de prison ferme et de 7 autres coaccusés, dont des cadres et employés  de l'Assemblée populaire communale (APC) et de la direction de l'Education d'El  Tarf qui se sont vus infliger, une peine d'emprisonnement de 6 mois ferme.         

    Le procureur de la République avait requis, lors de l'audience du 20  mai dernier, à l'encontre des 11 accusés, des peines de 6 mois à 5 ans de prison  ferme.

     

    APS
  • Le ministère de la Santé interdit au SNPSP d’activer

    Il argue que le mandat de la direction actuelle a expiré

     

     

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    Dans une correspondance adressée au président du syndicat, le ministère de la Santé signifie l’expiration du mandat du bureau syndical du SNPSP. De ce fait, il n’est plus en droit d’agir ou de représenter cette instance syndicale.
     

     

    Se voulant respectueux de la loi et en signe de représailles, le secrétaire général du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Bouchenak, vient de rappeler à l’ordre le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) après l’avoir fait en mars dernier pour le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP). Dans une correspondance adressée le 31 mai au président du syndicat, le docteur Merabet, dont des copies ont été transmises au ministère de l’Intérieur et à celui du Travail, Bouchenak Kheladi a tenu à lui signifier l’expiration du mandat du syndicat et qu’il n’est plus en droit d’agir ou de représenter cette instance syndicale.

    Une décision justifiée, selon lui, par la loi  90-14 du 2 juin 1990 relative aux modalités d’exercice syndical qui stipule : «Les organes de direction de l’organisation syndicale sont élus et renouvelés selon des principes démocratiques conformément aux statuts et règlement qui les régissent», tout en lui rappelant que «votre instance syndicale n’ayant pas tenu son 6e congrès ordinaire imparti par son statut (art. 49) et dont l’expiration s’est concrétisée le 12 mai 2012, j’ai le regret de vous informer que vous n’êtes, en conséquence, plus en droit d’agir et de représenter cette instance syndicale auprès du ministère de la Santé, et ce, conformément au principe de légalité constitutionnellement consacré». Ce qui a fait dire au docteur Merabet que c’est là une «ingérence directe et caractérisée dans la vie des syndicats autonomes en piétinant justement la loi à laquelle le secrétaire général fait référence.

    Nous avons un statut et un règlement intérieur qui régissent notre activité. L’article 7 du règlement intérieur stipule clairement que le congrès doit se tenir le cas échéant pour des raisons de force majeure au plus tard six mois après la fin du mandat, et c’est ce que nous avons fait. Le dernier conseil national, tenu le 1er mars dernier comme prévu par le règlement intérieur (arts 5 et 6), a fixé la date et le lieu de ce congrès et une copie du procès-verbal a été remise au ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Il aura donc lieu les 25,26 et 27 septembre prochain à Tipasa. Nous avons retenu ces dates parce qu’au mois de mai, il y  avait les élections et la date n’était pas encore fixée. Nous sommes donc dans les délais», nous a-t-il expliqué avant de s’interroger sur les autres organisations syndicales du secteur de la santé qui n’ont pas été touchées. «Elles n’ont pas renouvelé leurs instances depuis plusieurs années» en faisant référence à la Fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS) affiliée à l’UGTA et l’Union médicale algérienne (UMA) «présidée» depuis près de 20 ans par l’actuel ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès.

    Le président du SNPSP s’interroge également sur les motivations de tels agissements de la part de la tutelle. «C’est la chasse aux syndicats autonomes. C’est pour la première fois dans les annales de l’activité syndicale que notre tutelle, à savoir le ministère de la Santé, use de son autorité avec acharnement pour casser les syndicats», a-t-il déploré. A noter qu’une réunion a regroupé, hier, les membres de l’intersyndicale de la santé pour décider des suites à donner à cette décision.

     

     

    Djamila Kourta
  • La Cnisel épargne Bouteflika

     

     

    La commission réaffirme que les élections n’étaient ni crédibles ni transparentes

     

     

    Par : Mohamed Mouloudj

    La Cnisel a finalement achevé son rapport dans lequel elle considère que les élections ne sont ni transparentes ni régulières.

    La Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel) a finalement rendu public son rapport final sur les élections législatives du 10 mai. Après moult tergiversations, le rapport a été adopté par la majorité des membres. Ils soulignent que le scrutin législatif n’était “ni transparent ni crédible”.
    Même si le président de la commission, M. Seddiki, a refusé de parler de “fraude”, les mots utilisés dans le rapport en disent long sur “les dépassements” de tous genres qui ont émaillé le scrutin, depuis la convocation du corps électoral jusqu’à l’annonce des résultats finaux par le Conseil constitutionnel.
    Pour les membres de la commission, les élections passées ont “perdu leur crédibilité”, mais sans pour autant situer les responsabilités des uns et des autres dans “cette élection non crédible”. “Il faut sauvegarder les institutions de l’État”, a répondu, hier, M. Seddiki aux questions de journalistes sur la crédibilité d’une institution élue “issue d’une fraude” ou “d’un scrutin entaché d’irrégularités”. Fatalité ou faiblesse de la commission ? M. Seddiki assure, pour sa part, que “l’intérêt de l’Algérie se situe au-dessus de toute autre considération”, relayant ainsi le même discours distillé par certains partis lors de la campagne électorale. Cependant, il a ajouté que “les prérogatives de la commission qu’il préside sont réduites”.
    Pour rappel, une lecture de la première mouture du rapport a été publiée par la presse. Seulement, quelques modifications ont été apportées à la mouture, selon les membres de la commission. À titre d’exemple, dans la première mouture, les membres de la Cnisel ont dénoncé “le coup de pouce donné par le président Bouteflika au FLN lors du discours du 8 mai 2012 à Sétif”. Ainsi donc, après l’adoption du rapport final, on y lit que “c’est le FLN qui a exploité, à sa faveur, le discours de Bouteflika”, même si, des partis politiques dénoncent “le feu vert du Président à l’administration pour favoriser le FLN, dont il est président d’honneur”. Une chose qu’a dénoncée le parti Jil Jadid, à travers une déclaration remise aux journalistes, lors du point de presse de la Cnisel. La Cnisel veut-elle épargner le Président de toute critique ? Le président de la Cnisel s’en défend et rappelle que la première mouture a été rédigée par huit représentants de partis. Après débat et étude, “35 partis ont signé le rapport final, 4 autres ont été absents, les représentants du FLN et du RND ont refusé de signer et les trois autres partis se sont abstenus”, a-t-il précisé.
    “La nouvelle Chambre basse du Parlement ne sera crédible que si elle adopte une loi criminalisant le colonialisme”, a estimé M. Seddiki. Sur ce point, le FLN, le grand gagnant “du scrutin entaché d’irrégularités”, doit se réapproprier les valeurs du FLN authentique.
    Ce rapport remis à la présidence de la République et au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales  comprend, outre les dépassements répertoriés à travers toutes les wilayas du pays, les recommandations de la commission en annexe. Ainsi, la Cnisel estime que le mode de scrutin adopté doit être revu. Elle ajoute que les pouvoirs publics doivent “ouvrir une enquête sur les dépassements et les irrégularités qui ont émaillé les dernières élections législatives”.

     


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  • Ouyahia : c’est l’échec mais il ne faut rien changer !

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Sûr de son autorité, parce qu’il représente l’avis de l’autorité du moment, Ouyahia est généralement clair quand il s’exprime. Il devient moins intelligible quand il veut formuler son opinion propre.
    C’est donc en homme qui n’y est presque pour rien qu’il avouait hier “l’échec” du gouvernement. Ce qui, au demeurant, est à ce point spectaculaire qu’il n’est plus à prouver. Mais le Premier ministre surprend quand il dilue cet échec du gouvernement dans un “échec collectif”, sans préciser l’étendue de la participation à l’échec gouvernemental. Qui veut-il y associer ? Le Président ? Le gouvernement dans toute sa composition ? Les partis de l’alliance de gouvernement ? Les cercles de pouvoir occultes ? Les partis ? Tous les partis ? Toute la société ?
    On est tenté de compatir quand on entend la complainte du Premier ministre : “Croyez-moi, le Premier ministère n’est pas un paradis”, un peu comme s’il aurait été contraint au purgatoire du pouvoir. À en oublier que c’est lui qui nous apprenait, il n’y a pas longtemps, le 7 janvier dernier, que “le pouvoir n’est pas un cadeau qu’on cède facilement”. Mais, ce jour-là, il répondait à la question de savoir s’il était candidat à la présidence ; il parlait des autres !
    D’ailleurs, ce même jour, il proclamait doctement, comme hier encore, que “la présidence de la République est une rencontre entre un homme et son destin”. Sauf que, dans la vision gaullienne qui inspire cette sentence, ce destin est scellé par la reconnaissance populaire à travers des urnes et que dans notre cas, le destin de cet homme, et partant, celui des trente-six millions d’Algériens, est plombé par la volonté de trois ou quatre hommes, comme l’explique, par le menu, le général Nezzar dans un de ses livres.
    Ce même 7 janvier, Ouyahia déclarait que “les gens honnêtes qui refusent le marchandage sont toujours ciblés”. Hier, il récidivait : il ne sera pas “un homme de compromis et d’image”, ajoutant qu’il “dérange” (donc).
    Étrange ! Pourquoi Ouyahia, qui n’a été aux responsabilités qu’en 1996 (31 décembre 1995), rappelle que “le train a mal commencé en 1990, lorsque l’Algérie a opté pour l’économie libérale basée sur l’importation qui a pris le dessus sur la production”, si bien qu’aujourd’hui, “l’argent commande en Algérie, il commence à gouverner et à devenir un argent maffieux” ? Pourquoi nous avertit-il que nous pourrions retourner à “la situation économique et sécuritaire de 1990” ? Pourquoi proclame-t-il que le changement ne… changerait rien à la situation, sinon il “signerait des dix doigts”.
    Y a-t-il un processus de changement dans le sens de la politique de 1990 qui serait mis en route, comme certains l’ont déduit de l’attitude autrement inexplicable du FFS ? Serait-ce donc en référence à ses prédécesseurs à la tête du gouvernement qu’il parle d’“échec collectif” ? En tout cas, Ouyahia, dans sa plaidoirie inhabituellement franche, en aura trop dit et pas assez à la fois.
    Si le reste peut n’être que conjecture, une chose semble sûre : sa position est menacée. Et le Premier ministre, qui a toujours défendu son action avec ses certitudes, paraît enfin douter. Et c’est peut-être pour cela qu’il a “mal à l’Algérie”.

  • tabj'nanou ne veut pas démissionner

    Contribution : 1962-2012 : OÙ EN SOMMES-NOUS CINQUANTE ANS APRÈS ?
    3 - L’origine de tous nos problèmes


    Par Nour-Eddine Boukrouh
    noureddineboukrouh@yahoo.fr

    La Révolution du 1er Novembre 1954 mise à part, les Algériens n’ont pas une mémoire claire et vivante des grandes choses qu’ils auraient entreprises dans le passé. Leur histoire est un feuilleton de soulèvements mais pas une recension de leurs réalisations.
    La liste de nos hommes d’Etat et d’esprit, toutes époques confondues, ne remplirait pas une ou deux pages du dictionnaire Larousse. 99% de nos rues portent des noms de martyrs et chaque commune possède son cimetière de chouhada, mais nous n’aurions pas de quoi remplir un modeste panthéon où reposeraient nos penseurs, nos grands hommes et nos génies scientifiques. C’est au carré des martyrs d’Al- Alia qu’on enterre ceux à qui on veut rendre un hommage exceptionnel, et c’est le plus grand honneur auquel eux-mêmes pouvaient aspirer. On peut d’ailleurs poser la question aux «historiques » et à nos présidents encore en vie. Notre histoire est par ailleurs ponctuée de trop de blancs, de trop de vides, de trop de silences : ils correspondent aux périodes de non-être historique. Nous ne portons pas le sentiment de continuer l’œuvre de quelqu’un d’antérieur à nous ou le souvenir de quelque chose qui évoquerait un courant existentiel ininterrompu ayant sa source au fond des âges. C’est pourquoi tout trahit en nous l’être sans curriculum vitae, le citoyen improvisé, le bounadem imprévisible. Notre antériorité est si courte que nous avons l’air d’être sortis frais émoulus des mains d’une nature retardataire. On dirait que notre inconscient collectif n’a pas stocké assez d’images primordiales, d’archétypes, de mémoire collective pour nous doter de réflexes semblables et permettre à chacun de nous d’y puiser les attitudes, les réactions et les gestes qui le rapprocheraient des autres et le rendraient compatible avec eux. Comment cela aurait-il été possible alors que nous ne nous sommes réunis que fortuitement autour de nos intérêts communs, d’un projet de vie collectif ou d’un dessein général ? L’Algérie a très tôt attisé les convoitises étrangères en raison de son emplacement géographique et de ses richesses, et c’est ainsi qu’elle connut de nombreuses invasions dont la plupart se transformèrent en occupation durable, donc en apports humains, culturels et linguistiques dont les uns furent assimilés et les autres rejetés. N’ayant pas eu le loisir d’être constamment utilisée, et surtout écrite, la langue amazighe se réduisit à des parlers que sauva leur usage régulier par des communautés comme les Touareg, les Mozabites, les Kabyles et les Chaouis. Les Etats érigés par les Romains, les Ottomans ou les Français sur nos terres n’ont ni impliqué ni concerné l’Algérien tout au long des mille ans qu’ils ont duré. Ségrégationnistes, oppressifs, inégalitaires et tournés vers les seuls intérêts de l’occupant, ils l’ont au contraire systématiquement spolié, humilié et dressé contre ses propres frères. L’organisation administrative qu’ils mettaient en place avait principalement pour but le contrôle des voies de communication et la levée de l’impôt avec le concours de chefs de tribus, de caïds, aghas et autres bachaghas que les divers envahisseurs trouvaient à leur service en contrepartie de quelques privilèges dérisoires et signes honorifiques. Autrement, ces institutions n’étaient que des plaquages superficiels sur une psychologie résolument réfractaire à l’étranger et consciente que celui-ci ne cherchait pas le bien des populations locales, mais seulement leur dépouillement et leur asservissement. A l’exception de petites minorités qui ont aspiré quelques fois à l’intégration, le gros des Algériens est resté éloigné des mœurs et des normes administratives imposées, et la haine de l’occupant s’étendait tant et si bien à ses formes d’organisation que lorsque celui-ci disparaissait l’idée négative que s’était fait l’Algérien de la notion d’Etat subsistait en son for intérieur, se muant à la longue en hostilité instinctive et en désaffection chronique à son égard. Privés du droit de cité sous les uns comme sous les autres, relégués au rang d’étrangers dans leur propre patrie, les Algériens croupissaient entre deux occupations dans la misère et l’ignorance en attendant le moment de se soulever derechef pour laver leur honneur et donner libre cours à leur dépit. Les épopées se suivaient ainsi et se terminaient sur les mêmes débâcles. Les mêmes causes engendrant les mêmes effets, et les mêmes idées menant fatalement aux mêmes situations, l’histoire des Algériens allait continuer à dériver et à tanguer entre les récifs au gré des vents et des tempêtes. Nous allions traverser deux longs millénaires sans laisser de traces d’un Etat central fait par et pour nous, sans marquer la nature par des réalisations d’envergure, sans inventer une technique ou faire une découverte scientifique, sans que nos mains ni notre cerveau n’impriment au temps et à l’espace des empreintes indélébiles. Les grands bouleversements, les découvertes capitales, les mutations essentielles apparaissaient ailleurs et nous éclaboussaient par hasard. Ils nous atteignaient par ricochet. Nous ne faisions pas l’histoire, elle nous portait et nous entraînait à vau-l’eau ; nous ne faisions pas des choses, il nous arrivait des choses. Tenus loin des courants de pensée et des débats qui ont provoqué les grandes avancées intellectuelles, scientifiques et technologiques, maintenus à l’écart des crues de l’esprit et des orages de la réflexion politique qui ont doté les autres peuples de lois et d’institutions pérennes, nous sommes demeurés des tribus, des arouch et des zaouïas faits de valeureuses individualités capables de courage et de sacrifice, mais incapables de syntonie. La liberté et l’esprit d’indépendance pour nos ancêtres tétanisés ce fut pendant tout ce temps le repli sous la tente, l’exil en haut des montagnes ou l’errance dans le désert, lieux inexpugnables et peu convoités, préférables en tout cas à la sédentarisation asservissante, aux plaines vulnérables et aux villes édifiées pour l’usage de l’occupant. L’attachement à la liberté porté par chaque Algérien depuis les temps immémoriaux n’a paradoxalement pas débouché sur une résolution collective à demeurer libres, et c’est pourquoi notre pays a passé le plus clair de son temps sous domination étrangère. Faute de pouvoir s’illustrer avantageusement, ce noble sentiment devait fatalement dégénérer en refus viscéral de la norme, de la loi et de l’ordre, quel qu’en fût l’initiateur. A force de s’exercer hors de tout cadre social et d’être ramené à des considérations purement subjectives, le sens de la dignité est devenu un enfermement sur soi, une fierté mêlant vertus et défauts, une opposition à toute considération publique ou civique. Il devint du négativisme alimenté par une culture de la ruse et de l’esquive résumée dans des expressions populaires insensées mais encore en vigueur de nos jours, sources toujours vivifiantes et tonifiantes de l’erreur de jugement et de l’aberration dans tous les domaines de la vie. La femme algérienne sera particulièrement victime de cette valeur subvertie en orgueil désuet, en machisme, en despotisme patriarcal, en infatuation de soi, en taghennante vaille que vaille. A bien y regarder, ce khéchinisme à fleur de peau qui fait se cabrer l’Algérien à la moindre remarque, au moindre reproche, n’est que l’envers d’un authentique sens de la dignité qui n’a pas trouvé les voies de son expression positive. Il cristallise plusieurs sentiments vitalistes caractéristiques de la psychologie algérienne qu’aucun malheur, aucune défaite, aucun aléa n’a pu détruire ou soumettre. L’extrême sensibilité de l’Algérien aux injustices et aux inégalités est une donnée constante de son tempérament et explique qu’il ait été de toutes les révoltes sociales et qu’il n’ait pas hésité à s’engager dans des schismes à vocation égalitaire comme le kharédjisme et le chiisme fatimide. Chaque fois que l’injustice l’a interpellé, à chaque manifestation de la hogra, il a répondu «présent» ! Si l’islam a conquis l’âme berbère à la différence des paganismes carthaginois et romain, du judaïsme et du christianisme, c’était précisément en raison de son adéquation avec les inclinations de nos ancêtres pour la liberté, la justice et les vertus morales. Aucune force n’a obligé les Algériens à croire en Allah, comme aucune n’a pu les contraindre à y renoncer. Voilà, grosso modo, dans quel état moral et social l’Algérien est parvenu au XXe siècle, et voilà sur quel canevas mental est venu se greffer l’Etat algérien issu de la plus grande entreprise jamais réalisée par les Algériens eux-mêmes et à eux seuls depuis l’aube des temps, la Révolution du 1er Novembre 1954. En venant à l’indépendance, en venant au monde en tant que nation et Etat souverain, nous n’avions que nos vertus morales ancestrales et nos réflexes asociaux hérités d’une longue habitude de vivre épars, indépendants les uns des autres, évoluant côte à côte et non les uns avec les autres. Les vertus morales, la solidarité traditionnelle, le volontariat, le militantisme, ne fondent pas les sociétés mais seulement les peuples. Ce sont des bouts de vérité, des morceaux d’institutions, des moments d’efficacité à la fortune du pot, de l’empirisme, mais pas des systèmes de vie résistants et durables. L’ampleur de la crise qui nous a frappés au cours des dernières décennies et les horreurs qu’elle a mises au jour ont dessillé les yeux des Algériens et leur ont fait obscurément prendre conscience que leurs problèmes n’étaient pas de nature économique et politique, comme ils l’ont d’abord supposé, et que la faillite enregistrée dans ces domaines eux-mêmes n’était qu’un nouvel écho, un autre avatar, la lointaine conséquence d’échecs plus anciens : ceux d’une communauté en perpétuelle gestation, ne se relevant que pour tomber de nouveau, et qui n’échappe à un naufrage que pour se mettre à préparer les conditions du prochain. La conscience populaire garde les stigmates de la confusion des premières années de l’Indépendance, et a encore en mémoire les luttes fratricides pour le pouvoir, la course aux biens vacants et le régionalisme. Quant à la « tragédie nationale» qui a commencé en 1992, elle n’est pas un souvenir lointain, un chapitre de notre histoire ou un fait pour illustrer une théorie, elle fauche chaque jour encore de nouvelles vies algériennes. Les problèmes algériens sont anciens, seule leur découverte peut être qualifiée de nouvelle. Au plan politique, les fléaux qui ont attaqué l’Etat algérien à la base et gangréné la fonction publique (clanisme, régionalisme, népotisme, clientélisme) ne sont que des survivances de nos anciens modes de cooptation et de regroupement. Ces germes nocifs ont résisté au temps, et ce ne sont certainement pas quelques décennies d’indépendance qui pouvaient les dissoudre. Aux plans idéologique et culturel, les dissemblances, les dissonances et les incompatibilités qui nous opposent aujourd’hui et nous divisent en visions du monde antagoniques et en «projets de société» inconciliables ne peuvent pas non plus s’être formées en quelques décennies. Leurs causes remontent à notre passé et leurs racines plongent dans les tréfonds de notre inconscient. Elles sont le résultat à long terme, la conséquence différée des anciennes intrusions étrangères dans notre pays, lesquelles, en devenant des colonisations durables, ne se sont pas limitées à l’accaparement de nos terres et de nos richesses, mais ont affecté nos idées, nos mentalités et nos comportements. Lorsqu’on a été longuement exposé à des sujétions physiques et morales de différentes provenances, il est naturel qu’on en garde des séquelles, qu’on perde les bases de sa personnalité, l’usage de sa langue et même sa mémoire. On devient des êtres hybrides, des composés d’influences diverses, des mélanges d’idées et d’idéaux contradictoires, étrangers les uns aux autres. C’est donc un phénomène de déculturation qui est à l’origine de nos déchirements et de nos valses-hésitations entre l’héritage amazigh, l’héritage arabo-musulman et l’héritage occidental. C’est à lui que nous devons principalement nos divergences politiques, et c’est ce qui explique que certains militent pour l’Etat islamique, d’autres pour l’autonomie de la Kabylie, et un plus grand nombre pour un Etat démocratique moderne. C’est à la prégnance de ces influences inégalement réparties sur les uns et les autres que nous devons les différences qui se manifestent à travers nos parlers, nos costumes et nos modes de pensée, et qui expliquent que nous ne soyons ni des Orientaux à part entière ni des Occidentaux accomplis, mais un conglomérat pathologique des deux. Le système d’enseignement mis en place à l’Indépendance n’a pas éteint cette dualité, ni remédié à cette schizophrénie, mais les a consacrées en approfondissant le clivage entre l’enseignement «religieux» et l’enseignement «profane», en envoyant en formation les uns en Orient et les autres en Occident et en mélangeant souci d’authenticité et souci d’efficacité, aboutissant en finalement à un enseignement produisant des arabisants, des francisants, des islamistes et des laïcs, mais pas des citoyens portant les mêmes référents, les mêmes valeurs et les mêmes conceptions de la société et du monde. Normalement, la première mesure conservatoire à prendre dans un tel cas est de ne pas accentuer les divisions et les clivages, de ne se préoccuper de ses différences que lorsqu’on a définitivement assuré le domaine de ses convergences et de ses ressemblances, mais nos instincts ataviques de division ont trouvé dans ces clivages l’occasion de se réactiver. A trop changer de modèle, on finit par ne plus savoir qui l’on est. Aussi le débat d’idées qui s’est ouvert à la faveur de l’adoption de la Constitution du 23 février 1989 ne pouvait-il que dégénérer en affrontements et en malentendus, d’autant qu’il n’avait été préparé ni intellectuellement ni politiquement. Le pouvoir malmené en Octobre 1988 y avait vu l’occasion de se maintenir et le moyen de se faufiler dans l’avenir sous un nouveau déguisement, mais il comptait sans l’extraordinaire force de rejet qu’il avait suscitée chez les uns et les autres, si bien que le «piège démocratique » se referma sur tout le monde. Les premiers partis politiques qui eurent à se constituer le firent en accaparant chacun un morceau de l’Algérie, l’un de l’une de ses langues, l’autre de sa religion, un troisième de la symbolique de Novembre et d’autres de ses travailleurs. Faute de posséder une vision unitaire d’avenir, ils se sont jetés sur le passé et le patrimoine commun pour le déchiqueter et frapper leurs rivaux avec l’organe arraché et le morceau de vérité subtilisé. Cela donna un leader rêvant de devenir un Aguellid, un autre al-Hadjadj, et un troisième Ataturk. Le premier a en mémoire le royaume numide, le second le califat et le troisième l’Etat laïc turc ou français. Ces symboles ont tous eu leur moment de mode dans notre passé, et chacun d’eux a laissé des traces dans l’imaginaire collectif. L’Algérie se trouva alors prise dans un ouragan qui la fit vaciller sur ses fondements. Les institutions artificielles s’effondrèrent d’un coup et le pays ne put compter au plus fort de la tempête que sur les corps constitués fondés sur l’ordre, la discipline et la hiérarchie pour le maintenir debout. La fitna se propagea et les démons du séparatisme affleurèrent. Dans la cohue, des voix s’élevèrent pour en appeler à l’intervention étrangère aux fins d’arbitrer les conflits surgis une fois de plus entre les descendants de Massinissa. De nouveau, les Algériens se retrouvaient en pleine effervescence anarchique, tentés par le retour au «chaos primordial» et au magma des origines. Les liens tissés par la lutte de libération nationale s’étaient effilochés à force d’irrégularités, de démagogie et de déception. Le processus associatif déclenché au lendemain de l’Indépendance s’enraya parce que mené sans prise en considération de la nature psychique et «chimique» des Algériens. La leçon de tout cela, c’est que tant les dirigeants que les dirigés avaient cru pouvoir déroger aux règles de la croissance naturelle des sociétés et leur substituer des méthodes «révolutionnaires» de resquillage. Non seulement ils n’y sont pas parvenus, mais ils ont aggravé leurs problèmes dans la mesure où, aux défauts déjà répertoriés, se sont ajoutées les déformations inculquées par le socialisme populiste. Si les colonialismes romain, turc et français s’étaient évertués à opprimer les Algériens, à les empêcher d’entreprendre, de posséder, de s’exprimer et de s’épanouir, force est de reconnaître que le populisme leur a réservé à peu près le même sort. Ils se sont finalement rejoints dans le résultat : obliger les Algériens à fonctionner clandestinement, à contourner les règles et les obstacles bureaucratiques, à se débrouiller, à recourir à la ruse et à l’astuce pour vivre, toutes habitudes malsaines et aléatoires qui n’annoncent pas la formation d’une société mais son déclin, sa déchéance dans l’encanaillement et la décadence. Nous sommes l’unique peuple dont on entend les membres se définir avec malice comme des «hchicha talba ma’icha», comme s’ils enviaient le sort de la plante et aspiraient à devenir des êtres chlorophylliens, oubliant que même les végétaux remplissent leur devoir dans la Création en transformant industriellement l’énergie qu’ils reçoivent en oxygène, et tiennent une place essentielle dans la chaîne alimentaire sans laquelle il n’y aurait plus de vie sur la Terre. C’est peut-être notre façon de clamer notre besoin d’être pris en charge, de nous en remettre à la nature, à Dieu ou à l’Etat pour nous nourrir. Si le combat pour l’Indépendance, au lieu d’être une guerre, une destruction par tous les moyens des forces et du moral de l’ennemi, avait été une construction comme les pyramides de l’ancienne Egypte, la muraille de Chine ou la fertilisation d’espaces désertiques comme la Californie, c’est-à-dire d’imposantes réalisations collectives requérant la mise en commun des idées, des volontés, des bras et des moyens techniques d’une société, il n’est pas certain que nous les aurions menées avec succès. La preuve ? Nous n’avons rien fait de tel en deux mille ans. Il n’y aucune trace sur l’ensemble de notre territoire d’un seul ouvrage durable construit par nous. On sait où se trouvent les ports phéniciens, les ruines romaines, les forts, les palais et les mosquées turcs, sans parler de ce qu’a laissé la France. Les ouvrages réalisés depuis l’Indépendance comme Maqam ech-chahid, l’autoroute ou la future grande mosquée d’Alger sont l’œuvre d’étrangers et ont été financés avec l’argent de la nature, du pétrole. Ce sont nos représentations mentales, nos conceptions et nos jugements sur nous-mêmes et sur les choses depuis la nuit des temps qui sont à l’origine de tous nos problèmes. C’est sur nos idées de toujours qu’il faut se pencher pour résoudre l’énigme de notre non-croissance sociale, de l’atrophie de notre instinct grégaire, de notre non-développement, car ce sont elles qui ont déterminé nos attitudes et nos actes à toutes les étapes de notre histoire. C’est à elles que nous devons nos tendances naturelles, nos réflexes et nos modes de réaction ; autrement dit, le dispositif mental qui guide nos actions dans toutes les situations d’une génération à une autre, et les oriente dans telle direction plutôt que dans telle autre, vers le désordre plutôt que vers l’ordre, vers la division plutôt que vers le regroupement, vers la guerre civile plutôt que vers l’union sacrée. Quand le «dedans» n’est pas homogène, le «dehors» ne peut qu’être incohérent.
    N. B.

    source;le soir dz

  • les dictateurs ne veulent pas partir

    AHMED OUYAHIA :
    «Le gouvernement ne déposera pas sa démission»

    C’est un Ahmed Ouyahia très détendu qui a animé, hier samedi, au siège de son parti, le Rassemblement national démocratique, à Ben Aknoun (Alger), une conférence de presse où il s’exprimera davantage comme Premier ministre que comme secrétaire général du parti. Le ton du discours ne comportait pas, en tout cas, le moindre signe d’une proche fin de mission.
    Kamel Amarni Alger (Le soir) - Pourquoi n’a-t-il pas déposé sa démission au lendemain des élections législatives du 10 mai ? «Il y a un ordre républicain dans le pays. La Constitution est claire : c’est le président de la République qui décide.» Autrement dit, Bouteflika n’a pas demandé à Ouyahia de déposer sa démission. En attendant, «tous les secteurs (de l’exécutif ndlr) travaillent normalement». Plusieurs fois chef du gouvernement, Ouyahia fera même cette remarque : «Je vous rappelle juste que cela était déjà arrivé de changer d’équipe gouvernementale sans pour autant présenter de programme devant le Parlement.» Les questions autour de l’avenir du gouvernement et celui de son premier responsable sont revenues régulièrement au cours de la longue conférence de presse. Imperturbable, Ouyahia s’en sort à chaque fois avec une formule ou une autre. «Si vous pensez que le Premier ministère est un paradis, je vous invite à lire L’enfer de Matignon(un remarquable ouvrage qui recueille les témoignages de douze premiers ministres français ndlr). A une autre question de savoir si Ouyahia ne court pas le risque d’être victime, lors de la constitution du gouvernement de cette règle non écrite des équilibres régionaux, il aura cette réplique : «Vous savez, moi qui aime le football, je me souviens que dans ma jeunesse, 80% des joueurs de l’équipe nationale venaient d’une seule équipe qui n’est pas loin de mon quartier, le CRB ! Cela n’a pas empêché l’EN de nous procurer tant de joie !» L’homme, qui ne parle jamais «spontanément», aura certainement été rassuré quant à son avenir au Palais du gouvernement. Pour preuve, cette autre réponse à la question consistant à savoir quel commentaire fait-il sur une déclaration de Belkhadem, pas très amicale à son encontre du reste. «De grâce, ne me faites pas engager dans un match qui n’est tout simplement pas programmé.» En d’autres circonstances, le patron du RND n’aurait certainement pas épargné son homologue du FLN…
    «Je sais que Ouyahia dérange, mais c’est comme cela !»
    L’actuel patron de l’Exécutif assume et confirme même sa réputation : «Oui, je sais que Ouyahia dérange, mais c’est comme cela !» De nombreuses questions fusent aussitôt. Il dérangerait qui ? A quel niveau ? Quel clan ou segment du pouvoir, etc. «Je dérange tous ceux qui savent que, dans ma gestion, je ne suis pas un homme de compromis ou un homme d’image.» Pas de réponses précises mais bien des indications, par contre. Longuement, Ouyahia se désolera du monopole de «l’économie des conteneurs». «Ce qui me laisse dubitatif, c’est cette guerre que certains ne cessent de déclarer, je ne sais pour quelle raison, contre la règle des 51% 49% que nous avons instituée pour protéger notre économie nationale (…) En passant à côté du port d’Alger, on se rend compte de l’ampleur de l’invasion du container ! Des containers non pas déstinés pour l’exportation, mais toujours pour l’importation ! Nous avons fini par avoir un Doubaï à Alger, un Doubaï à El Eulma et des Doubaï à travers tout le pays.» Ouyahia tire la sonnette d’alarme : «Si, aujourd’hui, nous bénéficions d’une certaine aisance financière, c’est grâce à Hassi Messaoud, Hassi R’mel et Hassi Berkine. Mais si nous n’y prenons pas garde, même l’argent de notre pétrole finira par être transféré par ces lobbies des containers vers Paris, Shanghai et autres. J’ai cité Doubaï. Eux ( les Émiratis ) au moins ils ont su utiliser l’argent de leur pétrole pour investir dans le secteur des services.» En d’autres termes, et quand c’est Ouyahia qui le dit, il y a lieu de s’attendre à une prochaine rigueur en la matière. Probablement, dès la nouvelle loi de finances pour 2013. Il faut rappeler, en effet, que le pouvoir avait subitement reculé, sur ce terrain-là, sous la pression du déluge qui s’abattait sur le monde arabe, au tout début de l’année 2011. Pour faire face à l’urgence du moment, Bouteflika avait gelé toutes les mesures préconisant plus de rigueur dans la gestion de l’économie nationale que contenait la loi de finances pour 2011. En plus du lancement d’un programme gigantesque et généreux, dès mars 2011 pour «contenter» toutes les contestations sociales ou du monde du travail. «La paix sociale n’a pas de prix», expliquait d’ailleurs Ouyahia. Mais, depuis, les pressions, internationales notamment, se sont considérablement atténuées sur le pouvoir algérien. Le péril islamiste qui menace la Tunisie et l’Egypte, la situation de la Libye et du Mali sont autant de facteurs qui ont sensiblement changé la donne…
    K . A.

  • Rien de cela ne sera fait surtout avec ould abes

    PÔLE BIOTECHNOLOGIQUE DE SIDI ABDALLAH
    L’option stratégique pour le médicament

    Boston a mis 100 ans pour devenir ce qu’il est maintenant, l’Irlande a mis 50 ans et Singapour 30 ans. L’Algérie, choisie pour abriter le 4e pôle régional d’industrie pharmaceutique innovante, s’est fixé une échéance pour 2020, soit huit ans. Elle aura bénéficié de toutes ces expériences et gagné du temps.
    Un pôle industriel d’excellence ou «cluster (grappe, ndlr)» pour reprendre le vocable utilisé dans la synthèse des résultats de l’étude du cabinet anglais Deloitte — étude commandée en vue de développer une feuille de route stratégique pour l’industrie pharmaceutique innovante en Algérie — est une «concentration géographique d’entreprises interconnectées où s’accumulent des savoir-faire dans un domaine donné : firmes d’une même filière industrielle, fournisseurs spécialisés, laboratoires de recherche, institutions financières, entreprises de commerce et autres sous-traitants et prestataires de service». C’est l’aboutissement d’un processus de développement. Les avantages comparatifs de niveau mondial que procure une telle concentration génèrent des retombées importantes en termes de création de richesses et d’emplois. Le pôle d’industrie pharmaceutique innovante de Sidi Abdallah, devant être lancé avec l’apport de laboratoires américains, est le deuxième plus important partenariat conclu entre l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique, après les hydrocarbures. «C’est un mégaprojet et le gouvernement algérien y attache une grande importance. C’était une aventure et maintenant une réalité. Il va nous permettre d’évoluer de l’artisanat vers la modernité», claironne le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès.
    Genèse du projet
    A l’issue du forum Santé Algérie- USA, tenu début juin 2011, traitant du thème de la recherche-développement dans le domaine biomédical, le Dr Smaïl Chikhoune, président du conseil d’affaires algéro-américain, a émis l’idée de créer un 4e pôle régional d’industrie pharmaceutique innovante en Algérie. L’écho suscité chez PhRMA (Pharmaceutical Research and Manufacturers of America), association regroupant des laboratoires de recherche et des fabricants américains de médicaments, a dépassé toutes les attentes. Un mémorandum d’entente instituant au cadre méthodologique à un «partenariat d’exception dans le domaine biomédical » est signé trois semaines après, soit le 28 juin 2011 et un «haut-comité de pilotage et de suivi de partenariat algéro-américain dans le domaine de la biotechnologie » associant les représentants de cinq ministères, à savoir la Santé, le Travail, l’Enseignement supérieur, l’Industrie et celui de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire, est installé. S’ensuivirent des visites de part et d’autre des délégations officielles des deux pays. Il a été ainsi convenu de créer, à l’horizon 2020, un pôle régional d’excellence en Algérie, à Sidi Abdallah, à Alger. Il doit rayonner sur l’Afrique et le Moyen-Orient. Et une étude a été confiée au cabinet de conseil anglais Deloitte en vue de développer une feuille de route stratégique pour l’industrie pharmaceutique innovante.
    Le rapport de Deloitte
    Le rapport de Deloitte a été présenté mercredi 23 mai 2012 par M. Pierre-Marie Martin, directeur régional de Deloitte, dans une réunion tenue à la résidence Djenane El-Mithak. Le rapport, un condensé de 200 pages, synthétise une étude de deux mois mais contient une masse importante d’informations, selon son directeur régional. Deloitte a réalisé des études dans 199 pays. D’habitude, on y met une année. Un questionnaire a été distribué auprès de 80 personnes, des membres de PhRMA, des fabricants locaux de médicaments, des distributeurs de médicaments, des compétences algériennes établies à l’étranger, des ministres et de hauts cadres de l’administration des secteurs concernés (santé, industrie, environnement…) et d’instituts médicaux. Plusieurs questions sont restées sans réponse. 59% des interviewés, seulement, ont répondu aux questions des experts de Deloitte. Une «prouesse», selon M. Pierre-Marie Martin, du fait que c’est une «première» en Algérie. Et seulement 33% des fabricants locaux ont répondu aux questions des experts de Deloitte (3 sur les 9 ayant reçu le questionnaire). Un taux très faible ! Une réticence qu’ils n’ont pu expliquer. Bref, le cabinet de conseil a analysé le cadre réglementaire régissant l’industrie pharmaceutique en Algérie et demandé des informations sur l’économie algérienne pour évaluer le potentiel existant. Il a également procédé à une analyse comparative entre les conditions d’investissement dans les pays abritant les trois autres pôles d’excellence de biotechnologie (Boston dans l’Etat de Massachusetts aux Etats-Unis, l’Irlande et Singapour) et celles pratiquées en Algérie.
    Essais cliniques, pénurie de diplômés en sciences médicales et pression fiscale
    En voici l’état des lieux établi par Deloitte. Un seul point fort : «Les dépenses gouvernementales en croissance dans le domaine de la santé. Beaucoup de points faibles : une pénurie de diplômés dans les matières scientifiques avec un taux de 0,9 % de l’ensemble des diplômés qui sortent des universités, un enseignement supérieur tourné sur le volet académique plutôt que sur la recherche, il est en déphasage avec les besoins du marché, une collaboration public/privé très faible, inexistence de financement privé pour la recherche et déficit énorme en matière de communication et d’échange entre les opérateurs du même secteur.» Par ailleurs, les experts de Deloitte ont souligné des contraintes ayant trait aux conditions d’investissement en Algérie : «Les restrictions liées à l’importation, la règle du 51/49 plafonnant la participation des étrangers au capital des entreprises à 49% (100% dans trois autres pôles), la pression fiscale avec un taux d’impôt sur les sociétés de l’ordre de 25%, soit trois fois plus qu’à Boston (8,8%), pôle considéré comme mature, et deux fois plus qu’en Irlande (12,5%), pôle considéré comme achevé, et beaucoup plus contraignant qu’à Singapour (17%), pôle considéré comme en phase de démarrage et l’exercice du droit de propriété intellectuelle reste un défi car il n’y a pas de protection de données. » Last but not least : pour développer une industrie pharmaceutique innovante, il faudrait faire une recherche clinique. Or, l’Algérie ne dispose pas d’un cadre juridique régissant les essais cliniques. Volontaires ou rémunérés, il faudrait surtout déterminer les responsabilités en cas de décès à la suite d’un essai clinique. Dans le cas de l’Algérie, encore, promulguer une loi sur les essais cliniques n’est pas une tâche facile. C’est une question délicate. Tout comme la loi sur la greffe d’organes qui traîne justement à cause de considérations d’ordre socio-religieux.
    Recommandations
    L’Algérie, se fixant pour objectif l’année 2020, aura bénéficié d’expériences couronnées de succès. En ce sens, estime le directeur régional de Deloitte, le rapport de son cabinet, intitulé «Etude pour développer une feuille de route stratégique pour l’industrie pharmaceutique innovante en Algérie, vision 2020» n’est qu’une «contribution pour le lancement du pôle de Sidi Abdallah». Une contribution devant aider à réunir les conditions propices à la recherche-développement dans le domaine biomédical et accélérer la mise sur orbite de ce pôle d’excellence. Il n’est donc pas une recette miracle. Les experts de Deloitte ont formulé 82 recommandations pour actions à court, à moyen et à long terme. L’intervention de l’Etat doit être axée sur des piliers stratégiques comme le capital humain, la réglementation et le financement. Ils suggèrent, outre l’harmonisation des lois encadrant l’activité économique, «l’amélioration de l’enseignement universitaire pour l’adapter aux besoins de l’industrie biopharmaceutique, la création d’une agence gouvernementale de perfectionnement pour le développement des talents locaux, finaliser les discussions en cours sur des partenariats avec des universités de renommée mondiale, la mise en place d’un cadre d’information et d’échange en développant des forums de discussion entre les opérateurs de l’industrie biopharmaceutique, réviser les directives de pharmacovigilance pour les aligner sur les standards internationaux et élaborer une stratégie marketing pour promouvoir l’industrie biopharmaceutique algérienne à l’étranger». Les partenaires algériens et américains se sont ainsi entendus sur un planning dont des groupes de travail devront bientôt débattre des propositions de Deloitte et formuler des mesures concrètes devant permettre la mise en place du pôle. Tout, souligne Deloitte, dépend de la capacité de l’Etat algérien à attirer des entreprises, nationales ou étrangères. L’Etat, recommande encore Deloitte, devrait mettre le paquet et financer les premiers investissements pour au moins s’assurer du démarrage du pôle.
    Lyas Hallas

  • Ould abbes doit démissionner

    MANQUE DE CONSOMMABLES DANS LES HÔPITAUX
    Des milliers de malades en attente d’être opérés

    Enquête réalisée par Fatma Haouariould abbes,escroc,malfaiteur,dictateur,boutefould abbes,escroc,malfaiteur,dictateur,boutef
    Plusieurs hôpitaux à travers le pays, notamment ceux qui enregistrent une forte demande, ont tenu récemment leur conseil médical pour restreindre leur activité s’agissant des interventions chirurgicales programmées, a-t-on appris de source bien informée.
    C’est le cas de l’hôpital de Kouba qui, lors d’une réunion des responsables et chefs de service, a décidé «de limiter les interventions aux urgences». Un responsable que nous avons interrogé nous dira : «Nous n’agissons que dans les cas des malades hospitalisés aux urgences en danger de mort, comme les cancéreux, ou les patients ayant subi des accidents de la route ou autres.» Interrogé sur cette décision, notre interlocuteur dira : «Nous avons fait notre demande en consommables auprès de la PCH il y a un mois mais cette dernière fait du saupoudrage. On nous donne des quantités parcimonieuses qui ne couvrent pas nos besoins.» A une question sur la façon d’aborder le sujet des malades inscrits sur ces programmes, le responsable nous répliquera que «nous les mettons sur liste d’attente. Nous leur disons de patienter. Nos équipes sont présentes tous les jours mais nous sommes gênés d’annoncer aux chirurgiens que nous avons un manque de consommables. C’est déplorable mais on y peut rien.» Lors de notre reportage, rares sont les médecins qui ont osé parler. S’ils confirment la situation de pénurie et le blocage de certaines interventions, ils ont, en outre, peur des représailles du ministre de la Santé qui vient de suspendre 46 directeurs d'hôpitaux publics, et ce, pour ne pas avoir présenté les prévisions de leurs besoins en médicaments pour l'année 2012 dans les délais fixés». Les listes d’attente des malades nécessitant une intervention chirurgicale ne cesse de s’allonger. «Cette situation est récurrente et pratiquement presque tous les hôpitaux connaissent le même problème », nous expliquera le Dr Merabet, porte-parole du SNPSP, qui a rendu publiques, le lundi 28 mai, les conclusions d’une enquête nationale sur la pénurie des médicaments menée auprès de 170 établissements de santé publique et effectuée du 20 mars au 20 mai derniers. Parmi les 43 médicaments qui accusent une pénurie figurent des consommables comme la Tuberculine pour IDR, les films pour radiologie (différentes dimensions), le gel pour examen échographique, les poches pour prélèvement de sang et les milieux de culture pour les examens de laboratoire, des anesthésiques, en nombre de six également (Thiopental sodique inj., Propofol inj., Sevoflurane sol inhalation, Lidocaine gel, Procaine inj. et Promethazine inj.).
    Une situation inextricable
    Conséquence de cette situation alarmante, des centaines, voire des milliers de malades sont sur des listes d’attente. Ils se contentent de prendre leur mal en patience. Certains hôpitaux comme celui d’El Harrach (ex-Belfort) ou Zmirli sont submergés. Le problème de pénurie de réactifs de laboratoire, indispensables aux bilans biologiques des hospitalisés comme des externes, revient constamment. Les laboratoires sont dans l’incapacité de faire ces analyses, ou de les diriger vers un autre hôpital, pénalisant ainsi le patient qui est balloté d’un centre hospitalier à un autre. Il faut rappeler que beaucoup de malades des localités démunies, de l’intérieur et du Sud se rendent dans la capitale et sont souvent renvoyés dos à dos avec leur mal. Ils souffrent le calvaire sachant que beaucoup d’entre eux sont des personnes âgées. Une déshumanisation qui prend de l’ampleur quand on constate que nos hôpitaux ne pratiquent plus que la médecine de guerre. Et ce n’est pas fortuit si les citoyens ont la peur au ventre quand ils tombent malades. Ils ne sont satisfaits ni de l’accueil ni de la prise en charge. Par ailleurs, le problème de pénurie de médicaments ne concerne pas uniquement les hôpitaux. Une virée à Alger confirme le manque de certains produits pourtant essentiels dans beaucoup de pharmacies. Cependant, ce qui est flagrant, c’est cette transformation des pharmacies en «parfumeries», conséquence de la vente concomitante. Les vitrines sont achalandées de produits cosmétiques et phytothérapiques importés d’Europe et des Etats-Unis à des prix exorbitants. On y trouve des lotions et autres crèmes anticellulite, amaigrissantes, sérum anti-âge, shampoings et autres compléments alimentaires. Dans une pharmacie à la rue Didouche-Mourad, le gérant a réservé un petit espace à l’entrée pour des délégués commerciaux qui y aménagent quotidiennement des stands pour faire la promotion de produits cosmétiques des grandes marques étrangères. Une situation qui laisse pantois. Au cours de notre enquête, quelqu’un évoquera les cliniques privées qui seraient derrière les détournements de médicaments et de consommables. Ces dernières qui tournent à plein régime ne souffrent d’aucun manque. A notre question sur une éventuelle implication de médecins et chefs de service exerçant simultanément dans les hôpitaux publics et les cliniques privées, le Dr Merabet répondra : «On ne peut pas jeter l’opprobre sur la profession en avançant des accusations sans preuves. Le statut de la Fonction publique de 2006 consacre, dans son article 84, le droit à une activité complémentaire parmi les personnels soignants, élargi depuis 2010 aux chefs de service. Maintenant si le ministère ou toute autre partie a des preuves, il faut les présenter et pénaliser ceux qui sont coupables de dépassements. Il appartient au ministre de réguler et de contrôler le secteur, de mettre en place les conditions idoines d’éthique et de discipline.» De son côté, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, qui mène une véritable guerre aux importateurs, a affirmé jeudi à Mila que «tous les médicaments utiles aux malades sont disponibles au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux». Il a démenti les informations faisant état d’une pénurie de médicaments en assurant que «l’Algérie a importé pour 720 millions de dollars pendant les 4 premiers mois». Il a qualifié la pénurie de médicaments de «rumeurs préjudiciables aux malades et qui procèdent d’une campagne visant à contrecarrer les efforts du ministère de la Santé pour assainir le secteur des médicaments en Algérie et lutter contre le pillage des ressources du pays, la corruption, la spéculation, la vente concomitante et le transfert illégal de devises».
    F. H.

  • Suicides et agressions à l’arme à feu dans les rangs de la police Des policiers témoignent sur le climat «délétère» dans lequel ils travaillent

     

     

    El Watan le 02.06.12

     

     

     

    Deux mois à peine après la violente altercation entre deux policiers au port d’Alger, qui s’est terminée par l’admission de l’un d’eux à l’hôpital, un autre agent a tiré à bout portant sur son commissaire, le blessant grièvement.

     

    Il y a plus d’un mois, les policiers de la caserne d’El Hamiz ont protesté contre le climat délétère dans lequel ils exercent, poussant le DGSN à intervenir personnellement. Les témoignages de certains officiers font état d’une situation des plus tendues, notamment à Alger.

    Pressions, intimidations, double brigade, travail sans arrêt, éloignement familial, multiplication des mutations d’office arbitraires et refus du droit au congé.» C’est le tableau que nous dresse un commissaire de police, exerçant à Alger, sous le couvert de l’anonymat. Pour lui, le drame qui a failli coûter la vie au commissaire Lahleb Mustapha, chef de la brigade de sécurité du port d’Alger, «n’est que la goutte qui a fait déborder le vase. C’est un problème de commandement. Les responsables ne sont pas à leur place. La responsabilité incombe en premier lieu au climat de tension et à la loi de l’omerta qu’ils ont laissés régner au sein la Sûreté nationale en général et au service d’Alger-Port en particulier». Selon lui, le policier qui était affecté au poste de La Pêcherie s’est adressé au commissaire pour lui faire part d’une demande de congé.

    «L’officier a refusé, mais le policier a estimé qu’il était en droit de prendre une semaine après plus de 4 mois de travail, puisque la réglementation prévoit sept jours de repos après 45 jours de travail. Voyant que l’agent insistait, le commissaire lui a dit de démissionner. Il a même exigé de lui de déposer l’arme de service en l’accusant de corruption et en lui tenant des propos déplacés. En colère, l’agent a sorti son arme et l’a pointée sur son officier. Fort heureusement, les coups qu’il a reçus n’étaient pas mortels. Sa vie est hors danger, alors que l’agent est actuellement en détention dans un état psychologique des plus inquiétants», témoigne un de ses collègues. Il affirme que «le service connaît actuellement une véritable effervescence». «Les mutations sont nombreuses depuis que le commissaire assure l’intérim du directeur du 1erposte frontalier maritime du port d’Alger, parti en congé et qui est en fonction depuis plus dix ans. Trop d’intérêts sont en jeu et le geste de notre collègue n’est en fait qu’une suite logique des dérives de certains de nos chefs, qui n’arrivent souvent pas à la plus haute hiérarchie», révèle notre interlocuteur.

    Cet incident, faut-il le rappeler, est le second qui secoue le même service en moins de deux mois.  Le 7 mars dernier, raconte notre interlocuteur, lors de l’arrivée du car-ferry français Casanova et alors que les passagers effectuaient les formalités de voyage au niveau du terminal 1 de la gare maritime, une rixe a éclaté entre deux policiers en tenue : coups de poing, de pied et de tête, sous les regards ahuris des voyageurs. «L’arcade sourcilière ouverte, le visage de l’un d’eux était ensanglanté. Il a fallu l’intervention des passagers du ferry pour mettre fin à ce malheureux spectacle auquel ont assisté, impuissants, les douaniers, les agents de l’entreprise portuaire et même des officiers de police d’un autre corps de sécurité.» L’officier relève que l’incident était «prévisible» vu la situation qui prévaut dans le service. «Il n’y a qu’à faire parler les passagers qui transitent par le port d’Alger pour comprendre le climat.

    Si le commissaire accuse son subordonné de corruption, quelque part il n’avait pas tort, parce que ce phénomène existe bel et bien. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe lorsqu’un navire accoste au port. Ceux qui passent par le couloir vert destiné aux femmes enceintes, aux personnes âgées et aux handicapés sont souvent des privilégiés ou des passagers qui acceptent de glisser un billet de 20 euros à des policiers véreux. Ces pratiques honteuses sont connues de tous, y compris le chef de service qui occupe ce poste depuis près de dix ans. Le laisser-aller est flagrant et les premiers pénalisés sont les voyageurs. Leur transit par la gare maritime d’Alger est un cauchemar», raconte l’officier.
    La colère des policiers de la caserne d’El Hamiz
    Agent de l’ordre public, un de ses collègues qui régule la circulation à un des carrefours les plus fréquentés, témoigne lui aussi des conditions dans lesquelles il fait son travail. «J’ai été insulté en public par mon officier, parce que j’ai refusé de déchirer le procès-verbal que j’avais dressé à un automobiliste, fils d’une personnalité, qui conduisait la voiture de son père», dit-il comme pour expliquer l’environnement dans lequel les agents de l’ordre public exercent. A ce titre, il est important de rappeler le mouvement de protestation déclenché par les policiers de l’unité d’intervention – la plus grande du pays – d’El Hamiz, à l’est d’Alger, il y a plus d’un mois. Selon un agent qui a accepté de témoigner sous le couvert de l’anonymat, ce mouvement de contestation a été décidé spontanément sans aucune préparation, sachant que les agents de cette caserne sont tous issus de l’intérieur du pays.

    Il déclare : «En fait, nous avions tous décidé de déposer nos armes et de ne pas sortir de la caserne pour protester contre les conditions de travail infernales que nous subissons depuis plus d’une année, surtout à Alger. Nous travaillons sans arrêt. Les jours de semaine, nous sommes réquisitionnés pour faire face aux marches et aux manifestations, et les week-ends pour encadrer les matchs de foot dans les stades. Lorsqu’un policier subit autant de pression et autant de charge de travail, il faut s’attendre à des répercussions sur son côté psychologique et donc sur son comportement, d’autant que parmi les nouvelles recrues, il y a des profils qui ne répondent pas au métier. Pendant plus d’une année, tous les congés et repos ont été annulés et le ‘doublage’ dans le travail multiplié.

    Les permissions sont données au compte-gouttes et l’éloignement fait que nous ne pouvons pas profiter du week-end pour voir nos mères, nos femmes et nos enfants. Lorsque nous avons entamé notre mouvement de protestation, le lendemain, le directeur général est venu nous voir. La discussion a duré des heures. Il s’est engagé personnellement à prendre en charge toutes nos doléances, à commencer par notre droit au congé, l’arrêt de toute mutation d’office et enfin le rapprochement entre le lieu de travail et celui de résidence. Des mesures que le DGSN a promis de prendre, mais certaines seulement ont été concrétisées pour l’instant…»
    Si à El Hamiz les policiers ont pu trouver oreille attentive à leurs revendications socioprofessionnelles, ailleurs, ils subissent une vraie omerta. Ce qui les expose souvent à des bavures. En effet, depuis le début de l’année, le nombre de policiers qui ont retourné leur arme contre leur personne, leur officier ou tout simplement leurs proches n’a cessé d’augmenter. Chaque jour que Dieu fait, la presse écrite fait état d’un drame.

    Le plus récent est celui de Mostaganem, où un policier aurait tiré au moins six balles sur un citoyen, à Aïn Tedelès. C’est le deuxième incident après celui qui a secoué la ville en novembre 2011, lorsqu’un agent en tenue a tiré sur un citoyen qu’il venait d’interpeller, le laissant pour mort. Il y a quelques semaines, une policière a tué un jeune homme à la cité Al Abtal, à l’ouest de la ville de Annaba, dans l’est du pays. Elle lui a logé deux balles dans la tête avant de se suicider. A l’origine, une dispute entre les deux amis qui avait mal tourné. En janvier dernier, un agent, qui exerçait à Alger, et dont l’âge ne dépasse pas la trentaine, père de deux enfants, s’est donné la mort dans la ville de Sétif en usant de son arme de service. Quelques semaines plus tard, un agent de police, appartenant à l’unité principale d’intervention rapide de Constantine, a tiré trois balles dans la tête de son collègue et une autre sur une étudiante avant de retourner son arme contre lui. A l’origine, une altercation verbale entre les deux policiers qui a fini dans le sang. A la même période, un inspecteur des Renseignements généraux de Constantine a usé de son arme de service et tué sa collègue qui exerçait au service de la voie publique au niveau du commissariat central, avant de tenter de se suicider.

    Les trois balles sorties de son arme ont mis fin à la vie de la policière, âgée d’à peine une trentaine d’années. Ce ne sont là que quelques cas rapportés par la presse. L’absence de canaux de communication interinstitutionnelle et de cadre représentatif qui défende la corporation a créé un climat de travail délétère, marqué par un stress permanent, qui multiplie gravement les risques de bavure et surtout de suicide. Des actes déjà très nombreux du fait des recrutements massifs opérés sans profil adéquat mais aussi sans formation à la hauteur du métier de ce corps de sécurité, dont usent et abusent les différents ministres de l’Intérieur, les directeurs généraux qui l’ont commandé, les procureurs généraux ainsi que les walis.

    Pourtant, comme l’indiquent les slogans accrochés aux murs des commissariats, la police est au service du citoyen et uniquement le citoyen. Il n’y a que dans un cadre sain, où les devoirs et obligations de chacun sont bien définis et respectés, que l’institution policière peut construire son image et surtout sa légitimité. Nous aurions aimé faire un reportage dans les casernes et commissariats, mais eu égard à l’omerta imposée par la hiérarchie, et ce, depuis bien des années, aucun des policiers avec lesquels nous nous sommes entretenus n’a accepté de parler en s’identifiant. Pour les préserver d’une éventuelle sanction, ils ont préféré nous rencontrer en dehors des structures de la Sûreté nationale.

     

    Salima Tlemçani
  • DOK+LOK= CNT 2012 ?

     

    Si Larbi Hanafi

    El Watan le 02.06.12
    Sans les frappes de l’OTAN, sans les thouars, notre CNT a été bel et bien installé, salué, comme de coutume, par toutes les chancelleries qui nous ont à l’œil.

    Il a suffi d’une campagne soutenue, appelant uniquement à voter, rien qu’à voter, relayée par tous les partis participationnistes, dont l’unique programme était «le danger extérieur et l’unité nationale menacée», ficelée par un discours moralisateur du chef de l’Etat qui désigna, à 48 heures du scrutin, l’heureux lauréat, que le rideau de la récréation est tombé. La partition était tellement bien jouée cette fois encore qu’il y a eu juste une impression de déjà-vu.
    Les dégâts collatéraux sont nombreux :

    1 324 363 «réfugiés» victimes du vote refuge proclamé par DOK en faveur du champion, retour en force de la pensée unique et inique et changement dans la continuité. Bien sûr, des partis jouant aux vierges effarouchées ont crié au scandale, aux transactions et quotas, sont arrivés même à s’organiser en Front rejetant le scrutin sans toutefois démissionner, car «respectueux de leurs électeurs» qu’ils tiennent à ne pas trahir et à défendre !
    La passionaria, quant à elle, a dénoncé «la punition» évitant d’outrepasser la ligne rouge. Le vétéran de l’opposition, dont la participation était tactique avec un résultat «intic», est resté de marbre.

    Pas un mot sur la fraude. Il s’est contenté de «dénoncer la désorganisation» en conseillant les mécontents de mieux s’organiser lors des prochains scrutins, s’inscrivant ainsi dans une dynamique aux effets insoupçonnés des élections locales de l’automne prochain, afin d’atténuer la fronde qui le ronge, à travers la redistribution des postes à pourvoir pour les repentis et un «traitement exemplaire» aux frondeurs. Pour rappel, le texte du président du FFS, annonçant les sanctions 2012, est, à quelques nuances près, le copier/coller destiné aux protestataires de 2006 déjà !
    Lors de ce scrutin fardé, ou plutôt olympiades de la ruse, il n’y avait pas de place à la crédulité qui signifie stupidité sinon compromission. Car, dans l’ensemble, tous ont crié au loup, mais tous auraient aimé être l’ami du loup ! Les plus sages ont été récompensés par Belaïz.

    En fin de compte, le «1er novembre 54» du 10 mai n’aura concerné que ses disciples et consacré la loyauté des jardiniers du régime adeptes de la résistance passive dans une dictature d’adhésion* qui, paraît-il, sans elle, rien ne se fera et qu’elle est là par devoir patriotique.
    Car souvenons-nous, à l’indépendance, on parlait du peuple algérien révolutionnaire qui libéra le pays du joug colonial, dans le milieu des années 1990, c’était la famille révolutionnaire qui avait volé au secours du peuple contre son extermination par le glaive et aujourd’hui, on parle déjà du club révolutionnaire** qu’incarnera le duo P/FLN et RND et peut-être même le FFS si affinités… pour épargner le système, à la veille du cinquantenaire de l’indépendance, du syndrome du printemps arabe et ses fâcheuses conséquences qui mettront à nu ses sous et ses dessous.

    Pensant gouverner par la ruse et le mensonge dont le dernier en date est «tab djen na» et «place aux jeunes» à l’image de LOK du haut de ses 73 ans, la nouvelle alliance, après avoir répudié un de ses ex-, paraîtra plus robuste parce que les pouvoirs de décisions seront toujours concentrés à El Mouradia et que la société semblera plus homogène et ordonnée contrairement à une démocratie où la transparence et le libre débat importuneront le roi et sa cour actuelle et à venir.
    Mais une question taraude l’esprit de tout observateur : pourquoi le chef de l’Etat légifère-t-il par ordonnance, en contournant le Parlement, alors qu’il est de notoriété publique, et il est le premier à le savoir, que ce dernier ne s’opposera jamais à lui car il est fait par lui, pour lui et contre les autres ?

    Alors, cette nouvelle APN restera-t-elle cette chambre d’enregistrement d’un exécutif malgré quelques intermittentes gesticulations internes ou aura-t-elle le beau rôle d’un CNT qui ne servira que de lien formel avec les composantes clientélistes de la société pour préparer la présidentielle de 2014 ?

  • La contestation gagne le parti d’ouyahia

     

    Bataille rangée au RND

    Par : Souhila Hamadi

    Cette fois-ci, la contestation à l’actuelle direction du RND n’a pas pu être contenue en intra-muros. Ses principaux instigateurs, Nouria Hafsi, l’ancien sénateur Belkacem Benhassir et le P/APC d’Alger-Centre Tayeb Zitouni ont profité de la présence des journalistes pour perturber le début des travaux du conseil national du Rassemblement.

    Jeudi, 9h, la grande salle du Centre de repos de la mutuelle des travailleurs de Zéralda se remplit peu à peu des membres du conseil national du RND, invités à assister à la 6e session ordinaire de cette instance organique. Une demi-heure plus tard, le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, fait son entrée sous les applaudissements de l’assistance. Une fois le rituel de l’ouverture de la session (hymne national et observation d’une minute de silence à la mémoire des disparus dont deux cadres du RND), Ahmed Ouyahia soumet le projet de l’ordre du jour au vote. À ce moment-là, Belkacem Mellah demande un point d’ordre. Il invoque l’article 50 du règlement intérieur du parti, portant sur le renouvellement du bureau politique. Nouria Hafsi, l’ancienne secrétaire générale de l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA) et précédemment membre du BP du RND, sollicite à son tour la parole pour exiger la lecture, séance tenante, d’un communiqué du “mouvement de protection du Rassemblement national démocratique”, sorte de mouvement de redressement. Ahmed Ouyahia refuse de leur accorder ce droit au motif qu’il est prévu, dans l’ordre du jour de la présente session du conseil national, un débat sur la situation interne au parti. Il s’en suit un brouhaha indescriptible quand Belkacem Benhassir, ancien sénateur, entame, malgré tout, la lecture du communiqué. Ouyahia l’arrête disant que “le conseil national est un espace de libre expression. Il n’est pas utile d’ouvrir le champ aux surenchères”. Il souhaite, en réalité, débattre de la crise naissante au sein de son parti, à huis clos, loin des oreilles indiscrètes des gens de la presse.
    Cela n’arrange pas les projets de ses détracteurs, qui veulent, au contraire, médiatiser leur démarche. Les journalistes sont invités à quitter la salle dès la fin du discours inaugural du patron du Rassemblement. Ils sont suivis, à l’extérieur, par Mme Hafsi et de ses alliés dans la fronde. Elle rend aussitôt public le communiqué dans lequel il est dénoncé une gestion catastrophique du parti, ainsi que la généralisation de la pratique de cooptation, de l’exclusion, de l’absence de dialogue… “Le parti est entré dans une phase de réanimation après qu’il s’est vidé de centaines, voire de milliers de ses cadres et militants”, écrit-on. On parle “de résultats médiocres” obtenus à l’issue des législatives du 10 mai 2012 en raison de “la mauvaise prestation de la direction du Rassemblement, à leur tête, le secrétaire général”. À ce titre, les animateurs du mouvement de redressement appellent à l’organisation d’un congrès extraordinaire avant les prochaines élections locales, la refondation du parti, la réhabilitation de l’élite marginalisée… Au moment où Mme Hafsi s’entretenait avec les représentants de la presse, des fidèles à Ahmed Ouyahia scandaient son nom à tue-tête. Une intrusion qui n’a pas agréé l’autre camp. La tension monte d’un cran et dégénère en une échauffourée entre partisans et opposants à M. Ouyahia. Quelques cadres du parti s’attellent alors à calmer les esprits. “La députation est la cause majeure de la protestation. Ceux qui n’ont pas été mis sur les listes électorales n’ont pas admis leur éviction”, affirme un responsable du RND. Abdeslam Bouchaoureb, député et chef de cabinet de Ahmed Ouyahia, affirme que le jeune homme, qui a provoqué la bagarre, œuvre à chaque session du conseil national à créer des problèmes et perturber le déroulement de ses travaux. “Ce n’est même pas un militant du parti”, précise-t-il.
    Ahmed Ouyahia est sorti du contexte de son discours pour reconnaître la légitimité de la critique constructive. “Vous pouvez vous exprimer librement, mais je ne tolérerai pas de dérapages”. Il ne manque pas néanmoins d’acculer ses détracteurs. “Celui qui n’a jamais dirigé ne peut pas mesurer le poids de la responsabilité”.

     

  • no moment

    Dilem du 02 Juin 2012

  • les fausses declarations d'ould abbes

     

     

    Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP ) a fait état d’un manque flagrant de médicaments essentiels dans les structures de santé publique. Son président, Lyes Merabet, accuse le ministre de la Santé d’être à l’origine de cette situation. Dans cet entretien, il revient sur la pénurie de médicaments et affirme que les patients sont parfois obligés d’acheter à l’extérieur des produits pour se faire opérer à l’hôpital…


    Le DG de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) affirme qu’il n’y a pas de pénurie de médicaments, contrairement aux conclusions de l’enquête réalisée par le SNPSP. Quelle est votre réponse ?

    Je rappelle que l’enquête du Syndicat national des praticiens de la santé publique a été effectuée au sein des établissements de santé publique et non au sein des entrepôts de la PCH pour constater s’il y a rupture ou pas de médicaments. Nous avons fait un travail d’investigation appuyé sur des bons de commande envoyés à la PCH et dont nous détenons des copies. Des bons qui n’ont pas été honorés. Concernant les conclusions de cette enquête, je voudrais aussi signaler que nous nous sommes focalisés sur l’essentiel. Nous n’avons cité que les produits qui revenaient de manière récurrente dans les rapports transférés par les bureaux de wilaya du SNPSP.

    On s’est abstenu d’évoquer, dans le rapport final, d’autres médicaments qui connaissent aussi une crise. Des produits prescrits aux patients ou aux parents de patients pour qu’ils puissent les acheter dehors ou à l’étranger afin de pouvoir se faire opérer, par exemple, dans les établissements publics de santé. Je pense que M. le DG de la PCH, avec tout le respect qu’on lui doit, n’a pas à parler des structures de la santé parce qu’il ne les gère pas directement. Avec cette enquête, nous avons voulu contribuer à apporter un éclairage et pour que les choses se fassent de manière plus logique, plus efficiente et plus correcte.

    Notre objectif est d’interpeller les plus hautes autorités du pays, dont le président de la République sur les problèmes du secteur de la santé. Nous avons été contraints de faire ce travail. Je rappelle que tous ces problèmes ont été posés au ministre de la Santé par le SNPSP. Il y a des PV. Rien n’a été fait. La situation ne s’est pas améliorée. Bien au contraire.

    Le DG de la PCH dit justement que la mission de son organisme s’arrête à la livraison du produit tout en faisant remarquer que les hôpitaux et les pharmacies doivent veiller à la traçabilité des produits…

    Je pense qu’il est nécessaire de souligner qu’en matière de responsabilité, on est toujours sous la tutelle du ministère de la Santé avec ses directions centrales, ses sous‑directions et ses directions de wilaya. Les praticiens et les professionnels de la santé n’ont pas à assumer cette responsabilité. Ils n’ont pas à l’endosser à la place des autres responsables. Ce ne sont pas eux qui emportent le médicament. Ils ne sont pas dans la gestion des entrepôts, des stocks des médicaments ou dans la distribution. Les praticiens sont au bout de la chaîne. Ils sont au niveau de la prescription. Et en tant que prescripteurs, ils constatent que beaucoup de produits essentiels font défaut au niveau des structures, notamment aux urgences et dans des services hospitaliers.

    Maintenant, le citoyen algérien, lorsqu’il se présente pour une consultation, pose la question suivante : « est‑ce que vous les faites ? Sinon orientez‑moi vers un laboratoire que vous connaissez ». Il s’adresse au privé. Nous sommes, de par ces pénuries et ces carences confrontés à une situation due à la mauvaise gestion.

    Le SNPSP représente plus de dix mille praticiens à l’échelle nationale répartis sur trente‑deux wilayas. Nous avons en principe, une appréciation objective. Le DG de la PCH, qui parle au nom du ministre de la Santé, dit clairement qu’il n’y a pas de problème et que tous ces produits sont disponibles. Nous lui répondons que la responsabilité se situe toujours au niveau de l’autorité et donc du ministère de la Santé, avec tous ces démembrements.

    On laisse entendre qu’il y a des médicaments qui sortent des hôpitaux et sont vendus au noir à l’extérieur. Qu’en pensez‑vous ?

    Les praticiens de la santé publique sont des fonctionnaires. Nous avons un statut, un salaire et nous sommes soumis à une réglementation qui comprend un volet disciplinaire. Quand il y a des manquements, des dépassements ou des abus, parce qu’il s’agit d’accusations graves, il faut appliquer le règlement et surtout apporter des preuves. Et puis, le contrôle est de la responsabilité de l’employeur et non de l’employé. Nous interpellons d’ailleurs les pouvoirs publics pour que les mécanismes de contrôle qui existent soient activés afin que les choses fonctionnent correctement.

    source:http://www.vitaminedz.com/les-fausses-declarations-d-ould-abbas/Articles_18300_462354_0_1.html

  • MOUVEMENT SOCIAL ALGERIEN : HISTOIRE ET PERSPECTIVES... Sadek Hadjeres

    MOUVEMENT SOCIAL ALGERIEN : HISTOIRE ET PERSPECTIVES... Sadek Hadjeres

  • Lyes Merabet : maximum syndical

    Par Cherif Ouazani
     
    Lyes Merabet, président de l'UGTA. Lyes Merabet, président de l'UGTA. © JA

    Infatigable militant de la pluralité syndicale, ce diplômé de la faculté de médecine d'Alger issu de la génération postindépendance - il est né à Alger en 1964 - agace d'autant plus les tenants de la pensée unique que son parcours le met à l'abri du qualificatif de « subversif » qu'ils accolent un peu trop facilement à tous ceux qui pensent autrement. Scout, membre de l'Union nationale de la jeunesse algérienne (Unja, organisation de masse du FLN, alors parti unique), diplômé à l'âge de 25 ans, il choisit par idéalisme de travailler dans la santé publique plutôt que dans un cabinet privé malgré les promesses d'enrichissement rapide. Mieux, il entame sa carrière, au début des années 1990, à Larbaa, au pied de l'Atlas blidéen, au coeur du triangle de la mort du temps des GIA de triste mémoire. Il passe la décennie noire à soigner les survivants des massacres collectifs, les estropiés des attaques à la voiture piégée. Et, dans cette Mitidja terrorisée et martyrisée, Lyes Merabet trouve le temps et l'énergie de créer une association... écologique, sans oublier pour autant l'action syndicale et l'émancipation de l'UGTA, centrale qu'il juge inféodée à l'Etat-employeur. D'abord militant de base, il passe en 2002 à la direction régionale du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), puis est élu, en mars 2009, à la présidence de cette organisation, totalement indépendante de l'UGTA, et donc du pouvoir. Depuis plus de six mois, Lyes Merabet est non seulement à la pointe d'un mouvement de grève qui paralyse le secteur, mais il a aussi réussi, en avril 2010, à convaincre les autres animateurs des syndicats autonomes de la fonction publique de créer une confédération qui devrait ravir à l'UGTA son statut d'interlocuteur unique du gouvernement.

  • Chiche, M. le Ministre des passeports, disons-nous la vérité, toute la vérité entre Algériens !

     

    Abdelkader DEHBI

     

    Contre interrogatoire :

    -          Quelles sont vos relations d’amitié avec des personnalités politiques étrangères ? En particulier, quelles explications donnez-vous au peuple algérien sur les nombreuses et longues visites que vous rendait régulièrement – entre autres –  durant votre hospitalisation à l’hôpital américain de Neuilly, M. Sarkozy, alors ministre de l’intérieur ?

    -          Pouvez-vous faire une déclaration sincère sur votre patrimoine et par exemple de combien de logements disposez-vous à Alger et sur le territoire national en général ?

    -          Pourquoi le peuple algérien est-il tenu à l’écart de l’information sur certains gros scandales financiers aussitôt éclatés, aussitôt étouffés ?

    -          Où en est l’enquête sur  l’assassinat de M. Tounsi et pourquoi avez-vous cherché à orienter l’enquête dès le début, en proférant des contre-vérités immédiatement démenties par la famille du défunt ?

    -          Votre département ministériel pourrait-il informer le peuple algérien en publiant la liste sincère et loyale des patrimoines de tous les ministres, de tous les walis, de tous les généraux et de tous les PDG des entreprises publiques et plus généralement de tous les barons du régime ?

    Voilà en tout cas, le genre de questions qu’auraient bien envie de vous poser beaucoup de citoyens algériens – en réponse du berger à la bergère – à propos de ces « formulaires inquisitoriaux » que votre Administration veut imposer aux citoyens pour l’obtention du nouveau « Passeport-biométrique ». Des formulaires qui constituent une véritable forfaiture morale et une volonté manifeste de flicage et d’incursion dans la vie privée de l’ensemble de la population algérienne, par un fichage qui rappelle à s’y méprendre, les pages les plus noires des tristement célèbres polices politico militaires de l’Histoire. Les Fouché, les Béria et autres Hoover ne vous auraient sûrement pas désavoué.

    Que les criminels, les grands délinquants et autres trafiquants en tous genres soient soumis à ce genre de fichage, cela est la norme dans toutes les sociétés, dans toutes les polices ; mais que le commun des citoyens soient soumis à ce genre de pratiques inquisitoires scélérates et tatillonnes, cela a un nom et un adjectif : cela s’appelle du flicage méprisable.

    Et il est pour le moins scandaleux, pour ne pas dire fortement suspect, et à tous points de vue, que l’Administration – censément au service du citoyen – pervertisse de cette façon, à ce point malhonnête, le droit du citoyen à être pourvu de documents officiels, en procédé immoral d’interrogatoire, n’ayant aucun rapport avec une démarche administrative ordinaire.

    Cette affaire exhale en tout cas, une forte odeur de ce « collaborationnisme sécuritaire » nauséabond, que l’on voit fleurir depuis toutes ces dernières années, dans nos pauvres pays. Un collaborationnisme destiné surtout – aux yeux de nos dirigeants illégitimes et sans assise populaire – à donner des gages de vassalité à un Occident judéo-chrétien, sioniste et islamophobe qui, en instrumentalisant à travers ses relais, l’ignoble imposture-alibi, dénommée « lutte internationale contre le terrorisme » aspire en fait, à une hégémonie mondiale qui avance aujourd’hui, à visage découvert.

    Non M. le Ministre de l’Intérieur, n’inversons pas les rôles : C’est au peuple qu’il appartient d’être informé sur les personnages principaux qui forment aujourd’hui cette « nomenklatura » détestable, d’un pouvoir politiquement illégitime et moralement discrédité qu’il n’a pas choisi. Un pouvoir que rien ne semble ébranler, ni les crimes imprescriptibles commis durant la décennie noire, ni les viols répétés de la Constitution, ni les scandales de la corruption à coup de milliards de dollars, ni l’assassinat dans son propre bureau, du Directeur Général de la Sûreté Nationale qui aurait dû entrainer votre propre démission et à défaut, votre destitution, si nous étions dans le schéma d’une République respectable.

    Tel n’est malheureusement pas le cas, quand on pense à la médiocrité générale, à l’inertie et à l’opportunisme corrupteur et corrompu, de la quasi-totalité d’un personnel politique sévissant dans nos Institutions.

    Au point qu’un minable personnage corrompu de zaouïas et de zerdas qui s’intitule « ministre des affaires religieuses » et à qui personne ne demande jamais rien, se croit obligé de jouer au « Mufti de la République » en usurpant le droit de parler au nom des authentiques Oulémas, pour faire plaisir à ses maîtres.

    Au point que cette « chose » qui s’appelle chez nous improprement « Assemblée Populaire Nationale » n’a même pas jugé utile de s’auto saisir de cet abus de pouvoir caractérisé, pour contester votre démarche policière digne des temps du KGB, de la Stasi ou de la Securitate. Encore qu’il faille se rendre à l’évidence, que ces tristes polices criminelles sont hélas, aujourd’hui largement dépassées par les machines à broyer les hommes et les peuples, que sont devenues la CIA, le FBI, les polices du nouvel Empire et de ses armées mercenaires de l’OTAN.

    Non, M. le Ministre, la coupe est trop pleine et on a même l’impression qu’elle commence déjà à déborder.

  • Combien de « vrais » musulmans dans le monde ?

     

    Abdelkrim Badjadja

    Un jour à la Mecque, mon épouse et moi en pèlerinage participons à la prière de l’absent à la fin de la prière du Dohr. Des vœux collectifs sont prononcés pour que Dieu Accueille le défunt en Son Vaste paradis.

    A la fin, mon épouse s’exclame :

    - « Que Dieu ait pitié de son âme, le défunt vient de bénéficier des vœux de dizaines de milliers de fidèles présents à La Kaâba ! ».

    - Je lui réponds : « Es-tu certaine qu’il y a dans cette enceinte sacrée autant de vrais musulmans que de personnes en prière ? ».

    Terrible question en effet: Parmi les centaines de millions de musulmans recensés dans le monde, un milliard et demi aujourd’hui dit-on, combien y-a-t-il de « vrais » musulmans ?

    Parmi les personnes recensées comme musulmans dans le monde, combien y-a-t-il de dictateurs, de criminels contre l’humanité, d’assassins, de bourreaux, d’agresseurs, de trafiquants de drogue, de menteurs, d’escrocs, de voleurs, de violeurs, de corrompus, de spéculateurs, de pédophiles, de fornicateurs, d’hypocrites, de racistes, d’ivrognes, et à tout le moins de grossiers personnages ?

    Une autre question à laquelle peut-être serait-il plus facile de répondre : Combien de « musulmans » dans le monde condamnés et emprisonnés pour des délits et crimes de droit commun ?

    En principe, si les musulmans recensés en tant que tels avaient suivi et appliqué les préceptes de l’Islam, ils auraient été peu nombreux à s’écarter de la voie tracée par Dieu Le Tout Puissant, et par voie de conséquence ils auraient été un modèle de vertu pour l’humanité. Malheureusement, il y autant de dévoyés parmi les « musulmans » qu’il y en a dans les autres sociétés. Les mêmes questions peuvent être formulées pour les Gens du Livre : Juifs et Chrétiens, combien de vrais croyants parmi eux ?

    Alors que nous avons déjà de sérieuses difficultés à suivre la voie tracée par Dieu, voilà que certains Muphtis et Imams prononcent des Fatwas qui ne visent pas du tout à ramener les brebis égarées sur le droit chemin. Jugez-en :

    - Démocratie « Haram ».

    - Ne pas voter en Algérie est « haram ».

    - Un homme et une femme peuvent cohabiter dans un même bureau à condition que l’homme tète le sein de sa collègue femme afin qu’elle puisse être considérée comme sa sœur de lait.

    - Lorsqu’un homme reçoit chez lui un ami, il doit l’autoriser à téter le sein de son épouse pour qu’elle soit considérée comme sœur de lait.

    - Autorisation du mariage de jouissance pour quelques heures, et divorce ensuite.

    - Possibilité de marier sa fille dès la naissance.

    - Autorisation de convoler en juste noces avec une fillette de dix ans.

    -

    - Interdiction pour la femme de toucher à la banane parce qu’elle aurait une forme phallique risquant de l’exciter.

    - Autorisation de copuler avec son épouse (du moins avec son cadavre) six heures après son décès !!!!!!!!!

    - Et autres idioties du même acabit.

    Où est l’Islam dans tout cela ?

    Abu Dhabi le 31 mai 2012

    Abdelkrim BADJADJA

    Consultant en Archivistique

    http://badjadja.e-monsite.com/

    http://badjadja.over-blog.com/

  • L’Algérie encore une fois condamnée par le Comité des droits de l’homme de l’ONU

     

    Alkarama, 01 Juin 2012

    Le Comit é des droit de l’homme vient de rendre publiques ses constatations concernant la disparition de Maamar Ouaghlissi et condamne l’Algérie pour avoir violé de nombreux droits garantis par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, parmi lesquelles le droit à la vie et celui de ne pas être soumis à la torture ou à des mauvais traitements. Alkarama avait déposé une plainte le 1er juillet 2009 devant le Comité des droits de l’homme des Nations Unies au nom de Madame Farida Ouaghlissi.

    M. Maamar Ouaghlissi, alors âgé de 36 ans est né à Constantine (Algérie) ; marié et père de deux enfants, il exerçait la profession de technicien supérieur au service des infrastructures de la société nationale de transports ferroviaires (SNTF). Il a été arrêté le 27 septembre 1994 sur son lieu de travail par trois agents en civil qui se sont présentés comme étant des membres de la sécurité (Al Amn), sans indiquer la raison de cette interpellation. Depuis, M. Ouaghlissi a disparu.

    Malgré toutes les démarches entreprises par la famille pour connaître son sort, son épouse n’a pu apprendre que huit mois après son enlèvement, par l’intermédiaire d’un détenu libéré, qu’il se trouvait détenu à la caserne de Mansourah, relevant de la 5ème région militaire et gérée par le DRS. Jusqu’à la fin de 1995, plusieurs témoignages rapportés à la famille faisaient état de sa détention dans une caserne militaire.

    De nombreux enlèvements et arrestations touchant en particulier des membres de conseils communaux, des députés élus ou de simples militants et sympathisants du FIS, avaient eu lieu les jours précédents et durant tout le mois à Constantine. L’arrestation de M. Maamar Ouaghlissi s’inscrit probablement dans le cadre de cette même opération coordonnée et planifiée au plus haut niveau de l’état et exécutée par la police judiciaire et les services du DRS de Constantine.

    Selon de nombreux témoignages de rescapés, toutes les personnes arrêtées par la Police judiciaire étaient détenues pendant quelques semaines ou quelques mois au secret au commissariat central de Constantine où elles étaient systématiquement torturées puis transférées au Centre territorial de recherches et d’investigations (CTRI) de la 5ème Région militaire relevant du DRS et dirigé à ce moment par le colonel Kamel Hamoud. Les personnes enlevées par le DRS étaient quant à elles, directement emmenées au CTRI et la plupart des victimes ont disparu.

    Pour la seule wilaya de Constantine plus d’un millier de personnes ont été enlevées par la police, l’armée nationale populaire (ANP) ou les services du DRS et sont disparues à ce jour. La plupart de ces cas ont été soumis par Alkarama et l’Association des familles de disparus de Constantine au Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées et n’ont pas à ce jour été résolus par les autorités d’Alger.

    Parmi ses nombreuses démarches, Mme Ouaghlissi s’est adressée au procureur de la République du Tribunal de Constantine devant lequel une plainte pour disparition et enlèvement avait déjà été déposée par le père. Le parquet de Constantine n’a cependant jamais accepté d’ouvrir une enquête ou de donner suite à cette plainte se faisant ainsi complice de ce crime.

    Ce n’est qu’en 1998 et devant son insistance, que le procureur de Constantine l’a finalement reçue et entendue sur procès verbal sans pour autant ouvrir une enquête et entendre les témoins des faits et en particulier les collègues de travail de son époux qui n’ont jamais été convoqués pour être entendus.

    Madame Farida Ouaghlissi a de nouveau déposé une plainte le 28 septembre 1998 devant la commission de wilaya instituée pour recueillir les plaintes des familles des victimes de disparitions forcées : deux années après, elle a été convoquée par la gendarmerie pour se voir notifier que les recherches concernant la disparition de son époux sont demeurées sans résultats.

    Tous les recours internes étant restés sans suite d’une part mai aussi l’ordonnance n°6/01 portant « mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale » promulguée le 27 février 2006 interdisant définitivement toute plainte dans les crimes commis par les services de sécurité algériens, c’est finalement au Comité des droits de l’homme que Mme Ouaghlissi s’est adressée.

    Dans un long Memorandum présenté par le Gouvernement algérien le 25 novembre 2009 celui-ci soulève l’irrecevabilité de la plainte de Mme Ouaghlissi au prétexte que la responsabilité des agents publics responsables des crimes commis entre 1993 et 1998 ne pouvait être retenue et que la question des disparitions forcées en Algérie devait être traitée dans un cadre global. La totalité des arguments présentés et développés par le gouvernement algérien devant l’organe de l’ONU ont cependant été rejetés.

    Le Comité des droits de l’homme a donc encore une fois condamné le Gouvernement algérien en relevant que la disparition de M. Ouaghlissi constitue de nombreuses violations des droits protégés par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel l’Algérie est partie depuis 1989.

    Le Comité onusien demande à l’Algérie de «mener une enquête approfondie et rigoureuse sur la disparition» de M. Maamar Ouaghlissi ; de «fournir à l’auteur et ses filles des informations détaillées quant aux résultats de son enquête» ; de le « libérer immédiatement s’il est toujours détenu au secret » ou, en cas de décès, de « restituer sa dépouille à sa famille » ; de «poursuivre, juger et punir les responsables des violations commises» et « indemniser de manière appropriée les familles de victimes pour les violations subies ». L’Etat algérien est également appelé à rendre publique cette décision et de l’informer des mesures prises pour la mettre en œuvre dans un délai de six mois.

    Il est à noter qu’une fois de plus, le Comité des droits de l’homme relève que l’Ordonnance d’application de la «Charte pour la paix et la réconciliation nationale» constitue une violation du Pacte ratifiée par l’Algérie en ce qu’elle constitue une entrave au droit de recours effectif à la justice pour les victimes de crimes tels que la torture, les exécutions extrajudiciaires et les disparitions forcées.

  • Lettre au million et demi de chouhadas………..

     

     

     

    Ammi Said

     

    Lettre au million et demi de chouhadas morts pour une Algérie libre, juste, digne, fraternelle, solidaire et prospère !

     

    Assalam aliekoum, azul fellawen
    Je vous écris cette lettre pour vous donner des nouvelles de l’Algérie pour laquelle vous aviez sacrifiés votre jeunesse et vos familles et pour laquelle vous aviez offerts votre chair et votre sang.

     

    Je sais qu’avant tout vous voudrez que je vous donne des informations sur vos compagnons de combat, vos frères et vos amis.
    La majorité d’eux vous ont rejoint. Ils dorment à côté de vous. Certains, vous ont rejoint juste après l’indépendance, ils étaient exécutés par l’armée des frontières car ils avaient osé résisté et savaient ce qu’ils voulaient préparer par la suite…

     

    D’autres, surtout parmi les soldats de l’honneur et de la liberté, se sont retirés dans leurs douars et villages de naissance où ils étaient oubliés, ignorés par tous et où ils mourraient un à un de dépit, de misère, de maladies fautes de moyens pour se soigner ou tout simplement faute de soins adéquats.

     

    Des milliers de vos compagnons des djbels qui voulaient que le serment de Novembre soit intégralement respecté, ont été: soient assassinés, soient jugés, condamnés et exécutés, soient réduits à un silence forcé, soient emprisonnés et torturés dans les mêmes lieux où certains de vous étaient torturés et humiliés par vos ennemis, soient obligés de s’exiler dans des contrées lointaines le coeur lourd et triste et l’espoir refusant de les accompagner.

     

    D’autres étaient devenus fous, ils errent dans les villes et les villages sans que personne ne prend la peine de les regarder. Ils vivent comme des ombres ou des corps désertés par leurs esprits.

     

    D’autres ont été recrutés par les nouveaux rois de votre pays et placés dans des postes sans aucun travail, ni aucun intérêt. Ils avaient besoin de nourrir leurs familles, les nouveaux maîtres de votre cher pays ne leurs avaient pas laisser le choix de conserver leur honnêteté et leur fierté. Ils étaient punis pour avoir été courageux pendant que la mort fauchait tout ceux qu’elle rencontrait sur son chemin.

     

    D’autres, pour des raisons incompréhensibles pour le commun des mortel avaient choisi carrément de se rallier à ceux qui avaient confisqué votre sacrifice et l’indépendance que vous aviez obtenu.

     

    Certaines des veuves de vos compagnons étaient harcelées voire dans certains cas obligés de satisfaire la sexualité perverse des courtisans et des larbins des nouveaux maîtres de votre pays pour accéder à leurs droits d’être prises en charge par l’état. J’ai hésité à vous exposer ce point mais vu la suite des événements je me suis obligé de vous en parler. En effet, la prostitution tend à devenir un métier obligé pour beaucoup de femmes que la société de vos compagnons ont instauré. Évidement, elle concerne surtout les femmes pauvres, exclues, ignorées et rejetées par tous et par toutes les institutions de votre pays.

     

    Enfin, vos compagnons qui étaient cachés au chaud chez notre voisin, essentiellement les plus rusés, les plus lâches et les plus peureux, sont tous devenus des personnages importants, intouchables et tous puissants au sens réel et figuré.

     

    Ils ont pris le pouvoir comme vous devez le savoir par la force et depuis ils ne veulent plus le lâcher. Le prix payé par vos fils, filles, petits fils et petites filles est impossible à estimer. Sachez uniquement qu’il a le visage de ce que suit: misère, horreur, malheur, laideur et douleur.

     

    Pour ne pas trop vous faire souffrir là où vous êtes je tiens à vous dire sans rentrer dans le détail qu’ils ont pu réaliser ceux que vous aviez combattus n’avez pu réalisé.

     

    En effet, ils ont détruit nos valeurs ancestrales, nos repères, notre identité et notre diversité. Ils nous ont rendu comme des serviteurs et ils font tout pour que nous le restâmes pour l’éternité.

     

    Dans environ un mois, nous fêterons les cinquante ans de l’indépendance et en même temps les cinquante ans d’une tyrannie impitoyable car pour ne pas l’oublier je tiens préciser que la majorité de ceux qui peuvent ressusciter votre serment sont divisés et court chez nos nouveaux maîtres pour participer aux partages de nos richesses naturelles ( celles que vous nous aviez laissées) pendant que vos enfants vivent dans la misère et essayent de partir de cette terre bénite par vos sacrifices.

     

    Pour cela ils utilisent tous les moyens que vous n’auriez jamais imaginé: immolation, harragas ( ceux qui traversent la mer sur une pirogue de fortune pour aller vivre chez votre ancien ennemi qui est devenu un ami, un allié, un soutien, un protecteur de vos soi-disant frères de combats), suicide, toxicomanie, prostitution, hittisme ( ceux qui maintiennent les murs…), alcoolisme, célibat endurci ( figurez-vous l’âge de mariage est passé de vingt ans à trente ans voir 40 ans, certains n’ont même pas pu y accéder aux mariages…), trabendo ( commerce illégal, sur le trottoir…)…je vais m’arrêter là pour ne pas trop vous attrister…

     

    Pour terminer cette douloureuse missive, je tiens à vous préciser que vos anciens « frères de combats » essayent d’effacer votre race: excusez-moi de cette expression de nos livres d’histoires et de nos mémoires et que certains vous portent des noms de poubelles…

     

    Enfin n’oubliez de saluer de ma part tous les hommes et femmes assassinés par eux depuis l’indépendance: vos compagnons, les artistes, les intellectuels, les opposants farouches, les enfants d’octobres, ceux de la décennie noire, ceux du printemps berbères…

     

    Vous espérez un changement sachez que des millions de vos enfants l’espèrent aussi mais le temps n’est pas venu…en attendons continuons à espérer !

  • 700 milliards $ volés à l’Afrique et placés illicitement à l’étranger

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    «Le détournement de 700 milliards $ est une tragédie pour l’Afrique » selon le dernier rapport Perspectives économiques de la Banque africaine de développement (BAD).

     

    Ces capitaux détournés entre 1970 et 2008 auraient pu servir à appuyer le développement humain et des investissements rentables dans les infrastructures économiques, pouvant entrainer une réduction du taux de chômage de 6% par an et permettre à l’Afrique d’atteindre en 2015 l’objectif du Millénaire pour le développement (OMD).

     

    Divers mécanismes, dont l’Initiative pour la restitution des avoirs volés, tentent modestement d’identifier, de débusquer et de restituer ces actifs illégaux qui sont souvent protégés par une architecture juridique sophistiquée (sociétés écrans, fondations, trusts…).

     

    Des experts de la Banque mondiale recommandent le renforcement des registres de commerce, une sensibilisation accrue des prestataires de services juridiques, financiers ou administratifs qui manipulent ces structures juridiques.

     

    Seule une coopération sincère entre les pays africains, les pays récepteurs des fonds illégaux et le système financier international pourrait stopper cette hémorragie qui rend si dérisoire les volumes de l’aide du développement.

     

    Un institut de recherche sur la criminalité, le Global Financial Integrity chiffre les fonds transfères illégalement hors d’Afrique entre 854 milliards et 1800 milliards $ sur la période 1970-2008.

  • Ouyahia transforme sa défaite électorale en victoire, par les chiffres

     

    Par Mourad Arbani |

     

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    Décidément, Ahmed Ouyahia le secrétaire général du RND est aussi amoureux des chiffres que Ahmed Ouyahia le premier ministre. Lors de son intervention d’ouverture des travaux du conseil national de son parti, le patron du RND a bombardé ses militants de chiffres qui donnent le tournis, dans le but de transformer sa défaite électorale en une victoire.

     

    Le RND, a-t-il dit, a « reculé dans 15 wilayas tout en demeurant stable dans 17 autres » mais a « amélioré sa position dans 16 wilayas », a-t-il précisé. « Au niveau de la communauté nationale à l’étranger, notre représentation s’est maintenue a un seul député », a-t-il encore souligné.

     

    Il continue en estimant que le RND « a enregistré une évolution qualitative de sa présence à l’Assemblée Populaire Nationale », voulant pour preuve, « le rajeunissement de ses députés ». Il a précisé, à ce propos, que la moitié des députés étaient âgés de moins de 50 ans dont 25 ont moins de 45 ans parmi eux 5 ont moins de 40 ans.

     

    Et pas seulement puisqu’il évoquera également dans le même sillage le niveau d’instruction des nouveaux députés de son parti dans le but d’embellir les résultats obtenus lors des législatives du 10 mai dernier. « Cette évolution qualitative se confirme aussi en terme de niveau d’instruction puisque 64 de nos députés sont titulaires d’un diplôme universitaire dont 7 masters et 9 doctorats » a-t-il ajouté.

     

    « Les égoïsmes individuels ont pris le pas sur l’unité des rangs »

     

    M. Ouyahia a également salué la présence de 23 femmes dans le groupe parlementaire de son parti soit 33% sachant que le RND a obtenu 68 sièges lors du scrutin du 10 mai dernier.

     

    Pour ce qui est des résultats du scrutin législatif dernier, Ouyahia a évoqué « un grand émiettement des voix » dans cette « compétition sans précédent ». Les dernières législatives ont « révélé certaines situations où les égoïsmes individuels ont pris le pas sur l’unité des rangs », estimant que « cela n’a pas manqué d’influer négativement sur nos résultats ».

     

    Ouyahia ne s’est pas trop étalé là-dessus et n’a pas senti le besoin de développer l’idée de ces « égoïsmes individuels », les militants présents pensant que leur patron faisait allusion aux cadres de son parti à l’origine du « mouvement de la sauvegarde du RND ».

  • Madjid et Saïd

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    Bien que tardivement, la CNSEL a finalement finalisé son rapport sur les élections et bouclé sa mission de surveillance par une conclusion sans surprise : des élections impropres et plus ou moins malhonnêtes. Pourquoi et comment s’est déroulée la fraude ? En plus des divers dépassements enregistrés avant, pendant et après l’opération de vote, la Commission est revenue sur le discours du Président, facteur déclenchant des hostilités, «qui a constitué un feu vert à l’adresse de l’administration afin d’œuvrer par tous les moyens à la victoire de son parti», le FLN en l’occurrence, dont le président de la République est le président d’honneur. On peut déjà s’attendre au négationnisme, voire au mépris de DOK, docteur en fraude et en propagande, qui va en quelques phrases et d’un revers de la main rejeter ce rapport et ses rédacteurs.

    La conclusion de la conclusion est qu’il n’y a finalement pas beaucoup d’honneur à présider, même à titre honorifique, un parti qui a fraudé depuis l’indépendance, en tant que parti unique, puis après l’apparition du multipartisme, en tant qu’appareil du régime. De la fraude, on pourra toujours en parler, ou pas, l’eau, même non potable, coulera sous les ponts, même branlants, et il n’y a aucune chance pour que l’Assemblée issue de la fraude soit dissoute. Peut-être juste qu’une commission d’enquête, dont la demande a été formulée par la Cnisel, sera installée, travaillera probablement pour que ses conclusions soient mises dans un tiroir. Qui a fraudé ? Tout le monde et personne, quelqu’un, un groupe de personnes ou l’ensemble du système. On se rappellera du slogan de campagne FLN, déversoir du pompage électoral, «Tarikh madjid li moustaqbel saïd», ce qui se traduit par «une histoire glorieuse pour un avenir heureux». On sait qui est Madjid, grand homme plus ou moins anonyme qui a assuré la libération du pays. Mais on sait aussi qui est Saïd.

    Chawki Amari
  • Secteur de la santé : défaillances en milieu rural

     

     

     

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	Les polycliniques sont en continuelle dégradation.

    zoom | © El Watan

     

    Les polycliniques sont en continuelle dégradation.

     

     

    17 salles de soins ont été fermées dans la wilaya de Tizi Ouzou par manque de personnel ou pour des raisons de sécurité, selon les responsables du secteur.

     

    Dans les zones rurales enclavées de la wilaya de Tizi Ouzou, le secteur de la santé publique reste défaillant. Ce service vital que l’Etat est tenu d’assurer à la population est rudement mis à l’épreuve. Les citoyens et des professionnels de la santé rencontrés lors d’un déplacement dans trois communes rurales du sud de la wilaya, Ouadhias, Boghni, Ath Ouacif et Tizi N’tlata, parlent de leurs difficultés. Ils évoquent «une gestion balbutiante» du secteur, caractérisée par le manque  de médicaments, de matériel et de personnels spécialisés ; salles de soins fermées, des structures vétustes et des polycliniques réduites à répondre aux seuls soins de base. Nous sommes au pied du mont Djurdjura, dans les ruelles d’Ait Abdellali, un village de la commune de Aït Boumahdi, à 40 km au sud de Tizi Ouzou. Nous rencontrons Badreddine, un père de famille, qui nous conduit vers la salle de soins de son village. Elle est fermée depuis 10 ans en raison du manque de personnel.

    «Nous attendons toujours sa réouverture. Les autorités nous ont promis de la remettre en service mais nous attendons toujours», déplore ce quinquagénaire. Délaissée, la salle de soins ressemble à une vieille maison abandonnée par ses occupants. Aucune enseigne n’y est accrochée.

    Pour toute urgence ou besoin en soins, les villageois sont contraints de se rendre à Ait Boumahdi ou à Ath Ouacifs, chef-lieu de daïra situé à une dizaine de kilomètres du village. Officiellement, il existe à travers la wilaya de Tizi Ouzou 17 salles de soins fermées pour des raisons diverses; l’insécurité, absence de médecins et vétusté des structures. Ces salles sont localisées en zones rurales relevant des daïras d’Azeffoun (5 salles), Ouacifs (4), Iferhounene (4), Draa Ben Khedda (3) et Azazga (1 salle).

    Les salles en activité dans ces régions sont confrontées aussi à d’autres problèmes, tels que le manque de personnel médical, de moyens, de médicaments, notamment de vaccins. «Ma femme vient d’accoucher par césarienne ; à chaque fois que je l’emmène dans l’un des établissements dépendant de l’EPSP de Ouacifs, elle met deux heures à attendre qu’on lui change son pansement», s’est offusqué un autre citoyen, ajoutant : «En plus, vous devez tout acheter, même le pansement et les seringues, parce que rien n’est disponible dans la structure publique». Virée dans les établissements de santé à la rencontre des praticiens. Sous l’anonymat, ils ont accepté de dérouler un vécu lamentable aussi bien pour eux que pour les patients.

    «Le manque de personnel est remplacé par l’esprit de volontariat qui anime nos médecins et infirmiers, même lorsqu’ils sont recrutés dans le cadre du pré-emploi», dit un radiologue, qui explique : «Le manque de médicaments n’inclut pas uniquement les vaccins, mais aussi des produits pour des soins de base : pansements et films pour radiologie que nous n’arrivons pas avoir facilement. L’hydrocortisane, qui sert pour la réanimation, est introuvable... Et cela fait très mal d’annoncer l’indisponibilité d’un produit qui coûte très cher à une vieille femme vivant d’une dérisoire pension», ajoute, dépité ce jeune praticien. Dans la commune de Tizi N’Tlata, la polyclinique, rénovée, n’est toujours pas mise en service. «Un équipement flambant neuf demeure toujours dans les cartons d’emballage parce que nous n’avons pas de personnel qualifié (radiologue, infirmiers) pour le mettre en marche…», indiquent encore nos interlocuteurs.

    A la polyclinique de Ouadhis, les conditions de travail ne sont pas à la mesure du dévouement du personnel. Celui-ci souffre notamment de l’insécurité et d’absence de commodités, en plus de l’exigüité du pavillon des urgences. Cette structure accueille jusqu’à 140 malades par jour. «Nous sommes dos au mur. Les nuits de gardes sont souvent agitées. Les infirmières, les sages femmes et les médecins travaillent la peur au ventre. Nous recevons toutes sortes de visiteurs la nuit, nous manquons d’agents de sécurité», dit une praticienne. Son collègue met l’accent sur le manque de vaccins. «Dans cette partie de la wilaya nous recevons environs 300 unités d’un type de vaccin qui seront ensuite réparties sur les 2 polycliniques et les 15 salles de soins de la région. C’est insuffisant, d’autant plus qu’il y a des vaccins comme celui contre l’hépatite qui figurent dans le calendrier des vaccinations, mais n’est pas disponible. D’autres vaccins arrivent par petites quantités, tels que ceux contre la rage (antirabique), l’anti tétanos…». Enfin, il ne suffit pas de compter le nombre de structures de santé en réalisation ou celles qui sont ouvertes chaque année.

    Les doter en personnel et en moyens, assurer la disponibilité des médicaments et des produits de vaccination ainsi que la sécurité, sont des priorités, clament nos interlocuteurs. Cela permettra de bien prendre en charge le citoyen, qui continue d’endurer les retombées de la contreperformance des responsables du secteur tant au niveau local qu’au niveau national.       

     

    Nordine Douici
  • Statut particulier et grille des salaires Les inquiétudes du SNPSP





    El Watan, 29 juillet 2007

    Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) exprime son inquiétude face au retard enregistré dans la divulgation de la grille des salaires, condition sine qua non, estime son président, Dr Bensebaïni, pour l’achèvement des travaux de la commission mixte SNPSP-MSPRH, chargée de l’élaboration du statut particulier des praticiens de la santé publique.

    « La grille des salaires devait être élaborée au mois de juin, mais il n’y a toujours rien. Cette semaine aura lieu déjà la troisième réunion de la commission mixte SNPSP-ministère de la Santé. Or, sur six titres du projet de statut particulier étudiés, trois, notamment le titre 4 relatif à la classification des corps, le titre 5 relatif à la durée légale du travail et le titre 6 qui a trait au système de rémunération des praticiens de la santé publique, sont tributaires de la grille des salaires », affirme le président du SNPSP dans une déclaration faite à El Watan. A cet effet, notre interlocuteur craint que ce retard se répercute sur le délai de dépôt des statuts lesquels, selon lui, doivent officiellement être transmis à la chefferie du gouvernement le 1er septembre de l’année en cours. Il a par ailleurs exprimé sa satisfaction de voir les praticiens de la santé classés dans la catégorie A dans le cadre de la promulgation du statut général de la Fonction publique. Un « acquis » obtenu, d’après le Dr Bensebaïni, par le SNPSP qui a choisi de « mettre un bémol aux revendications de ses adhérents pendant quelques semaines, le temps de l’élaboration et de la promulgation du statut particulier des praticiens de la santé publique ». Le président de ce syndicat promet à ce titre de remettre la plateforme des revendications du SNPSP sur la table des négociations dès la rentrée. Aussi soutient-il ceci : « Nous n’avons pas baissé les bras. Nous nous sommes retrouvés devant une échéance à court terme qu’il fallait prendre en considération. Nous avons donc choisi de mettre momentanément de côté nos revendications. C’est un choix stratégique. » Cela étant, le président du SNPSP est revenu sur d’autres sujets sensibles, comme par exemple celui de la loi relative à l’activité complémentaire qui a fait l’objet d’une réunion ayant regroupé, samedi à Oran, les directeurs des CHU ainsi que les représentants des différents syndicats du secteur de la santé, « une loi qui doit être soit abrogée, soit balisée par un cahier des charges afin d’éviter les abus ». Il a également remis en cause la manière avec laquelle s’est effectué le découpage des nouvelles structures sanitaires, « sans collaboration avec les partenaires sociaux ». De l’avis du Dr Bensebaïni, « les EPSP (établissements publics de soins de proximité, ndlr) doivent normalement être gérés par des médecins coordinateurs, mais certains DSP ont fait un mauvais choix, ce qui risque de porter préjudice aux réformes engagées par le ministère. Dans la wilaya de Skikda, le travail a été bâclé. Le directeur de la santé a travaillé seul, sans prendre en considération l’avis de ses collaborateurs ». Eu égard à cette situation, le président du SNPSP interpelle Amar Tou afin que ce dernier revoie les nominations de certains directeurs d’EPSP. A signaler, enfin, que lors d’une entrevue en tête à tête, qui s’était déroulée le 24 juin dernier entre le ministre de la Santé et le président du SNPSP, M. Tou s’était engagé à revoir la prime de garde des praticiens de la santé et à lever l’entrave à l’activité syndicale. A ce titre, le Dr Bensebaïni nous affirmera que le SNPSP a porté son affaire en justice devant le Conseil d’Etat.

    Lydia R.