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algérie - Page 7

  • QATAR: Une diplomatie au service des autres (11e partie)

     

    Par Ali El Hadj Tahar
    La proximité des bases américaines n’interdit pas au Qatar d’être le fief des chefs terroristes, et cela ne peut pas se faire sans un accord étasunien. Mais pour quelle fin ? Selon les théoriciens occidentaux, ou occidentalisés comme Mehdi Lazar, l’émirat leur permet de «mieux contrôler les mouvements islamistes régionaux et d’impulser, voire de maîtriser un processus de réformes dans les pays arabes»(1) .
    La vérité est toute autre, surtout au vu des évènements de Libye et ce qui se passe en Syrie et au Mali, cas qui ont prouvé que les djihadistes sont à la solde de l’impérialisme, car le complexe militaro- industriel risque de s’effondrer s’il n’y a pas de conflits, engendrés essentiellement par le terrorisme islamiste. Pas de terrorisme, pas de ventes d’armes. L’après-guerre froide nécessitait l’invention d’un nouvel ennemi pour également justifier les dépenses du Pentagone (500 milliards de dollars/an sur un budget total de 1000 mds environ). Bénis soient l’Arabie Saoudite et ce Qatar qui achète des armes pour attiser le feu et même doter les groupes terroristes de leurs quotas respectifs. C’est quoi la mort de 500 soldats américains par rapport aux 1 295 milliards de dollars(2) gagnés (entre 2001 et 2011) par les marchands d’armes qui ont approvisionné le Pentagone durant la guerre en Irak et en Afghanistan ? Le prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz, estime ces dépenses à 3 000 milliards de dollars pas à 1 295 mds. C’est avec l’accord américain qu’en janvier 2012, les talibans afghans ont ouvert à Doha une représentation officieusement chargée d’éventuelles négociations de paix entre eux et les Américains mais on ne sait pour quelles missions. Les «printemps arabes» ont révélé la collusion des Etats occidentaux avec le terrorisme islamiste. En Tunisie et en Libye, plusieurs terroristes ont pu occuper des postes importants au sein des nouveaux pouvoirs : le Tunisien Ghennouchi, le Libyen Abdelhakim Belhadj, responsable de nombreux crimes en Irak, au sujet duquel l’ancien Premier ministre espagnol, José Maria Aznar, a dit le 9 décembre 2011 qu’il était suspecté pour implication dans les attentats du 11 mars 2004 à Madrid mais qui est devenu par la grâce de l’OTAN gouverneur militaire de Tripoli ! Actuellement, il est en Syrie où il dirige l’Armée syrienne libre, qui n’a donc aucun vrai officier de haut rang, car son chef attitré, le colonel Riyad Al-Asaad, n’était qu’un ingénieur d’avions dans l’armée de l’air syrienne pendant 31 ans et sait à peine manier un fusil. Cela prouve aussi qu’aucun officier syrien n’a accepté de trahir son pays pour le million de dollar offert aux déserteurs par le Qatar ! Le terroriste libyen Ismaïl Al-Salabi a été désigné comme commandant militaire de Benghazi : cela n’a pas empêché l’OTAN de collaborer avec eux et avec les nombreux autres terroristes libyens pourtant fichés par leurs services de renseignement, comme ils collaborent actuellement avec des djihadistes pour déstabiliser la Syrie et les dotent même d’armes capables d’abattre des avions civils.
    Diplomatie ostentatoire et arrogante
    La stratégie du Qatar se base sur la açabiya, au sens khaldounien du terme. Elle est fondée sur les cordes claniques et ethniques. C’est une seule famille qui tient les rênes du pays, et comme celle de l’Arabie Saoudite, cette dictature jouit de l’infaillible protection américaine. La diplomatie de cet «Etat» quasi tribal et ethnique n’est fondée ni sur une vision islamique ni sur une vision arabe. L’émir Hamad n’agit pas comme quelqu’un de conscient de la force de la nation arabe ni de son histoire ou sa civilisation, voire il les méprise. Tous les mensonges bâtis par Al Jazeera sont tombés à l’eau avec les images de Kadhafi ensanglanté et humilié puis avec les massacres flagrants attribués au pouvoir syrien mais dont n’importe quel homme de la rue connaît la signature islamiste. La politique extérieure du Qatar affiche un mépris total pour l’héritage politique de l’histoire arabe et musulmane, de la gouvernance telle que pratiquée par Omar Ibn Khatab, Ali, Othmane ou Mouawiyya, par les Omeyyades, les Abbassides, les Hammadides ou les Andalous... Cheikh Hamad oublie ou ignore que Nasser n’appartient pas uniquement à l’Égypte, et Boumediene ou Bourguiba pas seulement à l’Algérie ou à la Tunisie mais à toute la nation arabe. Dommage que tant d’argent et d’audace politique ne soient doublés ne serait-ce que d’une once d’humanité et d’humilité. L’acharnement qui caractérise la politique extérieure qatarie montre qu’elle vise à détruire ce qui reste de la nation arabe et musulmane. Le but déclaré des wahhabites est de créer la oumma mais le but réel est d’émietter les pays musulmans en mini-Etats ingouvernables et archaïques. Insatiable, Doha amasse goulûment de nouvelles richesses, parfois par le pillage comme il l’a fait en Libye en se faisant payer en pétrole pour l’aide octroyée au CNT. Un émir du XXIe siècle agit comme un chef de tribu qui croit son peuple menacé par la famine, d’où cette manière outrancière, sur le plan diplomatique comme sur celui des affaires. Brandir son chéquier comme au Far-West l’ont brandissait le revolver attriste aussi bien en Orient qu’en Occident. Même les Occidentaux sont irrités par cette diplomatie ostentatoire mais certains acceptent son arrogance et son entrisme. Le Qatar est en train de construire une économie, peut-être une diplomatie mais pas du tout un Etat-nation, ce dernier ne se résumant pas à une somme d’infrastructures modernes ou même à des institutions : dans un Etat-nation, les institutions sont fondées sur des valeurs élaborées par toute une communauté, pas sur la seule volonté d’un clan. Un proverbe algérien dit : «N’aies pas peur du riche si un jour il a faim mais du pauvre quand il est rassasié.» Ce Qatar aurait pu se contenter de devenir une puissance régionale sans nuire aux autres, et se consacrer à son économie pour sortir de la dépendance et du sous-développement. Sa stratégie géniale d’investissement à l’étranger, de formation d’une élite nationale, de la promotion de la recherche et du développement ainsi que le bénéfice de transferts technologiques via une stratégie très lucide auraient pu faire de Doha un nouveau Damas, un nouveau Bagdad ou une nouvelle Cordoue et lui octroyer une aura que les Arabes cherchent depuis des siècles. Mais Hamad a préféré jouer seul contre la nation, en essayant de la ramener vers le passé, au lieu d’essayer d’unir tout en bénéficiant des immenses acquis de la nation : l’Égypte, l’Irak, la Syrie, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie et même la Libye auraient donné beaucoup à ce pays qui, il faut le dire clairement, s’est détourné de la culture et de la civilisation arabes et de son héritage pour courir derrière les mirages du wahhabisme et les gadgets de l’Occident. Le ventre est plein, la tête également, mais de valeurs qataries sont importées, ce qui se traduit par un consumérisme effréné et un gaspillage qui n’ont rien à voir avec l’Islam ou la raison. Ce qui vaut le mépris des peuples arabes à l’endroit de ces émirs en carton qui se gonflent en inspirant une culture qui ne leur appartient pas. Aucun autre peuple arabe ne se laisse acculturer avec autant d’inconscience. Le Qatar accourt lorsque Sarkozy appelle pour payer les indemnités de libération des infirmières bulgares jugées pour crimes de contamination de citoyens libyens par le virus du sida. Il vole lorsque l’ouragan Katrina frappe les Etats-Unis, mais il ne voit ni n’entend lorsque la famine frappe au Yémen, en Éthiopie, en Somalie, en Ouganda, au Kenya, à Djibouti ou au Soudan, pour ne citer que des pays musulmans. La pauvreté touche un milliard de personnes mais aucune des régions qui en pâtissent n’a bénéficié de l’aide qatarie, ni de celle des autres pays du Golfe et de la péninsule arabique. Les Palestiniens, c’est l’Iran qui leur versait 300 ou 400 millions d’euros par an. Puis, en 2011, pour nuire à Damas et faire de l’ombre à Téhéran, Hamad demande au chef du chef du bureau politique du Hamas de quitter la Syrie et de venir s’installer à Doha : Khaled Mechaal accepte de trahir Damas qui l’a accueilli des années durant ainsi que 500 000 autres Palestiniens en contrepartie de près d’un milliard de dollars offerts par Doha ! Par le chéquier, Hamad réussit toujours avec ceux qui n’ont pas de principes.
    Amis occidentaux et ennemis arabes
    Le Qatar importe 95% de sa nourriture mais ce ne sont pas les pays arabes qui la lui fournissent : son principal fournisseur est l’Europe. En mai 2007, Hamad commande à Sarkozy 80 avions Airbus A 350, pour la somme de 16 milliards de dollars qui capitalisera l’entreprise. Il accorde d’autres contrats juteux à la France qui, dans le domaine de la défense, devient son premier fournisseur avec 80% des achats qataris. Donnant-donnant, la tactique apparemment déroutante de Doha lui permet de placer progressivement ses pions, dans le cadre d’une stratégie dont il a le secret ! Avec les Arabes, c’est une autre tactique, celle de la duplicité : en 2007, il plaide la cause du président Bachar El-Assad, qu'il aide à sortir de l'isolement suite à l’accusation d’assassinat de Rafik Hariri. El-Assad sera alors présent à Paris à côté de 40 chefs d'Etat et de gouvernement des deux rives de la Méditerranée. En 2011, Hamad se retournera contre lui, pour un autre pari. En novembre 2007, il arrive à réunir Sarkozy et Omar El-Bechir, à propos du Darfour, mais il ne dénonce pas le mensonge disant que le pouvoir a tué deux millions de Soudanais, ce qui a causé la partition du pays. Comme son prédécesseur, François Hollande gardera le cap sur le Qatar, cette dictature familiale devenue essentielle pour les Occidentaux, pas seulement pour l’immense marché qu’ils offrent. Faut-il aller jusqu’à dire que, n’ayant pas d’odeur, l’argent qatari a fini par influencer la politique étrangère de l’Occident ? Non, car le Qatar ne gagne que du prestige en Occident et perd ses amis en Orient. Il continue à pomper du gaz pour satisfaire les besoins occidentaux. Les Arabes et les musulmans ne gagnent rien avec Doha, bien au contraire. Les échanges commerciaux dérisoires du Maghreb avec le Qatar ne justifient pas les courbettes devant son émir, dirait le pragmatique feu Kasdi Merbah. Tous les secteurs servent la diplomatie, l’économie et la politique qataries, dont la ligne semble concoctée par un ordinateur d’une efficacité froide et inouïe : le sport, l’humanitaire, l’écologie, le social ou les sciences sont investis avec un opportuniste qui peut faire croire à un syndrome du gaspillage mais qui, en réalité, ne cherche que l’intérêt. Ce n’est pas pour leurs beaux yeux que le Qatar ramènera de nombreux sportifs mais pour exploiter leur image, ces Eddy Merckx, Tom Boonen, Pelé, Zidane, Maradona, Lionel Messi ou Beckenbauer, réquisitionnés «comme d'autres convoquent la belle famille pour le repas du dimanche», pour reprendre l’image d’Henri Haget dans L’Express du 6 mars 2008. Pour la Coupe du monde de football 2022, il fabrique des stades futuristes par des ouvriers en semi-esclavage. Les gens de la Fifa ne savaient-ils pas que près de deux millions de travailleurs étrangers sont touchés par ses mesures injustes du code du travail qatari ? La Confédération syndicale internationale promet de boycotter cette manifestation sous le slogan de «Pas de Coupe du monde sans respect des droits des travailleurs» si le Qatar n’améliore pas leurs conditions et n’autorise pas la création d’un syndicat libre !
    A. E. T.
    (A suivre)

  • Le printemps commence en Algérie…

    Par Le Matin DZ |
     

    Nous sommes à la veille de l’anniversaire du 05 octobre 1988, et voilà qu’un quart de siècle plus tard le peuple algérien s’apprête à renouer avec le printemps des hommes libres.

    Par crainte de manifestation, la police antiémeute sur les dents.

    L’arrestation de Yacine Zaïd, un syndicaliste et militant des droits de l’homme, par des forces occultes, d’un pouvoir aussi occulte, a mis fin à la solitude des militants indépendants, des organisations citoyennes et des partis politiques en rupture avec la façade démocratique. Autrefois atrophiés par l’apesanteur de l’ombre de la terreur qui planait sur les demeures des esprits, tel un vautour de son aire en surplomb guettant les mollesses de sa proie ramollie, comme aimait à le rappeler l’ami des hommes libres, le regretté Tahar Djaout.

    En effet, l’arrestation brutale et injustifiée de Yacine Zaïd, qui rentre dans le cadre d’une offensive préventive du pouvoir contre la société, pour la dissuader contre toute tentative de soulèvement, a provoqué une réaction massive des hommes et des femmes qui luttent pour la liberté et la dignité, déterminés à en finir avec un système de pouvoir autoritaire et illégitime, cynique et méprisant. Peine perdue, car la tentative de dissuasion de la part du pouvoir a provoqué contre toute attente un effet contraire à l’objectif attendu.

    Plus que des appels à la libération de Yacine Zaïd, des militants de tous les horizons se sont solidarisés autour de cet événement dans une mobilisation citoyenne sans précédent, pour exhumer toutes les frustrations nées des privations des libertés fondamentales auxquelles elles étaient acculées, et qui étaient refoulées depuis près d’un quart de siècle. Dans un premier temps, le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), le Réseau Euro-Méditerranée des Droits de l’Homme (REMDH), le Syndicat national autonome du Personnel de l’administration publique (SNAPAP) et le Réseau des avocats pour la défense des droits de l’Homme (RADDH) ont dénoncé collectivement et immédiatement son arrestation. Pendant ce temps-là, la nouvelle, telle une traînée de poudre a inondé instantanément dans un méga buzz les réseaux sociaux algériens sur la toile. Le lendemain de son arrestation, une rencontre a été organisée à Alger, qui a vu pour la première fois s’asseoir autour d’une même table, depuis les marches de la CNCD en 2011, deux partis politiques en rupture avec le système de pouvoir, le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Se sont réunis également autour de cette table des mouvements citoyens, comme l’Observatoire algérien pour la défense des Droits de l’Homme (OADH), le Réseau pour la défense des libertés et de la dignité (RDLD), Tarwa N’Fatma N’Soumer (TFS) et bien d’autres associations de la société civile. C’est pratiquement toutes les organisations qui luttent pour la fin du système politique algérien qui se sont réunies à cette occasion dans une jonction sans précédent. Un appel à des rassemblements devant l’ambassade d’Algérie à Paris a également été lancé pour exiger des autorités algériennes la libération immédiate et sans conditions de Yacine Zaïd, qui devraient avoir lieu à partir de ce week-end.

    Par ailleurs, une pétition a été mise en ligne pour réclamer la libération immédiate de Yacine Zaid, et demander au pouvoir algérien de cesser immédiatement le harcèlement et les poursuites judiciaires contre les défenseurs des droits de l’homme.

    Ce que le mouvement national pour une alternative démocratique, initié par les cadres dissidents du Parti des forces socialistes (FFS) prévoyaient dans leur projet de conférence nationale s’est réalisé spontanément à cette occasion. Une jonction d’une telle ampleur laisse présager une poursuite du mouvement pour un objectif plus large, qui a toujours constitué les attentes du peuple algérien et qui n’attendait qu’un tel facteur déclenchant pour se réaliser. Si la revendication principale de cette mobilisation est bien évidemment la demande de libération immédiate et sans conditions de Yacine Zaïd, la poursuite prévisible de ce combat s’inscrit naturellement dans la revendication permanente et légitime des Algériens, qui exige l’instauration d’un véritable état de droit. À même de garantir plus de démocratie, de liberté et de justice, dans le cadre d’une rupture radicale avec le système politique existant, responsable du chaos qui règne, avec son lot de corruption, d’illégitimité des institutions, du sous-développement dans tous les domaines, de l’arbitraire politique et de la répression qui en découle.

    La contre-offensive du pouvoir n’a pas tardé. Le militant et membre de la Fondation Matoub Lounes, Aziz Hamdi, Aziz Hamdi a été arrêté mercredi soir, surpris en train de distribuer des tracts, appelant aux rassemblements prévus ce jeudi en soutien à Yacine Zaïd, et conduit au commissariat de Bab Ezzouar. Une autre tentative d’arrestation a été orchestrée contre le militant de droits de l’homme Farès Kader Affak ce jeudi, qui s’est soldée par un échec et qui a contraint le pouvoir à la retenue, pour un retrait tactique devant le constat de la détermination des militants engagés dans cette mobilisation. C’est ainsi qu’il a laissé faire les rassemblements prévus ce jour à Alger. La question que le pouvoir doit se poser en ce moment est de savoir, si l’éruption du volcan qui vient de se réveiller, va-t-il s’éteindre de la retombée de ses propres cendres ? Ou bien va-t-il embraser tout le pays et emporter toutes les certitudes de stabilité, qu’il a peiné de réaliser à coups de fausses réformes, faux changement de gouvernance et par une reconsidération conséquente de la distribution de la rente ?

    Dans la perspective où le pouvoir aura réussi à contenir cette offensive citoyenne, en libérant les militants qu’il a arrêtés, il est certain que cette mobilisation aura été une expérience de plus pour l’opposition au système, qui va lui servir de référence à des probables actions ultérieures pour précipiter le soulèvement total de la population. Cette expérience se mesure au fait, que le rendez-vous a déjà été pris et la jonction entre les différents segments de la société qui résiste a été réalisée et largement intériorisée.

    Dans son retrait tactique, prenant toutes ses précautions, le pouvoir a réévalué la formation et l’équipement des brigades anti-émeute par Nicolas Sarkozy pendant son mandat présidentiel, qui ne semble pas trop le rassurer devant l’ampleur et la détermination de cette mobilisation citoyenne et qui lui fait craindre un embrasement général. Cette hypothèse, qui lui fait courir des risques pour sa survie, l’emmena dans la panique et la précipitation à lancer un appel d'offres international pour acquérir un nouveau matériel antiémeute par les canaux du ministère de la Défense.

    Dans ces conditions, le printemps algérien a-t-il commencé, près d’un quart de siècle après le printemps avorté ? Dans cette perspective, le pouvoir va-t-il être lâché par ses souteneurs occidentaux et connaître le sort de la Syrie, c’est-à-dire devenir un nouveau front pour les enjeux qui opposent le camp de l’Ouest contre la Chine et la Russie, ou alors l'Algérie connaîtra-t-elle une situation inédite, dont la solution émergerait de forces patriotiques de l’intérieur même du système et lui éviter le chaos ?

    Youcef Benzatat

  • Ce que Hollande et Sellal se sont dit à Malte

     Flee Toxx le 06/10/2012 | 10:31
    modeste comme je suis, je me cite: "hollande et son gouvernement ont interdit l'exploitation du gaz de schiste sur le sol français. sellal et le gouvernement de notre bienaimé fakhamatouhou national ont décidé de lancer les firmes étrangères dans l'exploitation du gaz de schiste en algérie (les entreprises algériennes en sont incapables). hollande va remercier sellal de permettre aux firmes françaises de se faire la main dans l'ex-nouvelle colonie française. sellal va remercier fafa de supporter la politique judicieuse (en particulier, la politique des droits de l'homme, n'est ce pas missiou yacine Zaïd?) de notre bienaimé fakhamatouhou national. hollande va promettre à sellal que la france exportera de l'eau (la fracturation hydraulique nécessaire à l'exploitation du gaz de schiste polluera nos réserves d'eau) vers l'algérie (en utilisant les gazoducs transmed actuels). sellal va remercier hollande et l'invitera à chasser l'outarde que les enturbannés du golfe auront épargnée. hollande va demander à sellal de permettre à fafa d'utiliser le minaret de la grandiose mosquée de fakhamatouhou le sublime, comme rampe de lancement de la fusée ariane 10. sellal répondra par l'affirmative mais exigera que fafa paie une redevance (une rente?) et qu'un exemplaire de la tête de ariane 10 soit placé au sommet du minaret de la grandiose mosquée de fakhamatouhou le sublime. hollande demandera des nouvelles de son "ami" fakhamatouhou 1er. sellal l'informera que notre bienaimé fakhamatouhou national est en train de soigner son ulcère et de dessiner le sommet du minaret de sa grandiose mosquée (que couvrira un exemplaire de la tête de ariane 10), lequel minaret constituera le premier étage d'un ascenseur spatial qui permettra au astronautes algériens de se familiariser avec l'espace inter-stellaire. hollande demandera à sellal d'expliciter la position du pouvoir algérien face à la crise malienne. sellal expliquera qu'il n'y a qu'à appliquer la politique de réconciliation nationale de fakhamatouhou...... au terme de toutes ses questions-réponses, hollande et sellal se feront la bise et rejoindront leurs pays respectifs." un seul ajout: conformément à la politique de réconciliation nationale de fakhamatouhou, tous les tangos maliens auront droit à une prime d'installation pour démarrer un business (dans le formel ou l'informel) et recevront une épouses pour clamer leurs ardeurs.

    Scalp le 06/10/2012 | 09:48

    La politique américaine dans la région est beaucoup plus claire, plus saine et mieux acceptée que celle de la France qui n'a laissé sur son passage que désolation, des sociétés amoindries, pauvres et surtout divisées. Dépassée en Libye, la France veut rebondir dans la crise malienne avec la bénédiction de dirigeants qu'elle a installé à Bamako. Aujourd'hui, il faut se concentrer et agir en permanence au niveau du Conseil de Sécurité de l'ONU où Gérard Araud essaye de faire adopter un projet de résolution très flou et très obscure qui permettrait à la France de prendre pied au Mali et de s'installer durablement dans tout le Sahel. Dans cette perspective, la réunion qui aura lieu à Bamako le 19 octobre, devant rassembler la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), l'Union africaine et l'Union européenne notamment, sera cruciale. Tout le reste, y compris les déclarations faites à la presse par les officiels français, n'est que du "blablatage" destiné à nous égarer et à nous endormir. Il faut se réveiller et se concentrer sur l'essentiel. A la faveur de la crise malienne, l'Algérie fera la part des choses et saura quels sont ses vrais amis à l'échelle planétaire, avec qui elle envisagera l'avenir nchallah.
  • Le ministère de la Défense veut acquérir des équipements de maintien de l’ordre

     



    Lundi, devant les députés, le Premier ministre Abdelmalek Sellal affirmait que l’Algérie était devenue une référence en matière de stabilité et qu’elle était à l’abri « de la zone d’instabilité », en référence au printemps arabe (lire). Cette situation confirme, selon lui, « la sagesse des choix pris par le président de la République ».

     

    Le lendemain, ce mardi 2 octobre, le ministère de la Défense nationale lançait un appel d’offres international pour l’acquisition « d’équipements de maintien de l’ordre », autrement dit du matériel antiémeute. Le ministère ne détaille pas la nature des équipements recherchés qui serviront à équiper les unités de l’armée et de la gendarmerie nationale. Ce dernier corps de sécurité est placé sous l’autorité du ministère de la Défense.

     

     

    Depuis janvier 2011, l’Algérie vit au rythme des mouvements sociaux et des émeutes. Malgré un ralentissement du rythme des contestations en 2012, les autorités redoutent toujours une explosion sociale. Le programme du gouvernement Sellal, approuvé hier par l’APN, contient de nombreuses mesures destinées à calmer le front social. Parmi elles, le maintien des subventions des prix des produits de large consommation et le lancement d’un programme de logements. 

     

     

    02/10/2012 à 17:28 | 11 commentairesRéagir
  • l'algerie suit les usa

    L’Algérie doit-elle s’engager au Mali ?

    Par : Mustapha Hammouche

    C’est étonnant comme, autour de nous, on découvre le péril islamiste au Maghreb à travers… l’occupation du nord Mali et de ses attaques et kidnappings dans la région du Sahel. Vingt et un ans après l’attaque de la caserne de Guemmar, vingt ans après la bombe de l’aéroport d’Alger et dix-sept ans après l’attentat de la station Saint-Michel à Paris.

    Quand, à longueur de débats télévisés, on écoute les “spécialistes” qui reprochent à l’Algérie son hésitation à s’engager dans une guerre, au demeurant déjà décidée, on mesure combien on peut changer de logique rien qu’en changeant de lieu. Là, on se rappelle surtout de l’écrasante solitude d’être “éradicateur” dans les années 1990. Les mêmes voix, qui alors accablaient cette armée d’éradicateurs, et même tout civil suspecté de servir les desseins de cette armée en ce qu’il prônait de combattre la stratégie islamiste du meurtre et de la terreur, hésitent à peine aujourd’hui d’accuser cette armée de désertion… au Mali ! Parmi ces mêmes voix, celles de Hollande et Fabius, désormais concepteurs de la diplomatie française, voire occidentale, au Sahel.

    Certes, cette guerre au terrorisme en Algérie ne s’est sûrement pas faite sans son lot de dépassements. Et la question des disparus, maintenant assumée par les institutions officielles elles-mêmes, est un des stigmates de cette guerre, impropre par certains aspects, mais salutaire pour ce qu’on connaît du projet islamiste. On a été plus indulgent avec la paix honteusement amnistiante que le pouvoir a unilatéralement offerte aux terroristes. Par défaitisme ou par opportunisme politique, nous avons eu donc notre moment de renoncement.

    Mais le prix était déjà payé. Et notre guerre contre le terrorisme a eu lieu. Et se poursuit, en dépit de tout.

    Voyons comme, de l’autre côté de la mer, les apôtres du “qui-tue-qui”, de la “réconciliation” et de la “représentativité” de l’islamisme d’hier ne se gênent pas, aujourd’hui, pour diffuser des images de destruction de mausolées ou de mutilation de “voleurs” pour justifier l’intervention militaire au nord Mali. Or, “l’œuvre” des MIE, GIA… et autres GSPC, dans une seule des mille communes d’Algérie, est sans commune mesure avec ce qui s’est passé dans huit cent mille kilomètres carrés du nord Mali.

    Huit cent kilomètres carrés de désert que l’on veut conquérir avec trois mille hommes. Pas besoin d’être stratège militaire pour voir la vanité d’une telle entreprise. Il suffit de se rendre compte que les talibans sont toujours à la porte du pouvoir en Afghanistan, malgré une impressionnante armada durablement mobilisée.

    Le rapport à la population et au territoire n’est pas le même pour une armée régulière et pour des groupes terroristes.

    C’est autre chose qu’une guerre qu’il aurait fallu. Un Mali fort et démocratique.

    Comme il eut fallu une Algérie forte et démocratique pour nous éviter une tragédie qui perdure depuis vingt ans.

    Mais là n’est pas le problème de la communauté internationale. Elle s’étonne seulement qu’un pays assez fort pour lutter contre le terrorisme refuse, à son tour, de l’accompagner dans ce qu’elle croit être une autre expédition “libératrice”.

    Or, le Mali d’aujourd’hui n’aurait pas été possible si l’Algérie n’avait été contrainte de subir la stratégie de l’isolement face à l’agression islamiste, hier.

  • Le subterfuge de la marmite vide

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    En général, on explique que le patriotisme c’est l’amour des siens, contrairement au nationalisme qui est la haine des autres. Mais c’est une définition européenne qui ne correspond pas à toutes les histoires, car c’est grâce au nationalisme que l’Algérie a arraché son indépendance. Mais aujourd’hui, que signifie-il ? Les officiels, drapés de nationalisme quand il s’agit de défendre leurs intérêts, sont patriotiques quand les élections approchent, socialistes à l’heure du dîner et libéraux quand il faut mettre ses enfants à l’abri. Ainsi, pour repousser le vent du Printemps arabe que M. Medelci vient de saluer (de New York), l’Algérie a invoqué son particularisme et son propre calendrier de réformes.

    Celles-ci étant sans cesse repoussées à un temps indéfini, ce qui permet justement de ne pas les définir, la position anhistorique de l’Algérie, en dehors des vagues de l’histoire du voisinage, n’est plus qu’un prétexte. L’Algérie a été indépendante à l’époque des décolonisations, soviétique pendant les Soviétiques, autocrate panarabiste à l’âge des autocraties panarabistes, libérale durant les réformes à l’Est et islamiste dès le début du règne de l’islamisme triomphant. Pourquoi ne serait-elle pas démocratique à l’ère des nouvelles démocraties, puisqu’elle n’a jamais été réellement en décalage historique ? On voit bien que le particularisme ne tient plus, subterfuge destiné à gagner du temps pour amortir l’inéluctabilité de l’ouverture politique.

    Qui se rappelle des réformes promises l’année dernière ? Très peu et c’est un autre subterfuge des anciens temps de la misère destiné à tenir ; la mère, pauvre mais perspicace, face à des enfants affamés, fait bouillir une marmite qui ne contient que de l’eau, en attendant que la faim des enfants soit dépassée par la fatigue. Ceux-ci s’endorment sans manger tout en ayant été convaincus à chaque instant qu’ils allaient manger.

     

    Chawki Amari
  • La médiocrité, une arme contre la démocratie

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Les députés subissent péniblement l’épreuve du débat sur “le plan d’action” du gouvernement. Et le peu d’entre eux qui, dans cette contraignante circonstance, osent l’intervention s’exposent à la mise à nue télévisée.
    Las de jouer aux “représentants”, ils n’attendaient que le moment de déserter l’hémicycle pour aller vaquer à leurs réelles occupations dans lesquelles le titre de député les a certainement confortés. Le président de l’Assemblée nationale s’est vexé de la débandade des “élus”, mais de leur déficience politique. Après tout, lui dont on savait qu’il allait être “élu” président de l’APN avant même que ses pairs ne se retrouvent en plénière pour entériner le choix occulte.
    De son temps, Saïdani a été plus explicite : “élu” président de l’Assemblée par les députés, il a remercié le président de la République “pour la confiance qu’il a placée en [lui]”.
    Il n’est pas raisonnable de demander à un député qui n’a pas été élu pour ses opinions, mais pour l’alignement martial de ses positions sur celle du chef, de donner son avis sur le programme de ce chef. Un “oui” suffirait amplement. Il n’est pas, non plus, raisonnable, pour un pouvoir, de combattre avec une telle détermination, la moindre velléité d’expression libre, et de faire semblant de vouloir une Assemblée laborieuse. Tous ces efforts pour se donner “une classe politique” laudative et zélatrice pour revendiquer une vie institutionnelle animée. Mais tout est convenu ! Le programme est parfait et le gouvernement ne manquera pas de le mettre en œuvre avec la fougue et l’efficacité qu’on lui connaît d’avance. De quoi voulez-vous que les députés débattent ?
    Depuis 1999, les partis dits du pouvoir ont été transformés en appareil de production des profils conformes au nouveau modèle de cohésion du pouvoir : l’autorité totale et centrifuge. En complément, il s’est donné le moyen de recruter, dans “l’opposition” les profils adaptables à cette culture où il s’agit de reproduire la pensée centrale. On n’a plus besoin que de l’intelligence pour faire semblant de penser. Si le pouvoir voulait vraiment encourager la compétence et le débat, il ne demanderait pas la participation à la formation d’une Assemblée nationale à des partis qu’il a créés quelques semaines avant les élections. Et ne dresserait pas tant de barrières devant la vocation politique ! Première barrière : la censure médiatique des voix subversives. Deuxième barrière : et le harcèlement policier et judiciaire de l’expression alternative (la rue, Internet). Troisième barrière : la censure des compétences “pas sûres” par le système d’agrément des partis, associations et syndicats. Quatrième barrière : le contrôle des listes de candidatures par les vigiles “politiques” des partis. Cinquième barrière : la fraude électorale. Sixième barrière : le transfert latéral des prérogatives des assemblées élues vers l’Exécutif et l’administration et transfert en ascenseur de ces mêmes prérogatives vers le pouvoir central.
    Ce processus de dessèchement de la fonction délibérative, entrepris pour vider les concessions démocratiques de leur sens, a fait qu’aujourd’hui, il n’est nul besoin de compétence pour prétendre une fonction élective. Et d’une pierre deux coups : le pouvoir combat la démocratie en promouvant la médiocrité, alliée naturelle de l’autoritarisme.

  • Les conséquences fâcheuses du népotisme en Algérie

     

    Par Le Matin DZ |

     

     

     

    La question du pouvoir en Algérie aurait pu être réglée sans violence si la propension de certains dirigeants à ériger un pouvoir personnel avait été mise de côté.

     

    De Boumediene à Bouteflika, le pétrole a servi plus à se maintenir au pouvoir qu'à construire des institutions viables.

     

    En plus, la découverte du pétrole, dans la deuxième moitié des années cinquante, aurait pu faciliter la réalisation des desiderata du peuple algérien. Néanmoins, bien que la France ait retardé l’indépendance du pays de six ans, après la découverte du pétrole à Edjeleh et à Hassi Messaoud en 1956, il n’en demeure pas moins que l’action des maquis intérieurs et les efforts accomplis par la diplomatie algérienne finiront par apporter leur fruit en 1962.

     

    D’une façon générale, cette source d’énergie, depuis son avènement, n’apporte pas que du bonheur au peuple algérien. Au contraire, elle est, dans le premier temps, à l’origine de la furie coloniale et, ensuite, le facteur de l’instabilité politique après l’indépendance. En tout état de cause, bien qu’on ne puisse pas affirmer que cette cupidité animait tous les dirigeants de la révolution algérienne, force est de reconnaitre qu’à l’indépendance, les dirigeants successifs n’ont utilisé cette ressource que pour renforcer leur pouvoir, et ce, sans se soucier des préoccupations du peuple algérien. Remontant jusqu’à la guerre d’Algérie, Hocine Malti, dans Histoire secrète du pétrole algérien, paru aux éditions La Découverte, décrit comment le pouvoir personnel, celui des 3 B notamment, est survenu en pleine guerre d’Algérie. "Ils ont été suivis plus tard par un quatrième B (Houari Boumediene), qui a instauré un régime dictatorial –qui prévaut jusqu’à ce jour –, avant que Chadli Bendjedid et Abdelaziz Bouteflika n’entament l’œuvre de destruction du pays", poursuit-il.

     

    Tout compte fait, malgré les tiraillements internes, la fin du joug colonial est célébrée dans la plus grande hilarité. Bien que les nouveaux mîtres aient préparé, avant le cessez-le-feu, un projet les remettant à la case de départ, c’est-à-dire à un statut de sujétion, il n’en reste pas moins que le peuple a cru à un retour rapide à la normale. Mais, l’histoire a prouvé que cette domination sauvage n’est pas prête de cesser. Et pourtant, tous les ingrédients, pour réussir le pari de construire une grande nation, sont réunis. En plus de l’unité effective du peuple algérien en 1962, l’Algérie dispose aussi de grandes ressources énergétiques, notamment le pétrole et le gaz. "On ne peut que constater, plus d’un demi-siècle plus tard, que le bonheur de ce peuple lui a été volé par ses dirigeants, que le pays est devenu enfer, tandis que le sort de millions d’Algériens n’est que mal vie et souffrances, voire sang et larmes", note à juste titre Hocine Malti.

     

    De toute évidence, sans que ce jugement soit entaché de la moindre animosité, le malheur du peuple algérien vient de la cupidité de ses dirigeants. En effet, bien que le peuple algérien se soit prononcé sans ambages au referendum d’autodétermination, les nouveaux dirigeants lui dénient par la suite le droit de choisir librement son destin. "Ces dirigeants despotiques se sont emparés du pouvoir par la force des armes au lendemain de l’indépendance, un pouvoir que des successeurs corrompus ne veulent toujours pas remettre, à la fin de la première décennie du XXIème siècle, entre les mains de son propriétaire légitime, le peuple, et qui ont fait des hydrocarbures leur bien personnel", affirme Hocine Malti.

     

    Toutefois, bien que les Algériens tentent de s’organiser, à chaque fois, la victoire revient au régime dont la force de frappe est incommensurable. Résultat des courses : la perspective de l’instauration d’une République juste et démocratique est renvoyée aux calendes grecques. Et pourtant, à les écouter, on dirait que l’Algérie se porte à merveille. Constitué sur la base clanique, ce pouvoir décrète que sans lui, l’Algérie tomberait en panne. Or, comme l’affirme le spécialiste algérien du pétrole, "la véritable malédiction est dans le système de gouvernance instauré par ces dirigeants, qui attribue tout le pouvoir à un homme et à un quarteron de généraux. Elle est dans le mode de transmission de ce pouvoir au sein d’un seul et unique clan qui prétend être une « famille révolutionnaire ». Elle est également dans la façon sont gérés les hydrocarbures au profit de cette seule caste".

     

    Immanquablement, si la manne pétrolière avait été utilisée à bon escient, au lieu d’être utilisée à affermir un système, l’Algérie aurait sûrement atteint un niveau de développement comparable à celui des grandes nations. Hélas, un demi-siècle après le recouvrement de l’indépendance, la survie du peuple algérien dépend littéralement de la vente des hydrocarbures. En tout cas, il est un secret de polichinelle que le pays évolue au rythme du marché de l’or noir. À titre d’exemple, en 1986, quand le prix du baril a atteint son plus bas niveau, les Algériens ne trouvaient rien à acheter dans les magasins.

     

    Par ailleurs, après les événements d’octobre 1988, qui ont donné naissance au forceps à la démocratie, le régime s’est enfin ouvert à la compétition. Et dès les premières élections où les Algériens pouvaient s’exprimer, ces derniers ont sanctionné le régime en votant en faveur d’un parti extrémiste, le FIS en l’occurrence. Cela dit, la prise du pouvoir par celui-ci aurait plongé le pays dans une crise encore plus abyssale. Toujours est-il, en démocratie, on doit accepter le choix majoritaire, sinon ça ne servira à rien de lutter pour la démocratie si elle exclut la victoire des uns ou des autres.

     

    Cela dit, la perspective de perdre le pouvoir a fait sortir les vrais décideurs de leur gond. Vingt ans après le coup d’État de janvier 1992, on peut dire que les architectes du coup de force ont pensé à leurs intérêts qu’à celui de l’Algérie. Sinon comment expliquer que l’Algérie soit gouvernée par des personnes dont la moyenne d’âge dépasse les 70 ans, alors que la majorité écrasante de la population ne dépasse pas la trentaine. En tout cas, dans les pays où le dirigeant sert l’intérêt de son pays, il ne trouve aucun inconvénient à céder la place. L’exercice des hautes responsabilités – et c’est le moins que l’on puisse dire, est harassant. Or, en Algérie, les postes clés sont occupés par des dirigeants dont l’âge avoisine les 80 ans. C’est intrigant quand même !  

     

    Boubekeur Aït Benali

  • L’Algérie : un pays désormais importateur de pétrole

     


    Par Le Matin DZ |

     

     

     

    La Sonatrach importera 42 millions de tonnes par an pour faire face à la demande interne en carburant. De pays exportateur de pétrole, l’Algérie deviendra un pays importateur de pétrole.

     

    Youcef Yousfi, ministre de l'Energie.

     

    L’absence de clarté dans le secteur de l’énergie 

     

    Dans ses interviews, le ministre de l’Energie évite d’évoquer l’épuisement des réserves pétrolières algériennes, rien à retenir de ses propositions farfelues, pour éviter le pire, mais le pire est déjà là ?

     

    Depuis qu’il a compris que le renouvellement des réserves d’hydrocarbures accuse un retard considérable, le ministre multiplie les déclarations sur une stratégie, qui reste toutefois contradictoire et très vague. Les dernières interventions médiatiques illustrent du flou dans la conduite de politique énergétique nationale à long terme. L’Algérie ne donne aucune impression de s’occuper de son avenir énergétique. L’absence d’un plan sérieux pour l’après-pétrole, par l’appel de sources alternatives qui remplaceront le pétrole et le gaz appelés à disparaître dans moins d’une décennie, du moins à nous manquer pour une certaine période nécessaire pour reconstituer nos réserves d’hydrocarbures c’est la caractéristique connue de l’actuelle politique menée par M. Youcef Yousfi. Celui-ci, qui a succédé à Chakib Khelil à la tête du département de l’Energie et des mines en 2010 avant d’être reconduit dans l’actuel gouvernement de M. Abdelmalek Sellal, n’arrive pas à donner une vision claire de l’Algérie concernant sa politique énergétique.

     

    Sa stratégie personnelle non partagée par les médias et les experts algériens du domaine est axée sur l’exploitation à fond des hydrocarbures conventionnels et la course au non conventionnel à grande échelle, satisfaire la demande interne par l’importation massive de pétrole, sans recours au nucléaire ni au développement des énergies renouvelables. Ainsi, faute de stratégie bien définie pour assurer l’avenir énergétique de l’Algérie et qui ne peut se faire que par la ressource renouvelable, en l’occurrence le soleil ainsi que  l’accélération de la recherche et de l’exploration du sous-sol algérien recelant encore des quantités faramineuses d’hydrocarbures. Le gouvernement se dirige dangereusement vers le recours aux gaz non conventionnels, qui présentent de nombreux inconvénients : prix de revient excessivement, dépendance technologique envers l’extérieur, un impact non maîtrisé sur l’environnement, et le risque de plomber les cours des gaz conventionnels déjà en déprime, reconversion des infrastructures existantes, etc.

     

    Du gaz pour produire de l'électricité

     

    Pour faire face aux enquiquinantes opérations de délestage électrique, le ministre a annoncé la mise en marche d’un programme de production d’électricité par un supplément de 8.000 mégawatts, qui viennent s’ajouter aux 4.000 mégawatts, soit un total de 12 000 mégawatts, déjà programmés à l’horizon 2016, pour les seules périodes de forte demande (hiver et été). Le plan prévoit la construction de nouvelles centrales thermiques fonctionnant au gaz pour produire ces 12.000 mégawatts pour un coût estimé à près de 22,5 milliards de dollars. Ceci dit que notre électricité sera produite à 100% au gaz, alors qu’on devait chercher à la produire par le solaire en long terme, pour la production exclusive de l’électricité, et le dessalement d’eau de mer, tout en économisant notre pétrole et gaz. Pour faire tourner ces centrales, il faut au moins, selon les estimations, 22  milliards de m3 de gaz, soit presque la moitié de nos exportations (52 milliards de m3 en 2011), ce qui représente un manque à gagner de près d’une douzaine de milliards de dollars. L’Algérie consomme pour ses besoins internes 35  milliards de m3 (en 2011) et projette 50 milliards de m3 en 2017, donc nous produisons un cumul de 102 milliards de m3, 50% pour la consommation interne et 50% pour l’exportation. Les énergies renouvelables, bien qu’elles soient plus onéreuses à produire et à rentabiliser, constituent néanmoins l’avenir énergétique durable de l’Algérie, tant qu’il y aura du soleil. Cet investissement peut être consenti en le finançant par une partie des sommes faramineuses qui vont aux subventions de l’énergie. Le nucléaire allègera aussi considérable notre facture énergétique, si l’on prend l’exemple de la France qui soutire la totalité de son énergie électrique des mines d’uranium du Niger et en exporte même sur l’Union européenne.

     

    L’Algérie a consacré 10,59 milliards de dollars en 2010 à la subvention de la consommation de l’énergie, selon une étude de l’ONU. Cette somme augmente chaque année d’environ 7%. La seule véritable façon de rationaliser la consommation d’énergie serait de réduire les niveaux de subvention, Mais c’est un risque que notre gouvernement ne pourra prendre, en ces temps des grandes révoltes et au détriment de  sa politique du maintient d’une politique sociale à grand flot d’argent .

     

    Des raffineries pour camoufler la défaillance du système politique

     

    Sonatrach vient d’engager deux programmes d’investissement pour couvrir les besoins nationaux en carburant. Ainsi, le premier programme d'investissement, déjà engagé pour la maintenance et l’extension des capacités de raffinage des raffineries de Skikda, d'Arzew et d'Alger de 4 millions de tonnes supplémentaires. Le même programme permettra également aux raffineries du groupe de produire des carburants - essences gas-oil, aux normes européennes et de disposer d'une chaîne de production des aromatiques (benzène et paraxylène) plus développée, permettant ainsi d'initier des projets pétrochimiques en aval du raffinage, etc. Par ailleurs, les travaux de réhabilitation de la petite raffinerie d'Arzew, qui alimente tout l'ouest et le sud-ouest du pays, et dans l’informel le nord-ouest du Maroc, ont été achevés, et les installations sont en activité. La capacité de production de la raffinerie est ainsi passée de 2,5 millions de tonnes par an à 3,75 millions de tonnes par an, soit plus de 50%. 

     

    Pour autant, une des deux unités intégrées de la raffinerie de Skikda est actuellement à l'arrêt pour rénovation. L'arrêt technique a été même autorisé par le Pdg du groupe Sonatrach, Abdelhamid Zerguine. Les travaux sont confiés au Coréen Samsung. Alors, que cette rénovation aurait pu peut-être être attribuée à la filiale de Sonatrach GTP ex-Altra, détenant un savoir-faire algérien dans les grands travaux pétroliers. GTP est spécialisée dans la construction des unités pétrochimiques, avec un riche palmarès à son effectif ; la réalisation d’un module de traitement de gaz de 60 millions de m3/j à Hassi-R’mel, pour le compte d’une grande compagnie japonaise JGC et la rénovation totale de la raffinerie de Nouakchott (Mauritanie), avec du matériel récupéré, paraît-il du reste, de la raffinerie de Béjaïa détournée ?

     

    Pour subvenir aux besoins internes en carburant, la Sonatrach doit  importer 42 millions de tonnes/an de pétrole brut aux prix coté à la bourse, une fois raffiné, il sera vendu sur le marché national, au prix aussi coté à la bourse par les compagnies internationales de raffinage. Les institutions de la finance et les associations mondiales des raffineurs, avec qui Sonatrach est liée par des conventions nous obligeront à aligner nos prix de carburant à la pompe aux leurs. Par une reconversion du dinar en euro, les prix moyens  des carburants (2011) seront de 82 DA pour les lourds et 220 DA pour les légers et super-légers (sans subvention). A ce prix là, aucun mobiliste ne se permettra le luxe de rouler en voiture !

     

    Il se pourrait que monsieur le ministre a d’autres idées en tête. Par le fait de construire des raffineries en Algérie alimentées par du pétrole importé, n’essaye-t-il pas peut-être de récupérer la souveraineté nationale perdue à jamais par la fin du pétrole ? Le pétrole de notre temps est une arme de dissuasion plus efficace que l’arme nucléaire et l’Etat qui ne possède pas de pétrole ne pourra pas se défendre. 

     

    Que s’est-il passé pour la raffinerie de Béjaïa ?

     

    Dans les années 1970, une raffinerie de pétrole, sœur jumelle de celle d’Arzew d’une capacité de 2,5 millions tonnes/ an, prévue par le plan Valhyd pour être construite aux environs de Béjaïa, à proximité de l’oléoduc qui relie Haoud-El-Hamra au terminal-arrivé de Béjaia. Les études de faisabilité ont été réalisées, le choix du constructeur fixé, les études techniques achevées, une équipe d’ingénieurs et de techniciens algériens fut  envoyéechez le constructeur anglais pour suivre une formation sur le raffinage, les terrassements du site réalisés, 90 % des équipements achetés, payés cash et transportés jusqu’en Algérie. Le projet était arrivé à sa dernière ligne finale. C’est à dire, il a atteint ses phases : de montage, démarrage et exploitation. Mais brusquement, ce projet a été purement et simplement annulé, pour des raisons semble-t-il  d’un malentendu politique.

     

    Un crime économique ? Du matériel flambant neuf d’une valeur de 2,5 milliards de dollars jeté par Sonatrach dans un "dépotoir public" à Arzew et un lourd préjudice moral infligé par Sonatrach au mépris de la population bougiote. Bougie a perdu un investissement en or. Le litige qui s'en est suivi avec la partie contractante étrangère a été réglé contre paiement de la totalité et l’ensemble des prestations d’engineering, procurement des équipements, emballage, stockage et transport ainsi que de lourdes pénalités de résiliation contractuelles qui vont avec le contrat. Il se pourrait encore que cette raffinerie ait été revendue avec ses croquis de montage ou installéequelque part dans un autre pays. Personne n’aura l’audace de fouiner sur cette affaire, vieille de 42 ans, les archives algériennes auraient une durée de vie de 10 ans et Monsieur le juge est indépendant ?

     

    Y. Mérabet

     

     

    *Source Asfir

  • Pourquoi je ne vote pas.

     

     

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    Radjef Saïd

    Certains pour justifier leur participation à la mascarade électorale du 10 mai, nous sortent des ennemis de partout, de l’intérieur et de l’extérieur. « Votre boycott va profiter aux ennemis de la nation », nous disent-ils sur un ton de menace. Ils nous parlent comme si la nature des choses, la providence et le destin ont condamné les algériennes et les algériens à se haïr, à se mépriser, à s’entretuer et à combattre leur unité, leur union et à ne plus vivre harmonieusement en concitoyens autour des mêmes objectifs : la liberté, la paix et le savoir. Ils nous parlent comme si la providence leur a ordonné qu’ils soient les maitres à vie de ce pays, nos eternels tuteurs. Ils nous parlent comme si les algériens n’ont retenu aucune leçon de leur passé douloureux et tumultueux, aucun enseignement de leurs divisions qui ont fait leur impuissance devant les maitres de la colonisation. Ils nous parlent comme si l’imaginaire collectif qu’ils ont tenté de corrompre et de déstructurer par le mythe et le mensonge, est incapable de concevoir à nouveau les symboles de son unité dans la diversité, les bases d’une république citoyenne en mesure de survivre aux mutations et au basculement de l’univers, de sa liberté dans le respect des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes et de son épanouissement. Ils nous parlent comme si en leur absence, le pays serait dévoré par l’anarchie et la barbarie.

    L’Algérie existe depuis toujours. Et à travers toutes les étapes de l’histoire, elle a marqué sa présence grâce au génie de son peuple. Elle ne peut pas faillir à cette tradition. Le peuple a su faire de sa diversité la force de son union, le socle de sa culture. Pendant des siècles, des civilisations, des cultures et des religions ont cohabité dans une parfaite harmonie, se nourrissant les unes des autres pour faire de notre pays un acteur actif dans le progrès du savoir et la liberté des hommes. Pourquoi faillirait-il cette fois à cette tradition si ancrée dans sa mémoire collective ?

    Si la vérité est persécutée, l’Algérie est condamnée à l’émiettement, à l’éclatement. Or, il se trouve que les élections générales du 10 mai, plus qu’une verité que l’on persécute de façon dédaigneuse, sont un mensonge grotesque. Un mensonge qui ne trompe désormais personne ; un mensonge qui ne répond nullement aux attentes du peuple. Un régime qui a assuré l’impunité aux plus grands criminels de ce siècle, qui continue de bâillonner l’histoire avec la complicité tacite de l’opposition et qui protège les prédateurs qui ont humilié la république en la vidant férocement de ses vertus citoyennes par l’exil forcé et massif de la population universitaire ; un régime qui empêche le peuple de se réconcilier avec le savoir, la science et son histoire en considérant que les européens d’origine algérienne, les pieds noirs et les juifs d’Algérie sont une menace pour la sécurité de l’ Etat et un régime qui professe la terreur , la corruption, l’ignorance et la haine, peut-il organiser une élection libre et transparente ? Le régime algérien a compris que sa puissance vient de l’ignorance et de l’humiliation du peuple. Il refuse d’écouter et de comprendre les attentes du peuple. Il veut le trainer par de fausses promesses. Mais le peuple ne croit plus à aucune promesse, non pas par allégeance à telle personne ou à telle autre. Du reste que pèsent les Saadi, Ghouzali, Hanoun, Belkhadem ?…C’est à peine s’ils représentent leurs propres personnes.

    Le régime n’est pas l’Algérie. Il porte en lui tous les germes de la division et toutes les menaces de nouveaux drames. Le peuple veut refonder à nouveau son union. Or, cette refondation ne peut s’accomplir à travers un scrutin dont l’issue est connue d’avance. Instinctivement, le peuple la sent de plus en plus. Cette union est certaine. Le peuple la veut. Le peuple refuse d’aller aux élections du 10 mai, parce que la providence qui l’a malmené dans de nombreuses épreuves cruelles le lui ordonne à présent avec la promesse d’un avenir radieux. L’histoire a fini par l’armer d’expériences pleines d’enseignements et lui faire comprendre qu’aucune trêve n’est possible avec les tyrans. Les tyrans, on les chasse !

  • algerie:les singes parlent

    Voici revenue la saison fastidieuse
    des discours détergents !

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com

    Que prévoit la nouvelle loi sur les hydrocarbures ?

    De quoi j’me mêle ?

    Regardez bien le ciel, voici revenue officiellement la saison funeste et fastidieuse des fameux «discours détergents ». La Commission de surveillance des élections, celle des magistrats, a été installée. Et comme les autres fois, comme toutes les fois, au péril de mon foie devenu fragile à force, son patron et ses membres assurent que cette fois-ci, ça sera un vote encore plus blanc, plus propre que les précédents. Avant cette honorable commission de juges blanchisseurs, il y a eu cette réunion entre Belkhadem et ses escouades de députés et de sénateurs. Et là aussi, le discours détergent a fait fureur. Dans un élan de «carpétisme» incroyablement rampant, l’Empastillé a appelé à voter le programme Sellal et à soutenir Tab Djnanou pour la présidentielle de 2014. Avant Belkhadem, il y avait eu cette autre déclaration «eau écarlate» que nous devons à Ouyahia. L’ex-futur Premier ministre a appelé les membres de son parti à soutenir à fond Abdekka, Sellal, le programme dicté par Bouteflika à son nouveau Monsieur Propre, et à soutenir surtout tout ce qui peut être soutenu dans cette configuration de souteneurs. Dans le même temps, les partis «poulitiques», même ceux jusque-là «très très créték» avec le système, annoncent dans d’effroyables relents de fort détergent qu’ils iront aux élections. Du coup, je ne sais pas pour vous, mais moi, j’étouffe, j’ai les yeux qui s’irritent et la gorge complètement cramée. L’air empeste le détergent ! J’ai tenté de m’en extirper en allant à la rencontre de quelques-uns des chantres, des porte-voix du discours détergent, peine perdue ! Ils ne se sont même pas arrêtés pour me parler. Forcément, ils y vont tous. Et ceux qui n’y vont pas encore visiblement sont sur le point de l’annoncer incessamment sous peu. D’ailleurs, je voudrais ici m’insurger contre cette expression fade et sans saveur, celle qui consiste à dire «ils y vont» à propos des partis qui vont participer aux élections. S’il vous plaît, employons la bonne formule, celle qui rend réellement leur position : ils y courent ! Ils y cavalent, les bougres et la bougresse ! Bon ! Ces questions d’athlétisme réglées, ces nuances de rythme dans la prise de direction de la mangeoire expédiées, me reste malgré tout ce goût âcre dans la bouche. Les lessiveuses tournant à pleins tubes, les discours détergents submergeant tout, et les maraudeurs politiques en quête de tout et de n’importe quoi à soutenir, je me retrouve avec l’étrange sentiment de vivre non pas dans un pays aéré normalement, ventilé démocratiquement, mais bien plutôt dans une buanderie sans fenêtres. Aaaaaaaaaah ! Au secours, je manque d’oxygène. Et pour ne rien arranger, j’en rajoute une couche en fumant du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
    H. L.

     

  • L'algerie en crise

     

    Le changement, ici et pas maintenant

     

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    Un nouvel épisode du feuilleton de la continuité politique va se dérouler, aujourd’hui, devant l’Assemblée nationale. Le nouveau Premier ministre, Abdelmalek Sellal, présentera le plan d’action de son gouvernement devant une représentation parlementaire majoritairement instruite qui aura à examiner des textes inspirés du programme présidentiel. Ce ne sera pas cette fois que les députés du RND vont s’essayer à l’art de l’opposition, leur direction leur ayant expliqué qu’ils ont le choix entre «débattre et enrichir» le programme qui sera présenté par le successeur d’Ahmed Ouyahia.

    Les longs mois d’atermoiements pour le changement du gouvernement, au lendemain des élections législatives du 10 mai dernier, ayant fait croire qu’une lutte sourde et féroce se déroulait au sommet de l’Etat, auront finalement débouché sur un consensus sans faille, dans la pure tradition des systèmes autocratiques. L’opinion publique algérienne a une nouvelle fois la démonstration que les clans au pouvoir ne se déchirent que pour mieux se ressouder. Le programme de Sellal passera comme une lettre à la poste dans un pays où l’action politique se résume globalement à soutenir toutes les actions gouvernementales dans un climat d’allégeance permanente.  Le débat contradictoire ainsi qu’une opposition forte sont durablement évincés des institutions officielles, à un moment où les plus hautes autorités affirment que les réformes politiques promises depuis un an et demi sont une réalité dans le pays. Ni l’actuelle APN conçue pourtant comme la «première expression électorale des réformes», ni le gouvernement en poste n’ayant pas renouvelé véritablement sa composante, encore moins le programme ne symbolisent une quelconque volonté ou promesse de changement.

    Même si l’adoption du plan Sellal sera sans doute massive et enthousiaste au niveau de l’Assemblée nationale, les propositions formulées risquent de ne pas convaincre la grande majorité des Algériens. Les premiers signaux envoyés aux jeunes, notamment, ne sont pas de nature à remplir d’espoir la population. La charge policière soutenue contre les vendeurs à la sauvette n’est pas la mesure idoine pour la résolution du problème du sous-emploi, dans un pays où la seule politique de résorption du chômage est la manipulation des chiffres, laquelle fait tomber les taux à moins de 10% cette année. Le pied de nez fait à l’histoire immédiate est également flagrant dans une région du monde où c’est un marchand ambulant qui, au prix de sa vie, a fait tomber une dictature il y a moins de deux ans.


     

     

    Djaffar Tamani
  • Un billet d’avion à … 130 millions de centimes


    Le directeur de la Résidence d’Etat, M. Melzi, s’est déplacé le 26 août dernier en Chine. Son billet d’avion, du fait de son transit par Paris, a coûté la bagatelle de 1 306 953 DA (oui vous avez bien lu, un peu plus de 130 millions de centimes).
    Or, un vol direct Alger-Pékin avec la compagnie nationale Air Algérie aurait coûté juste un peu plus de 200 000 DA (20 millions de centimes). Etait-il important de transiter par Paris au point de payer six fois plus le prix du billet ?

  • tout le monde déplume l'algerie

     

     
     

    Business : Adieu Dubaï, bonjour Istanbul !

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	En Turquie, il est possible de créer son entreprise en une journée et de bénéficier d’un package de mesures incitatives et de taxes réduites.

    zoom | © D. R.
    En Turquie, il est possible de créer son entreprise en une...

    Quand il s’agit de transférer des devises à l’étranger, les businessmen algériens rivalisent d’ingéniosité. Grâce aux Turcs qui travaillent au développement de leurs réseaux en Algérie, les importateurs ont trouvé une nouvelle combine : produire en Turquie et exporter les biens produits vers l’Algérie via leur propre entreprise d’importation. Rencontre avec ces nouveaux investisseurs au pays d’Attaturk.

    De notre envoyé à Istanbul

    «Le climat des affaires est tellement mauvais chez nous ! On nous encourage à importer mais pas à produire. Moi j’ai choisi de produire en Turquie et d’exporter !» Un hôtel en plein cœur d’Istanbul. Rencontre avec Kamel*, la quarantaine, père de deux enfants. Pour parler ouvertement de son business, pas de souci. Mais pas question de révéler son identité. «J’ai trop peur des représailles», confie-t-il. Ancien trabendiste dans les années 1990, Kamel devient importateur au début des années 2000. «J’importais absolument de tout de Dubaï. Les couettes, l’électroménager. J’avais même l’exclusivité d’une marque. Jusqu’à ce qu’un haut responsable, impliqué dans les réseaux d’affaires,  me l’enlève, presque de force.» Après une expérience ratée dans le secteur industriel - Djilali Dahmani, avec son groupe La Belle, était un modèle. «Tout le monde voulait construire des unités de production dans l’agroalimentaire, la laiterie, l’emballage et la confection.  A ce moment-là, l’Etat nous encourageait à coups de crédits bancaires et d’exonération d’impôts. Quelques années plus tard, nous nous sommes rendu compte que ce n’était qu’un mirage…» - il fait ses valises et part en Turquie.

    Boom immobilier

    Les Turcs, qui veulent développer les relations commerciales avec l’Algérie, ont opté pour une stratégie agressive  : c’est en draguant directement les importateurs qu’ils comptent les ramener chez eux, essentiellement en leur donnant la possibilité de racheter des entreprises turques en difficulté et en leur promettant bien des facilités. Et ça marche. Ahmed, la trentaine, a aussi investi en Turquie. De ses nombreuses transactions effectuées à Dubaï, il parvient à transférer l’argent grâce à des intermédiaires turcs. Son business : la peinture. Avec le boom de l’immobilier en Algérie, le créneau est porteur. Les entreprises turques qui décrochent des marchés dans le bâtiment, savent ensuite vers qui se tourner pour la peinture…

    Ahmed a eu le déclic il y a deux ans, à l’occasion de la Foire internationale d’Alger. «L’un des émissaires de la commission chargée de l’organisation du pavillon Turquie, en mission de prospection, m’a proposé l’exclusivité d’une marque de peinture. Cela ne m’avait pas intéressé, car mon portefeuille méritait plus que cela. Puis au fur et à mesure de nos rencontres avec d’autres businessmen, il a fini par me faire une proposition plus alléchante : des facilités pour investir en Turquie et des garanties pour le transfert des fonds en toute légalité.» L’an dernier, Boualem fait la connaissance d’un intermédiaire turc installé à Dubaï. Il lui propose de reprendre une unité de fabrication de papier hygiénique en difficulté – les produits d’hygiène sont un autre créneau rémunérateur.

    Surfacturation

    «Il m’a payé le voyage et m’a fait visiter l’usine à Edirne. Elle était dans un bon état et le prix proposé à la reprise était correct : 20 000 euros à condition de payer à l’avance, les factures d’électricité, de téléphone et d’autres charges qui s’élevaient à 10 000 euros en plus des salaires de quelque 15 ouvriers. Soit environ 40 000 euros», révèle-t-il. De nombreuses entreprises en difficulté technique et financière ont pu ainsi trouver preneur parmi les importateurs algériens, notamment ceux installés à Dubaï. Et c’est là toute l’astuce du procédé : ces investisseurs sont tous des importateurs. Via leur entreprise d’importation, ils inondent le marché algérien de biens produits en Turquie.

    Pour payer les frais de déplacement, ils importent également d’autres biens, autrefois fonds de commerce des petits trabendistes : téléphones, consoles de jeux, textile… et par la facturation – voire la surfacturation - rapatrient les devises en Turquie, dans leur propre giron. Farid nous présente cet autre «investisseur algérien» qui revient tout juste de la région de  Bursa. Il n’a que 30 ans et lui aussi vient de racheter un atelier de confection de robes syriennes et turques, très prisées par les Algériennes. «Je deviens ainsi à la fois industriel en Turquie et importateur en Algérie. J’ai toujours voulu m’affirmer sur le marché, surtout face à la concurrence féroce des Syriens», nous confie-t-il. Montant de l’opération : 60 000 euros. L’argent provient de l’Algérie et c’est un «courtier» de square Port-Saïd qui s’est chargé de rapatrier les fonds.

    Couches bébé

    L’anonymat des hommes d’affaires qui le souhaitent est assuré puisque le nom du propriétaire n’apparaît que dans l’acte d’achat. Le reste des opérations de gestion et de commerce international est assuré par un «gérant turc». Çengiz a à peine 24 ans. Il est le nouveau gérant d’une petite fabrique de couches bébé et de papier hygiénique implantée à Tuzla, dans la province d’Istanbul. La fabrique appartient à un Algérien qui rémunère Çengiz 500 euros par mois, soit un peu plus de 100 euros que le salaire minimum turc. Nous avons tenté de prendre attache avec lui. «Je n’ai rien à vous dire. Si vous voulez passer commande, négociez avec mon gérant», nous a-t-il répondu. Car dans ce beau monde, certains ont des choses à se reprocher. Abderrazak est «black listé» en Algérie. Il fait partie des 20 000 importateurs soupçonnés de transactions douteuses et ses affaires se portent très mal en Algérie. Il risque la prison. Il s’est alors orienté vers Istanbul du côté de ses anciens fournisseurs. «Je ne vous cache pas que mes amis turcs m’ont beaucoup aidé pour que je m’installe ici. Je négocie en ce moment un gros contrat avec un industriel très en vue.  Nous allons d’abord commencer par écouler notre marchandise au Moyen-Orient, puis en Europe de l’Est grâce à mes connexions là-bas, puis en Algérie», ambitionne-t-il.

    L’investissement dépassera largement les 7 millions d’euros.  Mais la Turquie n’attire pas seulement les «petits» businessmen. Des magnats de l’import-import, pour qui l’instabilité politique conjuguée aux luttes de pouvoir fait peur, ont aussi choisi Istanbul. Un des «barons» les plus influents à Alger aurait acquis, selon nos interlocuteurs sur place, une grosse unité de production de produits hygiéniques et de vaisselle, et une autre de production d’ustensiles. Sa production étant bien sûr destinée au marché algérien. «Grâce à ses nombreuses sociétés d’importation en Algérie (registres du commerce loués) , il va inonder le marché de produits fabriqués à des prix cassés puisque les deux usines lui appartiennent», nous informe un businessman proche de ce «baron».

    Bon filon

    Derrière ce bon filon se cacheraient aussi des hauts responsables de l’Etat qui, selon nos interlocuteurs, encourageraient sciemment les intervenants dans l’ancien réseau Dubaï à se délocaliser en Turquie. Se réfugier chez l’«oncle Erdogan» comme le font aussi de  nombreux Egyptiens, Libyens et Syriens, est devenu à la mode. «Ici, vous pouvez bénéficier de toute la protection nécessaire. Surtout lorsque vous êtes déclaré ‘investisseur étranger’, vous devenez intouchable et l’Etat turc vous défendra quoi qu’il arrive»,  assure un entrepreneur algérien en visite de prospection en Turquie. Djelloul, la quarantaine,   est industriel et ex-négociant. «Je viens de faire une tournée dans les différents pôles industriels de Turquie et je suis subjugué par les installations et les infrastructures. Le climat des affaires et les opportunités d’expansion à l’international sont nettement plus attractifs que dans certains pays de l’Union européenne», s’enthousiasme-t-il.

    En effet, en Turquie, il est possible de créer son entreprise en une journée et de bénéficier d’un package de mesures incitatives et de taxes réduites, tout cela vous est proposé. Autre avantage : la main-d’œuvre qualifiée et bon marché. Djelloul n’attend que la confirmation de son intermédiaire pour conclure son affaire. «Mes deux usines en Algérie fonctionnent très mal à cause de la concurrence déloyale des importateurs et les impôts de plus en plus contraignants. Je pense arrêter la production dans mes deux usines en attendant de leur trouver un repreneur. Ou bien réduire l’effectif et tenter de minimiser les dépenses», nous explique-t-il. Le Forum économique mondial vient de classer les pays en fonction de leur compétitivité : l’Algérie apparaît à la 100e place. Loin derrière la Turquie, en 43e position. n

    * Les prénoms ont été changés.
     

    Dubaï-Istanbul : la nouvelle route des affaires

    De l’Algérie. Pour se «délocaliser», le mode d’emploi est simple : trois intermédiaires interviennent, à commencer par l’émissaire turc pour les propositions de reprise ou de rachat d’entreprises en Turquie, puis le «courtier» nécessaire pour le change et le transfert d’argent et enfin l’entreprise ou société d’importation pour l’opération bancaire. Car les autorités, sous la pression de l’opinion publique mais surtout des organismes de contrôles internationaux, ont multiplié les opérations de contrôle, notamment au niveau des ports et des aéroports pour limiter le transfert illicite d’argent. Résultat : depuis quelque temps, Dubaï n’a plus la cote auprès des hommes d’affaires algériens qui, depuis que le gouvernement dubaiote s’est mis à contrôler la traçabilité de l’argent qui transite chez lui, cherchent des destinations plus tranquilles où aucun certificat d’authenticité sur la provenance des fonds n’est exigé.

    De Dubaï. Le procédé est tout aussi simple : il faut un intermédiaire pour le rachat de l’entreprise en difficulté, un banquier pour transférer l’argent de Dubaï vers la Turquie, et un gérant pour dissimuler son identité aux Algériens lors des transactions d’exportation de la Turquie vers l’Algérie.

    L'actu

    Une délégation composée de 50 hommes d’affaires turcs a effectué une visite de trois jours cette semaine en Algérie. Mission : prospecter le marché algérien de textile, notamment le prêt-à-porter et les vêtements de sport. Des rencontres «B to B» entre industriels turcs et algériens ont été organisées en vue d’investir dans le secteur. Ce qui a abouti à des ententes de projection de coopération sur la base de transfert de technologie et de savoir-faire.

    Zaki Guvercin, un des représentants de la Chambre de commerce d’Istanbul, a annoncé lors d’une conférence de presse organisée le 15 septembre que la Turquie comptait investir, dès 2014, 2,5 milliards de dollars dans le domaine du textile en Algérie. Premiers contrats réalisés : la reprise de deux complexes industriels en difficulté, dans les régions de Béjaïa et Relizane. Des contrats commerciaux ont été également signés pendant leur séjour. Le montant de ces opérations n’a pas été révélé ainsi que les chiffres précis concernant les exportations de textiles turcs vers l’Algérie, affirme Abdullah Çinar, membre du conseil exécutif de la Chambre de commerce d’Istanbul.

    «Car une bonne partie de ces exportations passe par le circuit informel», explicite le responsable turc. Les Turcs plaident pour des accords de libre-échange afin de lever les barrières douanières qui, selon eux, défavorisent leurs produits face aux produits européens. Les investissements turcs en Algérie ont atteint 350 millions de dollars en 2011. Quant aux échanges commerciaux entre les deux pays, ils s’élèvent à 4 milliards de dollars.
     

    Samir Bellal. Maître de conférences en économie, université de Guelma : une nouvelle étape dans la désindustrialisation

    Cette délocalisation est une nouvelle étape dans le processus de désindustrialisation auquel nous assistons depuis plus de deux décennies. Tout est conçu pour décourager la production au profit de l’importation. Le pays est ouvert. Il n’y a quasiment pas de barrières de protection (douanières ou autres). Dans ces conditions, pourquoi un importateur investirait pour produire sur le marché local puisque rien ne l’y incite ? Cette situation d’ouverture extrême, que certains assimilent à un «désarmement économique» s’accompagne d’une politique de change qui favorise l’importation au détriment de la production.

    Un dinar surévalué favorise les importateurs et décourage les producteurs locaux. Reste à aborder la question des lobbys et autres interférences politiques. Dans un régime rentier comme le nôtre, la performance économique d’une entreprise (privée ou publique) s’explique moins par la qualité de son management que par la qualité de ses relations avec le pouvoir politique et ses réseaux clientélistes. La régulation économique est conçue pour répartir la rente, et non pas pour produire.

    Zouheir Aït Mouhoub
  • algerie:Bob Marley; No Woman no cry !

  • Monsieur 51 et Madame 49

     

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    Encerclés, c’est le terme qui convient. A l’Est, des islamistes démocratoïdes et des vengeurs masqués. A l’Ouest, des monarchistes réformistes adeptes prudents du containment. Au Nord, des républicains modernistes en campagne électorale permanente, et enfin au Sud, des chaotistes attentistes, défenseurs de la fin du monde, mais par référendum. Que faire quand on se situe historiquement et géographiquement au milieu de tout ce beau monde ? Rien justement. Attendre, résister, oublier, louvoyer, invoquer les erreurs d’arbitrage au lieu de jouer le match. Prendre du recul ou des réservations sur des places d’avion.

    Faire le dos rond ou le nez haut, jeter quelques miettes aux revendeurs de libertés et aux grossistes de l’espoir. Ni centraliste, ni libérale, ni atlantiste, ni islamiste et pas même alarmiste, l’Algérie reste un mystère aux yeux des puissances internationales et de sa propre opinion interne. A cheval entre 51 et 49% et sur un dos d’âne entre le bon sens et l’archaïsme, elle ne sait toujours pas s’il faut pencher ou se balancer, ouvrir ou fermer, libérer ou contrôler, élire ou nommer, décentraliser la décision ou la rassembler dans les doigts de quelques mains. Comme prévu, M. Ould Khelifa, le nouveau patron de l’Assemblée, vient d’invoquer la «spécificité algérienne» pour se dire, avec de fausses larmes, «inquiet pour les pays du Printemps arabe».

    Mais dans quelle saison vit l’Algérie ? Automne ou hiver ? Mange-t-elle avec les loups en pleurant avec les bergers ou a-t-elle déjà mangé les bergers à cause d’un élevage intensif de loups ? L’Algérie n’est ni concernée par le Printemps arabe ni par les manifestations anti-américaines, et là réside toute sa grandeur. Elle n’est concernée par rien. Espérons qu’avec son nouveau gouvernement, elle pourra trouver sa voie. N’importe laquelle, mais une voie, une. Car l’Algérie a peut-être raison. Ou pas. C’est tout le problème.

     

    Chawki Amari
  • Souveraineté confisquée, liberté surveillée…

     

    Hocine MAHDI

    En Europe et en Amérique la liberté d’expression et la souveraineté citoyenne sont à l’origine du foisonnement de la production scientifique, technologique et culturelle. C’est un acquis irréversible que les gouvernants occidendaux tentent parfois de brider sans succès. Même Franco, Mussolini et Hitler ont fini par baisser les bras et mordre  la poussière. Que d’écrivains, de poètes, d’artistes, de journalistes avaient-ils liquidés sans parvenir à imposer complètement le silence à des hommes nés libres dans un pays libre où le livre et trois ou quatre journaux sont intégrés dans le budget quotidien des dépenses alimentaires.

    En Orient les hommes naissent théoriquement avec les mêmes droits et les mêmes devoirs citoyens que les occidendaux. C’est du moins ce que disent la constitution et la loi.

    En réalité ils naissent et grandissent privés du droit de jouir de leurs droits citoyens. Mais ils se taisent, se laissent faire, se soumettent, aliènent leur liberté constitutionnelle de revendiquer leurs droits.

    C’est la différence entre l’Occidental et l’Oriental.

    Cette différence vient du mode de gouvernance dans les deux sphères.

    Les gouvernants occidentaux sont choisis par les citoyens et respectent la Constitution et la loi.

    Les gouvernants orientaux s’imposent aux citoyens par les armes et ne se sentent tenus de respecter ni la constitution ni la loi.

    Mais à qui est la faute si  l’Oriental risque la prison, l’exil et la mort quand il revendique ses droits citoyens dans son propre pays prétendu indépendant ?

    Pendant des décennies nous avons constaté que les dictateurs du monde arabe qui sont imposés par l’armée et les fraudes électorales massives reçoivent immédiatement l’onction de Washington, Berlin, Londres, Paris.

    Ils ne reçoivent pas seulement l’onction.

    Ils reçoivent aussi l’argent, les armes, des conseillers militaires, des gardes du corps.

    N’est-ce pas le cas de Zinedine Ben Ali et d’El Guedhafi avec Chirac et Sarkozy ?

    N’est-ce pas le cas de Moubarak avec Bill Clinton et les Bush père et fils ?

    N’est-ce pas ce qui explique la récupération des révoltes populaires arabes par les compagnons des dictateurs déchus ?

    Voyez-vous ?

    Les choses sont vraiment compliquées pour le citoyen oriental ?

    Il ne comprend pas pourquoi les gouvernants des grandes démocraties du monde aiment-ils les dictateurs et les rois sanguinaires qui étouffent les libertés citoyennes dans le monde arabe ?

    Il ne rêve que d’une chose : jouir de ses droits citoyens sans descendre dans la rue et se faire massacrer par des gouvernants qui ne respectent ni la Constitution ni les lois.

    ——-

    Hocine Mahdi

  • La haine en réseau

     

    Par : Mustapha Hammouche

    C’est une drôle de bouillabaisse où se mêlent une organisation caritative chrétienne, un réalisateur de films pornographiques en liberté conditionnelle, militant chrétien gourou d’une association, se disant “antimusulman” et consultant sur le film, de sombres acteurs qui ont tourné, ridiculement grimés, sur un faux scénario avant d’être doublés pour les besoins du produit final.
    Le montage, qui court donc depuis des mois sur le Net, n’a rien d’une “œuvre” blasphématoire. Une basse besogne qui n’a “d’intérêt” qu’en ce qu’elle exprime de haine et de volonté de provoquer. Il n’en fallut pourtant pas plus pour allumer le monde arabo-musulman, dans une réaction étrangement différée au 11 septembre.
    Subitement, le monde arabo-musulman s’enflamme. Point d’orgue de cette ardeur vengeresse, à retardement et visiblement incitée, un ambassadeur et trois fonctionnaires américains sont assassinés à Benghazi dans une ambiance où les foules électrisées rivalisent de sonorité et brutalité dans leurs danses de la haine autour des chancelleries occidentales, et surtout américaines.
    Nous voici donc sommés de courir, sabre au clair, et si possible dans l’apparence hirsute qui sied à ce genre d’expéditions, à l’assaut des représentations de l’Amérique pour tuer les ressortissants, piétiner les symboles et brûler les locaux ! Cela par la grâce d’une collaboration d’illuminés californiens opportunément relayés par la légion de chœurs incendiaires et de groupes terroristes au service du projet islamiste liberticide. Une si haute cause pourra justifier notre impuissance à affronter les défis devant lesquels l’Histoire nous a mis depuis la fin de la colonisation : ceux du développement politique, économique et culturel, compensant notre impuissance à sortir de systèmes politiques rentiers et autoritaires, assujettissants et abêtissants. Comme dans une peur de la liberté qui responsabilise, même quand nous en sortons, c’est pour nous en remettre à un système plus aliénant.
    Combien de “bacilles” incubent encore à travers l’insondable réseau virtuel et qui, à chaque fois qu’un prédicateur le décide, peuvent nous obliger à montrer que, faute d’être plus forts que nos “ennemis”, nous sommes plus furibonds qu’eux. Terrible destin à méditer du plus extraordinaire instrument de libre-échange que l’humanité se soit donné ! N’importe quel agitateur peut y déposer les ingrédients de l’explosion et n’importe quel pousse-au-crime peut aller y pêcher ses arguments au moment choisi.
    Dans cet immense fonds de connaissances qu’est Internet, on peut se servir ses caniveaux où s’échangent les “bons procédés” criminels. Cette liberté autorise l’indignation sélective, expression la plus probante de l’indignité. Celle qui nous poussait à fermer les yeux sur les outrances commises par les terroristes au nom d’Allah et de son Prophète : on nous a bien, à propos, inventé le “qui-tue-qui” pour nous tirer d’affaire, puis la “réconciliation” pour nous faire croire qu’on pouvait sortir indemne de notre compromission.
    Depuis avant-hier, circulent sur le Net les photos de jeunes musulmans maliens aux mains coupées. Ici, Internet n’aura pas servi à notre esprit de révolte. Non, c’est avec leurs bouchers, qui retiennent aussi des fonctionnaires algériens, qu’on attend de nous de partager l’expédition punitive contre les mécréants américains !

  • Les transferts des émigrés évitent les banques et préfèrent la «Western Union clandestine»

     

    Ferhat Yazid, Maghreb Emergent,

     

    Les transferts nets en devises vers l’Algérie ont atteint 1,5 milliard de dollars au premier semestre 2012, en augmentation de 50% par rapport à la même période de 2011, selon la Banque d’Algérie. Ce montant ne reflète pas la réalité de ces transferts. A cause des marges de profit importantes des banques et de la Western Union, mais aussi de la différence astronomique entre les taux de change officiel et parallèle, les voies informelles sont plus utilisées.

     

     

     

    Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Leksaci, a indiqué lundi à Alger que les transferts nets en devises vers l’Algérie avaient atteint 1,5 milliard de dollars au premier semestre 2012.

     

    Le premier responsable de la Banque d’Algérie qui s’exprimait lors de la présentation des tendances monétaires et financières au premier semestre 2012, a ajouté que ce montant était en augmentation de 50% par rapport à la même période de 2011, où il avait été enregistré un transfert de seulement 1 milliard de dollars.

     

    Le chiffre de 1,5 milliard de dollars représente essentiellement les pensions de retraite des anciens travailleurs émigrés ayant choisi de finir leurs jours en Algérie après avoir travaillé pour 90% d’entre eux en France.

     

    Cependant, les transferts des émigrés algériens sont plus importants que ce chiffre, qui ne se base que sur les sommes empruntant le canal bancaire. Quoique difficiles à quantifier, les montants en devises arrivant de France hors circuit bancaire sont estimés par certains au double des transferts formels. Selon le groupe de travail sur l’espace financier euro-méditerranéen, piloté par l’Institut de Prospective économique du monde méditerranéen, les transferts empruntant les voies informelles sont estimés au total à plus de 7 milliards d’euros.

     

    Les raisons qui poussent les Algériens à emprunter les voies informelles ne se résument pas à la « culture du cash bien ancrée chez nous » comme tendent à l’affirmer plusieurs études. Elles sont aussi économiques. Les marges importantes (5 à 10%) que pratiquent les banques sur le transfert de compte à compte est une des plus importantes. Pour une somme de 1.000 euros, soit quelque 100.000 dinars, ces marges peuvent atteindre 10.000 DA, une somme très importante qui représente presque la moitié du Salaire national minimum garanti (18.000 DA).

     

    Une Western Union parallèle

     

     

     

    La Western Union est une de ces voies de transfert légal de devises qu’évitent nos expatriés. Ses locaux dans les bureaux de poste et certaines banques sont de plus en plus boudés au profit des bureaux de change clandestins.

     

    A cause de la différence astronomique entre le taux de change officiel (100 dinars pour un euro) et le taux de change sur le marché parallèle (145 dinars pour un euro), la Western Union n’attire plus les émigrés comme au début de son implantation, lorsque l’écart entre les deux taux n’était pas aussi important. Pour une somme de 1.000 euros nets transférés, la différence peut ainsi atteindre 45.000 dinars, soit 2,5 le SNMG !

     

    Pour ne pas perdre au change des sommes aussi importantes, les émigrés recourent aux services des bureaux de change clandestins. Flairant la bonne affaire, leurs propriétaires ont adopté le principe de fonctionnement de la Western Union, à un détail près : le transfert se fait selon le taux de change parallèle ! Des représentants en France, généralement bien connus de la communauté, reçoivent la somme à envoyer en euros et par un simple coup de fil à un associé en Algérie, ordonnent de donner au destinataire du transfert l’équivalent de la somme en dinars. Les sommes en devises ainsi amassées par ces cambistes prendront la destination de l’Algérie dans les bagages des compatriotes, sans passer par les voies officielles.

  • Conférence antiterroriste à Alger : un camouflet pour Bouteflika

     

    Par Le Matin DZ |

     

     

    Alors qu'elle se targue d'abriter depuis hier mercredi une conférence antiterroriste maghrébo-africaine, Alger n'a pas condamné l'attentat meurtrier contre le consulat américain à Benghazi, en Libye, mais elle a exprimé sa vive indignation contre le film "Innocence des musulmans".

     

    Bouteflika n'a pas condamné l'acte terroriste meurtrier contre le consulat américain à Benghazi, en Libye.

     

    Les travaux de la Conférence antiterroriste "Afrique du Nord et Sahel" du Centre d'excellence de sécurité chimique, biologique, radiologique et nucléaire (CBRN) se sont ouverts hier à Alger et se cloturent aujourd'hui jeudi dans un contexte international tendu, marqué par l'attentat terroriste ayant visé mardi soir le consulat  américain à Benghazi, en Libye, dans lequel quatre Américains, dont l'ambassadeur, ont été tués et par les vives manifestations dans plusieurs capitales arabes dont le Caire et Tripoli contre la diffusion du film Innocence des musulmans, jugé insultant envers l'islam. Cette rencontre qui coïncide également avec la commémoration du 11ème anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 et dont l'objectif principal vise "le renforcement des capacités des pays du Sud pour lutter efficacement contre le trafic illicite des matières sensibles et atténuer les risques de terrorisme d'armes improvisées de destruction massive", ne peut ainsi faire l'impasse sur ces derniers événements d'autant que la Libye participe à cette rencontre au coté de l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Egypte, le Maroc, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Soudan, et le Tchad.

     

    De toutes les réactions maghrébines à l'attentat contre le consulat américain, celle de l'Algérie est la plus tiède, la plus effacée; elle limitée à un message de "condoléances et de sympathie" du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, à à son homologue américaine, Mme Hillary Clinton. En revanche, L’Algérie a réservé sa "forte indignation" contre l’"rresponsabilité" des auteurs du film "Innocence of muslims" : "Partant de son profond attachement à la concorde entre les différentes  confessions et au respect de toutes les religions, l’Algérie déplore fortement l’irresponsabilité des auteurs du film Innocence of muslims qui offense l’islam et son prophète (…) Les outrages aux symboles religieux sacrés, quels qu’ils soient, ne  peuvent que susciter réprobation et indignation, car ces provocations visent à attiser la haine et les tensions et à contrarier les efforts menés au niveau international dans le cadre du dialogue des civilisations et des religions» lit-on dans le même communiqué du département de Mourad Medelci.

     

    Minimisant comme à son habitude l'alerte lancée ce mercredi par l'ambassade américaine à Alger enjoignant ses ressortissants d'éviter tout déplacement non urgent en Algérie, les autorités algériennes prises au dépourvu par ces derniers événements alors qu'elle abrite une conférence anditerroriste à laquelle participent les pays qui en sont concernés en premier chef, semblent mises au pied du mur par leurs flagrantes contradictions. Alors que le président tunisien Moncef Marzouki a dénoncé ce mercredi, à la télévision libyenne, au cours d’une visite éclair à Tripoli, l’attaque meurtrière perpétrée mardi soir contre le consulat des Etats-Unis à Benghazi, la qualifiant de "sales actes terroristes" "une attaque ignoble qui ne peut, en aucun cas, être justifiée"  et que, à son tour, le Maroc l'a qualifiée d'"agression ignoble", les autorités algériennes ont été promptes à condamner le film et à se faire les défenseurs invétérés de l'islam offensé, justifiant implicitement l'acte terroriste perpétré contre le consulat américain qu'elle n'a pas condamné officiellement; le département de Medelci l'ayant réduit à un "faire-part".

     

    Comment l'Algérie qui se targue d'abriter une telle conférence antiterroriste maghrébo-africaine, peut-elle à ce point minimiser l'ampleur des répercussions sécuritaires, politiques, diplomatiques, d'un tel attentat perpétré, qui, plus est, à Benghazi, lieu emblématique d'où est partie la Révolution armée contre le régime de Kadhafi ?  L'échec de cette initiative est d'ores et déjà prévisible pour Alger qui, en ne condamnant pas l'acte terroriste qui a tué l'ambassadeur américain et trois de ses collaborateurs et en se sentant visée par le film "anti islam" qu'elle a vivement dénoncé, se déjuge sur son rôle "moteur" dans la tenue de cette conférence. Loin d'être l'expression d'une volonté ferme dans la lutte antiterroriste, cette initiative d'Alger, rattrapée pour ainsi dire par ce qu'elle est censée "étudier" et contrer sur le long terme, s'avère être un camouflet de plus pour Abdelaziz Bouteflika qui continue d'observer une omerta sur l'assassinat par le Mujao du vice-consul Tahar Touati  et sur le sort des trois autres otages toujours détenus par ce groupe terroriste au Mali.

     

    R.N

  • Algérie des finances : la plus grande épicerie du monde

    matin dz|

    "La clémence ne se commande pas. Elle tombe du ciel comme une pluie douce sur le lieu qu'elle domine." William Shakespeare

    Karim Djoudi dégrafe à tout-va le chéquier de l'Etat !

    L’Etat est en train de racheter Djezzy, il veut aussi racheter Nedjma, il pourrait racheter la filiale Danone ou que sait-on quoi encore ? Les concessions portuaires concédées aux Emiratis, la chaîne Sheraton, récupérer el Hadjar, et cetera, les caisses de la République sont pleines à craquer, "hetbark", "awidkan", y a à boire et à manger dans le fourre-tout financier national. Où pour chaque problème pris en considération, avant de discuter de quoi que ce soit, de management ou de méthode propice d’approche, on lève les mains au ciel et on dégrafe un gros chèque.

    Sellal, sous le signe du statu quo financier

    Jamais  dans l’histoire du pognon algérien un ministre des Finances n’a eu autant de facilité de manipulation dans le Trésor de la nation que Karim Djoudi, maintenu dans la formulation gouvernementale de Abdelmalek Sellal - que déjà on se met à le désigner par le sobriquet du "Lion de Moka", le petit village de la Petite Kabylie, du côté d’Ighil Ali, dans la wilaya de Bejaïa qui l’ait vu naître, au lendemain de sa fameuse déclaration qui disait qu’il faille nettoyer le pays, comme si l’argent seul va suffire à la dératisation de la société algérienne. Parce que cette prolifération, au demeurant bien réelle, du rongeur souterrain malsain charriant les épidémies néfastes s’accompagne aujourd’hui à ciel ouvert d’une invasion tout aussi redoutable, porteuse d’un syndrome parmi les plus pernicieux que l’Algérie ait connu depuis la nuit des temps, même de l’époque glorieuse et richissime des passages par notre vaste pays vers el Andalous (Cordoue, l’Halambra), le syndrome du "débordement", la forme la plus avancée du réflexe de l’arriviste plein aux as mais déconnecté de la réalité sociale.  

    Le dépositaire du chéquier national fournit des fortunes aux entreprises qu’il sait bidon, qu’il sait qu’elles n’ont aucune chance de s’assainir, de se corriger, dans le but de passer immédiatement dans le marché de la concurrence compétitive. D’aucuns disent qu’il obéit à des ordres formels pour éviter les conflits sociaux que provoqueraient des licenciements en masse. Tiens, je me rappelle le très brave Abdelaziz Khelaf son correspondant alors dans les horribles années 1980 où l’Algérie était au fond de la bouteille, 45 milliards de dollars de dette, le pétrole à 20 dollars et les caisses de l’Etat anéanties. Il lui arrivait de se soucier avec hantise des petites fournitures de bureau de son département pour préserver des deniers pouvant servir à quelque chose d’utile. Les grandioses dépenses publiques finissent, en ce trop plein de réserve de change et de grosses marges annuelles dans les échanges hydrocarbures, par ressembler à une "rechqa" tous azimuts.    

    La gestion par le fonds de caisse

    Aujourd’hui, l’ondée argentière, le typhon rentier, semble rendre les dirigeants, de la plus haute échelle jusqu’aux responsables anodins des affaires domestique – regardez par exemple les nouveaux putains d’abris bus qu’on installe dans les agglomérations du pays, en ville et en campagne, qui attirent la chaleur du soleil et les averses plus que de protéger les passagers des aléas climatiques – plus dépensiers que les pires des héritiers gâtés et mal élevés. Qui n’ont rien foutu de leur existence avant que la fortune de Crésus ne leur tombe sur la tête. Qu’est-ce qui se passe dans ce secteur-là des bras cassés qui  s’échauffent pour débrayer ? Foutez-leur une bonne augmentation et qu’on n’en parle pas ! Et vogue la galère, la rente ferme le bec à tout le monde en épongeant toutes les conneries économiques. Toutes les incompétences démontrées dans les actifs aléatoires, entrepris dans des visions de calculs d’épicerie où c’est seulement les sommes faramineuses mises en œuvre qui font office de solution.

    En dehors de foutre Moumen Rafik Khalifa et ses complices en taule, l’on se demanderait donc dans cette histoire-là du rachat à tire-larigot, pourquoi l’Etat ne s’est-il donc pas proposé de reprendre le groupe Khalifa qui, quoi que l’on dise, malgré les détournements et les fuites de la devise, les affaires du consortium roulaient convenablement et la dette envers les populations pouvaient se réglait le plus normalement du monde. D’aucuns expliquent que s’il y avait dans la retentissante roublardise des intérêts étrangers, sans aucun doute l’Etat aurait à coup sûr racheté dare-dare et les victimes algériennes se seraient ainsi tirées au moindre mauvais compte. A moins que, comme dirait la comique française, "on ne nous dit pas tout", maintenant, sur cette affaire.

    Un alias de Benbouzid

    C’est à l’avènement de Abdelaziz Bouteflika que l’empire Khalifa prend son envol et c’est sous l’empire de celui-ci qu’il a été décidé de mettre fin à l’empire du premier. Il se passe quelque chose d’extraordinairement biscornue en 13 ans d’exercice de pouvoir. Beaucoup de chose se passent en même temps que leurs contraires, c’est comme s’il gouverne dans le pays deux fractions idéologiques opposées, à la manière qu’il puisse régner à l’Elysée, par exemple, en même temps une politique UMP et une autre socialiste, la première libéralise à outrance, la seconde étatise dans la mesure du possible.Un reptile qui se mord la queue, devenu paranoïaque par les grosses quantités d’argent qui sommeillent dans son antre et dont il ne sait pas quoi faire.

    Au rythme où vont les revenus hydrocarbures, et où s’hypertrophient les capacités nationales d’intégrations technologiques, l’Algérie est sur la voie de posséder un Benbouzid bien carburé à la tête de ses finances publiques. De même que l’ancien ministre de l’Eduction a fait de l’école algérienne, en une décennie, une giga-crèche qui a fait parvenir une génération entière complètement abrutie sur le marché du travail sans travail, de même le ministre des Finances actuel, de loi des finances en loi des finances, va finir par faire de l’Algérie la plus grande épicerie de la planète.

    Nadir Bacha

  • Algérie : secouer le système au lieu de se focaliser sur Bouteflika

     

    Par Le Matin DZ |

     

     

    En remerciant les hommes-clés de ce qu’on appelle communément son clan, Bouteflika confirme les propos qu’il a tenu à Sétif le 8 mai dernier pour passer la main aux plus jeunes dés la fin de son mandat si Dieu le veut bien entendu, autrement ce sera bien avant.

     

    Réhabiliter les services de l'Etat au profit des Algériens est une urgence capitale.

     

    C’est une évidence eu égard à son absence répétée de la gestion du pays durant pratiquement tout ce dernier quinquennat. C’est une spéculation intéressante à savoir mais en quoi elle peut constituer un souci pour la majorité des Algériens qui ont réellement des préoccupations beaucoup plus graves ? Pourquoi cette panique à la rumeur de son décès ? En effet, l’Algérie va très mal non pas pour les crises auxquelles les citoyens sont confrontés : celle du chômage, du logement, de l’envolée des prix et de tous les fléaux sociaux qui rendent leur quotidien extrêmement difficile mais parce qu’elle n’a aucune vision stratégique claire qui l’assure de son avenir. Après plus de 50 ans qui la sépare des premiers départs des colons, elle reste toujours dépendante économiquement de l’extérieur. Elle a donc raté son indépendance totale et reste néo-colonisée dans le sens qu’à voulu le général de Gaulle et, par l'entremise de son homme de l'ombre Jacques Foccart, de la Françafrique. Il s’agit là d’une double trahison des différents responsables qui ont à conduire le pays depuis pratiquement la mort du président Houari Boumedienne.

     

    Nous montrerons plus loin qu’en dépit d’avoir favorisé inconsciemment la constitution du système au pouvoir à ce jour, ce président avait une démarche qui pouvait mener l’Algérie vers son indépendance économique. Cette trahison est l’une vis-à-vis de ceux qui se sont sacrifiés pour l’indépendance politique de ce pays et l’autre des générations futures qui ne voient pas encore le bout du tunnel. Ce serait une erreur grossière de tout mettre sur le dos de Bouteflika et surtout de croire qu’il est un parrain capable de maîtriser la maffia politico-financière. Il a une part de responsabilité comme tous ceux qui l’ont précédé mais compose avec le système qui l’a ramené aux commandes du pays. Qu’on dise qu’il est régionaliste, d’autres l’ont bien été avant lui. Qu’il aurait favorisé ses proches, c’est une pratique courante dans tous les pays du tiers monde. De nos jours et face à la confusion qui règne dans ce pays, c’est un discours politiquement rentable à tous les niveaux mais désormais ce n’est pas la réalité qu’on cherche à tout prix de cacher, pourquoi ? Le système pour se maintenir au pouvoir tente de surmonter ses contradictions en réduisant la situation actuelle de l’Algérie au seul départ de Bouteflika.

     

    En général, trois possibilités s’offrent à un président en Algérie : soit il résiste et dénonce les agissements du système, il est automatiquement éliminé (cas de Boudiaf). Il refuse d’obéir mais se tait, il démissionne avant la fin de son mandat (cas de Chadli et Zeroual). Il compose avec le système et il termine son mandat. C’est le cas du président en cours d’exercice. Il mènera son mandat à terme et dira j’ai mis mon expertise au service de mon pays pour le réhabiliter à l’échelle mondiale. Il rappellera par ailleurs le rôle actif de l’Algérie dans le Nepal et l’Union africaine, le règlement des conflits de l’Ethiopie/Erythrée, la paix en Somalie, la réhabilitation de la Libye dans ses moments difficiles avec la communauté internationale, la médiation au Soudan et enfin la tentative de rapprochement entre l’Iran et les Etats-Unis etc. il vantera certainement les efforts considérables que l’Algérie a accompli en matière de lutte contre le terrorisme et son avancée pour comprendre ce fléau social qui s’étend d’année en année à travers le monde entier. Enfin il dira je suis le seul président qui partira en laissant les caisses pleines (plus de 200 milliards de dollars à l’horizon 2014 selon les prévisions de la Banque mondiale). Mais il reconnaîtra et il l’a fait à maintes reprises ses échecs, qu’il n’est pour rien pour la constitution de cette manne financière et qu’il n’a pas réussi à mettre en place une stratégie à même de faire sortir le pays de sa dépendance vis-à vis des hydrocarbures. Il reconnaitra que l’avenir des générations futures est sérieusement compromis. Il l’a déjà dit et il le dira certainement en partant. Après, il prendra sa petite retraite comme tous ceux avant lui. Alors ! Est-ce pour autant les problèmes de l’Algérie sont réglés ? Certainement pas car le système ramènera quelqu’un d’autre et quelques années plus tard, on dira que le précédent était moins pire que celui là, on perdra encore quelques années et ainsi de suite. Quand est né ce système qui favorise ses membres au détriment de l’existence même de la nation ? Comment fonctionne-t-il ? de quelle manière il s’est ancré dans la société algérienne et avec la complicité de qui ? Est-il détrônable si oui de quelle façon ?

     

    Le processus de création de ce système est indissociable des étapes de développement de l’économie nationale depuis l’indépendance en 1962.Il s’est développé lui-même et s’est ancré à travers les incohérences de ces étapes historiques et surtout des événements qui les ont réorienté ou affaibli comme la mort subite du président Boumedienne. Pour bien comprendre le système, il faudrait passer en revue les différentes étapes de développement et mettre au point un certain nombre de principes qui ont servi de base au modèle de développement de l’économie Algérienne et qu’on tente sciemment aujourd’hui de pervertir pour justifier les échecs, quelques fois programmés.

     

    I - De la mise au point de certains principes et concepts

     

    1- La voie de l’option socialiste choisie par l’équipe au pouvoir au début de l’indépendance de l’Algérie figure bien dans les documents doctrinaux comme la charte d’Alger et entreprise juste par nécessité stricte de développement et non pas par mimétisme ou idéologie comme le prétendent certains écrits. (1). La vacance des moyens de production, suite au départ massif des colons et leur abandon au profit de la collectivité, n’offrait pas d’autres choix que la voie collectiviste qui permettait de contourner les difficultés de recherche des critères pour leur partage

     

    2- A la veille de l’indépendance nationale, un rapport d’une équipe de sociologues sous la direction de Pierre Bourdieu, subdivisait la population algérienne en six classes essentiellement prolétaires et paysannes. Ceci prouve qu’il n’y avait pas une bourgeoisie puissante pour orienter le pays vers une autre voie. En conséquence, note le rapport, tous les Algériens étaient en majorité au même niveau de vie malgré que les quelques années d’indépendance ont favorisé l’émergence d’une bureaucratie dont les intérêts s’opposaient à ceux des masses populaires, (2) mais leur nombre était insuffisant pour influer sur le cours du développement national. Après l’indépendance les propriétaires terriens et ceux qui détiennent les moyens de production aussi bien tertiaires qu’industriels ne représentaient en fait que 5% de la population, (3) avec évidemment aucun secteur stratégique de l’industrie comme le note Pierre Bourdieu dans un autre ouvrage : (4) "cette stratification sociale formée de couches fortement pauvres et pour lesquelles l’Etat est apparu comme "l’image inversée" de l’Etat colonial et il doit de fournir tout ce que l’autre n’a pas fait et par voie de conséquence la projection d’un Etat à tout faire. Cet état de fait ne peut que confirmer l’objectivité de la voie choisie". En dépit des différentes contraintes qu’a connues "l’autogestion" durant les premières années d’indépendance aussi bien agricole qu’industrielle, son émergence a empêché la bourgeoisie bureaucratique de s’accaparer des biens collectifs (4) et s’est imposée comme le montre Koulitchizky "comme idée mobilisatrice des énergies en face d’une certaine carence du pouvoir politique, elle montre la faiblesse du pouvoir, illustre les mutations que connurent toutes les composantes de la société sous l’exclusive bannière du nationalisme". Il est apparu une relation "intime" entre la masse populaire et l’Etat considéré comme seul protecteur des moyens de production "commun" et en face des différentes difficultés rencontrées par les entreprises autogérées, nombreux sont les travailleurs qui souhaitaient leur passage sous le contrôle de l’Etat (5).

     

    En bref, le statut d’un travailleur chez l’Etat est mieux vantée que celui d’une organisation privée. C’est la preuve par 9 que les nouveaux riches d’aujourd’hui qui brassent les milliards n’ont de justification que la triche, la fraude fiscale ou la spéculation qui reste le seul moyen de procurer en près de 30 ans de telles fortunes colossales qui menaceraient aujourd’hui l’existence même de l’Etat. Ce sont ces données que le plan test a rassemblé pour préparer les fondements de l’étape allant jusqu’au 1978 qui s’est fortement inspirée du programme de Tripoli, considéré comme conforme aux aspirations populaires. Ceci peut être facilement vérifié en parcourant les grandes lignes du plan quadriennal qui couvre la période 1970-1973 et dont l’objectif primordial est de créer les conditions qui permettraient de fournir un emploi durable à l’ensemble de la population masculine active d’icil’horizon 1980 (6). Quels que soit les moyens utilisés, ce plan vise essentiellement l’épanouissement des citoyens ce qui est effectivement une aspiration fortement populaire. Les principes retenus pour permettre sa réalisation sont :

     

    • le renforcement de l’indépendance économique en diversifiant les échanges extérieurs et le recours des investissements étrangers comme apport aux moyens nationaux et jamais facteurs dominants,

     

    • l’établissement de nouveaux rapports de production pour la construction d’une société socialiste,

     

    • la mobilisation des travailleurs fondée sur leur adhésion et leur association à tous les aspects de la vie économique du pays,

     

    • l’industrialisation qui doit engendrer un mouvement de croissance auto-entretenue (7). C’est en vrai projet de société que s’érige ce plan, il définit les règles de jeu et fait appel à l’adhésion de toutes les forces vives pour entamer une deuxième révolution cette fois industrielle et culturelle pour parachever le processus d’indépendance économique, moyennant bien entendu des sacrifices à l’instar de la révolution armée.

     

    3 - Le modèle de l’industrie industrialisante largement développé et commenté par D. De Bernis (8) est basé sur la création de puissante sociétés nationales qui agissent pour le compte de l’Etat et capable d’acquérir, de capitaliser, de consolider et surtout de fertiliser le savoir et le savoir faire au profit de tous les secteurs pour permettre au pays dans un laps de temps raisonnable d’accéder à son indépendance économique. Les intérêts individuels doivent se dissoudre dans l’intérêt général ; c’est pour cela que le schéma des industries industrialisantes ne peut être mené que par l’Etat et ne peut aboutir sans une "Planification rigoureuse" (9). L’inefficacité de ce modèle n’a jamais été prouvée scientifiquement sinon qu’il gênait les capitaux étrangers qui ont tout fait pour l’étouffer dans les pays qui le pratiquaient entre autres l’Algérie.

     

    II- Des justifications qui ont mené à la dislocation de ce modèle

     

    A la mort du président Boumedienne, la bureaucratie naissante qui était jusqu’à cette événement en veille, a saisi l’occasion pour aider des technocrates d’accéder au pouvoir mais à sa solde. Ces derniers étaient fortement influencés par le modèle américain, certains y ont vécu même dans ce pays. Ils ont ramené dans leurs valises des consignes claires : celles de déstructurer le tissu industriel algérien qui commençait moyennant des sacrifices énormes à donner ses fruits. Ils ont commencé par un changement de discours dont les implications sur le terrain s’écartaient peu à peu de la ligne suivie pour atteindre les objectifs consensuels et qui est pour rappel celui de l’indépendance économique le gigantisme des sociétés nationales, l’efficacité selon le principe "Small is beautifful", la tentative d’abandon des hydrocarbures comme stratégie de développement, le désengagement progressif de l’état vis-à-vis des différentes institutions publiques, pour, selon le discours politique, une meilleure efficacité budgétaire.

     

    Cette remise en cause a été en réalité (10) à l’origine des multiples formes de résistance des actions collectives (grèves) et aux pratiques individuelles : absentéisme, turn over, etc. Pour rappel, durant les années 1981-1982, l’absentéisme a tellement inquiété les autorités qu’elles ont impliqué les forces de sécurité et de l’ordre pour procéder à des contrôles en dehors de l’entreprise jusqu’à dans les lieux publics (cafés et autres). Mais ceci n’a pas empêché cette équipe de poursuivre cette destruction en optant pour une vraie réorientation de l’économie nationale. Le diagnostic semble léger et ne justifie en rien l’amorce d’un tel processus. Un ancien premier ministre rappelle que cette réorientation n’étant pas spécifiquement motivée (11) de part les meilleurs résultats enregistrés avec un secteur public en pleine croissance car selon le même auteur sa part dans le produit intérieur brut qui était de 34,4 % en 1969 est passé à 65,42 % en 1978. Enfin une rente pétrolière de plus en plus croissante et qui permettait de résoudre les différentes contradictions inhérentes au procès de travail (12).

     

    A part donc le malaise général de l’été 1977 et qui sera analysé plus loin, rien ne justifiait un tel changement du moins scientifiquement. Les rumeurs colportées par la bureaucratie au pouvoir ce sont soldées pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie par une grève de portée nationale : Celle des cheminots en 1978.

     

    En tout état de cause, aucune donnée particulière contraignante ne laisse présager une volonté quelconque de changement de ligne de conduite et du rythme de développement qui devait mener à l’indépendance économique, sinon un léger réajustement dans la marche à suivre. En dépit de l’année de réflexion qui a permis à l’équipe au pouvoir après la mort de Houari Boumediene une pause et une évaluation de la situation, le diagnostic n’a pas semble-t-il été quantitatif mais se basait sur des opinions et surtout se cachait derrière des décisions supposées collégiales car le décret 80-242 du 4 octobre 1980 portant sur la restructuration organique et financière des entreprises ne fait allusion à aucun rapport de diagnostic mais à la résolution du 4eme congrès extraordinaire du front de la libération national (FLN) et les décisions de son comité central dans ses 2eme et 3eme sessions. H. Temmar, qui traitait il n’y pas si longtemps les entreprise publiques de veilles quincaillerie soutenait avec M.E Benissad dans une évaluation des perspectives de développement décennal "qu’en 1980, tout changement brutal de stratégie de développement entraînerait un gaspillage des ressources humaines formées à l’industrie et signifierait que les sacrifices supportés par la population l’auront été vains" (13). Et pourtant ce changement a bien eu lieu. Cette nouvelle voie de développement a fragilisé l’économie nationale en la rendant fortement dépendante de facteurs exogènes. Il aurait fallu en 1985 une chute des prix du pétrole suivi juste après par la détérioration du cours de dollar pour que le pays se mette à genoux, mains liées au FMI. Normalement et en dépit de son caractère brusque, la chute des prix du pétrole ne devait pas surprendre les spécialistes car elle rentre dans le cadre de la stratégie de l’agence internationale de l’énergie (AIE) en réponse à l’embargo décrété par les pays arabes membres de l’OPEP en 1973. Il fallait s’y attendre et donc orienter les recettes des hydrocarbures pour renforcer les projets en cours afin de produire des biens d’équipements qui non seulement dynamiseraient l’activité économique mais lui assureraient son indépendance économique de l’extérieur et fera sans aucun doute face ou du moins amortira le choc d’une telle situation encore une fois dans le domaine du prévisible. Quand bien même l’on suivait la logique des initiateurs de ce projet de réorientation au nom de l’efficacité de gestion et de la politique d’ouverture ; il aurait donc fallu accepter un programme de réforme structurelle à partir du début des années 1980 puisque la balance des paiements algérienne a entamé son déficit depuis 1982 (14) et donc utiliser cette restructuration économique dans le cadre d’un programme avec le fond monétaire international et l’orienter ainsi au bénéfice du développement national au lieu peut être de donner une image fausse qui a dû contribuer à aggraver la situation, désormais aujourd’hui inextricable.

     

    III - Des premières conséquences immédiates

     

    En plus de ce qu’ont constaté les éminents économistes cités plus hauts, la désarticulation du processus intégré a affecté l’économie algérienne sur au moins un triple plan :

     

    • Sur le plan économique

     

    Le peu de savoir et savoir-faire capitalisé par les puissantes sociétés nationales dans les différents secteurs s’est effrité. Les Algériens ne savent plus travailler la terre. Elle est devenue un vaste champ artisanal. Le célèbre grenier Algérien connu bien avant la colonisation a été bétonné. On importe tout. Le ridicule a été poussé jusqu’au jour où un certain "Azzoug" se présente à la télévision nationale pour proposer d’importer la viande à 60 DA le kg. Si ce projet avait été concrétisé que serait devenu l’élevage des bovins en Algérie ? On ne sait plus construire des bâtiments, des routes et on fait appel au Chinois et aux européens pour le faire. Les catastrophes naturelle comme les différents séismes qu’à connu le pays, ont montré l’amère regret d’avoir éclaté la Sonatiba et la DNC. On ne sait plus produire et distribuer de l’énergie sans faire appel aux étrangers. Les techniques d’extraction des hydrocarbures ont été laissées aux américains sous les bons auspices de l’ancienne puissance coloniale (TFT, Hassi Berkine, Tiguentourine etc.).L’expertise parapétrolière a été abandonnée au profit des multinationales comme Schlumberger, Wetherford etc. et, ce avec la mort programmé de Alfluid, Aldia pour ne citer que cela. Le boosting des gisements fatigués a été confié aux Japonais sans aucune intervention des nationaux. La base logistique de Beni Mered à Blida était construite pour produire des pièces de rechanges grâce à ses puissants fours s’est limitée au moulage des statuts pour Riadh El Feth qu’on montre comme une fierté nationale. En somme, on est passé d’une économie en voie d’industrialisation à celle de bric à brac qui a permis aux fortunes indûment acquises de s’incruster pour justement former et consolider le système en vigueur à ce jour ;

     

    • Sur le plan social

     

    Le modèle de développement choisi n’a pas été gratuit, mais a demandé des sacrifices énormes mais aussi et surtout un coût humain.(15) qu’il ne convient pas de considérer comme une conséquence de l’échec du modèle de développement mais plutôt comme un fort tribu payé pour atteindre l’objectif visé. Ils auraient sans aucun doute été facilement dissipés si le rythme de développement n’aurait pas été rompu ou s’ils avaient donné un résultat. Ce coût humain consistait dans un changement radical des structures sociales anciennes :

     

    La dislocation de la famille par migration, l’acquisition de nouvelles habitudes de consommation et de mode de vie, la contradiction entre vie au travail et hors travail, la lutte acharnée parfois humiliante contre le pouvoir bureaucratique, l’acculturation par un procès de travail installé par les sociétés capitalistes sensé fonctionné dans les conditions locales, un environnement international hostile à l’industrialisation dans le tiers monde en général et l’Algérie en particulier pour s’emparer de la matière première à des prix avantageux.

     

    • Sur le plan politique

     

    La notion de "bien commun" qui constituait le ciment de la cohésion sociale, est désormais passée sous silence par toutes les études faites sur le modèle de développement entre autres sociologiques. Alors qu’elle constitue la base de la démobilisation de part son lien aux valeurs culturelles de la société algérienne (16). L’un des partisans de la politique actuelle d’ouverture disait que "la réussite de cette période tient dans la cohérence de la politique suivie avec les objectifs visés" (17). Cette cohésion disparue, la manipulation est devenue très facile pour être utilisée à des fins partisanes très connue et qu’il est inutile de le rappeler ici.

     

    IV-de l’émergence et du développement du système

     

    Trois facteurs ont favorisé l’émergence et l’ancrage d’un système dans la société algérienne :

     

    • Une population déroutée par un changement brusque de discours. L’Etat qui l’assistait depuis l’indépendance, se désengage subitement sans lui donner la moindre garantie. Cette nouvelle situation la rend facilement manipulable pour devenir une cible facile pour tous les corps étrangers ;

     

    • Une bureaucratie fraîchement enrichie mais longtemps en berne a trouvé toutes les conditions favorables pour tisser sa toile d’araignée dans l’espace et dans le temps ;

     

    • Un Etat affaibli par une crise qu'il n’avait pas prévu mais qui s’aggrave de jour en jour jusqu’à le pousser à faire appel au FMI.

     

    Les carriéristes du parti unique se chargent de créer des entrées, brèches et des opportunités au sommet de l’Etat pour le compte des nouveaux riches issus de la bureaucratie et ses spires. Ils prennent leur part et arrosent la majorité de la population pour qu’elle se taise. Ainsi la loi portant cession des biens vacants de l’Etat a plus bénéficié aux bureaucrates qu’au peuple dans sa majorité. Lorsque le simple citoyen achète un appartement de 60 m2, un membre au sommet en prend une villa de 500 m2 pour une bouchée de pain. Ces carriéristes à travers leurs satellites dans les différentes franges de la société (jeunesse, femmes syndicats, corporations etc.) ont pris le contrôle total pour orienter le peuple là se trouvent leurs intérêts et ceux de leurs commanditaires. Ce cercle s’est agrandi et s’est développé dans l’espace pour fonctionner comme un système dans lequel chacun trouve son compte. Les services se rendent mutuellement par le biais d’un artifice d’encanaillement. L’Etat trouve son compte dans la paix sociale que les carriéristes lui assurent. Ces derniers s’incrustent et s’enrichissent sur le dos du peuple. La majorité des citoyens reçoivent des miettes mais s’en accommodent pendant que la minorité observe impuissante. C’est ainsi que s’est crée un ordre établi que toutes les parties essaient de maintenir au détriment de l’existence même de la nation entière et qui reste en vigueur à ce jour. Lorsque le président de la république a nommé un nouveau premier ministre en la personne de Sellal, la première question que les observateurs se sont posée c’était celle de savoir s’il était du système ou pas. Et lorsqu’ils ont appris qu’il y était, ils ont vite compris comment l’Algérie a pu fonctionner avec un gouvernement intérimaire pendant plus de 4 mois.

     

    V- Des crises du système

     

    Ceux qui continuent de penser que l’Algérie a passé son printemps arabe en octobre 88 se leurrent lourdement. La crise de l’été 77, celle d’octobre 88 et les émeutes de janvier 2011et bien d’autre qui n’étaient pas ostentatoires, ne sont en fait que des purges pour permettre au système de surmonter ses contradictions et retrouver son équilibre.

     

    A chaque fois que l’exécutif tente mettre de l’ordre dans la gestion du pays pour plus de transparence, le système lui crée un soulèvement ou lance des rumeurs pour le dissuader et ainsi de suite. Il y a réussi à chaque fois.

     

    Cette rentrée 2012/2013 a été selon toute vraisemblance réservée à l’éradication du marché informel de toutes les villes et villages en Algérie. Une telle opération de grande envergure touche directement les intérêts des barons de l’import/export qui utilisent ce circuit pour écouler leur marchandises. On verra d’ici janvier 2013 les conséquences qui en découlent.

     

    VI - Conclusion

     

    Contrairement au système russe ou chinois et plus particulièrement celui de la maffia italienne, celui de l’Algérie n’est pas du type "hard" mais relève de la délinquance. C’est surtout la complicité de l’administration qui lui a donné une importance. La Banque mondiale conseille l’Algérie d'aller vers les grands chantiers : la relance des investissements publics et l’ouverture des capitaux, d’éviter l’effet d’éviction du secteur privé etc., pour uniquement retrouver une croissance que les Occidentaux veulent partager avec elle. Ils s’en foutent royalement des difficultés internes que rencontrent les gouvernants. Or ces grands chantiers dans le cas Algérien constituent une niche pour le système. Plus nombreux sont les chantiers, plus importants sont les montants de la corruption, plus fort sera le système. C’est pour cela qu’il conviendra d’orienter sa politique vers des axes simples mais qui peuvent nettoyer ou assainir le système mais persévérer dans leur application quelqu’en soient les conséquences :

     

    1- Réhabiliter l’administration pour la rendre au service du citoyen. Les fonctionnaires ripoux doivent sévèrement payer et ils sont visibles à l’œil nu. Peut-être faudra-t-il payer plus mais exiger de la qualité des services publics. C’est l’unique façon de stimuler la confiance et susciter l’adhésion du citoyen qui deviendra plus productif et pourquoi pas créateur ;

     

    2- Assurer l’indépendance des juges pour limiter les passe-droits, devenus un phénomène de société.

     

    3- Intervenir immédiatement pour mettre fin à l’anarchie dans la distribution du revenu national. Des entreprises payent quelquefois 10 fois plus que d’autres sans justification de productivité. Des entreprises étrangères offrent parfois jusqu’à 20 fois le SMIG pour vider le secteur public et refacturent tout cela pour le travail qu’elles réalisent sans perdre un centime Mais l’Algérie aura perdu des cadres qu’elle a formé à coup de devises sans compter l’impact négatif sur l’équité sociale.

     

    4- Mettre de l’ordre dans les opérations d’import/export et surtout assainir et normaliser les circuits de distribution. C’est la seule façon de protéger le citoyen contre l’augmentation des prix et de l’alléger du poids de son couffin.

     

    5- Il est scandaleux que les marchés parallèles s’établissent prés des banques nationales au vu et au su des autorités et dans lesquels des milliards s’échangent chaque jour. Rien ne justifie cela sinon la faiblesse et la complicité des administrations étatiques. Ce marché parallèle est en phase de menacer la nation dans son existence même donc une lutte sans merci doit être entreprise pour l’éradiquer ou éventuellement le normaliser pour mieux le contrôler et dans un délai très court. D’autres actions similaires peuvent compléter cette liste qui n’est pas exhaustive.

     

    Cet assainissement est préalable pour retrouver l’efficacité des chantiers dont recommandent les organisations internationales. Il se peut que ces opérations ne soient pas faciles à mener et peuvent être sanguinaires. C’est pour cela que les différents responsables qui se sont succédé les évitent en les passant chacun à l’autre mais c’est un mal nécessaire qu’il faut absolument assumer si réellement on pense à l’intérêt de la nation. De toutes les manières, on ne peut pas faire une omelette sans casser des œufs

     

    Rabah Reghis, consultant, économiste pétrolier

     

    Renvois :

     

    1. Discours du ministre de l’économie devant l’assemblée nationale le 30/12/63

     

    2. P. Bourdieu Travail et travailleurs en Algérie, Édition Mouton Paris 1963 P.382.

     

    3. J.C.Martens Le modèle algérien de développement : bilan d’une décennie, Édition SNED Alger 1973. P.277.

     

    4. P. Bourdieu Question de sociologie, édition Minuit Paris 1973 P.251

     

    5. S. Koulitchizk Y L’autogestion, l’homme et l’Etat : l’expérience Algérienne, Édition Mouton 1974 P.32

     

    6. Préambule du premier plan quadriennal 1970-1973 Alger 1970

     

    7. J.C Martens OP .Cit Page 53

     

    8. D. De Bernis in Economie Maghrébine, collectif CRESM-CNRS 1971

     

    9. D De Bernis Industrie lourde, industrie légère, in industrialisation du Maghreb édition Maspero 1963

     

    10. B. Semmoud Contribution à l’étude de la structure et de la formation des conflits collectifs de travail dans l’industrie Algérienne, Annuaire de l’Afrique du Nord P.132.

     

    11. Ahmed Benbitour L’expérience Algérienne développement 1962-91 leçons pour l’avenir, édition ISGP Alger 1992 P.23-24

     

    12. A. Bouyacoub La gestion de l’entreprise industrielle en Algérie, édition OPU 1987 P.10-11

     

    13. M.E Benissad, Economie de développement : sous-développement et socialisme, 2éme édition OPU Alger 1982 P.147

     

    14. In Perspective n° 34 semaine du 5 au 11-12-91

     

    15. M.E Benissad Op .cit.157-165

     

    16. La conception socio-dynamique du bien commun met l’accent sur la sécurité, la culture, le niveau de vie, la liberté et le droit à plus de bien-être. Lire J.C Fauvet et Xavier Stefan La socio-dynamique un art de gouverner, édition organisation Paris 1983 page 123.

     

    17. Ahmed Benbitour Op cit. P.41

  • Le choc des civilisations… décadentes

    Par : Mustapha Hammouche

    La longue bande-annonce de ce navet provocateur traîne sur la Toile depuis deux mois sans retenir l’attention, même sous-titrée en arabe. Ce film d’horreur vient de se traduire dans la réalité par des manifestations de violence qui ont occasionné l’assassinat, qu’il ne peut justifier, d’un ambassadeur et de fonctionnaires américains en Libye.
    Le pasteur incendiaire de Grenville, qui s’est déjà illustré en organisant un autodafé du Coran, en est le principal promoteur. Il ne s’agit point de simple opinion sur les effets culturels de l’islam ou sur la personnalité de son Prophète : l’intention du “réalisateur”, de ses sponsors et promoteurs de provoquer et d’insulter les musulmans ne fait aucun doute. L’agent immobilier qui s’est improvisé réalisateur “pour la cause” ne s’en cache pas, lui qui traite l’islam de “cancer” en revendiquant son statut de “juif israélien”.
    Pendant tout ce temps, des puissances, dont les États-Unis, qui ont la capacité et le souci de surveiller les flux Internet à travers la planète, n’ont rien fait pour désamorcer une telle bombe.
    La secrétaire d’État américaine, par courage ou par calcul politique, a dénoncé l’atteinte à une religion en même temps que l’assassinat de l’ambassadeur des États-Unis en Libye et de ses collaborateurs. Mais l’Amérique, qu’Israël soumet à ses desiderata, par son influence électorale décisive, a-t-elle latitude de concevoir sa politique autonome envers l’islam et le monde musulman ? Rien n’est moins sûr. Paradoxalement, la superpuissance qui tient en dépendance plus ou moins entière la majorité des États des pays dits arabes ou musulmans, subit, à travers sa sociologie électorale, la pression permanente d’Israël. Pendant que le “juif israélien” de Californie diffuse des images et des dialogues qui défient les musulmans dans leur foi, Netanyahou enchaîne Obama au téléphone une heure durant pour lui arracher une clarification sur les conditions d’intervention militaire américaine contre l’Iran.
    L’Islam, comme institution, ne dispose pas d’autorité pour le défendre contre les affronts qu’il viendrait à subir ; la guerre des doctrines déchire les populations dans sa sphère de dominance. Et les États des pays musulmans sont affaiblis structurellement par les déchirements internes et politiquement par l’obsolescence de leurs régimes despotiques et stériles et par l’influence grandissante de l’islamisme belliqueux. Celui-ci constitue la seule manifestation politique perceptible du monde musulman par un monde libéral asservi à un Israël tout aussi hégémonique et belliqueux.
    En renonçant à ses responsabilités devant la tragédie des Palestiniens, par parti pris et par calcul électoraliste, la démocratie occidentale, où la moindre récession économique se transforme en crise nationalo-identitaire, nourrit la régression politique dans le monde musulman. La guerre arrangeant plus que la paix les affaires d’Israël, ses apôtres ne cessent de souffler la haine qui, là-bas, porte au pouvoir les extrêmes droites racistes, les gauches pro-sionistes, les “T-party” xénophobes, et les islamophobes effarouchés.
    La première victime de cette impasse violente, on la voit, encore une fois, dans les pays du Printemps arabe, c’est la perspective démocratique dans le monde musulman. Le “choc des civilisations” sera peut-être déclenché par leurs formes les plus dégradées.

  • israel seme la tempete et les usa recolte un embassadeur tué!! a cause de ces va-nu pieds,ces apatrides à qui leur prophete moise les a abadonner..r

    L’ambassadeur et trois fonctionnaires US en Libye tués

    Un film anti-Islam met le feu aux poudres

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    Des centaines de personnes ont manifesté, hier, dans plusieurs pays arabes contre un film jugé insultant envers l’islam, qui a déjà provoqué une attaque contre l’ambassade américaine en Libye, faisant quatre morts, dont l’ambassadeur.

    Ce dernier et trois fonctionnaires ont été tués, mardi soir, dans une attaque armée contre le consulat à Benghazi, en Libye. Ce film, réalisé par un Israélo-Américain, avait donné lieu également à une manifestation devant l’ambassade américaine au Caire, lors de laquelle des protestataires avaient remplacé le drapeau américain par un étendard islamique. La mort de l’ambassadeur illustre, une fois de plus, l’incapacité des autorités libyennes à assurer la sécurité dans le pays, où des milices armées font la loi, près d’un an après la chute du régime de Mouammar El Gueddafi. Elle intervient également alors que le Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique du pays, devait élire hier le chef du gouvernement, dont la principale tâche sera justement de mettre en place une armée et une police professionnelles. Ce film a ainsi pu mettre le feu aux poudres en Libye, mais pas seulement, puisque la contestation, certes pacifique, s’est propagée dans plusieurs pays.

    En Tunisie, une centaine de militants salafistes, hommes et femmes, portant les étendards noir et blanc de cette mouvance, se sont massés sur le bord d’une route, en face de l’ambassade des Etats-Unis, située sur les berges du Lac nord (10 km au nord de Tunis). Ils ont dénoncé le film américain Innocence of Muslims (L’innocence des musulmans), qui se veut une description de la vie du prophète Mahomet et évoque notamment les thèmes de l’homosexualité et de la pédophilie. Il est signé par un Israélo-Américain qui décrit l’islam comme un «cancer». Des renforts policiers étaient déployés, tandis qu’un véhicule militaire montait la garde et des motards patrouillaient autour de l’ambassade, un bâtiment casemate habituellement très sécurisé. Au Maroc, entre 300 et 400 personnes ont manifesté à proximité du consulat des Etats-Unis à Casablanca, la plus grande ville du pays, a constaté un photographe de l’AFP. Ces manifestants, des jeunes dans leur grande majorité, se sont regroupés à 200 m du consulat, sous forte présence policière, d’après la même source.

    L’appel à manifester avait été lancé de manière spontanée, sans intervention d’une organisation, et s’est propagé via les réseaux sociaux, notamment. Virulents, les jeunes scandaient «Mort à Obama», mais aucun incident n’a été déploré, selon le photographe de l’AFP. Plusieurs centaines de personnes ont également manifesté devant l’ambassade des Etats-Unis à Khartoum, a indiqué un responsable à l’ambassade, en assurant que personne n’était entré dans l’enceinte du bâtiment. Les manifestants, rassemblés à l’initiative d’un groupe se présentant sous le nom de Jeunes Soudanais, «réclamaient des excuses immédiates et le retrait imminent de la vidéo de YouTube». Ils exprimaient également leur mécontentement à propos de la position du pasteur américain très controversé, Terry Jones, qui a défendu le film, selon ce responsable. Dans les Territoires palestiniens, des dizaines de personnes ont manifesté à Ghaza contre les Etats-Unis, brûlant des drapeaux américains.

    Les participants ont incendié, devant le siège de l’ONU à Ghaza, des drapeaux américains et des photos du pasteur Terry Jones qui avait brûlé en public un exemplaire du Coran. «Ce film est la preuve manifeste qu’il y a une politique occidentalo-sioniste pour insulter l’islam de toutes les manières possibles», a déclaré à l’AFP un des organisateurs du rassemblement, Khaled Al Azzabat. Un porte-parole du Hamas, qui gouverne la bande de Ghaza, Fawzi Barhoum, a condamné sur sa page facebook «la diffusion d’un film contre notre prophète Mahomet, un acte honteux, raciste et offensant pour tous les musulmans du monde», y voyant «le produit de la culture de haine des musulmans incarnée par la politique américano-sioniste». Des extraits de Innocence of Muslims, un long métrage américain à petit budget, avec des costumes d’amateur, un scénario confus et des décors artificiels ont été diffusés sur internet ou des chaînes de télévision privées burs-feb/cco.                                             
     

    R. I.
  • on vous le dit:l'algerie est une dictature

     

    Disparitions forcées

    Nouvelle condamnation de l’Algérie par le Comité des droits de l’Homme de l’ONU



    L’ONG Trial, à l’origine notamment des poursuites contre Khaled Nezzar en Suisse, a annoncé, ce mercredi 12 septembre, avoir obtenu la condamnation de l’Algérie par le Comité des droits de l’Homme, dans l’affaire de la disparition forcée de Kamel Rakik en 1996. L’association, qui représente dans cette affaire la mère de Kamel Rakik, Yamina Guezout et les deux frères Abdelrahim et Bachir Rakik, avait saisi le Comité au mois de novembre 2007. Les auteurs de la "communication" auprès de cette instance demandaient « au Comité de reconnaître que Kamel Rakik a été victime de disparition forcée, un crime qui porte atteinte aux droits les plus fondamentaux garantis dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ».

     

    La demande portait aussi sur des faits de violences et tortures lors de sa détention. La famille de l’Algérien disparu demandait enfin que  « soit reconnue une violation envers eux pour les souffrances psychologiques endurées depuis tant d’années d’incertitude sur le sort de leur fils et frère »

     

     

     

    Tous les faits reconnus par le comité

     

     

     

    Dans sa décision rendue le 4 septembre dernier, le Comité des droits de l'Homme a retenu l’essentiel des demandes formulées par l’intermédiaire de Trial. Le Comité a notamment enjoint à l'Algérie de « mener une enquête approfondie et rigoureuse sur la disparition de Kamel Rakik », de fournir à sa famille « des informations détaillées quant aux résultats de son enquête », de le libérer immédiatement s'il est toujours détenu au secret ou de restituer sa dépouille à sa famille en cas de décès.

     

     

     

    Le Comité insiste par ailleurs sur l'obligation qu'a l'Algérie de « poursuivre, juger et punir les responsables des violations commises ». Il est également demandé à l'Algérie  d’indemniser de « manière appropriée » la mère et les frères de la victime pour les violations subies

     

     

    L’affaire n’est pas close

     

     

    Que peut-on attendre d’une telle décision ? Juridiquement, cette condamnation n’est pas contraignante pour l’État algérien. C’est la huitième fois que l’Algérie est condamnée pour des faits similaires d’enlèvement et de disparition.

     

     

    Cependant, l’entrée en vigueur, le 23 décembre 2011, de la convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées a changé la donne. Les auteurs de ces crimes, qui entrent dans la catégorie des crimes contre l’humanité, restés impunis, peuvent théoriquement être interpellés sur le sol de l’un des États qui ont ratifié la convention.
  • Le peuple, l’intelligentsia, le système mafieux et la problématique du changement

     

    Posté par Rédaction LQA on sept 8th, 2012 // 9 Commentaires - [ ]

    Adel Herik

     « Encore un énième état des lieux! », diront certains.

    Oui, mais en attendant que le miracle s’accomplisse et que la solution qui nous permettra de nous débarrasser du pouvoir mafieux se trouve à portée de main, nous n’avons d’autre choix que de cogiter, encore et encore, afin de comprendre le problème qui se pose à nous – celui du changement – dans tous ses aspects et ses implications et d’explorer toutes les voies qui sont susceptibles de nous mener à la solution.

    Le changement, pourquoi faire?

    « Pourquoi voulez-vous qu’il y ait un changement dans notre pays? », nous demanderont d’autres. « Voudriez-vous que nous revenions au point de départ, celui de juin 1991, qui a vu les militants du FIS occuper les places publiques d’Alger, demandant à Chadli – surnommé Mesmâr  Dj’ha par Abassi Madani – de se démettre et d’organiser des élections présidentielles anticipées? Vous avez bien vu où cela nous a menés! Notre pays vient à peine de sortir de la terrible tragédie des années 90 et vous voudriez encore le replonger dans de nouvelles turbulences? Non, merci. Et puis, si c’est pour ramener au pouvoir un nouveau parti unique islamiste qui nous imposera un nouveau bâillon et implantera l’économie de bazar, mieux vaut vivre en paix dans la semi-démocratie actuelle. Celle-là, au moins, nous la connaissons. Prenons notre mal en patience, les choses finiront par s’améliorer graduellement. Les vieilles croûtes au pouvoir aujourd’hui, les boutef, toufiq, nezzar, DOK, zerhouni et compagnie, finiront bien par passer l’arme à gauche un jour ou l’autre et une nouvelle génération plus instruite, plus compétente et plus ouverte prendra les commandes du pays. »

    Le changement de système de gouvernement est-il vraiment nécessaire? Pourquoi? Évidemment, la réponse à cette question dépend beaucoup de la situation personnelle de chacun. Il est certain, cependant, que tant qu’une grande majorité de la population n’est pas convaincue que sans changement de système de gouvernement la situation de notre pays et celle des Algériens et Algériennes – en dehors, bien sûr, de ceux et celles qui occupent le sommet de la pyramide – ne fera que se détériorer, il n’y aura pas une pression populaire suffisante qui rendra le changement inéluctable et forcera la classe dirigeante à procéder à de véritables réformes ou laisser la place à d’autres. Cette pression populaire est aujourd’hui très faible : seules quelques associations et groupes de militants, dont le nombre est malheureusement très réduit, osent crier leur rejet de l’incompétence et de l’abus de pouvoir dont font preuve les représentants de l’État. La Justice aux ordres du pouvoir mafieux et son appareil sécuritaire surdimensionné se chargent très vite de les faire taire en les mettant derrière les barreaux, dans l’indifférence générale. Cette indifférence de la population, pour ne pas dire sa totale passivité, est un obstacle de taille sur la voie du changement.

    Le changement, et après?

    Alors que la grande masse du peuple, bien qu’étant quotidiennement confrontée à toutes sortes de problèmes et constatant la dégradation continue de la qualité des services publics et du cadre de vie en général, ne fait rien pour manifester son rejet du système mafieux responsable, par sa corruption, son incompétence et sa totale absence de vision, de cet état de fait, et détourne la tête pour ne pas voir les militants que le pouvoir mafieux emprisonne pour un oui ou pour un non, l’intelligentsia opposée au pouvoir, bien qu’étant parfaitement consciente de la nécessité de mettre fin à ce système mafieux, se noie souvent dans une dialectique sinueuse et use ses nerfs et ses claviers dans des combats douteux aux enjeux parfaitement illusoires.

    Ainsi, cette intelligentsia n’arrive toujours pas à dépasser la dichotomie État islamique – État démocratique (laïc?). Dans ce milieu (virtuel?) relativement confiné, où les claviers crépitent en permanence – le mien tout autant que les autres, soit dit en passant  :-D –, les débats tournent toujours – quand ils ne virent pas à l’insulte, l’invective et la foire d’empoigne –  autour de la confrontation entre « islamistes » et « modernistes », islam et Occident, chariaa et laïcité. Ceux et celles qui essaient patiemment de dépasser ce stade de confrontation, en tentant une synthèse entre les deux termes de la contradiction, arrivent difficilement à se faire entendre. Même le retour à la déclaration du 1er novembre 1954, qui parle de l’édification d’un « État démocratique et social dans le cadre des principes islamiques » n’arrive pas à mettre définitivement fin à la division des rangs de cette intelligentsia en deux camps antagoniques. « Quelle démocratie? », demandent les uns, « Celle qui interdit le hidjab et veut confiner la religion dans les cœurs dans un pays où la population est musulmane à 99%? »  « L’islam, oui, mais pas pour en faire un tremplin pour la conquête du pouvoir et la suppression du peu de libertés qui existent », renchérissent les autres. Bref, au niveau de cette intelligentsia plus déboussolée et perplexe que jamais, chacun met ce qu’il veut dans le concept de changement et refuse obstinément de concéder à l’autre la moindre parcelle de terrain.

    Les voies du changement seraient-elles  impénétrables?

    Passivité et indifférence de la population, division de l’intelligentsia sur le type d’État à mettre à la place du système mafieux : voilà déjà deux obstacles majeurs sur la voie du changement. Ce ne sont, hélas, pas les seuls. En effet, en sus de la division au sein de l’intelligentsia entre partisans de l’État islamique et partisans de l’État démocratique (laïc?), il y a aussi une autre division en deux camps : les tenants de la méthode du tsunami populaire et ceux qui penchent plutôt pour un travail de sensibilisation et de mobilisation par l’intermédiaire des partis politiques.  Une troisième méthode a également des adeptes : de temps à autre, l’Armée est appelée à prendre ses responsabilités, afin d’imposer le changement et dégager les vieilles croûtes dont les rides enlaidissent le paysage politiques. Changement imposé de l’extérieur du système – tsunami populaire ou action des partis politiques – ou de l’intérieur – par le biais d’un coup d’État mené par un groupe d’officiers au sens patriotique particulièrement aiguisé : voilà les alternatives qui s’offrent à nous s’agissant de la méthode.

    Chacune de ces voies présente un certain nombre de difficultés. Pour ce qui est de la voie du soulèvement populaire, la plus grosse difficulté réside dans la totale imprévisibilité d’un tel phénomène. Quel est le rôle de l’intelligentsia? Doit-elle attendre que la population descende massivement dans les rues pour s’y précipiter aussi, afin d’encadrer et orienter le mouvement? Ou bien doit-elle réfléchir à la meilleure manière de provoquer ce soulèvement – jugé inéluctable – le plus vite possible?

    La voie de l’action partisane, si elle permet à l’intelligentsia de définir clairement son rôle – c’est celui du schéma classique de la révolution bolchévique de 1917, qui reste, pour certains, le modèle parfait de toute révolution populaire des temps modernes –, présente du point de vue de ses détracteurs maintes failles. L’argument que ces derniers avancent le plus souvent afin de disqualifier cette méthode est l’apport quasiment nul à la dynamique du changement de tous les partis politiques qui existent déjà – en dehors du FLN et du RND, qui sont les partis du pouvoir mafieux – depuis 1989, c’est-à-dire 24 ans. Ces partis – même celui de la sémillante Louisa, qui l’eut cru, et peut-être aussi le  « vieux » FFS – ont tous fini par être mis en orbite autour du pouvoir mafieux par le machiavélique DRS. Comme un rat des champs fasciné par le serpent qui s’apprête à le dévorer, ces partis sont totalement paralysés et tournent à vide, pendant que leurs chefs s’adonnent au sport favori de la classe politique algérienne qui gravite autour du pouvoir (il s’agit, vous l’aurez deviné, de la conjugaison du verbe manger à la mode de chez nous).

    Reste la solution du patriote en treillis – une sorte de réincarnation du colonel Boumediene à l’ère du cyberespace – qui se réveillerait un bon matin de son long sommeil pour prendre le taureau par les cornes, convoquer quelques lieutenants tout aussi mal réveillés que lui, se rendre aux Tagarins, sortir toufiq de son bureau et l’embarquer dans une jeep, puis dévaler en trombe le boulevard Frantz Fanon, emprunter, toutes sirènes hurlantes, le boulevard Salah Bouakouir, puis l’avenue de Pékin, jusqu’au Palais d’El-Mouradia, où se niche le petit boutef, le prendre par le collet et le traîner jusqu’à la jeep où il irait, pauvre petit vieux chauve terrifié et tremblant de tous ses membres, prendre place sur la banquette arrière aux côtés de son alter-ego toufiq-la-muerte, impassible et emmuré à tout jamais derrière son image mythique de  «rab edzayer » machiavélique et cruel. Je ne vous raconte pas la suite, car cela commence à ressembler à un mauvais thriller politique des années 70.

    Le peuple, l’État et la culture mafieuse

    Après ce bref tour d’horizon dans le monde clos (virtuel?) de l’intelligentsia qui se consacre à la réflexion sur la nécessité, les buts, les voies et les moyens du changement dans notre pays, revenons maintenant à la réalité du terrain.

    Si quelqu’un s’amusait à juxtaposer, en utilisant les puissants moyens informatiques du 21ème siècle, une tranche de réalité algérienne de 1962 avec une autre tranche de réalité, prise au même endroit, mais en 2012, il verrait immédiatement la mutation qui a eu lieu en 50 ans et qui a fait passer le pays d’une culture patriotique majoritairement rurale, teintée d’idéalisme et enracinée dans des traditions séculaires de horma, de nif, etc., à une culture mafieuse majoritairement urbaine, celle de la bête de proie toujours prête à happer tout ce qui passe à proximité, ou bien encore celle du proxénète ou du gangster, qui ne connaît d’autre loi que celle de son couteau ou de son revolver. Cette culture mafieuse est aujourd’hui partout, dans tous les rouages de l’État et dans tous les quartiers de nos grandes villes.  « Malheur au faible! », telle est la devise des mutants qui ont aujourd’hui pris la place des Algériens et Algériennes de jadis.

    Un véritable changement sera-t-il possible sans éradication de cette culture mafieuse qui a contaminé toute la société? Et quid de l’État? N’est-il pas totalement infesté par la vermine mafieuse? Faudra-t-il tout détruire et recommencer à zéro? L’expérience des peuples de notre région qui nous ont précédés dans la voie du changement nous donne tous les jours à voir et analyser les progrès – et les souffrances aussi – de ces peuples dans la mise en œuvre du processus de changement. Du cas extrême libyen, où l’État – ou semblant d’État – a disparu avec son fondateur et chef Kadhafi, au cas syrien, où la classe mafieuse au pouvoir a entraîné l’opposition dans une guerre impitoyable qui finira elle aussi par briser l’État en même temps que le pouvoir mafieux, en passant pas le cas égyptien, où le président Morsi a réussi à se débarrasser de manière élégante de son adversaire galonné, le maréchal Tantaoui, il y a matière à réflexion. Il apparaît clairement, à travers ces expériences, que le changement ne se fera pas sans casse, que c’est un processus qui comporte énormément de risques et qu’il peut capoter à tout moment. La culture mafieuse ne cèdera pas facilement le terrain conquis depuis des décennies à la culture patriotique.

    Conclusion?

    A la fin de ce rapide tour d’horizon sous forme de questionnement, que pouvons-nous dire en guise de conclusion? Rien de définitif, hélas. Chacun(e) de nous se situe dans un camp et a une préférence pour une méthode, mais nous avons tous aujourd’hui en commun notre sentiment d’impuissance face à une situation qui nous apparaît comme étant fondamentalement dégradante et indigne, celle d’un peuple qui a réussi à se libérer de la colonisation au prix de lourds sacrifices, qui dispose d’une manne pétrolière que lui envient ses voisins moins chanceux et de potentialités naturelles et humaines appréciables, mais qui végète depuis trop longtemps dans la mal-vie et la désespérance, sous la botte d’une clique mafieuse qui a pris le pouvoir par la force et qui le conserve par la force, la ruse et la manipulation. Nous rêvons pour ce peuple – le nôtre – d’un avenir brillant, à la mesure de ses potentialités. Ce rêve, nous finirons bien par le réaliser, inchallah – et si ce n’est pas nous, ce seront nos enfants. En attendant, nous devons chasser toute forme de désespoir et continuer à cogiter et à chercher, tout en gardant clairement à l’esprit ces deux vérités que tous les combattants pour la dignité et la liberté à travers l’histoire connaissent : premièrement, le peuple – et lui seul – peut accomplir des miracles; deuxièmement, sans union de tous les patriotes, aucun combat ne peut être gagné. Ce que les militants chiliens contre la dictature de Pinochet avaient, en 1973, résumé par la formule « el pueblo unido, jamas sera vencido » (Le peuple uni ne sera jamais vaincu).