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  • Quand le vice fait dans la vertu

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Des “militants” de la sobriété courent les rues de certains quartiers pour rassembler des pétitions appelant à la fermeture de débit de boissons. On a la cause qu’on peut.
    La tenue des femmes et la consommation d’alcool constituent, selon le moment et l’endroit, les grandes questions qui préoccupent une société largement dressée à des réflexes de secte.
    On peut se demander, cependant, pourquoi ces rédempteurs de quartier s’excitent aussi nerveusement autour des boutiques d’alcool et des bars résiduels : l’État va plus vite dans son œuvre prohibitive. Depuis une dizaine d’années, l’on a appris l’existence de toutes sortes de raisons “légales” de fermer un restaurant. Et, étrangement, les cafés aux tables crasseuses et tasses sales, les gargotes aux effluves écœurantes, les usines à graisse dégoulinant sur les trottoirs qui ne succombent jamais à la rigueur de la réglementation. Celle-ci est réservée aux établissements dont l’effort d’investissement et d’hygiène autorise leur classification à une catégorie qui leur permet de servir de l’alcool !
    Si la prohibition avait quelque vertu de sevrage, l’Amérique l’aurait prouvé et le monde l’aurait adoptée. Et si notre pouvoir avait un réel souci de santé publique, cela se verrait dans l’état de nos hôpitaux. Non. Effarouché par l’islamisme violent, nos dirigeants qui, un temps, ont fui le pouvoir, et même le pays, pour certains, sont revenus composer avec des islamistes militairement affaiblis : on abandonne les villages et quartiers à votre code “moral” et à votre business informel mais hallal ; vous nous laissez à notre rente et à nos espaces sociaux offshore ! Ainsi se décline, au plan de la gestion morale de la société, le compromis qui fonde la stratégie politiquement dévastatrice et culturellement régressive de la réconciliation nationale.
    La manière dont Sellal, dans une démarche antiéconomique, a cédé le dernier “pour cent” d’intérêt sur les crédits à la création d’entreprises, aux pourfendeurs intéressés du “riba” illustre cette démarche de renoncement à la rationalité pour gagner la reconnaissance de piété. Ce n’est ni le Sheraton ni Riad El-Fath qui ont à redouter les pétitions : ils n’ont pas de voisins. Et comme la jet-set rentière se déniaise plus volontiers dans les bars de Palma ou les boîtes des “Champs”, comme disent ces familiers de la plus belle avenue du monde, les “neveux” de la caste pourront encore longtemps s’éclater en toute sécurité.
    Les enfants du peuple, embrigadés comme vigiles anti-boissons pour beaucoup d’entre eux, une fois le devoir d’assainir le quartier de ses bars accompli, pourront, le soir venu, s’anesthésier à coups de “zetla” et de “cachets” dans les buanderies désaffectées et dans les rues désertes.
    Paradoxalement, la “morale” pieuse, qui traque l’alcool, sert directement la corruption, ce vice national qui, lui, se porte si bien : la pression conjuguée des forces islamistes et de l’État, tous services confondus, met en effet les gérants de restaurant, bar et autres débits de boissons dans un état de précarité intenable qui les met à la merci de fonctionnaires véreux.
    Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir : il n’est pas sûr que ce soit dans les bars qu’il faille chercher les pires des vices de notre société !


    M. H.
    musthammouche@yahoo.f

  • no moment

    DIlem du 27 Aout 2013

  • L’Algérie, un pays «stable» à éviter

    ALERTES SÉCURITAIRES AUX VOYAGEURS ÉTRANGERS

    Vue de l’étranger, l’Algérie reste un pays dangereux. Pour nombre d’Etats, la menace terroriste est bien réelle. Petit tour du monde des alertes aux voyageurs.

    Tarek Hafid - Alger (Le Soir)
    L’Algérie attire mais continue de susciter des craintes. Il suffit de lire les rubriques «conseils aux voyageurs» des ministères des Affaires étrangères pour le confirmer.
    Le Quai d’Orsay divise le territoire algérien en deux zones colorées : orange au Nord et rouge au Sud. «Les menaces renouvelées d’Al Qaïda au Maghreb islamique contre les intérêts français, la persistance d’attaques menées par les groupes terroristes, principalement contre les forces de l’ordre dans le quart nord-est du pays, mais susceptibles de concerner aussi bien les étrangers et d’autres régions, et la dangerosité accrue de la zone sahélienne, limitrophe de l’Algérie, aboutissent à ce que le risque terroriste reste élevé en Algérie. Ce risque concerne toutes les régions en Algérie, aussi bien les régions du Nord que le Grand Sud».
    Pour ce qui est des centres urbains, le ministère français exige de ses ressortissants de «faire preuve de prudence». «Le risque terroriste est contenu par le dispositif sécuritaire déployé mais il reste nécessaire de faire preuve de prudence. Les villes (dont Alger et Oran) ont pu connaître des mouvements sociaux importants qui dégénèrent parfois en émeutes urbaines.
    Il convient donc d’adopter un comportement aussi peu ostentatoire que possible et d’entourer ses déplacements, notamment dans les quartiers sensibles, de mesures de précaution et d’une attitude de vigilance. Les autorités algériennes ont constaté une recrudescence de la délinquance et de la petite criminalité, ce qui doit amener chacun à adopter les consignes de prudence habituelles dans les villes exposées à ce type de danger. Compte tenu d’une circulation automobile intense, la plus grande prudence est recommandée en ville et sur les routes». Mais les spécialistes des alertes restent les Américains avec leur «travel warning» que le Département d’Etat relance chaque saison.
    La dernière date du 23 août et fait état d’une «menace persistante du terrorisme». «Le Département d'Etat continue de mettre en garde les citoyens américains des risques de voyage en Algérie. Cet avertissement pour l'Algérie remplace celui publié en date du 19 février 2013 suite à une mise à jour des informations sur la situation sécuritaire actuelle en Algérie, la menace persistante posée par le terrorisme, et les informations sur les incidents de sécurité et les recommandations sur la sensibilisation à la sécurité».
    Cette alerte intervient après la décision du gouvernement américain de fermer ses ambassades dans la quasi-totalité des pays arabes. A Alger, cette mesure exceptionnelle n’avait duré qu’une seule journée, soit le 4 août. Mais il semble que certains Etats aient décidé de changer leur perception de la situation sécuritaire en Algérie depuis la prise d’otages de Tiguentourine.
    C’est notamment le cas du Japon, pays qui a perdu dix ressortissants dans cette violente attaque terroriste. Kidnappings, attentats, vols, cambriolages, émeutes… le site du ministère des Affaires étrangères japonais foisonne d’informations sur les risques et les menaces encourues en Algérie. Rien qui ne donnerait envie à un groupe de touristes nippons de venir passer quelques jours en terre d’Algérie.
    La Grande-Bretagne semble avoir une toute autre approche. Le Foreign Office dresse une liste détaillée des régions à éviter (Bouira, Tizi-Ouzou, Boumerdès, Tébessa, Skikda, Illizi et Tamanrasset) tout en précisant qu’il est généralement «sûr de se déplacer dans les grandes villes». Le gouvernement du Canada fait plus dans la logique «à vos risques et périls». Voici comment est présentée la politique d’Ottawa en matière de prise en charge des Canadiens en zone dangereuse : «La décision de voyager relève de vous seul. C’est également à vous seul qu’il incombe de veiller à votre sécurité personnelle à l’étranger. Le gouvernement du Canada prend très au sérieux la sécurité des Canadiens à l’étranger et diffuse des renseignements fiables et à jour dans ses conseils aux voyageurs. Dans l’éventualité où une situation de crise nécessiterait une évacuation, la politique du gouvernement du Canada consiste à assurer le transport sécuritaire des ressortissants canadiens jusqu’au lieu sûr le plus proche. Le gouvernement du Canada ne vous aidera à quitter un pays ou une région qu’en dernier recours, lorsque tous les moyens de transport commerciaux et personnels auront été épuisés. Ce service est offert contre recouvrement des coûts, et vous devrez assumer les frais associés à la poursuite de votre voyage. Les situations varient d’un pays à l’autre et les ressources du gouvernement pourraient, dans certains cas, être soumises à des contraintes susceptibles de limiter son aptitude à offrir de l’aide, notamment dans un pays ou une région où le risque de conflit violent ou d’instabilité politique est élevé.»
    Certains pays ne montrent aucun signe d’inquiétude, l’Algérie n’étant concernée par aucune alerte voyage. La Corée du Sud, la Chine ou encore la Fédération de Russie font partie de ce groupe restreint. Maintenant, posons la problématique autrement : quelles sont les menaces et les risques auxquels pourraient être confrontés les Algériens à l’étranger ? Impossible de le savoir, le ministère algérien des Affaires étrangères ne s’est pas encore intéressé à cette question.
    T. H.

  • Résultats des négligences dans le secteur de l’énergie Sonatrach et le gaz israélien

     

    A l’insu de ses responsables et surtout ceux de sa tutelle, Sonatrach est, désormais, impliquée dans l’achat de gaz en provenance d’Israël. L’information est confirmée à la fois par les médias égyptiens et israéliens qui font état de l’accord conclu entre la société Union Fenosa Gas SA et des fournisseurs israéliens pour la vente de gaz produit dans l’offshore de l’état hébreux.
    Union Fenosa Gas SA est une société espagnole, dans laquelle Sonatrach est actionnaire à hauteur de 4%, et qui dispose d’une unité de GNL en Égypte. Celle-ci vient de conclure l’accord en question avec la partie israélienne.
    Cette action est justifiée, côté espagnol, par le fait que le marché égyptien ne dispose plus des ressources énergétiques nécessaires au fonctionnement de ses installations de liquéfaction du gaz. Selon la presse égyptienne, en 2012, Union Fenosa Gas SA n’a pu exploiter son unité de Damiette, dans la périphérie de la capitale, qu’au tiers de sa capacité et se trouve dans l’obligation de recourir au gaz israélien pour couvrir ses besoins. Sonatrach se trouve, ainsi, impliquée dans une opération lourde de sens en termes de relations avec l’Etat hébreux.

    Négligence ou complicité ?
    Tous les experts affirment que la Sonatrach et le ministère de l’Energie ne peuvent être complices dans ces transactions entre la société espagnole Union Fenosa Gas SA et les fournisseurs du gaz israéliens. Ils justifient ces jugements par le fait que les investissements de Sonatrach à l’étranger sont délaissés et ne font pas l’objet d’un suivi rigoureux. Les représentants du groupe public à l’étranger sont, quant à eux, sélectionnés dans la plupart des cas sur la base de recommandation et non sur des critères de compétence.
    La Sonatrach aurait pu fournir l’unité de Damiette en gaz si le responsable du suivi des activités de Gas Natural Fenosa avait signalé ce fait. Mais, tel n’est pas le cas.
    Le groupe Sonatrach dispose d’une participation de l’ordre de 4,007% dans le capital du groupe espagnol Gas Natural Fenosa. Fin 2012, il a acquis 2 millions d’actions supplémentaires, pour porter à 40 millions le nombre de titres qu’il détient dans ce groupe énergétique.
    Depuis 2011, Sonatrach est le troisième investisseur dans le groupe espagnol, après la banque Caixa et le groupe pétrolier Repsol. Aujourd’hui, la valeur de la participation du groupe algérien au sein de la compagnie espagnole est estimée à quelque 720 millions d’euros.
    Il convient de rappeler que le différend sur la révision des prix du gaz fourni par Sonatrach en Algérie entre 2005 et 2008 a conduit à une décision d'un tribunal international qui a condamné la partie espagnole à verser à Sonatrach la somme de 1,897 million de dollars.
    L’accord conclu en 2011 portait également sur la prise de participations de Sonatrach dans le capital de GNF et sur une cession de l’ordre de 10% des actions détenues par Sonatrach dans le gazoduc Medgaz, qui relie l’Algérie à l’Espagne.
    Cette opération a été conclue au début du mois de janvier dernier quand Gas Natural Fenosa a acheté, auprès de Sonatrach, 10% du capital de Medgaz pour la somme de 61,9 millions d'euros.
    La filiale Union Fenosa Gas (UFG) a été fondée en 1998 par le groupe Gas Natural Fenosa pour activer dans la liquéfaction, le transport du gaz et la production de l’électricité. En 2003, UFG a conclu un partenariat stratégique avec l’italien ENI qui a pris 50% de participations dans le capital du groupe.
    A travers ce partenariat, le groupe espagnol s’est lancé à l’international, notamment en Égypte et à Oman.
    Entre ces espagnols et ces italiens, la Sonatrach a perdu le Nord à tel point qu’elle se trouve mêlée à du business avec les exportateurs de gaz israélien.
    Mokhtar Benzaki

  • FLN à détruit l'algerie

     


     

    Le destin injuste du sigle FLN

    Par : Mustapha Hammouche

    Il y a quelque chose de triste dans ce qu’il est advenu du prestigieux sigle Front de libération nationale.
    Les clans, pourvus d’ambitions mafieuses manifestées avant même l’Indépendance, ont flairé, en pleine guerre de Libération, l’avantage tactique à tirer de l’appropriation exclusive du sigle FLN. Ils firent du Front qui associait tous les partis et toutes les sensibilités, un parti… unique qui commandait l’intolérance de toute autre vision que celle de ses propriétaires. Ils firent du libellé de la solidarité nationale l’instrument de l’exclusion autoritaire.
    Des manœuvres et affrontements ont marqué l’été 1962, du lendemain des accords d’Évian à l’élection de l’Assemblée constituante, une ratification de liste unique de ses membres plus précisément, en septembre, aboutissant à la confirmation du coup de force de Tripoli. Ben Bella, entré à Alger avec l’état-major quelques jours plus tôt, est désigné président de l’Exécutif et adopte la “charte” du congrès inachevé de Tripoli, instituant le socialisme et le parti unique, comme programme. Il proclame ce qui sera le véritable programme du FLN-appareil jusqu’à aujourd’hui : “La démocratie est un luxe que l’Algérie ne peut pas se permettre.”
    Mal lui en prit. Son règne durera moins de trois ans. Parce qu’en matière de dictature, ce n’est pas le parti qui contrôle le pouvoir ; c’est le pouvoir qui contrôle le parti.
    Après le coup d’État du 19 juin 1965, comme pour se mettre en conformité avec sa fonction réelle, le FLN adopta ce statut d’appareil jusque dans sa structure : c’est l’appareil du parti qui organise l’activité “politique” : il sert surtout à empêcher l’intrusion dans les institutions de citoyens qui n’ont pas fait la preuve de leur adhésion au système de pouvoir. Une fonction de police politique sans arme.
    Depuis, le sigle n’a pas connu d’autre destin que celui-là : servir de lieu de transposition de légitimation “politique” des choix d’un pouvoir qui sait devoir son autorité à sa seule force et en rien à une “volonté populaire” que le FLN est censé concentrer, soit comme parti unique soit comme parti “majoritaire”. La nécessité d’adapter les hommes et le mode d’action aux nécessités conjoncturelles de maintien du système installé par le couple Ben Bella-Boumediene et entretenu par leurs successeurs, toutes sortes de subterfuges ont été testés pour l’adaptation du personnel et du mode d’action de l’appareil. Et cet appareil, qu’on affuble de l’abréviation sacrée de FLN a été dans toutes sortes de combines qu’illustrent les péripéties du “coup d’État scientifique”, de “la justice de la nuit”, jusqu’à l’actuel feuilleton animé par le BP, le CC et autres “clans des milliardaires”…
    Paradoxalement, c’est sous le régime qui a introduit une réforme constitutionnelle protégeant les symboles de la Révolution, que la dispute autour de l’instrumentalisation de l’un de ces signes connaît une grossière et irrépressible surenchère.
    On ne dira pas qu’il est temps de cesser de compromettre le sigle FLN dans les affrontements autour de la rente : il peut encore rendre trop de services au clan pour que l’appel soit écouté. On pourrait nous répondre par un ricanement à la Chakib Khelil.


    M. H.
    musthammouche@yahoo.f

  • Bosses


    Par Maâmar Farah
    Un lecteur me reproche de ne pas avoir réagi à la profanation de tombes musulmanes dans un cimetière français. Outre le fait que je ne suis pas obligé de réagir à toutes les bêtises, je trouve que beaucoup de journaux le font si bien.
    Mais moi, j’aurais pu réagir si je n’avais pas honte. Honte d’appartenir à un pays où l’on a détruit les croix dans les cimetières chrétiens ; pas seulement les croix, mais également les sépultures et les caveaux ! Honte de faire partie de la communauté où se trouvent ces profanateurs qui ont déterré des cercueils pour sortir des squelettes qu’ils ont dépouillés des bijoux que leurs familles croyaient en lieu sûr !
    Voilà pourquoi je suis incapable de réagir car je ne veux pas être comme le chameau, à ne voir que les petites bosses des autres, alors que les miennes sont énormes !
    maamarfarah20@yahoo.fr

    «A propos de ton billet de jeudi, voici un programme, chanté par Gérard Lenormand, que j'adopterai volontiers : Si j'étais Président de la République, jamais plus un enfant n'aurait de pensée triste.»
    Tata Aldjia

  • ÉGYPE Le ratage des frères musulmans et les mensonges d’Al Jazeera

     

    Du Caire, Hassane Zerrouky
    Vendredi, l’appel de «l’Alliance contre le coup d’Etat», regroupement de 33 mouvements islamistes dont les Frères musulmans et leur bras politique, le Parti de justice et de la liberté, lors de la mobilisation contre le pouvoir égyptien a été un ratage monumental. Les Égyptiens appelés à «manifester par millions» n’étaient pas au rendez-vous. Le «vendredi des chouhada» n’a pas eu lieu. Même la libération surprise de Hosni Moubarak, intervenue à la veille de ce vendredi des martyrs, et dénoncée par les «Ikhouane», n’a pas eu l’effet escompté. Elle est passée presqu’inaperçue.
    Au Caire, ville qui compte près de 19 millions d’habitants, entre trois et quatre mille personnes ont répondu à l’appel de l’Alliance.
    Sur les 28 marches de protestation programmées, il n’y en eu que cinq.
    Et ce, contrairement aux images mensongères d’Al Jazeera, qui a diffusé des vidéos amateurs dont on se demande si elles n’avaient pas été prises avant ce «vendredi des martyrs». Anticipant l’échec des islamistes, les autorités égyptiennes ont même allégé le dispositif sécuritaire. Seuls quelques axes stratégiques, dont la place Tahrir afin d’éviter des heurts entre pro et anti-Morsi, étaient gardés.

    Place Ramsès, pas l’ombre d’un policier. La mosquée El Feth, théâtre de violents affrontements, où des snipers islamistes étaient embusqués sur le haut du minaret la semaine précédant ce «vendredi des martyrs», évacuée samedi dernier après un siège de 24 heures, est fermée ce vendredi officiellement «pour travaux», indique un petit écriteau sur la grille de l’édifice.
    Dans ce quartier, les traces des violences sont visibles. Voitures calcinées dans les ruelles adjacentes, quelques habitations endommagées par un début d’incendie, les trottoirs, dont le carrelage a été arraché pour servir de projectiles, n’ont pas été réparés. Derrière son étal, Omar, appelons-le ainsi, vend des lunettes de soleil mais aussi des posters de Nasser et du général Al Sissi ainsi que l’emblème égyptien. «C’est de là que les terroristes tiraient sur les militaires» en indiquant le sommet du minaret.
    Ailleurs dans la ville, des prières ont été annulées sans explication.
    Place Rabaa al Adwiya, à Nasr City, là où des dizaines de milliers de militants islamistes campaient avec femmes et enfants dont une partie de gamins drapés de linceuls de martyrs, la mosquée était également fermée pour «réparation» ! Sur cette place, qui a été le principal lieu de contestation des «Frères», avant d’être évacuée par la force au prix de centaines de victimes, il n’y avait qu’un camion des forces de sécurité. Ce vendredi, brandissant des pancartes sur lesquelles était écrit «ma mort est le prix de ma liberté» — il n’y a pas eu de morts bien sûr — ils étaient au plus près de 200 islamistes à fustiger le «coup d’Etat», déchirant sous l’œil des caméras étrangères les portraits du général Al Sissi, et exigeant la libération et le retour de Mohamed Morsi au pouvoir.
    Dans le quartier des Mohandissine, ils étaient près d’un millier à défiler. A Gizeh, quelques centaines ainsi qu’à Helouan. Autrement dans le reste de la ville, comme sur l’île de Zamalek, ce fut un vendredi calme. A Alexandrie, théâtre de heurts violents durant le mois de Ramadhan, il n’y a pratiquement pas eu de manifestations.
    A l’intérieur du pays, excepté peut-être Tanta dans le delta du Nil où les affrontements entre pro et anti-Morsi ont fait deux morts, le «vendredi des chouhada» n’a pas eu plus de succès, sauf sur El Jazeera ! De fait, on assiste à un retour à la normale. La tension a sensiblement baissé.

    Le Caire retrouve des couleurs
    L’échec du «vendredi des martyrs», une semaine après le «vendredi de la colère» qui avait peu mobilisé, est-il l’indice d’ un essoufflement de la mobilisation que d’aucuns en Égypte qualifient de tournant ? Il est sans doute trop tôt pour l’affirmer. Les Frères musulmans sortent affaiblis mais ils sont loin d’être morts politiquement. En fait cet échec s’explique par plusieurs facteurs.
    A commencer, on ne le dit jamais assez, par les deux années de pouvoir des Frères musulmans, qui n’ont pas servi la confrérie. Arrivés au pouvoir sous le slogan «l’Islam est la solution», les Frères n’ont tenu aucun de leurs engagements d’amélioration des conditions sociales d’existence du plus grand nombre, et ce, en dépit des milliards de dollars versés par le Qatar et des pays du Golfe.
    En deux ans, ils se sont retrouvés face à la société et la colère des gens qui ont voté pour eux. L’entêtement de Morsi, qui s’est comporté comme un chef de secte et non comme un homme d’Etat responsable devant tous les Égyptiens sans exception, à prendre la mesure des réalités, refusant d’appeler à des élections anticipées, a fait le reste.
    Qui plus est, en privilégiant l’affrontement face à un pouvoir auréolé par le soutien de millions d’Égyptiens – 67% des Égyptiens ont approuvé l’intervention de l’armée contre les frères selon un récent sondage – les Frères musulmans ont fait une erreur stratégique.
    D’abord, il n’y a pas eu de scénario syrien : en médiatisant à outrance via les réseaux sociaux et El Jazeera, des cadavres de militants tués par l’armée, les Frères croyaient dur comme fer, qu’ils pouvaient rééditer le scénario syrien, et inciter par l’image tout ou partie de l’armée à basculer dans l’opposition. L’armée est restée unie.
    Ensuite, l’ampleur de la répression – 1 200 morts dont près de 200 militaires et policiers – ne s’est pas traduite par la division des forces progressistes et libérales, et ce, à la seule exception de Mohamed El Baradei, qui a démissionné en signe de protestation contre le recours à la force. Les policiers égorgés dans le Sinaï ont choqué et nui à l’image des Frères qui n’ont pas condamné cet acte.
    Enfin, les autorités égyptiennes ne sont pas tombées dans le piège tendu par les islamistes, à savoir l’interdiction de leur mouvement, pour les pousser à la clandestinité. Et plus que la répression et les arrestations ciblées des responsables et cadres de la confrérie, sur fond de couvre-feu empêchant l’utilisation des mosquées dès la nuit tombée comme ils le faisaient avant (même sous l’ère de Moubarak), les Frères musulmans ont surtout perdu la légitimé morale, le statut de musulmans intègres et l’image de «martyrs» et la posture de «victimes», qu’ils ont de tout temps cultivés.
    Enfin, autre erreur des Frères, c’est le fait d’avoir sous-estimé le retour du Nassérisme au sein de la société et de l’armée. Le mouvement Tamarod, à l’origine de cette formidable mobilisation qui a fait chuter le pouvoir de Mohamed Morsi, s’en réclame ouvertement.
    Les portraits de Nasser, le «raïs», sont partout. Les Égyptiens, notamment les jeunes, redécouvrent les discours du raïs prononcés dans les années 1950 et 1960, notamment ceux tournant en dérision les Frères musulmans et les Etats-Unis, lesquels sont diffusés en boucle sur les télés et les réseaux sociaux.
    On rappelle que Nasser, aussi autoritaire soit-il, était un homme intègre. «Il n’avait que 80 livres égyptiennes sur son compte, pas de biens privés, et ses enfants, aujourd’hui enseignants, n’ont pas bénéficié de passe-droits comme ce fut le cas des enfants de Moubarak», explique ce marchand de journaux.
    Aussi les Égyptiens voient-ils en le général Al Sissi, un héritier du nationalisme progressiste prôné par Nasser. Et le fait qu’Al Sissi, actuel ministre de la Défense, ait refusé de décrocher le téléphone pour répondre à Obama puis à John Kerry, en a fait un héros national aux yeux du petit peuple du Caire.
    Cela étant, bien que sortis fragilisés politiquement, les Frères musulmans escomptent bien retrouver à terme la scène politique. La question sera alors de savoir s’ils vont tirer les leçons de cet échec et quelle sera alors leur stratégie.
    A Istanbul, al-Tanzim Dawli, à savoir l’Organisation internationale des Frères musulmans, basée à Londres, a tenu une première réunion pour discuter de l’échec égyptien et ses conséquences dans les pays arabes et islamiques où existent des branches de la confrérie.
    H. Z.

  • La Syrie, le monde et le monde “arabe”

     

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Alors que des Syriens s’entretuent allègrement, les “communautés” — internationales, européennes, islamiques, arabes et autres — constatent leur impuissance à ne serait-ce que réduire les souffrances des innocents.
    Le Conseil de sécurité confirme, une fois de plus, qu’il n’est pas exactement conçu pour servir sa finalité statutaire : la paix. Entre les puissances qui “menacent” d’intervenir pour le compte d’une partie du conflit et celles qui menacent d’intervenir pour le compte de l’autre, il semble servir de lieu de confrontation géopolitique sans armes. Et pour cause : il est lui-même le fruit de l’issue d’une guerre mondiale.
    Dans le cas syrien, les attributs des forces en présence — une dictature sanguinaire, d’un côté, et une rébellion phagocytée par le terrorisme islamiste, de l’autre — permettent à chacune des positions de se prétendre agir pour “la bonne cause”. En s’illustrant dans le détournement totalitariste des “révolutions arabes”, l’opportunisme islamiste a donné des arguments à l’option du statu quo : faut-il soutenir des révolutions qui font marchepied au fascisme vert ?
    Le principe de légitimité de fait des régimes en place, la sacralité de la souveraineté des États et la menace intégriste font que les Russes et les Chinois ne soient pas sans arguments dans leur opposition à une intervention internationale en Syrie. Les résultats d’expériences récentes d’intervention directe finissent par faire hésiter les puissances occidentales. Alors, place aux opérations clandestines et semi-clandestines ! Si bien qu’on ne sait plus qui fait quoi dans cette région.
    Déjà que son organisation a été passablement disqualifiée par les “printemps” inachevés, le monde dit arabe a été politiquement pulvérisé par la tragédie syrienne. Partagée entre pouvoirs pro-révolution et pouvoirs attachés au principe de solidarité conservatrice des régimes, la Ligue arabe a simplement disparu, prouvant enfin la vacuité politique de la notion de “monde arabe”. La question palestinienne connaît étrangement un de ces cycles favorables au moment où le monde dit arabe s’évapore comme entité géopolitique et comme acteur politique international. Son statut utilitaire de “cause arabe” l’a paradoxalement sanctionnée dans son statut de cause nationale. À quelque chose malheur est bon, peut-être que la fin de l’entité artificielle “arabe” permettrait-elle quelque progrès à une cause restituée à son peuple.
    Par la connivence de dirigeants “arabes” installés au lendemain des indépendances a emprisonné des peuples dans un monopole autoritaire réducteur : l’entité arabo-islamique magique. Des États sectaires devaient entretenir l’illusion d’une unité pour cause d’uniformité. Pour se libérer de ces camisoles solidaires, les populations sont allées chercher ce qu’il y a de plus atavique dans ce qui les différencie. De durables dictatures les ont condamnées à se déchirer avant de se reconnaître ! Et avant que ces dictatures ne disparaissent. Au prix que l’on voit.
    Les ex-colonies et les puissances paient le prix-moral de leur historique collaboration avec ces dictatures et contre ces peuples. Si, comme elles le crient, elles ont quelques remords. Mais ce n’est pas sûr : la géopolitique continue à primer sur le droit international.

     


    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

  • La justice déclare illégale la grève des postiers


    Après une semaine de protestation, la sentence est tombée : la justice a déclaré illégale la grève déclenchée par les travailleurs des bureaux de poste depuis mercredi dernier.
    Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Les postiers mettront-ils fin à leur mouvement ? Les bureaux de poste risquent en effet de rouvrir, ce matin, après une semaine de protestation. Le mouvement de grève a été déclaré hier, illégal par la justice, a indiqué, Nekkache Mourad, président du Syndicat national autonome des postiers (SNAP). Suite à quoi, le Syndicat a réuni, hier dans l’après- midi, son conseil national pour décider du maintien ou non de la grève.
    «Nous allons nous réunir pour discuter de l’évolution de la situation et décider si nous allons poursuivre la protestation et des suites à donner à notre mouvement» a déclaré le président du SNAP. Selon ce dernier, le mouvement a été suivi dans 39 wilayas, avec un taux de suivi avoisinant les 70%.
    Pour rappel, l’appel à la grève n’a été lancé par aucun syndicat. Les travailleurs ont décidé spontanément de ce mouvement qui a fortement perturbé les bureaux de poste.
    Ces derniers exigent l’application de l’effet rétroactif des augmentations de salaires à compter de 2008, l’application de la nouvelle grille des salaires à compter du mois de janvier dernier, l’amélioration des conditions de travail ainsi que l’attribution de la prime annuelle des travailleurs.
    Afin de ne pas pénaliser ses 17 millions de clients, la direction d’Algérie Poste a fait appel à ses responsables pour tenir les guichets dans quelques bureaux de poste.

  • Quand Amar Ghoul défie Khalida Toumi


    Le site touristique et culturel d’El-Kantara, dans la wilaya de Biskra, avec ses majestueuses gorges et son pont romain millénaire, continue à susciter de l’inquiétude auprès des habitants de cette ville pittoresque. Les travaux de dédoublement de la RN3 se poursuivent toujours et à un rythme soutenu, en dépit des promesses du ministre des Travaux publics et des engagements des autorités locales à prospecter d’autres alternatives pour préserver la magnificence de ces monuments. Au fil de l’avancée des engins de déblaiement et de terrassement, l’étau se resserre autour de ce célèbre défilé et de cet ouvrage d’art. Le point de non-retour semble atteint et la politique du fait accompli aura été la stratégie retenue par la wilaya de Biskra et le ministère des Travaux publics pour contenir la désapprobation de la population et maintenir le tracé initial du projet. La mobilisation citoyenne sans précédent, la colère amplement justifiée de Khalida Toumi, ministre de la Culture et gardienne du patrimoine national et encore moins les lois de la République n’auront eu pour effet en définitive, que de redonner provisoirement de l’espoir car le cauchemar continue.

  • Le bonjour d'El Mouradia


    Par Maâmar Farah
    C’est certainement de la prétention, mais, bon, c’est décidé, je vais être candidat à la Présidence ! Et pourquoi pas ? D’autant plus que j’ai un bon programme. En voici les axes :

    • Il n’y aura plus de famille révolutionnaire. Tout le peuple sera une seule et même famille.

    • Il sera proclamé officiellement que la guerre est terminée depuis 1962, car certains ont tendance à l’oublier.

    • Le français sera enseigné dès la première année, avec l’arabe qui continuera d’occuper la première place. En troisième année, l’anglais sera obligatoire.

    • Les fonctionnaires qui perçoivent des salaires de misère et exhibent des signes extérieurs de richesse devront prouver qu’ils ont gagné au loto ou fait un gros héritage.

    • Les policiers, le gendarmes, les GLD, les douaniers, les pompiers et un certain planton de la wilaya devront être polis avec le public.

    • Tous les mois, j’irai dans une wilaya, sans avertir les autorités locales.

    • Je me solidariserai avec l'armée et le peuple égyptiens et ne jouerai pas à l'hypocrisie de la «neutralité».

    • Je m'engagerai, en cas de maladie, à me faire soigner en Algérie !

    1. Enfin, dans mes déplacements, j’éviterai d’être accompagné par tous les Boumaârafi d’Algérie, du Maghreb et même de Moldavie !
      maamarfarah20@yahoo.fr

      «Et si les Américains m'obligent à inclure un Chakib dans mon gouvernement, je le désignerai ministre des Affaires religieuses et je confierai la gestion du «fonds de la Zakat» à la zaouïa d'Adrar !»
      Tata Aldjia

       

  • Gouvernance en Algérie

     

    Le constat sans appel des experts

    Par : Badreddine KHRIS

    “Absence de gouvernance”, “un système de gouvernance qui n’est pas sain”, “les conditions nécessaires pour une bonne gouvernance inexistantes”… Les visions sont multiples mais un seul constat : l’Algérie souffre d’une mauvaise gouvernance.

    “La Révolution algérienne a été bien gérée et mieux conduite que ne l’est le pays indépendant, même 50 années plus tard !”. Cette phrase lourde de sens, prononcée par Hocine Khelfaoui, professeur en sociologie des sciences, Uqam Montréal (Canada), se veut en toile de fond, une véritable diatribe à l’égard des différents régimes qui se sont succédé en Algérie depuis l’Indépendance. C’est un avant-goût qui introduit en fait de manière franche et claire l’opinion des experts algériens de renommée mondiale quant à la manière avec laquelle est géré notre pays depuis 1962. Ces spécialistes qui se sont exprimés dans un reportage consacré à la problématique de la gouvernance en Algérie, réalisé par la Fondation algérienne pour l’action citoyenne (Faac), s’accordent à dire que notre pays “n’est pas bien gouverné”. “Absence de gouvernance”, “un système de gouvernance qui n’est pas sain”, “les conditions nécessaires pour une bonne gouvernance inexistantes”…
    Les visions sont multiples mais un seul constat : l’Algérie souffre d’une mauvaise gouvernance. Les raisons d’une telle contreperformance ont été identifiées et bien définies par ces experts. C’est que les fondements assignés à ce concept de gouvernance ne sont tout simplement pas pris en compte par les… gouvernants algériens. Toute politique ou toute autre stratégie doit être conçue autour du citoyen. Celui-ci doit être, comme l’a souligné le Dr Bachir Mazouz, professeur titulaire en administration publique Enap-Montréal (Canda) mis au cœur de la gestion publique d’un pays. Et tout sera bâti autour de ses valeurs et ses besoins. “On va former les cadres qui vont le servir, fabriquer des produits dont il a vraiment besoin…Et l’on mesure l’efficacité de ces mesures en fonction de son appréciation car sa perception compte énormément”, explique le Dr Mazouz. L’on doit, par la suite, s’organiser en tant que pouvoirs publics et autorités locales et nationales, avoue-t-il, autour du citoyen et non pas l’inverse. La même conception de la chose est partagée par le Dr Omar Aktouf, professeur titulaire en management HEC-Montréal, pour qui la bonne gouvernance est d’assurer de prime abord la dignité du citoyen. La mise en place d’un cadre de gestion efficace à même de dire si une politique publique est bien gérée ou non, est également primordiale.

    Tout bonne gouvernance est bâtie autour du citoyen
    Or, aujourd’hui, force est de constater que ce cadre de gestion est encore purement administratif en Algérie. En termes plus clairs, précise le Dr Mazouz, il est encore au stade des procédures voire à l’état bureaucratique. La gouvernance doit être reliée à la décentralisation et la démocratisation. “La gouvernance qu’elle soit de nature politique ou managériale ne doit pas s’entendre au sens de pouvoir et d’autorité mais au sens de responsabilité à assumer et surtout à en rendre compte. Qu’elle s’exerce au plus haut niveau de l’État ou dans une simple structure ou organisation locales”, affirme le Pr Khelfaoui. Il faut, de ce fait, en finir avec la notion ou le sens du mot “pouvoir” synonyme d’“arbitraire absolu” chez les Algériens. “Détenir le pouvoir et l’autorité, c’est de l’exercer d’abord sur soi-même. Ce qui signifie alors l’engagement et la responsabilité et l’exigence d’avoir et à rendre des comptes”, estime ce chercheur rappelé à Dieu récemment. Ainsi, avant de définir une politique de développement, de sortie de crise, il faut, selon lui, impérativement en finir avec les régimes autoritaires qui, “mieux s’ils n’osent pas opprimer sauvagement, font la sourde oreille aux difficultés de la population”. Gérer de nos jours, c’est de promouvoir la libre circulation de l’information objective et vérifiée dont l’analyse pourrait conduire au savoir à des savoirs compétents. Car l’une des fonctions essentielles d’une bonne gouvernance, c’est de favoriser la circulation de l’information et des idées d’une catégorie sociale à une autre voire au sein de toute la société. Promouvoir une société de savoir est la seule qui garantit actuellement la croissance socioéconomique d’un pays. Il est question donc de briser le monopole du savoir par quelques individus ou groupuscules fermés. Ces spécialistes évoquent aussi un problème de manque d’engagement social et une absence de volonté politique réelle. Le même constat est établi par le Dr Taïeb Hafsi, professeur titulaire en management HEC-Montréal, mais expliqué d’une autre façon. Pour ce professeur, le problème de gouvernance est ce conflit qui existe en propriétaire d’un bien et son gestionnaire.

    “Des dirigeants pessimistes et ne croient pas en Algérie”
    “Le gestionnaire qui dispose ainsi de plus d’informations que le propriétaire peut en profiter pour ses propres intérêts. Et dans ce cas, on dit qu’il y a opportunisme. Et c’est ce qui provoque le premier problème de gouvernance”, relève le Dr Hafsi. Le deuxième problème surgit quand il y a plusieurs propriétaires. Lorsqu’un propriétaire est dominant, il influence le gestionnaire de façon à être favorisé au détriment des autres propriétaires. “La gouvernance est le système mis en place pour régler ce conflit d’intérêts entre le propriétaire et le gestionnaire”, assure ce professeur. Il atteste que la gouvernance s’appuie sur trois piliers. Le premier est d’ordre politique qui traite des droits du citoyen. Il s’agit du respect de l’État de droit, le respect des lois et règlements choisis et des droits démocratiques du citoyen quelles que soient les circonstances (droit à la défense en cas d’accusation d’autrui, le droit d’exprimer son désaccord de manière pacifique…). Le professeur Hafsi met aussi l’accent sur la nécessité de mettre en place un système judiciaire transparent et équitable. Sur le plan économique, il rappelle l’importance de doter le pays d’un cadre économique et financier efficace, une gestion des finances publiques saine et un cadre qui engage la responsabilité sociale des entreprises. La gouvernance doit permettre, en outre, à la société civile de participer de manière efficace à la vie du pays. La gouvernance ne peut être, in fine, saine et bonne que, tel que le définit le Dr Mazouz, si l’on optimise ou “optimalise” les ressources et les moyens dont dispose le pays. “Que chaque dinar algérien dépensé donne la satisfaction voulue. Que chaque centime investi dans des projets publics génère une richesse ou une meilleure qualité de service à la population”, note cet expert. La bonne gouvernance, c’est d’afficher aussi son optimisme dans la gestion des affaires d’un pays. Ce n’est pas le cas des “dirigeants algériens qui demeurent particulièrement pessimistes. Car, ils ne croient pas en Algérie. S’ils laissent la place, les Algériens seront capables de trouver leur chemin et de régler ces questions de façon satisfaisante et l’Algérie s’en sortirait. Dans tous les cas, ça va prendre beaucoup de temps…”, conclut le Pr Hafsi.

     

    Fondation algérienne pour l’action citoyenne (Faac)
    La mission que se donne cette organisation consiste notamment à redynamiser les forces vives algériennes en particulier la jeunesse pour construire une Algérie forte et prospère en prônant le changement par la reconnaissance de l’excellence et de l’effort dans tous les domaines et en redonnant confiance aux citoyens par leur participation active à tous les projets.

    B. K

  • Commémoration du 20e anniversaire de l’assassinat de Kasdi MERBAH

     

     

    La famille réclame la vérité

    Par : A. Debbache

    C’est hier à 10h, au cimetière El-Alia, qu’a été commémoré le 20e anniversaire de l’assassinat de Khalef Abdallah, dit Kasdi Merbah. Des membres de la famille, d’anciens cadres du ministère de l’Armement et la Logistique générale (Malg), d’anciens militants du MAJD et de nombreux anonymes, ont tenu à rendre un vibrant hommage à l’ex-Chef du gouvernement, véritable artisan de la 1re cellule de renseignement et de contre-espionnage au sein de l’état-major général du Malg durant la guerre de Libération nationale, selon des témoignages recueillis sur place. Dès 9h, de nombreuses personnes commençaient à affluer au cimetière. Occasion de retrouvailles émouvantes d’anciens frères d’armes du défunt et militants du MAJD.
    Les témoins n’ont pas tari d’éloges sur l’homme, le dirigeant politique, en retraçant son itinéraire tant durant la guerre de Libération qu’après le recouvrement de l’Indépendance durant laquelle il a gravi tous les échelons. Abdellaziz Chekiri, ex-rédacteur en chef de la radio clandestine de l’Algérie durant la guerre, était à ses côtés alors qu’il assurait les fonctions de responsable des transmissions sans fil à la base de l’Est.
    Il décrit Merbah comme “un être d’une intelligence hors du commun, parlant peu et ayant le profil d’un homme de renseignement”. “Après l’Indépendance, poursuit ce témoin, il s’attela à mettre en place les structures de renseignement et de contre-espionnage de l’Algérie qui ont fait que durant sa présence à la tête des services, la sécurité a régné et on n’entendait jamais parler de scandales financiers comme ceux qui ont surgi ces dernières années.”
    Mansour Bouadaoud, ancien directeur de la logistique au Malg, qui dirigeait le camp d’entraînement de Khemisset (Oujda), évoque un autre épisode qui témoigne de l’engagement de la famille Khalef en faveur de la Révolution. “Un jour, El-Hadj Hamou (père de Merbah) est venu me voir avec ses deux enfants, Mustapha l’aîné et Abdallah (lycéen). Il m’informa qu’il était venu dédier ses enfants à la Révolution algérienne. Je lui ai fait savoir que ce n’était pas  encore le moment et devait repartir avec ses deux enfants. Mustapha (Chakib) se sauva et rejoint le maquis à Tlemcen. Arrêté, il fut assassiné. Abdallah (Kasdi Merbah) rejoint l’ALN le 19 mai 1956. Au vu de son intelligence, il a été choisi par Boussouf (fondateur des services de renseignement) pour le renseignement.”
    À la faveur de la commémoration de ce 20e anniversaire, la famille de l’ex-Chef du gouvernement a réitéré sa détermination à rechercher la vérité où qu’elle se trouve. Elle rejette catégoriquement la version officielle et reste convaincue que Merbah a été victime d’un assassinat politique. La famille se réfère aux témoignages de hauts responsables qui ont fait état de l’existence d’escadrons de la mort durant les années 1990.
    De plus, d’anciens officiers de l’armée ont désigné nommément des commanditaires de l’assassinat. Des témoignages recueillis lors de cette commémoration ont appuyé cette thèse  car, disent-ils, Kasdi Marbah était sur le point de trouver une issue politique à la crise qui secouait l’Algérie et évité des milliers de morts enregistrés lors de la décennie noire.

     

    A. D

  • Prévarication et expertise

     


     

     

    Par : Mustapha Hammouche

    La presse a publié, hier, de nouvelles révélations sur les malversations milliardaires de Chakib Khelil. Il semble, à travers les faits rapportés, que la manigance prévaricatrice est une activité qui occupait l’ancien ministre depuis pratiquement sa nomination. Mais il apparaît surtout qu’il opérait en toute transparence : on se souvient, par exemple, qu’il n’a pas été fait mystère de la réalisation des parts algériennes détenues sur Anadarko et Duke Energy. Et, à l’époque, aucune institution ni aucun “expert” ne s’est soucié de la pertinence économique de cette décision et encore moins des intérêts que pouvaient représenter cette Rayan Asset Management à laquelle a été confiée la gestion du placement de l’argent gagné dans la cession des actions Anadarko et Duke, par exemple.
    Pourtant, les opérations de Bourse sont des activités bénéficiant d’une publicité telle qu’elles ne peuvent échapper aux nombreux experts financiers et pétroliers que compte le pays. Or, il ne semble pas qu’avant l’intervention de la justice italienne sur les dossiers Sonatrach, l’on ait trouvé à redire sur une combine qui date de dix ans ! Mais, aujourd’hui qu’il n’est plus tabou d’accabler Chakib Khelil, l’on nous explique que l’opération a constitué un véritable hold-up visant des fonds publics.
    Des journalistes ont été régulièrement poursuivis et souvent condamnés pour avoir évoqué des faits de malversations.
    Mais ils pouvaient rarement disposer des arguments d’experts qui se tiennent soigneusement loin de la controverse. Ceux-ci préfèrent généralement attendre que le scandale soit porté sur la place publique pour venir nous entretenir de la gravité du forfait.
    Tous les secteurs “juteux” ont été victimes du dépeçage rentier systématique que le régime organise au bénéfice des “neveux”. L’agriculture a justifié des transferts considérables du Trésor public vers les comptes d’une génération spontanée d’éleveurs, de cultivateurs et de promoteurs spontanés de l’agriculture saharienne ; l’importation et la production de médicaments ont constitué un véritable domaine réservé pour descendances à pédigrée défini ; les budgets de communication institutionnelle et de production audiovisuelle publique sont distribués en fonction de filiations strictement politiques, etc. Ces secteurs, comme tous les autres, victimes de la rapine “systémique” ne manquent pas de spécialistes.
    Et pourtant, l’on a rarement assisté à des levées de boucliers contre le refinancement permanent d’une agriculture qui produit la pénurie et l’inflation, contre la production de “génériques” placebo ou contre la distribution complaisante des budgets de manifestations de prestige.
    De toute manière, c’est désormais de notoriété publique que le régime s’applique, en priorité, à organiser l’enrichissement rentier népotique. L’abus est tel qu’il n’est plus nécessaire d’être expert pour constater le détournement de vocation des budgets publics. Même dans l’affaire Sonatrach, on en sait plus grâce aux investigations au tribunal de Milan qu’à la science discrète de nos experts, spécialistes et autres universitaires qui viennent doctement, mais après coup, nous éclairer du gâchis consommé. Trop tard pour rattraper le fiasco opéré dans une espèce d’universelle et silencieuse complicité. Trop tard aussi pour former l’opinion des Algériens ; elle est faite.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.f

  • UN RÉSEAU DE TRAFIQUANTS DÉMANTELÉ À ANNABA La monnaie était falsifiée en Chine

    Wahida BAHRI -

    Un réseau international bien organiséUn réseau international bien organisé

    Le réseau est constitué d'Algériens, Tunisiens et Marocains...

    De vastes investigations sont engagées par les services de sécurité de la wilaya de Annaba, à l'effet de remonter au premier maillon d'une chaîne internationale de faussaires, apprend-on de source sécuritaire, proche de l'affaire. Spécialisé dans la falsification de la monnaie algérienne et tunisienne, le réseau se compose d'Algériens, Tunisiens et Marocains, a fait savoir notre source. L'enquête a été engagée sur la base d'informations parvenues aux services de sécurité faisant état de l'arrivée d'importantes sommes de fausse monnaie algérienne en coupure de 1000 et 2000 DA, et différents billets de monnaie tunisienne en provenance de Chine, lieu de la contrefaçon, a indiqué la même source. Au moment où nous mettons sous presse, et selon les révélations de nos sources, des sommes ont été saisies sur le marché, et font l'objet d'analyse au niveau des laboratoires de la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn). La haute définition de la falsification des billets ne peut être remarquée par des experts, encore moins par des personnes ordinaires, a expliqué notre source. Cette dernière a fait savoir que les services de sécurité de la wilaya de Annaba, ont déjoué une opération d'inondation du marché national en fausse monnaie. Un exploit survenu suite à l'arrestation, la semaine dernière, de deux individus à El Tarf, wilaya frontalière avec la Tunisie. Un Algérien et un Tunisien, tous deux étaient en possession de 200 millions de centimes en coupures de 1000 et 2000 DA et plus de 50 millions de dinars tunisiens. Quant au troisième, un Marocain, en cavale, fait l'objet d'intenses recherches, notamment après les aveux des deux individus faisant état de la présence d'un autre complice. Ce Marocain se trouve en Libye, comme révélé par notre source. Notons que les services de sécurité ont lors des derniers mois, interpellé des faussaires de devises, de nationalités africaines, activant certainement pour le compte de grands réseaux internationaux, devait affirmer la même source. Les investigations engagées par les services de sécurité depuis des semaines déjà, n'écartent pas la thèse d'un grand réseau multinational, dont l'atelier se trouve en Chine, a avancé notre source, sur la base des auditions de dizaines de faussaires arrêtés depuis des mois. L'acheminement de la fausse monnaie, se fait selon les premiers éléments de l'enquête, et probablement par la Turquie, la Libye puis la Tunisie, avant d'atterir en Algérie, notamment à El Tarf, Annaba, Souk Ahras entre autres wilayas limitrophes, devait préciser la même source. Autres précisions apportées par cette dernière portent sur les points de passages frontaliers non surveillés utilisés par les membres du réseau, ce qui leur a facilité le passage et inonder le marché national de faux billets. N'écartant pas cette thèse, les services de sécurité ont engagé un plan d'action sur la base d'informations touchant les ports de l'Est ainsi que les points frontaliers pour déminer les probables points de passage, que la mafia de la fausse monnaie aurait empruntés. Dans ce sillage, on apprend auprès de la même source, que les services du procureur de la République, près le tribunal de Annaba, a instruit les différents corps de sécurité, police, gendarmerie, Douane et les banques de collaborer entre eux à l'effet de démanteler la toile de ce réseau international de faussaires. Aussi, les institutions financières ont été invitées par les mêmes services judiciaires à collaborer, en renforçant les opérations de vérifications des dépôts de fonds par les clients; notamment les mouvements de dépôt et retraits opérés en durée réduite.

  • BILANS RACHITIQUES, PROMESSES NON TENUES, VOYAGES NON-STOP... Ces ministres qui tournent en rond


    Par Walid AÏT SAÏD - Mercredi 21 Aout 2013 -

    Des ministres qui doivent à tout prix «meubler» leur tempsDes ministres qui doivent à tout prix «meubler» leur temps

    Il faut s'attendre à voir ces jours-ci une ruée de ministres sur le terrain. Le remaniement est prévu pour septembre prochain et tout le monde veut faire bonne figure pour ne pas «sauter».

    Mellah à Médéa, Sahli à Bruxelles, Benmeradi à Béjaïa, son secrétaire d'État à Tissemsilt... Ce genre d'annonces envahit quotidiennement les colonnes de la presse nationale. On a des ministres de terrain, c'est bien. Toutefois pour quels résultats, mis à part gaspiller l'argent du contribuable? On cite l'exemple de Belkacem Mellah, le secrétaire d'État à la Jeunesse qui s'est «promené» dans presque toutes les wilayas du pays. Comme cette déclaration où il affirme que le mouvement associatif doit contribuer à l'encadrement des Maisons de jeunes. On peut dire qu'il a inventé le fil à couper le beurre! La jeunesse du pays qui est l'une des préoccupations du Premier ministre à qui il a consacré tout un secrétariat d'État, n'a rien vu de la part de M.Mellah. Vacances d'hiver, de printemps et surtout d'été, y a-t-il eu du nouveau pour les jeunes? A-t-il apporté des solutions pour lutter contre l'oisiveté? Pis encore, ce secrétariat d'État est déconnecté du monde des TIC. Il est absent sur les réseaux sociaux, ce monde qui fascine les jeunes.
    Pas de page Facebook ni de compte Tweeter, que ce soit du secrétariat ou de son secrétaire d'État, Belkacem Mellah. Et pourtant, la technique fait qu'il a un outil merveilleux facile à utiliser pour se rapprocher de la jeunesse algérienne. Mais cela ne semble pas l'intéresser.
    Autre exemple encore plus frappant, celui du tourisme. Ils sont deux à s'occuper du secteur, le ministre Mohamed Benmeradi et son secrétaire d'État, Hadj Saïd Mohamed Amine. Ces deux hommes qui sont des «touristes» au sens figuré du terme, se livrent une bataille; lequel voyage le plus et qui est le plus médiatisé. Benmeradi annonce qu'il se rendra dans telle wilaya, son collègue annonce qu'il se rendra le même jour dans une autre wilaya et vice versa. Mais mis à part faire le tour d'Algérie avec de beaux discours, le tourisme n'a pas bougé d'un iota en Algérie. Les Algériens sont encore obligés de se rendre à l'étranger pour passer leurs vacances où ils trouvent une meilleure qualité de service à un meilleur prix. Et pourtant, cette année, c'était l'occasion ou jamais pour l'Algérie de garder ses touristes et leurs devises. La crise politique en Égypte, en Tunisie et le scandale de pédophilie au Maroc qui n'a pas manqué de ternir l'image du Royaume chérifien, sont des cadeaux providentiels que malheureusement ces deux responsables n'ont pas pu saisir. On se demande alors à quoi ont servi tous leurs déplacements sur le terrain et l'argent qui va avec!
    Belkacem Sahli, lui, a fait la meilleure «affaire». Le secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la Communauté nationale à l'étranger, s'est, depuis son installation, mis sur «orbite», se déplaçant à l'étranger pour des choses banales. Il est vrai que c'est son travail de s'occuper de la communauté à l'étranger. Mais de là à prendre l'avion pour un oui ou pour un non...! Tel que se rendre à Londres pour délivrer le passeport biométrique ou se rendre dans les ports et aéroports étrangers pour voyager avec notre communauté étrangère... Bref, beaucoup de bruit, beaucoup d'argent dépensé pour rien. A-t-il vraiment répondu aux vrais problèmes de notre communauté à l'étranger? Pourquoi se déplacer pour des opérations dont nos consuls, ambassadeurs et représentants à l'étranger peuvent faire et sont censés faire? Au moment où il doit veiller à donner une bonne image du pays, via des opérations de lobbying, le ministre s'occupe de choses «marginales».
    C'est d'ailleurs le même constat avec beaucoup d'autres ministres du gouvernement. Pourquoi se déplacer avec toute une délégation pour, par exemple inaugurer une école primaire; une route de village, un monument, des conduites d'eau, un centre de formation professionnelle, un département d'une université, un parking, un marché...? Que de gaspillage, que de perte de temps au moment où les problèmes sérieux s'entassent sur la table de ces ministres sans qu'ils ne leur trouvent de vraies solutions. Il faut s'attendre ces jours-ci à voir une ruée de ministres sur le terrain. Le remaniement est prévu pour septembre prochain et tout le monde voudra faire semblant de travailler afin de ne pas se faire évincer. Des ministres que l'on ne connaît pas et qu'on n'a pas vus tout au long de l'année risquent d'apparaître comme par magie, tel que la ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Souad Bendjaballah, qui était aux abonnés absents durant le mois de Ramadhan.
    Les ministres aux bilans catastrophiques, tels Mustapha Benbada, Amar Tou, Rachid Harraoubia, Abdelatif Baba Ahmed... dont les postes sont sérieusement menacés, risquent eux aussi de rejoindre le terrain au lieu de préparer la rentrée...

  • Un local pour mon épouse


    Mettant à profit la situation chaotique que traverse son parti, un responsable du RND dans la wilaya de Mila n’a pas trouvé mieux que de céder un local du parti à… son épouse. C’est ce que rapportent des sources locales proches de ce parti qui précisent que Abdelkader Bensalah, trop occupé par la crise que traverse le parti, n’a pas réagi à ce détournement.

  • Lutte contre le marché parallèle de la devise La création d’une banque pour les émigrés est-elle opportune ?



    La création d’une banque spécifique pour les émigrés, comme l’escompte le gouvernement, suffira-t-elle à endiguer les flux parrallèles de la devise ?

    Selon le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la communauté nationale à l’étranger, une réflexion portant sur la création d’une banque algérienne pour la communauté nationale établie à l’étranger vient d’être engagée.
    «Les membres de la communauté nationale établie à l’étranger doivent contribuer à la lutte contre l’entrée clandestine des devises en Algérie», dira Belkacem Sahli. Ainsi, le représentant du gouvernement considère qu’«il y a des banques et des agences bancaires à l’étranger en mesure d’assurer le transfert de devises, en vertu de la réglementation en vigueur».
    Pour autant, Belkacem Sahli invite les membres de la communauté nationale établie à l’étranger, «à s’impliquer davantage dans les efforts visant à la protection de l’économie nationale». Au-delà de la nécessité d’une bonne conformité aux règles de l’orthodoxie bancaire, aux dispositions de la loi sur la monnaie et le crédit, la création d’une telle banque sera-t-elle opportune ? Certes, des flux de devises, liés principalement aux pensions de retraites des anciens travailleurs émigrés, transitent déjà par le biais de voies légales grâce aux opérateurs spécialisés, tels Western Union. Un volume de transferts assez important, de l’ordre de plus de 1 milliard de dollars (en 2012, au cours du premier semestre, les transferts nets étaient quantifiés par la Banque d’Algérie à 1,5 milliard de dollars). Des volumes assez faibles, comparés aux tranferts des autres émigrés du Maghreb vers leurs pays d’origine. Néanmoins, des montants qui restent en deçà de la réalité, d’autant que les émigrés ne sont pas tous enclins à passer par le canal bancaire, en raison de ses coûts prohibitifs et marges élevés pratiqués sur les tranferts de compte à compte. Les émigrés ainsi que d’autres catégories d’opérateurs privilégient plutôt les réseaux informels, davantage attractifs en termes de change, nonobstant les fluctuations périodiques à la hausse. Or, les volumes importants de devises qui s’échangent au Square Port-Said à Alger, à Sétif et ailleurs, les divers transferts informels quantifiés à plusieurs milliards de dollars (selon une étude drivée par l’Institut de prospective économique en Euroméditerranée, IPEMED), les flux qui transitent par les réseaux de cambistes officieux, dépassent de beaucoup les volumes formels. Ces flux pourront-ils être bien drivés par le biais d’une banque spécifique ? La question reste posée, la circulation du cash allant crescendo, au grand dam du gouverneur de la Banque d’Algérie, et les Algériens manquant d’engouement vis-à-vis de l’utilisation des moyens de paiement moderne. Et cela, même si les dépôts bancaires des ménages sont considérés comme conséquents, quoique sans rentabilité économique réelle si ce n’est en termes d’investissements immobiliers ou de commodités (véhicules). Or, dans la mesure où même les guichets à terme, pourtant possibles légalement, ne sont pas effectivement opérationnels, la mise en place d’une telle banque risque d’être inopérante.
    C. B.

  • Présidence à risque



    Par Maâmar Farah
    Ben Bella, premier président algérien, ne termine pas son mandat suite au redressement révolutionnaire du 19 juin 1965.
    Son successeur, Boumediène, n’achève pas sa mission et meurt à l’hôpital Mustapha fin 1978.
    Chadli Bendjedid, le président de la décennie quatre-vingt, «démissionne» au cours de son second mandat.
    Mohamed Boudiaf prend les rênes du pouvoir en 1992. Il est assassiné à Annaba en juin de la même année.
    Après le court passage de Ali Kafi, Zeroual est élu le 15 novembre 1995 au suffrage universel parmi quatre candidats. Il se retirera en février 1999 et ne terminera pas son mandat.
    Bouteflika est sur le point d'achever son troisième mandat mais il est à bout de souffle et gouverne à partir d'un fauteuil roulant.
    Y a-t-il une malédiction qui traîne du côté d'El Mouradia ou est-ce ce peuple si compliqué et si difficile qui «achève» ses présidents sans pitié ?
    maamarfarah20@yahoo.fr

    «Et malgré ça, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir accéder à El Mouradia ? Ce sont les «candidats kamikazes» !
    Tata Aldjia

  • LE PRÉSIDENT DU CONSEIL NATIONAL DE LA RASD AU SOIR D’ALGÉRIE «L’armée marocaine est impliquée dans le trafic de drogue»


    Khatri Heddouh, président du Conseil national (parlement) de la RASD (République arabe sahraoui démocratique) est sûr de lui : il affirme en effet que l’armée marocaine est impliquée dans le trafic de drogue et ses services secrets sont partie prenante dans la création d’un groupe terroriste. Sur le volet politique de la résistance du peuple sahraoui contre la présence marocaine au Sahara occidental et Rio de Oro, le numéro un du CN de la RASD constate que, désormais, le rapport de force tant au niveau régional qu’international a changé en faveur de son peuple. Lors de son passage, ce mardi, à Boumerdès pour animer une conférence devant les participants à la quatrième université organisée dans cette ville en direction des cadres de la RASD et le Polisario, nous lui avons posé quelques questions. Écoutons-le.

    Le Soir d’Algérie : Monsieur le président, les observateurs qui suivent la question du Sahara occidental constatent que les négociations entre le Royaume du Maroc et le Polisario sont à l’arrêt pour ne pas dire dans l’impasse. A quoi cela est du ?
    Khatri Heddouh : C’est parce que nous étions dans un processus dans lequel deux options étaient posées sur la table de négociations : celle du Polisario et celle du Maroc. Après 14 rencontres officielles et informelles avec la partie marocaine, nous avons fait le constat que la proposition marocaine ne pouvait pas être une plateforme des négociations pour une solution. Partant de ce constat le Maroc a tenté de se retirer des discussions pour ensuite les contrarier.

    Lors de votre intervention devant les cadres de la RASD et du Polisario, vous avez dit que la cause de votre peuple aborde un tournant décisif. Expliquez-nous.
    Effectivement, nous suivions depuis 2000 jusqu’à 2006 une situation de tassement du problème sahraoui. Entre 2007 et 2011, l’on a tenté de nous imposer la solution marocaine.
    Ce dernier processus, à savoir le forcing pour imposer la vision marocaine est arrivé à sa fin. Présentement, grand nombre d’institutions internationales et de responsables politiques ont acquis la conviction que le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui doit être respecté.
    De plus ces instances et responsables pensent que le meilleur moyen d’y parvenir serait le référendum d’autodétermination permettant à notre peuple de faire son choix sur sa destinée. En effet la problématique du Sahara occidental est posée désormais sur la scène internationale en termes de choix politique et sur le plan du respect du droit. Nous constatons également une relative évolution positive des USA et une légère modification du discours politique de la France par rapport à la question du Sahara occidental.
    Il y a également la nouvelle exigence de l’Union africaine sur l’accélération du processus de l’organisation du référendum. Enfin, la question du Sahara occidental est posée en termes de respect des droits de l’Homme et de la préservation de ses richesses. Même si le rapport de force n’a pas changé de manière radicale, des indices indiquent que ce changement avance bien.

    La question sahraouie n’avance pas au sein des médias mondiaux. De plus, on a l’impression que la jeunesse sahraouie ne joue pas son rôle pour transposer la cause de son peuple au sein de l’opinion publique mondiale. A quoi est-due cette faiblesse ?
    Il y a d’indéniables efforts accomplis ces dernières années dans ce domaine de l’information. Sans les Sahraouis qui ont exploité les technologies de l’information et de la communication disponibles, nous n’aurions pas des témoignages réels sur la répression de la part des services de sécurité marocains dans les territoires occupés contre nos compatriotes. Dernièrement des médias importants, américains notamment, montrent plus d’intérêts et commencent à rendre publics des reportages. Faire passer son message est une affaire de militantisme et de persévérance.

    Les responsables marocains et certains de leurs alliés disent que le peuple sahraoui n’a pas les moyens de créer et de gérer un nouvel Etat. Quelle est votre réponse ?
    Depuis le début du conflit, c’est le même discours qui est réitéré. Fort heureusement, l’expérience a démontré depuis 38 ans que les Sahraouis gèrent leurs problèmes soit dans les territoires libérés soit dans les camps de refugiés.
    Ceci est rendu possible grâce à la mise en place d’institutions et de structures spécialisées dans chaque secteur notamment les volets social, éducatif, politique, administratif, électoral ainsi que les problèmes basiques des citoyens. C’est cette gestion et la bonne gouvernance qui font que la confiance de notre peuple dans la résistance contre l’occupant s’élargisse davantage.

    Pouvez-vous nous dire plus sur l’identité culturelle du peuple sahraoui que vous avez abordée dans votre intervention ?
    Il y a beaucoup de choses à dire sur cette identité, elle est sahraouie spécifique qui s’est libérée de la tentative du Maroc de l’occulter. Le Maroc a, en effet, tenté d’utiliser la culture sahraouie dans les territoires occupés pour la dépouiller de son âme et la marginaliser. Nous avons de notre part dû conserver l’armature de notre identité culturelle à travers la langue, les us, la pensée et la création. Nous organisons régulièrement des activités culturelles pour maintenir cette dynamique.

    Tout à l’heure, vous avez affirmé que les services de sécurité du Polisario ont commencé à capturer des trafiquants de drogue et à saisir des quantités de stupéfiants. Expliquez-nous.
    Dans le cadre de la campagne protégée du Maroc et pour compenser la crise de la rareté des financements externes, il se livre effectivement à un immense trafic à travers une compagne d’exportation d’une plus grande quantité possible de kif notamment. Comme l’Algérie fait face à cette campagne, nous faisons également face à une campagne particulièrement dans les territoires occupés, sur la ligne du mur de protection.
    Par ailleurs, nous avons les preuves que les services de sécurité singulièrement les officiers des FAR (Forces armées royales ndlr) sont impliqué dans ce trafic. Est-il normal que dans un territoire d’une largeur de 20 kilomètres, qui plus est, est occupé par une ligne de soldats déployés, que des trafiquants y passent sans être vus avec en plus, plus de 300 kilogrammes de kif ? Il est impossible de ne pas les voir, sauf si pour des raisons de partage des bénéfices, les officiers des FAR ferment les yeux . Ces informations et les témoignages des trafiquants sont disponibles.

    Vous avez dit que les services secrets de l’armée marocaine ont créé un groupe terroriste. Comment et pourquoi ?
    Il est question du groupe terroriste du Mujao. Au départ de la création de ce groupe, il y a eu l’enlèvement, en 2010, des membres de la société civile européenne dans les camps des refugiés sahraouis. Avant cette date, ce groupe n’existait pas. Les services secrets marocains l’ont créé et infiltré essentiellement pour semer la discorde entre les peuples sahraoui et algérien.
    Ce mouvement, tout le monde le sait, a perpétré l’action terroriste à Tamanrasset et d’autres actions aussi bien en Algérie qu’au niveau des pays du Sahel.
    Ce n’est pas nous qui le disons, ce sont par contre d’autres parties qui le confirment. Par ailleurs, certains groupes armés activant au nord du Mali se déplacent au Maroc. Beaucoup de gouvernements disposent de ces informations.
    Entretien réalisé par Abachi L.

  • Cession douteuse des actions de Sonatrach dans Anadarko La première «affaire» entre Khelil et Bedjaoui



    La vente des actions Anadarko et Duke Energy que détenait la Sonatrach avait scellé, en 2003, la relation entre Chakib Khelil et Farid Bedjaoui. Pour l’heure, la justice algérienne ne s’est toujours pas intéressée à ce dossier pour déterminer les responsabilités des personnes qui ont facilité ce placement dans le fonds d’investissement Rayan Asset Management.

    Tarek Hafid - Alger (Le Soir)
    Chakib Khelil a récemment nié toute relation avec Farid Bedjaoui.
    Dans la série d’entretiens qu’il a accordés à plusieurs titres algériens, l’ancien ministre de l’Energie et des Mines a déclaré n’avoir rencontré Bedjaoui qu’à deux reprises, quand celui-ci était membre d’une délégation de Saipem.
    Mais il est évident que la relation entre les deux hommes est antérieure à la montée en puissance du groupe italien en Algérie. Car c’est bien l’affaire de la vente des actions Anadarko et Duke Energy qui a scellé leurs liens. Les faits remontent aux années 2001-2003 lorsque Chakib Khelil cumulait les postes de ministre de l’Energie et de P-dg par intérim de la Sonatrach.
    Cette période coïncide avec la création de Rayan Asset Management par Farid Bedjaoui et son beau-frère Zyad Daloul. Il serait naif de croire que Farid et Zyad se sont un jour présentés au siège de la compagnie nationale d’hydrocarbures pour demander à ce qu’on leur accorde le droit de «boursicoter» avec des actions stratégiques dont le montant dépasse les 2 milliards de dollars. Tout a été parfaitement planifié. Dans son édition du 15 août 2010, Le Soir d’Algérie publiait une rétrospective des mouvements des actions et leurs placements par Rayan. Ainsi, le compte Sonatrach a été ouvert le 22 septembre 2003 avec un apport de plus de 7 millions de dollars américains (7 506 961,98 dollars américains) en cash provenant de la vente d’actions Duke Energy Corp. Les premiers fonds ont été placés une semaine plus tard, soit le 29 septembre.
    Le premier apport issu de la vente des actions Anadarko date du 22 avril 2005 avec plus de 11 millions de dollars américains (11 824 782,69 $). Outre l’achat de bons du Trésor américain, Farid Bedjaoui n’hésite pas à spéculer avec l’argent de l’Etat algérien. Un des principaux «coups» de Rayan Asset Management a été l’achat, en 2007, d’actions de Energias de Portugal, la société nationale de distribution d’électricité du Portugal.
    Le processus d’achat a débuté le 22 février 2007 par le versement de la somme de 65 millions d’euros. Les achats d’actions se sont déroulés à intervalles réguliers jusqu’au 31 décembre 2007. Le compte dédié à l’achat du portefeuille d’actions de Energias de Portugal a été clôturé le 31 décembre 2009.
    Là encore, il est évident qu’une personne, ou un groupe de personnes, installé à Alger a donné son aval pour effectuer cette série de transactions. Après sept ans de service, Rayan Asset Management procède à la fermeture du compte Sonatrach le 30 mars 2010. Deux mois plus tard, au sortir de l’hémicycle de l’APN, Chakib Khelil est interpellé par des journalistes sur la question de la vente des actions. Il répond avec un large sourire : «Les fonds ont été restitués et nous avons fait un gain de 600 millions de dollars sur un investissement d’un milliard de dollars. Donc nous avons gagné pratiquement 60 % sur ces fonds. Ce qui est important de retenir, c’est que nous avons gagné 600 millions de dollars sur un milliard de dollars de placement. Et vous pouvez imaginer si nous avions un peu plus d’argent, nous aurions pu gagner un peu plus».
    Bien sûr, l’ancien ministre de l’Energie évitera de dire combien ont empoché Farid Bedjaoui et Zyad Daloul dans toute cette affaire. Aujourd’hui encore, le processus qui a conduit à confier ce portefeuille d’actions à Rayan Asset Management est un véritable mystère.
    Il est vrai que durant la phase de «négociations» Khelil détenait tous les leviers de commande du secteur de l’Energie puisqu’il était à la tête du département et de la Sonatrach. Une telle décision ne pouvait être effective qu’après saisine de l’ensemble des instances de la compagnie nationale.
    En 2003, l’Assemblée générale de la Sonatrach était composée des membres suivants : Brahim Ghanem, délégué à la Planification; Abdelatif Benachenhou, ministre des Finances; Chakib Khelil, ministre de l’Énergie ; Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d’Algérie et Houari Khachaï, représentant de la présidence de la République.
    Notons que durant cette année, la Sonatrach avait eu trois P-dg : Chakib Khelil, Djamel-Eddine Khene (de mai à septembre 2003) puis Mohamed Meziane dont la nomination est intervenue 5 jours avant le lancement de la première opération spéculative par Rayan. Par ailleurs, les 13 membres du Conseil d’administration et les 11 membres du Comité exécutif de la compagnie pétrolière devaient eux aussi être au courant de cette initiative.
    Notons que Abdelhamid Zerguine, actuel P-dg de la Sonatrach, était lui-même membre de ces deux instances. Toutes ces personnes ont-elles voté pour la vente de ce portefeuille d’actions à travers le fonds Rayan Asset Management ?
    Ce n’est pas tout. Il est utile de s’interroger sur le rôle de la Banque d’Algérie, seule institution habilitée à placer l’argent de l’Etat à l’étranger, et de la Banque extérieure d’Algérie qui est chargée de gérer les avoirs de la compagnie pétrolière. Dans son édition du 15 février 2011, le quotidien El Watan apporte quelques éléments de réponse. «L’opération n’aurait pas pu être menée sans l’aval tacite du ministre des Finances de l’époque, à savoir Abdelatif Benachenhou, du P-dg de la Banque extérieure d’Algérie et du P-dg de la Banque nationale d’Algérie (BNA) qui se trouve être en même temps l’un des principaux décideurs de la Banque algérienne du commerce extérieur (BACE).
    Cette banque, dont le siège est à Zurich en Suisse, est détenue à 50% par la BNA. Et c’est justement la BACE qui s’est chargée de transférer en plusieurs tranches, pour le compte de la BEA, les 3 milliards de dollars de Sonatrach dans les caisses Rayan Asset Managment», écrit ce journal.
    Outre Benachenhou, El Watan cite les noms de Mohamed Loukal pour la BEA, de Seghir Benbouzid pour la BNA et de Mustapha Baba Ahmed pour la BACE.
    Dix ans après le deal passé entre Khelil et Bedjaoui, un flou total entoure cette affaire sensible. D’ailleurs, au sein de la famille des hydrocarbures, il suffit d’évoquer les actions Anadarko et Duke Energy pour provoquer un sentiment de malaise, preuve du préjudice subi par l’Etat algérien et la Sonatrach. La justice algérienne n’a pas encore ouvert ce dossier. Le sera-t-il un jour ?
    T. H.

    D’El Paso à Rayan
    Les actions que détenait Sonatrach sur les compagnies américaines Anadarko et Duke Energy avaient une double valeur : financière et historique. Car ces actions sont, en fait, une compensation obtenue par l’Etat algérien au terme du règlement de l’affaire El Paso.
    Durant les années 70, l’Algérie signait avec les Etats-Unis un contrat de livraison d’une importante quantité de GNL (gaz naturel liquéfié). Mais l’accord n’entrera pas en vigueur à cause d’un litige sur le prix de cession du gaz. L’Etat algérien obtient gain de cause suite à une procédure d’arbitrage international à travers une compensation sous forme d’actions des compagnies Anadarko et Duke Energy.
    Il est important de rappeler que les dirigeants algériens ont toujours refusé de vendre ces actions, même au plus fort de la crise des années 90, lorsque le pays frôlait la cessation de paiement. Un principe auquel Chakib Khelil ne semblait accorder aucune importance. Il a permis à son ami Farid Bedjaoui de spéculer avec ce portefeuille alors qu’il aurait pu prendre une décision inverse en augmentant la quote-part de Sonatrach dans le capital des deux compagnies. Ironie du sort, ou plan parfaitement élaboré durant les opérations de ventes d’actions, Anadarko engageait un arbitrage international contre Sonatrach à propos de la taxe sur les super profits.
    Un conflit qui a finalement tourné à l’avantage de la compagnie américaine qui a obtenu, au terme d’un accord signé en 2012, un volume de 4,4 milliards de dollars de pétrole remboursable, en plus d’un prolongement de 25 ans de la durée des gisements qu’elle exploite en Algérie.
    T. H.

  • plusieurs repaires islamistes évacués hier par les forces de l’ordre

     


     

     

     

    Le gouvernement égyptien tient à reprendre les choses en main

    Par : Merzak Tigrine

    Alors que le pays est sous état d’urgence et couvre-feu, les autorités égyptiennes tentent de reprendre le dessus sur le terrain en mettant hors d’état de nuire des responsables des Frères musulmans ainsi que leurs soutiens tels que le frère du chef d’Al-Qaïda, Mohamed al-Zawahiri, arrêté hier au Caire.

    La confusion régnait toujours hier en Égypte notamment au Caire, où la police a poursuivi sa campagne d’arrestation contre les chefs de la confrérie et leurs éléments, dont quelques-uns s’étaient retranchés dans une mosquée. Les échanges de tirs n’ont pas empêché les policiers de donner l’assaut de l’édifice religieux pour en déloger les islamistes. Des tirs nourris retentissaient aux abords de la mosquée Al-Fath dans le centre du Caire, dont ceux des policiers qui tiraient en l'air pour disperser les habitants, après que l'assaut eut été lancé sur la mosquée assiégée depuis vendredi soir par les forces de l'ordre. Les policiers ont réussi à extraire de force sept ou huit hommes au début de l'assaut, mais la foule de résidents en colère les a copieusement tabassés à coups de bâton et de barres de fer, selon le journaliste de l'AFP qui a vu un homme en civil blessé par balle être évacué par la police.
    Des hommes retranchés et les policiers ont alors commencé à échanger des tirs nourris tandis que la foule hurlait : “Où est le gouvernement ? Ce sont des terroristes !”, en montrant les hommes tabassés. Ces dernières 24 heures, 173 personnes ont été tuées lors de heurts entre manifestants et forces de l'ordre désormais autorisées à tirer sur les manifestants hostiles. Détaillant le bilan, Chérif Chawki, porte-parole du bureau du Premier ministre, a indiqué que 95 personnes avaient notamment péri au Caire et 25 autres à Alexandrie, la deuxième ville du pays. Ce bilan, a-t-il précisé, inclut les décès recensés depuis vendredi après-midi et jusqu'à hier à 10h du matin (8h GMT). 57 policiers ont été tués depuis trois jours, a-t-il ajouté, sans préciser s'ils venaient ou non s'ajouter aux 173 morts.
    À l'aube, des images diffusées par des télévisions avaient montré des policiers entrés sans violence dans la mosquée et qui semblaient négocier avec les manifestants leur sortie.
    Une manifestante à l'intérieur a affirmé à l'AFP par téléphone que les pro-Morsi réclamaient la garantie de ne pas être arrêtés ou attaqués par des civils hostiles en sortant de la mosquée.
    Le pays, désormais sous l'état d'urgence et couvre-feu, est devenu, depuis la dispersion mercredi des campements au Caire des partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi, un véritable champ de bataille où s'affrontent pro-Morsi et forces de l'ordre du nouveau pouvoir installé par l'armée. Le ministère de l'Intérieur a, de son côté, annoncé avoir arrêté pour la seule journée de vendredi 1 004 islamistes. Vendredi, Le Caire s'était transformé en un véritable champ de bataille avant que les manifestations ne cessent une heure après l'entrée en vigueur du couvre-feu nocturne. Durant les heurts, le fils du guide suprême des Frères musulmans, la confrérie de Mohamed Morsi, a été mortellement touché par balle sur la place Ramsès, proche d'Al-Fath, a annoncé la confrérie. Par ailleurs, le frère du chef d'Al-Qaïda a été arrêté dans la banlieue du Caire pour “soutien” à Mohamed Morsi, ont annoncé des responsables des services de sécurité.
    Ces sources, qui s’exprimaient sous le couvert de l'anonymat, ont précisé que Mohamed al-Zawahiri, un Égyptien qui vit au Caire, a été arrêté à Guizeh, dans la banlieue de la capitale.
    Le gouvernement affirme désormais “combattre le terrorisme”.

    M.

  • La crise égyptienne et l’ahurissement démocratique

     

    Par : Mustapha Hammouche

    La “communauté internationale” et les “démocrates” sont comme sidérés devant les évènements d’Égypte. Pourtant, au commencement, il y a eu un “coup d’État” qu’ils n’ont pas spontanément condamné, tant le pouvoir élu des Frères musulmans avait fait la démonstration de son incompétence, de la nature sectaire de son idéologie et de la violence de ses méthodes. C’est donc tout naturellement que le monde a fermé les yeux, et parfois approuvé, quand, répondant à la demande populaire massivement exprimée, l’armée égyptienne a déposé le président Morsi.
    Mais, voilà, les Frères musulmans ne pouvaient se résoudre à prendre simplement acte de la révocation populaire. D’autant que la règle démocratique tranche en leur faveur : ils avaient un mandat légal à accomplir.
    Et devant un tel argument, les démocrates traditionnels sont désarmés ! De bonne ou de mauvaise foi, de bon gré ou contraints, ils s’y plient, surtout que les “victimes” ont choisi de pousser l’armée à la répression. Les démocrates politiques, États, partis et personnalités, pour ne pas se retrouver dans la tranchée d’une armée qui tire sur des manifestants, retournent se cacher derrière les fondamentaux d’une démocratie désincarnée : ils interpellent, condamnent et sanctionnent. On ne sait plus trop si c’est le putsch qu’ils condamnent ou la gestion de l’après-putsch. Oublié d’ailleurs que l’armée a transformé une demande populaire — probablement par opportunisme politique — de mettre fin à une année de répression de la liberté culturelle et de la liberté de culte, de régression économique, d’insouciance sociale, de pouvoir personnel et la perspective d’une Constitution fascisante en préparation. Et pas le temps d’observer que certains d’entre eux aient usé d’armes à feu, incendié des églises et des institutions ou de trouver des circonstances atténuantes à la brutalité de la répression.
    L’armée égyptienne, nonobstant ses éventuelles arrière-pensées hégémoniques, devra donc se résoudre à aller au bout de son initiative, mais dans la solitude. Surtout si les islamistes optent pour le terrorisme et qu’elle doive le réprimer dans la durée.
    Revoilà l’Égypte renvoyée au tête-à-tête qui, depuis près d’un siècle, piège les pays à majorité musulmane : celui qui met face à face les forces détentrices de la violence légitime, qu’elle soit au service de la défense de la patrie ou au service de la défense des commandements de Dieu. Et cela n’aura été possible que parce que les régimes dépositaires des souverainetés postcoloniales ont refusé à leur peuple la liberté politique pour laquelle ils ont lutté ! Ils avaient les armes pour imposer leur “légitimité” politique ; de plus malins ont inventé la légitimité religieuse qu’ils ont fini par prescrire comme légitimité absolue.
    L’identité religieuse tend à supplanter l’identité nationale. La démocratie qui, hier, menaçait la dictature, menace aujourd’hui l’intégrisme.
    Désormais, alors que les sociétés crient leur envie de liberté, les armées sont écartelées entre des dictatures finissantes, la régression islamiste et l’espérance démocratique. La résolution parfois sanglante de cette forme de crise fait peur aux démocrates locaux et étrangers. De crainte d’être éclaboussés, ils se réfugient alors dans le renoncement. Qu’ils élèvent au rang de principe démocratique.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

  • no moment

    DILEM DU 18 AOUT 2013