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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 18

  • tu le savais pas!!!!!

    FLN : ABDELHAMID SI AFFIF ÉPINGLE HARRAOUBIA, LOUH, ZIARI ET TOU :
    «Nos ministres ne sont que des traîtres» !

    Les choses se compliquent davantage au sein du Front de libération nationale qui, déjà sans secrétaire général depuis le 1er février dernier, enregistre une fracassante scission de son bureau politique depuis samedi. Inutile de préciser qu’il s’agit là, des toutes premières répliques au retour de Abdelaziz Bouteflika au pays, le 16 juillet dernier.

    Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Samedi dernier, donc, huit membres du bureau politique, à savoir ses quatre ministres Amar Tou, Rachid Harraoubia, Tayeb Louh et Abdelaziz Ziari ainsi que le président de l’Union des paysans algériens, Mohamed Allioui, le porte-parole du parti Kassa Aïssa, la sénatrice Leïla Tayeb et la députée Habiba Bahloul se donnent rendez-vous au siège du parti à Hydra pour une réunion «informelle». L’objet de la réunion Interpeller le coordinateur national, Abderrahmane Belayat, pour surseoir à la décision de désignation des membres des instances permanentes au sein de l’Assemblée populaire nationale. «Ce n’est qu’une réunion informelle. C’est un dérapage que certains ont cherché à médiatiser. Depuis quand médiatise-t-on une réunion informelle ?», fulmine un autre membre du BP, Abdelhamid Si Affif qui se positionne clairement du côté de Belayat, «du côté de la légalité», tenait-il à préciser. L’ancien président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée s’en prend particulièrement de manière sèche aux quatre ministres. «Voilà bientôt sept mois que Belayat les exhortait de venir pour une réunion du bureau politique. Je peux en témoigner car je suis tout le temps avec lui. Mais ces gens-là snobaient tout le monde. Ils ont toujours refusé de répondre à l’invitation et ne ce sont pourtant pas les sujets d’une extrême importance qui interpellaient le parti : maladie du Président, le Maroc qui nous attaquait régulièrement, des gens qui attaquent le parti, ceux qui réclament l’application de l’article 88 de la Constitution, etc. Seul Belayat était sur le front pendant tout ce temps-là.» Sans jamais se départir de son franc-parler habituel, Si Affif ne «lâche» pas les quatre. «Et voilà, comme par hasard, ils débarquent samedi avec leur gardes du corps au siège du parti pour tenter de remettre en cause une décision à laquelle ils ont participé, à savoir les désignations au niveau de l’Assemblée. Or, moi je peux témoigner que Belayat les a consultés tous. Il s’est même réuni à trois reprises au ministère des Transports avec Amar Tou et Rachid Harraoubia. Il s’est également déplacé chez Ziari au ministère de la Santé, chez Leila Tayeb au Sénat et Habiba Bahloul, au siège du parti.» Ce qui lui fait dire, tout aussi crûment : «C’est une trahison ! Ces gens-là se sont retournés contre Belkhadem il n’y a pas si longtemps déjà. C’est devenu une tradition chez eux. L’un d’entre eux, Amar Tou, est même devenu un spécialiste : il a trahi Benhamouda, Benflis, Belkhadem et maintenant Belayat.» Abdelaziz Bouteflika, ou plutôt Saïd Bouteflika dans tout cala ? Si Affif élude soigneusement une réponse tranchée. «Je n’en sais absolument rien. Je sais, par contre, que Amar Saïdani a reçu une véritable gifle samedi dernier, lui qui, en coordination avec Allioui et Tayeb Louh notamment, a tenté de faire venir ses soutiens à Hydra.» Cela, tandis que Amar Tou, qui joue ses deux côtés, utilise Boumehdi pour soutenir Saïdani au poste de secrétaire général, Si Affif tenait à lancer cet appel : «Que le président ôte leurs coquilles de ministres à ces gens-là et vous verrez bien ce qu’ils valent réellement auprès des militants. Ils ne font qu’user de leur position pour intimider les cadres et les militants». Ça promet…
    K. A.

  • no moment

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  • Bouteflika, et après ? rien comme avant.dictature

     

     

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    Fin de l’acte 1 du feuilleton de la maladie du président de la République ; s’ouvre maintenant un second chapitre, celui de sa capacité à renouer avec ses activités, ne serait-ce celles, minimales, qu’il exerce depuis 2005 pour qu’il puisse «tenir» encore physiquement jusqu’en avril 2014, date de l’élection présidentielle. Cependant la réalité est là, médicalement prouvée : l’AVC qui l’a terrassé il y a 80 jours a considérablement fragilisé son organisme, déjà ébranlé par l’ulcère hémorragique apparu il y huit années. Si sa vie n’est pas en danger, il est toutefois devenu impotent, incapable de faire face ne serait-ce à un minimum de tâches présidentielles. Il va être contraint de suivre d’incessantes séances de rééducation physique. Sa première maladie l’a déjà contraint à réduire quasi totalement ses apparitions publiques. Il a rompu l’essentiel des contacts avec la population et les pays étrangers. Cet effacement a considérablement appauvri la vie politique, économique et diplomatique du pays : lois et décrets au compte-gouttes, absence de suivi des projets structurants, ce qui a favorisé nombre de pratiques corruptives, y compris au niveau des entreprises publiques et des chantiers stratégiques.

    Le processus dit de changement, enclenché au lendemain des émeutes de janvier 2010, a été stoppé. La révision constitutionnelle, la toute dernière réforme, est remise en cause dans la forme et dans le fond du fait de l’aggravation de l’état de santé du chef de l’Etat, qui a plongé le pays dans l’incertitude. Un arrêt salutaire, car le président de la République ambitionnait, en triturant une nouvelle fois la Loi fondamentale, de renforcer davantage ses pouvoirs, de redonner du sursis au système et de réduire le champ politique démocratique, et cela dans la logique des lois promulguées ces deux dernières années (partis politiques, information, associations).

    Sollicité il y a 80 jours pour jouer le pompier, le Premier ministre Sellal s’est trouvé confronté à un premier obstacle, celui de ses prérogatives constitutionnelles. En amendant la Constitution de 1996 pour s’assurer la totalité et la globalité des pouvoirs, Bouteflika a supprimé la fonction de chef de gouvernement au profit d’un poste de Premier ministre réduit à n’assurer que la coordination gouvernementale. Dans sa quête d’absolutisme politique, il n’avait pas imaginé qu’il pouvait un jour être mis hors jeu et que, comme tout être humain, de surcroît âgé et déjà souffrant, il pouvait sombrer dans la maladie. Les grandes démocraties se sont préservées du cumul des pouvoirs de l’Exécutif aux mains d’un seul homme et c’est un des gages de leur succès. Des mois durant, Sellal a dû gouverner dans la solitude, avec une marge de manœuvre extrêmement réduite, ne tablant que sur son volontarisme, son expérience ministérielle et ses relais dans les administrations. Tant bien que mal, il a pu tenir le cap, prenant quelquefois des décisions courageuses, démontrant sans le vouloir que l’Algérie pouvait se passer de son président de la République pour peu que les autorités administratives soient responsabilisées et que soient levés les blocages bureaucratiques.

    C’est un des signes, parmi d’autres, que le pays, aujourd’hui, n’a plus besoin d’un leader providentiel, autocratique et drapé dans de la légitimité historique. L’Algérie est en quête d’un chef d’Etat normal, assez jeune, un technocrate doté d’un sens politique aiguisé, ouvert à la modernité politique, sociale et culturelle, un président de la République de rupture et de changement, en mesure de rassembler les Algériens sans exclusive, pouvant redonner aux jeunes espoir en leur avenir tout en les réinscrivant avec intelligence dans leur patrimoine historique. Ce profil de président de la République existe dans le pays, pour peu que la succession à Bouteflika (par la mise en œuvre de l’article 88 de la Constitution qui autorise l’empêchement ou la compétition présidentielle d’avril 2014) ne soit pas, comme toutes celles qui l’ont précédé, l’œuvre du système en place, de ses clans et de ses familles. La succession doit être ouverte à tous, dans la compétition politique la plus saine possible.

     

    Ali Bahmane
  • Bouteflika et ses 40 x 40 voleurs

     


    Par Le Matin

     

     

    La scène des Invalides est une grosse comédie, juste pour gagner quelques jours, des semaines ou des mois peut-être de vie même quand elle est indigne parce qu’arrachée avec l’argent du contribuable

     

    Bouteflika recevant Sellal et Gaïd Sallah avec en toile de fond le portrait du président français : François Hollande. Bouteflika recevant Sellal et Gaïd Sallah avec en toile de fond le portrait du président français : François Hollande.

     

    Par Mohamed Abassa

     

    J’avoue que ma tentation première fut grande et bien résolue de vouloir titrer cette chronique "Bouteflika et ses 40 voleurs". Mais je m’en suis vite rétracté en faisant un peu le tour de la question de ce petit quarteron de 40 voleurs entourant et/ou encombrant un Président finissant. Sont-ils seulement 40, ces soutiens volubiles et indécents, parfois canailles et racailles associées par le ventre, et seulement par là, souvent qui ont mis l’Algérie et ses vrais hommes à genoux ? Assurément non ; pas seulement avec une poignée de quarante aventuriers. Et puis, me commémorant et dévidant l’image humiliante et pitoyable des lambris des Invalides, en bas du portrait majestueux du Président Hollande, bien sous tous rapports, chez lui, la vue dégradante d’un vieillard grabataire dont le regard éteint implorait déjà la pitié et le pardon. Deux petites questions en guise d’hypothèses tout aussi plausibles l’une que l’autre, ponctuèrent mon étonnement de petit citoyen peiné et affligé. Atterré surtout par tant de bassesses et d’attentions forcées à l’endroit d’un haut dignitaire sous-dév et déjà envasé dans un décor faussement rococo. Une grosse comédie, juste pour gagner quelques jours, des semaines ou des mois peut-être de vie même quand elle est indigne parce qu’arrachée avec l’argent du contribuable. Un Président montré comme un singe de luxe en cage, vautré et bien portant selon la seule résolution de deux témoins officiels. Encore et toujours perçu et montré dans la posture du petit bougnoul colonisé souriant et reconnaissant, sauvé in extrémis par le génie et le savoir faire inégalé de l’ex colonisateur. Non, monsieur Bouteflika, la France des droits de l’Homme ne prolonge pas la vie, n’ajoute pas des tranches de vie à ceux qui, chez eux, par leur arrogance de piteux dictateur, écrasent et empêchent la vie des petites gens. M. Bouteflika bastonne et emprisonne les petites gens qui crient et clament leurs droits. Il jette par milliers des jeunes désespérés à la mer et à la mort. Au suicide et à l’immolation par le feu. Ce monsieur demande aujourd’hui à la France de lui prolonger la vie. N’est-ce pas de l’outrecuidance et un gros culot ? N’est-ce pas le pire des ridicules que d’exiger la survie pour soi et jeter son peuple dans les mouroirs des hôpitaux nationaux qu’il n’a pas su ou voulu entretenir ou développer quand il en avait les moyens. 

     

    Et si c’était celle là l’image vraie du chef de l’Etat algérien encore aux commandes, plié et sans rien, le regard perdu implorant des secours impossibles.

     

    Mais où est donc passé ce fougueux Bouteflika, vociférant et criant ses ordres à grands gestes aux indigènes par lui dominés, grondant et insultant aussi ses ministres en les affublant de tous les noms d’oiseaux, traitant ses généraux de « quatre chats minables, galeux et insignifiants » et ses petits Walis de minables stagiaires ? Où est donc passé ce grand Bouteflika arrogant et dominateur, écarquillant grossièrement les yeux à un peuple présumé par lui, sot et toujours couché ; «Erfaa rassek ya Ebba !» aimait-il à s’éclater devant ses ghâchis médusés et soumis! C’est à notre tour maintenant, Sire, de vous dire : "Lève-toi, relève-toi M. le président ! Erfaa rassek ya p’tit". Toi qui as si violemment régné par la force et la ruse, observe bien que tu tombes et péris par la faiblesse et la honte que ton règne mafieux a semés. Finalement, c’est toujours le même sort que connaissent les lâches et les fourbes depuis le règne du sinistre Caligula dans ses jeux malsains et sinistres du pouvoir. Quitte à baiser et engrosser ses propres sœurs. Tout autant oublieux de ses servants à allégeances et servitudes changeantes et plutôt réversibles. C’est le propre des petites natures et, bien plus, des gagnes petit. Méditez bien cela, M. le Président, s’il devait vous rester quelques petites minutes, ou petits grammes de vie digne et propre ; territoire fermé que, ni vous ni vos obscurs soutenants en postes ne connaissent pas. Ne connaîtront jamais.

     

    Ma deuxième interrogation a été plus terrible et plus simple. L’Etat algérien est-il si insignifiant, si nul et si pitoyable pour être dirigé d’une chambre d’hôpital entre deux séances de rééducation fonctionnelle et d’orthophonie pour réapprendre le A et le O ? Peut-on diriger tout un état, une nation et le destin de tout un peuple avec une télécommande muette ? Peut-on décider du devenir de tout un peuple avec une simple et arbitraire présomption d’aptitude autoproclamée par deux personnes costumées et dont ce n’est ni le métier ni les compétences de le faire avec autant d’aplomb et de certitudes. Une vraie et totale imposture. D’un bout de canapé, sous le regard amusé d’un Hollande ravi aux corneilles et de deux cornichons étatiques, un chef de gouvernement et un chef d’Etat Major, posés en chiens de faïence, pour faire causette avec eux-mêmes et avec un néant perdu dans un regard hagard, paniqué entre un café imaginé et un gâteau putatif, peut-on dans cette posture décider de quoi que ce fut ? Quelle menterie ridicule cette stupide gesticulation de marionnettes comme preuves suffisantes pour prouver la bonne santé du Président et de son aptitude éternelle à diriger encore et toujours cet Etat algérien, encore plus malade que lui et qu’il ne connait pas. Sauf à le fréquenter pour mieux le voler et le faire piller par les amis et protégés de toujours. Actuellement en fuite se dit-il. De la pure folie que ces deux rigolos étatiques ont bien voulu incarner. Peut-être sur ordre, en service commandé. Du mauvais travail et très mauvais cirque. Comme souvent.

     

    Mais où sont donc passés l’orgueil et la dignité d’un homme et de ses complices quand, pour arracher quelques jours ou des siècles de survie, ils viennent s’abreuver et réapprendre les premiers gestes de la vie dans une institution créée par Louis XIV pour réparer et honorer les meilleurs soldats qui se sont sacrifiés pour la grandeur et l’honneur de la France impériale et coloniale ? M. Bouteflika est-il de ces grands méritants qui ont versé leur sang et donné de leur corps et de leurs âmes pour mériter les grandes réparations et les grands hommages de la patrie française reconnaissante ? Assurément oui puisque M. Bouteflika et les siens ont délibérément choisi de vivre un siècle de plus dans le déshonneur et l’indignité plutôt que de vivre et mourir debout et droit chez eux, un seul jour, comme ces oiseaux libres et fiers qui meurent dans la dignité, en cachette, dans leur territoire. Un seul jour dans l’honneur et dans la dignité des humbles vaut bien mieux qu’un siècle de survie dans la saleté et le déshonneur. Et c’est bien un trait de poltrons qui ne savent ni vivre ni mourir, qui font tout pour acheter un seul jour de vie en plus pour durer. Durer seulement pour durer. On s’accroche éperdument à la vie juste pour gouverner, quitte à finir en légume assisté aux invalides ou ailleurs en criant sans voix et sans gloire qu’on est toujours là, valide et toujours apte à la gouvernance éternelle.

     

    Où est donc passé l’honneur d’un peuple quand le plus qualifié de ses représentants, pour gagner quelques jours, quelques mois de survie et de commandements virtuels, s’offre à la France en spectacle et pitreries de cirque pour nous le dire dans la plus grande et la plus ridicule des mises en scène : Regardez-moi, je suis bien là, je sais respirer, affaibli, diminué, invalide et livide, immobile et plombé dans une robe de chambre de vaudeville, hardiment capable de soulever tout seul une tasse et dévorer tout un gâteau. Preuves suggérées par l’image muette : voyez-bien, je peux gouverner encore et toujours. Preuves visuelles suffisantes aux yeux de nos témoins décideurs que si le Président peut soulever un gramme de gâteau, puis une tasse monumentale et, grand bravo, bouger délicatement une main c’est qu’il peut diriger et gouverner tout un peuple. Y-a-t-il discours politique didactique ou implicite aussi méprisant, aussi méprisable que celui tenu par nos deux illustres envoyés spéciaux missionnés par notre sinistrée République ? Voyez et jugez par qui nous sommes gouvernés. Du menu fretin ; Kach Bakhta. Le petit trou du trou comme aimait à le dire le général De Gaulle.

     

    Les faiseurs de cette entourloupe filmée, mauvais farceurs, se commettant ainsi, nous délivrent concomitamment une piètre et débile opinion qu’ils se font de leur peuple. Prêt et prompt à croire ce genre d’âneries. En tentant cette imposture, sans le moindre remord, ils infantilisent de fait le peuple algérien en déconsidérant son intelligence, sa maturité et ses capacités à comprendre les premiers sens d’une image primaire qui renseigne très bien sur la médiocrité avérée de ses inspirateurs; ce que l’ENTV, aux ordres, a bien voulu nous en montrer. Du vrai mauvais vaudeville. algérien Agir ainsi, c'est-à-dire montrer un Président, ressemblant vaguement à un humain, qui bouge un peu, boit et touchant péniblement un gâteau en deux essais miraculeux, mais ne parle pas, lui le grand bavard, ordonnateur de tout, ne se lève pas, ne marche pas, ne rit pas, ne gronde pas, ne domine pas, pour suggérer enfin que cette demie viande par eux montrée enrobée est encore capable de discerner, de raisonner, de commander et de diriger, c’est faire preuve d’une grande et grave marque d’indigence morale, mentale, intellectuelle et, surtout, professionnelle.

     

    Usurpation de fonction

     

    Parce que l’autre escroquerie des visiteurs des Invalides, la plus grave d’entre toutes ces falsifications, n’est pas celle d’avoir essayé de tromper les opinions publiques mais bien celle d’avoir usurpé des fonctions qui ne sont pas les leurs. Depuis quand MM Sellal et Gaïd, sont-ils médicalement qualifiés pour juger de l’état de santé d’un homme, fut-il président ? Quelles capacités ont-ils pour juger et décider des capacités mentales et physiques d’un être humain à pouvoir continuer ou reprendre ses activités professionnelles ? On aura vite compris que, défendant la pérennité et l’inamovibilité de la fonction présidentielle, c’est en fait leurs fonctions et leurs privilèges de servants inconditionnels du régime qu’ils défendaient. Je crois que les Algériens comprendront parfaitement ces penchants des servants biologiques du régime qui les a créés et entretenus à ce jour. Et sans le soutien duquel ils ne seraient rien aujourd’hui. 

     

    Entrant dans ces marécages de la manipulation politicienne, forcément, on s’installera durablement dans le territoire de l’imposture et du mensonge organisé qu’il faudra bien payer et solder un jour. Car, comment peut-on, sans aucune qualification, décider qu’un homme, gravement malade, est valide et apte à diriger la vie de 37 millions d’Algériens quand, au même moment, ce même grand malade, est inapte et incapable de diriger 1% de sa propre personne, de sa propre vie ? Est-elle saine et normale cette attitude insensée de nos deux missionnés aux Invalides ? Tout le monde ici en rit ; pas même sous cape. L’arnaque est trop grosse pour être crédible; grossière même.

     

    C'est pourquoi me suis-je remis à penser à ces 40 voleurs qui dirigent en fait le bateau Algérie, quels que soient les temps et le cap. 

     

    Et que vont-ils devenir ces 40 voleurs dans le Souk des empoignades (déjà commencées) et des apurassions de comptes de l’après Boutef ? La potence ? L’échafaud ? La prison ? La honte ? La fuite ? Les quolibets populaires ? Que deviendront ces pôvres petits et minables enfants terribles, chekkamines et sous-traitants de la camarilla mus et gouvernés par les seules pesanteurs du ventre ? Maintenant que leur patron nourricier se trouve sur le registre du réapprentissage fonctionnel du pipi, caca, Ba, Bi, Bo, A, I, O… Faut pas voler, vociférer et vouloir humilier tout un peuple quand une justice mystérieuse et immanente vous rappelle à l’ordre pour vous intimer l’injonction de réapprendre à faire pipi et caca à réapprendre les premières sonorités de la vie, à savoir domestiquer les premiers mouvements des lèvres, redécouvrir l’usage des muscles labial et zygomatiques pour apprendre enfin le seul mot que vous n’avez jamais prononcé de toute votre vie d’indu occupant du pouvoir et de détourneur des richesses algériennes: PARDON ! Il ne le dira jamais lui qui a fait tant de mal à ce pays et à son peuple. Un hold-up qui se chiffre en millions et milliards de dollars. Votre tout dernier a consisté pour l’essentiel à pomper et sucer l’Algérie ; jusqu’à l’os. Même pour mourir, vous sucez et pillez l’Algérie. Mais quand donc allez-vous apprendre à vivre ou mourir avec vos seuls moyens d’homme libre et digne. Vous ne le pouviez. Parce que vous ne l’avez jamais été ; ni libre, ni digne. Surtout quand on a toujours été servant, servi et servile, toujours dominé et guidé par le couple diabolique ventre/libido. Même et surtout quand on est l’invité de marque aux Invalides de Louis XIV et de Hollande. Il faudra bien un jour ou l’autre passer à la caisse et rendre la politesse à nos bienfaiteurs Français. En leur renvoyant l’ascenseur en Rafales, centrales nucléaires, céréales, médicaments et tutti quanti.

     

    Police parallèle et barbouze de Saïd

     

    Je reviens encore à nos 40 voleurs tenant l’Algérien en otage selon ma première intuition. Trop restrictif comme titre, m’en suis-je vite persuadé en limitant le règne bruyant et sale de Bouteflika à une petite poignée de 40 voleurs pressés et insatiables. 

     

    Que vont-ils devenir ces porteurs délégués et anonymes de pouvoir et de richesses détournées ? De simples et stupides voleurs primitifs et pressés incrustés partout dans les entrailles de l’Etat. Partout incrustés pensais-je quand ils ne sont que 40 ? Que vont-ils devenir après le pronunciamiento peu constitutionnel annoncé imminent mais vite démenti par qui nous savons ? Parce que les placards débordants de la République dont on ne peut pas dire qu’ils sentent la rose semblent à tous égards très fragiles et, aussi, bien plus pleins et plus putréfiés que les écuries d’Augias. Parce que les couches sales depuis l’assassinat d’Abane s’amoncellent par vagues successives. Boutef par ses magouilles et polices parallèles y détient une belle part de ces saletés diverses. Ses chiens témoigneront demain contre une gamelle mieux remplie.

     

    Ma religion était presque faite quand je réduisais derechef ma vision de l’univers faisandé de Bouteflika à une quarantaine de malfrats opérants à ciel ouvert. 

     

    Quarante voleurs ! Est-ce sérieux de ma part de réduire l’univers pollué de Boutefliça à 40 hyènes puantes et vénéneuses? Je me résolvais à croire que l’Algérie compte au moins plus de 40 Walis, des centaines de chefs de Daïra, des milliers d’élus locaux et nationaux, des dizaines et centaines de ministres, des milliers de DG et PDG d’entreprises publiques et privées, des centaines de généraux, des gros chefs de partis fabriqués, des banquiers, des ambassadeurs trabendistes, des magistrats, conseillers occultes de la camarilla, prostituées mondaines recyclées politiques, des journalistes affamés achetés en gros, des associations bidon et comités de soutien, divers chekkamines et chekkamates, voilà les vastes niches qui tiennent et occupent le système Bouteflika.

     

    C’est pourquoi il fonctionne et tient la route même couché ou mourant. Pour autant, peut-on affirmer ici que tous ces affidés, souteneurs payés de Boutefliça, sont tous corrompus jusqu’à l’os ? Non, assurément non. J’ai même rencontré, parmi ces profils cités, d’honorables souteneurs qui avouent humblement et courageusement leur grande faiblesse du ventre et la lâcheté de leur soutien. Comme cette brave et jolie pute qui m’avoua son grand bonheur de posséder un superbe appartement à Paris grâce à la générosité présidentielle. Ou cette femme, grande opposante, devenue ministre grâce aux générosités de ses restes de fesses et à l’indulgence de son mari. Ce sont aussi les dures réalités de mon pays. Il n’existe pas de peuple 100% pur beurre. Il faut toujours une dose de traîtrise et de coups bas. Mais tout de même, pas à l’échelle bouteflikienne.

     

    Mais qu’est-ce que je me trompais ! Qu’est-ce que je réduisais mon champ de vision à seulement quarante piteux et calamiteux voleurs à la Chakib, le Texan. Dans ma petite définition du premier cercle mafieux du Président où je croyais loger et concentrer les quarante chats galeux du premier carré du clan présidentiel, je découvrais mes autocensures dormantes et mes méconnaissances des nombreux autres voleurs qui tiennent et entretiennent le système Bouteflika; même quand il est out, absent, dormant ou mourant. En limitant ainsi le règne malsain de Bouteflika à 40 voleurs, à ces petites salissures présidentielles, j’allais occulter, bien malgré moi, l’empire tentaculaire du mal qui enserre tout le pays. J’allais occulter aussi cette police privée et parallèle dirigée par Saïd, l’insignifiant freluquet qui dirige tout, pour harceler et terroriser les patriotes Algériens , propres et intègres, qui ont osé dire non à la dictature et aux pillages du frère et de la bande régnante. C’est pourquoi, bien des Algériens ont été pourchassés et exilés à l’étranger. Les barbouzes et les milices privées de Saïd et de Nounou la pharmacie ont harcelé et terrorisé de jour comme de nuit des Algériens et leurs familles qui osé dire et écrire non aux extravagances du président coopérant jouant au nabab..

     

    A cette flicaille honteuse et clandestine de Saïd qui a terrorisé, humilié et harcelé mes enfants à Dély-Ibrahim pour le seul tort que leur père a écrit Poutakhine pour défendre l’honneur de l’Algérie, je leur jure, sur mon honneur de Moudjahed sans fiche communale, qu’ils finiront tous comme les tortionnaires et tueurs argentins ; la geôle et la potence. Au passage, je ne sais s’il faut remercier M. Sellal ou son chef employeur, l’incontournable Si Tewfik d’avoir eu l’intelligence et le courage de supprimer et dissoudre cette police parallèle faites de barbouzes et de truands. Quand jugera-t-on leurs actes de banditisme d’Etat ? Quand jugera-t-on leurs activités illégales et extra judiciaires ? Quand jugera-t-on leurs atteintes et leurs violations répétées des droits humains des Algériens ? Quand jugera-t-on les employeurs de ces voyous anonymes: Yazid, DOK, Saïd, Chakib, Hamid, Abdelaziz et tous les autres cerbères gardiens du temple

     

    J’ose croire qu’ils paieront un jour leurs lâchetés et leurs crimes commis dans la clandestinité et au nom de l’Etat algérien. Mais, comme toujours, quand la justice arrivera, ils seront bien loin, mangeant leurs montagnes d’argent volé. Aux dernières nouvelles, à l’instar des rats de navires, les plus gros corrompus ont déjà commencé à quitter le bateau Algérie qui prend eau de toutes parts, pris dans la grande houle des hautes corruptions. 

     

    Je réalisai avec la prétention avouée de vous prendre à témoins qu’autour du Président, malade ou en bonne santé, ne gravitait pas seulement ses 40 voleurs, mais bien plus et plus grave encore. Même si la formule usitée plaît hardiment à l’oreille. Il me fallait donc renoncer vite et corriger cette titraille restrictive et incomplète. Il fallait bien se résoudre à affirmer que le système politique algérien dans ses fondements essentiels comme dans ses personnels régnants est corrompus dans son âme comme dans ses méthodes. A preuve ? Il tente de nous faire passer un légume éteint, un grand malade, épuisé et grabataire à l’excès pour un vigoureux président, en possession de toute sa puissance physique et mentale. Avec de vraies images qui attestent seulement d’un grossier et vilain mensonge. Comme toujours, les dictateurs et, in fine, leurs apprentis, ont toujours eu une piètre mémoire ; ils ne retiennent jamais leurs leçons. C’est pourquoi se dit-il, les mauvais élèves, en piteux dictateurs, n’ont jamais fait de bons dirigeants. Bouteflika et son clan, même dans leur déchéance honteuse, en sont la preuve. Ils ne savent ni vivre ni mourir dans la dignité. Ce serait trop leur demander. 

     

    Avis aux 40 prochains voleurs. L’Algérie propre ne se taira pas. Jamais !

     

    M. A.

  • "Donnez-nous vos avions et vos bombardiers, nous vous donnerons nos couffins "

    Laissez-nous rêver le changement en Algérie !


    Par Le Matin |
     

    Le rêve fait un peuple. Il est son esprit. Il est aussi le déclic de ce genre de "sensibilité primordiale" à l'origine de la fondation des États modernes. Les grandes nations y croient fortement car ce fut de par le passé la pirogue qui les a emmené au grand large.

    A quelle Algérie aspirait Ben M'hidi ? Certainement pas celle que dirige Bouteflika et son clan. A quelle Algérie aspirait Ben M'hidi ? Certainement pas celle que dirige Bouteflika et son clan.

    Le rêve, c'est le mouvement, c'est le progrès, c'est l'imaginaire en devenir et surtout l'avenir en imagination faisant ses petits pas dans la réalité. Un peuple qui est en dépourvu est potentiellement candidat à la mort. Car ne savant à quoi s'en tenir et ayant perdu les germes de tout dynamisme, il ne lui restent que les prémisses de la paralysie, la camisole de la routine et la cage du statu quo. Avec la ronde des années, il va finir par s'en lasser, se démotiver et se laisser aller vers de fâcheuses dérives (identitaires, intégristes, séparatistes et même xénophobes). Il n'aura ni repères ni balises ni marqueurs ni trajectoire bien définies. Il se fourvoie dans un vide de perspectivisme puisqu'il ne se projette que dans le circonstanciel, l'éphémère et l'instantané. Point de changement ni de progression à l'horizon hélas ! Si la modernité lui est déjà un abîme, le sous-développement lui sera plus qu'un gouffre. C'est un traquenard où l'inertie, la sous-évolution, l'impasse socio-politique et l'absence du rêve l'attrapent. C'est clair, ce rêve-là qui jette justement les bases d'une Nation forte, nourrit ses veines d'idéaux humanistes et l'irrigue de mille et un hymne à l'espoir, au défi et à l'aventure nationale est le sésame dont l'Algérie de nos jours a tant besoin.

    Une patrie, écrit le philosophe Ernest Renan (1823-1892), est faite de plus de morts que de vivants. C'est vrai, j'en conviens parfaitement mais pourquoi ? J'invite les lecteurs à imaginer une scène tout anodine mais qui recèlerait quand bien même une dimension symbolique. Celle du petit Omar avec Ali La Pointe et Hassiba Ben Bouali terrés dans leur cache et quadrillés par des escadrons de parachutistes en plein cœur de la Casbah, lesquels furent plus que résolus d'en finir avec cette histoire des "Fellagas" en train de semer la terreur dans l'Algérois. Imaginons un peu son état mental, sa peur d'enfant dans les tripes du vieil Alger mais tout particulièrement ses rêves au moment où la mort le guette.

    Je me mets dans sa peau et imagine : il aurait rêvé d'un peuple fort, éduqué, solidaire, conscient, fier de sa culture et de son histoire. Un peuple qui garantit son indépendance alimentaire, qui rejette tout assujettissement et toute hégémonie impérialiste. Il aurait rêvé d'un pays gouverné par des hommes intègres qui ne plient jamais sous les injonctions d'une chancellerie occidentale ou d'une firme multinationale quelconque, un pays qui a une économie nationale s'appuyant sur l'effort et la productivité, où le personnel d'un hôpital, du reste, propre accueille à bras ouverts et avec un sourire affable et bienveillant un patient venu s'y soigner, où des universités, temples de savoir et de la connaissance par excellence dont les diplômes reconnus à l'échelle mondiale, suscitent fascination et jalousies, un pays où des ministres rougiront de honte dès qu'une injustice sera commise sous le toit de l'un de leurs secteurs, un président qui pense jusqu'aux petits pépins d'un nomade du grand Sahara, une justice qui châtie un corrompu dans une séance ouverte au public, des bibliothèques partout ouvertes dans le pays, des aéroports, des hôtels, des centres de recherches, une voierie, des trams, des métros et des stades aux normes universelles. Si le petit Omar et tous les martyrs de la guerre d'indépendance ont sacrifié leur vie, c'est d'abord parce qu'ils ont rêvé en une Algérie nouvelle gouvernée par des patriotes qui ne lésinent sur aucun effort afin de hisser ses couleurs au zénith de la gloire et puis c'est parce qu'ils y ont vraiment cru. Eux, ils ont donné leur vie pour le pays et il n'y a point d'amour plus valeureux, plus précieux et plus pur que celui voué à la patrie de nos origines mais nous tous qu'est ce qu'on a donné en échange de ce sacrifice?

    C'est là que le bât blesse ! Triste, affligeant et incroyable en même temps! Outre le vieux pli de tourner en rond, on ne fait que pomper du pétrole dans le grand Sud, adopter en conseil de ministres des lois de finances basées sur le prix de baril à 19 dollars, signer des contrats de gré à gré et sans soumission avec, en dessous de table, des pot-de-vins et des commissions touchés de la part des compagnies étrangères, gérer la rente et distribuer ses prébendes entre larbins, laquais et serviteurs, acheter les consciences et la paix sociale par l'argent de la collectivité nationale. Le comble, le pays marche toujours tranquille sans se ronger les sangs ni faire le calcul de ses échecs. Et les impôts et le contribuable? Où est la valeur ajoutée d'une économie? Où est le travail? Où est la machine économique? Où sont les comptes, les bilans et les études prospectives? Le peuple en a marre de ces vues simplistes, étroites et biaisées de la réalité nationale griffonnées à la va-vite et à mauvais dessein par des gérontocrates dépassés. Il en a marre aussi de la manipulation de ses peurs, du brouillage de ses angoisses et de la réactivation des démons du chaos des années précédentes. Car, se sentant désabusé, il s'est rendu compte, quoique sur le tard, que le chaos est là, présent devant ses yeux : il s'étend de cette fameuse mascarade d'une épreuve de philosophie mal assumée par des élèves de terminal accoutumés, les pauvres, au par-coeurisme et à la réussite selon le contexte du moment à la grande tricherie nationale des pontes invétérés ayant pris leur envol extra-muros dès que la vache laitière avait compris que le produit secrété par ses mamelles ne va pas dans la bouche de ses enfants déshérités. Sans l'ombre d'un doute, quand un citoyen est ramené par des visions étriquées de la chose politique au statut du sujet, il se révolte. La nature humaine est ainsi faite, c'est une règle de l'histoire et on ne saurait en aucune façon, nous les algériens, y déroger. Un citoyen sommé d'obéir au lieu de raisonner, de croire au lieu de penser, de déprimer au lieu de rêver n'y va par trente-six chemins pour exprimer son malaise. C'est là que le chaos tisse sa toile de tragédies. Un citoyen qui avait ployé sous des tonnes du désespoir et accepté de longues années et de façon presque définitive, irrévocable et fataliste son destin de marginal social, politique et économique ne tardera pas à esquisser sa métamorphose pourvu qu'il ait conçu au préalable un rêve : le rêve du changement, le rêve du progrès et le rêve de l'émancipation. Bref, ce rêve qui a les vertus du salut, qui fait revivre l'espoir et renaître le sphinx de ses cendres. Qui plus est à même de ressusciter d'anciens mythes qu'on a pourtant crus à jamais sous la sépulture du passé. Comment le charismatique Mandela a-t-il pu mettre à bas l'Apartheid? Réponse immédiate : le rêve? Comment Simone Bolivar (1783-1830) a-t-il pu fédérer les Nations de l'Amérique Latine sous le crédo de la résistance au voisin du Nord (en l’occurrence les États Unis) ? Réponse : le rêve. Comment Al-Mahatma Ghandi (1869-1948) en est-il arrivé à semer la zizanie dans le protectorat britannique en Inde par une simple économie de subsistance? Réponse : le rêve. Comment Martin Luther King (1929-1968) a-t-il ébranlé les certitudes chevillées des racistes anti-noir aux États Unis ? Le rêve. Celui-ci est la carte-maîtresse de toutes les stratégies. Grâce à lui, l'histoire pourrait surgir là on l'attend le moins d’autant plus qu'elle n'a pas d'heure précise ni de calendrier particulier. La révolution comme l'avaient écrit les jeunes révoltés du mai 68 en France ne sera pas télévisée, elle est une vague spontanée : un souffle d'un peuple en colère et en quête de soi. L'histoire n'a pas de freins contraignants, elle fauche les pieds de ceux qui ne savent pas la valeur du temps ni ne prennent la mesure des remous sociaux qui agitent leurs pays. On l'a vu avec notre voisin Ben Ali, les frères Moubarak, El-Gueddafi et comparses : l'entêtement à endosser l'habit de l'immaturité ne fait que mener à l'irréparable et à des destins que n'importe quel mortel ne souhaite récolter à la fin de sa vie. A une question de Bac « pourquoi on a coupé la tête de Marie Antoinette, la femme de Louis XVI en 1793? Un élève pris d'une soudaine naïveté a eu cette réponse pour le moins convaincante «parce qu'elle n'a rien dedans». En clair, parce qu'elle ne rêve pas. Si nos responsables, eux, ne rêvent pas ou ne veulent pas rêver du tout, ils devraient quand même se rendre à l'évidence que ce peuple dont l'épopée mythique est pavée de perspectives brisées, d'aspirations censurées, d'illusions perdues, d'espoirs blessés, de mémoire torturée par l'oubli et de slogans vides de sens, lui, veut rêver et qu'il n'est pas du menu fretin. Maintenant il souffre, il a déjà souffert et il est résolu quoiqu'il lui en coûte à aller de l'avant car il n'est pas prêt à refaire l'expérience de la régression.

    Ce peuple-là a besoin d'une bouffée d'oxygène, il a besoin qu'on arrose ses racines émotionnelles de l'amour de la patrie. 51 ans, c'est rien dans la vie d'une nation, ce n'est en fait qu'un passage intermédiaire d'une inertie post-coloniale voulue par les bégaiements de l'histoire aux troubles erratiques d'un nouveau siècle qui s'annonce dur et porteur de beaucoup de gageures. Le régime et peuple ont besoin d'un compromis historique, certes douloureux mais n'en reste pas salutaire à la Nation : que cette caste militaro-financière passe la main à des personnalités neutres, compétentes, honnêtes et ayant son assentiment et celui des forces vives de la patrie loin de cette génération de «tab djenanou», laquelle éreintée par ses paradoxes, esquintée par les retournements de situations en sa défaveur, décriée par les bas-fonds sociaux, huée par la jeunesse, haie par l'histoire, dépassée par les aléas du temps, fatiguée, sénile, bâclée de certitudes a déserté le territoire du rêve.

    Un compromis à mon avis, ce n'est pas de l'opportunisme, ce n'est pas quelque chose de louche, de sournois ou d'hypocrite. Ce n'est pas une marque de lâcheté ou une capitulation non plus. Un compromis, c'est un tas de vitales concessions dans le seul intérêt du pays. C'est également un signe de vie, un signe que la nomenclature et ceux qui lui servent de parapluie tentent, autant que possible, de dépasser le jeu des clans, le parasitage d'appareils étatiques, les vieilles marottes de coups de force, le goût des pronunciamientos et l'orgueil de caudillos. C'est le moment ou jamais où ce compromis historique et douloureux d'un pays actuellement mal en point devrait avoir lieu dans la transparence et la participation effective de toutes les composantes de la scène politique nationale. A l'heure qu'il est, le corps politique croule sous le poids des à-priori, des mésententes, des dénis et des manipulations. Il accuse une régression discursive terrible et une indigence lexicale lamentable : on discerne à peine de différences entre le discours élitiste et le ragot de masses. Dans un souci de cohérence, un régime politique devrait, à tout le moins, définir le rôle de ses structures et clarifier les mécanismes de leur fonctionnement (la présidence, le parlement, le sénat, l'armée, la D.RS...etc) car on voit bien qu'à moins d'une année des présidentielles de 2014, le champ politique est presque liquéfié, des partis colosses comme le F.L.N et le F.F.S déstructurés, gangrenés par des conflits internes et phagocytés par ce système «obscur» aux tentacules démoniaques sont en train d'ordonner leur petit chez-soi et végéter dans l'orbite de ce chaos tandis que la grande maison qu'est l'Algérie suffoque sous l'inflation économique, le chômage endémique et des maux sociaux incurables. A l'ombre de cette architecture de la déconfiture, il est légitime de s'enquérir sur l'état probable du pays dans l'avenir : de quoi nos lendemains seraient-ils le nom? Aurions-nous un président avec un grand «P» qui prend des décisions capitales sans le recours à cette boîte noire? Pourrait-il poser son veto face à ces fameux décideurs qu'on ne voit plus ? L'Algérie peut-elle organiser des élections libres, crédibles et honnêtes ? Ironie du sort, dans ce contexte d'hystérie généralisée où de telles problématiques devraient être mises sur la table, des décisions sensibles sont prises par le gouvernement sans concertation de la base citoyenne comme celle d'effacer les dettes des pays africains et arabes au nom d'une certaine solidarité panarabe et panafricaine alors que le premier magistrat du pays se retrouve en dehors du territoire national ou celle encore de la dissolution du Centre opérationnel national d'aide à la décision (C.O. N. A. D), un organisme crée par l'ex-ministre de l'intérieur Yazid Zerhouni en 2003 suite au séisme de Boumérdès et dont personne ne sait vraiment les réelles attributions et dissout par Sellal le 15 avril dernier. Ainsi marche l'Algérie du nouveau millénaire, l'un crée, l'autre dissout sans que les concernées (les masses bien évidemment) en aient connaissance. On veut bien savoir quelle est l'efficacité de la première démarche, aussi louable soit-elle, alors qu'on sait qu'il est plus facile d'injecter cet argent (plus de 900 millions de dollars) dans des investissements directs plus profitables à nos frères et amis africains qui, en retour, propulseront l'économie nationale? Et on veut bien s'interroger dans une seconde étape si ce fameux centre opérationnel d'aide à la décision est-il destiné vraiment à la prise de décision en cas de forces majeures, si c'était le cas pourquoi le dissoudre tant que l'Algérie souffre encore de phénomènes du séisme, inondations..etc? Pas de réponse certainement.

    Je pense que nos élites ont inoculé dans nos gènes ce sentiment d'espoirs déçus, de fatalisme à tous crins et nous ont contaminé par la manie de leur silence afin de mieux régenter à jamais nos vies de citoyens. Une fracture ou des déchirures sociales aussi grandes fussent-elles pourraient être recousues et rafistolées pourvu qu'on cesse de dramatiser de façon irrationnelle l'ampleur du gâchis national. En ce sens, un travail de proximité civique de longue haleine serait à mon humble avis la clef de voûte d'un processus de démocratisation réussi (l'école, les institutions éducatives, les bibliothèques itinérantes et les cinémas en seraient le fer de lance). Suivant ce schéma, le citoyen va reprendre la confiance en lui-même, l'immeuble fissuré de l’État algérien en temps actuels ne sera pas un ensemble de murs sur lesquels on perche des emblèmes et des armoiries mais un réseau institutionnel fluide dont les structures seront imbriquées les unes aux autres par le pouvoir de la loi et l'Algérie étrennera les oripeaux d'un nouvel âge. Contre toute attente, les enquêtes anti-corruption menées par le corps du D.R.S dans les dossiers à scandales de Khalifa, Autoroute Est-Ouest, Sonatrach et dernièrement Sonelgaz ont provoqué un effet centrifuge chez les masses vis-à-vis de l’État. Le citoyen algérien devient de plus en plus sceptique concernant la crédibilité d'une démarche qui n'a mené au final que vers des imbroglios juridiques ou à la longue vers des impasses politiques : qui demain pourrait-il mettre aux arrêts un certain Chakib Khalil, ex-responsable algérien et citoyen américain ou faire extrader à partir de l'Angleterre un ex-gloden-boy nommé Khalifa? Notre justice sera-t-elle à la hauteur d'une telle gageure? Rien n'est certain et tout s'emmitoufle du doute. En vérité, il existe une soif collective chez les masses pour connaître le statut et le rôle des responsables de nos institutions, leurs parcours et le patrimoine matériel dont ils disposent. Que cela soit clair : c'est un droit citoyen de chaque algérien. On est un pays indépendant et notre peuple est libre de disposer de lui-même sans l'entremise d'aucune chancellerie occidentale aussi influente fût-elle ni la gestion opaque d'aucune personnalité dans les coulisses. Les masses veulent entendre autre chose que ce dramatique "mish-mash" d'images, de rumeurs et de démentis. La lucidité est, il est vrai, une donnée rare en temps de crise de transition démocratique comme la nôtre mais avec la rigueur de la justice, le bons sens, l'imagination et une profonde capacité à rêver, on arriverait à coup sûr à désacraliser cette épaisse ignorance/indifférence face à la réalité, laquelle est, semble-t-il, enracinée ad vitam aeternam dans la conscience de nos sages. Mais laissez-nous rêver le changement!

    Kamal Guerroua

  • Le journaliste et militant Henri Alleg est mort

     

     

    Par Le Matin | Il y a 8 heures 8 minutes | 1064 lecture(s) |

     

    Le journaliste et militant communiste Henri Alleg, auteur de l'ouvrage "La Question" (1958) qui dénonçait la torture pendant la guerre d'Algérie, est décédé mercredi à Paris à l'âge de 91 ans, a-t-on appris auprès du quotidien l'Humanité dont il fut secrétaire général.

     

    Henri Alleg Henri Alleg

     

    L'immense journaliste, militant pro-Algérie, Henri Alleg s'en est allé. Cheville ouvrière et ancien directeur du quotidien communiste Alger Républicain, Henri Alleg est connu pour son combat pour l'indépendance algérienne et surtout son livre La Question. Un ouvrage sorti clandestinement de la prison et qui dénoncé d'une manière implacable la torture pratiquée par l'armée française. Il relate les séances de tortures qu'il avait subies des mains des parachutistes de Bigeard. Publié par les éditions de Minuit, ce livre demeure pour des générations un document de première main et de référence. Outre La Question, il a aussi coordonné une série de quatre livres sur la guerre d'Algérie.

     

    Malgré son grand âge, il a longtemps continué à témoigner sur les affres de la guerre d'Algérie. Henri Alleg, de son vrai nom Harry Salem, est décédé le 17 juillet en région parisienne. 

     

    Hamid Arab/Agences

  • no moment

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  • Et Raymond Burr, tu connais Raymond Burr ?

    Photo sondage
    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com Abdekka.  

    boutef :A peine est-il revenu, que l’Algérie s’est remise à bouger. 5,1 ! Ouais ! Ouais ! Ouais ! C’est trop facile ! J’entends d’ici les éternels grincheux, les aigris du placard, les scotchés du rictus gloser sur le fait que Abdekka soit revenu sur une chaise roulante. Comme je les entends déjà chipoter sur le fait que l’on ne peut gouverner un pays à partir d’un fauteuil pour personnes à mobilité réduite. Foutaises ! Et surtout inculture crasse ! Raymond Burr, vous connaissez ? Ben non, bien sûr ! C’est trop vous demander que de connaître Raymond William Stacy Burr ! Il est né le 21 mai 1917 à New Westminster, en Colombie-Britannique. Il s’est éteint le 12 septembre 1993 à Sonoma, en Californie (merci Wikipédia !). En 1967, et durant huit saisons pleines, cet acteur a interprété le rôle d’un enquêteur sur un fauteuil roulant. Même qu’il est revenu en 1993, un peu avant de décéder, pour interpréter le rôle principal dans le film «Le retour de l’homme de fer». Huit ans sur une chaise roulante ! Et le professeur Xavier, hein ? ça vous parle un peu plus le professeur Xavier ? Charles François Xavier, dit Professeur X. Ce mutant a dirigé longtemps, pendant des années cosmiques, les fameux X-Men. Doté de pouvoirs de télépathie extraordinaires, le Professeur Xavier, rivé à son fauteuil roulant, a combattu avec une énergie folle les forces du mal, à leur tête le maléfique Magneto. Vous voulez un autre exemple ? Stephen Hawking ! Ce Britannique né le 8 janvier 1942 à Oxford est un physicien théoricien, professeur de mathématiques à la mythique université de Cambridge. Condamné à vivre sur une chaise roulante, il est la sommité mondiale incontestée en matière de gravité relative et surtout en trous noirs. Les trous noirs ! ça ne vous fait penser à personne ? Décidément, faut tout vous dessiner ! Un autre expert des trous noirs, lui aussi sur un fauteuil roulant ! 82 jours de trous noirs ! Abdekka, bien sûr ! Et l’on voudrait dénier au châtelain le droit divin de diriger le pays à partir d’une chaise à roulettes ? ça ne rime à rien ! Il a dirigé l’Algérie à partir d’un lit, il peut bien la gouverner assis sur son fauteuil mobile. D’ailleurs qui mieux qu’un homme sur une chaise roulante pour diriger un pays bancal, hein ? Je ne terminerais pas sans signaler aux jeunes générations qui ne l’ont pas connu qu’un cycle Raymond Burr commence à la mi-août avec la rediffusion judicieuse de la série «L’homme de fer» sur la chaîne 13e Rue. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

  • Nassim, l'Algérien du 60e

     

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    Le temps coule, du zéro vers l'infini et du bas vers le haut, possédant cette particularité d'endormir tout le monde. Mais après une tentative avortée de câlin inuite, Nassim, cet Algérien qui a fui son Khemis El Khechna natal pour s'installer au Groenland, se décide à sortir. Il est 20h en ce Ramadhan polaire et le soleil est encore haut ; il reste près de 4 heures avant le Maghreb. Nassim a mis son anorak chinois en peau synthétique :
    - Je sors.
    Aleqa, sa femme inuite d'Ammassalik, occupée à jouer aux cartes sur internet, lui a simplement dit «Inouchlouarit», ce qui veut dire au revoir en groenlandais. Mais Nassim est déjà dehors. Il fait 5° en ce mois de juillet.
    Nuuk, 60° Nord, capitale de la province autonome du Groenland, propriété de la reine Margrete. Nassim a instinctivement pensé à Khemis El Khechna où la chaleur est souvent l'amie de l'ennui. Mais il se l'est juré, il ne reviendra pas, du moins pas tant que tamazight ne sera pas langue officielle et, pourquoi pas, la langue inuite aussi. Après un petit tour au marché où il a acheté un kilo d'oignons du Canada, juste pour acheter quelque chose, Nassim est rentré chez lui à 21h. Encore 2 heures et demi avant le f’tour, prévu exactement à 23h26. Cette précision a ému Nassim, situé à exactement 4643 kilomètres d'Alger. Les Algériens sont-ils précis ? Il se rappelle que le adhan du maghreb était très précis, lancé avec une infinie précision, à des heures fixées avec précision. Quand il s'agit de prières, l'Algérien est très précis, pourquoi ne l'est-il pas pour le reste ? La précision n'est pas non plus le problème d'Aloqa qui, elle, n'est pas dans le calcul de la course du soleil, elle qui ne connaît que l'hiver et l'été, deux saisons où le soleil est là, où l'obscurité est là. Un genre de calendrier numérique à un seul bouton. Nassim a retiré son anorak.
    - Omri, il y a ta mère qui appelle sur Skype...
    … à suivre.

     

    Chawki Amari
  • L’adieu aux armées, aux vases, aux infirmières et à la cardiologie de Papa !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Bon ! On en était où déjà ? Ah ! Oui ! Le …

    … 4e mandat !

    ça y est ! Il est rentré ! Et pour bien montrer que nous ne sommes pas ingrats, que nous savons remercier ceux qui accueillent si bien les nôtres, nous n’allons pas juste nous contenter de son retour. Nous allons faire nos adieux à tous ceux qui ont si bien pris soin de Abdekka. Les deux gardes en treillis militaire, un homme et une femme que l’on voyait sur tous les sujets relatifs à la présence du châtelain au Val-de-Grâce. Invariablement, quelle que soit la chaîne de télé, dès qu’il s’agissait du Val, c’est cette bidasse et son collègue que l’on voyait s’agiter dans la guérite-réception de cet hôpital. Faisons nos adieux aussi à cette barrière amovible peinte en rouge et blanc et qui barrait et barre toujours l’accès au Val. De la voir à chaque fois là, bien en face, ferme, sans faille ni réticence à remplir son rôle de barrière, ça suffisait à nous rassurer. Nous savions que grâce à elle, lui était en sécurité, loin des regards indiscrets ou des âmes malveillantes. Faisons également nos adieux poignants aux vases ! Ah ! Les vases des Invalides ! Ils auront meublé notre imaginaire 82 jours durant. Je ne vous l’ai jamais dit, je peux vous l’avouer aujourd’hui que Abdekka est rentré : j’ai fait plusieurs cauchemars peuplés de vases qui me parlaient. Mais ce qui m’a le plus inquiété, ce n’est pas tant que des vases me parlent, mais plutôt que je leur réponde en langue-vase, allant parfois jusqu’à utiliser des dialectes vases inconnus même auprès de certaines catégories communes de vases, et encore usités dans de rares tribus vaseuses des bords de Seine. Disons aussi adieu au portrait de Hollande qui trônait dans la fameuse salle des vases. A le voir et à le revoir à chaque rediffusion de l’entrevue Boutef’-Sellal-Gaïd Salah, nous étions quelque part reconnaissants nous aussi au sens de l’hospitalité hospitalière de la France. Merci François ! Faisons également nos adieux aux petits gâteaux ! Et plus particulièrement à l’un d’entre eux. Celui dans lequel Abdekka a croqué timidement, avant de le reposer sur le guéridon. Que ce petit gâteau pas totalement consommé n’en prenne pas ombrage. C’est juste que le raïs était un peu fatigué. En aucun cas la qualité de la friandise n’a été remise en cause par le palais présidentiel, entendre la bouche de Boutef’, bien sûr. Adieu aussi au stylo du châtelain. Laissé en guise de cadeau à la standardiste du Val, une dame succulente de bavardages truculents. Elle a mérité ce petit présent, un objet rare puisque capable de signer des documents officiels datés d’Alger, à partir d’un hôpital parisien. Et puis, un adieu aussi aux cardios algériens et au staff médical de Boutef’. Nous ne les remercierons jamais assez. Grâce à eux, nous savons maintenant définitivement qu’un AVC, c’est comme un être humain. Il né minuscule. Il grandit. Il mûrit. Et un jour, il meurt. Merci et adieu à tous. Vous avez rendu notre été moins morose. Plus animé. Plus réanimé, même ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • chronique d'une absence non annoncée


    Par Maâmar Farah
    Les semaines et les mois passent et le Palais d'El-Mouradia demeure toujours fermé. Oh, oui, certes, il y a les travaux d'intendance, quelques coups de plumeau sur les tapisseries et les tentures. Oui, il y a la commande de nouvelles motos pour les cortèges présidentiels, dont on dit qu'elles ne sauteront plus au moindre dos-d'âne et ainsi, on n'aura plus à jouer au chat et à la souris avec ces ralentisseurs... Mais, il n'y a plus d'activité. Fermé pour cause de maladie. Cessation d'activité pour départ à l'étranger. Remarquez que ce n'est pas la première fois qu'on ferme la boutique. Et que le patron s'en aille on ne sait où. Une fois, il a fallu inviter Zidane chez la fratrie pour prouver que le grand manitou est toujours en vie ! Il y a eu tant d'autres fois que l'on pourrait appeler ce troisième mandat ; «chronique d'une absence non annoncée»... Et, si, aujourd'hui, après 80 jours d'absence, le pays fonctionne encore, ça prouve au moins deux choses : 1 - Les affaires tournent toutes seules. 2 - On peut donc se passer du président de la République. Restera la question cruciale : que faire de l'actuel (virtuel) locataire d'El-Mouradia ? Au vu de ses qualités littéraires, il pourrait continuer de rédiger de si beaux messages aux chefs d'Etat, un domaine où il excelle même... quand il est alité ! maamarfarah20@yahoo.fr

    «Neveu, mets-toi à jour ! Il vient de rentrer au pays, c'est sur toutes les chaînes. C'est vrai que ça ne changera pas grand-chose, mais... la chronique devient celle d'une “présence très annoncée” !»
    (Tata Aldjia)

  • Bouteflika est rentré hier Un retour et des incertitudes ?

     

    Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, évacué pour des soins en France le 27 avril dernier, suite à un accident vasculaire cérébral (AVC), a regagné Alger, hier, en début d’après-midi. Les images exclusives de ce retour, diffusées par la télévision A3 dans son JT de 16 heures, montrent un président pas totalement remis, assis sur une chaise roulante, les traits tirés, le regard absent et le geste lent.

    Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir)
    Ce retour au pays, après près de trois mois d’hospitalisation dans deux établissements militaires de santé français, le Val-de-Grâce, puis les Invalides, confirmé par l’AFP dès le décollage de l’avion présidentiel médicalisé depuis l’aéroport du Bourget à Paris, mettra certes un terme aux commentaires autour de la longévité du séjour de Bouteflika en France mais n’évacue pas pour autant les questionnements sur son état de santé et sa capacité à reprendre ses fonctions et finir son mandat en cours.
    Le fait qu’il ait embarqué en chaise roulante signifie qu’il n’a toujours pas retrouvé ses fonctions motrices. L’absence de son, lors de la séquence filmée apparemment au niveau du salon d’honneur de l’aéroport militaire de Boufarik et diffusée par la chaîne de télévision A3 dans son JT de 16 heures, laisse déduire aussi qu’il ne s’est pas remis de son aphasie, conséquence de l’AVC, dont il avait fait l’objet fin avril dernier. D’ailleurs, le communiqué de la présidence de la République, qui a officialisé l’arrivée de Bouteflika en Algérie début d’après-midi, a souligné que le Président «poursuivra une période de repos et de rééducation». Autrement dit, il ne reprendra pas ses fonctions tout de suite. La question qui se pose alors est celle de savoir le temps que cela prendra.
    Le communiqué de la présidence de la République ne dit rien sur la durée de cette convalescence que Bouteflika devra encore observer. Tout ce qu’on l’on sait c’est que cette dernière ne sera pas dans un établissement hospitalier mais dans une résidence d’Etat officielle.

    Un comité des 5 à l’accueil
    Pour être du comité qui a accueilli le président de la République à l’aéroport militaire de Boufarik, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a dû écourter sa visite d’inspection dans la wilaya de Tizi-Ouzou et regagner précipitamment Alger.
    A Tizi-Ouzou, Abdelmalek Sellal ne s’est pas trop épanché sur ce retour, annoncé depuis la fin de matinée par les agences de presse internationales et repris en boucle par les différentes chaînes de télévision. Il a juste dit qu’«il va renter», avant que son cortège ministériel ne reprenne la route d’Alger.
    A l’aéroport de Boufarik, Sellal ne sera pas seul, cependant. Etaient là aussi le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, celui qui l’a accompagné, au demeurant, lors de la visite à Bouteflika aux Invalides le 11 juin dernier, les présidents des deux Chambres du Parlement, Abdelkader Bensalah et Larbi Ould Khelifa, respectivement présidents du Conseil de la Nation et de l’Assemblée populaire nationale (APN) ainsi que le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz. Ce comité des «5» a été filmé en compagnie du Président au salon d’honneur de l’aéroport militaire de Boufarik. Une séquence où le protocole a été sauf, puisque les deux présidents des deux Chambres parlementaires qui étaient assis devant et au plus près du chef de l’Etat, le chef d’état-major de l’ANP et le président du Conseil constitutionnel fermaient les deux arcs de cercle formés autour de Bouteflika. Lors de cette brève séquence, on voyait le président remuer les lèvres mais on ne l’entendait pas parler.
    Pas de nouveau bulletin de santé
    Contrairement à juin dernier, lorsque Sellal et Gaïd Salah revenaient des Invalides, aucun bulletin de santé officiel n’a été émis à l’occasion de ce retour de Bouteflika au pays. Le 11 juin dernier, un bulletin de santé a accompagné le communiqué de la présidence qui rendait compte de la visite à Bouteflika du Premier ministre et du chef d’état-major de l’ANP.
    Les médecins accompagnateurs, les professeurs Sahraoui Mohcène et Metref Merzak avaient alors évoqué pour la première fois l’AVC dont a été victime le Président, remettant en cause le premier diagnostic établi le 27 avril par le professeur Rachid Bougharbal qui, lui, avait mentionné un accident ischémique transitoire (AIT) sans séquelles. menteur
    Le Pr Bougharbal avait également rassuré que le Président était évacué en France uniquement pour des examens exploratoires approfondis et que son séjour à l’étranger était une affaire de quelques jours. Mais plus le temps passait, plus les interrogations s’épaississaient autour de la santé du Président.
    Les rumeurs les plus folles ont essaimé, profitant du vide laissé par une communication officielle qui, depuis l’hospitalisation de Bouteflika, a accumulé les ratées.
    S. A. I.

  • Les bouffeurs du Ramadhan et ceux qui s’empiffrent de dollars


    Par Maâmar Farah
    En ce mois de Ramadhan, ceux qui attendent le f’tour comme vous et moi, ne semblent pas en mesure de porter un oeil vigilant sur les affaires politiques. C’est pourquoi, Chakib et Farid peuvent souffler. Et je n’ai même pas eu l’intelligence de commenter la nouvelle classant notre pays parmi les pays les plus corrompus du monde. J’aurais eu l’impression de défoncer des portes ouvertes. Tout va mal dans ce pays : malvie, tristesse, rapine, saleté et intolérance ! Et attendre l’heure du f’tour nous évite de penser à tout cela car nous avons la certitude que la première cuillère de chorba ou la première bouffée de cigarette apportera la délivrance… Il restera cependant un peu de vigueur chez les bouffeurs du Ramadhan pour nous rappeler que la vie est toujours infernale et, qu’en dehors de sa cherté, tout continue à pourrir dans ce pays où nous n’arrivons même pas à garder un Président dans un hôpital algérien, le temps d’une convalescence… Pourvu que les intolérants les laissent tranquilles et qu’ils n’aillent pas les déranger au fond des jardins pour les traîner devant les tribunaux en exhibant les «pièces à conviction» : un cassecroûte écrabouillé et une bouteille d’eau minérale ratatinée… Et pendant ce temps-là, les milliards piqués par les corrompus continueront de dormir tranquillement au fond des coffres suisses ! maamarfarah20@yahoo.fr

    «Je vous l’avais dit hier. La Taous, elle porte la guigne ! Belkhadem revient. J’ai vu refleurir ses photos hier.»
    (Tata Aldjia)

  • L’affaire «K» ou le nouveau gros scandale qui agite le bocal !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    En visite au Val-de-Grâce, et en signe de fidélité indéfectible, Sellal a tenu à apporter lui-même de l’eau minérale algérienne à Abdekka.

    Youkous ?!!

    A mes yeux, c’est un scandale encore plus scandaleux que le scandale déjà fort scandaleux de Sonatrach. Et je m’en vais le dénoncer ici même, en 30 petites lignes, pas une de plus, afin d’économiser l’encre de mon Bic et donner ainsi l’exemple en matière d’économies et de maîtrise des dépenses. Quelque part, en Algérie, vaste territoire du gaspillage institutionnel, il y a un avion posé sur un tarmac. Jusque-là, rien de bien scandaleux, je vous l’accorde, puisqu’un avion, ça se gare généralement sur un tarmac, rarement sur le flanc abrupte d’une falaise ! Sauf que là, le moteur de cet avion tourne depuis des jours déjà. Avec dedans, dans le cockpit, tout l’équipage au grand complet. Le moteur de cet avion tourne tellement qu’on en est déjà au dixième plein de kérosène épuisé. Les camions de ravitaillement viennent d’ailleurs de refaire le plein il y a à peine deux heures, et les moteurs tournent toujours. Dans la carlingue, les membres d’équipage en sont à leur 38e rotation-conjoints. C’est quoi la rotation-conjoints ? Oh ! Un truc pas très compliqué. ça fait 38 fois que les épouses et les maris des membres de l’équipage leur rendent visite dans l’appareil pour récupérer leur linge sale et leur laisser du propre, du frais repassé. Pourquoi les moteurs de cet avion tournent-ils ainsi à plein régime, et surtout sans interruption ? Et pourquoi les membres de l’équipage restent-ils à l’intérieur de l’appareil avec interdiction de le quitter ? Parce qu’il s’agit de l’avion présidentiel ! Et que cet avion aurait dû décoller 6 754 fois depuis bientôt trois mois maintenant. En partance pour Paris afin d’y récupérer Abdekka. Au début, le commandant de bord et son co-pilote recevaient l’ordre de décoller. Donc, le plus logiquement du monde, ils mettaient le contact (oui ! oui ! Je sais, dans un avion, c’est pas pareil que dans une voiture !), lançaient les moteurs et s’apprêtaient à partir. Mais à chaque fois, un contre-ordre arrivait de la Tour, leur demandant de regagner leur aire de stationnement. Au bout d’autant de départs manqués, la Tour a fini par donner l’ordre par lequel le scandale a commencé : «Restez en position Charly Tango. Moteurs allumés en attente d’autorisation de décollage imminent !» Et depuis, Charly Tango attend. En vain ! Et le kérosène brûle sa race ! Et nos réserves nationales de kérosène baissent à vue d’œil. Et personne ne veut s’impliquer directement dans cet énorme gâchis. Le pilote jure qu’il ne fait qu’obéir aux ordres donnés par la Tour. La Tour affirme… à son tour (j’allais pas la rater celle-là !) qu’elle-même reçoit ses ordres de l’agence Air Algérie El-Mouradia. Et l’agence en question avoue sous la torture qu’elle ne fait qu’exécuter les consignes fermes et musclées qui lui sont transmises en numéro masqué à partir d’un Palais à proximité. J’espère juste que, sur ce scandale de l’avion présidentiel dont les moteurs tournent à vide depuis près de trois mois, sur cette affaire «K», on ne va pas essuyer le couteau sur… Chakib Khelil. Là, pour le coup, ça serait trop facile ! Injuste. Et surtout vachement inutile. Parce que son avion à Khelil, y a un bail qu’il a décollé ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • no moment

    no moment,snpsp1

  • boutef

    De l’enjeu colossal autour de 2 kilos de pêches et d’un pack d’Evian !

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Quel est le point commun entre le bac et l’élection présidentielle ? Celui qui a triché a quand même le droit de se représenter…

    … la fois d’après !

    J’ai encore en mémoire les images ! Le roi des Belges rendant visite à Chadli tout juste opéré dans un hôpital bruxellois. Les télés belges et l’Unique algérienne en avaient fait un sujet, diversement traité, certes, mais un sujet, tout de même. Pourquoi j’évoque cette histoire aujourd’hui ? Parce que je me rends compte, là, tout juste, que Hollande n’a pas rendu visite une seule fois à Abdekka. Ni au Val-de-Grâce ni aux Invalides. Et ça me met un peu en rogne. C’est tout de même un chef d’Etat, et pas de n’importe quel Etat, un Etat lié à la France par un grand pan d’histoire forcément commune qui réside depuis près de trois mois dans la capitale française. Alors ? Pourquoi Hollande n’a-t-il pas eu la courtoisie élémentaire d’aller rendre visite à Boutef’ ? C’est le minimum diplomatique et relationnel en la matière. Deux kilos de pêches, un pack d’Evian, et François aurait ainsi satisfait à un «Wadjeb» en matière de relations entre deux pays. Le fait qu’Hollande ne se soit pas rendu au chevet d’Abdekka est d’autant plus intrigant que le chef de l’Etat français n’avait même pas besoin d’être au chevet de notre raïs bien-aimé, puisque ce dernier va mieux, beaucoup mieux, nettement beaucoup très mieux et qu’il n’est même plus en chevet, mais juste en rééducation fonctionnelle. Je ne pense pas non plus que cette inconvenance diplomatique puisse s’expliquer par la crise qui frappe de plein fouet la France, avec la confirmation ces dernières heures de la perte de son triple A. D’accord, la crise, c’est terrible, mais pas au point d’empêcher François d’acheter deux kilos de pêches et un fardeau d’Evian, tout de même ! Non, vraiment, je trouve ça blessant pour Abdekka et pour mon amour-propre d’Algérien. A moins qu’Hollande n’ait programmé pour plus tard sa visite aux Invalides. Eh oui ! Faut pas non plus que je fasse montre d’impatience juvénile – comme dirait l’autre ­— en accusant trop vite le Président français de négligence envers son homologue algérien. Peut-être que l’agenda élyséen est très chargé, et que Flamby a arrêté une date à venir pour une visite éclair à l’hôpital des Invalides. Mais alors, si cette thèse est la bonne, elle viendrait contredire violemment et frontalement l’autre thèse. Quelle autre thèse ? Celle de ceux qui nous jurent depuis quelques jours déjà que Abdekka est sur le point éminemment imminent de rentrer au pays. Parce qu’Hollande, lui, en tant que chef des armées, il doit bien savoir quand Boutef’ pourra vraiment revenir chez lui, en Algérie, n’est-ce pas ? Et s’il ne s’est pas encore rendu aux Invalides, c’est qu’il doit se dire «j’ai encore le temps pour ça !» Mon Dieu ! C’est fou ce qu’il peut y avoir comme complications autour de deux kilos de pêches et d’un pack d’Evian ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

     

  • La boîte à horreurs

     

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    Depuis plusieurs années, le Ramadhan nous rappelle l’état de médiocrité de la Télévision nationale à travers la faiblesse qualitative des programmes qu’elle diffuse. Loin de réconcilier les Algériens avec ce média public, cette indigence du contenu les pousse au contraire à aller voir ce qui se passe ailleurs, sur les chaînes étrangères. En d’autres termes, à chercher ce qu’ils ne trouvent pas «localement». La télé nationale finit par devenir cette «boîte à horreurs» tant décriée.

    Malheureusement, au niveau officiel, personne ne semble préoccupé par le recul de son audience, «coiffée au poteau» par les télés privées «offshore» émettant à partir de l’étranger et qui ne font pas forcément dans la qualité, tout comme elles se soucient encore moins de contribuer à l’élévation du niveau culturel des téléspectateurs algériens. Celles-ci se contentent de faire le contraire de ce qui a caractérisé jusqu’à présent la télévision officielle. Au «tout va bien» de rigueur depuis des décennies au 21, boulevard des Martyrs à Alger (siège de l’ENTV), elles lui ont substitué le «rien ne va plus». C'est-à-dire à la démagogie du discours officiel, le populisme le plus flatteur qui séduit parce qu’il donne l’impression d’une liberté de ton retrouvée et un tant soit peu iconoclaste. L’absence de moyens et le manque de professionnalisme font qu’elles non plus n’échappent pas à la médiocrité. Ce serait trop leur demander, d’autant que la recette de leur «succès» est pour l’instant toute trouvée et on ne voit pas pourquoi elles changeraient.

    Ce marasme généralisé qui affecte les Algériens, y compris dans la culture, est d’abord de la responsabilité du pouvoir qui s’obstine à rejeter toute ouverture du champ audiovisuel national et maintient toujours un verrouillage absolu, à l’instar des quelques régimes autoritaires de la planète encore en place. Plus qu’une lacune ou une faiblesse, cet état de fait est d’abord le résultat d’une pratique de pouvoir et de l’autoritarisme dont il fait preuve dans tous les domaines, y compris dans celui des médias lourds et de l’audiovisuel. Le monopole politique de contrôle qu’il maintient en dépit du bon sens lui assure sa survie, même s’il a cédé par ailleurs, en partie, de sa mainmise sur certains secteurs, donnant ainsi l’illusion d’ouverture et de pluralisme. Cet «instinct de conservation» d’un pouvoir en fin de course, dans lequel beaucoup d’Algériens, surtout les jeunes, ne se reconnaissent pas, fait que dans l’immédiat, il n’est pas prêt à opérer de lui-même les changements attendus. L’autisme dont il fait preuve à l’égard des attentes des citoyens risque de perdurer tant qu’il a la haute main sur les médias lourds alors que partout ailleurs, là où l’autoritarisme avait cours encore récemment, la tendance est plutôt à l’ouverture démocratique.

     

    Reda Bekkat
  • Nassim, l'Algérien du 60e . Feuilleton (1er épisode)

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    un musulman au Groenland ? Oui. Il a un prénom d'air frais, le pas léger et depuis quelque temps, Nassim flirte avec le cercle arctique à 4643 km de ses terres brûlantes de la banlieue d'Alger.
    Car Nassim est le seul Algérien du Groenland, il a rejoint Nuuk,
    64° 11' Nord, capitale de la province autonome après plusieurs séquences de vie en Allemagne, puis au Danemark. Où de là, il y a un an, il a décidé de partir plus au Nord. Pour le Groenland, la grande île de glace qui appartient encore au royaume de la reine Marguerite II du Danemark, fille du roi Frédéric IX.
    - Combien ?

    Parti à 24 ans de Khemis El Khechna, son point de naissance, Nassim en a aujourd'hui 35. Mais pourquoi le pôle Nord plutôt que le pôle Sud ? Parce que Nassim a été un peu à l'école, et sait qu'en Antarctique, il n'y a que des pingouins, contrairement à l'Arctique, le pôle Nord, qui est habité. Surtout, pour d'étranges raisons, Nassim déteste les pingouins, qui lui rappellent les femmes en hidjab qu'il a laissées chez lui, être errant sans vie à la recherche perpétuelle de quelque chose à mettre dans les sachets noirs qu'elles transportent toute la journée. Nassim n'est pourtant pas antireligieux puisque là où il est, à Nuuk au-delà du 60e parallèle nord, il tient à faire le Ramadhan. Sauf que la partie n'est pas facile. En ce 14 juillet d'été où le soleil ne se couche pratiquement pas, ce sont 20 heures de jeûne par jour à faire, de l'aube-fejr à 3h35 du matin jusqu'au coucher-maghreb à 23h27. Pendant le Ramadhan, Nassim fait aussi la prière, et à Nuuk, entre les prières d'el icha et d'el fedjr, 30 minutes seulement. Mais Nassim y tient.
    - Dis moi combien ?

    A Nuuk, Nassim a appris quelques mots de groënlandais, une langue inuit, et même pris une femme, Aleqa, une Inuite rieuse qu'il appelle affectueusement Atika. Ils n'ont pas encore d'enfants et dans sa maison multicolore, typique des habitations de Nuuk, Nassim insiste :
    - Quelle heure est-il ?, demande-t-il en regardant par la fenêtre le soleil si haut en cet été interminable.
    Aleqa, qui a aussi appris quelques mots d'algérien et du fond de sa cuisine, a finalement répondu à Nassim :
    - Il te reste 10 heures pour le f’tour, omri.
    Par solidarité, Aleqa a bien tenté de jeûner avec son mari, qu'elle aime au-dessus de tout, lui et la viande de phoque. Mais le premier jour, elle a failli mourir. 20 heures de jeûne, non, c'est impossible. Non, SF, ce n'est pas de la science-fiction. C'est saha ftorkoum.
    … A suivre

     

    Chawki Amari
  • ramdhane ou cha3bane au marché des dupes

    Ces p’tits riens qui pourraient nous rendre la vie tellement plus simple !

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Ramadan. Dans le doute…

    … s’abstenir !

    Dans le cadre en bois massif de la réforme de la Constitution, les experts ont planché principalement sur le retour ou non à la limitation des mandats. C’est bien ! Mais, ça reste insuffisant. Je ne dis pas que la limitation des mandats ou le mandat à vie, ce n’est pas important. Je dis juste qu’il y a une réforme qui a été oubliée, et c’est fort dommage. J’aurais tant souhaité que les experts constitutionnalistes introduisent enfin cet article qui réglerait définitivement un problème qui mine notre quotidien d’Algériens depuis des lustres. Il fallait que ces experts aient le courage de le faire. Hélas, ils ne l’ont pas fait. Est-il trop tard pour y remédier ? Je ne le sais pas, n’étant ni constitutionnaliste, ni expert, ni médecin de Sellal, le seul en ce moment à pouvoir prendre la décision. Me reste tout de même la capacité de vous faire partager ma profonde déception de voir que l’article exigeant de tout président algérien en exercice de porter au poignet ou à la cheville – selon les convenances et les goûts et penchants de chacun – un bracelet GPS n’a pas été retenu. L’idée, vous le voyez bien, est pourtant simple, peu onéreuse et d’une efficacité sans faille. Plus de séminaires longs, fastidieux et coûteux sur les défauts de la communication institutionnelle. Plus de communiqués alambiqués sur la taille, l’épaisseur et l’âge de l’AVC. Plus de médecins contraints sous la torture de ne pas divulguer le dernier lieu où ils auraient pris la tension présidentielle. Plus d’obligation de déranger à chaque fois des caméramans et des preneurs de son pour aller filmer à l’étranger le Raïs. Surtout les preneurs de son que l’on fait voyager pour rien, les pauvres. Et surtout, ça mettrait fin au débat à rallonge «Le Président est-il rentré ? Sur le point de le faire ? Déjà ici ? Ou en passe de repartir là-bas ?» Juste un bracelet GPS. Juste un article dans la Constitution et tout un tas de chroniqueurs, d’éditorialistes et de polémistes se retrouveraient de facto au chômage. Oh ! Bien sûr, il s’en trouvera toujours des grincheux pour chipoter comme à leur habitude et prétendre que doter le châtelain d’un bracelet GPS, ça reviendrait à le fragiliser, à rendre publique sa position sur la carte et donc à permettre à d’éventuelles mauvaises âmes de lui nuire, voire de programmer son élimination sur la base de ses coordonnées géostationnaires. Ridicule ! Proprement ridicule ! Qui voudrait profiter de ce bracelet pour faire du mal au Président ? Hein, qui ? Tout le monde l’aime ! Et tout le monde l’aime tellement que le seul souhait de tout le monde est de savoir dans quelle portion du monde il se trouve. Et ça, la nouvelle Constitution n’en a pas tenu compte. Encore un virage historique et technologique lamentablement raté par l’Algérie ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

  • Décryptage politique de la technique des dos-d’âne

     

    Par Maâmar Farah
    Je vous avais quitté avec cette histoire de dos-d’âne mystérieusement disparus des routes de la wilaya de Souk-Ahras. Et ce matin, alors que l’absence de café commençait à installer irritation et mine défaite, c’est Tata qui m’appelle du bled :
    - Bonjour neveu ! Je crois que Sellal sera le nouveau président !
    - Bonjour, Madame Soleil !
    - Ni Madame Soleil, ni Bornia Echouaffa ! J’ai étudié la question des dos-d’âne !
    - Et alors ?
    - Jusque-là, ces dos ne s’aplatissaient que lors des passages du cortège présidentiel. Ils sont restés debout quand Benflis est passé. Idem pour Ouyahia, Belkhadem, Benbitour, Hamrouche, Djaballah, etc. Donc, il y a un secret qu’il fallait percer quand, soudainement et contre toute attente, ces dos se sont aplatis sous la bagnole de M. Sellal qui visitait la wilaya de Souk-Ahras !
    - Bah ! Si c’est ça ta preuve !
    - Non, il y a mieux. Après le passage de M. Bouteflika, ils rebâtissaient les dos-d’âne aussitôt. C’est ce qu’ils ont fait après la visite de M. Sellal. Mais ils ont mis de petits ralentisseurs, par tranche de deux, qu’ils sont en train de peindre en blanc !
    - Et alors ?
    - C’est le style Sellal. Couper la poire en deux et voir tout en blanc !
    maamarfarah20@yahoo.fr

    «Premier jour. Déjà 10 bagarres pour ton tonton. Pour tout et rien ! La dernière, c’est quand je lui ai dit qu’il faisait des grimaces comme Bounedjma quand il évoquait les réalisations de Bouteflika. Il m’a alors répondu que je ressemblais à Louisa quand elle défendait, sans en avoir l’air, le même Bouteflika !»
    (Tata Aldjia)

  • des pays du Golfe au secours de l’Egypte !!sisi non morsi

     

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    zoom | © D. R.
     

    L’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït consentent des aides financières importantes pour soutenir l’effort de redressement économique à la faveur du changement du pouvoir à la tête de l’Egypte.

    Les observateurs y voient la preuve d’un déclin de l’influence du Qatar qui avait jusque-là parrainé l’accession au pouvoir des Frères musulmans et leur soutien le plus fort durant une année de règne. La chute du pouvoir des Frères musulmans semble avoir reconfiguré la géopolitique dans la région du Moyen-Orient. Le Koweït, les Emirats arabes unis et l’Arabie Saoudite se repositionnent aux dépens du Qatar.
    La transition politique en Egypte se met en place sur fond de tension politique extrême et d’une déconfiture économique inquiétante. Débarrassé de Morsi, le pays du Nil, qui est au bord de la banqueroute, peut espérer désormais un redressement de la situation grâce aux monarchies du Golfe qui volent au secours des nouvelles autorités provisoires du Caire.

    En l’espace de quarante-huit heures seulement, l’Arabie Saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis ont injecté pas moins de 12 milliards de dollars dans les caisses de l’Egypte. Riyad, qui a ouvertement soutenu la déposition de Mohamed Morsi, a fourni une aide de 5 milliards de dollars, tandis que le Koweït a accordé une aide de 4 milliards, un don d’un milliard de dollars, un dépôt de 2 milliards de dollars à la Banque centrale d’Egypte et la fourniture à ce pays pour un milliard de dollars de produits pétroliers. Cette importante assistance vient s’ajouter à une aide de 3 milliards de dollars des Emirats arabes unis.

    Ces trois pays, franchement opposés à la prise du pouvoir par les Frères musulmans en Egypte, opèrent ainsi un repositionnement stratégique dans la région, qui se fait fatalement aux dépens du rôle du Qatar. Doha, qui a apporté un soutien politique, financier et médiatique aux Frères musulmans égyptiens, perd une zone d’influence considérable.

    Les Frères en déroute

    Le Caire était un terrain de bataille idéologique et financier entre l’Arabie Saoudite, qui soutenait depuis longtemps les salafistes égyptiens d’un côté et le Qatar, principal appui des Frères musulmans et pourvoyeur de fonds de l’Egypte, sous la présidence de Morsi de l’autre.  Au plan politique, l’étau se resserre autour des Frères musulmans d’Egypte depuis le renversement du président Mohamed Morsi. Tandis que le nouveau Premier ministre, l’économiste Hazem Beblawi, entame des consultations pour la formation d’un cabinet, la justice a ordonné, hier, l’arrestation du guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badei, et d’autres dignitaires de la confrérie, dont l’influent prédicateur Safwat Higazi, selon des sources judiciaires citées par les médias. Ils sont accusés d’incitation à la violence dans le cadre de la répression meurtrière, lundi, devant le siège de la Garde républicaine au Caire.

    En revanche, le président déchu, Mohamed Morsi, ne fait «pour l’heure l’objet d’aucune poursuite» judiciaire, a assuré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Badr Abdelatty. Il se trouve «en lieu sûr, pour son propre bien, et il est traité dignement», a-t-il assuré. Auparavant, plus de 200 personnes ont été inculpées.

    Profitant du rejet massif des Egyptiens, les nouvelles autorités provisoires du pays cherchent à décapiter l’organisation islamiste qui, en une année de pouvoir, a réussi à noyauter plusieurs sphères de l’appareil de l’Etat. Affaiblie et surtout dépourvue du soutien des autres mouvements islamistes, l’organisation fondée par Hassan El Bena en 1928 traverse une phase cruciale. Elle est sérieusement menacée dans son existence. Le pouvoir qu’elle a pu conquérir lui a été fatal. Par ailleurs, le processus politique post-Morsi risque de connaître des trébuchements. Le consensus peine à s’établir entre le pouvoir provisoire et les forces politiques qui ont conduit à la chute de Mohamed Morsi.

    La feuille de route proposée par le président provisoire, Mansour Adly, est critiquée par les différents acteurs politiques mobilisés contre Morsi. Le mouvement Tamarod (rébellion) – fer de lance de la révolte du 30 juin –, le Front de salut national (FSN) et le Courant populaire estiment que la déclaration constitutionnelle, composée de 33 articles relatifs à la mise en place du processus institutionnel, a été décidée sans consultation préalable des forces politiques. La coalition des forces révolutionnaires a exprimé son désaccord avec certains articles. «Cette déclaration constitutionnelle confère de larges prérogatives au président intérimaire», juge le FNS, qui propose ses propres amendements.

    De son côté, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), bras politique de la confrérie des Frères musulmans, conteste le décret constitutionnel qui annule de fait la Constitution de Morsi et refuse également de participer à un nouveau gouvernement. «C’est un décret constitutionnel (...) par un homme nommé par des putschistes, qui ramène le pays à la case départ», a réagi Essam Al Erian, vice-président du PJL. En somme, deux ans après le renversement du dictateur Hosni Moubarak, l’Egypte n’arrive toujours pas à édifier un nouveau régime politique tant les antagonismes entre les forces en présence, aux intérêts opposés, sont difficiles à concilier. Le mouvement révolutionnaire né en janvier 2011 reste puissant, mais peine à prendre le pouvoir tant qu’il ne s’est pas doté d’un programme et d’une direction politique.

    Hacen Ouali
  • Correctifs

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    Une journée très calme, sans sourire mais sans circulation, traduisant évidemment un assommage collectif et surtout un énorme absentéisme au travail. Mais sérieusement, que faire, à part rien, un premier jour de Ramadhan ? C'est ce qu'a fait Alger hier et probablement le reste du pays, se demandant s'il y a une vie avant le f’tour. Mais pour cette première phase de réglage, des gens ont quand même travaillé et des correctifs ont été annoncés : finalement, les tricheurs du bac pourront passer le bac l'année prochaine sauf s'ils trichent encore l'année prochaine. Le président de la République ne rentrera que si tout le monde part. L'Algérie vient d'être classée 105e pays corrompu sur 107 par Transparency International parce que les deux derniers pays ont coupé leur téléphone. Selon le ministre du Commerce, les prix des produits alimentaires n'augmenteront pas ce Ramadhan, mais il est possible que les rations diminuent.

    La météo nationale n'annonce pas de vague de chaleur pour le Ramadhan, mais cela ne signifie pas qu'elle travaille. Ce n'est pas Sonelgaz 1 qui est visé par l'enquête Sonatrach 2, mais ce serait Sonatro 5. Le Real Madrid ne viendra pas jouer pendant le Ramadhan parce que Raouraoua a rendez-vous. Les billets d'avion d'Air Algérie vont baisser cet été, mais en hiver ? Il y aurait des virus dans certaines bouteilles d'eau minérale, mais moins chers que la viande hachée. L'autoroute Est-Ouest ne sera finalement livrée qu'en 2016, avec les voitures qui vont rouler dessus. Belmokhtar a encore revendiqué l'attentat de Tiguentourine, mais comme il est mort, plus personne ne l'écoute. Enfin, rectificatif plus sérieux annoncé par la presse, le premier drone algérien n'a finalement pas décollé, c'était une fausse information, reprise ici même. Amel, du nom du drone, est donc restée à terre, sans pouvoir bouger. En même temps, si elle s'était envolée, qui aurait fait à manger ?

     

    Chawki Amari
  • Amel vous regarde

     

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    Hier, le premier drone algérien a été lancé d’un aérodrome de Sidi Bel Abbès. Ce drone, avion sans pilote, nommé Amel par ses pères de la plateforme technologique du Centre de recherche en sondage et contrôle (CSC) de Bou Ismaïl, est d’une conception entièrement algérienne et fabriqué avec des composants tout aussi algériens. Cette première victoire dans la construction aéronautique nationale est à saluer fortement en cet anniversaire de l’indépendance. Mais il ne s’agit pas que de faire flotter un objet algérien dans le ciel comme un exercice de lévitation, le drone servira à quelque chose : il aura deux caméras haute résolution embarquées, à bord, qui émettront des images et des données cryptées par des algorithmes complexes au centre de contrôle. Sur Terre pourtant, déjà, le message est lui aussi décodé par L. Abahri, célèbre opposant qui affirme que «cet envoi de drone est un avertissement adressé à la population ; nous voyons tout ce que vous faites et l’Algérie est un pays qui veut voler sans Président, comme un drone commandé de la terre».

    On connaît Abahri, il n’a jamais pris l’avion, mais il est formel : «Ce décollage au moment de l’absence du Président ne peut être une coïncidence. Ils veulent nous dire que tout va bien. Les airs ? Pas de problème, c’est juste de la terre à l’état gazeux. Un pilote ? Pour quoi faire ? Un être humain ? Il possède de l’émotion, de la rancœur et calcule en dehors des algorithmes.» Bien sûr, Abahri exagère, si l’Algérie ne construit toujours pas de voiture ou de rollers, ce n’est pourtant pas la première fois qu’elle lance quelque chose dans les airs. Il y a déjà deux satellites, Alsat-1 et Alsat-2, lancés de Russie et d’Inde, et qui sont quelque part dans l’univers. Mais d’ici, une idée encore plus audacieuse pourrait être lancée pour cet été : et si l’Algérie pouvait réellement se diriger seule, sans pilote mais sans centre de contrôle ?

     

    Chawki Amari