Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com |
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Le groupe Michelin sur le point de quitter l’Algérie. C’est toujours la même chose ! Dès qu’ils sont mis un peu sous …
…pression, les Français se dégonflent ! La maladie d’Abdekka divise l’Algérie en deux. Il y a ceux qui pensent que le pays est en panne. Et il y a ceux qui estiment que le pays n’est pas en panne. En gros, Fellag, encore une fois, a raison ! Tous les Algériens sont des mécaniciens. Sauf qu’autour de la voiture, ils ne font pas le même diagnostic. Dans le cas présent, c’est tout de même troublant. Parce qu’on peut être 36 millions de mécanos, nous rassembler devant le capot ouvert du pays, et diverger sur l’origine de la panne. Certains diront qu’il s’agit d’un truc électrique. D’autres affirmeront que c’est la courroie de transmission. D’autres encore parieront sur le joint de carter. D’autres pencheront pour une rupture des segments. Mais sur le principe lui-même, celui de la panne, il ne peut y avoir de divergence. Partant d’un théorème tout bête : des mécaniciens ne peuvent se rassembler autour d’une bagnole et l’examiner que si elle est réellement en panne, à l’arrêt. Là, en ce qui nous concerne, non ! Nous divergeons sur le concept même de panne. Ce qui, en soi, est une aberration. Soit le véhicule est vraiment en panne, auquel cas, notre science de la mécanique populaire peut s’exprimer dans sa riche diversité. Soit il n’est pas en panne, et alors il n’y a pas de débat à avoir, d’avis à formuler ni de contradiction à exposer. Les lois de la mécanique sont d’une simplicité désarmante. Une voiture en panne ne roule pas. Une voiture qui ne serait pas en panne avancerait. L’Algérie avance-t-elle ? C’est là, à l’énoncé de cette question, que la mécanique exercée sous nos cieux devient réellement compliquée, voire même tordue, voire même un brin perverse. Ainsi, les adeptes du «pays jamais en panne» jurent que même si la voiture n’avance pas, est momentanément à l’arrêt ou malade, ça n’empêche pas les remorques, derrière, de bouger, de s’agiter, de faire du bruit. A mes yeux, et aussi à ceux de la physique pure, si elle avait des yeux, bien sûr, une telle thèse est une hérésie. Si la voiture dotée du moteur n’avance pas, les attelages non motorisés qui y sont accrochés ne peuvent se mouvoir. S’ils se meuvent, c’est qu’on a changé quelque chose en tête, dans la voiture. Qu’on a réparé la panne. Quelle qu’elle soit ! Electrique. Mécanique. Courroie. Segments. Ou alors, qu’on a carrément changé tout le bloc moteur. Voire, opéré à une véritable révolution mécanique en changeant de … voiture. Mais pour l’heure, je n’ai pas encore entendu un mécanicien, un chef d’atelier annoncer clairement, à haute voix, que le moteur était coulé, irrécupérable et qu’il fallait envisager l’option nouvelle teuf ! teuf ! Rien ! Je n’entends que les murmures de mecs ayant certes les mains remplies de cambouis, mais qui, à mes yeux, ne seraient pas capables de changer un filtre à air ! Quant à moi qui ne sais même pas où se trouve la poignée de déverrouillage du capot, je me contente d’attendre sur la bande d’arrêt d’urgence, tout en fumant du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue. |
LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 21
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De la subtilité de la science mécanique au pays des 36 millions de mécanos !
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IL EST MEMBRE DU GROUPE DES 22 HISTORIQUES Mechati appelle l’armée à agir vite
L’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika, et plus particulièrement depuis sa «disparition des radars» suite à son évacuation, le 27 avril dernier, vers l’hôpital du Val-de-Grâce, paralyse l’Etat, en dépit des apparences, mais libère, paradoxalement, le débat politique autour de son règne, le plus long de la jeune histoire de l’Algérie indépendante. L’un des artisans de cette indépendance justement, Mohamed Mechati, n’hésitera pas, lui, à dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas !
Kamel Amarni- Alger (Le Soir) - Membre du groupe des 22 historiques qui étaient à l’origine du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954, dont il demeure l’un des rares survivants par ailleurs, Mohamed Mechati ne s’est jamais impliqué dans la gestion des affaires du pays après l’indépendance. Mais cela ne l’a jamais empêché de dire ce qu’il pense. Ainsi par exemple de sa mémorable réplique au vitriol aux accusations de Ahmed Ben Bella contre Abane Ramdane. Mais ceci est une autre histoire. Hier lundi, donc, cet historique rendait public un appel où il interpelle directement «messieurs les décideurs». Il n’ira pas par trente-six chemins et entrera d’emblée dans le vif du sujet : «Vous qui avez choisi et imposé cet homme (Bouteflika) et qui l’avez déclaré élu puis réélu, faussement et sans scrupule.» Comme lorsqu’il accusait Ben Bella d’être lui-même, plutôt que Abane, «un agent de la France, celui qui était dans les Tabors marocains et décoré par de Gaulle», avec ce ton franc et cru donc, Mechati donne le ton à son message. S’adressant directement à l’armée, il poursuit : «Ce président (le vôtre), que les Algériens n’avaient pas librement choisi, a usé et abusé de son pouvoir exorbitant pour mettre à son service exclusif les institutions de l’Etat ainsi vouées à fonctionner à sens unique, dans son seul intérêt et celui des siens.» Pour l’auteur de l’appel, le long règne de Abdelaziz Bouteflika aura complètement tétanisé les institutions lesquelles, «ainsi formatées, quelle crédibilité peut-on leur conférer ?» La preuve ? Il la livre aussitôt : «Aujourd’hui que ce Président est malade, l’Etat tout entier en est affecté. Ce sont, là, conclut encore Mohamed Mechati, les conséquences d’une pratique despotique, autoritaire et dictatoriale de son pouvoir». Ceci étant, il formule crûment et sans détour, sa proposition, celle d’un homme-clé de la Révolution et au passé incontestable à l’endroit des responsables de la hiérarchie militaire : «Votre courage et votre patriotisme dont nous ne doutons pas doit vous faire agir vite ; il y va de la survie de notre pays. Les Algériens vous en seront reconnaissants. » A notre question à Mohamed Mechati, que nous avons contacté, hier, quant à l’identité des «décideurs» auxquels il s’adressait réellement, il répond avec sa franchise habituelle : «Vous savez, moi je ne les connais pas personnellement ces décideurs-là. Je ne les ai jamais fréquentés. J’en entends parler comme tout le monde. Je voulais, par cet appel, exprimer ce que je pense et d’ailleurs, c’est pour la deuxième fois que je m’exprime sur ce même sujet (la destitution de Bouteflika, ndlr), la première fois remontant à quelques années de cela déjà.» Le vieux combattant nous affirmera, par ailleurs, qu’il s’agissait, là, «d’une initiative personnelle» de sa part. Quoi qu’il en soit, quand une voix d’une aussi grande personnalité nationale s’implique dans le débat, cela prend une nouvelle tournure…
K. A. -
no boutef
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Les turbulents enfants du blé
Au pays du commerce, le ministre du Commerce vient de l’annoncer : «Il y aura une révision de la subvention massive des produits de base.» Ce qui est un peu normal, on ne peut continuer à subventionner un peuple qui refuse de travailler et à imaginer construire une nation à base de pain et de lait. Sauf que la question de la subvention n’est pas uniquement financière, elle pose un problème de fond, la dialectique particulière entre le système-matrice et ses administrés.
D’un côté, le régime étant illégitime, truqueur et menteur, il se doit de se racheter en achetant des cadeaux, tout le temps, à tous ses enfants, sinon ceux-ci cassent tout et le père paye les réparations. De l’autre, du point de vue de la base, il faut continuer à critiquer le régime pour la même raison, même s’il ne le mérite pas à chaque fois ; se sentant coupable, il va devoir payer ou ouvrir. Pour l’instant, il a choisi la première solution, car il est plus facile d’acheter une bague à sa femme pour se faire pardonner de l’avoir trompée que de ne plus jamais la tromper. Qu’est-ce qui a donc poussé le régime à prendre le risque d’arrêter les subventions avec toutes ses conséquences ? L’assurance retrouvée après le Printemps arabe et la confirmation d’un désir national de stabilité.
Ou peut-être, dans l’hypothèse d’une ouverture, arrêter de payer et montrer que le pays est ouvert, à chacun de prendre ses dispositions et de porter ses ambitions. Reste le pain, gros problème. L’Algérien étant le premier consommateur de pain au monde, il peut se passer de libertés et de progrès, d’eau ou d’électricité, mais pas de pain. C’est symbolique, même s’il a devant lui une entrecôte de 400 grammes, il faut qu’il la mange avec du pain. L’émeute est donc pour demain, il n’y a rien à faire. A part donner l’exemple ; que le ministre du Commerce se montre à l’ENTV en train de manger un frites-omelette sans pain.
Chawki Amari
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On continue de mépriser l’intelligence des Algériens
J'ai beau essayer de trouver un autre sujet pour ma chronique d’aujourd’hui, en dehors de l’absence du Président suite à des problèmes de santé et toute la polémique qu'elle a suscitée, mais sans succès.
Je me suis retrouvé en plein dans le sujet et ses retombées sur la vie publique, du fait qu’il continue à être au centre des discussions de tout un chacun.
Chez nous, tout est lié à la personne du Président. Sans lui, rien ne se fait ni se décide, et nul ne bouge tant qu’il est absent. Rien d’autre ne semble avoir de l’intérêt dans une société fermée, où le renouveau, le changement et l'émergence de talents et de nouveaux visages n’ont pas droit de cité.
Les questions cruciales du pays ne sont guère débattues, et l’échange d’idées et d’opinions sur la vie sportive, politique, sociale, culturelle et éducative n’existe point. Pourtant, notre richesse intellectuelle, culturelle et matérielle est énorme et de véritables défis nous attendent. Et la conjoncture actuelle nécessite la mobilisation, l’interaction et la prise de conscience de tous pour éviter de reproduire les échecs et les revers du passé et dépasser le culte de la personne...
Je me suis retrouvé à traiter du sujet de la maladie du Président et de tout ce qui se raconte ici et là sur son état de santé. Du mystère et du secret autour de son hospitalisation et de sa convalescence tant controversées, et des nombreuses questions qui restent sans réponses.
Il s’agit de notre Président ; n’est-il pas de notre devoir et de notre droit de suivre ses nouvelles et de s’enquérir de son état de santé et de l’avenir de l'Algérie ?
C’est pourquoi, je me suis retrouvé à écrire sur le mépris qu’on affiche à l’égard du peuple en lui cachant la vérité sur l'état de santé de son Président depuis plus d'un mois. C’est la preuve flagrante d’un manque de respect pour son intelligence, sa patience et sa fierté. Et lorsqu’on décide enfin de l’informer, c’est à travers de courtes déclarations où on lui dit n’importe quoi. A croire qu’il s’agit d’une autre personne que celle du Président que le peuple a choisi pour gérer les affaires du pays et de ses citoyens !
Il est vrai qu’on ne peut tout divulguer sur l’état de santé d'un patient, mais il est impératif d’informer le peuple de certains détails de la maladie du Président afin de le rassurer et de lui permettre de se préparer à ce que lui réserve l’avenir, au lieu de laisser s’installer la rumeur et la surenchère, à plus forte raison dans une conjoncture caractérisée par une paralysie quasi totale de la vie politique et sociale. Avec une classe politique faible, peureuse et lâche, et des pseudos responsables politiques sans le moindre esprit d'entreprise, d’initiative et de courage.
Ainsi, l'absence d’un véritable dialogue politique, social et intellectuel a créé un vide terrible et une léthargie effrayante dans de nombreuses institutions. Notre société n'a plus la capacité ni le temps, et encore moins le souffle nécessaires pour débattre de ses questions nationales et réfléchir à l’avenir des générations futures et des options qui lui conviennent. Elle n’est même plus en mesure de penser à ce qui arrivera demain.
La maladie du Président occupe les esprits et surpasse nos préoccupations quotidiennes. Tous les projets sont reportés, notamment la révision de la Constitution, la loi sur l'audiovisuel et l’élection de nouveaux secrétaires généraux des deux partis de la majorité.
De nombreuses questions nationales sont en suspens et attendent des décisions qui ne viennent pas, car nous avons donné le pouvoir décisionnel à un seul homme, par peur, par lâcheté ou par faiblesse. De ce fait, si un mal venait à le toucher, c’est toute la société qui se verra paralysée… Ce qui est une autre preuve du mépris qu’affichent nos dirigeants à l’égard de l'intelligence, de la persévérance et de la patience du peuple et de son engagement envers les institutions de son pays !
Les rois, les princes et les présidents sont de tout temps tombés malades. Ils se sont rétablis ou sont morts. Tel est le destin de toute l’humanité, et nul ne peut aller à l’encontre de la volonté divine.
En revanche, le mépris et le dénigrement des hommes politiques et des pseudos dirigeants opportunistes à l’égard du citoyen est un crime contre un peuple qui mérite notre respect et notre considération. C’est aussi un crime contre une société qui possède tous les ingrédients pour réussir et surmonter les obstacles qu’elle rencontre. Mais nous refusons de l’écouter et de nous conformer à ses aspirations. Nous persistons dans l’erreur, parce que nous pensons être les tuteurs du peuple et que nous pouvons réfléchir et décider à sa place…
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Derrière l'hypothèse Zeroual...
Bien entendu, c'est une bouteille à la mer. Chimérique. Désespérée. Comme toutes les bouteilles jetées à la mer et dont on sait que, sauf dans les mauvais films pour grands enfants, elles n'arrivent jamais à bon port. Il reste que cet ardent souhait d'un retour du général Liamine Zeroual aux affaires,
ce fol espoir d'une société décontenancée après 14 années de présidence bouteflikienne qui se termine dans le scandale, le mensonge, l'énigme et les enquêtes judiciaires, ce déraisonnable appel à Dieu, celui du ciel et celui qui décide du sort algérien derrière le rideau épais du marionnettiste, ce n'est rien d'autre qu'une sourde exhortation à en finir avec ce « régime civil » dépravé et à renouer – qui l'eut cru ? – avec un « régime militaire ».
La soudaine nostalgie qu'on éprouve à l'égard des années Zeroual, ces années noires, rappelez-vous, qui tenaient du miracle, dans cette Algérie exsangue après les dures années de terrorisme et bizarrement debout, refusant de capituler devant l’islamisme comme le recommandait la plateforme de Sant'Egidio, cette soudaine nostalgie, c'est comme une nostalgie de la grandeur et de la dignité ; comme une diffuse mélancolie envers cette époque où Zeroual refusait de serrer la main de Jacques Chirac qui venait d'être inconvenant envers l'Algérie ; comme un désaveu de l'avilissement dans lequel barbote son successeur qui recourt à l'ancienne puissance colonisatrice pour le moindre caprice, pour le moindre bobo.
C'est l'ultime réplique d'une société silencieuse à nos coquetteries superfétatoires qui voudraient qu'un régime militaire soit synonyme de dictature et, à l'inverse, qu'un régime civil renvoie systématiquement à la modernité, la démocratie et la transparence. Les Français savent que tout cela est faux depuis Charles de Gaulle. Nous, nous ne l'avons jamais vraiment su. Sans doute parce que nous n'avons jamais eu un De Gaulle. Mais nous avons expérimenté le « civil » Bouteflika qui, avec une masse financière sans précédent tirée d’un pétrole à 120 $ le baril, a fait abdiquer une nation que le « militaire Zeroual » avait maintenue debout avec un pétrole à 8 $ le baril, son plus bas niveau, un boycott généralisé, des ambassades fermées, des compagnies étrangères qui avaient quitté le territoire...
C’est sous le règne de deux militaires, Chadli et Zeroual, que la Constitution du pays a été amendée pour se baser sur le pluralisme et la représentativité, essentiels pour s’engager dans un processus de transition démocratique. Sous Chadli, elle reconnaît et garantit le droit de créer des partis politiques (art. 42) et des associations (art. 4), y compris syndicales. Sous Zeroual, elle abolit le pouvoir à vie et limite le nombre de mandats présidentiels à deux (art. 74). Et ce fut sous le règne d’un civil, Bouteflika, que l’Algérie retourna à une Constitution consacrant le pouvoir à vie !
Cette évocation désespérée de l'ère Zeroual est une terrible condamnation de la cooptation de Bouteflika en 1999, maquillée en « transfert du pouvoir aux civils » et qui restera dans l’histoire comme l’exemple parfait des ravages que peut provoquer la filouterie en politique. Prétendre stabiliser le pays en érigeant un chef d'État à partir de combines politiques et dans les conditions actuelles d'hégémonie, avec des élections truquées, ne pouvait déboucher que sur un petit autocrate qui allait faire passer ses caprices avant l'intérêt national avec toutes les conséquences prévisibles sur l'autorité de l'État. De ce point de vue, le transfert du pouvoir au « civil Bouteflika » n’était pas l’amorce d’une nouvelle ère de démocratie et de modernité, elle se situait, au contraire, dans la continuité d’une hégémonie qui sévissait depuis l’indépendance.
En livrant le pays à Bouteflika, ils ne l’ont pas confié à un « civil », mais rendu au pouvoir illégitime de 1962, celui qui s'installa de force à la tête du pays au mépris du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), privant les Algériens d'une expérience démocratique. Ils nous avaient présenté un réformateur et un rassembleur. Ce n’était qu’un autocrate attendant son heure, un mandarin élevé dans le système totalitaire, devant tout un système totalitaire et qui n’aspirait qu’à revenir au système totalitaire.
Mais alors, puisque nous sommes retournés en l'an de grâce 1962 par la magie de la machine à remonter le temps, par la stratégie suicidaire des chefs militaires, n'est-ce pas là l'opportunité historique pour l'armée algérienne de refermer définitivement la parenthèse qu'elle a laissée ouverte depuis 50 ans ? N'est-ce pas là l'occasion de reprendre les clés de la maison à la camarilla qu'elle a appelée « pouvoir civil », chasser les mafieux de la maison et organiser, enfin, une transition vers la démocratie, ce que nous appellerons une pause démocratique, au terme de laquelle sera rétablie la primauté du choix populaire, c'est-à-dire rendre enfin les clés au vrai propriétaire : le peuple algérien ? À quoi serviraient les prochaines élections présidentielles dans une maison pas encore nettoyée ? Ne nous illusionnons pas : la camarilla l'a complètement réaménagée selon les nécessités du pouvoir à vie.
Dans les conditions actuelles de délabrement de l'État, d'hégémonie du camp de la corruption, solide et organisé, et qui n'entend pas se laisser faire, dans le contexte présent marqué par l'indifférence totale de la population, des élections présidentielles se solderaient par le renouvellement d'un autre bail de cinq ans pour les prédateurs. C'est ce que nous avons appelé « l'illusion Benbitour », qui n'est pas une formule pour contester ou diminuer du mérite de ce patriote précieux pour l'Algérie, mais une façon de mettre en garde contre cette euphorie, souvent irrésistible, qui nous porte à croire à la victoire de la vertu sur le vice, de la morale sur le clanisme, de la science sur l'improvisation, du savoir sur l'ignorance, voire du patriotisme sur le népotisme...
Qui ne souhaiterait, pour ses enfants, qu'un Benbitour ou un autre fils digne de cette terre, soit à la tête de ce pays blessé, vidé de son sang ? Elle-même le demande, elle qui est fatiguée d'être commandée par des barbouzes proxénètes. Mais suffit-il de le vouloir pour dépasser notre vieille impuissance de 50 ans ? Dans ce système cadenassé, où l'élite est volontairement coupée de son peuple, où la télévision est interdite aux gens qui ont quelque chose à dire, dans ce factice puritanisme aux odeurs d'argent et de tromperie, où les milliardaires de l'informel ont accaparé le parti du FLN, où le scrutin se révèle à coups de poing et de dinars, les hommes comme Benbitour n'ont pas encore leur place.
Allons-nous rééditer les chimères de décembre 1991 et avril 2004, quand nous croyions pouvoir vaincre, sans l'aide de personne, le diable intégriste et Lucifer en Smalto ? Non, l'alternative démocratique ne viendra pas des gens qui croient pouvoir se battre contre les loups avec des bons sentiments. L'alternative démocratique viendra avec la dissolution de l'État hérité de l'indépendance et son remplacement par l'État qui aurait dû être installé à l'indépendance ! C'est le devoir de l'armée. Il découle du bon sens. On ne rentre pas dans la caserne en laissant le pays aux mains d'une camarilla que personne n'a élue et qui se conduit pire que le colon ou que le précédent dictateur. Du reste, du Caire à Tunis, les manifestants n'hésitent plus à lancer des appels désespérés face au joug d'un « pouvoir civil irresponsable ». Il n’est pas jusqu'aux chômeurs d'Ouargla qui ne lancent une requête en direction de l'armée pour les protéger contre les « louvoiements de l'administration ».
Bref, l'armée algérienne est mise, brutalement, devant des obligations primordiales. D'éminentes personnalités de la société civile algérienne donnent même une forme à cette « intervention » de l'armée. Farouk Ksentini, par exemple, président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'Homme, suggère de proclamer l'ANP « gardienne » de la Constitution, selon le modèle turc, et suggère même une « amélioration » de l'article 70 de la Constitution, qui énonce que le président de la République est le garant de la Constitution. Notre ami Miloud Brahimi, qu’on ne saurait soupçonner d’inculture politique, appuie la proposition spontanée de Ksentini : « La seule protection de la Constitution, c'est l'ANP qui peut la donner à la façon dont elle agit en Turquie. » Le premier préconisant l'institution d'une structure indépendante qu'« elle seule pourra appeler l'armée à intervenir en cas de danger sur la démocratie ».
Mais nous y sommes ! Le pouvoir « civil » de Bouteflika s'est mué en pouvoir personnel mais fumigène, qui met tout le pays en sursis ! « Nous y sommes ! On ne rentre pas à la caserne en laissant les voleurs dans la maison. » C'est ce qu'a voulu dire le perspicace Ali Yahia Abdenour en appelant l’armée à ses responsabilités historiques : destituer Bouteflika et rétablir ce qu’elle a démoli en 1962 : un État démocratique, qui soit débarrassé de Bouteflika, de la police politique, de la kleptocratie… Qu’elle intervienne une bonne fois pour toutes ! Après quoi, elle pourra rentrer dans les casernes. Définitivement. -
no moment
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snpsp:Santé , enfin le dialogue
Début de dénouement dans le bras de fer qui oppose l’Intersyndicale des professionnels de la santé au ministère de tutelle. Après cinq semaines de grève et de sit-in, le SNPSP, le SNPSSP et le Snapsy ont été reçus par le chef de cabinet de Ziari. Les syndicats autonomes prennent acte en attendant la tenue de réunions de travail dès la semaine prochaine.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - La pression a fini par payer. Après cinq semaines de blocage dans le secteur de la santé, la tension est retombée d’un cran hier. Au moment où les adhérents du SNPSP, du SNPSSP et du Snapsy étaient rassemblés face au ministère de la Santé pour exiger l’ouverture du dialogue, les trois responsables syndicaux ont été invités à rencontrer le chef de cabinet.Une invitation qui marque un tournant dans ce conflit qui s’enlisait chaque jour un peu plus. Le Dr Merabet, le Dr Youssfi et Khaled Keddad ont été reçus tour à tour par le chef de cabinet. Une prise de contact considérée comme une première victoire par les syndicalistes qui réclamaient depuis le début du mouvement de protestation l’ouverture de canaux de dialogue de manière officielle à tel point qu’elle était devenue une revendication à part entière. C’est désormais chose faite après des semaines de communiqués incendiaires. «Un premier pas», commentait hier le Dr Merabet, président du SNPSP qui expliquait au sortir de cette rencontre que la prise de contact va certainement permettre de mettre fin à la situation de blocage. Le SNPSP prend acte de l’engagement du ministère à organiser dans les jours à venir des réunions de travail avec les syndicats pour ouvrir le dialogue autour des revendications spécifiques des trois syndicats. Même état d’esprit chez le Dr Youssfi, président du SNPSSP, qui a tenu à rappeler que le premier objectif du sit-in d’hier était d’ouvrir le dialogue. Un objectif pleinement atteint avec la reprise du dialogue. Il faudra, dit-il, attendre les réunions de travail pour voir sur quoi ces dernières vont déboucher. Au cours de la prise de contact, le président du SNPSSP a rappelé que la situation de blocage n’était certainement pas du fait des syndicats mais de certaines parties à l’intérieur même du ministère qui ont poussé au pourrissement. Il a demandé à cette occasion au chef de cabinet à ce que les sanctions qui ont été infligées aux grévistes (suspensions, mises en demeure, mutation arbitraire) soient levées. Des engagements ont été pris en faveur de la levée des sanctions. Après cette rencontre, les trois syndicats doivent tenir, au plus tard dimanche, leurs conseils nationaux respectifs. L’occasion d’évaluer le mouvement de contestation et de discuter de son avenir mais aussi d’informer les adhérents du contenu de la rencontre avec le chef de cabinet du ministère.
N. I. -
Blaguons...
Par Maâmar Farah
Cette blague a échoué dans mon e-mail. Je sais que tata Aldjia n'aime pas quand je reprends des choses qui ne m'appartiennent pas mais j'ai trouvé cette histoire cocasse et je me suis promis de vous la raconter : «Des scientifiques russes ont trouvé des vestiges de fil de cuivre à 100 mètres de profondeur qui dataient d'environ 1 000 ans. Les Russes en ont conclu publiquement que leurs ancêtres disposaient déjà, il y a 1 000 ans, d'un réseau de téléphone en fil de cuivre. Les Américains ont également procédé à des fouilles à une profondeur de 200 mètres. Ils y ont trouvé des restes de fil en verre. Il s'est avéré d'après les scientifiques américains que leurs ancêtres disposaient déjà, il y a 2000 ans, d'un réseau numérique ultra haut débit en fibre optique. Et cela, 1 000 ans avant les Russes ! Quelques semaines plus tard, en Algérie, un communiqué de l'agence de presse locale précisait : “Suite à des fouilles dans le sous-sol algérien, à une profondeur de 5 000 mètres, des scientifiques algériens n'ont rien trouvé du tout. Ils en concluent que leurs ancêtres disposaient déjà, il y a 5 000 ans, d'un réseau wifi”.»
maamarfarah20@yahoo.fr
«Quand tu fais du copié-collé, tu me rappelles quelqu'un qui envoie à Fatiha Double Airbag les lettres d'amour qu'il reçoit de Siham Lavabo. La dernière fois, il s'est gouré et il a envoyé à la Direction de l'agriculture un “copié-collé” d'un mot doux provenant de Abla Lame Gillette...»
(Tata Aldjia) -
Pourquoi cette présidentielle sera différente des autres ? Parce que !
Par Hakim Laâlam
Email : hlaalam@gmail.comUne nouveauté cette année. Le bac mention … … couteau !
Qu’ils soutiennent une présidentielle avant terme, ou une présidentielle à l’heure, des voix nous jurent la main sur le cœur du voisin que «cette fois-ci, ça ne sera pas pareil que lors des précédentes présidentielles. Le scrutin sera réellement ouvert et forcément honnête». Bon ! On est bien obligé de faire avec ce qu’on nous vend. Et les camelots sont légion ces dernières heures. Mais maâlich ! Disséquons avec nos maigres moyens matériels et intellectuels cet axiome : «Cette fois-ci, ça ne sera pas pareil que lors des précédentes présidentielles.» Qu’est-ce qui pourrait faire que ça va être différent ? La matière avec laquelle les urnes seront fabriquées ? C’est une piste ! Il existe en effet moult catégories de plastique et maintes façons de mouler la fente. Sauf qu’au jour d’aujourd’hui, personne ne nous dit vraiment qui fournira la matière première qui entrera dans le process de fabrication de ces urnes. Qui va nous vendre le plastique, et qui va dessiner le moule ? Donc, laissons de côté la boîte, pour le moment. Les bulletins de vote ? C’est une autre piste ! Les forestiers et les imprimeurs vous l’expliqueront mieux que moi : il existe différentes qualités de papier. Et selon ce qu’on veut en faire, on ne choisit pas au hasard son rouleau et ses rames. Sauf que je n’ai lu nulle part une caution scientifique à cette thèse du papier. J’attendrais donc un éventuel communiqué de l’honorable institution dénommée «Conservation des Forêts» pour me prononcer. Donc, là aussi, je mets en veilleuse le papier et me cale bien confortablement contre le seul arbre survivant dans ma cité pour examiner cette autre piste : l’encre ! C’est une théorie fort sympathique. Examinons-la sans prendre de gants. Jusque-là, il semble bien que ce sont de grands groupes chimiques, comme BASF ou la 3M, qui fournissaient l’Algérie en encre électorale. Est-ce pour autant que le fait d’aller aujourd’hui vers d’autres fournisseurs issus du commerce équitable garantit une présidentielle différente ? Une question qui met dans l’embarras tous les scientifiques du pays. Pour une raison toute bête, du reste. Malgré des réserves de devises énormes, malgré une rente pétrolière et gazière immense, l’Algérie a investi dans des labos d’analyse des sodas, du saucisson casher, des circuits intégrés équipant les décodeurs pirates, mais jamais dans l’analyse et le décryptage des encres. C’est un comble pour un pays classé parmi les plus grands consommateurs d’encre de la planète. Donc, la piste de l’encre tombe elle aussi à l’eau. L’encre à l’eau, le papier enterré sous le dernier platane phtisique de ma cité, le plastique éparpillé dans les champs ou accroché en sachets aux lampadaires défoncés, que reste-t-il en bout de course pour valider la thèse d’une présidentielle enfin différente cette fois-ci ? Le thé ! Oui, le thé ! Y a pas de raison de me priver de ça. Moi comme les autres ! Et comme les autres, je vous fais cette promesse impossible à tenir : les prochaines élections présidentielles, qu’elles soient programmées avant terme ou à la date dite seront réellement différentes parce que le thé sera lui aussi différent ! Singulier ! A nul autre pareil ! Unique ! Libre à vous de me croire. Mais ne vous prononcez surtout pas avant de l’avoir fumé et de voir s’il aide vraiment à rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L. -
les vautours de mon pays
écrit :elvez Elbaz
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no moment
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Visite d'un appartement inoccupé
Erdogan il est venu, Erdogan il est arrivé dans l'avion de midi. Mais Erdogan dans l'aéroport, il a cherché le président mais le président il est pas dans l'aéroport parce que le président il a des problèmes avec sa maladie que il a emmené avec lui en France pour la finir. Alors Erdogan il a vu le chef d'escale, l'agent de nettoyage. Erdogan il a parlé avec le pilote et avec le policier qui a le scanner qui regarde à l'intérieur des valises avec les yeux.
Après, Erdogan on lui a montré le Premier ministre de l'Algérie, lequel il s'appelle Sellal et que il ressemble à un monsieur fatigué avec une tête en blanc qui est un peu grande dans la longueur. Erdogan après, il est invité à l'APN, le grand bureau avec les milliardaires dedans. Ergogan il a cherché les députés mais il a pas trouvé, parce que dans le pays de lequel il vient, c'est les députés qui décident alors que dans le pays où il est parti, c'est le président qui décide même quand il est parti et même que quand il est mort. Après, il a compris Erdogan, il demande de voir le nouveau président que lui il s'appelle Zeroual que il a une tête blanche aussi, mais la tête elle est dans la largeur et que lui il est général et que Erdogan il connaît bien les généraux dans son pays, qui sont toujours là quand ils sont pas là.
Mais Erdogan il a eu un problème, le nouveau président Zeroual il veut pas être le nouveau président, alors il a pas vu. Erdogan il a pas bien compris mais Erdogan il a lu les livres avec l'histoire dedans, il sait que le pays de la Turquie ils ont habité dans l'Algérie pendant longtemps, alors Erdogan il s'est demandé si ça venait de les ancêtres à lui. Heureusement, avant de venir, Erdogan il a lu un journal algérien qui expliquait que Bouteflika serait là, c'est la source qui l'a dit. Erdogan il lit pas bien le français, mais il a compris qu'il y avait quelque chose de pas très sérieux dans ce pays étrange.
Chawki Amari
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Ya Baba Ya Latif
Dans plusieurs villes du pays, des élèves sont sortis, furieux, après un sujet de philosophie au baccalauréat jugé trop difficile parce que non étudié en cours de terminale. Contestation, violences, bref, un scénario à l'algérienne, pays tendu où même les épreuves scolaires donnent lieu à des affrontements. Mais qu'y avait-il dans ce sujet ? Un thème banal, «la vérité est relative». Où est le problème alors ? Il est dans le programme de terminale, dans les cours de philosophie où l'on apprend aux élèves que c'est surtout la liberté qui est relative.
On peut comprendre ce choix des programmateurs pédagogiques, les libertés réclamées ici et ailleurs ne sont pas forcément bonnes pour tout le monde et il faut savoir les apprécier avec beaucoup de relativité, ce qui, pour le régime liberticide algérien, est utilisé comme propagande. Mais sur la vérité, c'est un tout autre problème. Car on enseigne depuis longtemps aux élèves, à leur parents et voisins qu'il n'y a qu'une seule vérité, celle de Dieu et pas n'importe lequel, et que ce dogme constitue quelque chose d'absolu et de non relatif. Comment ensuite disserter ? Le bug de l'élève devant cet obstacle majeur de la pensée n'est pourtant pas entièrement recevable ; quand on fait de la philosophie, on peut en théorie disserter sur n'importe quel sujet.
En pratique, l'abrutissement de masse engagé il y a plus de 14 ans par le très relatif Benbouzid a donné ses fruits mous, et l'arrêt volontaire de la pensée engagé par les pouvoirs publics, les imams, les médias publics, les instituteurs, les chauffeurs de taxi et les coiffeuses aura contribué à fabriquer des générations de méta-bloqués. Maintenant que le sénateur Benbouzid peut disserter dans les fauteuils feutrés de la République du haut de ses 400 000 DA mensuels, son successeur Abdelatif Baba Ahmed doit se demander ce qu'il faut faire. Ou défaire. Tout est relatif.
Chawki Amari
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tabassage en plein ciel du docteur devant toute la communauté internationale
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Algerie:Le pyjama du Président
Selon le dictionnaire, un couvert sert à manger ou à se camoufler (couvert végétal). Mais selon une partie de la presse algérienne, l'essentiel est de manger, le plat étant plus important que l'assiette parce que le fond prime sur la forme. C'est par ce genre de considération que la communication officielle a franchi un nouveau pas ; dans un quotidien proche du régime, un officiel «très influent» explique, sous le couvert de l'anonymat, que le président Bouteflika va bien et qu'il va rentrer les jours prochains. Oui, mais pourquoi cet anonymat ? La source a ses raisons, explique le journal, raisons qui ne sont données ni par le prestigieux intervenant ni par le non moins prestigieux journal et son prestigieux directeur, qui est allé prendre un thé chez la source.
Cette opération de communication (le Président va bien puisqu'on vous le dit) a-t-elle un sens ? Si c'est pour dire que le Président va bien, tous les officiels l'ont déjà dit, de Sellal à Bensalah. Si c'est pour annoncer qu'il va rentrer prochainement et qu'il faut aller à l'aéroport pour l'accueillir avec des dattes et du lait, pourquoi l'anonymat ? Il n'y a pas de réponse à cette question, tout comme au sujet de ce flou général qui entoure les centres de décision. On sait simplement, d'après la source «officielle et influente», et c'est d'ailleurs la seule information disponible actuellement, que le Président porte un pyjama et ne veut pas qu'on le voie dans cette tenue.
D'où l'absence d'images ENTV et d'où le nouveau débat qui se met en place : quel type de pyjama porte le Président. Rayé, uni, aux couleurs nationales ou à celles des Invalides ? On ne le saura probablement jamais, l'anonymat étant une règle, valable aussi pour les pyjamas et les sources officielles. Mais si depuis le documentaire sur les moines de Tibhirine, on sait qui tue qui, on ne sait toujours pas qui est qui.
Erratum : Dans le Point zéro du 27 mai, «L'inexplicable Monsieur Sellal», il a été rapporté que c'est l'ex-liquidateur de l'ENAD (détergents) qui a pris la tête de Saidal. En réalité, il a pris la tête de Biotic, filiale production de Saidal, et le PDG de Saidal est un autre liquidateur, celui de l'EMAC (ex-Sonipec), fabricant de chaussures. Des chaussures aux médicaments, c'est tout aussi inexplicable, M. Sellal.Chawki Amari
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no moment
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La police parallèle a bel et bien existé !
Le Premier ministre a procédé, en avril dernier et de la manière la plus discrète, à la dissolution d’un corps de «police» tout aussi discret appelé Centre opérationnel d’aide à la décision (Conad).
Ce corps, dont on ignore qui est le directeur et encore moins quelles ont été ses missions depuis sa création, en 2003, pour être placé sous le contrôle du ministère de l’Intérieur, s’en va comme il est arrivé, dans l’opacité la plus totale.
Les institutions de la République, comme l’Assemblée nationale, n’ont été associées ni à la décision de sa création ni à celle de sa dissolution et encore moins à savoir ce qu’il a bien pu faire en dix années d’existence.«Cette manière de faire renvoie à la façon avec laquelle ce pays est géré, dans l’opacité. L’Algérie est gérée en dehors des dois de la République et des institutions», estime Mostefa Bouchachi, député FFS et ancien président de la Ligue de défense des droits de l’homme (Laddh). Notre interlocuteur s’insurge contre cet état de fait : «Les Algériens, ou la plupart d’entre eux, ignoraient l’existence d’une telle structure et il n’y a pas eu de débat dans les institutions à ce sujet. Il est inacceptable que les décisions qui concernent l’Algérie et les Algériens continuent à être prises en dehors des institutions.» Le justiciable, qui peut être victime des agissements d’une telle police, ne sait même pas à qui elle appartient ni par qui elle est dirigée. Il lui est donc difficile d’identifier ses agresseurs en cas d’atteinte à son intégrité physique ou morale.
Pour Boudjemaâ Ghechir, président de la Ligue des droits de l’homme (LADH), cette dissolution est une «bonne chose». «La dissolution de tout service de renseignement et d’enquête est une bonne chose. On estime, au niveau de notre ligue, qu’il faut réduire au maximum ces services qui sont tout le temps derrière les citoyens à essayer de tout savoir sur eux. Les citoyens doivent bénéficier de toute liberté d’être et d’agir et de toute la protection de leur vie politique, sociale, etc.» Et M. Ghechir d’ajouter : «Si chaque ministre créait son propre service de renseignement et de contrôle sur les citoyens, ce serait une catastrophe.
Nous l’avons vu de par le monde, une situation pareille engendre fatalement une guerre des services. Il est préférable de centraliser ces services en une seule structure qui devra travailler dans la transparence, la légalité et le strict respect de la Constitution et des lois de la République.» Notre interlocuteur estime que sa dissolution, d’ailleurs, n’obéit pas à une volonté de faire respecter les lois de la République mais de neutraliser un corps appartenant à un clan. «Je ne crois pas que l’intérêt du citoyen ait primé dans ce choix de dissolution, mais reflète plutôt une guerre des services», note-t-il.
Le vice-président de la Laddh, Kamel Daoud, dénonce pour sa part l’absence de communication fiable : «On ne sait rien de cette structure, a-t-elle été mise en place ? A-t-elle exercé ? Si elle est aujourd’hui dissoute, a-t-elle été opérationnelle et comment ? On est dans le flou absolu.» Et de noter, à la question de savoir s’il s’agit d’une police parallèle : «Mais la police parallèle, il n’y a que ça en Algérie. Même la police officielle est entre les mains de la police parallèle.» Kamel Daoud affirme en outre qu’«avec cette histoire, on est dans le cirage absolu et en pleine manipulation. Qu’ils nous disent alors comment va le président de la République !» Et d’enchaîner : «On est dans une situation de déni des droits de l’homme, à commencer par le droit à l’information.»
Nadjia Bouaricha
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La phrase qui a fait trembler Sétif !
Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com
«Sur ce dernier mois, l’Algérie a augmenté ses exportations vers la France», selon Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur. Je confirme ! On a même exporté un… … Président ! A Sétif, l’un des premiers numéros du régime, Abdelkader Bensalah, a prononcé cette phrase : «Bouteflika va bien ! L’Algérie va bien !» Les témoignages sont formels. Immédiatement après le prononcé de cette sentence, il s’est passé des trucs paranormaux, une série de phénomènes inexplicables. Ainsi, des cortèges se sont formés spontanément et se sont dirigés vers le mausolée de Sidi El Kheïer. Les gardiens de la chronique locale rappellent d’ailleurs au passage que le Saint patron de la ville, de son vivant, a toujours été un pourfendeur infatigable du mensonge. Bien sûr il ne faut pas en tirer de conclusions hâtives, les cortèges étant aussi bigarrés que partagés sur cette déclaration de Bensalah. Il y avait ceux qui étaient convaincus d’avoir été victimes d’un double mensonge. Et puis, les autres, ceux qui ont perçu dans cette phrase étrange un demi-mensonge. Ou une demi-vérité, c’est selon. A ce stade, pas celui du 8-Mai-45, mais plutôt celui en contrebas du mausolée, les témoins n’ont pas osé demander aux cohortes venues là se recueillir qui était qui et qui pensait quoi de la déclaration de Si Abdelkader. Mais il était clair que cette foule nombreuse avait en commun un désir ardent : demander pardon au Saint ! S’il n’y avait que ça ! D’autres témoins tout aussi formels que les premiers jurent qu’aussitôt la phrase sortie de la bouche de Bensalah, la circulation dans Sétif s’est immédiatement ralentie. Un truc impensable dans la «Cité de la Vitesse». Les voitures se sont mises à rouler doucement, voire avancer au rythme de la limace arthrosée. Pis ! Aux carrefours qui bordent la ville, les automobilistes se sont mis à respecter le sens giratoire universel qui consacre la priorité à gauche, à se sourire et à se céder le passage avec de larges et amples gestes de la main, et pour certains, parmi les plus atteints par ce syndrome extraordinaire, à enclencher leurs clignotants avant de déboîter délicatement et de doubler. Autant vous dire que Sétif était sens dessus-dessous. Une vraie pagaille que ces files de voitures roulant au pas, ces «je vous en prie, après vous» lancés par les vitres baissées et ces guimbardes attendant sagement que les piétons franchissent les passages protégés pour avancer. Un choc ! Une tragédie ! Un honneur bafoué, mis à terre par une seule phrase, cette phrase : «Bouteflika va bien ! L’Algérie va bien !» Les Sétifiens s’en remettront- ils ? La circulation en ville redeviendra-t-elle vite ce qu’elle a toujours été ? Sidi El Kheïer pardonnera-t-il ? Des questions qui demandent des réponses urgentes. D’autant qu’on me souffle que Bensalah doit se rendre dans un tas d’autres villes du pays. Le malheureux a-t-il vraiment conscience qu’il y a un Saint patron dans chacune d’entre elles ? Et compte-t-il prononcer à nouveau cette même sentence, «Bouteflika va bien. L’Algérie va bien» ? S’il le refait, Bouteflika va peut-être bien, l’Algérie aussi, mais du coup, j’ai de sérieux doutes sur l’état de Si Abdelkader lui-même. Tellement que j’en fume du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue. H. L.
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: Boutef-lika ?
Il est toujours en France, mais nous ne pouvons en dire plus
«Que pouvez-vous nous dire de l’état de santé du président Bouteflika ?» C’est la question posée par un journaliste lors d’un point de presse du Quai d’Orsay mercredi dernier. La réponse du porte-parole a été on ne peut plus sèche et tout aussi brève : «RIEN.» Et lorsqu’il lui fut demandé «si Bouteflika était à Paris ou en Algérie», il lui a été répondu : «Il est à Paris, à ma connaissance.» Poursuivant, toutefois : «C’est aux autorités algériennes de communiquer si elles le souhaitent.» Autrement dit, nous ne pouvons remplacer le vide communicationnel des seules autorités concernées.
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La face cachée de l’article 88
Depuis la subite détérioration de l’état de santé de Abdelaziz Bouteflika, plusieurs personnalités politiques exigent l’application de l’article 88 de la Constitution. Bien que répondant à tous les cas de figure, cette disposition est quasiment impossible à mettre en vigueur dans la situation actuelle.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Le débat sur la capacité du président de la République à achever son troisième mandat s’est imposé ces dernières semaines. Pour le Rassemblement pour la culture et la démocratie, le Mouvement de la société pour la paix ou encore le Front national algérien, l’application de l’article 88 de la Constitution est aujourd’hui une nécessité. Que prévoit cette disposition ? L’article 88 comprend une série de mesures concrètes qui permettent de constater la vacance du poste de chef de l’Etat, d’assurer la gestion de la transition et des mécanismes de transfert du pouvoir. Il prend en compte trois cas : la maladie grave, la démission et le décès. Voyons d’abord les situations les plus «simples», le décès et la démission. «En cas de démission ou de décès du président de la République, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et constate la vacance définitive de la présidence de la République», précise l’alinéa 4. Le processus n’est pas précisé dans la Constitution, mais en vertu du principe de séparation des pouvoirs, le personnage chargé de déclarer la mort du président de la République au Conseil de la nation doit nécessairement être membre du pouvoir exécutif. Le Premier ministre, de par sa fonction de chef de l’Exécutif, semble être le personnage le plus indiqué pour cette mission. En cas de démission, il revient au président de la République d’annoncer lui-même sa décision au Conseil constitutionnel afin que ce dernier engage la procédure de constat de vacance. C’est un acte volontaire. Puis, c’est au tour du Parlement de gérer la période de transition et d’organiser un scrutin présidentiel. «Le Conseil constitutionnel communique immédiatement l’acte de déclaration de vacance définitive au Parlement qui se réunit de plein droit. Le président du Conseil de la nation assume la charge de chef de l’Etat pour une durée maximale de soixante (60) jours, au cours de laquelle des élections présidentielles sont organisées.» Notons que depuis l’indépendance, les présidents algériens ont quitté le pouvoir suite à un décès, un coup d’Etat ou à une démission. Jamais pour cause de maladie. Il faut dire que dans cette situation précise, la procédure est difficilement applicable. Voici ce que stipule l’alinéa premier de l’article 88 : «Lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l’unanimité, au Parlement de déclarer l’état d’empêchement.» La première étape consiste donc à prévenir le Conseil constitutionnel. Le président peut s’en charger personnellement en adressant une correspondance au Conseil constitutionnel afin d’annoncer que son état de santé ne lui permet pas d’assurer ses fonctions. S’il est dans l’impossibilité de le faire lui-même, il revient au Premier ministre de saisir le Conseil constitutionnel. Le Conseil constitutionnel, dont les membres représentent les trois pouvoirs, devra ensuite «vérifier la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés». Il est évident que cet aspect est du ressort de médecins spécialistes. Mais voilà, dans l’Algérie d’aujourd’hui, ce scénario relève de la science-fiction. Le président Abdelaziz Bouteflika n’est pas homme à reconnaître son incapacité à gouverner ou à remettre son dossier médical à Abdelmalek Sellal afin qu’il le transmette à une institution républicaine. Et le pire est à venir. Car après le Conseil constitutionnel, c’est au tour du Parlement de se réunir pour déclarer «l’état d’empêchement». La procédure est la suivante : «Le Parlement siégeant en chambres réunies déclare l’état d’empêchement du président de la République, à la majorité des deux tiers (2/3) de ses membres et charge de l’intérim du chef de l’Etat, pour une période maximale de 45 jours, le président du Conseil de la nation, qui exerce ses prérogatives dans le respect des dispositions de l’article 90 de la Constitution.» Imaginez 606 parlementaires (462 députés et 144 sénateurs) réunis en séance plénière sous la coupole du Palais des Nations au Club-des-Pins, afin de débattre de la maladie du président de la République et déclarer l’état d’empêchement. Pour Abdelaziz Bouteflika, le choix de cette voie s’apparenterait à une abdication. En fait, la pièce maîtresse de ce processus réside dans le dossier médical du président. Ce document est entre les mains de médecins militaires français. Autant de facteurs qui compliquent l’application des dispositions de l’article 88 de la Constitution.
T. H. -
no moment
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Quatrième sit-in des syndicats
L’avenir du mouvement de contestation lancé par l’Intersyndicale des professionnels de la santé sera tranché ce week-end. Le ton est néanmoins donné par le SNPSP, dont le bureau national est favorable à la poursuite de la grève. Le Snapsy et le SNPSSP prendront leur décision aujourd’hui. Côté dialogue, c’est le statu quo. Les syndicats disent ne pas comprendre que la tutelle conditionne ce dernier par l’arrêt du mouvement. Ils étaient nombreux hier à se rassembler face au ministère de la Santé.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - A l’appel du SNPSP, du SNPSSP et du Snapsy, praticiens de la santé publique et spécialistes ont tenu leur quatrième sit-in devant le ministère de la Santé. Point d’avancée. La tutelle n’a toujours pas lancé d’invitation au dialogue. Un statu quo qui ne décourage nullement les membres de l’Intersyndicale qui poursuivaient cette semaine leur grève cyclique. Ni les mises en demeure, ni les pressions exercées sur les responsables des structures de santé pour suspendre les responsables syndicaux de leurs fonctions n’ont eu raison de la mobilisation. Hier, les trois présidents des syndicats, réunis dans le cadre de l’Intersyndicale, ont réitéré leur détermination à aller jusqu’au bout de leurs revendications. Les suites à donner à leur mouvement de contestation seront connues ce week-end. Le SNPSP a été le premier à réunir son bureau national élargi pour évaluer le mouvement. C’est la poursuite du mouvement qui a été retenue. Le Dr Merabet, son président, expliquait hier que tant que le ministre de la Santé continue de poser comme préalable au dialogue l’arrêt de la grève, aucune évolution n’est possible. C’est d’ailleurs ce qui a motivé la décision des membres du bureau national. Le président du SNPSP rappelait hier qu’aucun des trois syndicats formant l’Intersyndicale n’a demandé à être reçu en tant que tel et que rien n’empêchait le ministère d’adresser des invitations individuelles aux trois syndicats reconnus. Le SNPSSP, quant à lui, devait tenir une réunion hier après-midi. Sa décision sera communiquée dès ce week-end. Le Dr Youssfi tenait à rappeler hier que la loi était claire en matière de conflits sociaux. Le dialogue, dit-il, peut être ouvert à tout moment en plein débrayage. Le président du SNPSSP s’étonne que du côté du ministère on qualifie les revendications des syndicats de rédhibitoires. «Il faudrait qu’on nous invite d’abord à dialoguer avant de juger nos revendications. Cela ne peut en aucun cas se faire par voie de presse.» Pour lui, la balle est dans le camp du ministère et si il y a bien une partie qui pousse au pourrissement, ce n’est certainement pas les syndicats, en témoignent les mises en demeure non réglementaires envoyées aux grévistes et la volonté de certains directeurs centraux qui souhaitent voir les syndicalistes sanctionnés. Tout comme ses partenaires dans le cadre de l’Intersyndicale, le Snapsy tient aujourd’hui une réunion de ses délégués pour évaluer la grève. Khaled Keddad, son président, s’étonnait hier de l’incapacité de la tutelle à argumenter au sujet de son refus d’ouvrir le dialogue sur la révision du statut. «Aucune loi ne stipule qu’un statut doit d’abord être appliqué pendant une période avant de pouvoir le réviser», dit-il, appelant le ministre de la Santé à prendre ses responsabilités et à faire preuve de volonté politique.
N. I. -
Les pieds-noirs et les pieds nickelés !
Par Maâmar Farah
Je parlais la dernière fois avec un pied-noir, l'un de ces fils de colons qui pense que son pays est l'Algérie et que ses parents n'auraient jamais dû quitter la terre où étaient enterrés leurs ancêtres ! Nous avions évité les sujets qui fâchent : s'il est bon que la mémoire collective garde intactes les souffrances et les privations de cette époque ainsi que les hauts faits d'armes, il est bon, parfois, de se parler d'homme à homme et d'essayer de comprendre... Mon interlocuteur me disait que les pieds-noirs n'avaient aucune envie d'aller en France qui n'était pas leur pays. Il m'assurait qu'ils avaient leur paradis ici et qu'ils n'avaient aucune envie de mettre les pieds dans la «Métropole»...
- Et pour les soins médicaux ?
- Nous avions l'une des meilleures facultés de médecine du monde à Alger... Aujourd'hui, les avions médicalisés font la navette entre Alger et Paris. Ce ne sont pas les enfants du peuple qui sont transportés d'urgence. Alors j'ai compris que si les pieds-noirs aiment l'Algérie, les pieds nickelés n'ont qu'un amour : la France !
maamarfarah20@yahoo.
«Moi aussi, j'ai rencontré une vieille pied-noir, elle m'a dit qu'elle regrettait le soleil d'ici et les Fatmas qu'elle pouvait recruter par brochettes comme femmes de ménage ! On appelle ça l'exploitation mais comme je serais heureuse d'utiliser Siham Lavabo dans les tâches ménagères les plus dégradantes !»
(Tata Aldjia) -
Le pouvoir et ses à-peu-près
Depuis plus d’une décennie déjà, les décideurs en charge de la chose économique s’autorisent à agir inconsidérément sur autant d’enjeux qui engagent le devenir même du pays. Que d’à-peu-près bricoleurs et que d’approximations dans les prises de décision ! Point de vision économique cohérente et nul choix rationnel et à long terme, dans un monde où les logiques primaires de patriotisme économique ne mènent souvent qu’à l’isolement. Après avoir employé toute son énergie, il y a une dizaine d’années, pour la céder au magnat mondial de l’acier, Mittal, l’Etat algérien bataille aujourd’hui pour récupérer le contrôle de son industrie sidérurgique, en y laissant bien sûr beaucoup de sous.
De la même façon, l’Etat mène actuellement d’âpres négociations pour «nationaliser» l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy, passé aux mains des Russes par l’entremise de sophistications financières dont nous sommes encore loin d’en avoir la science. Comble de l’impuissance, le pouvoir, qui aime tant à brandir le «droit de préemption» de l’Etat, nous dit que l’Algérie ne peut accéder à la 3G avant que les Russes ne daignent lui rétrocéder Djezzy. C’est que dans une économie globalisée, il ne suffit pas de changer ses lois à tout-va pour pouvoir donner sa mesure.
De l’époque, pas si lointaine, où les décideurs optaient à courir derrière d’hypothétiques investisseurs non résidents, à celle actuelle où ils s’acharnent à imposer sans distinction la fameuse règle des 51/49%, rien de bien notable n’a changé pour l’économie nationale. Si ce n’est l’aggravation de sa dépendance au pétrole. Aujourd’hui encore, l’on parle à nouveau d’accélération du processus d’adhésion à l’Organisation mondiale de commerce (OMC). Si d’aventure ce processus aboutissait, de nombreux choix économiques devront encore être remis en question : l’interdiction d’importer des médicaments produits localement, l’arrêt de l’importation des véhicules d’occasion et peut-être même la règle des 51/49%.
A mesure qu’il voit s’étoffer la rente et les réserves de change du pays, le pouvoir en place persiste à se dispenser de mûrir une quelconque stratégie économique claire, se contentant de papillonner de doctrine en doctrine et d’un cap à un autre. La réalité est que depuis l’ère des 1200 entreprises publiques à privatiser, au début des années 2000, à celle des creux concepts de patriotisme économique d’aujourd’hui, l’Algérie n’a fait qu’approcher le degré zéro de l’investissement productif. Très peu d’IDE, guère d’industrie et presque aucune perspective de diversification de l’économie. Que des équilibres macroéconomiques à surveiller de près, de crainte que les prix pétroliers s’effondrent et que la rente cesse. Un sort peu rassurant auquel nous condamnent, depuis des années, les décideurs en place. Des décideurs qui changent de choix, de cap et de lois comme ils changent d’humeur devraient logiquement être changés.
Akli Rezouali
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no moment
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ALGERIE:Apologie naturelle du désordre
Avant, c’était mieux. Pas au temps de Boumediène, ou pire, au temps de la France, ou mieux, au temps naturel de la Numidie libre. Avant, avant tout, avant même le big-bang où tout n’était qu’ordre, quand temps, espace, matière et lumière étaient confinés dans la simplicité du «sans évènement», infini et zéro dilués dans le même état total. Contrairement aux historiens, les physiciens aiment s’en rappeler et rappeler que c’est cette explosion primordiale du big-bang qui a généré le désordre et la flèche du temps et, bien plus tard, l’homme aléatoire et sa théorie de l’entropie et du chaos ; tout système tend naturellement de l’ordre vers le désordre, de la simplicité d’une parfaite immuabilité vers la complexité des infinies complications. Pourquoi ce rappel ? Parce que tout n’est qu’avenir sur cette indémontable flèche des temps. Aujourd’hui, aux dernières lectures, il y a deux camps qui s’affrontent.
D’un côté les salafistes, alliés aux Israéliens, Américains, Saoudiens et Qataris ; de l’autre les chiites, sunnites modérés, crypto-communistes, laïcs et démocrates progressistes. Qui va gagner la bataille ? Il faut avouer que le premier camp possède l’argent (le pétrole) et la puissance de feu (USA/Israël), ainsi que le pouvoir de persuasion (CNN/Al Jazeera). Que le second a pour lui l’éthique, le sens de l’histoire, le progrès et la nécessité des libertés. Si l’issue de cette guerre nous concerne tous, il faut bien se demander dans quel camp se situe l’Algérie. Aujourd’hui dans un autoritarisme-utopie de l’ordre, alors que ce n’est qu’un autre désordre, que sera-t-elle dans un an ? Re-voter Bouteflika ? C’est re-choisir un ordre désordonné. Pour les islamistes ? Un désordre ordonné. Il y a une troisième voie, le complexe désordre total, enfant naturel de l’ordre. Oui, mais c’est quoi ? Justement, si on le dit, ce n’est plus du désordre mais un ordre.
Chawki Amari
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La ligne rouge à ne pas dépasser
Un scénario inédit, séduisant presque. A rebours de sa réputation de sinistre police politique, le DRS, héritier de l’ancienne Sécurité militaire, du MALG, endosse depuis 2010 les beaux rôles, passant, depuis, pour le défenseur de la veuve et de l’orphelin, le nettoyeur des écuries d’Augias, le sauveur de la République menacée par des légions de pourris. Et au DRS de se mettre en scène. Sans complexe : « Un général des ‘‘services’’ traque Chakib Khelil à Rome», titrait la gazette Ennahar ; « Bachir Tartag, le général du DRS aux commandes de l’opération ‘‘mains propres’’», lit-on sur le site de TSA (Tout sur l’Algérie), qui consacre un article panégyrique, ode à la gloire de cet officier du contre-espionnage sentant la nitroglycérine à cert lieues à la ronde.
«Il y va, certes, du souci de soigner leur image, mais ce n’est pas exclusivement de ça dont il s’agit», estime l’ancien ministre et diplomate Abdelaziz Rahabi. «C’est que, quelque part, on a pris conscience que la corruption et les pouvoirs enflant des puissances de l’argent constituent véritablement une menace à la sécurité nationale», ajoute-t-il.
Cinquante-deux ans au pouvoir. Grands collectionneurs de mandats illimités devant l’Eternel, le président Bouteflika et le général de corps d’armée, Mohamed Mediène dit Toufik, le chef du Département du renseignement et de la sécurité, affichent au compteur du pouvoir plus que l’âge officiel de la République algérienne. «Oui, il faudrait une révolution. Un changement total. Qu’ils partent tous… Bouteflika, Toufik (….), qu’ils cessent enfin de régler son compte à l’Algérie.» Mohamed Mechati, 92 ans, parmi les derniers survivants du Comité des 21 révolutionnaires ayant déclenché la lutte armée, le 1er Novembre 1954, n’a pas que ces mots en rafale, incandescents pour raconter son Algérie laissée exsangue par un demi-siècle de gouvernance par l’incurie et la corruption. Le Vietnam, dit-il, ravagé par une guerre d’indépendance de 20 ans, trois fois plus longue que la guerre de libération, a réussi son décollage économique : «150 milliards de dollars à l’exportation. Alors que nous… »
El Mouradia, mardi 21 mai. 23 jours après l’AIT, l’accident ischémique transitoire ayant terrassé le 27 avril dernier le président Bouteflika. Un «mini-AVC» — aux séquelles politiques décidément majeures — survenu, dit-on, des suites d’une «colère noire» provoquée par la mise en accusation, par le DRS, de son frère et conseiller, Saïd Bouteflika, dans des affaires de grosse corruption. «C’est du cinéma tout ça», glose Mechati. «Bouteflika, c’est dans sa nature : Il ne peut s’empêcher de manœuvrer, de ruser (…) à chaque fois que ses projets sont contrariés.» Ruser y compris avec et/ou par la maladie. Les quartiers présidentiels respirent le vide dans et autour du palais d’El Mouradia. La Présidence fonctionne en mode pilotage automatique. L’armée de conseillers à la Présidence, les «hommes» et la fratrie du Président, ce qui en reste, non encore déboulonnés par le DRS (Rouguab, son secrétaire particulier, le général Touati, conseiller à la sécurité, Abdelatif Rahal, conseiller diplomatique, etc.), s’avèrent incapables de (ré) animer la scène en l’absence de l’hyper-Président hospitalisé au Val-de-Grâce, à Paris.
Les décrets s’entassent à la Présidence piaffant une hypothétique signature. Mais c’est de France, puissance étrangère, sur un lit d’hôpital, que certains de ces décrets sont signés.
ça ne fait pas scandale. Au contraire. «Le président Bouteflika a signé dimanche (19 mai) un décret instituant le 22 octobre Journée nationale de la presse», indiquait le lendemain et avec aplomb un communiqué des services du Premier ministre. Pourtant, le mois de mai est synonyme de quasi-disette pour l’imprimerie d’Etat : aucun Journal officiel n’a été imprimé pendant tout le mois. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pourvu de pouvoirs anecdotiques par la Constitution de 2008, fait le bouche-trous, essaie de gouverner par décrets exécutifs un pays qui ne se gouverne qu’avec des décrets présidentiels. Ben Aknoun, 2 mai. Lendemain groggy de la finale MCA-USMA. Le derby a viré au combat de gladiateurs.
Gouverner à partir du Val-de-Grâce : mode d’emploi
Un duel à distance «Présidence vs Département du renseignement et de la sécurité» qui s’est joué sur tapis vert, par Ghrib et hooligans du système interposés. Pas d’«Ave César» entonné dans les travées du Colisée. Ce jour-là, au temple du 5 Juillet, pas de banderoles déployées sollicitant un 4e mandat au président Bouteflika. Le footeux scénario a tourné au vaudeville.
Lieu prisé, point de chute d’agents du DRS, le club de tennis les Palmiers à Ben Aknoun est situé à quelques bornes du QG du DRS et de son redoutable «Service central de la police judiciaire», le SCPJ, créé officiellement le 9 février 2008 par décret présidentiel !
La décapitation judiciaire — pour corruption — du management de Sonatrach à la mi-janvier 2010 a marqué l’apogée du SCPJ et de son armée d’enquêteurs formés à l’étranger et passant depuis pour les «déboulonneurs» en puissance des hommes du clan présidentiel.
Attablé à la cafétéria du club, l’intellectuel des «services», Mohamed Chafik Mesbah, ancien officier du DRS, conseiller du président Zeroual, ne désespère pas de voir «muter» le général Toufik «en un Iouri Andropov». Autocrate réformateur russe, patron du KGB (1967-1982), architecte des réformes de la glasnost et de la perestroïka en ex-URSS, Andropov restera dans les annales pour avoir systématisé l’internement psychiatrique des opposants et surtout pour avoir livré une guerre implacable à la corruption, n’hésitant pas, une fois devenu SG du Parti communiste, à limoger de hauts dignitaires du régime.
Les cadres du DRS «exaspérés» par les lignes rouges
Mesbah réfute la thèse des luttes de clans au sommet de l’Etat. Une «thèse réductrice d’un phénomène amplement plus complexe», considère-t-il. Mesbah préfère le vocable aseptisé de «crise de gouvernance», même s’il admet que le président Bouteflika a, dès son accession au pouvoir, voulu mettre au pas et le DRS et l’armée devenue complètement «soumise» depuis la démission de l’homme fort de l’ANP, le général Lamari en juillet 2004. La nomination du général-major Abdelghani Hamel à la tête de la DGSN (juillet 2010) obéissait, d’après Mesbah, au même plan de charge. «Bouteflika pensait avoir trouvé en le général Hamel l’homme qui succédera au général Toufik.» Le projet de créer un super-ministère de la sécurité englobant tous les services de sécurité, soutient l’analyste, n’a jamais été une fiction. «Et je me demande même s’il n’a jamais abandonné son projet.» Epaulé par son ministre de l’Intérieur, Nourredine Yazid Zerhouni, ancien numéro 2 de la Sécurité militaire, Bouteflika voulait mettre sur pied un système à la Ben Ali dont il est «adepte», conférant un rôle prépondérant à la police. Le politologue ne croit pas non plus à une stratégie marketing visant à réhabiliter l’image des «services». «Car s’il y avait une telle démarche, elle aurait été plus élaborée.»L’explication réside, selon lui, aussi bien dans ce «rééquilibrage au profit des missions classiques des services» et surtout dans cet «état d’exaspération» générale ayant affecté les éléments des services de renseignement, dont les enquêtes avaient mis à jour des faits de corruption graves constituant une menace à la sécurité nationale. «Les cadres du DRS ont vu que leurs enquêtes n’aboutissaient pas. De 2008 à 2012, une ligne rouge était tracée, aussi bien par la hiérarchie politique que du commandement. Il ne fallait pas toucher à Ghoul, Saïdani, Chakib Khelil, s’arrêter au niveau des lampistes», précise Chafik Mesbah.
L’ex-officier souligne le rôle déterminant de «filtre» joué par l’ex- ministre de la justice, Tayeb Belaïz, dans le nettoyage des rapports d’enquêtes du DRS. «Belaïz était intervenu directement en janvier 2010 pour éviter la détention à l’ex-PDG de Sonatrach sachant que s’il avait été mis en prison, il aurait donné le nom de l’ex-ministre de l’Energie.»
BelaÏz, le «filtre» de la Présidence
«Les entités du DRS sont comme des organismes vivants ; un temps, elles doivent évacuer. Et c’est ce qui justifie le fait de communiquer à l’opinion publique les conclusions des enquêtes. C’était leur seule soupape de décompression», concut-il. Dimanche 19 mai.
«Nous ne sommes pas tous des pourris.» Youcef Yousfi, le successeur de Chakib Khelil au ministère de l’Energie et des Mines, veut laver à grande eau et par petites formules l’honneur des cadres et des entreprises de son secteur terni par les scandales en série. Les onze années de Khelil à la tête de ce ministère névralgique n’en finissent pas de répliquer. Au point qu’aujourd’hui, ses détracteurs n’hésitent plus à assimiler son action au ministère de l’Energie et à la tête de l’empire Sonatrach à de la «haute trahison».«Les dégâts occasionnés au secteur de l’énergie et spécialement à Sonatrach mise complètement à genoux sont tels qu’il faudrait plusieurs décennies pour les résorber», assène un commandant du DRS qui a été en fonction au ministère de l’Energie avant de se faire débarqué par sa hiérarchie. «Je reste tout de même le seul officier des renseignements à avoir résisté plus de 5 ans avec Khelil», affirme-t-il, un tantinet fier. Car dès son arrivée au ministère, Chakib Khelil «déclara la guerre» aux officiers du DRS, obtenant la tête de nombreux officiers en les récusant soit auprès du commandement ou carrément en les «retournant» à son avantage.
Rédigeant quantité de rapports, l’officier dit avoir avisé systématiquement sa hiérarchie et, par ricochet, les autorités politiques de tous les actes de gestion et agissements du ministre. «Il arrivait que le président de la République demande des explications au ministre, mais celui-ci savait, dans ses réponses, arrondir les angles et enjoliver les situations.»
Un commandant du DRS : «Bouteflika était au courant de tout»
Ouverture de corridors pour les majors pétroliers ; marchés de grè à grè et corruption ; remise à flots du plan Valhyd (valorisation-hydrocarbures) datant des années 1970 et consistant en une exploitation effrénée et à l’exportation massive des ressources, politique assimilée à un pillage organisé et grandeur nature ; mise en place de la «bourse de l’emploi» par laquelle le ministre à pu chambouler entièrement l’encadrement de Sonatrach ; arrêt de la formation et privatisation de l’Institut algérien du pétrole (IAP), etc. La liste de griefs accablant Chakib Khelil est aussi longue que grave. «Pourtant, quand Khelil avait débarqué au ministère, il était vu presque comme le messie. Son aura et sa longue carrière à la Banque mondiale l’avaient déjà précédé. Mais il a débarqué avec de gros sabots et sa démarche était empreinte de collusions avec des intérêts étrangers.»Khelil, «homme des Américains» ? L’officier dit ne pas croire à cette légende. «Non. Pas les Américains. Car hormis Abraham Spencer, dit-il, secrétaire à l’Energie dans le 1er gouvernement de George Bush (2001-2005), Khelil ne disposait d’aucune autre entrée à l’Administration américaine. Sauf que lui savait jouer de cette réputation usurpée, faisant notamment miroiter au président Bouteflika qu’il est la seule interface crédible et reconnue par les Américains». Des «Américains», Khelil, «Texan» par adoption, en a pourtant ramené dans ses bagages à l’instar de Bob Pleasant, juriste à la BM et véritable architecte de la loi sur les hydrocarbures d’avril 2005. Gelée un an après, en juillet 2006, «grâce au DRS et non à Chavez», précise-t-on, la loi en question déroulait le tapis rouge au majors anglosaxons et cassait le monopole de Sonatrach. «24 heures après la décision portant gel de la loi, Chakib Khelil s’envole aux USA.» Le gel de cette loi a marqué, selon l’officier, un tournant dans le comportement de Chakib Khelil. «C’est à partir de là qu’il a commencé à déconner, à se livrer au pillage.»
Mohand Aziri
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Y a certains soulagements qui font tache !
Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com
Qu’est-ce qui a changé avec la désignation d’une direction collégiale à 5 au FFS ? Oh ! Pas grand-chose. Juste l’acquisition de 5 nouveaux fax ! Le FLN s’est dit «soulagé par les nouvelles annonçant l’amélioration de l’état de santé du Président Bouteflika». Si pour les séismes, nous disposons d’une échelle scientifique, celle de Richter, pour jauger précisément de l’ampleur des secousses, s’agissant du degré de soulagement du FLN, nous sommes plutôt démunis d’outils de mesure appropriés. Le FLN est soulagé, comment ? Combien ? A quel point ? Dans quelles proportions ? Peut-on affirmer sans risque de se tromper que le FLN est tellement soulagé qu’il est impossible de le soupçonner d’avoir, lui aussi, un moment, caressé le secret espoir de voir appliquer le fameux article 88 ? Le Front est-il soulagé au point d’appeler dès cette semaine, ou la semaine prochaine, date murmurée ici et là pour le retour du châtelain, à un quatrième mandat en 2014 ? Au-delà même de ces questions d’ordre stratégique, savent-ils au FLN que plus bas, dans le peuple, on se tient le ventre lorsqu’on entend que le FLN est soulagé ou sur le point de l’être, ou de le faire ? Généralement, lorsque le FLN est en phase de soulagement, les dégâts, dans les étages «inférieurs», sont difficilement effaçables. Plus curieusement encore pour qui se souvient de toutes les déclarations des médecins et des officiels depuis l’évacuation d’Abdekka au Val-de-Grâce : si aujourd’hui le FLN se dit soulagé par le fait que Abdekka aille mieux, ça veut logiquement dire qu’hier, avant-hier et les jours qui ont précédé, le FLN était inquiet. Eh oui ! On ne peut être soulagé que de ce qui nous inquiétait juste avant. Et donc, le FLN avant d’être soulagé s’est tout de même rendu coupable d’un grave acte de lèse-majesté. Sellal, Medelci, et tout ce que compte la République comme médecins assermentés nous ont tous ordonné de ne pas nous inquiéter. Ils nous ont juré avec un air sévère que le Président allait bien, très bien, très très bien, beaucoup bien. Le Premier ministre est même allé très loin en affirmant que le Raïs allait mieux que nombre d’entre nous ! Mais alors, la question qui me taraude n’est plus de savoir pourquoi et combien le FLN est soulagé aujourd’hui. C’est plutôt cette autre interrogation qui occupe mon esprit : pourquoi le FLN s’est d’abord inquiété de la santé de Boutef’ ? Mais je vous rassure tout de suite : elle m’occupe l’esprit un peu. Juste un peu. Pas très beaucoup, au fond. Parce qu’au fond, la seule chose qui me préoccupe réellement, et qui me soulage surtout, c’est de fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue. H. L.
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fatek e train ta3 tam
Le train est passé, M. Temmar !
Par Maâmar Farah
Tiens, tiens ! L’un des apôtres de l’ultralibéralisme vient subitement de plaider pour la reconstruction de l’industrie… publique ! Nous aurions pu croire M. Temmar s’il n’était pas justement en train de vendre les meilleures unités d’un secteur public dont il découvre soudainement l’utilité ! Reconstruire une sidérurgie publique après avoir bradé Sider et évoquer l’industrie du ciment après avoir «donné» Meftah relève de la déraison ! Et pour la pétrochimie, ne faut-il pas rappeler aussi l’abandon d’Asmidal ? Non, M. Temmar, nous ne vous croyons plus. Pour la renaissance du grand rêve industriel algérien, il nous faut d’autres hommes. Parmi ceux qui n’ont pas fait pleurer les ouvriers algériens ! (Billet publié le 11 octobre 2008)
maamarfarah20@yahoo.fr
«Ce type n'est-il pas l'un des trois “imposés” par les Américains ? C'est Louisa qui l'affirmait récemment. Ce qui est bizarre, c'est qu'il n'a rien vendu aux Yankees durant sa grande opération de bradage ! Remarque que l'autre “imposé”, le Chakib, a largement compensé ce manque de... tact !»
(Tata Aldjia)