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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 34

  • Comment éliminer la classe moyenne

     

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    Au moins, c’est clair. La commission de finances de l’Assemblée a refusé un impôt sur la fortune, estimant que les riches payent déjà assez. Pourtant, avec 11 000 milliardaires recensés en Algérie, cet impôt aurait pu soulager des catégories comme les classes moyennes pressurisées par une lourde fiscalité, ou les petites entreprises asphyxiées par les taxes, impôts et charges. A raison d’un million de dinars par milliardaire, l’Etat aurait de fait pu générer 11 milliards de dinars de recettes fiscales. Mais c’est ainsi, on libère les riches et on enferme les classes moyennes et les moyennes entreprises dans l’impossibilité financière.

    Car il faut bien noter que dans le même temps, cette commission des finances a jugé inutile de supprimer la taxe sur les véhicules, l’impopulaire vignette automobile. Avec un argument qui semble solide : cet impôt fait gagner 7 milliards de dinars au Trésor public. Avec ces petits comptes d’épicier, on aurait pu imposer les fortunes et soulager d’autres contribuables moins nantis, avec en prime un bénéfice de 4 milliards de dinars que l’on pourrait offrir en méchouis aux membres de la commission de finances et leurs familles. Mais trop tard, la loi de finances pour 2013 est passée telle qu’elle a été écrite par l’Exécutif, tous les amendements ayant été rejetés grâce au soutien massif des députés FLN et RND.

    On l’aura bien compris, les représentants du peuple ne sont pas réellement élus par la population, mais placés par les puissances de l’argent et de la rente. C’est donc à elles qu’ils rendent des comptes et non pas à la population. Finalement, par dérapages successifs, le régime, pressant la population comme des citrons d’importation, n’aura fait de concessions qu’à ceux qui ont pris les armes et à ceux qui ont volé de l’argent. Techniquement, cela s’appelle une mafia. Une féodalité. Ou une colonisation. C’est peut-être un habile mélange des trois.

     

    Chawki Amari
  • Comment en finir avec Ouyahia

     

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    Quand le dîner est desservi, il faut savoir quitter la table, dit le proverbe. Mais on peut aussi rester sous cette même table en attendant le prochain repas, précise un autre adage. Justement, que deviennent les chefs de gouvernement quand ils ne sont plus chef de gouvernement ? En général, ils se recyclent dans les affaires, restent à la périphérie du système en attendant de reprendre du service ou s’exilent. Que deviennent Smaïl Hamdani, Ali Benflis, Ahmed Benbitour ou Ahmed Ouyahia ? On ne le sait pas, sauf pour ce dernier qui, après avoir été 10 ans au pouvoir, en est sans honte au lendemain de son éviction à décrire les problèmes du pays.

    Engagé dans les élections, il a fustigé le régime d’import-import et demandé à réformer l’administration sans que quelqu’un ne lui demande pourquoi les taxes à l’exportation sont-elles aussi élevées que celles à l’importation, et pourquoi faut-il des mois pour ouvrir une entreprise là où quelques heures suffisent dans les pays qui ont compris l’importance de la moyenne entreprise ? Même principe pour les sociétés étrangères sollicitées pour construire des logements, ce que M. Ouyahia condamne tout comme la déstructuration du tissu productif, alors qu’il n’a pas fait grand-chose en 10 ans pour imposer les entreprises locales en restructurant le marché interne.

    Enfin, même discours sur le FMI et le fait de lui avoir prêté de l’argent, qui serait un signe indéniable de prospérité, alors que c’est le même Ouyahia qui, sous les ordres du même FMI, avait laminé le tissu productif et licencié 200 000 travailleurs. L’échec n’étant pas disqualifiant, c’est pour cette raison que M. Ouyahia est encore dans le circuit. N’ayant jamais été élu, il faudrait peut-être penser à voter pour lui. Car c’est connu, en Algérie, les hommes politiques n’ont plus aucun pouvoir une fois élus. C’est la seule manière de se débarrasser définitivement de lui.

     

    Chawki Amari
  • no moment

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  • AHMED OUYAHIA À ORAN :

    «Pourquoi construire une usine si on importe 450 000 voitures ?»

    C’est en ces termes qu’Ahmed Ouyahia, le secrétaire général du RND, s’est interrogé, hier, lors de son meeting qui a eu lieu à la salle Saâda, où il n’a pas caché son scepticisme quant à la réalisation du projet Renault en Algérie.
    «Avec 450 000 voitures importées, comment voulez- vous que le constructeur veuille employer un Mohamed pour construire des voitures ici en Algérie ? Il préfère au contraire continuer à en fabriquer ailleurs, avec sa propre main-d’œuvre et venir les commercialiser ici dans notre pays», dira le secrétaire général du RND. Après avoir rendu un vibrant hommage aux chouhada et moudjahidine de la wilaya d’Oran, Ahmed Ouyahia est revenu sur les grands projets réalisés par le pays, depuis l'indépendance à ce jour, qu'il a qualifiés de positifs par rapport à un passé proche et en comparaison avec des pays voisins. Tout en reconnaissant que pour l’heure, le peuple algérien est nanti grâce à la bénédiction des puits de pétrole et de gaz, il prévient et opte pour la prévoyance dans le cas où dans une trentaine d’années, les puits venaient à s’assécher, les autres investissements, ainsi que l’agriculture viendraient parer à d’éventuelles crises économiques. Abordant l'échéance électorale du 29 novembre prochain, l'ex-Premier ministre a expliqué le rôle que doivent jouer les futurs élus locaux, tout en précisant que son parti a choisi des candidats à même d’assumer leurs responsabilités. Dans ce sens, l’orateur a estimé que, désormais, la prise en charge des problèmes des citoyens par les futurs élus demeurera tributaire du respect de trois engagements, à savoir la moralité, l’honnêteté et la solidarité dans le cadre de la loi.
    Amel Bentolba

  • Démissionner pour adultère ? Quelle perversion !



    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Bachar Al-Assad a lancé un véritable cri du cœur : «Je veux mourir
    dans mon pays !»

    A mon avis, c’est faisable !

    Je suis sous le choc ! Le patron de la CIA a démissionné parce que convaincu d’avoir trompé sa femme ! Mon Dieu ! Quelles mœurs, ces Américains ! Chez nous, heureusement, Al Hamdoulillah, tromper sa femme est un gage de promotion assurée ! Non, décidément, nous n’avons pas les mêmes valeurs ! Démissionner pour avoir commis l’adultère, quel cinéma ! Et pourquoi pas alors démissionner pour cause de corruption avérée ou sur le point imminent de l’être ? Eh ben oui, tant qu’à faire, allons-y dans l’exagération et la surenchère et lâchons-nous ! Prenez les histoires qui circulent en ce moment autour du ministre Ghoul. On l’accuse de s’en être mis plein les fouilles jusqu’à n’en plus pouvoir. Attention les mecs ! Faut se méfier de ce genre de rumeurs qui courent l’autoroute dans tous les sens. Moi, mes sources chinoises autorisées, notamment la coordination des entrepreneurs de Shenzhen, m’affirment le contraire. Ghoul serait blanc comme le cheval Pie d’Henri IV ! Et son ex-collègue Khelil ? Lui aussi aurait dû démissionner si je comprends bien la logique américaine, hein ? Non ! Ça suffit avec ce genre de raccourcis ! On ne peut pas salir les gens impunément sous prétexte que les Américains donnent l’exemple. L’Algérie a eu la chance d’avoir deux hommes qui se sont occupés l’un du sous-sol, l’autre de la surface et l’on voudrait attenter à leur grande œuvre ? Calomnies ! D’ailleurs, je suis bien content que la justice indépendante de mon pays n’ait pas cédé aux pressions d’une certaine presse non exemplaire en allant fouiller un peu plus profond dans le cadastre de certaines villes américaines où sont recensés des bureaux d’études, de consulting et d’engineering pétroliers, locaux dans lesquels ont parle un américain délicieux parce que métissé d’accent oujdi ! Comme elle ne s’est à aucun moment penchée sur la valse folle de liasses d’argent enveloppées dans de délicates feuilles de nems et servies chaudes dans les restaurants de luxueux hôtels parisiens. Foutaises ! Il faut rester sur l’essentiel ! Et l’essentiel, ce sont, par exemple, les mecs qui conduisaient les bitumeuses sur l’autoroute Est-Ouest ! Voilà un gros dossier ! Ou encore les designers chargés de décorer les stations-services jamais prévues au départ sur le tracé de ladite autoroute. Ou encore les gardiens de nuit postés à la surveillance des pipe-lines de Sonatrach. Voilà de quoi faire si l’on veut s’attaquer réellement à la corruption et éviter de nous éparpiller sur des broutilles. Car si nous n’y prenons pas garde, bientôt, nous en arriverons à exiger de nos responsables volages de démissionner. Comme aux Amériques ! Impensable ! N’est-ce pas ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • Le Palais et son armée de «crédibilisateurs» !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    FLN. Toutes les tentatives de redressement ont échoué. Ben
    oui ! Forcément ! Quand c’est …

    … tordu, c’est tordu !

    Il fallait juste mieux regarder. Se montrer un peu plus attentif au frémissement. Ne pas se braquer sur les gros dossiers, et se donner la peine de collationner un certain nombre de «sorties» en apparence anodines mais au fond tellement parlantes. D’abord, les efforts touchants de Mohamed Seddiki pour nous démontrer qu’il n’est pas et ne sera jamais une potiche. La grâce en moins, il me fait penser aux Miss, les heureuses élues aux concours de beauté à travers le monde et qui se précipitent sur les plateaux télé pour affirmer – alors qu’aucun journaliste ne leur aura vraiment posé la question – qu’elles ont lu Gabriel Garcia Marquez dans son intégralité, qu’elles adorent les nouveaux philosophes, même si elles ne dédaignent pas de revenir de temps à autre à Heidegger. Il y a un tel effort de scénarisation de son «indépendance» par Seddiki que ça en devient foncièrement douteux. Concomitamment à Seddiki, il y a eu ces dernières heures cette autre sortie, celle de l’avocat de la cour Ksentini, la cour du Palais bien sûr, qui est monté au créneau, trémolos dans la voix et petit poing serré de fureur exhibée pour contester le choix des juges par le parquet, présentant cette décision comme une grave entorse au principe du droit à la défense et de l’indépendance des juges par rapport à un parquet par définition au service du pouvoir. Si l’on ajoute encore à tout cela les contorsions de plusieurs «leaders» de partis, Tata Louisa et Da L’hô en tête qui cassent du sucre à longueur de journée sur le régime, sur la probité des scrutins et sur les actions du gouvernement, mais qui participent avec abnégation aux mascarades qu’ils ont pourtant vertement dénoncées, on aboutit à quoi, finalement ? Au plus grand et plus incroyablement machiavélique mécanisme d’airbags protecteurs que le Palais ait eu à mettre en place depuis 1999. Elle est là, et seulement là, la réforme promise par Abdekka ! Dans cette troupe de «crédibilisateurs» patentés mis en scène pour dire «regardez ! Chez nous, en Algérie, s’il n’y a pas eu de printemps arabe violent, c’est parce que dans nos propres rangs, en notre sein, les personnalités peuvent critiquer, dénoncer et tenir un autre discours que celui écrit dans la salle de banquet du Palais». C’est intelligent ! Je ne sais pas si ça va être efficace sur le long terme, mais c’est intelligent. Ailleurs, pour prendre le pouvoir, les tangos se mettent autour de la taille des ceintures d’explosifs et foncent sur les édifices publics afin de faire tomber les républiques. Ici, pour garder le pouvoir, le régime s’enserre la taille d’une bonne grosse et large ceinture faite de figures dont la mission est de rendre crédible la démarche dite réformatrice. L’un dans l’autre, les deux méthodes se ressemblent, au fond. La deuxième ceinture semble moins violente parce qu’elle s’arque-boute à une série de «petits» attentats commis contre la pudeur politique et l’éthique. Mais il n’est pas sûr qu’au final, cette seconde voie ne soit pas moins meurtrière que la première pour l’avenir de nos enfants. Etant entendu, bien évidemment, que le nôtre d’avenir, lui, est déjà plié ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • Algerie:Rupture de la chaîne de froid

     

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    Comme l’expliquait un fin observateur des pratiques nationales, de grâce en grâce, de libération de délinquants en élargissement de petits voyous, c’est comme si on congelait, décongelait, recongelait et re-décongelait sans cesse, avec tous les risques toxiques liés à cette rupture permanente de la chaîne de froid. Entré pour un coup de poing et une agression, un jeune en sort rapidement pour y rentrer de nouveau, avec cette fois deux viols et trois coups de couteau, pour en sortir encore une fois et suivre l’autoroute de l’engrenage.

    Une fois de plus, au lieu de libérer l’économie, les énergies, les médias lourds ou la classe moyenne, l’Etat a libéré des milliers de délinquants pour le 1er Novembre, rebondissant sur la question de fond : pourquoi offrirait-on l’impunité à un ministre milliardaire ou à un wali corrompu et pas à un petit voyou ? C’est tout le problème des représentations, la violence n’étant pas d’origine extraterrestre mais issue des modèles politiques, des exemples hiérarchiques et de l’argent facile, des pertes programmées d’identité, de la fermeture des destins et du dialogue, du chômage, de l’école, de la télévision et de la mosquée, là où des fetwas affirment calmement qu’il est légal de voler l’Etat.

    Dans cette chaîne de froid sciemment rompue pour des raisons de gestion électrique, on ne peut pas s’attendre à du civisme. Il y a quelque temps, lorsqu’on demandait pourquoi libérer autant de détenus aussi souvent, les autorités répondaient qu’il n’y avait pas assez de prisons. Aujourd’hui que de vastes chantiers chinois ont construit d’immenses pénitenciers à même de mettre toute la population dedans, ne reste comme alibi que le 1er Novembre. De la révolte contre le colon à la violence contre le voisin. Du million et demi de martyrs dans nos cimetières au million et demi de délinquants dans nos rues. Merci Monsieur le président. Vous êtes libéré sur parole.

     

    Chawki Amari
  • Rupture de la chaîne de froid

     

    Comme l’expliquait un fin observateur des pratiques nationales, de grâce en grâce, de libération de délinquants en élargissement de petits voyous, c’est comme si on congelait, décongelait, recongelait et re-décongelait sans cesse, avec tous les risques toxiques liés à cette rupture permanente de la chaîne de froid. Entré pour un coup de poing et une agression, un jeune en sort rapidement pour y rentrer de nouveau, avec cette fois deux viols et trois coups de couteau, pour en sortir encore une fois et suivre l’autoroute de l’engrenage.

    Une fois de plus, au lieu de libérer l’économie, les énergies, les médias lourds ou la classe moyenne, l’Etat a libéré des milliers de délinquants pour le 1er Novembre, rebondissant sur la question de fond : pourquoi offrirait-on l’impunité à un ministre milliardaire ou à un wali corrompu et pas à un petit voyou ? C’est tout le problème des représentations, la violence n’étant pas d’origine extraterrestre mais issue des modèles politiques, des exemples hiérarchiques et de l’argent facile, des pertes programmées d’identité, de la fermeture des destins et du dialogue, du chômage, de l’école, de la télévision et de la mosquée, là où des fetwas affirment calmement qu’il est légal de voler l’Etat.

    Dans cette chaîne de froid sciemment rompue pour des raisons de gestion électrique, on ne peut pas s’attendre à du civisme. Il y a quelque temps, lorsqu’on demandait pourquoi libérer autant de détenus aussi souvent, les autorités répondaient qu’il n’y avait pas assez de prisons. Aujourd’hui que de vastes chantiers chinois ont construit d’immenses pénitenciers à même de mettre toute la population dedans, ne reste comme alibi que le 1er Novembre. De la révolte contre le colon à la violence contre le voisin. Du million et demi de martyrs dans nos cimetières au million et demi de délinquants dans nos rues. Merci Monsieur le président. Vous êtes libéré sur parole.

     

    Chawki Amari

     

     
  • Esthétique de la démocratie

     

    Par : Mustapha Hammouche

    La démocratie, faute de la vivre, on peut toujours en savourer le spectacle. Et quel scénario peut, mieux que l’élection présidentielle américaine, illustrer le spectacle émouvant de la vie démocratique ?
    On pourra ergoter sur l’imperfection pratique du procédé américain, observer, par exemple, que la majorité des “grands électeurs” n’est pas la majorité populaire, lui opposer des modèles concurrents. Mais, en attendant de désigner l’étalon parmi les modèles en cours, le modèle américain a ceci de démocratique : il semble faire consensus et reposer sur l’unique valeur de liberté.
    Ses tares mêmes, comme les disparités procédurales entre États, par exemple, sont le fait du respect de la liberté. D’ailleurs, le président n’a pas le monopole de son jour d’élection : on y élit concomitamment une partie des sénateurs et on s’y prononce sur des dizaines de questions à travers différents États. Chaque État est libre de poser ses questions démocratiques comme chaque Américain est libre de concevoir son Amérique. Mais pas sans la liberté. Là aussi, on peut toujours faire des discours sur la liberté de censurer les idéologies concurrentes à la démocratie, invoquer le Maccarthysme. Mais la contestation peut-elle s’en prendre à la liberté ? N’est-ce pas dans la tolérance de l’intolérance que se noue la faillite de nos tentatives démocratiques ?
    Voilà plus de deux siècles qu’une nation née sur les ruines de nations indiennes massacrées, passe son histoire à se libérer. De colonie, elle s’émancipe en État souverain avant de se défaire de son système esclavagiste, au prix d’une guerre intestine, et de dépasser plus tard de son résidu raciste, pour se donner, enfin, un président noir qui, s’il n’est pas descendant d’esclave, est fils d’immigré africain. On pourra encore relever les limites nationales du consensus américain. L’ombre d’Hiroshima, du Viet-nam, de l’Irak et de l’alignement pro-israélien injuste envers la nation sans État des Palestiniens. Mais cela ne fera que de l’ombre sur le sacrifice américain dans le combat contre la puissance nazie ravageuse et sur le rôle des États-Unis dans l’affirmation du mouvement de décolonisation.
    Cette histoire, en ombres et lumières, n’a pas entamé l’idée de rêve américain, conception nécessairement positive de l’avenir, cette étrange idéologie qui force ses adeptes à se projeter toujours dans le meilleur, même si beaucoup connaissent, y compris au quotidien, le pire.
    Ce jour de mardi 6 novembre américain, qui, chez nous, correspond à la nuit, une de nos nuits qui, pour la plupart d’entre nous, se ressemblent toutes, valait la peine d’être vécue, même à distance, par procuration. Elle vaut son pesant de leçons.
    Ne serait-ce que pour constater que c’est possible. Que “le rêve américain”, ce n’est pas une formule, un slogan de chapelle, une illusion, Tout un peuple y met un contenu concret, commun ; nul ne peut se l’approprier et en priver d’autres concitoyens. Il suffit d’être Américain pour prétendre partager le rêve et croire à ce rêve pour tous pour prétendre être Américain. Autant d’allant, soutenu et amplifié par la technologie ; autant de foi, diverse et forte, alliée au data net, c’est simplement beau.
    C’est beau, la démocratie quand elle se conjugue avec la modernité.

     

  • no moment

    Dilem du 08 Novembre 2012

  • Le gaspillage

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Le procédé est élémentaire et rodé : un avant-projet détaillé (APD) très économe en temps et en argent qui, une fois inscrit comme projet d’équipement, sera régulièrement réévalué jusqu’à voir son budget et son délai multipliés par… quatre !
    C’est ce qu’illustrent les deux exemples cités par la Cour des comptes dans le rapport d’appréciation sur l’avant-projet de loi portant règlement budgétaire de l’exercice 2010, analysé pour nous par le site tsa-Algérie.com. Le rapport fait référence à deux projets de transfert d’eau potable pour Tissemsilt et pour l’ensemble Mostaganem ? Arzew ? Oran, réalisés par l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT). Le coût du premier projet a été réévalué de 2,5 milliards de dinars initialement à 9 milliards de dinars et son délai de réalisation a comptabilisé quatre années au lieu d’une année ! Le coût du second projet a atteint 23,8 milliards de dinars au lieu des 8 milliards et son délai de réalisation est passé de  22 à 46 mois !
    On ne se contente pas de revoir le montant des enveloppes initialement autorisées et des délais de réalisation retenus, on  peut apparemment surseoir à loisir au lancement de projets inscrits dans le programme d’équipement. Le même rapport  note qu’en 2010, pratiquement tous les secteurs comptabilisaient des retards de démarrage des travaux. Certains totalisaient jusqu’à onze (Justice, Agriculture), voire quatorze (Culture) opérations en souffrance.
    Ainsi, en plus du fait que les budgets et les délais peuvent ainsi être rallongés à souhait, une certaine nonchalance marque la mise en œuvre de projets qu’on a préalablement pris soin d’inscrire au budget de l’État. Ce fonctionnement défie les fondements même de l’économie : le caractère limité des ressources en capital et la valorisation économique du facteur temps. Toute cette antigestion est censée mettre le “programme de relance de la croissance” qui, avec “la paix revenue”, n’en finit pas de constituer la légitimité du régime.
    Dans les faits, la réalité est la suivante : il y a trop d’argent à dépenser et trop de temps à tuer ; l’argent servant à faire durer le plaisir de diriger. Ce n’est plus “le temps, c’est de l’argent”, c’est “l’argent, c’est le temps”. Et l’argent, il y en a tellement que, comme le signale le rapport de la Cour, l’État, par ailleurs si peu entreprenant dans la collecte de l’impôt, abuse dans la dépense fiscale, multiplie les prétextes aux exonérations fiscales, tolère l’économie informelle non imposable et ferme les yeux sur le bannissement du chèque, moyen de traçabilité des flux financiers, dans les opérations commerciales.
    Dans le strict souci de durer, le régime sacrifie le développement à la fuite en avant dépensière. Il se contente d’assumer les dérives dépensières en provisionnant, de manière cumulative, les comptes de “rattrapage”. Dès 2009, on prévoyait un montant de 130 milliards de dollars, soit près de la moitié du programme 2010-2014 (286 milliards) pour combler les dépenses induites par les réévaluations de projets et les retards de réalisation.
    La conduite approximative du budget national est sans conséquence politique. Elle n’empêche pas le développement, fulgurant celui-là, de “brillantes” carrières politiques. Il n’y a donc pas de raison qu’elle prenne fin.

  • Ils s’opposent au remboursement des anticancéreux

     

    El-Amel dénonce l’attitude des syndicats de la sécurité sociale

    Par : Farid Abdeladim

    L’association El-Amel du CPMC, qui se donne pour mission d’aider les personnes atteintes du cancer, s’indigne de la sortie inattendue des sections syndicales affiliées à la Fédération des travailleurs de la Sécurité sociale, dont les responsables se sont insurgés, hier, par le biais de la presse, contre les mesures adoptées dernièrement par le gouvernement en Conseil interministériel qui visent à améliorer la prise en charge de cette catégorie de malades. Ces syndicats qui sortent d’une longue léthargie s’opposent, notamment à la “la dispensation de certaines formes sèches de médicaments anticancéreux ainsi que certains antalgiques dans les officines pharmaceutiques et leur remboursement par les caisses de sécurité sociale”.
    Une décision, faut-il rappeler, qui a fait pendant plusieurs années l’objet de revendication du mouvement associatif de défense des droits des cancéreux. Cependant, cette décision ne semble pas être du goût de ces syndicats jugeant que l’intégration de cette nouvelle nomenclature de médicaments dans la liste des médicaments remboursables “risque d’affecter financièrement la Caisse nationale de la sécurité sociale”. De l’avis de ces syndicats, la Cnas risquerait un “déséquilibre financier d’autant qu’elle avait déjà financé, entre 1996 et 2003, à hauteur de 450 milliards de centimes, les structures sanitaires spécialisées dans le traitement du cancer, dont 117 milliards destinés au CPMC”.
    Un prétexte qui “ne tient pas du tout la route”, aux yeux de l’association El-Amel du CPMC, qui ne comprend pas que des syndicats s’insurgent contre une décision qui n’a fait que protéger “le droit de tous les Algériens ayant cotisé toute leur vie pour pouvoir faire face au malheur de la maladie quand il survient”.
    Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, l’association s’est dite “étonnée” de voir ces syndicats, “censés défendre les assurés sociaux, s’opposer au principe  d’élargir le remboursement de certains médicaments, dont l’objectif n’est autre que celui de faciliter la prise en charge des cancéreux”. “Certes, nous sommes conscients que notre système national de sécurité sociale doit être défendu, mais pas en empêchant des Algériens à être traités”, avertit l’association. Ce qu’il faudrait, lit-on dans le communiqué d’El-Amel, “c’est plutôt de rationaliser ses dépenses”.
    Pour l’association El-Amel la question qui s’impose c’est de savoir “qui sont ces cancéreux transférés  à l’étranger (…)” aux frais de la Cnas, et ce “au moment où les derniers traitements et les dernières technologies sont disponibles dans notre pays”. Selon les chiffres confirmés par les syndicats de la Cnas, les transferts à l’étranger des cancéreux ont coûté “765 millions de dinars”. Et El-Amel de se demander en substance, “si ce n’est pas cette somme qui devrait inquiéter ces syndicats au lieu d’évoquer les 450 milliards dépensés pour l’amélioration de la prise en charge des cancéreux”. “On aurait bien aimé que ces syndicats s’insurgent plutôt contre le fait que trois quarts des patients nécessitant un traitement par radiothérapie ne trouvent toujours pas de centre spécialisé”, conclut le communiqué d’El-Amel.

  • جزائري يودع زوجته بعدما حملها على كتفيه 5 سنوات

     

    تعرضت الزوجة لمرض نادر أودعها الفراش بعد 11 عاماً من زواجها

    العربية.نت 06 11 2012

    ظل الجزائري سليم رخروخ يحمل هموم الدنيا على عاتقه ومعها جسد زوجته المريضة على مدار 5 سنوات كاملة حتى وافتها المنية أمس، وذلك بعد تدهور حالتها الصحية إثر إصابتها فجأة بشلل تام أسكن حركتها فلم تعد تقدر على الوقوف ولا على الجلوس ولا حتى على النوم والأكل.

    تزوج الأربعيني سليم عام 1996 وبدأت حياته الزوجية السعيدة مع زوجته (أصلها من ولاية بجاية على بعد 90 كلم من ولاية سطيف)، والتي عرفت بطيبتها وحيويتها ونشاطها بين نساء الحي، إذ تكفلت بوالديه اللذين أحباها كثيرا فكانت نعم الزوجة، وزاد وهج العائلة نورا بعدما رزق الاثنان بالطفل سفيان، الذي ملأ حياتهما مرحا وسعادة.

    ووفق ما نقلته صحيفة “الشروق” الجزائرية عن سليم، فإن حالة زوجته تدهورت في الآونة الأخيرة بشكل كبير، علما أن زوجها لم يترك عيادة إلا زارها، وباع كل ما يملك، وفق ما ذكرته صحيفة “الشروق” الجزائرية.

    يشار إلى أن الزوجة كانت قد أصيبت بشلل كامل إثر تعرضها لمرض نادر أقعدها في الفراش لمدة 5 سنوات، وهي الفترة التي كان فيها زوجها يتكفل بها بإخلاص منقطع النظير، فكان يحملها على كتفيه ويحضر لها الطعام ويطعمها بيديه.


  • Youcef BENBRAHIM, avocat et militant des droits de l’homme, victime de l’arbitraire.

     

    Urgent : Youcef BENBRAHIM, militant des droits de l’Homme et avocat stagiaire victime d’un arbitraire.
    Le bâtonnier de Sidi Bel Abbes OTHMANI Mohamed a radié l’avocat stagiaire Youcef BENBRAHIM pour son appartenance à la ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme.

    Sans doute, cette décision unilatérale et verbale a été dictée par les services de sécurité de la wilaya qui voient d’un mauvais oeil un droit de l’hommiste intégrer la corps des avocats.

    Le comble d’un bâtonnier est de piétiner le droit pour lequel il a prêté serment. Pire, cet homme de non droit n’a même pas pris la peine de lui signifier sa radiation par écrit comme le stipule la loi.

    Ce bâtonnier du siècle de l’ignorance gère le bâtonnat de SBA comme une propriété privée, il fait régner la terreur et infantilise tous les avocats.

    Appel à tous les militants des droits de l’Homme pour défendre Youcef BENRAHIM.

    Via JC Algérie
    05 11 2012

    Commentaires

  • Torture en Algérie – La famille de M. Hanafi a obtenu justice devant les Nations unies……

     

    In TRIAL via LQA

    Torture en Algérie – La famille de M. Hanafi a obtenu justice devant les Nations unies, la justice nationale doit maintenant poursuivre les responsables!

    Genève, le 4 novembre 2012

    Le 4 novembre 1998, il y a quatorze ans jour pour jour, M. Hanafi décède des suites des tortures subies alors qu’il était aux mains des autorités algériennes. Malgré la condamnation de l’Algérie par le Comité des Nations unies contre la torture en juin 2011, les responsables n’ont toujours pas été sanctionnés et la famille n’a reçu aucune réparation.

    Le 16 juin 2011, le Comité a rendu une décision dans laquelle il a condamné l’Algérie pour les tortures infligées à M. Hanafi qui ont entraîné son décès. Au terme de cette décision, le Comité a enjoint l’Etat algérien d’initier instamment une enquête impartiale sur les événements en question dans le but de poursuivre en justice les responsables des tortures et d’indemniser la famille.

    La procédure initiée devant le Comité des Nations unies contre la torture et la décision condamnant l’Algérie ont permis à la famille de M. Hanafi d’obtenir justice et d’être rétablie dans ses droits. Cependant, les responsables des actes de torture qui ont mené au décès de M. Hanafi n’ont toujours pas été sanctionnés pénalement. Les autorités algériennes sont tenues d’ouvrir immédiatement une enquête pour déterminer les responsabilités dans cette affaire et mettre fin à cette situation insupportable. Par ce biais, la famille pourra bénéficier d’un réel et complet processus de réhabilitation et un terme pourra être mis à l’impunité.

    TRIAL s’est donc adressée en mai 2012 au Procureur général de Tiaret afin que la décision du Comité soit mise en œuvre de manière effective et qu’une enquête approfondie, indépendante et impartiale soit notamment menée sur les tortures et le décès subséquent de M. Hanafi. Le 30 juillet 2012, TRIAL a informé le Comité contre la torture de cette démarche en attirant son attention sur l’absence de réponse de la part des autorités algériennes.

    Cependant, plus de seize mois après l’adoption de cette décision par le Comité contre la torture, aucune enquête n’a été ouverte sur les événements et les personnes impliquées dans les tortures n’ont pas été poursuivies. La famille n’a en outre reçu aucune indemnisation.

    Dans l’optique de la réunion du Comité contre la torture du 16 novembre 2012 portant sur le suivi des communications individuelles, TRIAL a écrit ce jour au Comité lui demandant d’assurer un suivi actif auprès des autorités algériennes afin que sa décision soit pleinement respectée.

    TRIAL demande également au Comité de considérer l’opportunité d’initier des démarches conjointes avec le Comité des droits de l’homme qui a également rendu des décisions à l’encontre de l’Algérie, dont quatre concernent des affaires de disparitions forcées soumises par TRIAL qui n’ont pas encore été suivies d’effet. La tenue d’une mission conjointe des deux Comités en Algérie devrait être envisagée à cet égard pour que les autorités algériennes se conforment enfin à leurs obligations internationales en matière de droits de l’homme.

  • Algerie:Exploitation des gaz de schiste La société civile exige de la transparence

     

    Le gaz est extrait par fracturation hydraulique des roches (Photo DR)

    Le gaz est extrait par fracturation hydraulique des roches (Photo DR)

    Mehdi Bsikri
    El Watan 04/11/2012

    Exploitation des gaz de schiste, enjeux et perspectives, tel est le thème d’une conférence-débat organisée, hier à Alger, par le Collectif national pour les libertés citoyennes (CNLC). Les volets relatifs à ce dossier politique, économique et écologique ont été soulevés et traités par les participants.

    Invité à intervenir à la conférence-débat, Kacem Moussa, docteur en géologie, maître de conférences à l’université d’Oran et également détenteur d’une expertise en environnement, a d’emblée affirmé que «l’exploitation des gaz de schiste est dangereuse». L’hôte du CNLC contredit les déclarations des officiels, dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui avait affirmé que «l’Algérie maîtrise la technologie de l’exploitation des gaz de schiste». «Faux», estime le conférencier. Pour lui, «seule une poignée de multinationales maîtrisent cette technologie de pointe, la plupart sont américaines». Selon Kacem Moussa, «les responsables disent pouvoir traiter les eaux usées qui seront éjectées».

    Là aussi, il répond par la négative en indiquant que «la technique de fracturation hydraulique nécessite d’énormes quantités d’eau mélangée à une dizaine de produits chimiques et qu’il est difficile de recycler». Il explique que «cette technique est très risquée pour les nappes phréatiques». «L’Algérie possède une nappe albienne qui s’étend d’est en ouest et ces énormes quantités d’eau douce peuvent être contaminées à cause de fissurations des forages, l’un vertical et l’autre horizontal», prévient-il. Et de poursuivre : «L’Algérie ne contrôle ni les procédés de traitement des eaux usées ni les procédés des techniques de dépollution, une fois la nappe phréatique polluée.»

    Kacem Moussa dit que «des alternatives existent pour satisfaire l’argumentaire économique». «Au lieu de laisser les entreprises étrangères investir dans l’exploitation des gaz de schiste, il est préférable d’utiliser les quantités d’eau (un seul puits pour la fracturation nécessite 20 000 m3) pour la production agricole. Le pays pourrait faire travailler des milliers de jeunes et diminuer sa dépendance vis-à-vis des pays d’où elle importe les denrées alimentaires, entre autres le blé.» En outre, il rappelle que le tiers du domaine minier algérien n’a pas été prospecté, zone dans laquelle les gaz peuvent être extraits de manière conventionnelle.

    Sur le plan politique, Kacem Moussa souligne que «cette histoire de gaz de schiste dépasse le cadre national et révèle des enjeux géostratégiques disputés entre les Etats-Unis et la Chine dans la région nord-africaine». «D’après mes contacts, la dernière visite d’Hillary Clinton à Alger avait pour but de demander l’exclusivité de l’exploitation des gaz de schiste au profit des entreprises américaines», confie Kacem Moussa. Il ajoute qu’«outre l’extraction de cette énergie, l’Administration américaine s’intéresse particulièrement aux terres rares, comme le candium, le lanthane, le cérium, le praséodyme, le néodyme, le prométhium ou le samarium, enfouies en grandes quantités du Sud algérien jusqu’au Nord-Mali».

    De son côté, Farès Kader Affar, porte-parole du CNLC, pense que «l’exploitation des gaz de schiste est une décision prise dans l’opacité. Ceci démontre encore une fois les pratiques antidémocratiques du régime algérien depuis 1962». «Pourquoi le gouvernement ne soumet pas ce sujet à l’opinion publique et ne présente-t-il pas des explications ?», s’interroge-t-il. Et d’ajouter : «Lorsque le Premier ministre indique que ‘les gaz de schiste seront exploités, il n’y a pas d’issue’, à quoi sert donc l’APN si elle n’est pas consultée ?»

    Yacine Teguia, chargé des dossiers politiques au MDS, a pour sa part estimé qu’«hormis le manque de transparence dans la gestion des affaires de l’Etat, des questions de fond demeurent à poser». «Les tractations entre le gouvernement algérien et les pays occidentaux ne doivent en aucun cas compromettre l’avenir de toute une nation», pense-t-il.

    Mehdi Bsikri

  • La grande fumisterie des prisons algériennes

     

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    par Feriel. Lounici *

    Le Quotidien d’Oran, 9 août 2012

    Lorsqu’elle n’est pas une Ecole du crime, la Prison ressemble davantage à un enfer, pour certains elle pourrait jouer le rôle d’un purgatoire et pour la majorité elle n’est que l’issue d’une aventure qui a mal tourné, néanmoins et assez bizarrement, elle est devenue pour beaucoup de délinquants une sorte de caravansérail, d’auberge, un site étrange qui se trouve à mi-chemin entre le secours populaire, l’armée du salut et une maison de retraite.

    Quelles que soient les leçons et bénéfices que l’on puisse en tirer ou les stigmates des geôles qui vous marquent à tout jamais, la prison n’a jamais protégé la société. Elle demeure hélas le seul instrument approximativement moderne, civilisé et humain qui nous donne l’impression de réagir contre une fatalité humaine face à laquelle nous resterons éternellement désarmés.

    Si à certains égards l’humanisation des prisons a été une réussite totale de sorte que vos prisons sont devenues des sites de villégiature pour certains détenus récalcitrants voire des hôtels cinq étoiles (1), la Réforme pénitentiaire proprement dite telle qu’elle s’est instituée n’a pas contribué à éradiquer la récidive et encore moins à inspirer cette crainte exemplaire qui concourt à l’intimidation Collective. Tout le Droit pénal depuis plus de deux siècles repose essentiellement sur ces deux concepts : La peine doit assurer à la fois la prévention spéciale (inciter le délinquant à ne pas récidiver) et la prévention générale (dissuader les tiers d’imiter le délinquant).

    L’Article 24 de la constitution algérienne confie à l’Etat «La responsabilité de la sécurité des personnes et biens.». Ainsi, L’Etat a en permanence le devoir d’échafauder dans l’imminence toutes les formes de politique sécuritaire pour mettre fin à une délinquance terriblement exponentielle face à laquelle ni les services de l’ordre, ni la Justice avec ses fermetés, ni la prison avec son laxisme ne semblent détenir une quelconque puissance probante à même de stabiliser sinon de réduire la violence qui terrorise les populations et remettent sérieusement en cause l’autorité de l’Etat. Il est aisée pour tout citoyen lambda de déceler dans l’étiologie de cette délinquance incontrôlable l’étiolement inexorable de La violence légitime de l’Etat intrinsèquement si nécessaire pour la paix sociale. Ainsi, le manque de pugnacité des services de l’ordre, La grâce présidentielle, la complaisance des prisons algériennes en sont les signes flagrants. Depuis 2006, chaque année, à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance, dans une ambiance mêlée de solennité et de burlesque, les prisons algériennes réinjectent prématurément dans la société des centaines de détenus en défalquant de leur peine initiale des années de prison. L’origine de cette incommensurable et folle mansuétude à l’égard de nos délinquants, c’est la grâce présidentielle. Elle est devenue cet alibi légal et constitutionnel qui permet aux prisons de se délester surtout d’un nombre impressionnant de pensionnaires qui sans cette Grâce auraient rendu notre système carcéral l’un des premiers au monde à avoir un taux de remplissage astronomique dévoilant par là toutes les insuffisances manifestes de cette pathétique prison algérienne qui s’échine à figurer parmi les archétypes des prisons modèles soucieuses des droits de l’homme. Cet impossible anoblissement que visent les architectes de cette réforme pénitentiaire est antinomique avec les fonctions essentielles de la prison. La plus importante de ces fonctions restera ad vitam aeternam la protection de la société.

    La Grâce présidentielle, ce droit régalien en usage depuis des siècles et qui conférait aux monarques un attribut quasi divin n’avait hélas pas les allures d’une kermesse comme il nous est loisible de le constater en Algérie. On en usait jadis avec parcimonie et non pas à tire-larigot. Si Ponce Pilate avait été largement clément avec tous les criminels de Judée, Jésus aurait continué à déambuler tranquillement, et avec lui Barabbas et les autres. Malheureusement les graciés se comptaient sur le bout des doigts. Nous aurions pu nous dispenser de gloser sur une des prérogatives du Président de la république ou plutôt sur ce si ce rituel annuel juridico-politique si la situation n’était pas aussi tragicomique d’abord par le nombre effarant de criminels libérés et ensuive par le taux de récidive de ces mêmes énergumènes. Toute Loi ou Droit sont essentiellement au gré des conjonctures et impératifs divers soumises aux abrogations ou aux amendements par les mêmes constitutions qui les auraient institués. En France, cette même grâce collective, qui pourtant sans être aussi carnavalesque que celle que connait notre pays et dont l’usage était systématique depuis 1991, a été supprimé par la révision constitutionnelle de 2008. Depuis lors, l’article 17 de la constitution française prévoit que « Le droit de grâce ne peut plus être exercé par le président de la république qu’à titre individuel. La grâce collective lui est désormais impossible.»

    Certes, tout chef d’Etat gracie spontanément par clémence sincère, simple mimétisme politique et parfois par caprice lorsque ses jugements ou plutôt ses humeurs sont sous l’emprise de sa mégalomanie, de sa démence ou de sa sénilité, néanmoins il est éminemment davantage plus imprudent voire irresponsable et dangereux que d’autres institutions s’évertuent habilement à escamoter, à contrefaire, à falsifier la vérité , et laisser le Président relâcher indistinctement , aveuglement et démesurément chaque année des centaines de délinquants sous le fallacieux prétexte que ces derniers ont montré des gages de bonne conduite , notamment lors des diplômes qu’ils auraient prétendument obtenus après avoir suivi un enseignement et une formation professionnelle.

    Il est utile de souligner que les maisons d’arrêts, pour faciliter le processus d’intensification de ces grâces qui feront libérer des masses de détenus soit chaque année , soit progressivement ultérieurement , choisissent délibérément des cycles de formation davantage déterminés et régulés en fonction du calendrier de la grâce présidentielle , peu importe que ceux-ci soient de piètre qualité , difformes , courts ou terriblement factices. La seule priorité de l’Administration pénitentiaire est que tout ce remue ménage finisse avant le mois de juillet , période de la Grâce présidentielle qui est devenu hélas une nouvelle «Kaaba» qui régulera les circumambulations sempiternelles de la délinquance.

    Ces avatars de type d’Enseignement et de formation professionnelle bidouillés au sein des prisons s’effectuent en complète contradiction avec les impératifs pédagogiques inhérents à la législation de la Formation professionnelle en vigueur.(2) Désormais , tous les délinquants , s’agglutinent par contingent inimaginable dans des classes de fortune , dans l’unique espoir et avec préméditation de se soustraire par ces mesures de grâce(sur-institutionnalisées ) à des Sentences pénales conçues à l’origine pour correspondre de manière inflexible (sauf cas particuliers ) à une infraction et un dommage réels causés à la société toute entière.

    Tout le monde peut hélas constater que La Peine est vidée de ses sens et buts fondamentaux : Rétribution et Dissuasion La peine comme norme fondatrice et inviolable n’a plus aucune valeur dans la mesure où ses effets sont escamotés, dissous à travers ce genre de pratiques. Une duplicité tacite s’insinue entre le crime et l’institution chargée de le circonscrire. Le délinquant se met à programmer, ajuster et à anticiper son comportement délictueux en fonction de ce genre de réponse pénale complaisante, prévisible et dérisoirement dissuasive.
    La peine et ses effets dissuasifs qui sont l’ossature du système pénal perdent leur sens.

    Le détenu se met à manipuler une Administration pénitentiaire qui pense gérer l’évolution de sa peine mais qui, dans ces cas, ne pourra jamais le faire selon les principes sacro-saints de toute Pénologie bien claire et inviolable.

    Nous ne pourrons avoir dans les colonnes de ce journal l’espace nécessaire pour abonder exhaustivement dans la déconstruction des tartufferies et des mystifications ostentatoires déployées par les Prisons algériennes sous l’effet des terribles injonctions qui les somment d’obtenir des résultats dont on ne pourrait en rêver nulle part ailleurs.

    Le plus grand sacrilège c’est que ces détenus qui récidivent seront autant de fois graciés pour peu qu’ils arrivent à obtenir un diplôme de pacotille qui leur sera d’ailleurs gracieusement offert car il y va de la gloire et du prestige de l’Administration pénitentiaire qui est terriblement aveuglée par cette sur-inflation de chiffres qu’elle arbore chaque année dans son bilan. C’est un peu l’histoire du serpent qui se mord la queue.

    En instrumentalisant cette politique surmédiatisée de statistiques par le biais de pirouettes aussi pernicieuses elle ne fait que se discréditer, compromettre la magnanimité du Président de la République et nuire à la société.

    Par ailleurs, combien même on s’amuserait à triturer la peine de manière à la rendre plus douce, à humaniser les prisons, pour reprendre un jargon galvaudé ça et là, La peine doit inconditionnellement conserver sa rigueur et sa dureté. La peine doit non seulement être «juste et humaine» mais aussi «utile par sa sévérité» avérée qu’il nous est loisible de vérifier à travers son pouvoir de dissuasion. Primo : La peine «Juste et humaine» a été consacrée par le droit pénal voilà plus de Deux siècles, le juriste et philosophe Beccaria l’avait évoqué dans son œuvre, «Traité des délits et des peines» (1764), l’ensemble des pénalistes avaient fait de ses travaux une panacée à suivre rigoureusement : « Punir pas plus qu’il n’est juste, pas plus qu’il n’est utile », voilà les gardes fous que le droit pénal observe méticuleusement en Europe depuis 1810.
    Secundo : La peine : «Utile et sévère», celle-ci doit l’être davantage. Pour l’ensemble des pénologies, les châtiments ne doivent avoir pour but que d’empêcher le coupable de nuire à la société et de détourner ses concitoyens de la voie du crime.

    Toute religion, philosophie, éthique, système éducatif, qui ont eu à traiter de la question de la faute, du pêché et de ses corolaires tels que le châtiment, l’absolution, le pardon, l’amendement, la pénitence, insistent énormément et préconisent invariablement des ripostes fondées sur la rigueur et l’intransigeance. Cette approche draconienne mais juste et légitime doit prédominer lors du processus de réparation ou de reconstruction entrepris au bénéfice du corps social lésé.

    Cette tâche de la rétribution/réparation incombe à l’Etat et a pour but de préserver l’ordre public et la cohésion sociale ; d’un autre côté, tout le nécessaire est entrepris afin qu’également l’assistance nécessaire et appropriée soient apportées aux détenus afin que ceux-ci puissent se réapproprier les moyens qui leur permettront de s’amender et de réintégrer le corps social. Réparer ou faire oublier les dommages causés par un crime exigent des sacrifices. Faire acte de pénitence ne consiste quant même pas à aller passer des vacances à Ibiza.

    «Pour qu’un châtiment produise l’effet voulu, écrit BECCARIA, il suffit qu’il surpasse l’avantage résultant du délit”. BENTHAM poussera ce principe à ses dernières conséquences en affirmant que “tout individu se gouverne, même à son insu, d’après un calcul bien ou mal fait des peines et des plaisirs”, pour opérer une dissuasion efficace, il suffit donc que “le mal de la peine surpasse le profit du délit». (3)

    Dans l’état actuel des choses et devant l’accroissement de toutes ces violences multiformes, notre civisme ravagé, le déploiement du crime organisé, cette délinquance galopante ; Une question cruciale taraude les esprits : Pourquoi les gens ne craignent plus l’autorité de l’Etat ainsi que son pouvoir coercitif et répressif ?
    La dogmatique de la dissuasion chère à BECCARRIA et «l’arithmétique pénale» de BENTHAM sont hélas battues en brèche ; Le célèbre mythe de dissuasion dont ils vantaient tant les mérites et qui devait selon eux spontanément s’opérer par le truchement «d’une peine qui génère chez le délinquant un mal qui surpasse le bien qu’il aurait retiré du crime»

    Tout cela n’a plus cours. Les gens ne craignent plus la prison ni de prendre des risques qui peuvent dans certains cas leur être fatals. Les prisons se trouvent aujourd’hui face à un dilemme insurmontable ; s’agit-il de satisfaire les exigences d’une Communauté internationale en matière de Réforme du système pénitentiaire en s’évertuant ostensiblement et ostentatoirement à instaurer une politique plus soucieuse des droits l’homme à fortiori que le .P.N.U.D collabore avec une générosité financière que l’on doit s’efforcer de mériter ? (4) Ou s’agit-il de durcir le traitement destiné à l’égard d’une délinquance qui ne semble reculer devant rien. Le système judiciaire algérien semble plus pragmatique, vigilant et moins intransigeant et complaisant que le système pénitentiaire qui avance chancelant, dubitatif et près à tous les compromis.

    Tout le monde sait que les grâces présidentielles font office de soupape de sécurité face à la surpopulation carcérale et les affres qu’elle engendre intra-muros, pour les détenus eux-mêmes et surtout pour l’administration pénitentiaire qui aura du mal à gérer d’énormes tensions internes parfois insurmontables et qui compromettent de facto l’individualisation de la peine. Néanmoins aucune fin ne peut justifier cette politique qui consiste à relâcher des centaines de délinquants dont la dangerosité constitue toujours une menace qui va en crescendo en prenant des proportions alarmantes dont la seule cause reste cette complaisance et cette duplicité de l’Administration pénitentiaire qui au nom de la réinsertion sociale et sous le prétexte d’activités socioéducatives (Enseignement-Formation-Examens) s’est accaparé un pouvoir énorme et sournoisement dangereux.
    Le système pénitentiaire dispose d’instruments (5)de clémence, de pardon, de réduction de peine et d’individualisation de la peine milles fois plus efficaces, légitimes et justes car consciencieusement réfléchies et rigoureusement motivées contrairement à la Grace présidentielle qui demeure trop aléatoire et arbitraire car abusive et produisant les effets contraires.

    Ce droit régalien du président, cette mansuétude tels que l’Administration Pénitentiaire les prédétermine, les manipule et en use et abuse s’avèrent trop arbitraires dans la mesure ou cet acte de bienfaisance transcende ou élude toutes les autres considérations liées au mérite de celui à qui la grâce est destinée ainsi que de sa propension à être à la hauteur de ce pardon. La situation que connait l’Algérie notamment au sujet de la criminalité, de la récidive et de l’insécurité omniprésentes semble discréditer complètement notre politique sécuritaire et notre système pénitentiaire.

    Machiavel disait : «Il y deux manières de combattre, l’une avec la loi, l’autre avec la force .La première est propre aux hommes, l’autre nous est commune avec les bêtes»(6)
    Et c’est justement au nom de la première norme (Loi-Justice-Ordre) que l’Etat doit parfois recourir à son corps défendant à la deuxième manière (Violence/Force) pour arriver à neutraliser cet état de bestialité qui resurgit dans l’homme et menace le corps social tout entier ainsi que l’l'Etat.

    En dehors des ces situations propres aux despotismes et aux tyrannies, il ne doit y avoir aucune appréhension ou réticence à plébisciter et réclamer d’urgence cette Violence légitime de l’Etat. Ce dernier doit récupérer ce «monopole de la violence» dont parlait Weber, non pas pour préserver des privilèges et intérêts particuliers mais pour être exclusivement au service du peuple, de la société.
    Weber dira : «Tu dois t’opposer au mal par la force, sinon tu es responsable de son triomphe.»(7)
    Bien évidemment l’usage de cette violence doit être motivé par des conjonctures exceptionnelles, à l’image de ce que préconisait autrefois Louis XIV dans son Ultima ratio regum, ou le dernier argument des rois, lorsque s’épuisent toutes les autres bonnes volontés. «La menace et, éventuellement, l’application de la violence, en est assurément le moyen spécifique et partout elle est, en cas de défaillance des autres moyens, l’ultima ratio» (8)
    Il est aussi utile d’ajouter que, pour rétablir l’ordre, Ces Etats quelque peu discrédités doivent non seulement recourir à davantage de violence mais surtout être particulièrement crédibles et légitimes dans cette violence qu’il mettront en œuvre pour restaurer l’autorité de l’institution qu’ils incarnent , l’ordre public et assurer la paix sociale.

    Dans l’état actuel des choses, les Etats arabes qui restent encore debout, vulnérabilisés de toutes parts estiment qu’il est plus que jamais judicieux d’agir avec énormément de circonspection et de louvoiement face à ce maelstrom de violences multiformes et de séditions hétéroclites, autant perverses pour la société que les dictatures et les régimes répressifs qui régnaient avant ce chaos dont ils sont les instigateurs inconscients.

    * Juriste-Criminologue

    Notes de Renvoi :
    (1) Voir l’Article du Journal EL-Chourouk du 24 Septembre 2011
    (2)voir le Décret N°99/77 du 11/04/1999 portant Organisation et Sanction des Formations , Décret qui traite de la classification et de la détermination des niveaux de qualification qui s’échelonnent de «1 jusqu’à 5» ( C.F.P.S / C.A.P/ C.M.P / B.T / B.T.S ) avec des durées de formation qui vont de 12 à 36 mois. Jamais une Formation diplômante efficiente ne s’est déroulée en un temps aussi record que celui qui est pratiqué au niveau de nos prisons.
    Les Conventions cadre du 17/11/1997 et celle du 08 Mai 2006-(Ministères : Justice / Formation / Emploi -
    notamment à travers les articles respectifs (Art : 06 pour la 1ère convention et Art : 10 pour la 2ème) précisent ce qui suit «La durée de ces cycles de formation professionnelle doivent être conformes à la réglementation en vigueur et celle applicable aux centres de formation professionnelle»
    (3) Voir ouvrages suivants : «Des Délits et des Peines» de Cesare Beccaria (1737-1974), juriste, philosophe, économiste et homme de lettres italien rattaché au courant des Lumières. Son ouvrage «Des délits et des Peines» fonde le droit pénal moderne et se signale notamment en développant la toute première argumentation contre la peine de mort. «Théorie des peines et des récompenses» de Jeremy Bentham (1748-1832), philosophe, jurisconsulte et réformateur britannique.
    (4) Avec un Financement de plusieurs millions d’Euros, le P.N.U.D (Programme des Nations Unies pour le Développement) est fortement impliqué dans la réforme pénitentiaire enclenchée en Algérie. Un programme de partenariat est également mis sur pied entre l’Algérie, la Grande Bretagne et d’autres pays de l’Union Européenne. Ce qui place l’Algérie dans une forme de période probatoire, sommée à rendre des comptes au sujet de sa bonne volonté et de ses assiduités en matière de réforme de la Justice et de son système pénitentiaire.
    (5) Les Etablissements pénitentiaires disposent de structures plus aptes à être in situ, par le processus de «l’individualisation de la peine», habilitées à évaluer ou juger parmi les détenus ceux qui méritent le plus ces mesures de peines aménagées et autres mesures de clémences et de récompenses.
    On peut citer : la Commission de l’Application des Peines, chargée entre autres de la mise en œuvre des « peines aménagées» telles que La semi liberté, la Libération conditionnelle, la permission de sortie…
    Le Service Spécialisé d’Orientation et d’Evaluation : chargé à travers son équipe technico-médicale d’établir un «Plan Correctionnel», autrement dit un traitement approprié et personnalisé en fonction de la personnalité du détenu.
    Services Extérieurs : chargés de faire des enquêtes sociales, assurer le suivi des personnes mises sous probation, de préparer la réinsertion et accomplir toutes les mesures d’accompagnement au profit des détenus libérés.
    (6) Machiavel, Le Prince, cap XVIII, traduction par C. Ferrari, Bureaux de la publication, Paris, 1866
    (7) WEBER, Max, Le savant et le politique, coll., 10/18, Paris, Plon, éd. n° 1003, 1973
    (8) WEBER, Max, Economie et société, Paris, Plon, 1971

  • « Expulsions » au Club des Lapins crétins

     

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    20 jours devant l’ex-Premier ministre et d’ex-ministres pour quitter le Club des Pins

    Echourouk Online
    Nouara Bachouche/ version française: Moussa K.
    2012/11/03(Dernière modification: 2012/11/03 à 17:55)
     

    La direction de la résidence d’État de Club des Pins, accorde aux ex-ministres et responsables, un délai de 20 jours, pour libérer définitivement les villas et chalets qu’ils occupaient.

     

    Echorouk a appris de certaines sources, que le directeur de la résidence d’État, Abdelhamid Melzi a adressé des mises en demeure à de hauts responsables de l’État de quitter les villas et chalets occupés dans ladite résidence, dont cinq ministres, qui ne sont plus en exercice.Et ce pour permettre aux nouveaux venus d’occuper ces habitations.

    Il s’agit en l’occurrence, de l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui ne fait pas partie de la composante du gouvernement récemment installé, de l’ex-ministre de la Jeunesse et des sports, El Hachemi Djiar, de l’ex-ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, El Hadi Khaldi, de l’ex-ministre de la Communication,Nacer Mehel ainsi que l’ex-ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas.

    Outre ces ex-ministres, des responsables, hommes d’affaires des secteurs public et privé, des ex-ministres du gouvernement d’Ouyahia sont également concernés par cette décision.

    Il est utile de rappeler qu’au mois de juillet dernier, d’ex-hauts responsables à l’image du président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, de l’ex-ministre du Commerce, Hachemi Djaboub, Abdelhamid Menasra ainsi que l’ex-PDG, d’Air Algérie, Wahid Bouabdallah, ont été destinataires de mises en demeure pour quitter les lieux.

  • Sortir de la FrançAlgérie

     

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    Zehira HOUFANI BERFAS

     

    Dans un monde idéal, en plus d’être réjouissant, tout rapprochement entre les pays, les continents, les peuples, est de bon augure pour l’humanité. Or nous vivons dans un monde qui est loin d’être idéal et les relations internationales ne sont pas régies par les peuples, mais par les intérêts. De Gaulle disait : « La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts ». Voilà exprimée de façon claire et parfaite, la realpolitik qui, hier comme aujourd’hui, domine dans les échanges internationaux, en marge des discours humanistes propres aux tribunes des Nations unies.

     

    À partir de là, on peut observer les pays dont les dirigeants agissent conformément à ces intérêts, notamment en mesurant le niveau de développement atteint par leurs populations. Dans un tel palmarès, l’Algérie ferait sans aucun doute triste figure, malgré l’importante manne pétrolière et 50 ans d’une indépendance chèrement payée par son peuple. Les raisons de notre sous-développement sont multiples, et la proximité de nos gouvernants avec l’ancienne puissance coloniale n’est pas des moindres. Beaucoup d’Algériens voient derrière les malheurs qui frappent leur pays depuis des décennies, les mains invisibles de la nébuleuse FrançAlgérie[1], satellite local des réseaux maffieux de la FrançAfrique dont la mission est le maintien de l’économie des ex. colonies, amarrée aux intérêts de la France. Aussi il ne s’agit pas de penser rapprochement ou renforcement de ces relations conflictuelles, à la limite de l’inceste, il serait plutôt salutaire pour l’Algérie, la grande perdante, de s’en distancer.

     

    Bien sûr, la mainmise de la France dans les affaires algériennes ne dédouane en rien nos dirigeants, dont bon nombre sont impliqués et en bénéficient. Leur responsabilité est entière dans le chaos infligé au pays à travers des politiques et des partenariats préjudiciables aux intérêts du peuple algérien. Pour preuve, au lieu d’œuvrer comme tout bon politicien à inciter la production locale dans son pays, notamment en faisant venir des partenaires créateurs d’emploi (usines de véhicules, de textiles, etc.), les dirigeants algériens, au grand bonheur des entrepreneurs des pays « partenaires », ont enfermé le citoyen dans un statut débile de simple consommateur de leurs produits, et fait de l’Algérie un bazar au service des économies étrangères. Tout cela, bien sûr, au profit des importateurs du régime qui font leur beurre en gonflant les factures, en toute impunité, tandis que la société est acculée au chômage et à la misère.

     

    Partenariat inégal au détriment de l’Algérie

    Un exemple type de cette curée est l’importation de véhicules qui serait la plus élevée au monde. Pour le 1er semestre 2012,  250 000 véhicules ont été importés. Sur ce chiffre, les marques françaises Renault et PSA Peugeot-Citroën trônent avec respectivement 63 221 unités pour une valeur de 500 millions d’euros, en hausse de 59,4 % par rapport à l’année précédente, et 26 781 d’une valeur de 240 millions d’euros.[2] Comme on le voit, le marché algérien est extrêmement lucratif pour ces deux marques, alors qu’elles sont en crise dans le reste du monde. Pourtant, ce n’est pas en Algérie que Renault investit dans une usine de production. Elle choisit de s’installer au Maroc, contribuer à l’économie marocaine et fourguer ses véhicules aux Algériens. Il ne s’agit pas de jeter le blâme sur Renault ou autre compagnie, ce n’est pas à elles de défendre les intérêts de l’Algérie. Mais nos décideurs oui. Comment expliquer leur incapacité à intéresser d’autres marques? Ce n’est pas possible que l’Algérie ne soit pas aussi attractive que d’autres pays pour attirer l’investissement productif. À moins que le choix ne se limite qu’à la France. Et là, c’est vraiment grave puisque le constructeur français se croit irremplaçable et impose des conditions contraires aux intérêts de l’Algérie.

     

    Cet exemple, qui est loin d’être unique en matière d’aberration, coûte très cher à l’Algérie, non seulement en terme d’emplois (directs et indirects), mais également, de savoir-faire pour les jeunes, et bien sûr de transfert de technologie. Des pratiques qui renseignent sur l’absence de volonté du régime algérien de promouvoir les activités essentielles au développement du pays. Ce n’est pas surprenant que l’Algérie s’enfonce dans le désarroi du sous-développement, tandis que les décideurs érigent des fortunes grâce à la corruption et aux détournements de fonds publics dans le cadre de contrats d’importation et/ou de partenariat avec des opérateurs étrangers. Étant le 1er fournisseur de l’Algérie, la France et ses entreprises, coutumières de commissions et rétro-commissions  participent ainsi au pillage de l’Algérie.

     

    Quel intérêt don pour ces partenaires de construire des usines en Algérie, puisque de toute façon, le marché leur est acquis, grâce à une clique d’importateurs issus de la sphère au pouvoir et introduits dans les réseaux de la « Françalgérie » source de monopoles qui paralysent l’économie algérienne, empêchant, à la fois l’émergence de la production nationale, et l’accès des Algériens aux avantages de la concurrence du marché mondial. Certes, avec la mondialisation et l’arrivée de la Chine dans l’économie de la région, les relations «privilégiées » entre l’Algérie et la France sont en train de s’estomper. Les Algériens, les jeunes en particuliers, veulent entamer une nouvelle ère de l’indépendance. Une ère dans laquelle les dirigeants du pouvoir totalitaire, tout autant que leur vis-à-vis français seront chose du passé. Côté français, on enterre le projet mort-né de traité « d’amitié » entre la France et l’Algérie, conçu par Jacques Chirac en 2003, mais jamais concrétisé. Et pour cause! Entre gouvernements, il n’y a place que pour la Realpolitik, comme disait De Gaulle. Cessons donc de nous mentir et de voir l’amitié, là où elle n’est pas. Au sommet des États. Plus encore entre ceux dont l’histoire commune se résume en dominants/dominés. Une histoire qu’on demande aux victimes d’oublier, ou encore d’aller se faire voir, langage grossier de Gérard Longuet, ministre de la défense de Sarkozy dans son bras d’honneur à l’endroit de l’Algérie sur le plateau d’une télévision. Quelques indignations des deux côtés de la méditerranée, l’homme assume et l’actualité passe à autre chose.

     

    Quoi qu’il en soit, et au-delà des discours, il y a un bouleversement certain dans les esprits, particulièrement dans les pays du Sud, où la question des droits de la personne a fait sa propre révolution et rentre peu à peu dans les mœurs. En aucun cas, les peuples ne revivront l’oppression des dictatures soutenues clandestinement par les puissances occidentales. Même en Algérie, le statu quo en vigueur n’est qu’apparence. La grande majorité des gens n’ont pas confiance en la capacité de leurs dirigeants, qu’ils considèrent trop compromis avec l’ancienne puissance coloniale, pour défendre correctement les intérêts de leur pays. Comment penser autrement d’un régime malade de sa corruption, prisonnier de ses alliances maffieuses et contesté dans sa légitimité. Désormais, il porte la mention « en sursis ». Idem pour la FrançAlgérie.

     

    Zehira Houfani Berfas

  • on accuse toujours les mêmes:innocents

    URGENT : Belmouhoub condamné à une année de prison ferme et à une amende de dix millions de centimes pour « faux enlèvement »

    Le tribunal d’Alger Abane Ramdane a rendu ce matin  son verdict qui avait été mis en délibéré la semaine dernière. Belmouhoub Noureddine, militant des droits de l’homme et ancien déporté des camps de l’extrême-Sud a été condamné à une année de prison ferme et dix millions de centimes d’amende pour « faux enlèvement ».
    En effet, il avait été enlevé en octobre 2011, selon son témoignage et celui de son compagnon, par trois civils et gardé dans un endroit non identifié, durant trois jours.
    A sa libération, une enquête judiciaire  avait été ouverte  au sujet de ce kidnapping et s’est terminée par un non-lieu. Le procureur de la République a accusé alors Mr Belmouhoub d’avoir préfabriqué son enlèvement sur la base de vidéos des caméras de surveillance situées sur le lieu de l’enlèvement et des relevés téléphoniques. Un procès lui a été intenté le 28 octobre dernier et s’est terminé par cette lourde condamnation.

    Les avocats ont décidé de faire appel.

  • La loge des liquidations !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    RND. Guidoum prend la tête de la fronde anti-
    Ouyahia. Dans cette affaire, on se demande qui va…

    … trinquer !

    On a les curiosités qu’on peut ! Et les miennes sont aussi tordues que mes chroniques. Par exemple, en ce moment où le tube chanté sur tous les toits porte ce titre : «Il faut liquider H’mimed», ma curiosité est taraudée à l’extrême. Je brûle de savoir où, dans quel lieu, dans quelle loge secrète, dans quelle cave enfouie se décident les liquidations des anciennes grosses poêles du régime tombées en disgrâce. D’abord, comment se décrète une disgrâce ? S’agit-il comme pour les loges P2 ou les loges maçonniques de réunions secrètes, le soir, en tenue d’apparat, avec manteau en vison et chaînes lourdes distinguant par leurs tailles et la préciosité de leurs pierres les grades des uns et des autres ? Les «liquidateurs » doivent-ils prononcer une formule mot de passe pour accéder à ce cénacle des «mises fin de fonction et exécution» ? A partir de quel moment particulier, — parce qu’il en faut bien un — une gloire est désignée au bûcher ? Et comment se déroulent les séances en déclaration de liquidation ? Y a-t-il une étude de dossier minutieuse ? Ou alors les choses sont-elles décidées bien avant d’entrer dans la loge des liquidations ? Les débats sont-ils démocratiques et vote-t-on à bulletins secrets ou à main levée l’enclenchement d’une liquidation ? Ensuite, comment répercute-t-on la décision de liquidation ? Quels sont les relais de la loge ? Les exécuteurs de la liquidation reçoivent-ils une enveloppe dans laquelle est glissée la photo du disgracié, celui qui doit être liquidé ? Et l’enveloppe s’autodétruit-elle comme dans «Mission impossible» ? Jusque-là, il s’agit finalement de questions légitimes, et surtout simples. Par contre, ça peut se compliquer. Dès lors qu’il existerait plusieurs loges des liquidations concurrentes entre elles. Genre dans l’une, on décide de liquider Flen. Et en réaction, dans l’autre loge ennemie, on répondrait par la liquidation de Felten, membre présumé de la cave d’en face. Là, je dois bien dire qu’il faudra nécessairement être très attentif aux bruissements provenant de nos sous-sols. Et pas seulement pour y calculer notre potentiel futur en gaz de schiste ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • ce vieux corbeau de malheur DOK,il instutialise à lui tout seul" la corruption"


    Hadjer Guenanfa        http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcT4jtdy--CYU7W_3tpOX6nVJlbcR7-_EExt498TADPxv3v1Kj-eqQ

    Le ministère de l’Intérieur a refusé d’accorder l’agrément à l’Association nationale de lutte contre la corruption (ANLC), a‑t‑on appris, ce dimanche 4 novembre auprès de son secrétaire général, Khelil Moumène. Ce dernier a reçu, le 29 octobre, une correspondance du ministère qui a justifié son refus d’accorder l’agrément par le non‑respect de la nouvelle loi sur les associations. Mais aucun article de loi n’a été cité dans ce document, selon M. Moumène. « On a été à cheval sur les procédures. On a respecté le nombre des fondateurs, celui des wilayas, etc. On a fait un PV de l’assemblée générale. Un huissier de justice était présent », explique Khelil Moumène. Les fondateurs de cette association ont prévu d’organiser une conférence de presse mardi pour parler de « cette interdiction arbitraire », selon eux. L’Association nationale de lutte contre la corruption est composée notamment de militants de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh). Cette organisation avait déjà mis en place, en 2011, une cellule de lutte contre la corruption et pour la protection des deniers publics. Khelil Moumène se dit surpris par cette interdiction en contradiction avec le discours officiel sur la lutte contre la corruption.