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  • Pourquoi ce dossier et pas un autre, et pourquoi maintenant ?

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Peine capitale pour les assassins des enfants, Brahim et Haroun.

    Verdict clément !

    Un rapport sur l’état déplorable du secteur de la santé est sur le bureau de Abdekka. Que fait un président en convalescence rééducative lorsqu’on dépose sur un coin de son immense bureau un rapport «noir» sur la santé algérienne ? Il prend un paracétamol pour atténuer le choc. Etant entendu bien évidemment que les médecins lui ont catégoriquement interdit de faire carême et qu’il peut donc, la conscience tranquille, avaler un Paralgan. Ensuite, il commence à se poser des questions, parce que le mois de carême est propice à la parano. Pourquoi diantre m’adresse-t-on un rapport sur l’état de la santé du pays dès mon retour du Val et des Invalides ? Du moins, moi qui suis parano, et pas seulement pendant carême, je me serais posé cette question. Le premier dossier qu’on lui adresse, à ce pauvre homme encore très marqué par 82 jours d’hospitalisation, c’est celui qui dissèque le secteur de la santé ! C’est tout de même un comble, non ? On lui aurait soumis un dossier sur l’état des investissements en matière d’encouragement de la production locale de semences de pommes de terre, ou encore un dossier sur le renouvellement des pelouses des stades du pays en gazon synthétique de 6e génération, je ne dis pas ! Mais la santé ? Le Président-convalescent doit-il réagir fermement en convoquant le ministre de la Santé ? C’est une option. Mais là, s’il convoque Ziari, les autres ministres ne vont-ils pas paniquer en pensant que les auditions de Ramadhan ont repris ? Et du coup, rendre malade tout le staff ministériel. S’ils ont les foins, s’ils éprouvent des malaises à l’idée même de se refaire auditionner comme lors des précédents Ramadhans, qui va les soigner ? Les hôpitaux algériens ? Je vous rappelle qu’ils sont sinistrés, comme le souligne le rapport toujours posé sur un coin de l’immense bureau présidentiel. En clair, nous sommes bien là face à une situation de blocage manifeste. Le châtelain a sous les yeux un rapport alarmant sur la santé en Algérie. Il s’interroge sur le sens caché, voire niché du message qu’on voudrait lui faire parvenir à travers la remise de ce rapport. Mais en même temps, il ne peut pas demander d’explications, parce que le faire pourrait déclencher des réactions en chaîne au sein du gouvernement et des cercles carrés du régime. Que faire alors ? Reprendre un second paracétamol ! Et aussi et surtout fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
    H. L.

  • Trafic de carburant : ce que perd l’Algérie

     


    Youcef Yousfi révèle les chiffres de l’hémorragie

     

    Par : Mohamed Mouloudj

    Traité comme un phénomène marginal depuis des années, le trafic de carburant le long des frontières est et ouest du pays a pris des proportions inquiétantes. Le gouvernement se mobilise. Des mesures sont prises.

    Depuis quelques jours, des ministres du gouvernement Sellal sortent de leur mutisme et révèlent l’étendue de la gangrène. Ainsi, selon Youcef Yousfi, ministre de l'Énergie et des Mines, “plus de 1,5 milliard de litres sont détournés annuellement d'une façon illégale vers l'étranger”. Cette quantité, précisera-t-il, en outre, “fait tourner 600 000 véhicules au-delà de nos frontières”. Le constat fait par les membres du gouvernement est sans appel. C’est une véritable saignée pour l’économie nationale et une réelle menace sur la sécurité du pays.
    La sortie du ministre de l’Énergie  vient comme pour confirmer le taux atteint par ce trafic donné par son homologue de l’Intérieur lors d’une visite à Aïn Defla, il y a quelques jours. Daho Ould Kablia avait en effet indiqué que “25% de la production nationale de carburant est gaspillée et exportée illégalement aux frontières”. Les deux ministres ne se sont pas contentés de dresser un constat.
    Ils sont allés au-delà. Le gouvernement annonce dans une première étape la mise en branle de mesures en collaboration avec les autorités locales des wilayas concernées par ce fléau. Dans une seconde phase, le gouvernement passe à l’offensive pour endiguer un phénomène qui ne cesse de mettre en péril, d’abord la sécurité nationale, vu, d’un côté, le risque de pénurie qu’il fait peser sur le pays, et de l’autre, le risque de propagation du trafic à d’autres produits ainsi que la jonction qui pourrait naître entre les différents trafics et le terrorisme.
    Selon des sources, les membres du gouvernement auront à se pencher, aujourd’hui, lors de leur réunion hebdomadaire et pour la seconde fois, sur un projet de loi portant lutte contre la contrebande.
    Le ministère de l’Intérieur avait déjà pris un certain nombre de mesures à l’encontre des contrebandiers et qui sont appliquées dans les régions frontalières où le trafic de carburant est devenu le modus operandi des groupuscules terroristes et aussi des réseaux de trafic de drogue. Parmi les mesures de lutte, on citera la saisie de tous les moyens de contrebande et des biens des contrebandiers.
    Les mêmes décisions ont concernées les stations-services des wilayas frontalières où la quantité de carburant servie aux automobilistes a été plafonnée. Ces trafiquants qu’on appelle communément les hallabas ont trouvé une parade.
    Ainsi, mis à part la ruée vers les stations-services de Relizane et de Sidi Bel-Abbès, pour ne citer que celles là, après le strict contrôle imposé dans les stations-services des wilayas frontalières, les hallabas procèdent par de moults subterfuges pour s’approvisionner à plusieurs reprises dans une même station. “Il vient seul, il fait le plein de sa voiture, ensuite, il revient dans un autre accoutrement mais cette fois-ci il est  accompagné de sa famille pour ne pas le reconnaître”, a-t-on témoigné. Face à cette nouvelle méthode des contrebandiers, les services de sécurité se sont adaptés et mis en place une stratégie.
    Il s’agit d’agents en civil qui sont mobilisés dans les stations-services afin de débusquer les trafiquants.
    D’autres mesures sont très probablement attendues dans les prochains jours.
    Il est clair que la dégradation de la situation dans nos pays voisins a encouragé le phénomène du trafic de carburant, qui concernait jusqu’à 2011 le Maroc et qui s’est propagé à nos frontières, et notamment la Tunisie et la Libye, engendrant des dommages à l’économie.


    M M

  • Pays-butin

     


     

    Par : Mustapha Hammouche

    Évoquant les mesures qui pourraient aider à atténuer l’état de délabrement du secteur de la santé, un confrère annonçait hier que “des députés veulent interdire aux spécialistes d’exercer dans le privé”.
    L’idée d’une loi prohibant le cumul public-privé pour les médecins spécialistes est peut-être à creuser. Elle mérite d’être considérée avec toute l’attention qu’appelle une question qui concerne un domaine aussi sensible que celui de la santé publique. En attendant, le plus surprenant n’est pas là ; il est dans la virtualité que des députés (au pluriel) se soient penchés, puis concertés, sur l’état du système de santé national jusqu’à produire une proposition de solution à son marasme. Et ce, en pleine intersession, en plein été et en plein Ramadhan !
    C’est bon, pour eux ! Ils ont voté une loi ou deux, enfin ce qu’on leur a soumis, au cours de la dernière session. Ce n’est pas de leur faute : le Président était absent et le Conseil des ministres suspendu, il n’y a pas eu de textes à parapher. Rendez-vous à la session d’automne !
    À part Sellal, visiblement chargé de mettre      “du mouvement dans le statu quo”  - conseil subliminal d’Aït Ahmed - personne, parmi le personnel du pouvoir, n’a envie de se surmener à la veille d’une échéance déterminante pour l’avenir de ce personnel. La seule question qui tourmente les prétendants à la mamelle qui nous tient lieu de classe politique est la suivante : Bouteflika est-il en état de garder le pouvoir pour un quatrième mandat ? Suivie de questions subséquentes : sinon partira-t-il en avril 2014 ou avant ? Choisira-t-il son remplaçant ou est-ce à la procédure du choix du “moins mauvais” d’expédier, une nouvelle fois, la question de la succession ?
    Remarquons que lorsque l’on parle de succession, entre amis, dans une polémique d’initiés, dans la solennité des confidences susurrées, dans des analyses raffinées d’experts et de journalistes, l’option du choix souverain du peuple n’est jamais évoquée. Il y a, au fond, comme un consensus autour de l’invraisemblance politique d’une telle hypothèse.
    Si les députés avaient vocation à s’inquiéter de l’état du pays, il les aurait définitivement empêchés de dormir : l’École n’arrive plus à cacher le délitement qui s’en est emparé, pas même le jour du bac ; l’enseignement supérieur est à la traîne du monde de l’université et de la recherche ; la justice n’arrive pas à se libérer de l’autorité politique ; la voie et les espaces publics sont insécurisés et crasseux ; la corruption prospère dans une réelle impunité ; la route tue plus que la guerre…
    Si l’affaissement, perceptible à l’œil nu, de l’Algérie pouvait affecter nos députés, on l’aurait su : la dernière opportunité de montrer leur attachement, par ailleurs tant affiché, pour l’intérêt supérieur du pays, s’est récemment présentée : celle de voter la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire sur la corruption. Ils ont préféré remettre le couvercle et appuyer dessus.
    Non, les seuls députés qui sont encore en piste, en ce Ramadhan estival, s’agitent autour des sièges du FLN et du RND. Car ce qui est en jeu, c’est l’Algérie et les partis des strapontins. Des strapontins qu’ils disputent jusque durant les intersessions ! Finalement, pour ceux qui, depuis l’Indépendance, impose leur emprise au pays, l’Algérie n’est pas une cause, mais un butin.


    M. H.

    musthammouche@yahoo.fr

  • Accidents de la route : le bilan d’une gestion

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Les entrefilets se succèdent, égrenés par la presse comme une agaçante ritournelle : “Accident de la route à tel lieu : tant de morts et tant de blessés”.
    Les bilans meurtriers de la route algérienne sont surréalistes. En Algérie, le niveau de mortalité routière, qui, en tout état de cause, est peut-être l’un des plus élevés, voire le plus élevé au monde, est tout simplement scandaleux. Un scandale qui dure depuis trop longtemps et qui s’est aggravé avec la “démocratisation” de l’automobile.
    Pourtant, les autorités ne lésinent pas sur les mesures de coercition supposées dissuader les conducteurs de leurs mortels excès. Une sévère répression s’abat sur les “chauffards”, même si ses effets dissuasifs restent peut-être atténués par la pratique ordinaire des interventions et de la corruption. Dans sa rigueur répressive, l’autorité de sécurité routière semble avoir prioritairement ciblé le délit d’excès de vitesse : dos d’âne, radars, retrait de permis immédiat et quasi systématique, patrouilles…
    Si le nombre d’accidents mortels continue à augmenter sur un réseau routier aussi policé, jalonné de barrages, de postes de contrôle et de garnisons et parcouru par d’incessants chassés-croisés de patrouilles, c’est que la répression ne constitue pas une parade opérante, en tout cas pas suffisante à ce fléau.
    L’approche qui ne considère que le comportement du conducteur, et qui voulait que la tragédie des accidents de la route pouvait être résorbée par la répression de l’automobiliste a échoué. Il n’y a pas d’automobiliste désincarné ; il n’y a que des citoyens. Ce statut de citoyen est d’ailleurs discutable quand il ne s’appuie pas sur un attribut fondamental : le civisme. Le conducteur, c’est aussi le piéton qui marche et traverse anarchiquement sur la voie automobile, c’est le fidèle qui prie sur la chaussée, c’est le commerçant qui étale sa marchandise jusque sur la voie publique…
    D’autres éléments qui hypothèquent la sécurité routière semblent être sous-estimés. Le mode d’apprentissage, conçu pour une époque où les conditions de circulation permettaient encore au “nouveau permis” de parfaire sa formation après l’obtention du permis. Aujourd’hui, le contexte a rendu le novice immédiatement… dangereux. Les usagers se plaignent aussi de la dangerosité de nos “modernes” autoroutes.
    Il semble aussi que les constructeurs de nos autoroutes ne sont pas très respectueux des normes, notamment en matière d’inclinaison de la chaussée au niveau des virages. Le discours sur les délais de livraison, relayé par la chronique de la corruption, a permis d’escamoter la question de la qualité de la chaussée et du génie des nouvelles routes et de l’autoroute Est-Ouest en particulier.
    L’injure faite à la sécurité routière, et la notion d’aménagement de territoire par là même, est dans cette insouciance avec laquelle l’on construit des ensembles d’habitats sur les bordures de routes et, parfois, d’autoroutes.
    Ce après quoi, les autorités, “locales” ou “nationales”, viennent se tirer d’affaire de cette dangereuse absurdité urbanistique… en construisant des “dos d’âne”. La recrudescence des accidents de la route n’est pas… accidentelle. Et les morts ne sont pas seulement victimes d’accidents ; ils sont aussi victimes d’une gestion.


    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

  • Revoilà Saïd Bouteflika !

     


    Les manœuvres politiques reprennent après le retour du Président

     

    Par : Azzeddine Bensouiah

    Les images du retour du président Bouteflika ont fini par convaincre les plus hésitants : il ne pourra pas briguer un quatrième mandat, mais ne renoncera pas à celui en cours.

    Est-ce le message que voulait transmettre, indirectement, son frère cadet, Saïd  Bouteflika ? En assistant à l’enterrement du général-major, Senhadji, ex-secrétaire général du MDN, le conseiller de l’ombre du Président, décontracté et bien entouré, sollicité de toutes parts, échangeant des embrassades avec des gens qu’il connaît et qu’il ne connaît pas, se prêtait volontiers aux séances photos, tout sourire, même si la circonstance et l’endroit exigeaient probablement une autre attitude. Bref, il a fait son come-back, et comme toute la classe politique, il a fait une apparition remarquée au cimetière.
    C’est que, dans ce pays, les enterrements des responsables ressemblent de plus en plus aux soirées mondaines d’ailleurs.
    Cette première apparition publique depuis l’hospitalisation de son frère Président a suscité beaucoup d’interrogations dans les milieux politiques où l’on guette le moindre fait et geste du clan présidentiel. Il faut dire qu’avec la gestion calamiteuse de l’épisode Val-de-Grâce-Invalides et une communication à minima de la part du premier cercle du Président, avec comme chef d’orchestre Saïd Bouteflika, le devenir du conseiller et ses manœuvres politiques rythment les débats.
    Saïd Bouteflika est-il venu lancer, à sa façon, un signal sur le débat autour de la succession de son frère : rien ne se fera sans lui. Rien n’est sûr. La vox populi prête beaucoup au conseiller à la présidence de la République, mais son retour peut vouloir marquer une volonté à un retour à une forme de normalisation.
    Le Président est rentré. Il récupère. Les affaires de l’État reprennent leur cours. Donc, les manœuvres reprennent.
    Premier à avoir saisi ce recadrage au vol : le MSP qui, après avoir bataillé, un temps, pour l’application de l’article 88 de la Constitution, change de fusil d’épaule et demande, présentement, des garanties pour une élection présidentielle “libre et régulière”.
    Les islamistes, toujours en quête d’un candidat de consensus, pourraient jouer le trouble-fête lors de la prochaine élection présidentielle, en s’alliant à l’un ou à l’autre des favoris à la course finale.
    Les autres partis, habitués aux arcanes du pouvoir, commencent à avancer leur pion. En dépit d’une crise interne sans précédent, le FLN, sans chef, reste tout de même le parti à faire gagner une élection et sa caution reste indispensable. Mais, au FLN, le ton est donné par Abdelhamid Si Affif : ni  Abdelaziz Belkhadem ni Ali  Benflis n’auront la caution du FLN pour l’élection de 2014. Autant dire que ces deux ex-secrétaires généraux du parti et ex-chefs de gouvernement, la mission deviendrait quasi impossible. Mais le FLN n’a pas choisi son candidat et ne le choisira pas tant qu’il n’a pas la certitude que ce serait lui l’homme du consensus, même s’il ne serait pas issu de ces rangs.
    Des options sont balancées, sous forme de ballon sonde, à l’instar de celle accréditant la probable candidature de l’actuel Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui ferait le consensus. Une autre option concerne le retour aux affaires de l’ancien patron du RND, Ahmed Ouyahia.
    Il est vrai que d’autres prétendants attendent toujours — pour certains depuis plus de 20 ans — qu’on fasse appel à eux. Mais force est de constater que la succession de Bouteflika risque de ressembler à une autre période de transition où il serait beaucoup plus question de réparer les dégâts.


    A B

  • Du grand écart obscène entre la souveraineté nationale et les triplettes de boîtes de thon !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Comment va l’Algérie ?

    Comme sur des roulettes !

    Le danger est là. Précisément là. De la distorsion entre un débat sur la normalité ou non d’une vacance du pouvoir de 82 jours et la chasse aux non-jeûneurs, ou aux déjeûneurs, si vos préférez. Nous en étions il y a à peine quelques jours à ferrailler ferme autour de ça : est-il normal que le président de la République, son chef du gouvernement et le chef de l’état-major de l’armée se réunissent en France, dans une pièce d’un hôpital militaire français pour discuter des mesures à prendre pour et en Algérie ? Ou encore : est-il normal que des décrets de la RADP soient signés en terre française, donc si je comprends bien que les Sceaux sacrés de la Dawla aient été sortis de leur sanctuaire algérien pour atterrir à Paris ? Et aujourd’hui, nous en sommes là : est-il normal de faire la chasse aux mecs et aux nanas qui grignotent un quignon de pain à l’heure qui leur sied ? Pour faire court, les «artificiers» du Palais ont encore une fois sévi. Les experts en déminage ont fait leur boulot. De la belle ouvrage, ma foi ! Parce qu’abandonner ainsi les vrais enjeux, le vrai scandale, celui d’un pays encore gouverné par un grand malade, celui d’une nation détentrice aujourd’hui de décrets hautement discutables, sinon patriotiquement suspects pour nous occuper des restes ridicules d’un casse-croûte ou du papier gras d’un morceau de fromage à tartiner abandonnés précipitamment par des citoyens poursuivis par des pandores, voilà ce que j’appelle désamorcer une bombe, éteindre un début d’incendie, avorter un frémissement de reprise en main d’une république injustement confisquée par un Roi et sa cour. Sans gros effort, parce que le travail quelque part nous a été mâché, nous sautons à pieds joints sur cette affaire des non-jeûneurs. Nous en faisons une «Kadhya», une cause nationale, en oubliant totalement que les lois fondamentales de la République ont été maintes fois violées, et les principes de souveraineté souillés en un séjour en terre Roum ! Je ne sais pas pour vous, mais moi, très honnêtement, je répugne à faire du journalisme embarqué. Et c’est bien de cela dont il s’agit aujourd’hui. Les pandores, à Tigzirt, auraient voulu que toute la terre-média soit au courant de leur descente qu’ils n’auraient pas fait mieux, plus bruyant, plus visible. Il ne leur manquait que la convocation par fax des rédactions et des reporters. C’est un peu gros ! Si ça convient à certains d’accompagner les traqueurs de portions de fromage et de triplettes de boîtes de thon lors de leur mission purificatrice, libre à eux. Je reste sur l’épisode historiquement hideux du Val et des Invalides. Et je reviendrai à chaque fois sur l’exfiltration de Chakib Khelil d’Algérie. Je sais, je suis un obsédé ! Pardonnez-moi pour cette perversion. J’en ai une autre aussi à vous confesser : pendant carême, en plein jour, je continue de fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
    H. L.

  • tu le savais pas!!!!!

    FLN : ABDELHAMID SI AFFIF ÉPINGLE HARRAOUBIA, LOUH, ZIARI ET TOU :
    «Nos ministres ne sont que des traîtres» !

    Les choses se compliquent davantage au sein du Front de libération nationale qui, déjà sans secrétaire général depuis le 1er février dernier, enregistre une fracassante scission de son bureau politique depuis samedi. Inutile de préciser qu’il s’agit là, des toutes premières répliques au retour de Abdelaziz Bouteflika au pays, le 16 juillet dernier.

    Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Samedi dernier, donc, huit membres du bureau politique, à savoir ses quatre ministres Amar Tou, Rachid Harraoubia, Tayeb Louh et Abdelaziz Ziari ainsi que le président de l’Union des paysans algériens, Mohamed Allioui, le porte-parole du parti Kassa Aïssa, la sénatrice Leïla Tayeb et la députée Habiba Bahloul se donnent rendez-vous au siège du parti à Hydra pour une réunion «informelle». L’objet de la réunion Interpeller le coordinateur national, Abderrahmane Belayat, pour surseoir à la décision de désignation des membres des instances permanentes au sein de l’Assemblée populaire nationale. «Ce n’est qu’une réunion informelle. C’est un dérapage que certains ont cherché à médiatiser. Depuis quand médiatise-t-on une réunion informelle ?», fulmine un autre membre du BP, Abdelhamid Si Affif qui se positionne clairement du côté de Belayat, «du côté de la légalité», tenait-il à préciser. L’ancien président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée s’en prend particulièrement de manière sèche aux quatre ministres. «Voilà bientôt sept mois que Belayat les exhortait de venir pour une réunion du bureau politique. Je peux en témoigner car je suis tout le temps avec lui. Mais ces gens-là snobaient tout le monde. Ils ont toujours refusé de répondre à l’invitation et ne ce sont pourtant pas les sujets d’une extrême importance qui interpellaient le parti : maladie du Président, le Maroc qui nous attaquait régulièrement, des gens qui attaquent le parti, ceux qui réclament l’application de l’article 88 de la Constitution, etc. Seul Belayat était sur le front pendant tout ce temps-là.» Sans jamais se départir de son franc-parler habituel, Si Affif ne «lâche» pas les quatre. «Et voilà, comme par hasard, ils débarquent samedi avec leur gardes du corps au siège du parti pour tenter de remettre en cause une décision à laquelle ils ont participé, à savoir les désignations au niveau de l’Assemblée. Or, moi je peux témoigner que Belayat les a consultés tous. Il s’est même réuni à trois reprises au ministère des Transports avec Amar Tou et Rachid Harraoubia. Il s’est également déplacé chez Ziari au ministère de la Santé, chez Leila Tayeb au Sénat et Habiba Bahloul, au siège du parti.» Ce qui lui fait dire, tout aussi crûment : «C’est une trahison ! Ces gens-là se sont retournés contre Belkhadem il n’y a pas si longtemps déjà. C’est devenu une tradition chez eux. L’un d’entre eux, Amar Tou, est même devenu un spécialiste : il a trahi Benhamouda, Benflis, Belkhadem et maintenant Belayat.» Abdelaziz Bouteflika, ou plutôt Saïd Bouteflika dans tout cala ? Si Affif élude soigneusement une réponse tranchée. «Je n’en sais absolument rien. Je sais, par contre, que Amar Saïdani a reçu une véritable gifle samedi dernier, lui qui, en coordination avec Allioui et Tayeb Louh notamment, a tenté de faire venir ses soutiens à Hydra.» Cela, tandis que Amar Tou, qui joue ses deux côtés, utilise Boumehdi pour soutenir Saïdani au poste de secrétaire général, Si Affif tenait à lancer cet appel : «Que le président ôte leurs coquilles de ministres à ces gens-là et vous verrez bien ce qu’ils valent réellement auprès des militants. Ils ne font qu’user de leur position pour intimider les cadres et les militants». Ça promet…
    K. A.

  • no moment

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  • Bouteflika, et après ? rien comme avant.dictature

     

     

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    Fin de l’acte 1 du feuilleton de la maladie du président de la République ; s’ouvre maintenant un second chapitre, celui de sa capacité à renouer avec ses activités, ne serait-ce celles, minimales, qu’il exerce depuis 2005 pour qu’il puisse «tenir» encore physiquement jusqu’en avril 2014, date de l’élection présidentielle. Cependant la réalité est là, médicalement prouvée : l’AVC qui l’a terrassé il y a 80 jours a considérablement fragilisé son organisme, déjà ébranlé par l’ulcère hémorragique apparu il y huit années. Si sa vie n’est pas en danger, il est toutefois devenu impotent, incapable de faire face ne serait-ce à un minimum de tâches présidentielles. Il va être contraint de suivre d’incessantes séances de rééducation physique. Sa première maladie l’a déjà contraint à réduire quasi totalement ses apparitions publiques. Il a rompu l’essentiel des contacts avec la population et les pays étrangers. Cet effacement a considérablement appauvri la vie politique, économique et diplomatique du pays : lois et décrets au compte-gouttes, absence de suivi des projets structurants, ce qui a favorisé nombre de pratiques corruptives, y compris au niveau des entreprises publiques et des chantiers stratégiques.

    Le processus dit de changement, enclenché au lendemain des émeutes de janvier 2010, a été stoppé. La révision constitutionnelle, la toute dernière réforme, est remise en cause dans la forme et dans le fond du fait de l’aggravation de l’état de santé du chef de l’Etat, qui a plongé le pays dans l’incertitude. Un arrêt salutaire, car le président de la République ambitionnait, en triturant une nouvelle fois la Loi fondamentale, de renforcer davantage ses pouvoirs, de redonner du sursis au système et de réduire le champ politique démocratique, et cela dans la logique des lois promulguées ces deux dernières années (partis politiques, information, associations).

    Sollicité il y a 80 jours pour jouer le pompier, le Premier ministre Sellal s’est trouvé confronté à un premier obstacle, celui de ses prérogatives constitutionnelles. En amendant la Constitution de 1996 pour s’assurer la totalité et la globalité des pouvoirs, Bouteflika a supprimé la fonction de chef de gouvernement au profit d’un poste de Premier ministre réduit à n’assurer que la coordination gouvernementale. Dans sa quête d’absolutisme politique, il n’avait pas imaginé qu’il pouvait un jour être mis hors jeu et que, comme tout être humain, de surcroît âgé et déjà souffrant, il pouvait sombrer dans la maladie. Les grandes démocraties se sont préservées du cumul des pouvoirs de l’Exécutif aux mains d’un seul homme et c’est un des gages de leur succès. Des mois durant, Sellal a dû gouverner dans la solitude, avec une marge de manœuvre extrêmement réduite, ne tablant que sur son volontarisme, son expérience ministérielle et ses relais dans les administrations. Tant bien que mal, il a pu tenir le cap, prenant quelquefois des décisions courageuses, démontrant sans le vouloir que l’Algérie pouvait se passer de son président de la République pour peu que les autorités administratives soient responsabilisées et que soient levés les blocages bureaucratiques.

    C’est un des signes, parmi d’autres, que le pays, aujourd’hui, n’a plus besoin d’un leader providentiel, autocratique et drapé dans de la légitimité historique. L’Algérie est en quête d’un chef d’Etat normal, assez jeune, un technocrate doté d’un sens politique aiguisé, ouvert à la modernité politique, sociale et culturelle, un président de la République de rupture et de changement, en mesure de rassembler les Algériens sans exclusive, pouvant redonner aux jeunes espoir en leur avenir tout en les réinscrivant avec intelligence dans leur patrimoine historique. Ce profil de président de la République existe dans le pays, pour peu que la succession à Bouteflika (par la mise en œuvre de l’article 88 de la Constitution qui autorise l’empêchement ou la compétition présidentielle d’avril 2014) ne soit pas, comme toutes celles qui l’ont précédé, l’œuvre du système en place, de ses clans et de ses familles. La succession doit être ouverte à tous, dans la compétition politique la plus saine possible.

     

    Ali Bahmane
  • Bouteflika et ses 40 x 40 voleurs

     


    Par Le Matin

     

     

    La scène des Invalides est une grosse comédie, juste pour gagner quelques jours, des semaines ou des mois peut-être de vie même quand elle est indigne parce qu’arrachée avec l’argent du contribuable

     

    Bouteflika recevant Sellal et Gaïd Sallah avec en toile de fond le portrait du président français : François Hollande. Bouteflika recevant Sellal et Gaïd Sallah avec en toile de fond le portrait du président français : François Hollande.

     

    Par Mohamed Abassa

     

    J’avoue que ma tentation première fut grande et bien résolue de vouloir titrer cette chronique "Bouteflika et ses 40 voleurs". Mais je m’en suis vite rétracté en faisant un peu le tour de la question de ce petit quarteron de 40 voleurs entourant et/ou encombrant un Président finissant. Sont-ils seulement 40, ces soutiens volubiles et indécents, parfois canailles et racailles associées par le ventre, et seulement par là, souvent qui ont mis l’Algérie et ses vrais hommes à genoux ? Assurément non ; pas seulement avec une poignée de quarante aventuriers. Et puis, me commémorant et dévidant l’image humiliante et pitoyable des lambris des Invalides, en bas du portrait majestueux du Président Hollande, bien sous tous rapports, chez lui, la vue dégradante d’un vieillard grabataire dont le regard éteint implorait déjà la pitié et le pardon. Deux petites questions en guise d’hypothèses tout aussi plausibles l’une que l’autre, ponctuèrent mon étonnement de petit citoyen peiné et affligé. Atterré surtout par tant de bassesses et d’attentions forcées à l’endroit d’un haut dignitaire sous-dév et déjà envasé dans un décor faussement rococo. Une grosse comédie, juste pour gagner quelques jours, des semaines ou des mois peut-être de vie même quand elle est indigne parce qu’arrachée avec l’argent du contribuable. Un Président montré comme un singe de luxe en cage, vautré et bien portant selon la seule résolution de deux témoins officiels. Encore et toujours perçu et montré dans la posture du petit bougnoul colonisé souriant et reconnaissant, sauvé in extrémis par le génie et le savoir faire inégalé de l’ex colonisateur. Non, monsieur Bouteflika, la France des droits de l’Homme ne prolonge pas la vie, n’ajoute pas des tranches de vie à ceux qui, chez eux, par leur arrogance de piteux dictateur, écrasent et empêchent la vie des petites gens. M. Bouteflika bastonne et emprisonne les petites gens qui crient et clament leurs droits. Il jette par milliers des jeunes désespérés à la mer et à la mort. Au suicide et à l’immolation par le feu. Ce monsieur demande aujourd’hui à la France de lui prolonger la vie. N’est-ce pas de l’outrecuidance et un gros culot ? N’est-ce pas le pire des ridicules que d’exiger la survie pour soi et jeter son peuple dans les mouroirs des hôpitaux nationaux qu’il n’a pas su ou voulu entretenir ou développer quand il en avait les moyens. 

     

    Et si c’était celle là l’image vraie du chef de l’Etat algérien encore aux commandes, plié et sans rien, le regard perdu implorant des secours impossibles.

     

    Mais où est donc passé ce fougueux Bouteflika, vociférant et criant ses ordres à grands gestes aux indigènes par lui dominés, grondant et insultant aussi ses ministres en les affublant de tous les noms d’oiseaux, traitant ses généraux de « quatre chats minables, galeux et insignifiants » et ses petits Walis de minables stagiaires ? Où est donc passé ce grand Bouteflika arrogant et dominateur, écarquillant grossièrement les yeux à un peuple présumé par lui, sot et toujours couché ; «Erfaa rassek ya Ebba !» aimait-il à s’éclater devant ses ghâchis médusés et soumis! C’est à notre tour maintenant, Sire, de vous dire : "Lève-toi, relève-toi M. le président ! Erfaa rassek ya p’tit". Toi qui as si violemment régné par la force et la ruse, observe bien que tu tombes et péris par la faiblesse et la honte que ton règne mafieux a semés. Finalement, c’est toujours le même sort que connaissent les lâches et les fourbes depuis le règne du sinistre Caligula dans ses jeux malsains et sinistres du pouvoir. Quitte à baiser et engrosser ses propres sœurs. Tout autant oublieux de ses servants à allégeances et servitudes changeantes et plutôt réversibles. C’est le propre des petites natures et, bien plus, des gagnes petit. Méditez bien cela, M. le Président, s’il devait vous rester quelques petites minutes, ou petits grammes de vie digne et propre ; territoire fermé que, ni vous ni vos obscurs soutenants en postes ne connaissent pas. Ne connaîtront jamais.

     

    Ma deuxième interrogation a été plus terrible et plus simple. L’Etat algérien est-il si insignifiant, si nul et si pitoyable pour être dirigé d’une chambre d’hôpital entre deux séances de rééducation fonctionnelle et d’orthophonie pour réapprendre le A et le O ? Peut-on diriger tout un état, une nation et le destin de tout un peuple avec une télécommande muette ? Peut-on décider du devenir de tout un peuple avec une simple et arbitraire présomption d’aptitude autoproclamée par deux personnes costumées et dont ce n’est ni le métier ni les compétences de le faire avec autant d’aplomb et de certitudes. Une vraie et totale imposture. D’un bout de canapé, sous le regard amusé d’un Hollande ravi aux corneilles et de deux cornichons étatiques, un chef de gouvernement et un chef d’Etat Major, posés en chiens de faïence, pour faire causette avec eux-mêmes et avec un néant perdu dans un regard hagard, paniqué entre un café imaginé et un gâteau putatif, peut-on dans cette posture décider de quoi que ce fut ? Quelle menterie ridicule cette stupide gesticulation de marionnettes comme preuves suffisantes pour prouver la bonne santé du Président et de son aptitude éternelle à diriger encore et toujours cet Etat algérien, encore plus malade que lui et qu’il ne connait pas. Sauf à le fréquenter pour mieux le voler et le faire piller par les amis et protégés de toujours. Actuellement en fuite se dit-il. De la pure folie que ces deux rigolos étatiques ont bien voulu incarner. Peut-être sur ordre, en service commandé. Du mauvais travail et très mauvais cirque. Comme souvent.

     

    Mais où sont donc passés l’orgueil et la dignité d’un homme et de ses complices quand, pour arracher quelques jours ou des siècles de survie, ils viennent s’abreuver et réapprendre les premiers gestes de la vie dans une institution créée par Louis XIV pour réparer et honorer les meilleurs soldats qui se sont sacrifiés pour la grandeur et l’honneur de la France impériale et coloniale ? M. Bouteflika est-il de ces grands méritants qui ont versé leur sang et donné de leur corps et de leurs âmes pour mériter les grandes réparations et les grands hommages de la patrie française reconnaissante ? Assurément oui puisque M. Bouteflika et les siens ont délibérément choisi de vivre un siècle de plus dans le déshonneur et l’indignité plutôt que de vivre et mourir debout et droit chez eux, un seul jour, comme ces oiseaux libres et fiers qui meurent dans la dignité, en cachette, dans leur territoire. Un seul jour dans l’honneur et dans la dignité des humbles vaut bien mieux qu’un siècle de survie dans la saleté et le déshonneur. Et c’est bien un trait de poltrons qui ne savent ni vivre ni mourir, qui font tout pour acheter un seul jour de vie en plus pour durer. Durer seulement pour durer. On s’accroche éperdument à la vie juste pour gouverner, quitte à finir en légume assisté aux invalides ou ailleurs en criant sans voix et sans gloire qu’on est toujours là, valide et toujours apte à la gouvernance éternelle.

     

    Où est donc passé l’honneur d’un peuple quand le plus qualifié de ses représentants, pour gagner quelques jours, quelques mois de survie et de commandements virtuels, s’offre à la France en spectacle et pitreries de cirque pour nous le dire dans la plus grande et la plus ridicule des mises en scène : Regardez-moi, je suis bien là, je sais respirer, affaibli, diminué, invalide et livide, immobile et plombé dans une robe de chambre de vaudeville, hardiment capable de soulever tout seul une tasse et dévorer tout un gâteau. Preuves suggérées par l’image muette : voyez-bien, je peux gouverner encore et toujours. Preuves visuelles suffisantes aux yeux de nos témoins décideurs que si le Président peut soulever un gramme de gâteau, puis une tasse monumentale et, grand bravo, bouger délicatement une main c’est qu’il peut diriger et gouverner tout un peuple. Y-a-t-il discours politique didactique ou implicite aussi méprisant, aussi méprisable que celui tenu par nos deux illustres envoyés spéciaux missionnés par notre sinistrée République ? Voyez et jugez par qui nous sommes gouvernés. Du menu fretin ; Kach Bakhta. Le petit trou du trou comme aimait à le dire le général De Gaulle.

     

    Les faiseurs de cette entourloupe filmée, mauvais farceurs, se commettant ainsi, nous délivrent concomitamment une piètre et débile opinion qu’ils se font de leur peuple. Prêt et prompt à croire ce genre d’âneries. En tentant cette imposture, sans le moindre remord, ils infantilisent de fait le peuple algérien en déconsidérant son intelligence, sa maturité et ses capacités à comprendre les premiers sens d’une image primaire qui renseigne très bien sur la médiocrité avérée de ses inspirateurs; ce que l’ENTV, aux ordres, a bien voulu nous en montrer. Du vrai mauvais vaudeville. algérien Agir ainsi, c'est-à-dire montrer un Président, ressemblant vaguement à un humain, qui bouge un peu, boit et touchant péniblement un gâteau en deux essais miraculeux, mais ne parle pas, lui le grand bavard, ordonnateur de tout, ne se lève pas, ne marche pas, ne rit pas, ne gronde pas, ne domine pas, pour suggérer enfin que cette demie viande par eux montrée enrobée est encore capable de discerner, de raisonner, de commander et de diriger, c’est faire preuve d’une grande et grave marque d’indigence morale, mentale, intellectuelle et, surtout, professionnelle.

     

    Usurpation de fonction

     

    Parce que l’autre escroquerie des visiteurs des Invalides, la plus grave d’entre toutes ces falsifications, n’est pas celle d’avoir essayé de tromper les opinions publiques mais bien celle d’avoir usurpé des fonctions qui ne sont pas les leurs. Depuis quand MM Sellal et Gaïd, sont-ils médicalement qualifiés pour juger de l’état de santé d’un homme, fut-il président ? Quelles capacités ont-ils pour juger et décider des capacités mentales et physiques d’un être humain à pouvoir continuer ou reprendre ses activités professionnelles ? On aura vite compris que, défendant la pérennité et l’inamovibilité de la fonction présidentielle, c’est en fait leurs fonctions et leurs privilèges de servants inconditionnels du régime qu’ils défendaient. Je crois que les Algériens comprendront parfaitement ces penchants des servants biologiques du régime qui les a créés et entretenus à ce jour. Et sans le soutien duquel ils ne seraient rien aujourd’hui. 

     

    Entrant dans ces marécages de la manipulation politicienne, forcément, on s’installera durablement dans le territoire de l’imposture et du mensonge organisé qu’il faudra bien payer et solder un jour. Car, comment peut-on, sans aucune qualification, décider qu’un homme, gravement malade, est valide et apte à diriger la vie de 37 millions d’Algériens quand, au même moment, ce même grand malade, est inapte et incapable de diriger 1% de sa propre personne, de sa propre vie ? Est-elle saine et normale cette attitude insensée de nos deux missionnés aux Invalides ? Tout le monde ici en rit ; pas même sous cape. L’arnaque est trop grosse pour être crédible; grossière même.

     

    C'est pourquoi me suis-je remis à penser à ces 40 voleurs qui dirigent en fait le bateau Algérie, quels que soient les temps et le cap. 

     

    Et que vont-ils devenir ces 40 voleurs dans le Souk des empoignades (déjà commencées) et des apurassions de comptes de l’après Boutef ? La potence ? L’échafaud ? La prison ? La honte ? La fuite ? Les quolibets populaires ? Que deviendront ces pôvres petits et minables enfants terribles, chekkamines et sous-traitants de la camarilla mus et gouvernés par les seules pesanteurs du ventre ? Maintenant que leur patron nourricier se trouve sur le registre du réapprentissage fonctionnel du pipi, caca, Ba, Bi, Bo, A, I, O… Faut pas voler, vociférer et vouloir humilier tout un peuple quand une justice mystérieuse et immanente vous rappelle à l’ordre pour vous intimer l’injonction de réapprendre à faire pipi et caca à réapprendre les premières sonorités de la vie, à savoir domestiquer les premiers mouvements des lèvres, redécouvrir l’usage des muscles labial et zygomatiques pour apprendre enfin le seul mot que vous n’avez jamais prononcé de toute votre vie d’indu occupant du pouvoir et de détourneur des richesses algériennes: PARDON ! Il ne le dira jamais lui qui a fait tant de mal à ce pays et à son peuple. Un hold-up qui se chiffre en millions et milliards de dollars. Votre tout dernier a consisté pour l’essentiel à pomper et sucer l’Algérie ; jusqu’à l’os. Même pour mourir, vous sucez et pillez l’Algérie. Mais quand donc allez-vous apprendre à vivre ou mourir avec vos seuls moyens d’homme libre et digne. Vous ne le pouviez. Parce que vous ne l’avez jamais été ; ni libre, ni digne. Surtout quand on a toujours été servant, servi et servile, toujours dominé et guidé par le couple diabolique ventre/libido. Même et surtout quand on est l’invité de marque aux Invalides de Louis XIV et de Hollande. Il faudra bien un jour ou l’autre passer à la caisse et rendre la politesse à nos bienfaiteurs Français. En leur renvoyant l’ascenseur en Rafales, centrales nucléaires, céréales, médicaments et tutti quanti.

     

    Police parallèle et barbouze de Saïd

     

    Je reviens encore à nos 40 voleurs tenant l’Algérien en otage selon ma première intuition. Trop restrictif comme titre, m’en suis-je vite persuadé en limitant le règne bruyant et sale de Bouteflika à une petite poignée de 40 voleurs pressés et insatiables. 

     

    Que vont-ils devenir ces porteurs délégués et anonymes de pouvoir et de richesses détournées ? De simples et stupides voleurs primitifs et pressés incrustés partout dans les entrailles de l’Etat. Partout incrustés pensais-je quand ils ne sont que 40 ? Que vont-ils devenir après le pronunciamiento peu constitutionnel annoncé imminent mais vite démenti par qui nous savons ? Parce que les placards débordants de la République dont on ne peut pas dire qu’ils sentent la rose semblent à tous égards très fragiles et, aussi, bien plus pleins et plus putréfiés que les écuries d’Augias. Parce que les couches sales depuis l’assassinat d’Abane s’amoncellent par vagues successives. Boutef par ses magouilles et polices parallèles y détient une belle part de ces saletés diverses. Ses chiens témoigneront demain contre une gamelle mieux remplie.

     

    Ma religion était presque faite quand je réduisais derechef ma vision de l’univers faisandé de Bouteflika à une quarantaine de malfrats opérants à ciel ouvert. 

     

    Quarante voleurs ! Est-ce sérieux de ma part de réduire l’univers pollué de Boutefliça à 40 hyènes puantes et vénéneuses? Je me résolvais à croire que l’Algérie compte au moins plus de 40 Walis, des centaines de chefs de Daïra, des milliers d’élus locaux et nationaux, des dizaines et centaines de ministres, des milliers de DG et PDG d’entreprises publiques et privées, des centaines de généraux, des gros chefs de partis fabriqués, des banquiers, des ambassadeurs trabendistes, des magistrats, conseillers occultes de la camarilla, prostituées mondaines recyclées politiques, des journalistes affamés achetés en gros, des associations bidon et comités de soutien, divers chekkamines et chekkamates, voilà les vastes niches qui tiennent et occupent le système Bouteflika.

     

    C’est pourquoi il fonctionne et tient la route même couché ou mourant. Pour autant, peut-on affirmer ici que tous ces affidés, souteneurs payés de Boutefliça, sont tous corrompus jusqu’à l’os ? Non, assurément non. J’ai même rencontré, parmi ces profils cités, d’honorables souteneurs qui avouent humblement et courageusement leur grande faiblesse du ventre et la lâcheté de leur soutien. Comme cette brave et jolie pute qui m’avoua son grand bonheur de posséder un superbe appartement à Paris grâce à la générosité présidentielle. Ou cette femme, grande opposante, devenue ministre grâce aux générosités de ses restes de fesses et à l’indulgence de son mari. Ce sont aussi les dures réalités de mon pays. Il n’existe pas de peuple 100% pur beurre. Il faut toujours une dose de traîtrise et de coups bas. Mais tout de même, pas à l’échelle bouteflikienne.

     

    Mais qu’est-ce que je me trompais ! Qu’est-ce que je réduisais mon champ de vision à seulement quarante piteux et calamiteux voleurs à la Chakib, le Texan. Dans ma petite définition du premier cercle mafieux du Président où je croyais loger et concentrer les quarante chats galeux du premier carré du clan présidentiel, je découvrais mes autocensures dormantes et mes méconnaissances des nombreux autres voleurs qui tiennent et entretiennent le système Bouteflika; même quand il est out, absent, dormant ou mourant. En limitant ainsi le règne malsain de Bouteflika à 40 voleurs, à ces petites salissures présidentielles, j’allais occulter, bien malgré moi, l’empire tentaculaire du mal qui enserre tout le pays. J’allais occulter aussi cette police privée et parallèle dirigée par Saïd, l’insignifiant freluquet qui dirige tout, pour harceler et terroriser les patriotes Algériens , propres et intègres, qui ont osé dire non à la dictature et aux pillages du frère et de la bande régnante. C’est pourquoi, bien des Algériens ont été pourchassés et exilés à l’étranger. Les barbouzes et les milices privées de Saïd et de Nounou la pharmacie ont harcelé et terrorisé de jour comme de nuit des Algériens et leurs familles qui osé dire et écrire non aux extravagances du président coopérant jouant au nabab..

     

    A cette flicaille honteuse et clandestine de Saïd qui a terrorisé, humilié et harcelé mes enfants à Dély-Ibrahim pour le seul tort que leur père a écrit Poutakhine pour défendre l’honneur de l’Algérie, je leur jure, sur mon honneur de Moudjahed sans fiche communale, qu’ils finiront tous comme les tortionnaires et tueurs argentins ; la geôle et la potence. Au passage, je ne sais s’il faut remercier M. Sellal ou son chef employeur, l’incontournable Si Tewfik d’avoir eu l’intelligence et le courage de supprimer et dissoudre cette police parallèle faites de barbouzes et de truands. Quand jugera-t-on leurs actes de banditisme d’Etat ? Quand jugera-t-on leurs activités illégales et extra judiciaires ? Quand jugera-t-on leurs atteintes et leurs violations répétées des droits humains des Algériens ? Quand jugera-t-on les employeurs de ces voyous anonymes: Yazid, DOK, Saïd, Chakib, Hamid, Abdelaziz et tous les autres cerbères gardiens du temple

     

    J’ose croire qu’ils paieront un jour leurs lâchetés et leurs crimes commis dans la clandestinité et au nom de l’Etat algérien. Mais, comme toujours, quand la justice arrivera, ils seront bien loin, mangeant leurs montagnes d’argent volé. Aux dernières nouvelles, à l’instar des rats de navires, les plus gros corrompus ont déjà commencé à quitter le bateau Algérie qui prend eau de toutes parts, pris dans la grande houle des hautes corruptions. 

     

    Je réalisai avec la prétention avouée de vous prendre à témoins qu’autour du Président, malade ou en bonne santé, ne gravitait pas seulement ses 40 voleurs, mais bien plus et plus grave encore. Même si la formule usitée plaît hardiment à l’oreille. Il me fallait donc renoncer vite et corriger cette titraille restrictive et incomplète. Il fallait bien se résoudre à affirmer que le système politique algérien dans ses fondements essentiels comme dans ses personnels régnants est corrompus dans son âme comme dans ses méthodes. A preuve ? Il tente de nous faire passer un légume éteint, un grand malade, épuisé et grabataire à l’excès pour un vigoureux président, en possession de toute sa puissance physique et mentale. Avec de vraies images qui attestent seulement d’un grossier et vilain mensonge. Comme toujours, les dictateurs et, in fine, leurs apprentis, ont toujours eu une piètre mémoire ; ils ne retiennent jamais leurs leçons. C’est pourquoi se dit-il, les mauvais élèves, en piteux dictateurs, n’ont jamais fait de bons dirigeants. Bouteflika et son clan, même dans leur déchéance honteuse, en sont la preuve. Ils ne savent ni vivre ni mourir dans la dignité. Ce serait trop leur demander. 

     

    Avis aux 40 prochains voleurs. L’Algérie propre ne se taira pas. Jamais !

     

    M. A.

  • "Donnez-nous vos avions et vos bombardiers, nous vous donnerons nos couffins "

    Laissez-nous rêver le changement en Algérie !


    Par Le Matin |
     

    Le rêve fait un peuple. Il est son esprit. Il est aussi le déclic de ce genre de "sensibilité primordiale" à l'origine de la fondation des États modernes. Les grandes nations y croient fortement car ce fut de par le passé la pirogue qui les a emmené au grand large.

    A quelle Algérie aspirait Ben M'hidi ? Certainement pas celle que dirige Bouteflika et son clan. A quelle Algérie aspirait Ben M'hidi ? Certainement pas celle que dirige Bouteflika et son clan.

    Le rêve, c'est le mouvement, c'est le progrès, c'est l'imaginaire en devenir et surtout l'avenir en imagination faisant ses petits pas dans la réalité. Un peuple qui est en dépourvu est potentiellement candidat à la mort. Car ne savant à quoi s'en tenir et ayant perdu les germes de tout dynamisme, il ne lui restent que les prémisses de la paralysie, la camisole de la routine et la cage du statu quo. Avec la ronde des années, il va finir par s'en lasser, se démotiver et se laisser aller vers de fâcheuses dérives (identitaires, intégristes, séparatistes et même xénophobes). Il n'aura ni repères ni balises ni marqueurs ni trajectoire bien définies. Il se fourvoie dans un vide de perspectivisme puisqu'il ne se projette que dans le circonstanciel, l'éphémère et l'instantané. Point de changement ni de progression à l'horizon hélas ! Si la modernité lui est déjà un abîme, le sous-développement lui sera plus qu'un gouffre. C'est un traquenard où l'inertie, la sous-évolution, l'impasse socio-politique et l'absence du rêve l'attrapent. C'est clair, ce rêve-là qui jette justement les bases d'une Nation forte, nourrit ses veines d'idéaux humanistes et l'irrigue de mille et un hymne à l'espoir, au défi et à l'aventure nationale est le sésame dont l'Algérie de nos jours a tant besoin.

    Une patrie, écrit le philosophe Ernest Renan (1823-1892), est faite de plus de morts que de vivants. C'est vrai, j'en conviens parfaitement mais pourquoi ? J'invite les lecteurs à imaginer une scène tout anodine mais qui recèlerait quand bien même une dimension symbolique. Celle du petit Omar avec Ali La Pointe et Hassiba Ben Bouali terrés dans leur cache et quadrillés par des escadrons de parachutistes en plein cœur de la Casbah, lesquels furent plus que résolus d'en finir avec cette histoire des "Fellagas" en train de semer la terreur dans l'Algérois. Imaginons un peu son état mental, sa peur d'enfant dans les tripes du vieil Alger mais tout particulièrement ses rêves au moment où la mort le guette.

    Je me mets dans sa peau et imagine : il aurait rêvé d'un peuple fort, éduqué, solidaire, conscient, fier de sa culture et de son histoire. Un peuple qui garantit son indépendance alimentaire, qui rejette tout assujettissement et toute hégémonie impérialiste. Il aurait rêvé d'un pays gouverné par des hommes intègres qui ne plient jamais sous les injonctions d'une chancellerie occidentale ou d'une firme multinationale quelconque, un pays qui a une économie nationale s'appuyant sur l'effort et la productivité, où le personnel d'un hôpital, du reste, propre accueille à bras ouverts et avec un sourire affable et bienveillant un patient venu s'y soigner, où des universités, temples de savoir et de la connaissance par excellence dont les diplômes reconnus à l'échelle mondiale, suscitent fascination et jalousies, un pays où des ministres rougiront de honte dès qu'une injustice sera commise sous le toit de l'un de leurs secteurs, un président qui pense jusqu'aux petits pépins d'un nomade du grand Sahara, une justice qui châtie un corrompu dans une séance ouverte au public, des bibliothèques partout ouvertes dans le pays, des aéroports, des hôtels, des centres de recherches, une voierie, des trams, des métros et des stades aux normes universelles. Si le petit Omar et tous les martyrs de la guerre d'indépendance ont sacrifié leur vie, c'est d'abord parce qu'ils ont rêvé en une Algérie nouvelle gouvernée par des patriotes qui ne lésinent sur aucun effort afin de hisser ses couleurs au zénith de la gloire et puis c'est parce qu'ils y ont vraiment cru. Eux, ils ont donné leur vie pour le pays et il n'y a point d'amour plus valeureux, plus précieux et plus pur que celui voué à la patrie de nos origines mais nous tous qu'est ce qu'on a donné en échange de ce sacrifice?

    C'est là que le bât blesse ! Triste, affligeant et incroyable en même temps! Outre le vieux pli de tourner en rond, on ne fait que pomper du pétrole dans le grand Sud, adopter en conseil de ministres des lois de finances basées sur le prix de baril à 19 dollars, signer des contrats de gré à gré et sans soumission avec, en dessous de table, des pot-de-vins et des commissions touchés de la part des compagnies étrangères, gérer la rente et distribuer ses prébendes entre larbins, laquais et serviteurs, acheter les consciences et la paix sociale par l'argent de la collectivité nationale. Le comble, le pays marche toujours tranquille sans se ronger les sangs ni faire le calcul de ses échecs. Et les impôts et le contribuable? Où est la valeur ajoutée d'une économie? Où est le travail? Où est la machine économique? Où sont les comptes, les bilans et les études prospectives? Le peuple en a marre de ces vues simplistes, étroites et biaisées de la réalité nationale griffonnées à la va-vite et à mauvais dessein par des gérontocrates dépassés. Il en a marre aussi de la manipulation de ses peurs, du brouillage de ses angoisses et de la réactivation des démons du chaos des années précédentes. Car, se sentant désabusé, il s'est rendu compte, quoique sur le tard, que le chaos est là, présent devant ses yeux : il s'étend de cette fameuse mascarade d'une épreuve de philosophie mal assumée par des élèves de terminal accoutumés, les pauvres, au par-coeurisme et à la réussite selon le contexte du moment à la grande tricherie nationale des pontes invétérés ayant pris leur envol extra-muros dès que la vache laitière avait compris que le produit secrété par ses mamelles ne va pas dans la bouche de ses enfants déshérités. Sans l'ombre d'un doute, quand un citoyen est ramené par des visions étriquées de la chose politique au statut du sujet, il se révolte. La nature humaine est ainsi faite, c'est une règle de l'histoire et on ne saurait en aucune façon, nous les algériens, y déroger. Un citoyen sommé d'obéir au lieu de raisonner, de croire au lieu de penser, de déprimer au lieu de rêver n'y va par trente-six chemins pour exprimer son malaise. C'est là que le chaos tisse sa toile de tragédies. Un citoyen qui avait ployé sous des tonnes du désespoir et accepté de longues années et de façon presque définitive, irrévocable et fataliste son destin de marginal social, politique et économique ne tardera pas à esquisser sa métamorphose pourvu qu'il ait conçu au préalable un rêve : le rêve du changement, le rêve du progrès et le rêve de l'émancipation. Bref, ce rêve qui a les vertus du salut, qui fait revivre l'espoir et renaître le sphinx de ses cendres. Qui plus est à même de ressusciter d'anciens mythes qu'on a pourtant crus à jamais sous la sépulture du passé. Comment le charismatique Mandela a-t-il pu mettre à bas l'Apartheid? Réponse immédiate : le rêve? Comment Simone Bolivar (1783-1830) a-t-il pu fédérer les Nations de l'Amérique Latine sous le crédo de la résistance au voisin du Nord (en l’occurrence les États Unis) ? Réponse : le rêve. Comment Al-Mahatma Ghandi (1869-1948) en est-il arrivé à semer la zizanie dans le protectorat britannique en Inde par une simple économie de subsistance? Réponse : le rêve. Comment Martin Luther King (1929-1968) a-t-il ébranlé les certitudes chevillées des racistes anti-noir aux États Unis ? Le rêve. Celui-ci est la carte-maîtresse de toutes les stratégies. Grâce à lui, l'histoire pourrait surgir là on l'attend le moins d’autant plus qu'elle n'a pas d'heure précise ni de calendrier particulier. La révolution comme l'avaient écrit les jeunes révoltés du mai 68 en France ne sera pas télévisée, elle est une vague spontanée : un souffle d'un peuple en colère et en quête de soi. L'histoire n'a pas de freins contraignants, elle fauche les pieds de ceux qui ne savent pas la valeur du temps ni ne prennent la mesure des remous sociaux qui agitent leurs pays. On l'a vu avec notre voisin Ben Ali, les frères Moubarak, El-Gueddafi et comparses : l'entêtement à endosser l'habit de l'immaturité ne fait que mener à l'irréparable et à des destins que n'importe quel mortel ne souhaite récolter à la fin de sa vie. A une question de Bac « pourquoi on a coupé la tête de Marie Antoinette, la femme de Louis XVI en 1793? Un élève pris d'une soudaine naïveté a eu cette réponse pour le moins convaincante «parce qu'elle n'a rien dedans». En clair, parce qu'elle ne rêve pas. Si nos responsables, eux, ne rêvent pas ou ne veulent pas rêver du tout, ils devraient quand même se rendre à l'évidence que ce peuple dont l'épopée mythique est pavée de perspectives brisées, d'aspirations censurées, d'illusions perdues, d'espoirs blessés, de mémoire torturée par l'oubli et de slogans vides de sens, lui, veut rêver et qu'il n'est pas du menu fretin. Maintenant il souffre, il a déjà souffert et il est résolu quoiqu'il lui en coûte à aller de l'avant car il n'est pas prêt à refaire l'expérience de la régression.

    Ce peuple-là a besoin d'une bouffée d'oxygène, il a besoin qu'on arrose ses racines émotionnelles de l'amour de la patrie. 51 ans, c'est rien dans la vie d'une nation, ce n'est en fait qu'un passage intermédiaire d'une inertie post-coloniale voulue par les bégaiements de l'histoire aux troubles erratiques d'un nouveau siècle qui s'annonce dur et porteur de beaucoup de gageures. Le régime et peuple ont besoin d'un compromis historique, certes douloureux mais n'en reste pas salutaire à la Nation : que cette caste militaro-financière passe la main à des personnalités neutres, compétentes, honnêtes et ayant son assentiment et celui des forces vives de la patrie loin de cette génération de «tab djenanou», laquelle éreintée par ses paradoxes, esquintée par les retournements de situations en sa défaveur, décriée par les bas-fonds sociaux, huée par la jeunesse, haie par l'histoire, dépassée par les aléas du temps, fatiguée, sénile, bâclée de certitudes a déserté le territoire du rêve.

    Un compromis à mon avis, ce n'est pas de l'opportunisme, ce n'est pas quelque chose de louche, de sournois ou d'hypocrite. Ce n'est pas une marque de lâcheté ou une capitulation non plus. Un compromis, c'est un tas de vitales concessions dans le seul intérêt du pays. C'est également un signe de vie, un signe que la nomenclature et ceux qui lui servent de parapluie tentent, autant que possible, de dépasser le jeu des clans, le parasitage d'appareils étatiques, les vieilles marottes de coups de force, le goût des pronunciamientos et l'orgueil de caudillos. C'est le moment ou jamais où ce compromis historique et douloureux d'un pays actuellement mal en point devrait avoir lieu dans la transparence et la participation effective de toutes les composantes de la scène politique nationale. A l'heure qu'il est, le corps politique croule sous le poids des à-priori, des mésententes, des dénis et des manipulations. Il accuse une régression discursive terrible et une indigence lexicale lamentable : on discerne à peine de différences entre le discours élitiste et le ragot de masses. Dans un souci de cohérence, un régime politique devrait, à tout le moins, définir le rôle de ses structures et clarifier les mécanismes de leur fonctionnement (la présidence, le parlement, le sénat, l'armée, la D.RS...etc) car on voit bien qu'à moins d'une année des présidentielles de 2014, le champ politique est presque liquéfié, des partis colosses comme le F.L.N et le F.F.S déstructurés, gangrenés par des conflits internes et phagocytés par ce système «obscur» aux tentacules démoniaques sont en train d'ordonner leur petit chez-soi et végéter dans l'orbite de ce chaos tandis que la grande maison qu'est l'Algérie suffoque sous l'inflation économique, le chômage endémique et des maux sociaux incurables. A l'ombre de cette architecture de la déconfiture, il est légitime de s'enquérir sur l'état probable du pays dans l'avenir : de quoi nos lendemains seraient-ils le nom? Aurions-nous un président avec un grand «P» qui prend des décisions capitales sans le recours à cette boîte noire? Pourrait-il poser son veto face à ces fameux décideurs qu'on ne voit plus ? L'Algérie peut-elle organiser des élections libres, crédibles et honnêtes ? Ironie du sort, dans ce contexte d'hystérie généralisée où de telles problématiques devraient être mises sur la table, des décisions sensibles sont prises par le gouvernement sans concertation de la base citoyenne comme celle d'effacer les dettes des pays africains et arabes au nom d'une certaine solidarité panarabe et panafricaine alors que le premier magistrat du pays se retrouve en dehors du territoire national ou celle encore de la dissolution du Centre opérationnel national d'aide à la décision (C.O. N. A. D), un organisme crée par l'ex-ministre de l'intérieur Yazid Zerhouni en 2003 suite au séisme de Boumérdès et dont personne ne sait vraiment les réelles attributions et dissout par Sellal le 15 avril dernier. Ainsi marche l'Algérie du nouveau millénaire, l'un crée, l'autre dissout sans que les concernées (les masses bien évidemment) en aient connaissance. On veut bien savoir quelle est l'efficacité de la première démarche, aussi louable soit-elle, alors qu'on sait qu'il est plus facile d'injecter cet argent (plus de 900 millions de dollars) dans des investissements directs plus profitables à nos frères et amis africains qui, en retour, propulseront l'économie nationale? Et on veut bien s'interroger dans une seconde étape si ce fameux centre opérationnel d'aide à la décision est-il destiné vraiment à la prise de décision en cas de forces majeures, si c'était le cas pourquoi le dissoudre tant que l'Algérie souffre encore de phénomènes du séisme, inondations..etc? Pas de réponse certainement.

    Je pense que nos élites ont inoculé dans nos gènes ce sentiment d'espoirs déçus, de fatalisme à tous crins et nous ont contaminé par la manie de leur silence afin de mieux régenter à jamais nos vies de citoyens. Une fracture ou des déchirures sociales aussi grandes fussent-elles pourraient être recousues et rafistolées pourvu qu'on cesse de dramatiser de façon irrationnelle l'ampleur du gâchis national. En ce sens, un travail de proximité civique de longue haleine serait à mon humble avis la clef de voûte d'un processus de démocratisation réussi (l'école, les institutions éducatives, les bibliothèques itinérantes et les cinémas en seraient le fer de lance). Suivant ce schéma, le citoyen va reprendre la confiance en lui-même, l'immeuble fissuré de l’État algérien en temps actuels ne sera pas un ensemble de murs sur lesquels on perche des emblèmes et des armoiries mais un réseau institutionnel fluide dont les structures seront imbriquées les unes aux autres par le pouvoir de la loi et l'Algérie étrennera les oripeaux d'un nouvel âge. Contre toute attente, les enquêtes anti-corruption menées par le corps du D.R.S dans les dossiers à scandales de Khalifa, Autoroute Est-Ouest, Sonatrach et dernièrement Sonelgaz ont provoqué un effet centrifuge chez les masses vis-à-vis de l’État. Le citoyen algérien devient de plus en plus sceptique concernant la crédibilité d'une démarche qui n'a mené au final que vers des imbroglios juridiques ou à la longue vers des impasses politiques : qui demain pourrait-il mettre aux arrêts un certain Chakib Khalil, ex-responsable algérien et citoyen américain ou faire extrader à partir de l'Angleterre un ex-gloden-boy nommé Khalifa? Notre justice sera-t-elle à la hauteur d'une telle gageure? Rien n'est certain et tout s'emmitoufle du doute. En vérité, il existe une soif collective chez les masses pour connaître le statut et le rôle des responsables de nos institutions, leurs parcours et le patrimoine matériel dont ils disposent. Que cela soit clair : c'est un droit citoyen de chaque algérien. On est un pays indépendant et notre peuple est libre de disposer de lui-même sans l'entremise d'aucune chancellerie occidentale aussi influente fût-elle ni la gestion opaque d'aucune personnalité dans les coulisses. Les masses veulent entendre autre chose que ce dramatique "mish-mash" d'images, de rumeurs et de démentis. La lucidité est, il est vrai, une donnée rare en temps de crise de transition démocratique comme la nôtre mais avec la rigueur de la justice, le bons sens, l'imagination et une profonde capacité à rêver, on arriverait à coup sûr à désacraliser cette épaisse ignorance/indifférence face à la réalité, laquelle est, semble-t-il, enracinée ad vitam aeternam dans la conscience de nos sages. Mais laissez-nous rêver le changement!

    Kamal Guerroua

  • Le journaliste et militant Henri Alleg est mort

     

     

    Par Le Matin | Il y a 8 heures 8 minutes | 1064 lecture(s) |

     

    Le journaliste et militant communiste Henri Alleg, auteur de l'ouvrage "La Question" (1958) qui dénonçait la torture pendant la guerre d'Algérie, est décédé mercredi à Paris à l'âge de 91 ans, a-t-on appris auprès du quotidien l'Humanité dont il fut secrétaire général.

     

    Henri Alleg Henri Alleg

     

    L'immense journaliste, militant pro-Algérie, Henri Alleg s'en est allé. Cheville ouvrière et ancien directeur du quotidien communiste Alger Républicain, Henri Alleg est connu pour son combat pour l'indépendance algérienne et surtout son livre La Question. Un ouvrage sorti clandestinement de la prison et qui dénoncé d'une manière implacable la torture pratiquée par l'armée française. Il relate les séances de tortures qu'il avait subies des mains des parachutistes de Bigeard. Publié par les éditions de Minuit, ce livre demeure pour des générations un document de première main et de référence. Outre La Question, il a aussi coordonné une série de quatre livres sur la guerre d'Algérie.

     

    Malgré son grand âge, il a longtemps continué à témoigner sur les affres de la guerre d'Algérie. Henri Alleg, de son vrai nom Harry Salem, est décédé le 17 juillet en région parisienne. 

     

    Hamid Arab/Agences

  • no moment

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  • Et Raymond Burr, tu connais Raymond Burr ?

    Photo sondage
    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com Abdekka.  

    boutef :A peine est-il revenu, que l’Algérie s’est remise à bouger. 5,1 ! Ouais ! Ouais ! Ouais ! C’est trop facile ! J’entends d’ici les éternels grincheux, les aigris du placard, les scotchés du rictus gloser sur le fait que Abdekka soit revenu sur une chaise roulante. Comme je les entends déjà chipoter sur le fait que l’on ne peut gouverner un pays à partir d’un fauteuil pour personnes à mobilité réduite. Foutaises ! Et surtout inculture crasse ! Raymond Burr, vous connaissez ? Ben non, bien sûr ! C’est trop vous demander que de connaître Raymond William Stacy Burr ! Il est né le 21 mai 1917 à New Westminster, en Colombie-Britannique. Il s’est éteint le 12 septembre 1993 à Sonoma, en Californie (merci Wikipédia !). En 1967, et durant huit saisons pleines, cet acteur a interprété le rôle d’un enquêteur sur un fauteuil roulant. Même qu’il est revenu en 1993, un peu avant de décéder, pour interpréter le rôle principal dans le film «Le retour de l’homme de fer». Huit ans sur une chaise roulante ! Et le professeur Xavier, hein ? ça vous parle un peu plus le professeur Xavier ? Charles François Xavier, dit Professeur X. Ce mutant a dirigé longtemps, pendant des années cosmiques, les fameux X-Men. Doté de pouvoirs de télépathie extraordinaires, le Professeur Xavier, rivé à son fauteuil roulant, a combattu avec une énergie folle les forces du mal, à leur tête le maléfique Magneto. Vous voulez un autre exemple ? Stephen Hawking ! Ce Britannique né le 8 janvier 1942 à Oxford est un physicien théoricien, professeur de mathématiques à la mythique université de Cambridge. Condamné à vivre sur une chaise roulante, il est la sommité mondiale incontestée en matière de gravité relative et surtout en trous noirs. Les trous noirs ! ça ne vous fait penser à personne ? Décidément, faut tout vous dessiner ! Un autre expert des trous noirs, lui aussi sur un fauteuil roulant ! 82 jours de trous noirs ! Abdekka, bien sûr ! Et l’on voudrait dénier au châtelain le droit divin de diriger le pays à partir d’une chaise à roulettes ? ça ne rime à rien ! Il a dirigé l’Algérie à partir d’un lit, il peut bien la gouverner assis sur son fauteuil mobile. D’ailleurs qui mieux qu’un homme sur une chaise roulante pour diriger un pays bancal, hein ? Je ne terminerais pas sans signaler aux jeunes générations qui ne l’ont pas connu qu’un cycle Raymond Burr commence à la mi-août avec la rediffusion judicieuse de la série «L’homme de fer» sur la chaîne 13e Rue. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

  • Nassim, l'Algérien du 60e

     

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    Le temps coule, du zéro vers l'infini et du bas vers le haut, possédant cette particularité d'endormir tout le monde. Mais après une tentative avortée de câlin inuite, Nassim, cet Algérien qui a fui son Khemis El Khechna natal pour s'installer au Groenland, se décide à sortir. Il est 20h en ce Ramadhan polaire et le soleil est encore haut ; il reste près de 4 heures avant le Maghreb. Nassim a mis son anorak chinois en peau synthétique :
    - Je sors.
    Aleqa, sa femme inuite d'Ammassalik, occupée à jouer aux cartes sur internet, lui a simplement dit «Inouchlouarit», ce qui veut dire au revoir en groenlandais. Mais Nassim est déjà dehors. Il fait 5° en ce mois de juillet.
    Nuuk, 60° Nord, capitale de la province autonome du Groenland, propriété de la reine Margrete. Nassim a instinctivement pensé à Khemis El Khechna où la chaleur est souvent l'amie de l'ennui. Mais il se l'est juré, il ne reviendra pas, du moins pas tant que tamazight ne sera pas langue officielle et, pourquoi pas, la langue inuite aussi. Après un petit tour au marché où il a acheté un kilo d'oignons du Canada, juste pour acheter quelque chose, Nassim est rentré chez lui à 21h. Encore 2 heures et demi avant le f’tour, prévu exactement à 23h26. Cette précision a ému Nassim, situé à exactement 4643 kilomètres d'Alger. Les Algériens sont-ils précis ? Il se rappelle que le adhan du maghreb était très précis, lancé avec une infinie précision, à des heures fixées avec précision. Quand il s'agit de prières, l'Algérien est très précis, pourquoi ne l'est-il pas pour le reste ? La précision n'est pas non plus le problème d'Aloqa qui, elle, n'est pas dans le calcul de la course du soleil, elle qui ne connaît que l'hiver et l'été, deux saisons où le soleil est là, où l'obscurité est là. Un genre de calendrier numérique à un seul bouton. Nassim a retiré son anorak.
    - Omri, il y a ta mère qui appelle sur Skype...
    … à suivre.

     

    Chawki Amari
  • L’adieu aux armées, aux vases, aux infirmières et à la cardiologie de Papa !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Bon ! On en était où déjà ? Ah ! Oui ! Le …

    … 4e mandat !

    ça y est ! Il est rentré ! Et pour bien montrer que nous ne sommes pas ingrats, que nous savons remercier ceux qui accueillent si bien les nôtres, nous n’allons pas juste nous contenter de son retour. Nous allons faire nos adieux à tous ceux qui ont si bien pris soin de Abdekka. Les deux gardes en treillis militaire, un homme et une femme que l’on voyait sur tous les sujets relatifs à la présence du châtelain au Val-de-Grâce. Invariablement, quelle que soit la chaîne de télé, dès qu’il s’agissait du Val, c’est cette bidasse et son collègue que l’on voyait s’agiter dans la guérite-réception de cet hôpital. Faisons nos adieux aussi à cette barrière amovible peinte en rouge et blanc et qui barrait et barre toujours l’accès au Val. De la voir à chaque fois là, bien en face, ferme, sans faille ni réticence à remplir son rôle de barrière, ça suffisait à nous rassurer. Nous savions que grâce à elle, lui était en sécurité, loin des regards indiscrets ou des âmes malveillantes. Faisons également nos adieux poignants aux vases ! Ah ! Les vases des Invalides ! Ils auront meublé notre imaginaire 82 jours durant. Je ne vous l’ai jamais dit, je peux vous l’avouer aujourd’hui que Abdekka est rentré : j’ai fait plusieurs cauchemars peuplés de vases qui me parlaient. Mais ce qui m’a le plus inquiété, ce n’est pas tant que des vases me parlent, mais plutôt que je leur réponde en langue-vase, allant parfois jusqu’à utiliser des dialectes vases inconnus même auprès de certaines catégories communes de vases, et encore usités dans de rares tribus vaseuses des bords de Seine. Disons aussi adieu au portrait de Hollande qui trônait dans la fameuse salle des vases. A le voir et à le revoir à chaque rediffusion de l’entrevue Boutef’-Sellal-Gaïd Salah, nous étions quelque part reconnaissants nous aussi au sens de l’hospitalité hospitalière de la France. Merci François ! Faisons également nos adieux aux petits gâteaux ! Et plus particulièrement à l’un d’entre eux. Celui dans lequel Abdekka a croqué timidement, avant de le reposer sur le guéridon. Que ce petit gâteau pas totalement consommé n’en prenne pas ombrage. C’est juste que le raïs était un peu fatigué. En aucun cas la qualité de la friandise n’a été remise en cause par le palais présidentiel, entendre la bouche de Boutef’, bien sûr. Adieu aussi au stylo du châtelain. Laissé en guise de cadeau à la standardiste du Val, une dame succulente de bavardages truculents. Elle a mérité ce petit présent, un objet rare puisque capable de signer des documents officiels datés d’Alger, à partir d’un hôpital parisien. Et puis, un adieu aussi aux cardios algériens et au staff médical de Boutef’. Nous ne les remercierons jamais assez. Grâce à eux, nous savons maintenant définitivement qu’un AVC, c’est comme un être humain. Il né minuscule. Il grandit. Il mûrit. Et un jour, il meurt. Merci et adieu à tous. Vous avez rendu notre été moins morose. Plus animé. Plus réanimé, même ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • chronique d'une absence non annoncée


    Par Maâmar Farah
    Les semaines et les mois passent et le Palais d'El-Mouradia demeure toujours fermé. Oh, oui, certes, il y a les travaux d'intendance, quelques coups de plumeau sur les tapisseries et les tentures. Oui, il y a la commande de nouvelles motos pour les cortèges présidentiels, dont on dit qu'elles ne sauteront plus au moindre dos-d'âne et ainsi, on n'aura plus à jouer au chat et à la souris avec ces ralentisseurs... Mais, il n'y a plus d'activité. Fermé pour cause de maladie. Cessation d'activité pour départ à l'étranger. Remarquez que ce n'est pas la première fois qu'on ferme la boutique. Et que le patron s'en aille on ne sait où. Une fois, il a fallu inviter Zidane chez la fratrie pour prouver que le grand manitou est toujours en vie ! Il y a eu tant d'autres fois que l'on pourrait appeler ce troisième mandat ; «chronique d'une absence non annoncée»... Et, si, aujourd'hui, après 80 jours d'absence, le pays fonctionne encore, ça prouve au moins deux choses : 1 - Les affaires tournent toutes seules. 2 - On peut donc se passer du président de la République. Restera la question cruciale : que faire de l'actuel (virtuel) locataire d'El-Mouradia ? Au vu de ses qualités littéraires, il pourrait continuer de rédiger de si beaux messages aux chefs d'Etat, un domaine où il excelle même... quand il est alité ! maamarfarah20@yahoo.fr

    «Neveu, mets-toi à jour ! Il vient de rentrer au pays, c'est sur toutes les chaînes. C'est vrai que ça ne changera pas grand-chose, mais... la chronique devient celle d'une “présence très annoncée” !»
    (Tata Aldjia)

  • Bouteflika est rentré hier Un retour et des incertitudes ?

     

    Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, évacué pour des soins en France le 27 avril dernier, suite à un accident vasculaire cérébral (AVC), a regagné Alger, hier, en début d’après-midi. Les images exclusives de ce retour, diffusées par la télévision A3 dans son JT de 16 heures, montrent un président pas totalement remis, assis sur une chaise roulante, les traits tirés, le regard absent et le geste lent.

    Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir)
    Ce retour au pays, après près de trois mois d’hospitalisation dans deux établissements militaires de santé français, le Val-de-Grâce, puis les Invalides, confirmé par l’AFP dès le décollage de l’avion présidentiel médicalisé depuis l’aéroport du Bourget à Paris, mettra certes un terme aux commentaires autour de la longévité du séjour de Bouteflika en France mais n’évacue pas pour autant les questionnements sur son état de santé et sa capacité à reprendre ses fonctions et finir son mandat en cours.
    Le fait qu’il ait embarqué en chaise roulante signifie qu’il n’a toujours pas retrouvé ses fonctions motrices. L’absence de son, lors de la séquence filmée apparemment au niveau du salon d’honneur de l’aéroport militaire de Boufarik et diffusée par la chaîne de télévision A3 dans son JT de 16 heures, laisse déduire aussi qu’il ne s’est pas remis de son aphasie, conséquence de l’AVC, dont il avait fait l’objet fin avril dernier. D’ailleurs, le communiqué de la présidence de la République, qui a officialisé l’arrivée de Bouteflika en Algérie début d’après-midi, a souligné que le Président «poursuivra une période de repos et de rééducation». Autrement dit, il ne reprendra pas ses fonctions tout de suite. La question qui se pose alors est celle de savoir le temps que cela prendra.
    Le communiqué de la présidence de la République ne dit rien sur la durée de cette convalescence que Bouteflika devra encore observer. Tout ce qu’on l’on sait c’est que cette dernière ne sera pas dans un établissement hospitalier mais dans une résidence d’Etat officielle.

    Un comité des 5 à l’accueil
    Pour être du comité qui a accueilli le président de la République à l’aéroport militaire de Boufarik, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a dû écourter sa visite d’inspection dans la wilaya de Tizi-Ouzou et regagner précipitamment Alger.
    A Tizi-Ouzou, Abdelmalek Sellal ne s’est pas trop épanché sur ce retour, annoncé depuis la fin de matinée par les agences de presse internationales et repris en boucle par les différentes chaînes de télévision. Il a juste dit qu’«il va renter», avant que son cortège ministériel ne reprenne la route d’Alger.
    A l’aéroport de Boufarik, Sellal ne sera pas seul, cependant. Etaient là aussi le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, celui qui l’a accompagné, au demeurant, lors de la visite à Bouteflika aux Invalides le 11 juin dernier, les présidents des deux Chambres du Parlement, Abdelkader Bensalah et Larbi Ould Khelifa, respectivement présidents du Conseil de la Nation et de l’Assemblée populaire nationale (APN) ainsi que le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz. Ce comité des «5» a été filmé en compagnie du Président au salon d’honneur de l’aéroport militaire de Boufarik. Une séquence où le protocole a été sauf, puisque les deux présidents des deux Chambres parlementaires qui étaient assis devant et au plus près du chef de l’Etat, le chef d’état-major de l’ANP et le président du Conseil constitutionnel fermaient les deux arcs de cercle formés autour de Bouteflika. Lors de cette brève séquence, on voyait le président remuer les lèvres mais on ne l’entendait pas parler.
    Pas de nouveau bulletin de santé
    Contrairement à juin dernier, lorsque Sellal et Gaïd Salah revenaient des Invalides, aucun bulletin de santé officiel n’a été émis à l’occasion de ce retour de Bouteflika au pays. Le 11 juin dernier, un bulletin de santé a accompagné le communiqué de la présidence qui rendait compte de la visite à Bouteflika du Premier ministre et du chef d’état-major de l’ANP.
    Les médecins accompagnateurs, les professeurs Sahraoui Mohcène et Metref Merzak avaient alors évoqué pour la première fois l’AVC dont a été victime le Président, remettant en cause le premier diagnostic établi le 27 avril par le professeur Rachid Bougharbal qui, lui, avait mentionné un accident ischémique transitoire (AIT) sans séquelles. menteur
    Le Pr Bougharbal avait également rassuré que le Président était évacué en France uniquement pour des examens exploratoires approfondis et que son séjour à l’étranger était une affaire de quelques jours. Mais plus le temps passait, plus les interrogations s’épaississaient autour de la santé du Président.
    Les rumeurs les plus folles ont essaimé, profitant du vide laissé par une communication officielle qui, depuis l’hospitalisation de Bouteflika, a accumulé les ratées.
    S. A. I.

  • Les bouffeurs du Ramadhan et ceux qui s’empiffrent de dollars


    Par Maâmar Farah
    En ce mois de Ramadhan, ceux qui attendent le f’tour comme vous et moi, ne semblent pas en mesure de porter un oeil vigilant sur les affaires politiques. C’est pourquoi, Chakib et Farid peuvent souffler. Et je n’ai même pas eu l’intelligence de commenter la nouvelle classant notre pays parmi les pays les plus corrompus du monde. J’aurais eu l’impression de défoncer des portes ouvertes. Tout va mal dans ce pays : malvie, tristesse, rapine, saleté et intolérance ! Et attendre l’heure du f’tour nous évite de penser à tout cela car nous avons la certitude que la première cuillère de chorba ou la première bouffée de cigarette apportera la délivrance… Il restera cependant un peu de vigueur chez les bouffeurs du Ramadhan pour nous rappeler que la vie est toujours infernale et, qu’en dehors de sa cherté, tout continue à pourrir dans ce pays où nous n’arrivons même pas à garder un Président dans un hôpital algérien, le temps d’une convalescence… Pourvu que les intolérants les laissent tranquilles et qu’ils n’aillent pas les déranger au fond des jardins pour les traîner devant les tribunaux en exhibant les «pièces à conviction» : un cassecroûte écrabouillé et une bouteille d’eau minérale ratatinée… Et pendant ce temps-là, les milliards piqués par les corrompus continueront de dormir tranquillement au fond des coffres suisses ! maamarfarah20@yahoo.fr

    «Je vous l’avais dit hier. La Taous, elle porte la guigne ! Belkhadem revient. J’ai vu refleurir ses photos hier.»
    (Tata Aldjia)

  • L’affaire «K» ou le nouveau gros scandale qui agite le bocal !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    En visite au Val-de-Grâce, et en signe de fidélité indéfectible, Sellal a tenu à apporter lui-même de l’eau minérale algérienne à Abdekka.

    Youkous ?!!

    A mes yeux, c’est un scandale encore plus scandaleux que le scandale déjà fort scandaleux de Sonatrach. Et je m’en vais le dénoncer ici même, en 30 petites lignes, pas une de plus, afin d’économiser l’encre de mon Bic et donner ainsi l’exemple en matière d’économies et de maîtrise des dépenses. Quelque part, en Algérie, vaste territoire du gaspillage institutionnel, il y a un avion posé sur un tarmac. Jusque-là, rien de bien scandaleux, je vous l’accorde, puisqu’un avion, ça se gare généralement sur un tarmac, rarement sur le flanc abrupte d’une falaise ! Sauf que là, le moteur de cet avion tourne depuis des jours déjà. Avec dedans, dans le cockpit, tout l’équipage au grand complet. Le moteur de cet avion tourne tellement qu’on en est déjà au dixième plein de kérosène épuisé. Les camions de ravitaillement viennent d’ailleurs de refaire le plein il y a à peine deux heures, et les moteurs tournent toujours. Dans la carlingue, les membres d’équipage en sont à leur 38e rotation-conjoints. C’est quoi la rotation-conjoints ? Oh ! Un truc pas très compliqué. ça fait 38 fois que les épouses et les maris des membres de l’équipage leur rendent visite dans l’appareil pour récupérer leur linge sale et leur laisser du propre, du frais repassé. Pourquoi les moteurs de cet avion tournent-ils ainsi à plein régime, et surtout sans interruption ? Et pourquoi les membres de l’équipage restent-ils à l’intérieur de l’appareil avec interdiction de le quitter ? Parce qu’il s’agit de l’avion présidentiel ! Et que cet avion aurait dû décoller 6 754 fois depuis bientôt trois mois maintenant. En partance pour Paris afin d’y récupérer Abdekka. Au début, le commandant de bord et son co-pilote recevaient l’ordre de décoller. Donc, le plus logiquement du monde, ils mettaient le contact (oui ! oui ! Je sais, dans un avion, c’est pas pareil que dans une voiture !), lançaient les moteurs et s’apprêtaient à partir. Mais à chaque fois, un contre-ordre arrivait de la Tour, leur demandant de regagner leur aire de stationnement. Au bout d’autant de départs manqués, la Tour a fini par donner l’ordre par lequel le scandale a commencé : «Restez en position Charly Tango. Moteurs allumés en attente d’autorisation de décollage imminent !» Et depuis, Charly Tango attend. En vain ! Et le kérosène brûle sa race ! Et nos réserves nationales de kérosène baissent à vue d’œil. Et personne ne veut s’impliquer directement dans cet énorme gâchis. Le pilote jure qu’il ne fait qu’obéir aux ordres donnés par la Tour. La Tour affirme… à son tour (j’allais pas la rater celle-là !) qu’elle-même reçoit ses ordres de l’agence Air Algérie El-Mouradia. Et l’agence en question avoue sous la torture qu’elle ne fait qu’exécuter les consignes fermes et musclées qui lui sont transmises en numéro masqué à partir d’un Palais à proximité. J’espère juste que, sur ce scandale de l’avion présidentiel dont les moteurs tournent à vide depuis près de trois mois, sur cette affaire «K», on ne va pas essuyer le couteau sur… Chakib Khelil. Là, pour le coup, ça serait trop facile ! Injuste. Et surtout vachement inutile. Parce que son avion à Khelil, y a un bail qu’il a décollé ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • no moment

    no moment,snpsp1

  • boutef

    De l’enjeu colossal autour de 2 kilos de pêches et d’un pack d’Evian !

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Quel est le point commun entre le bac et l’élection présidentielle ? Celui qui a triché a quand même le droit de se représenter…

    … la fois d’après !

    J’ai encore en mémoire les images ! Le roi des Belges rendant visite à Chadli tout juste opéré dans un hôpital bruxellois. Les télés belges et l’Unique algérienne en avaient fait un sujet, diversement traité, certes, mais un sujet, tout de même. Pourquoi j’évoque cette histoire aujourd’hui ? Parce que je me rends compte, là, tout juste, que Hollande n’a pas rendu visite une seule fois à Abdekka. Ni au Val-de-Grâce ni aux Invalides. Et ça me met un peu en rogne. C’est tout de même un chef d’Etat, et pas de n’importe quel Etat, un Etat lié à la France par un grand pan d’histoire forcément commune qui réside depuis près de trois mois dans la capitale française. Alors ? Pourquoi Hollande n’a-t-il pas eu la courtoisie élémentaire d’aller rendre visite à Boutef’ ? C’est le minimum diplomatique et relationnel en la matière. Deux kilos de pêches, un pack d’Evian, et François aurait ainsi satisfait à un «Wadjeb» en matière de relations entre deux pays. Le fait qu’Hollande ne se soit pas rendu au chevet d’Abdekka est d’autant plus intrigant que le chef de l’Etat français n’avait même pas besoin d’être au chevet de notre raïs bien-aimé, puisque ce dernier va mieux, beaucoup mieux, nettement beaucoup très mieux et qu’il n’est même plus en chevet, mais juste en rééducation fonctionnelle. Je ne pense pas non plus que cette inconvenance diplomatique puisse s’expliquer par la crise qui frappe de plein fouet la France, avec la confirmation ces dernières heures de la perte de son triple A. D’accord, la crise, c’est terrible, mais pas au point d’empêcher François d’acheter deux kilos de pêches et un fardeau d’Evian, tout de même ! Non, vraiment, je trouve ça blessant pour Abdekka et pour mon amour-propre d’Algérien. A moins qu’Hollande n’ait programmé pour plus tard sa visite aux Invalides. Eh oui ! Faut pas non plus que je fasse montre d’impatience juvénile – comme dirait l’autre ­— en accusant trop vite le Président français de négligence envers son homologue algérien. Peut-être que l’agenda élyséen est très chargé, et que Flamby a arrêté une date à venir pour une visite éclair à l’hôpital des Invalides. Mais alors, si cette thèse est la bonne, elle viendrait contredire violemment et frontalement l’autre thèse. Quelle autre thèse ? Celle de ceux qui nous jurent depuis quelques jours déjà que Abdekka est sur le point éminemment imminent de rentrer au pays. Parce qu’Hollande, lui, en tant que chef des armées, il doit bien savoir quand Boutef’ pourra vraiment revenir chez lui, en Algérie, n’est-ce pas ? Et s’il ne s’est pas encore rendu aux Invalides, c’est qu’il doit se dire «j’ai encore le temps pour ça !» Mon Dieu ! C’est fou ce qu’il peut y avoir comme complications autour de deux kilos de pêches et d’un pack d’Evian ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

     

  • La boîte à horreurs

     

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    Depuis plusieurs années, le Ramadhan nous rappelle l’état de médiocrité de la Télévision nationale à travers la faiblesse qualitative des programmes qu’elle diffuse. Loin de réconcilier les Algériens avec ce média public, cette indigence du contenu les pousse au contraire à aller voir ce qui se passe ailleurs, sur les chaînes étrangères. En d’autres termes, à chercher ce qu’ils ne trouvent pas «localement». La télé nationale finit par devenir cette «boîte à horreurs» tant décriée.

    Malheureusement, au niveau officiel, personne ne semble préoccupé par le recul de son audience, «coiffée au poteau» par les télés privées «offshore» émettant à partir de l’étranger et qui ne font pas forcément dans la qualité, tout comme elles se soucient encore moins de contribuer à l’élévation du niveau culturel des téléspectateurs algériens. Celles-ci se contentent de faire le contraire de ce qui a caractérisé jusqu’à présent la télévision officielle. Au «tout va bien» de rigueur depuis des décennies au 21, boulevard des Martyrs à Alger (siège de l’ENTV), elles lui ont substitué le «rien ne va plus». C'est-à-dire à la démagogie du discours officiel, le populisme le plus flatteur qui séduit parce qu’il donne l’impression d’une liberté de ton retrouvée et un tant soit peu iconoclaste. L’absence de moyens et le manque de professionnalisme font qu’elles non plus n’échappent pas à la médiocrité. Ce serait trop leur demander, d’autant que la recette de leur «succès» est pour l’instant toute trouvée et on ne voit pas pourquoi elles changeraient.

    Ce marasme généralisé qui affecte les Algériens, y compris dans la culture, est d’abord de la responsabilité du pouvoir qui s’obstine à rejeter toute ouverture du champ audiovisuel national et maintient toujours un verrouillage absolu, à l’instar des quelques régimes autoritaires de la planète encore en place. Plus qu’une lacune ou une faiblesse, cet état de fait est d’abord le résultat d’une pratique de pouvoir et de l’autoritarisme dont il fait preuve dans tous les domaines, y compris dans celui des médias lourds et de l’audiovisuel. Le monopole politique de contrôle qu’il maintient en dépit du bon sens lui assure sa survie, même s’il a cédé par ailleurs, en partie, de sa mainmise sur certains secteurs, donnant ainsi l’illusion d’ouverture et de pluralisme. Cet «instinct de conservation» d’un pouvoir en fin de course, dans lequel beaucoup d’Algériens, surtout les jeunes, ne se reconnaissent pas, fait que dans l’immédiat, il n’est pas prêt à opérer de lui-même les changements attendus. L’autisme dont il fait preuve à l’égard des attentes des citoyens risque de perdurer tant qu’il a la haute main sur les médias lourds alors que partout ailleurs, là où l’autoritarisme avait cours encore récemment, la tendance est plutôt à l’ouverture démocratique.

     

    Reda Bekkat